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Endoscopie

Astreinte Infirmière (IDE) en endoscopie d’urgence : expérience du Centre Hospitalier d’Avignon (CHA)

2010

D Imbert, A Lichere, O Barthelemy, D Bozec, M Molina, E Meloni
S Bellon, S Bramli, B Coulibaly, JP Arpurt. CH Avignon.

Endoscopie –  2010-09-14 – CO –

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Une endoscopie digestive d’urgence est une endoscopie réalisée en dehors des heures ouvrables, le week-end ou les jours fériés, mais dans un délai de moins de 12 heures. C’est un acte médical fréquent requérant maîtrise du geste, parfaites conditions de réalisation et adéquation du matériel. Dans ces conditions, l’endoscopiste ne peut être aidé que par une infirmière formée aux techniques endoscopiques thérapeutiques.
80 % des endoscopies d’urgence sont réalisées pour hémorragie digestive (HD) haute ou basse. Les autres indications sont certains corps étrangers, les ingestions de caustiques, les occlusions par cancer depuis la partie gauche du transverse jusqu’au rectum, les syndromes d’Ogilvie, les volvulus sigmoïdiens, les colites graves et, exceptionnellement, une angiocholite grave ou une exploration bronchique.
Nous rapportons l’expérience de la mise en place d’une astreinte IDE d’endoscopie digestive d’urgence au CHA depuis le 1er juillet 2007.
Matériels et Méthodes
L’astreinte n’est actuellement assurée que les week-end et les jours fériés. Elle débute le vendredi ou la veille d’un férié à 16h30 et se termine le lundi ou le lendemain d’un férié à 7h30. Sur la base du volontariat, 6 IDE y participent ( 3 du secteur endoscopie digestive, 3 du secteur endoscopie bronchique). Un tableau annuel d’astreinte est mis en place et envoyé à la direction des soins infirmiers (1 week-end toutes les 6 semaines et 2 fériés par an)
Afin d’assurer la traçabilité de l’ appel, l’endoscopiste appelle l’IDE par l’intermédiaire du standard de l’hôpital.
L’examen est réalisé au bloc opératoire dans la salle dédiée aux endoscopies digestives, le plus souvent sous anesthésie générale. Il faut 30 mn pour installer la salle et le matériel dédiée aux urgences en prenant compte du temps de désinfection de l’endoscope. En fin de procédure, la remise à niveau de la salle et du matériel est de minimum 1 heure, comprenant la désinfection du matériel utilisé. Parfois, l’examen est réalisé hors bloc (Réanimation, Soins Intensifs Cardiologiques, Néonatalogie) et nécessite le transport du matériel sur le site.
L’indemnisation de l’ astreinte IDE se compose en 2 parties :
– forfaitaire : 39h pour 1 jour férié, 63h pour un week-end, 87 h pour 3 jours, rémunérée sur la base du 1/3 du tarif des heures supplémentaires
– au temps de déplacement fixé en heures supplémentaires pleines (comprenant le temps du trajet). Le tarif est fonction de l’horaire et de l’échelon de l’IDE.
La déclaration du temps de déplacement se fait par l’infirmière, co-signée par le cadre infirmier et envoyée à l’administration tous les mois.
Résultats
Pour la demi-année 2007, 60 examens ont été réalisés, 132 en 2008 et 156 en 2009. Pour l’année 2009, la répartition des examens est la suivante : 110 endoscopies digestives hautes (80 HD, 23 corps étrangers, 7 caustiques), 41 endoscopies digestives basses ( 20 HD, 10 Ogilvie et volvulus, 11 prothèses) et 5 ERCP (angiocholites).
Le coût global annuel de cette astreinte IDE week-end et jours fériés pour le CHA est d’environ 35 000 euros (charges patronales comprises)
En moyenne, une IDE est rémunérée de 300 à 500 euros brut par astreinte de week-end.
En conclusion, l’installation de cette astreinte IDE a permis d’améliorer la qualité de réalisation des endoscopies en urgence tant sur le plan du geste technique que de la maintenance, la désinfection et la traçabilité du matériel. La place de l’IDE d’endoscopie est indispensable et incontournable. Elle doit être bien comprise par nos directions en soins infirmiers et administratives, avec le soutien du GIFE (Groupement Infirmier pour la Formation en Endoscopie).
L’avenir au CHA sera l’obtention d’une astreinte élargie à la semaine et l’installation d’armoire de stockage des endoscopes qui permettra de ne pas avoir à réaliser la désinfection initiale de l’endoscope jusqu ‘à 72h de stockage.

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Endoscopie

Plicature gastrique endoscopique après echec de by-pass, étude préliminaire.

2010

R-L Vitte (CHI Poissy), E. Chouillard (CHI Poissy).

Endoscopie –  2010-10-16 – Cho –

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Introduction : L’échec pondéral après bypass gastrique (BG) pour obésité morbide peut être secondaire à une dilatation de la poche gastrique ou de l’anastomose gastro-jéjunale. Afin d’éviter la morbi-mortalité des reprises chirurgicales après BG, la réduction endoscopique de la poche gastrique par endoplicature a été proposée.
Matériel et Méthodes : Entre 2003 et 2006, 209 patients ont été opérés de BG dans notre département. Après un suivi moyen de 37 mois (extrêmes, 24-59), 11 patients (5,3 %) ont été déclarés en échec pondéral (indice de masse corporelle > 35 Kg/m² ou reprise de poids cumulé de plus de 10 Kg et évoluant sur plus de 3 mois successifs). Nous avons proposé à 4 de ces patients une endoplicature de la poche gastrique par StomaphyX.
Résultats : Quatre patients (2 hommes et 2 femmes) de 42 ans d’âge moyen
(22-59) ont eu une plicature gastrique par StomaphyX sous anesthésie générale. La procédure a duré 44 minutes en moyenne (38-55). Aucune complication per ou post-opératoire n’a été déplorée. Après un suivi moyen de 3 mois, la perte de poids moyenne est de 9 kilos (3-23).
Conclusion : L’endoplicature de la poche gastrique pour échec pondéral après BG pour obésité morbide est une technique faisable et sure. Les résultats pondéraux à trois mois semblent encourageants. Un suivi plus prolongé est nécessaire avant de bien définir les indications en fonction des résultats à long terme. 5 nouveaux patients sont programmés en juin: les résultats de l’ ensemble de la cohorte seront présentés au Mans.

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Endoscopie

Tous les polypes colorectaux doivent-ils être analysés ?

2009

Bernard DENIS, Jacques BOTTLAENDER, Anne Marie WEISS, André PETER, Gilles BREYSACHER, Pascale CHIAPPA, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN.Médecine A, Hôpitaux Civils de COLMAR, ADECA Alsace.

Endoscopie –  2009-05-26 – CO –

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L’examen anatomopathologique des polypes colorectaux réséqués par endoscopie représente une charge de travail importante pour les pathologistes ainsi qu’un coût non négligeable. Il n’a d’impact sur la prise en charge que lorsqu’il guide le traitement d’un cancer invasif ou la surveillance coloscopique ultérieure. But : évaluer s’il est possible de ne pas faire l’examen anatomo-pathologique de certains polypes colorectaux sans risque pour le patient.
Méthodes : Evaluation rétrospective de tous les polypes réséqués dans une campagne départementale de dépistage organisé de septembre 2003 à août 2008 et évaluation prospective de tous les polypes réséqués dans une unité hospitalière d’endoscopie de janvier à août 2008.
Résultats : L’étude rétrospective portait sur 4360 polypes, ses résultats figurent dans le tableau. L’étude prospective concernait 355 polypes réséqués lors de 175 coloscopies chez 68 femmes et 107 hommes de 64.8 ans d’âge moyen. Il s’agissait dans 47.4% des cas d’une 1ère coloscopie et dans 46.5% des cas d’une coloscopie de surveillance pour antécédent personnel de cancer colorectal (CCR) ou d’adénome. Des antécédents familiaux de CCR étaient notés dans 13.9% des cas. 263 (74.1%) polypes étaient ≤ 5mm et 54 (15.2%) ≥ 10mm. Il y avait 90 (25.7%) polypes non adénomateux, 76 (21.4%) adénomes avancés et 2 (0.6%) carcinomes invasifs. L’examen anatomopathologique était jugé utile par l’endoscopiste pour 148 polypes (41.1%). Ce taux d’examens utiles variait selon la taille des polypes (26.1% pour les polypes ≤ 5mm, 73.7% pour ceux de 6 à 9mm et 92.5% pour ceux ≥ 10mm)(p<0.001) et selon le contexte (57.1% en cas de 1ère coloscopie, 26.8% en cas de coloscopie itérative, 23.4% en cas d’antécédent personnel de CCR ou d’adénome)(p 5mm doivent être analysés. Au contraire, un grand nombre de polypes ≤ 5 mm peut ne pas être analysé, modulable selon le niveau de risque jugé acceptable. Les polypes ≤ 5mm associés à un CCR ou à un polype ≥ 10mm ou qui surviennent à un très grand âge peuvent ne pas être analysés sans aucun risque pour le patient (15 – 20% des polypes) ; les polypes ≤ 5 mm associés à un (des) polype(s) de 6 à 9 mm avec un risque de surveiller 1 patient sur 175 à 5 ans au lieu de 3 ans (10% des polypes) et les polypes ≤ 5 mm isolés chez des personnes qui doivent de toute façon être surveillées en raison d’antécédent personnel ou familial de CCR ou d’adénome avec un risque de surveiller 1 patient sur 44 à 5 ans au lieu de 3 ans (un tiers des polypes).
Taille des polypes ≤ 5 mm 6 – 9 mm ≥ 10 mm total
Nombre n (%) 2351 (53.9) 630 (14.5) 1379 (31.6) 4360 (100)
Polypes adénomateux n (%) 1361 (66.8) 483 (82.0) 1290 (96.1) 3134 (71.9)
Adénomes avancés n (%) 280 (11.9) 177 (28.1) 1221 (88.5) 1748 (40.1)
Cancers invasifs n (%) 0 (0) 1 (0.2) 69 (5.0) 70 (1.6)

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Endoscopie

Efficacité, complications et suivi à long terme de 234 mucosectomies coliques réalisées dans un centre hospitalier général

2009

C. Barrault, D. Gillot, B. Pellat, I. Rosa, A. Chryssostalis, T. Lons, AC. Lesage, M. Chousterman, I. Abd Alsamad, H. Hagège. Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Endoscopie –  2009-06-15 – CO –

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Introduction. La mucosectomie permet l’exérèse de polypes coliques sessiles de grande taille, mais comporte un risque de complications non négligeable. Cette étude avait pour but d’évaluer la faisabilité et la morbi-mortalité de cette technique ainsi que les résultats à long terme chez des patients suivis dans un centre hospitalier général.
Patients et Méthodes. Entre avril 2001 et octobre 2007, 234 polypes ont été traités par mucosectomie au cours de 158 coloscopies chez 132 patients (hommes : 63%) d’âge médian 64 ans. Cette étude décrit les modalités, les échecs, les complications de la mucosectomie ainsi que les caractéristiques des polypes retirés et le suivi des patients.
Résultats. La coloscopie était réalisée pour un dépistage dans 40 cas (25%), une surveillance dans 89 cas (56%) ou pour l’exérèse par mucosectomie d’un polype dépisté lors d’une précédente coloscopie dans 14 cas (9%). Soixante polypes (26%) avaient une taille inférieure à 10 millimètres et 157 (67%) une taille supérieure ou égale à 10 millimètres avec un maximum de 50 millimètres. Une coloration à l’indigo carmin était réalisée dans 18 cas (8%) et un tatouage dans 18 cas (8%). Le décollement était considéré comme difficile dans 38 cas (16%), menant dans 21 cas (9%) à un échec de l’exérèse. Parmi les 213 succès, l’exérèse semblait complète dans 189 cas (81%). La seule complication perendoscopique constatée était une hémorragie dans 4 cas, contrôlée par pose de clips. Au décours du geste on observait peu de complications (4% des coloscopies): 3 cas de fièvre, 3 cas de pneumopathie d’inhalation et 1 cas de rectorragies. Il n’a été observé aucun syndrome post-mucosectomie et aucune perforation. Aucune complication n’a nécessité un geste chirurgical et aucun patient n’est décédé. La majorité des polypes était des adénomes (195 cas, 81%), en dysplasie de haut grade dans 64 cas (27 %) et il s’agissait d’un adénocarcinome invasif dans 5 cas. L’exérèse était considérée comme complète dans 93 cas (44% des 213 polypes retirés), incomplète dans 16 cas (7,5%), non évaluable dans 86 cas (40%). Une coloscopie de contrôle était réalisée dans 93 cas (59%), dans un délai médian de 5 mois. Les 21 échecs de mucosectomie étaient toujours dus à des difficultés lors du décollement. Ces polypes n’avaient pas de localisation préférentielle, leur taille médiane était de 10 millimètres (6 à 50) et ils correspondaient dans 13 cas à des adénomes dont 4 en dysplasie de haut grade et dans 1 cas à un adénocarcinome. Quatre de ces polypes étaient tatoués pour repérage ultérieur. Dans 10 cas ils ont été retirés chirurgicalement.
Conclusion. Cette étude confirme qu’en routine la mucosectomie permet l’exérèse de polypes sessiles, même de grande taille sans risque d’hémorragie non contrôlée ou de perforation et avec moins de 10% d’échec. Néanmoins, l’exérèse est incomplète ou non évaluable dans près de la moitié des cas, imposant en cas de dysplasie sévère une endoscopie de contrôle qui doit peut-être être réalisée dans un délai raccourci par rapport aux recommandations actuelles.

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Endoscopie

PLACE DES PROTHESES METALLIQUES AUTO-EXPANSIVES DANS LA PRISE EN CHARGE DES HEMORRAGIES DIGESTIVES PAR RUPTURE DE VARICES OESOPHAGIENNES.

2009

Rym Ennaifer, Sandrine Beaulieu, Lydie Costentin, René-Louis Vitte. Service de Gastroentérologie, CHI Poissy St Germain.

Endoscopie –  2009-06-17 – CO –

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Introduction : La mortalité des hémorragies par rupture de varices oesophagiennes est passée de 42% en 1980 à 14% en 2000. Ces progrès tiennent en grande partie à l’optimisation des traitements pharmacologiques et endoscopiques. Cependant, 5 à 10% des hémorragies demeurent réfractaires à ces thérapeutiques, nécessitant souvent la mise en place d’une sonde de tamponnement, geste non dénué de morbidité, en attente d’un traitement plus radical. Récemment, il a été rapporté que les prothèses métalliques auto-expansives pouvaient être une alternative efficace au contrôle des hémorragies réfractaires.
But : Evaluer l’efficacité et l’innocuité des prothèses métalliques auto-expansives dans la prise en charge des hémorragies digestives réfractaires.
Patients et méthodes : Nous avons mis en place, sous contrôle endoscopique, une prothèse métallique auto-expansive type « SX-ELLA Danis » chez 3 patients. L’hémorragie était active dans tous les cas, compliquée d’un état de choc hémorragique pour 2 patients. La prothèse avait été indiquée devant la persistance ou la reprise précoce de l’hémorragie malgré le traitement vaso-actif et la ligature élastique, et dans 1 cas après échec de mise en place de la sonde de tamponnement.
Résultats : Le déploiement de la prothèse a été réalisé sans difficultés dans tous les cas. L’hémostase immédiate a été obtenue pour tous les patients. Une récidive sans retentissement hémodynamique a été observée au 4ème jour dans 1 cas. Pour un patient, la prothèse a migré en intra-gastrique au 3ème jour, sans récidive hémorragique. La prothèse était laissée en place en moyenne 7 jours et l’extraction réalisée sous contrôle endoscopique sans incidents. Une ulcération superficielle de l’œsophage moyen a été notée dans un cas où la prothèse avait été gardée 12 jours. Un traitement complémentaire par TIPS a été indiqué dans 2 cas. Aucun patient n’est décédé.
Conclusion : Les prothèses métalliques auto-expansives type « SX-ELLA Danis » pourraient constituer une thérapeutique de sauvetage efficace dans les hémorragies digestives par rupture de varices oesophagiennes réfractaires au traitement médical et endoscopique tout en évitant les inconvénients de la sonde de tamponnement.

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Mélanome malin révélé par des métastases jéjunales hémorragiques.

2008

Vincent QUENTIN (1), Olivier NOUEL (1), Marc PORNEUF (2), Pierre Marie GIRARDOT (3).
(1) Service d’hépatogastroentérologie, Centre Hospitalier Y. Le Foll, Saint Brieuc
(2) Service d’onco-hématologie, Centre Hospitalier Y. Le Foll, Saint Brieuc
(3) Cabinet d’anatomie et de cytologie pathologiques, Plérin

Endoscopie –  2008-06-12 –  –

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Un homme de 75 ans est admis au centre hospitalier pour méléna au mois de mars 2008. Ses antécédents essentiels comportent une cardiopathie ischémique avec infarctus en 2001 traité par angioplastie et stent coronarien, une artériopathie des membres inférieurs avec angioplastie poplité gauche en 2004, des épisodes d’embolie pulmonaire en 1993, 1997 et 2004 sans cause déclenchante au bilan étiologique. Son traitement habituel comprend notamment du Préviscan® et du Kardegic®.

L’épisode de méléna est associé à une anémie normocytaire à 7g/dl, l’INR est à 2,98. Le reste du bilan biologique montre un bilan martial et vitaminique normal, une haptoglobine normale et une urée sanguine augmentée à 10,5 mmol/l pour une créatininémie normale à 64 µmol/l.
Il est réalisé une oesogastroscopie qui montre une antrite érosive et une lésion polypoïde d’allure villeuse de 15 mm de diamètre du deuxième duodénum. L’examen histologique des biopsies révèle un adénome villeux en dysplasie de bas grade. Sur aucune de ces lésions il n’existe de stigmate d’hémorragie récente.
Une iléo-coloscopie est rapidement réalisée et diagnostique une diverticulose sigmoïdienne et du méléna s’étendant du colon à l’iléon terminal. Dans le même temps anesthésique il est refait une oesogastroduodénoscopie qui montre un saignement actif en nappe de l’adénome villeux du D2, un traitement par clip hémostatique est réalisé.
Devant la persistance du méléna et la récidive de l’anémie un examen par vidéocapsule de l’intestin grêle est réalisé à J 9 et révèle au moins 6 lésions jéjunales hémorragiques dont 2 semblent d’allure tumorale car à berges irrégulières, surélevées et ulcérées. L’iléon n’est pas bien visualisé du fait du méléna.
Il est alors pratiqué à J 14 une entéroscopie haute qui confirme l’existence de 6 à 7 lésions semblables du jéjunum. Il s’agit de lésions rondes, ulcérées en leur centre avec des berges villeuses. Certaines de ces ulcérations présentent un caillot adhérent. Des biopsies sont pratiquées.

L’examen anatomo pathologique montre une infiltration par plage très dense de cellules avec noyau hypernucléolé et cytoplasme fortement éosinophile. Il existe 5 mitoses/10 champs et il est observé des dépôts pigmentaires, en motte de couleur brune. L’immunophénotypage est positif sur l’anti-PS100 et l’anti-mélan-A, négatif sur l’anti-CLA et l’anti-CD117. Ces résultats orientent vers le diagnostic de métastases jéjunales d’un mélanome malin.

La recherche d’une tumeur primitive est négative (examen dermatologique, ORL, ophtalmologique et proctologique). La tomodensitométrie cérébrale et thoraco abdominale ne met pas en évidence de lésion. En revanche un PET-Scan au 18F-FDG révéle qu’il existe d’indénombrable localisations secondaires pulmonaires bilatérales, ganglionnaires sus et sous diaphragmatique, musculaires (dont intra-cardiaque), hépatiques, digestives, intra abdominale (carcinose) et osseuses.

Un traitement palliatif par chimiothérapie de type Deticène est proposé après passage en RCP spécialisée. La tolérance est marquée par une anémie avec besoins transfusionnel réguliers mais sans extériorisation digestive.

Ce cas clinique de métastases jéjunale d’un mélanome malin permet de présenter des images endoscopiques typiques (y compris en vidéo capsule). Il permet également de préciser que les métastases de l’intestin grêle d’un mélanome sont fréquentes (≈50%) mais rarement diagnostiquées avant le décès (<5%) et sont exceptionnellement le mode de révélation de la maladie. Enfin ce cas rappelle l’apport de la vidéocapsule dans l’exploration en urgence de l’intestin grêle en cas d’hémorragie digestive inexpliquée par les endoscopies standards.

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Endoscopie

UNE HYPERTENSION PORTALE PEUT EN CACHER UNE AUTRE…

2007

A Fleury, S Monat, B Benchaa, P Hervio, O Danne
Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise

Endoscopie –  2007-09-01 – CO –

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Les anomalies endoscopiques muqueuses gastriques et coliques au cours de l’hypertension
portale sont bien connues. En revanche, les lésions de la muqueuse de l’intestin grêle sont moins
bien documentées. Nous rapportons l’observation d’une patiente souffrant d’une cirrhose
métabolique avec une anémie chronique par carence martiale, imputable à des ectasies
vasculaires antrales (EVA). Cette anémie était récidivante malgré un traitement approprié
associant coagulation endoscopique au plasma argon et traitement substitutif par fer.
L’exploration vidéo de l’intestin grêle par la capsule (Pillcam SB Given Imaging) a été décisive
pour porter le diagnostic d’entéropathie d’hypertension portale.
Une patiente âgée de 75 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle traitée, de cancer du
sein gauche traité en 2000 par l’association chirurgie et radiothérapie était explorée pour bilan
d’une anémie microcytaire (Hb : 7,5g/dl), ferriprive (fer sérique : 5,3 µmol/l, ferritine : 10µg/l,
coefficient de saturation de la transferrine à 10%). L’interrogatoire ne retrouvait ni prise de
traitement gastrotoxique (AINS et aspirine), ni prise d’anticoagulant ou antiagrégant
plaquettaire, ni consommation d’alcool. Il n’existait pas de notion d’hémorragie extériorisée.
L’examen clinique était normal hormis une pâleur cutanéomuqueuse et une obésité.
L’endoscopie gastroduodénale retrouvait deux cordons variqueux oesophagiens grade II. L’antre
était le siège d’ectasies vasculaires réalisant le « Water-melon stomach ». Les biopsies
duodénales étaient normales. L’échographie abdominale retrouvait un foie stéatosique et
cirrhotique et des signes échographiques d’hypertension portale. Sur le plan biologique, était
noté une cholestase anictérique (phosphatases alcalines : 1,5 N, GGT : 9N), une cytolyse (ASAT :
3N, ALAT : 3N), un bloc béta-gamma à l’électrophorèse des protéines plasmatiques. L’enquête
étiologique retrouvait des arguments pour une cirrhose métabolique devant l’association HTA,
obésité, hypercholestérolémie et l’absence d’autres causes (virale, toxique, auto-immune…). A
cette étape, révélé par une anémie ferriprive, le diagnostic de cirrhose métabolique compliquée
d’EVA était envisageable. Un traitement endoscopique par coagulation au plasma argon des EVA
(sonde Erbe, puissance : 40 W, débit : 1L) et un traitement martial étaient conjointement
entrepris. Devant la persistance de l’anémie, une coloscopie sans iléoscopie était pratiquée, ne
mettant pas en évidence de lésions coliques mais un liquide intestinal rougeâtre provenant de
l’intestin grêle. La VCE montrait de multiples lésions purpuriques sans anomalies de relief de la
muqueuse avec conservation des villosités (red spot, télangiectasies, lésions angiomateuses)
prédominant au niveau jéjunal et prenant un caractère confluent au niveau de l’iléon distal.
(1) Dans cette observation, l’exploration de l’intestin grêle par la VCE a permis de visualiser
des lésions purpuriques diffuses rentrant dans le cadre d’une entité récemment décrite
dans la littérature celle d’entéropathie d’hypertension portale.

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Endoscopie

Complications après coagulation au plasma argon en endoscopie : Résultats d’une enquête rétrospective multicentrique.

2005

Arnaud Boruchowicz, Philippe Gower, Hugues Coevoet, Thierry Paupard, Arnaud Dewailly, François Guillemot, Michel Cassagnou, Anne-Bérangère Marks, Christophe Plane, Karine llinares, Claudine Gamblin, Jacky Charneau, Philippe Bulois, Damien Lucidarme, Bernard Filoche (Valenciennes, Dunkerque, Lens, Roubaix, Béthune, Boulogne, Lille, Lomme).

Endoscopie –  2005-06-15 – CO –

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L’électrogoagulation au plasma argon (APC) est utilisée en endoscopie pour le traitement des rectites radiques, des ectasies vasculaires antrales, des angiodysplasies, des ulcères hémorragiques en association avec les techniques d’injection, de l’obstruction des stents, des micropolypes multiples et le traitement des résidus tissulaires après mucosectomie. La complication principale, la perforation, est considérée comme peu fréquente dans la littérature avec 1 perforation observée au cours de 86 séances pour le traitement d’angiodysplasies dans un travail récemment publié (1).

Buts de l’étude : Evaluer, en pratique quotidienne, la fréquence, le traitement et le pronostic des complications perforatives observées après APC.

Méthodes : L’enquête, rétrospective, a été menée en demandant aux gastroentérologues des hôpitaux du Nord Pas de Calais de signaler si ils avaient eu des complications perforatives en utilisant depuis le début de leur expérience le plasma argon. Tous les gastroentérologues pratiquant l’endoscopie dans chaque centre avaient l’expérience de l’APC.

Résultats : Sept / huit centres ayant répondu ont rapporté au moins une complication. Quatre centres avaient réalisé un total d’environ 800 séances (60-300). L’APC avait été introduite dans ces centres entre 1999 (2), 2001 (1) et 2002 (1). Douze complications à type de perforation, d’hémorragie ou de pancréatite aiguë ont été signalées. Au moment de la rédaction du résumé 8 observations détaillées ont été rapportées. Il s’agissait de 6 cas de perforations pour angiodysplasies du colon droit, d’un cas de perforation pour lésion hémorragique colique droite au cours d’une maladie de Crohn et d’un cas de perforation après coagulation d’un polype hémorragique concernant 3 femmes et 5 hommes âgés de 55 à 85 ans. Aucun patient n’était préalablement traité par aspirine, antiinflammatoires ou anticoagulants. Sept patients avaient été préparés par PEG seul et un par PEG associé à un lavement de Normacol. Le diagnostic de perforation était posé de 9 à 60 h après l’examen. En cas d’angiodysplasie, 1 à 10 impacts étaient notés et un contact possible avec la muqueuse était signalé par tous les endoscopistes. La puissance de coagulation était de 40 à 80W et le débit d’argon de 0,6 à 1,2 l /mn. Dans tous les cas une intervention chirurgicale était réalisée (suture sous coelioscopie ou laparotomie, résection colique gauche, hémicolectomie droite). Les suites étaient favorables et la mortalité à J30 nulle.

Conclusions : La coagulation au plasma argon est une technique couramment utilisée en endoscopie par les gastroentérologues hospitaliers. Cette expérience rétrospective de plusieurs centres rappelle que des complications perforatives sont possibles en particulier au cours du traitement des angiodysplasies du colon droit. Des études prospectives sont nécessaires pour évaluer la prévalence des perforations par APC et leurs facteurs favorisants.
(1) Olmos et al, Gastrointestinal Endosc 2004, 60 : 881-6.

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Endoscopie

Ponction pancréatique sous échoendoscopie : résultats et utilité dans la vraie vie

2005

B Denis (1); M Fabre (2); J Bottlaender (1); I Kleinclaus (3); P Straub (3);
(1) Médecine A, Hôpital Pasteur, Colmar; (2) Anatomie et Cytologie Pathologiques, Chu de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre; (3) Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Pasteur, Colmar;

Endoscopie –  2005-06-23 – CO –

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Les performances et l’utilité de la ponction pancréatique sous échoendoscopie (PPEE) n’ont été évaluées que par de rares centres experts et/ou qui incluent des patients dans des essais thérapeutiques néo-adjuvants.
But : évaluer les performances et l’utilité de la PPEE en pratique courante.
Patients et Méthodes
Etude rétrospective monocentrique de 106 PPEE réalisées chez 57 H et 49 F entre janvier 2002 et septembre 2004. 47 cas d’interprétation difficile par le pathologiste (P1) étaient relus par un pathologiste expert (P2). Le diagnostic final était obtenu par chirurgie (n = 30), biopsie percutanée (n = 8) ou suivi moyen de 14 mois pour les lésions bénignes (n = 28). Le diagnostic cyto/histologique de la PPEE n’était pas équivoque dans 40 cas.
Résultats
51 PPEE étaient réalisées en ambulatoire. Une complication était notée (douleurs abdominales résolutives). Les PPEE concernaient 68 tumeurs solides (TS)(dont 44 adénocarcinomes, 8 tumeurs endocrines et 12 noyaux de pancréatite) et 38 tumeurs kystiques (TK)(dont 6 TIPMP, 19 cystadénomes séreux et 4 mucineux, 2 tumeurs endocrines et 4 pseudo kystes) de 5 à 70 mm de diamètre (moyenne 32 mm). La PPEE ne ramenait pas de matériel analysable dans 7 % des TS, un matériel pauvre dans 29 % et satisfaisant dans 63 % des cas. Les performances de la PPEE (diag = diagnostic cyto/histologique précis correct) indiquées en % dans le tableau évaluent le couple échoendoscopiste + P1 +/- P2 +/- biochimie. La relecture par P2 de 39 TS donnait 11 diagnostics supplémentaires de malignité et 29 diagnostics histologiques corrects avec impact thérapeutique dans 5 cas. La PPEE avait un impact thérapeutique dans 47 % des TS, conduisant 8 fois à une chirurgie, évitant 7 fois une chirurgie et guidant 17 fois une chimiothérapie. La PPEE ne ramenait pas de liquide dans 5 % des TK ou trop peu pour l’analyse cytologique (16 %) ou biochimique (21 %). Les performances de la PPEE pour le diagnostic de TK chirurgicale (mucineuse ou endocrine) sont en % dans le tableau. Les modalités inadéquates de ponction et de préparation du prélèvement ne permettaient un diagnostic cyto/histologique précis que pour 31 % des TK. La PPEE avait un impact thérapeutique dans 40 % des TK, conduisant une fois à une chirurgie et évitant 14 fois une chirurgie.
Sens Spé VPP VPN Diag
Diagnostic de malignité de TS P1 (n=60) 72 92 97 50 38
P2 (n=32) 89 100 100 71 85
PPEE (n=68) 84 100 100 71 71
Diagnostic de TK chirurgicale P1+P2 (n=32) 64 100 100 80 31
Bioch (n=30) 11 100 100 95 67
PPEE (n=38) 58 100 100 95 66
Conclusion
Dans la vraie vie, la PPEE est une technique endoscopique facile et sûre, réalisable en ambulatoire. Toute la difficulté réside dans l’analyse cyto-pathologique, mais l’envoi par courrier des cas difficiles à un pathologiste expert permet d’améliorer significativement les performances diagnostiques. A cette condition la PPEE a un impact thérapeutique en pratique quotidienne près d’une fois sur deux pour les TS et les TK. Toutes les structures qui pratiquent de l’échoendoscopie devraient être équipées pour pouvoir réaliser une ponction si nécessaire au cours d’une seule procédure.

Catégories
Endoscopie

Evaluation de la qualité des soins en endoscopie : audit de 400 CPRE

2005

Bernard Denis, André Peter
Service de Médecine A – Hôpitaux civils de COLMAR (Haut-Rhin)

Endoscopie –  2005-06-23 – COS –

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La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) a les caractéristiques requises pour relever d’un programme d’amélioration de la qualité : c’est un examen complexe, à risque et coûteux qui mobilise des ressources importantes. L’American Society for Gastrointestinal Endoscopy recommande l’adoption d’une démarche d’amélioration de la qualité avec enregistrement systématique d’un certain nombre d’indicateurs. Le but de ce travail était d’évaluer la qualité des CPRE réalisées dans notre unité d’endoscopie dans le but de l’améliorer.
Patients et méthodes : Audit prospectif de 400 CPRE consécutives réalisées par deux opérateurs entre le 1/7/2002 et le 15/3/2005. 45 critères de processus et de résultats étaient colligés pour chaque examen. Les complications étaient recensées sur un registre morbi-mortalité.
Résultats : les CPRE concernaient 239 femmes et 161 hommes d’âge moyen de 69 ans (extrêmes 21-99 ans). 27,5 % d’entre eux provenaient d’un autre établissement. 28,3 % avaient un score ASA 3. Les 2 opérateurs se partagaient respectivement 55,5 % et 40,5 % des examens et 4 % étaient réalisés à 4 mains.
143 CPRE (35,8 %) étaient précédées d’une échoendoscopie (EE) réalisée dans 133 cas (93 %) au cours de la même anesthésie (65 fois pour pathologie lithiasique, 48 fois pour pathologie tumorale). Au cours de la même période, 454 EE bilio-pancréatiques étaient réalisées dont 217 (47,8 %) en salle de radiologie pour permettre la réalisation, si nécessaire, d’une CPRE immédiatement après l’EE au cours de la même anesthésie générale. Les résultats de ces EE préalables permettaient d’éviter la réalisation d’une CPRE dans 84 cas (38,7 %).
L’indication de la CPRE était diagnostique dans 36 cas (9 %), thérapeutique dans 182 cas (45,5 %) et mixte dans 182 cas (45,5 %). Les principales indications étaient : lithiase biliaire (n = 263 soit 65,8 %), pathologie tumorale (n = 108 soit 27 %) , pathologie inflammatoire (n = 25) et complications post-opératoires (n = 5). Il s’agissait d’un premier examen sur papille « vierge » dans 82,8 % des cas et d’une deuxième tentative après échec préalable dans 3 % des cas (la moitié avec opérateur différent). Dans 57 cas (14,3 %), la papille était le siège d’une sphinctérotomie préalable. La papille était en situation anatomique normale dans 335 cas (83,8 %), juxta-diverticulaire dans 54 cas (13,5 %) et intra-diverticulaire dans 15 cas (3,8 %). Deux CPRE ont été réalisées dans un contexte de gastrectomie avec anastomose selon Polya et 7 avec un drain transcystique en place. En intention de traiter, les taux de succès étaient respectivement de 91,5 % pour la cholangiographie, 95,7 % pour la Wirsungographie, 89,1 % pour la sphinctérotomie, 88,6 % pour l’extraction de calculs et 76,1 % pour la pose de prothèse biliaire. Une infundibulotomie était nécessaire dans 31 cas (7,8 %). Elle permettait d’accéder aux voies biliaires dans 87,1 % des cas (71 % au cours de la même séance et 16,1 % lors d’une deuxième tentative ultérieure). Le taux de succès de la cholangiographie variait significativement selon les conditions anatomiques et l’indication : anatomie normale (93 %), papille juxta-diverticulaire (94,3 %), papille intra-diverticulaire (53,3 %), gastrectomie selon Polya (50 %) ; drain d’Escat en place (100 %) ; pathologie lithiasique (94,7 %) et pathologie tumorale (86,8 %) (p < 0,01). En pathologie lithiasique, la vacuité de la voie biliaire principale n’était pas obtenue dans 30 cas (11,4 %) : 14 échecs de cholangiographie, 3 échecs de sphinctérotomie et 13 échecs d’extraction des calculs. Une lithotritie mécanique était nécessaire dans 46 cas (17,5 %). En pathologie tumorale, 21 échecs de drainage des voies biliaires étaient comptabilisés (23,9 %) : 14 échecs de cholangiographie dont 2 dus à une sténose digestive empêchant d’accéder à la papille, 2 échecs de sphinctérotomie et 5 échecs de pose de prothèse. Les taux de succès n’étaient pas significativement différents entre les 2 opérateurs, sauf pour la cholangiographie dans un contexte tumoral (p < 0,01). Dans 16 cas d’échec de cholangiographie, le changement d’opérateur débouchait 3 fois sur 4 sur un succès.
18 complications (4,5 %) étaient colligées dans notre registre : 3 pancréatites aiguës dont 1 sévère, 3 angiocholites, 3 abcès hépatiques, 1 cholécystite aiguë précoce, 1 perforation de sinus piriforme, 1 hémorragie et 4 complications cardio-respiratoires dont 1 décès par arrêt cardio-circulatoire. Il n’y avait pas de différence selon l’opérateur, l’indication et selon qu’il y ait eu ou non infundibulotomie. L’analyse des coûts des matériels utilisés est en cours.
Conclusion : cet audit nous a permis de nous évaluer et de modifier certaines de nos pratiques pour améliorer la qualité de nos CPRE : travail à 4 mains, recours à une deuxième tentative en cas d’échec. Nos résultats, reflets de la vraie vie, sont comparables à ceux publiés dans la littérature.