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Vie Professionnelle

Est-il possible de rentabiliser le FibroscanR dans un CHG ? L’expérience du CHG de Montauban.

2011

JL Payen, V Mascarell, M Pierre Nicolas, J Cabrière.
CHG de Montauban, pôle médico-chirurgical, BP 765 – 82013 Montauban cedex.

Vie Professionnelle –  2011-04-30 – PW –

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le FibroscanR (élastographie impulsionnelle ultrasonore) a été validé par l’HAS pour l’évaluation des hépatites chroniques virales C non traitées, sans co-morbidité chez l’adulte, et des hépatites chroniques virales C non traitées avec co-infection par le VIH chez l’adulte, et ce en combinaison avec les marqueurs sanguins non-invasifs de fibrose. Or, actuellement ces méthodes alternatives à la ponction biopsie du foie ne sont pas remboursées par la caisse primaire d’assurance-maladie. Afin de s’équiper, les hôpitaux peuvent louer ou acheter le FibroscanR ; certains soutenus par l’industrie pharmaceutique ont bénéficié d’une mise à disposition de l’appareil ce qui pose le problème de l’indépendance des praticiens. Ces différentes techniques représentent certes une évolution épistémologique mais leur accès pose actuellement des questions d’ordre éthique(1).

Le but de notre travail a été d’évaluer le seuil de rentabilité du FibroscanR afin de permettre aux centres hospitaliers généraux de s’équiper de façon indépendante.

Méthodes : le FibroscanR a été loué à la société Echosens 18 000 €/an avec un contrat de maintenance et la formation des utilisateurs. L’évaluation s’est faite sur deux années : 2009 et 2010 sachant que la location a débuté en juillet 2009. L’acte a été facturé par notre institution au coût d’une échographie abdominale soit 54 €. Les patients étaient recrutés à partir de la file active du pôle médical de l’hôpital de Montauban et d’un réseau de soins fédérant trois départements : le Lot, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne. Les actes étaient réalisés par un praticien au cours de ses consultations ou par une infirmière.

Résultats :
Année Nombre d’actes Recettes correspondantes
2009 (six mois) 199 10 829,70 €
2010 (douze mois) 321 17 350,20 €

Répartition géographique selon les départements en %
Département 09 12 31 32 46 47 81 82
% 0,3 2,0 2,8 0,6 9,6 0,3 2,7 81,2

Conclusion : si on considère uniquement le coût de la location du FibroscanR, il est possible pour un centre hospitalier général d’équilibrer les recettes et les dépenses inhérentes à son utilisation. Cela nécessite toutefois de pratiquer au moins 333 examens par an, justifiant donc soit d’une importante file active propre au centre, soit d’un bon réseau pour assurer le recrutement des patients.

1) Fibrotest: epistemological evolution and ethical breakthrough. Payen JL, Combis JM. Gastroenterol Clin Biol. 2004 May;28(5):460-1.

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Hepatologie

Chute isolée du facteur V sous IMUREL

2011

Séverine Hommel (1), Magali Picon (1), Serge Erlinger (1), François Cessot (1), Didier Mathieu (1)
(1) Centre hospitalier du Pays d’Aix, Service de Gastroentérologie et Hépatologie du Dr PICON, Avenue des Tamaris, 13090 Aix en Provence

Hépatologie –  2011-05-13 – CO –

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Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 53 ans, suivi pour une rectocolite hémorragique (RCH) s’étendant jusqu’à l’angle colique droit, diagnostiquée en 1990 avec une poussée corticodépendante en 12/2009 ayant justifié l’introduction d’IMUREL à la dose de 2.5 mg/kg (175 mg).
Ce patient a comme principaux antécédents: une thalassémie mineure, un tabagisme sevré à 20 PA (EFR normales), un éthylisme sevré, une cholécystectomie, un antécédent de cancer gastrique chez son père (FOGD normale, HP-) et de cancer colorectal chez sa mère (coloscopies/2 ans normales).
Sous IMUREL, un sevrage en corticoides est obtenu ainsi qu’une rémission clinique et une cicatrisation endoscopique (aspect macroscopique + biopsies). Un suivi régulier biologique sous IMUREL est instauré de manière mensuelle puis trimestrielle avec des controles sans particularité.
Fin janvier 2011, est introduit un traitement par PENTASA 2g en prévention du cancer colorectal (compte tenu du terrain et de ses antécédents familiaux). Quinze jours après cette introduction, un bilan biologique est effectué, retrouvant une chute du TP à 37% associée à une anémie à 9.6g/dl (HB à 11g habituellement) et à une lymphopénie à 851/mm3. Le reste de l’hémogramme et le bilan hépatique sont normaux. Le bilan est complété en urgence par le dosage des facteurs de la coagulation (FII, V, VII, IX et X) revenant normaux sauf le facteur V (FV) abaissé à 34%. Sur le plan clinique, aucun flapping n’est constaté. Les sérologies virales sont négatives (VHA, VHE, VHB et VHC), les sérologies EBV, CMV et herpès sont en faveur d’une immunisation ancienne.
Le dosage de la Méthyl 6 Mercaptopurine et des 6TGN revient très élevé. L’échographie abdominale est normale.
Tous les traitements sont arrêtés. A J3, on constate une remontée du FV à 50% puis à 78% à J15 avec parallèlement un retour à un taux d’hémoglobine habituel et une correction de la lymphopénie. Un dosage d’anticorps anti nucléaire, anti facteur V et d’ACC, anti cardiolipine et phospholipides ainsi que de B2GP1 à la recherche d’un syndrome des antiphospholipides (SAPL) est réalisé, revenant négatif. L’activité de la TPMT est normale. Un traitement par PENTASA 2g par jour en entretien est réintroduit avec surveillance clinique et biologique rapprochée.
Le diagnostic retenu est celui de chute isolée du facteur V liée à la toxicité de l’IMUREL, probablement du fait de l’intéraction avec le PENTASA.
Une telle chute du FV sous IMUREL a été rapportée dans la littérature, 5 cas dans les MICI (Poupeney S et al, Inflamm Bowel Dis 2008 Jul; 14(7): 1024-5) mais également dans les maladies autoimmunes, le SAPL, sous traitemet (CIFLOX), dont le mécanisme exact reste inconnu. Des cas de réintroduction de l’IMUREL ont été publiés (dans une LLC) se soldant par de nouvelles chutes du FV. Au regard de cette expérience clinique, une surveillance du TP sous IMUREL semble pertinente.

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Gastroenterologie

Forte incitation au sevrage tabagique lors des sevrages d’alcool: indication et résultats a propos de 50 patients.

2011

Anne RENTO, Philippe GUICHENEZ, Audrey WEBER, Therese BABEAU, Olivier DUHAMEL.
unité d’addictologie, service des maladies de l’appareil digestif 34525 BEZIERS

Gastroentérologie –  2011-05-05 – PW –

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Tous les malades admis pour cure de sevrage d’alcool ont une consultation préalable lors de laquelle leur est expliquée « l »obligation » d’un sevrage tabagique associé. Nous décrivons les moyens explicatifs pour obtenir l’acceptation, l’attitude du personnel soignant et des patients, les résultats immédiats et à moyen terme.
Nous concluons en faveur d’une telle attitude sous réserve d’une formation du personnel et de l’aide des tabaccologues.

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Hepatologie

Elastométrie impulsionnelle ultrasonore hépatique (Fibroscan®) au cours de l’amylose hépatique : résultats d’une cohorte multicentrique de 22 cas

2011

M Lahmiri * (1,3), A Cypierre* (2), JF Cadranel (3), E Nguyen-Khac (4), L Alric (5), L Bettan (6), J Denis (7), A Jaccard (2), V Loustaud-Ratti (2) et ANGH (1-CHU de Rabat, 2-CHU de Limoges, 3-CHG de Creil, 4-CHU d’Amiens, 5-CHU de Toulouse, 6-CHG de Villeneuve Saint Georges, 7-Centre Hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Evry)

Hépatologie –  2011-05-24 – CO –

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Introduction :
L’élastomètrie (E) impulsionnelle, (Fibroscan®) est une méthode physique mesurant la dureté du foie utilisée pour l’évaluation non invasive de la fibrose. Validée par la HAS pour l’évaluation de la fibrose hépatique chez les patients atteints d’hépatite chronique C sans comorbidité et non traités.
L’élastométrie hépatique (E) peut être élevée dans d’autres situations comme la cytolyse hépatique aigue, le foie cardiaque et la cholestase. Au cours de l’amylose avec atteinte hépatique, le foie est dur sans corrélation avec la fibrose. Le but de ce travail était de rapporter les résultats des valeurs d’E au cours de l’amylose hépatique.
Patients et méthodes :
Vingt trois patients ayant une amylose suivis dans 6 centres ont été étudiés. Tous ont eu une évaluation de leur E selon les recommandations du fabriquant avec réalisation d’au moins 10 mesures ; seuls les résultats ayant un écart à la médiane (IQR) 60% sont interprétables. Les résultats sont exprimés en médiane et extrêmes.
Résultats
Huit femmes et 15 hommes d’âge médian 66 ans (44-84 ans) ont été étudiés. Quinze (68,1%) avaient une atteinte cardiaque (AC), 9 une atteinte rénale (41%), 22 (100%) une atteinte hépatique : hépatomégalie n=16 (69,5%) ; cholestase anictérique n=20 (90 %), cholestase ictérique n=1 (4,5%), phosphatases alcalines : 1,1-11 fois la limite supérieure de la normale (LSN) n=19(82,6%), cytolyse ≥1,2LSN n=7 (30,4%). La valeur médiane d’E des 23 patients était : 27,4Kpa (8,4-75 KPa), l’IQR : à 11 ,6 (0-130) ; le TDR était 100% (45-100%). Le TDR était identique qu’il y ait ou non une atteinte cardiaque. Chez les patients avec AC (n=15) la valeur médiane d’E était de 34,3 KPa (8,4 – 75) ; l’ IQR était > 30% chez 6 patients (45%) (résultats non valides). Les patients avec atteinte hépatique sans AC avaient des valeurs d’E plus élevés que ceux avec AC :75Kpa ( 16, 30 -75 KPa) vs 34,3 KPa (8,4 – 75) (p<0.07) ; l’ IQR de ces patients était à 4.5(0-19) et le TDR de 100 %. Huit patients ont bénéficié d’une ponction biopsie hépatique par voie transjugulaire, la valeur d’E dans ce sous groupe était de 75 (10,3 -75) , IQR : 0 (0-11,6) ;4 n’avaient pas d’AC (médiane 75 ; IQR 0 ), 3 avaient une atteinte cardiaque (médiane 14 ; IQR ininterprétable) ), des dépôts amyloïdes ont été trouvés sur 7 biopsies, un malade avait une cirrhose et un autre une hypertension portale non cirrhotique.
Conclusion :
Ces résultats suggèrent que l’E au cours de l’amylose hépatique sans atteinte cardiaque est très élevée (75KPa ; IQR : 0). Ces valeurs sont probablement en rapport avec la dureté du foie non altérée par la stase hépatique liée à l’atteinte cardiaque. Lorsque il existe une atteinte cardiaque associé à l’atteinte hépatique les valeurs d’E sont ininterprétables du fait d’un IQR trop élevé.

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Hepatologie

Evaluation des recommandations pour la pratique clinique de la ponction biopsie hépatique. Résultats d’une étude multicentrique.

2011

Jean-François Cadranel (1), Jean-Baptiste Nousbaum (2), Bertrand Hanslik (3), et groupe multicentrique ANGH (4), AFEF (5), CREGG (6).
Hôpitaux de (1) Creil, (2) Brest, (3), cabinet d’hépato-gastroentérologie, Montpellier.
ANGH Montfermeil, AFEF Nancy, CREGG Montpellier.

Hépatologie –  2011-05-09 – CO –

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Les indications de la ponction biopsie hépatique (PBH) ont été modifiées depuis l’avènement des tests non invasifs d’évaluation de la fibrose hépatique (Fibrotest® , Fibromètre®, Fibroscan® etc…). Cependant, la PBH reste l’examen de référence pour le diagnostic de nombreuses hépatopathies. Des recommandations pour la pratique clinique (RPC) françaises ont été éditées en 2002 pour la réalisation de la biopsie hépatique1.

Buts de l’étude 1) Evaluer le nombre de PBH réalisées en France pour atteinte parenchymateuse diffuse en 2009 b) Evaluer les retombées des RPC sur le mode de réalisation des PBH particulier l’utilisation de l’échographie avec repérage précédant le geste ou avec guidage en temps réel ; 3) comparer les indications des PBH en 2009 par rapport celles lors de la précédente enquête en 19972 .

Patients et Méthodes : Une fiche de recueil de données était adressée à l’ensemble des hépato-gastroentérologues (HGE) libéraux, des hôpitaux généraux (CHG) et des hôpitaux universitaires CHU ou participant au service public (PSPH) une seule fiche par centre ou cabinet était remplie. Les informations recueillies sur une fiche préétablie comportaient : le nombre de biopsies pour atteinte parenchymateuse diffuse, les indications, le mode de réalisation, les complications éventuelles.

Résultats : 131centres (89 en 1997) ont répondu à l’enquête (19 HGE libéraux, 77 CHG, 35 CHU ou PSPH). 8741 PBH (médiane 20, extrêmes 0-803) (16000 en 1997) ont été réalisées, 11 centres n’ont fait aucune PBH dont 6784 par voie transpariétale (77,6 % vs 91%), 1926 par voie transveineuse (22,4 % vs 9 % en 1997 lors de la précédente enquête). La PBH était réalisée en ambulatoire dans 48 ,6 % des cas (vs 27 % en 1997), par un HGE dans 64,8 %, par un radiologue ou un chirurgien dans respectivement 33,4 ou 1,8 %. Un repérage échographique était systématiquement réalisé dans 90 centres (89,7%), dont 34 (35,9 %) avec guidage (vs 56 et 22% en 1997).Les indications étaient : une hépatite chronique C (mono-infection ou dans le cadre d’une co-infection VIH) dans 24,6 % des cas (vs 54,1 % en 1997), une hépatite B ± delta dans 15 % (vs 5,8 %), une stéatopathie dans 8,9 % des cas (non précisé en 1997), une hépatopathie alcoolique dans 18,3 % des cas (vs 11,1 %). La PBH était réalisée pour discordance entre les tests non invasifs de fibrose (sanguins ou élastomètrie) dans 6,3 % des cas. Quatre-vingt quinze complications sévères (1,13%) ont été dénombrées : malaise vagal (n=35), hématome (n=23), hémopéritoine (n=15) dont un décès (0,01 %) lors d’une biopsie transveineuse, pneumothorax (n=4), cholepéritoine (n= 2), autres (n=15). Les complications sévères étaient moins fréquentes après PBH guidées en temps réel qu’après repérage précédant la PBH (p<0.001).

Commentaires et conclusions :
Les résultats de cette étude représentative des pratiques françaises révèlent plusieurs tendances importantes : 1)diminution notable du nombre total de PBH pour maladies parenchymateuses diffuses, augmentation relative du nombre de PBH par voie transjugulaire, avec en conséquence une augmentation relative du nombre de biopsies réalisées par des radiologues ou des chirurgiens, 3) augmentation importante du nombre de biopsies avec aide échographique et importante du nombre de biopsies en hospitalisation ambulatoire en accord avec les RCP de 2002.4) Il existe une modification des indications : diminution du nombre de biopsies pour hépatite C très vraisemblablement en rapport avec l’utilisation des techniques non invasives, augmentation importante pour l’hépatite B et pour stéatopathie. Malgré la diminution importante de biopsies, il persiste encore de façon non exceptionnelle des complications parfois sévères et sont diminuées par le guidage en temps réel.

1Nousbaum JB et al. Gastroenterolo Clin Biol 2002 ;
2Cadranel JF et al. Hepatology 2000 ; 32 : 477-81

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Endoscopie

Prévalence et caracteristiques cliniques et endoscopiques des Adénomes Festonnés coliques.

2011

Bruno Bour, Armelle Foulet-Rogé, Christophe Pilette, Bertrand Tissot, Arnaud Maurin, Alain Blanchi, Sébastien Visée, Louis-Rémy de Ybarlucéa, Bernard Prophette

Endoscopie –  2011-05-14 – CO –

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La séquence adénome (AD) – cancer est classique. Les polypes hyperplasiques (PHy) sont considérés comme sans potentiel de dégénérescence. Cependant il est actuellement connu que certains polypes histologiquement étiquetés PHy sont des adénomes festonnés (AF). En raison d’une grande fréquence d’instabilité microsatellite, ces AF ont un potentiel de dégénérescence aussi important que celui reconnu aux AD. Sur le plan endoscopique ils sont souvent plans ou sessiles, localisés dans le colon proximal et peuvent être facilement « manqués ». Sur le plan histologique ils sont parfois décrits comme de simples PHy. Dans un programme de dépistage, ces difficultés pourraient expliquer certains cancers d’intervalle. Cependant les caractéristiques cliniques et endoscopiques des AF sont mal connues.
Les buts de ce travail étaient 1- de rechercher la prévalence des AF dans la population à risque de cancer colo rectal (CCR) d’un service hospitalier et 2- de décrire leurs caractéristiques cliniques et endoscopiques.
Matériel et méthodes : Etude rétrospective monocentrique (CH Le Mans) de 1/01/2009 à 30/06/2009 (Une analyse étendue à 2 ans sera présentée au congrès). Analyse de tous les dossiers de polypectomie colique: caractéristiques cliniques, endoscopiques (technique, localisation, aspect, taille), et histologiques.
Résultats : Parmi les 703 coloscopies réalisées (88% avec AG, 83.8% préparation au moins bonne) par 5 PH seniors, 393 polypes (AD 279, PHy 96, AF 18) ont été réséqués chez 52.3% d’hommes d’age moyen 62,5 ans. La prévalence des AF étaient de 4.8% de l’ensemble des polypes et 6.4% des AD. La polypectomie d’AF était réalisée dans 44% des cas pour dépistage (Hemocult, ATCD familiaux de CCR ou d’AD) et dans 56% pour surveillance (ATCD personnels de CCR ou d’AD). Les AF étaient le plus souvent sessiles (79.5%) rarement pédiculés (14.3%) exceptionnellement plans (6.2%), localisés plus rarement dans le colon proximal (42.8%) que dans le colon distal (57.2%). Leur taille étaient majoritairement < à 10 mm (92%) (< 5mm = 61%, 6 à 9 mm = 31%) permettant fréquemment l’exérèse à l’anse (60%) ou la pince froide (12%) et imposant rarement une mucosectomie (18%). L’histologie n’a retrouvé aucun signe de dysplasie sévère ou de carcinome in situ.
Conclusion : La faible prévalence des AF de cette étude est peut-être liée à l’absence de sémiologie endoscopique spécifique de « petits » polypes peut-être laissés en place. Ceci pourrait justifier la mise en place d’une étude ANGH pour une évaluation des AF sur un grand nombre de coloscopies avant et après sensibilisation des HGE et des histologistes.

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Gastroenterologie

Eradication d’Helicobacter pylori : évaluation de pratique en Centre Hospitalier Général

2011

S. TROUILLAS, C. NJAPOUM, N. SADAT, G. BARJONET
Médecine B Centre Hospitalier rue Gabriel Peri 77120 COULOMMIERS

Gastroentérologie –  2011-05-09 – PW –

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L’éradication d’Helicobacter pylori (Hp) fait l’objet d’une recommandation de l’AFSSAPS datant de 2005, préconisant en première intention une trithérapie de 7 à 14 jours associant Clarythromycine (1g/j), Amoxicilline (2g/j) et un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) à double dose. Outre sa durée imprécise (7 à 14 jours), cette recommandation rencontre 30 % d’échecs en France, du fait d’une résistance croissante d’Hp à la Clarythromycine. Ce travail analyse la gestion des infections à Hp dans un CHG selon la pratique des 3 gastroentérologues qui y exercent, comparant l’association « recommandée » pendant 7 jours avec deux autres types de prescriptions usuelles, associant un IPP double dose et soit de l’Amoxicilline à plus forte dose (3g/j) associé à la Clarythromycine, soit Amoxicilline 3g/j et Metronidazole 1,5g/j en première intention. Les dossiers exploitables de 93 patients ayant bénéficié d’une endoscopie oesogastroduodénale entre 1998 et 2009 avec recherche d’Hp positive ont été étudiés rétrospectivement. Les taux d’éradication contrôlés endoscopiquement ou par la pratique d’un test Helikit réalisé au moins 1 mois après le traitement étaient similaires (respectivement 69,7%, 75% et 77,6%). Cette enquête de pratique a permis de constater l’écart « dans la vraie vie » entre une recommandation (dont le taux de succès est effectivement médiocre) et les prescriptions quotidiennes, et de s’assurer que ces dernières n’avaient pas un résultat inférieur au protocole validé. Il a également permis un échange fructueux entre les 3 gastroentérologues et induit une amélioration du circuit de la prise en charge des infections à Hp : traçabilité des prescriptions effectives, de l’archivage du résultat du test d’éradication et transmission de l’information aux médecins généralistes correspondants.
Cette présentation repose sur une thèse soutenue par le Dr Sébastien TROUILLAS à la faculté de Médecine de Créteil le 16 décembre 2010, intitulée « Eradication d’Helicobacter Pylori : évaluation d’un traitement non conventionnel ».

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Hepatologie

UN TAUX ELEVE DE CORTISOL LIBRE SERIQUE PREDIT LA MORTALITE A 12 MOIS CHEZ DES PATIENTS CIRRHOTIQUES « STABLES ».

2011

Thierry THEVENOT (1), Richard I. DORIN (2), Clifford R. QUALLS (3), Béatrice CLERC (1) Remy SAPIN (4), Emilie GRANDCLEMENT (5), Jean-Paul CERVONI (1), Blandine ALBY (1), Delphine WEIL (1), Thibault DEGAND (1), Elisabeth MONNET (1), Vincent Di MARTINO (1), Rasa KAZLAUSKAITE (6).

Hépatologie –  2011-05-15 – CO –

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Introduction: L’évaluation de la fonction surrénale utilise classiquement le dosage du cortisol total sérique (CTS) qui surestime la prévalence de l’insuffisance surrénale dans la cirrhose. Le but de cette étude était (1) d’explorer et de comparer le cortisol libre sérique (CLS) mesuré et le CLS « estimé » en utilisant le test au Synacthène à 1 µg chez des patients cirrhotiques « stables ». L’estimation du CLS était réalisée par la formule de Coolens et al. (J Steroid Biochem 1987) et par l’équation de Dorin et al. (Dorin et al. Clin Biochem 2009); (2) d’explorer le CLS post-Synacthène comme prédicteur de la mortalité sans transplantation à 1 an.
Méthodes: Les dosage du CTS et du CLS étaient réalisés à 0 (T0) et 30 (T30) minutes après injection de 1 µg de Synacthène chez 95 patients cirrhotiques non infectés (34 Child-Pugh A, 29 B, 32 C) et sans dysfonction surrénale connue ou suspectée. Le CLS était obtenu par ultrafiltration centrifugale puis dosé par une méthode radio-immunologique. La concordance entre les valeurs du CLS mesuré et du CLS calculé avec les deux équations étaient analysée par la méthode de Bland et Altman. Les courbes de survie étaient construites selon la méthode de Kaplan-Meier et comparées par le test du log-rank.
Résultats: L’âge moyen était de 58±10 ans, la cirrhose était d’origine alcoolique (85%) et les hommes étaient majoritaires (69%). La durée moyenne du suivi des 90 patients non transplantés était de 15.9±6,5 mois et 17 patients décédaient (19%) 3.6±2.8 mois après l’évaluation de leur surrénale. Les patients Child C avaient des taux plus élevés de CLS à T0 et à T30, indépendamment des taux de CBG et d’albumine. La formule de Coolens sous-estimait le CLS (biais à 45%; P<0,001) surtout chez les patients ayant une albuminémie basse, contrairement à l’équation de Dorin (biais : 4%; P=0,14). Les patients décédés avaient 1) un score de MELD (22,6±7,9 vs. 14±5,8; P<0,001) et des concentrations de CLS à T30 (129±67 vs. 94±41 nmol/L; P=0,02) plus élevés ; et 2) des concentrations plus faibles de CBG (29±9 vs. 39±14 mg/L; P=0,007), d’albumine (23±6 vs. 31±7 g/L; P 79 nmol/L était un facteur prédictif de décès, indépendamment de l’albumine et des scores de Child et de MELD. Les patients ayant un CLS à T30 > 79 nmol/L (n=59) avaient une moins bonne survie que les autres patients (n=31).
Conclusions: La formule de Coolens sous-estime le CLS, contrairement à l’équation cubique développée par Dorin et al. Chez le patient cirrhotique stable hémodynamiquement, des concentrations élevées de CLS sont associées à un risque plus important de décès à 1 an, et ce de façon indépendante des autres prédicteurs connus (score de Child, MELD et albuminémie). Ce nouveau concept va à l’encontre de la théorie du syndrome hépato-surrénalien.

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Endoscopie

Prise en charge par prothèses coliques, à visée curative ou palliative, des cancers coliques occlusifs. Etude rétrospective dans 5 centres hospitaliers généraux en 2009-2010.

2011

Vincent QUENTIN(1), Julien BAUDON(2), Ludivine FALIZE(3), Denis GRASSET(4), Gérard LEDREAU(5), Olivier NOUEL(1).
(1)Saint Brieuc (2) Cholet (3) Saint Malo (4) Vannes (5) Lorient

Endoscopie –  2011-05-10 – CO –

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Objectifs
L’objectif principal sera d’évaluer la pratique des prothèses coliques dans les centres hospitaliers généraux (CHG) en 2009-2010 par une étude descriptive simple (fréquence, performance, comparaisons à la littérature).
L’objectif secondaire sera de réaliser une étude comparative entre le groupe traitement endoscopique et traitement chirurgical. Cette comparaison intéressera notamment le sous groupe de la prise en charge palliative (survie, durée d’hospitalisation …) et celui de la prise en charge de pont vers la chirurgie (taux de succès de la stratégie, survie …)

Patients et méthodes
Dans un premier temps les patients inclus seront ceux ayant eu un code T2A de prothèse colique entre le 01/01/2009 et le 31/12/2010 afin de répondre à l’objectif principal. Dans un second temps tout patient hospitalisé pour occlusion tumorale colique sur la même période sera inclus (codes occlusion et cancer colique) afin de répondre aux objectifs secondaires.

Résultats
Environ 90 patients sont attendus dans le groupe prothèse colique. Le recueil de données est actuellement incomplet et aucun résultat ne sera vraisemblablement disponible avant le 15 mai.

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Hepatologie

Les malades infectés par le VHB sont-ils différents des malades infectés par le VHC ? Comparaison de 2 cohortes de malades nouvellement diagnostiqués inclus dans les registres prospectifs de la Belgian Association for the Study of the Liver (BASL)

2011

Bénédicte De Vroey1, Christophe Moreno2, Wim Laleman3, Marc van Gossum4, Isabelle Colle5, Chantal de Galocsy6, Philippe Langlet7, Geert Robaeys8, Hans Orlent9, Peter Michielsen10, Jean Delwaide11, Hendrik Reynaert12, Michael Adler2, Jean Henrion1, Pierre Deltenre1

1 Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul, 2 Hôpital Erasme, Bruxelles, 3 KUL, Leuven, 4 CHU Saint-Pierre, Bruxelles, 5 UZ, Gent, 6 Hôpitaux Iris Sud Bracops, Bruxeles, 7 CHU Brugmann, Bruxelles, 8 Ziekenhuis Oost-Limburg, Genk,9 AZ St Jan, Brugge, 10 UZ Antwerpen, Edegem, 11 CHU, Liège,
12 UZ, Brussels.

Hépatologie –  2011-05-15 – PW –

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Introduction: Les hépatites B et C présentent de nombreuses similitudes épidémiologiques et cliniques mais également des différences. En outre, leurs caractéristiques épidémiologiques semblent évoluer dans les pays occidentaux. Aucune étude comparant des cohortes représentatives de malades nouvellement diagnostiqués comme porteurs chroniques du VHB ou le VHC n’a été rapportée jusqu’ici.

But: Comparer les principales caractéristiques épidémiologiques, biologiques et histologiques de malades infectés par le VHB ou le VHC, nouvellement diagnostiqués en Belgique, et comparer leur prise en charge.

Méthode: Les données recueillies au moment du diagnostic de portage chronique du VHB ou VHC ont été extraites de deux registres prospectifs Belges, l’observatoire des porteurs chroniques de l’Ag HBs (2008-2009) et l’observatoire des porteurs chroniques de l’hépatite C (2003-2004).

Résultats: 705 malades (387 VHB et 318 VHC) ont été inclus. Par comparaison avec les malades infectés par le VHC, les malades infectés par le VHB étaient plus jeunes (36 vs. 44 ans, p<0.0001), plus fréquemment de sexe masculin (69 vs. 56%, p<0.0003), moins fréquemment d’origine caucasienne (43 vs. 86%, p<0.0001), moins fréquemment contaminés par transfusion ou toxicomanie (9 et 6% vs. 33 et 43%, respectivement, p<0.0001), plus fréquemment contaminés par transmission sexuelle ou familiale (40 et 30% vs. 1 et 1% respectivement, p<0.0001). Par comparaison avec les malades infectés par le VHC, les malades infectés par le VHB avaient plus fréquemment des taux normaux d’ALT (65 vs. 36%, p<0.0001) et des taux moindres de détectabilité d’acide nucléique viral par PCR (70 vs. 84%, p<0.0001). 303 malades ont eu une biopsie hépatique (29% des malades VHB et 61% des malades VHC, p2 (p=0.004). Un traitement antiviral fut moins souvent proposé chez les malades infectés par le VHB que chez les malades infectés par le VHC (25 vs. 47%, p<0.0001).

Conclusions: Les malades nouvellement diagnostiqués comme porteurs chroniques du VHB ou du VHC ont des caractéristiques épidémiologiques différentes qui devraient être prises en compte dans les démarches de dépistage. La prise en charge de ces malades fut également différente, une biopsie hépatique étant moins souvent réalisée et un traitement antiviral moins souvent proposé chez les malades infectés par le VHB.