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Hepatologie

Localisation exceptionnelle d’un carcinome hépato-cellulaire, révélée par sciatalgie et masse lombaire

2009

Stéphanie Faure, Audrey Weber, Yann Le Bricquir, Mohamed Ramdani, E. Guzman, Olivier Duhamel. Service d’Hépato Gastro Entérologie, Centre Hospitalier, F-34525 BEZIERS

Hépatologie –  2009-06-10 – PW –

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Mr H, 68 ans, est hospitalisé le 12 Mars 2009 pour masse lombaire droite. En 2006, il a eu des chimioembolisations pour carcinome hépato-cellulaire (CHC) multifocal sur une cirrhose alcoolique sevrée (Child A, alphafoetoprotéine (αFP) à 26,9 ng/ml). Les lésions étaient stables à la dernière IRM de 2007.
En octobre 2008, il a une sciatique droite S1, exacerbée depuis février 2009. Cliniquement, une volumineuse tuméfaction lombaire droite, déforme la silhouette. L’ αFP est élevée à 560 ng/ml. Un scanner en mars 2009 confirme les mêmes lésions connues de CHC multifocal, et une volumineuse lésion lombaire de 20 cm qui envahit les tissus mous aggravée par une lyse de l’aile iliaque.
Une ponction-biopsie au lit du malade permet de conclure à une morphologie et un phénotype compatibles avec la localisation sous-cutanée d’un CHC moyennement différencié.
Une radiothérapie antalgique est délivrée en 10 fractions de 3 grays est délivrée avec un bénéfice significatif mais sans diminution de taille de la masse. Une chimiothérapie orale par Sorafénib (Nexavar©), 800 par jour, a été débutée et la tolérance clinique est bonne. Le 30 avril 2009, l’ αFP a diminué à 465 ng/ml.
A propos de cette observation nous évoquons les localisations rares des métastases du CHC.

(là aussi nous voudrions rajouter une photo et une image de scanner.)

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Hepatologie

Impact de l’éducation thérapeutique chez les malades traités pour une hépatite C chronique

2009

(1) C Renou, (2) P Lahmek, (3) A Pariente, (4) J Denis, (5) JF Cadranel, (6) Y Giraud (1), RM Régine (1), T Morin, (7) R Faroux, (8) B Nalet, (9) C Wartelle

CH Hyères (1), CH Le-Raincy-Montfermeil (2), CH Pau (3), CH Sud Francilien (4), CH Creil (5), CH Tarbes (6), CH de la Roche sur Yon (7), CH Montélimar (8), CH Aix-en-Provence (9)

Hépatologie –  2009-06-14 – CO –

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Le rôle de l’adhésion au traitement sur la réponse virologique soutenue (RVS) a été rapporté dans plusieurs études. Toutefois, l’efficacité de l’éducation thérapeutique n’est pas certaine et pourrait être corrélée à la durée du traitement antiviral.
But : comparer 2 cohortes observationnelles prospectives de malades traités pour une hépatite C chronique : la première multicentrique sans programme éducatif associé (groupe 1), la seconde monocentrique avec éducation thérapeutique (groupe 2).
Méthode : les malades naïfs des 2 cohortes étaient traités par l’association interféron pégylé-ribavirine (AMM). Les malades du groupe 2 bénéficiaient d’une évaluation psychologique pré-thérapeutique et d’un suivi mensuel par une infirmière d’éducation et un médecin spécialisé. L’impact de l’éducation thérapeutique était étudié à l’aide d’un modèle multivarié ajusté sur les facteurs de réponse thérapeutique connus (âge, sexe, génotype, charge virale, fibrose).
Résultats : les 326 malades du groupe 1 étaient similaires aux 98 malades du groupe 2 (p=NS) pour l’âge, le sex-ratio, l’IMC, la consommation d’alcool, la répartition des génotypes (2, 3 vs 1, 4, 5), la charge virale, les lésions histologiques (F0F1F2 vs F3F4) et le taux de cirrhoses. Le taux de réponse virologique en fin de traitement était de 68,1% dans le groupe 1 et de 81,6% dans le groupe 2 (p=0,009) et le taux de RVS était de 53,3% vs 71,4% (p=0,001). Après stratification par génotype, le taux de RVS était supérieur dans le groupe 2 pour les génotypes 1, 4, 5 (41,3% vs 66,7%, p=0,001) alors qu’il était comparable dans les 2 groupes pour les génotypes 2, 3 (69,2% vs 78%, p=0,268). La différence des taux de rechute était à la limite de la significativité pour les génotypes 1, 4, 5 (25% vs 11,6%, p=0,06) et non significative pour les génotypes 2, 3. Le taux d’arrêt prématuré du traitement était de 29,9% dans le groupe 1 et de 17,8% dans le groupe 2 (p=0,02). Le taux d’arrêt pour effets indésirables était identique dans les 2 groupes (13% vs 12,2%, p=NS) alors que le taux d’arrêt pour inefficacité thérapeutique était supérieur dans le groupe 1 (16,9% vs 5,6%, p=0,02). En analyse multivariée, les facteurs associés à la RVS étaient l’âge inférieur à 40 ans (p=0,02 ; OR=1,9), le génotype 2 ou 3 (p=0,004 ; OR=2,2), une fibrose inférieure à 2 (p=0,001 ; OR=2,6) et l’éducation thérapeutique (p=0,003 ; OR=2,7).
Conclusion : l’éducation thérapeutique est associée à une augmentation de la RVS des malades porteurs d’un génotype 1, 4, ou 5 (et non d’un génotype 2 ou 3). Un défaut non reconnu de l’observance pourrait expliquer un taux plus élevé d’arrêt prématuré de traitement pour non réponse virologique chez les malades non éduqués.

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Endoscopie

Efficacité, complications et suivi à long terme de 234 mucosectomies coliques réalisées dans un centre hospitalier général

2009

C. Barrault, D. Gillot, B. Pellat, I. Rosa, A. Chryssostalis, T. Lons, AC. Lesage, M. Chousterman, I. Abd Alsamad, H. Hagège. Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Endoscopie –  2009-06-15 – CO –

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Introduction. La mucosectomie permet l’exérèse de polypes coliques sessiles de grande taille, mais comporte un risque de complications non négligeable. Cette étude avait pour but d’évaluer la faisabilité et la morbi-mortalité de cette technique ainsi que les résultats à long terme chez des patients suivis dans un centre hospitalier général.
Patients et Méthodes. Entre avril 2001 et octobre 2007, 234 polypes ont été traités par mucosectomie au cours de 158 coloscopies chez 132 patients (hommes : 63%) d’âge médian 64 ans. Cette étude décrit les modalités, les échecs, les complications de la mucosectomie ainsi que les caractéristiques des polypes retirés et le suivi des patients.
Résultats. La coloscopie était réalisée pour un dépistage dans 40 cas (25%), une surveillance dans 89 cas (56%) ou pour l’exérèse par mucosectomie d’un polype dépisté lors d’une précédente coloscopie dans 14 cas (9%). Soixante polypes (26%) avaient une taille inférieure à 10 millimètres et 157 (67%) une taille supérieure ou égale à 10 millimètres avec un maximum de 50 millimètres. Une coloration à l’indigo carmin était réalisée dans 18 cas (8%) et un tatouage dans 18 cas (8%). Le décollement était considéré comme difficile dans 38 cas (16%), menant dans 21 cas (9%) à un échec de l’exérèse. Parmi les 213 succès, l’exérèse semblait complète dans 189 cas (81%). La seule complication perendoscopique constatée était une hémorragie dans 4 cas, contrôlée par pose de clips. Au décours du geste on observait peu de complications (4% des coloscopies): 3 cas de fièvre, 3 cas de pneumopathie d’inhalation et 1 cas de rectorragies. Il n’a été observé aucun syndrome post-mucosectomie et aucune perforation. Aucune complication n’a nécessité un geste chirurgical et aucun patient n’est décédé. La majorité des polypes était des adénomes (195 cas, 81%), en dysplasie de haut grade dans 64 cas (27 %) et il s’agissait d’un adénocarcinome invasif dans 5 cas. L’exérèse était considérée comme complète dans 93 cas (44% des 213 polypes retirés), incomplète dans 16 cas (7,5%), non évaluable dans 86 cas (40%). Une coloscopie de contrôle était réalisée dans 93 cas (59%), dans un délai médian de 5 mois. Les 21 échecs de mucosectomie étaient toujours dus à des difficultés lors du décollement. Ces polypes n’avaient pas de localisation préférentielle, leur taille médiane était de 10 millimètres (6 à 50) et ils correspondaient dans 13 cas à des adénomes dont 4 en dysplasie de haut grade et dans 1 cas à un adénocarcinome. Quatre de ces polypes étaient tatoués pour repérage ultérieur. Dans 10 cas ils ont été retirés chirurgicalement.
Conclusion. Cette étude confirme qu’en routine la mucosectomie permet l’exérèse de polypes sessiles, même de grande taille sans risque d’hémorragie non contrôlée ou de perforation et avec moins de 10% d’échec. Néanmoins, l’exérèse est incomplète ou non évaluable dans près de la moitié des cas, imposant en cas de dysplasie sévère une endoscopie de contrôle qui doit peut-être être réalisée dans un délai raccourci par rapport aux recommandations actuelles.

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Gastroenterologie

ascite infectée, dénutrition sévère et occlusion du grêle : comment évoquer la péritonite sclérosante encapsulante quand on n’est pas néphrologue ?

2009

JP Dupuychaffray(1), MP Liebaert(1), M Pujo(2), E Landragin(3), J Cancel(4). services d’Hépato-gastroentérologie(1),néphrologie(2),radiologie(3),chirurgie viscérale(4) CH ANGOULEME

Gastroentérologie –  2009-06-15 – PW –

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Un homme de 72 ans était hospitalisé en octobre 06 pour fièvre, anorexie, douleurs abdominales, vomissements et ralentissement du transit. Les antécédents se limitaient à une maladie de Wegener connue depuis 6 ans, avec une atteinte rénale de type glomérulonéphrite extracapillaire traitée par dialyse péritonéale de juillet 03 à janvier 06, et depuis par hémodialyse classique. le traitement comprenait cortancyl 15 mg et eucalcic.
l’examen clinique montrait un abdomen tendu avec matité déclive ; l’échographie confirmait une ascite dont la ponction ramenait 4l d’un liquide trouble, riche en protides: 35g, infecté par un enterococcus faecalis. le bilan biologique donnait : 10200 leucocytes, 89% neutrophiles, TP 83%, CRP 246 mg, bilan hépatique normal, urée 1,08g, créatinine 64 mg.
La tomodensitométrie montrait l’absence d’anomalie hépatique, sus-hépatique, portale ou splénique ; et la présence d’une ascite inhabituelle de distribution périphérique et des anses intestinales agglutinées au centre de l’abdomen.
Une coelioscopie exploratrice était pratiquée à J12, montrant une cavité abdominale totalement engluée dans un tissu gélatineux prenant un aspect de fausses membranes en toile d’araignée bloquant l’ensemble des viscères. les biopsies péritonéales retrouvaient des remaniements fibro-inflammatoires sans critères de malignité ; le liquide d’ascite analysé était inflammatoire avec présence de neutrophiles.
L’ensemble des données plaidait pour le diagnostic de péritonite sclérosante dans sa forme encapsulante. Le traitement associait celui de l’infection du liquide, la poursuite d’une faible posologie de cortancyl, et l’introduction de Tamoxifène 10mg/j.
l’évolution était marquée par l’installation d’une dénutrition sévère, malgré les mesures de nutrition mises en place, compliquée à six semaines d’un état de choc septique sur une volumineuse collection du flanc gauche, dans un contexte d’occlusion du grêle, entrainant le décès du patient.
La SEP, sclerosing encapsulating peritonitis, est une pathologie rare de diagnostic difficile car de présentation digestive survenant de façon différée alors que le facteur iatrogène a disparu depuis plusieurs mois. L’augmentation du nombre de patients traités par dialyse péritonéale prolongée explique vraisemblablement l’augmentation de l’incidence de cette pathologie dans les séries les plus récentes. Un diagnostic précoce a un impact majeur sur la prise en charge thérapeutique avant que ne survienne le stade de péritonite encapsulante, le gastroentérologue doit y penser devant une ascite de présentation inhabituelle dans un contexte néphrologique.

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Gastroenterologie

Quand ça saigne dans le grêle et le foie, c’est urgent!

2009

Agnès Pélaquier, Bernard Nalet, Jean-Louis Bonis, Henri Osman, Jean-Luc Landais, Bernard Duvert (CH Montélimar)

Gastroentérologie –  2009-06-16 – CO –

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Mr D., 53 ans, est hospitalisé en urgence pour rectorragies sous aspirine faible dose, ayant débuté cinq jours auparavant. Il a plusieurs co-morbidités : infarctus du myocarde à l’âge de 42 ans, diabète insulino-requérant suite à une spléno-pancréatectomie pour pancréatite chronique calcifiante (éthylique) après échec d’une lithotritie pour lithiase du Wirsung avec sténose canalaire et thrombose de la veine splénique, tabagisme actif sevré.
A l’interrogatoire, il n’y a pas de prise d’AINS, mais une asthénie depuis deux mois sans douleur abdominale ni modification du transit, il n’y a pas d’antécédent de néoplasie colique dans la famille. Son traitement comporte outre l’aspirine, une statine et un B-bloquant.
A l’examen clinique d’entrée, il existe une hépatomégalie isolée, l’hémodynamique est stable.
Le taux d’hémoglobine est à 6,6 g/dl (normocytaire), il y a une thrombopénie à
115 G/L et une cholestase (GGT 3N ;PAL 1,5 N). Il est transfusé.
Il n’y a pas de lésion susceptible d’avoir saigné à la gastroscopie ni à l’iléo-coloscopie.
Le lendemain de la coloscopie surviennent des rectorragies massives avec instabilité hémodynamique et malaise. Sur le scanner abdominal injecté en urgence, la dernière anse iléale épaissie est à l’origine d’un saignement actif, de nombreux nodules hépatiques prennent fortement le contraste, signe d’une hémorragie active.
Lors de la laparotomie, il y a une lésion hémorragique de la dernière anse iléale à dix centimètres de la valvule et un foie d’allure secondaire que le chirurgien compare curieusement à une « éponge ». Il fait une colectomie droite avec anastomose iléo-transverse.
Dans l’attente des résultats histologiques, au vu du scanner que nous vous montrons et devant les antécédents de ce patient, quels diagnostics suggérez vous ? Pièces jointes.

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Endoscopie

PLACE DES PROTHESES METALLIQUES AUTO-EXPANSIVES DANS LA PRISE EN CHARGE DES HEMORRAGIES DIGESTIVES PAR RUPTURE DE VARICES OESOPHAGIENNES.

2009

Rym Ennaifer, Sandrine Beaulieu, Lydie Costentin, René-Louis Vitte. Service de Gastroentérologie, CHI Poissy St Germain.

Endoscopie –  2009-06-17 – CO –

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Introduction : La mortalité des hémorragies par rupture de varices oesophagiennes est passée de 42% en 1980 à 14% en 2000. Ces progrès tiennent en grande partie à l’optimisation des traitements pharmacologiques et endoscopiques. Cependant, 5 à 10% des hémorragies demeurent réfractaires à ces thérapeutiques, nécessitant souvent la mise en place d’une sonde de tamponnement, geste non dénué de morbidité, en attente d’un traitement plus radical. Récemment, il a été rapporté que les prothèses métalliques auto-expansives pouvaient être une alternative efficace au contrôle des hémorragies réfractaires.
But : Evaluer l’efficacité et l’innocuité des prothèses métalliques auto-expansives dans la prise en charge des hémorragies digestives réfractaires.
Patients et méthodes : Nous avons mis en place, sous contrôle endoscopique, une prothèse métallique auto-expansive type « SX-ELLA Danis » chez 3 patients. L’hémorragie était active dans tous les cas, compliquée d’un état de choc hémorragique pour 2 patients. La prothèse avait été indiquée devant la persistance ou la reprise précoce de l’hémorragie malgré le traitement vaso-actif et la ligature élastique, et dans 1 cas après échec de mise en place de la sonde de tamponnement.
Résultats : Le déploiement de la prothèse a été réalisé sans difficultés dans tous les cas. L’hémostase immédiate a été obtenue pour tous les patients. Une récidive sans retentissement hémodynamique a été observée au 4ème jour dans 1 cas. Pour un patient, la prothèse a migré en intra-gastrique au 3ème jour, sans récidive hémorragique. La prothèse était laissée en place en moyenne 7 jours et l’extraction réalisée sous contrôle endoscopique sans incidents. Une ulcération superficielle de l’œsophage moyen a été notée dans un cas où la prothèse avait été gardée 12 jours. Un traitement complémentaire par TIPS a été indiqué dans 2 cas. Aucun patient n’est décédé.
Conclusion : Les prothèses métalliques auto-expansives type « SX-ELLA Danis » pourraient constituer une thérapeutique de sauvetage efficace dans les hémorragies digestives par rupture de varices oesophagiennes réfractaires au traitement médical et endoscopique tout en évitant les inconvénients de la sonde de tamponnement.

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Hepatologie

Carcinome hépatocellulaire avec thrombose portale partielle. Réduction tumorale sous sorafenib suivie d’ hépatectomie droite.

2009

Louise Barbier (1), Leïla Kanafi (2), Sophie Leguellec (3), Bertrand Suc (1), Philippe Otal (4) , Alexandre Pariente (2).(1) Service de Chirurgie Digestive, (3) Service d’ anatomie et de cytologie pathologiques, (4) Service d’ Imagerie Médicale,CHU Rangueil, Toulouse, (2) Unité d’ HGE, Centre Hospitalier de Pau

Hépatologie –  2009-06-21 – PW –

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L’ utilisation néoajuvante du sorafenib n’ a pas été rapportée.
Un homme de 55 ans était hospitalisé en Juin 2008 pour une hépatomégalie douloureuse apparue en 2 mois. Il n’ avait pas d’ antécédent notable, un tabagisme à 40 p/a, une consommation d’ alcool de 100 g/j depuis 2004. Il avait maigri de 8 kg.L’ examen montrait un gros foie douloureux, et de nombreux angiomes stellaires. Hb 20 g/dL, VGM 99 fl, Hte 66%, 277.000 plaquettes/µL, TP 79%, , bilirubine 43 µMol, AST 161 UI/L, ALT 96, GGT 676 (49), calcémie , albumine 33 g/L, foetoprotéine 453.500 ng/mL. AgHBs absent, antiVHC présent, ARN VHC 6.6 log UI/mL, génotype 3a. Scanner et IRM : volumineuse tumeur faite de gros nodules confluents occupant la majeure partie du foie droit, thrombose totale de la branche portale D, et thrombus bombant dans la lumière de la bifurcation portale. Pas de varice oesophagienne. Traitement : sorafenib 800 mg/j,antalgiques,10 saignées jusqu’ au 20 juillet 2008,. En Octobre 2008, pas de douleur. Bilirubine 13 µM, foetoprotéine 8950 ng/mL; IRM: diminution de 25% de la lésion principale. Biopsie du foie gauche : Métavir A1F1. Février 2009: pas de symptôme. foetoprotéine 13.038 ng/mL. IRM : stabilité lésionnelle. Bilan d’ extension négatif. Hépatectomie droite, avec résection partielle de la veine porte le 14 Avril 2009. Histopathologie : Carcinome hépatocellulaire mixte moyennement différencié largement nécrosé; le « thrombus » portal était entièrement nécrotique. Suites simples (ascite modérée post opératoire). Le 16 Juin 2009: examen clinique normal, Hb 12 g/dL, bilirubine 11 µM, tests hépatiques normaux, foetoprotéine 65 ng /mL, scanner normal.
Le sorafenib est actuellement indiqué dans le traitement du carcinome hépatocellulaire chez les malades Child A, OMS 0-2, dont la tumeur n’ est pas traitable par d’ autres moyens. Chez ces patients, le traitement augmente significativement la médiane de survie (de 7,9 à 10,7 mois) et la survie sans progression (5,5 vs 2,8 mois). Le taux de réponse morphologique « classique » n’ est que de 2,4%, mais des nécroses tumorales importantes sont possibles. Plus que l’ hypervascularisation artérielle, la diminution de l’ activité mesurable au TEPscan au 18Fdésoxyglucose pourrait prédire la réponse tumorale.

Llovet JM et al. N Engl J Med 2008;359:378.
Siemerink EJM et al, The Oncologist 2008;13:734–735

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Gastroenterologie

Hémorragies digestives basses aiguës Étude prospective du NGHD, en collaboration avec l’ANGH

2009

M.I. Cremers, J. Pedrosa, L. Glória, I. Rosa, B. Arroja, C. Cardoso, R Ramos et le NGHD

Gastroentérologie –  2009-07-07 – CO –

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But
Décrire les caractéristiques épidémiologiques actuelles des hémorragies digestives basses aiguës (HDBA) ainsi que les pratiques professionnelles, la morbidité et la mortalité hospitalière, au Portugal.

Patients et Méthodes
Du 14 avril 2008 au 15 avril 2009, dans 13 centres du NGHD, les patients ayant une HDBA ont été inclus dans cette étude, qui nous a été proposée para l’ANGH, après adaptation (traduction) et autorisation des Autorités de Santé et du Comité d’Étique de chaque Hôpital participant. De multiples données cliniques, biologiques et endoscopiques ont été recueillies jusqu’à la sortie, dans une base de données électronique.

Résultats
364 patients ont été inclus durant cette année d’étude, 188 hommes et 176 femmes, âgés de 72,4 ± 14,4 ans. Le mode de révélation de l’hémorragie était des rectorragies dans 95,7% ou un méléna isolé dans 4,3% des cas, accompagnés de malaise (pression artérielle systolique (PAS) < 100 mm Hg ou perte de connaissance) dans 28,4%. L’hémorragie était communautaire dans 86,5% des cas. A la prise en charge hospitalière, la PAS était de 119 ± 24 mm Hg, le fréquence cardiaque (FC) de 83,6±16,4 /min. L’hémoglobinémie était de 11,2 ± g/dl. Il existait un antécédent d’hémorragie (HD) dans 10,6% des cas. Avant l’HDBA, 54.2% des patients prenaient un médicament susceptible de favoriser une HD (AINS 15,4%, aspirine et/ou d’antiagrégants en mono ou bithérapie 37,1%, AVK 6,2% héparine ou HBPM 3,5%). La première endoscopie basse (fibrossigmoidoscopie 61,3 %, coloscopie totale 38,7%) était estimée contributive dans 78,3% des cas permettant alors la localisation du site hémorragique (84,3%), le diagnostic de la cause (97,9%) et la réalisation d’un geste d’hémostase (18,1%). Une deuxième endoscopie basse était réalisée dans 28,9% des cas. La cause de l’hémorragie était attribuée à : colite ischémique dans 81 cas, diverticules dans 72 cas, tumeurs coliques dans 46 cas, polypes dans 18 cas, escarres de polypectomie dans 14 cas, colite infectieuse dans 13 cas, angiodysplasies coliques dans 16 cas et une autre lésion dans 64 cas. Une transfusion de 2,6 ± 1,6 culots a été réalisée dans 35,1% des patients. Une récidive hémorragique est survenue chez 21 (5,7%) patients. La morbidité hors récidive hémorragique était de 11,8 %.Vingt neuf patients ont bénéficié d’un geste chirurgical. La mortalité hospitalière était de 2,2%. Les facteurs prédictifs de décès étaient liés à la sévérité de l’hémorragie (transfusion p<0,003, hémoglobine <10 g/dl p=0,05), au fait d’être hospitalisés au moment de l’hémorragie p=0,023 et au traitement par héparine p=0,056. En comparaison des résultats de l’étude de l’ANGH, il y a quelques différences, les principales étant la méthodologie de l’étude pour recueillir les données et l’étiologie la plus fréquente de l’hémorragie.

Conclusion
Au cours des HDBA, une prise médicamenteuse favorisante est notée dans plus de la moitié des cas. Leur cause peut être identifiée dès la première endoscopie dans près de 78,3% des cas. Les colites ischémiques représentent l’étiologie la plus fréquente.

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Gastroenterologie

La précarité socio-économique influence-t-elle l’observance au traitement au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : résultats de l’enquête ISSEO

2009

Dr Stéphane Nahon
Association François Aupetit

Gastroentérologie –  2009-07-07 – CO –

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Présentation du sujet et but de l’étude

L’identification de la précarité socio-économique est un enjeu primordial dans la prise en charge des maladies chroniques. Parmi les facteurs qui permettent une rémission prolongée des ces maladies, l’observance au traitement est un des plus important. Au cours des maladies inflammatoires de l’intestin, l’influence de la précarité socio-économique sur l’observance au traitement n’a pas été évaluée.

Méthodologie
Un questionnaire anonyme a été envoyé par courrier aux adhérents de l’AFA (Association François Aupetit), les non-adhérents à l’AFA pouvaient télécharger le questionnaire sur le site de l’AFA. Ce questionnaire prenait en compte les caractéristiques clinico-biologique de la maladie. L’observance au traitement était réalisé au moyen d’une échelle visuelle analogique et par une évaluation semi-quantitative. La précarité socio-économique était évaluée par le score EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé; http://www.cetaf.asso.fr). Enfin, un questionnaire permettait d’évaluer l’anxio-dépression des patients (questionnaire de Beck).
Résultats (fin de saisie des données pour la mi-Juillet) : échantillon attendu de 1000 patients.

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Hepatologie

Fixations nodulaires aux temps artériels lors d’IRM de dépistage du carcinome hépatocellulaire sur cirrhose

2009

JF Cadranel1, K Hadj-Nacer2, F Hatmal1, M Lombard1, L Cao1, M Zraika1, M Seddik1, F. d’Anthouard2, B Azzi2, A Lahoulou2, D Dapsance2, F Kazerouni2 ,
Services d’Hépato-Gastroentérologie1 et d’Imagerie Médicale2 de Creil

Hépatologie –  2009-07-07 – CO –

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Introduction :
Le dépistage du carcinome hépatocellulaire (CHC) sur cirrhose repose sur la réalisation d’une échographie abdominale couplée à un dosage d’AFP tous les 6 mois (ms). Chez les patients (pts) peu échogènes, le scanner abdominal est une alternative mais expose aux inconvénients de l’irradiation et de la toxicité rénale des produits de contraste iodés. La réalisation d’une IRM est une alternative. Le but de cette étude est de rapporter une série de pts consécutifs présentant des fixations nodulaires non spécifiques (FNNS) mises en évidence lors d’IRM réalisées dans le cadre du dépistage du CHC.
Patients et Méthodes :
Quinze pts cirrhotiques dépistés par IRM (11 H, 4 F), âge moyen 65a (48-78a), issus d’une cohorte monocentrique de 550 pts, présentant une ou plusieurs FNNS aux temps artériels de l’IRM, ont été étudiés. 135 pts (24.5 %) étaient dépistés par IRM du fait d’échographies non contributives. Ont été précisés : cause de la cirrhose, poursuite de la consommation d’alcool, existence d’un diabète, surpoids ou obésité, score de Child-Pugh, rythme du dépistage, taux d’AFP, nombre de nodules, topographie, caractéristiques nodulaires après injection de Gadolinium®, résultats des examens d’imagerie réalisés et suivi.
Résultats :
Quinze pts ont présenté 36 nodules ; la cirrhose était liée à l’alcool (n=9, sevrés n=8), virale C (n=2), métabolique (n=3) et mixte (n=4). L’AFP était de 3,5 kui/l (0,5-10,9) ; 6 pts étaient diabétiques ; 12 étaient classés A selon le score de Child-Pugh, 2 B et 1 C. Huit pts (53 %) étaient en surpoids, 6 diabétiques (40 %) et 1 obèse (6%).Le rythme du dépistage était de 6 ms pour 11 pts (73%), de 4 mois pour 4 pts. Le dépistage était réalisé par IRM du fait d’un caractère peu échogène dans 100% des cas et de la présence de gaz chez 3 pts (20%). Aucun nodule n’était visible avant injection, tous les nodules étaient visualisés aux temps artériels après injection de Gadolinium® ; il n’y avait pas d’effet de wash-out. Chez 2 pts, des nodules persistaient aux temps tardifs. Le nombre de nodules par patient était de 2,4 (1 à 6). La topographie était sous capsulaire chez 4 pts (27%), les nodules étaient situés dans les autres segments du foie chez 11 pts (73%). Le plus gros nodule mesurait 24 mm et le plus petit 5 mm (moyenne 11 mm). Une échographie focalisée sur les nodules a été réalisée chez tous les pts et un scanner avec injection chez 14 d’entre eux (93%) : aucun nodule n’était retrouvé. Au cours du suivi, tous les patients ont eu un scanner, 10 pts (67%) ont eu un scanner associé à une échographie, 5 sur 15 (33%) pts ont eu une échographie, un scanner et une IRM qui retrouvait le nodule chez 1 pts (6%) et pour 4 autres pts aucun nodule n’était retrouvé. Aucun pt n’a présenté de CHC avec un recul de 25 ms en moyenne (15-35).
Conclusion :
Dans notre série, l’échographie s’est révélée insuffisante dans le cadre du dépistage du carcinome hépatocellulaire chez un patient sur quatre. Une fixation nodulaire aux temps artériels précoces peut être observée chez les pts cirrhotiques bénéficiant d’un dépistage du CHC par IRM ; elle est le plus souvent de petite taille sous capsulaire et ne présente pas d’effet de wash-out. La prévalence de cette anomalie et une meilleure caractérisation devrait être précisée par des études prospectives.