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Hepatologie

Une élévation bien inquiétante de l’alpha foetoprotéine

2011

Séverine Hommel (1), Magali Picon (1), François Cessot (1), Serge Erlinger(1), Didier Mathieu (1)
(1) Centre Hospitalier du Pays d’Aix, Service du Dr PICON, Gastroentérologie, Avenue des Tamaris, 13090 Aix en Provence

Hépatologie –  2011-05-12 – PW –

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Nous rapportons le cas d’une patiente agée de 32 ans adressée pour bilan d’une élévation isolée de l’alpha foetoprotéine (AFP) à 51,3 ng/ml, découverte dans le cadre du bilan d’un syndrome abdominal douloureux.
Cette patiente présente comme principaux antécédents: une péricardite aigue virale, un tabagisme actif à 5 PA et ne prend aucun traitement au long cours.
Devant des douleurs abdominales évoluant depuis plusieurs mois, associées à des ballonnements et à des troubles du transit à type de constipation, un bilan biologique est prescrit par le médecin traitant montrant l’absence de syndrome inflammatoire,un bilan hépatique et un hémogramme normaux mais un dosage d’AFP élevé à 51,3 ng/ml. L’échographie abdominale couplée à un doppler revient normale. L’interrogatoire minutieux ne retrouve aucune prise médicamenteuse, aucune prise de toxique ni intoxication éthylotabagique.
Un 2° dosage d’AFP est effectué, confirmant l’élévation à 45.9 ng/ml. Le dosage des Bêta HCG ainsi que les sérologies virales (VHA, VHE, VHB, VHC) sont négatives. Le scanner thoracoabdominopelvien élimine une néoplasie profonde (cancer pancréatique, germinal ou hépatocarcinome). L’évolution des douleurs est favorable sous traitement symptomatique (Météospasmyl et Movicol, sans récidive à son arrêt.
Le diagnostic d’élévation héréditaire de l’AFP est évoqué puis confirmé par le dosage d’AFP revenat élevé chez le père de la patiente (36,3 ng/ml), normal chez la mère, la soeur puis l’oncle et la tante paternelle (taux normaux).
Ce syndrome décrit pour la permière fois en 1983 a une transmission avec un trait autosomique dominant. 5 cas ont été rapportés dans la littérature (H.Schefer et al, Annals of Oncology 9: 667-72, 1998). Il n’est retenu qu’après avoir éliminé une tumeur germinale, une grossesse, un hépatocarcinome,un cancer de l’estomac, un cancer bronchique, un cancer colorectal et un cancer pancréatique.
En cas de forte suspicion diagnostique, la confirmation repose sur l’analyse familiale des taux d’AFP.
Il faut savoir donc évoquer ce diagnostic mais surtout être capable de prescrire à bon escient un tel dosage.

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Endoscopie

L’endoscopie d’astreinte au Centre Hospitalier Général du Mans

2011

Bertrand Tissot, Alain Blanchi, Bruno Bour, Christophe Pilette, Arnaud Maurin

Endoscopie –  2011-07-24 – PW –

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L’endoscopie d’astreinte (EA) se fait par définition en dehors des conditions habituelles de compétence et de sécurité. Nous rapportons notre expérience dans un CHG sans service d’acceuil propre aux hémorragies digestives, avec un service d’endoscopie qui fonctionne tous les jours de 9H à 17H et le Samedi matin, et avec une astreinte de sécurité d’un PH senior sans assistance spécialisée.

Sur 2 ans, entre juin 2009 et mai 2011, 134 EA ont été réalisées chez 119 patients d’age moyen 65 ans +/-19 ans (1-95) avec 64% d’hommes. En moyenne 4,8 +/- 1,5 EA étaient faites par mois (3-8). 75% des EA étaient faites les Week End ou jour férié, 25% en semaine. 66% des endoscopies faites les Week End et Jour fériés étaient faites entre 09:00 et 18:00. L’EA était dans 84% une fibroscopie et dans 16% une coloscopie. Seules 27% des EA étaient faites avec une anesthésie : en USC, en réanimation ou au bloc opératoire. 77% des examens était réalisés dans de bonnes conditions de sécurité (avec une IDE et une AS, une surveillance hémodynamique et oxymétrique) et 23% dans des services de Médecine ou Chirurgie avec le personnel du service.

Un geste thérapeutique était fait pour 53 EA (40%) et consistait en une hémostase dans 33 cas (25%), une extraction de corps étrangers dans 12 cas et une exsufflation colique dans 8 cas. Les 33 gestes d’hémostase était réalisés pour 32 au cours d’une fibroscopie, pour 1 au cours d’une coloscopie. Techniquement, l’hémostase en fibroscopie était faite par injection seule 27 fois (81%), ligature seule 4 fois, les 2 associées 1 fois, injection puis clip 1 fois, aucune électrocoagulation. Une anesthésie était faite pour 6 (18,2%) des hémostases, 4 (33%) extractions de corps étrangers et 2 (25%) des exsufflations coliques. Aucune prothèse n’était posée pendant les astreintes.

Parmi les 33 patients ayant une hémostase per fibroscopie, 27,3% avaient une hémorragie nosocomiale, 67% un score de Rockall ³ 7, 61% nécessitaient la transfusion de 4 culots globulaires ou plus, 68% avaient au moins une autre endoscopie (en moyenne 2,35+/-1,4). 3 étaient opérés, dont 1 patient à deux reprises, 3 bénéficiaient de la pose d’un TIPS. 6 décédaient au cours de l’hospitalisation (mortalité 21,2% IC95% 0,09-0,39).

L’EA est marginale (2,25% des fibroscopies) mais associée à un geste thérapeutique pour 40% des examens et à une mortalité de 21% lorsqu’un recours à l’hémostase est nécessaire en fibroscopie. L’amélioration des conditions techniques (clip, électrocoagulation association des techniques) passe par la création d’une astreinte d’aide à l’endoscopie qui permettra en outre la pose de prothèse colique.

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Hepatologie

Dépistage et prise en charge des hépatites virales B et C chez les personnes en situation de précarité en hôpital général : étude prospective chez 1432 consultants

2011

I Rosa Hézode 1, F Roudot-Thoraval 2, H Hagège 1, V Garrait 3, I Delacroix Szmania 3, B Staedel 4,5, B Elghozi 5,6, M Chousterman 4,6 et le Groupe PRECAVIR*
1 Service d’Hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 2 Service de Santé Publique, Hôpital Henri Mondor, 3 Service de Médecine Interne, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 4 Réseau ville hôpital Créteil, 5 Réseau de Santé de Créteil Solidarité, 6 Unité Permanence d’Accès aux Soins de Santé et Réseaux, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, * Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil,

Hépatologie –  2011-05-24 – PW –

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La prévalence de l’infection par les virus de l’hépatite B ou C ou par le VIH chez les migrants n’est pas bien connue, en particulier chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne. Une étude réalisée en 2003-2004 par l’InVS avait mis en évidence une prévalence sensiblement plus élevée des hépatites B et C en cas de précarité. Les hôpitaux généraux jouent un rôle important dans l’accueil des populations fragilisées. Depuis 2002, des permanences d’accès aux soins de santé ont été mises en place dans certains de ces hôpitaux pour permettre l’accès aux soins des populations en situation irrégulière ou en grande précarité.

Notre but est de décrire l’expérience d’un hôpital général dans le dépistage des hépatites B et C au sein de ces populations et dans l’accès aux soins des personnes dépistées.

Méthode. – Les équipes de la permanence d’accès aux soins de santé (PASS) d’un hôpital général et d’un centre de consultation associatif, situés dans la même ville, ont proposé systématiquement à chaque nouveau consultant adulte un dépistage des infections par le VHB, le VHC et le VIH, quel que soit le motif de consultation. Le prélèvement était fait au centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital.

Résultats. – De juin 2007 à décembre 2010, un dépistage a été proposé consécutivement à 1432 personnes parmi lesquelles 93% étaient étrangères (Afrique subsaharienne : 65%, Afrique du Nord : 9%, Europe de l’Est : 4,5%, Asie : 4,5%, Amérique : 4,5%). 72% d’entre elles étaient en séjour irrégulier ou demandeurs d’asile. Les facteurs de risque principaux étaient : 1) soins au pays : vaccination 80%, injections 53%, chirurgie 29% ; 2) rapports sexuels non protégés : 67%; 3) tatouage, piercing, scarification : 29%. Le dépistage a été accepté par 1290 consultants (90%). Le dépistage a été effectivement réalisé chez 1124 consultants, soit un taux global de 78,5%. Cent seize consultants, soit 10,3% des personnes prélevées, avaient au moins une sérologie d’hépatite positive [IC : 8,94-14,35]. Seules, trois des personnes dépistées étaient symptomatiques. L’antigène HBs était positif dans 78 cas et la sérologie VHC positive dans 40 cas, dont huit cas de co-infection : 5 VIH-VHB, 1 VIH-VHC et 2 VHB-VHC. Dans 14 cas, la positivité de la sérologie VIH était isolée. Pour l’hépatite B, la prévalence globale était de 6,9% [IC95 : 5,03-9,39], l’âge moyen était de 31 ans et 53% étaient des hommes. Pour l’hépatite C, la prévalence globale de la positivité de la sérologie était de 4,6% [IC95 : 2,85-6,39], l’âge moyen était de 42 ans et 44% étaient des hommes. Dans 90% des cas, la positivité de la sérologie n’était pas connue des patients. Les patients qui n’avaient pas d’infection virale déclaraient autant de facteurs de risque que les patients dépistés positifs. Notre programme a permis aux patients d’accéder aux droits sociaux, d’être intégré dans les circuits de soins et de bénéficier d’un accès facilité au suivi et au traitement de leur hépatite. Néanmoins, le suivi des patients reste difficile dans cette population et requiert la mise en place d’un dispositif adapté.

Conclusion. – Notre programme montre la forte prévalence des hépatites virales B et C au sein des populations précaires et/ou migrantes. La proposition systématique de dépistage dès la première consultation est réalisable, bien acceptée et utile : seulement 10% des patients dépistés positifs avaient connaissance de leur statut viral. Les PASS hospitalières et certaines structures associatives peuvent être un lieu privilégié d’incitation au dépistage et de prise en charge des hépatites dans cette population.

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Gastroenterologie

Observatoire ONU : traitement et contrôle d’éradication de Helicobacter pylori

2011

C. Charpignon (1), B. Lesgourgues (2), G. Barjonnet (3), S. Berber (4), P. Bohon (5), J. Danis (6), S. de Montigny (7), A. Fleury (8), J. Hadjadje (9), F. Heluwaert (10), E. Lapoile (11), C. Lottman (12), J.J. Meurisse (13), F. Skinazi (14), H. Tossou (15), G. Tordjman (16), A Courillon-Mallet (1) et les centres ANGH.

(1) Villeneuve St Georges, (2) Montfermeil, (3) Coulommiers, (4) Soissons, (5) Fourmies, (6) Foix, (7) Aubagne, (8) Neuilly, (9) Cahors, (10) Annecy, (11) Eaubonne, (12) Juvisy sur Orge, (13) Bourg en Bresse, (14) Saint Denis, (15) Beauvais, (16) Aulnay sous Bois.

Gastroentérologie –  2011-05-23 – CO –

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Groupe de travail : ANGH
Introduction :
L’observatoire national sur les ulcères (ONU) a permis d’établir les causes de 960 ulcères gastrique ou duodénal diagnostiqués prospectivement en endoscopie entre janvier 2009 et janvier 2010 dans 31 centres hospitaliers de l’ANGH. Dans cette précédente étude, nous avons montré que l’infection à H pylori était la première cause des ulcères (49%). En France, le traitement éradicateur de première ligne associant Clarithromycine, Amoxicilline et IPP a un taux de succès de 75% ce qui justifie le contrôle systématique de l’éradication à l’issue du traitement. Le but de ce travail était de déterminer les modalités et le résultat d’éradication de H pylori chez ces patients et d’évaluer nos pratiques professionnelles.

Patients et méthodes :
L’étude a porté sur les patients de ONU ayant une infection à H pylori. Les informations suivantes ont été recueillies prospectivement par le gastroentérologue : les comorbidités (cirrhose, ATCD d’AVC, chimiothérapie, dénutrition, hospitalisation en réanimation, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque), le type du traitement antibiotique prescrit et sa durée et le résultat du contrôle d’éradication d’H pylori.

Résultats :
Parmi les 472 patients ayant un ulcère associé à H pylori, 414 (88%) ont reçu un traitement d’éradication. Cinquante huit patients n’ont pas eu de traitement en raison d’un décès précoce dans 5 cas ou d’une comorbidité sévère dans 15 cas, les autres étant perdus de vue. Le traitement éradicateur était une trithérapie classique associant Clarithromycine, Amoxicilline et IPP pendant 7 jours dans la majorité des cas. Un contrôle d’éradication a été effectué chez 249 patients (60%). Il s’agissait d’un test respiratoire dans 61% des cas, d’un contrôle histologique dans 35% des cas et d’une combinaison des deux tests dans 4% des cas. Le taux d’éradication de la bactérie était de 86%.

Conclusion :
Alors qu’un traitement d’éradication a été prescrit chez la quasi totalité des patients aptes à le recevoir moins de deux tiers d’entre eux ont eu un contrôle d’éradication. La prescription du contrôle d’éradication et la récupération du résultat devraient être systématiquement prévues et organisées dès la prescription du traitement antibiotique conformément aux recommandations.

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Gastroenterologie

Association d’une oesophagite à éosinophiles et une maladie de Crohn chez un jeune adolescent. Association fortuite ?

2011

Sofiane DAHMOUNI (1), André Jean REMY(1), Carole MAURIN (2), Faiza KHEMISSA(1),Mahdi KOUAOUCI (1) Florence JAOUEN (1), Ludovic PALMIER (1) Bernard HERAN(1),
1.Service d’Hépato-gastroentérologie .Centre hospitalier de Perpignan
2.Gastroentérologie pédiatrique .CHU de Purpan

Gastroentérologie –  2011-05-13 – PW –

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En mars 2007, un jeune homme de 16 ans présente des blocages alimentaires à répétitions puis une dysphagie aux solides. Ses antécédents sont un terrain atopique avec eczéma cutané, polyallergie alimentaire et asthme modéré. La gastroscopie met en évidence une sténose oesophagienne bénigne. Les biopsies retrouvent une oesophagite a éosinophilse. L’évolution était rapidement favorable après deux séances de dilatation oesophagiennes aux bougies de Savary, un traitement par IPP et une corticothérapie a base de fluticasone.

Trois ans après, il présente des douleurs épigastriques chroniques, une perte de poids avec dénutrition ( IMC diminué à 18) , des oedèmes des membres inférieurs persistants, une tendance à la constipation ,un discret syndrome inflammatoire avec hypoprotidémie et hypoalbuminémie sans autres signes de malabsorption. Un nouveau bilan endoscopique est réalisé et met en évidence au niveau gastrique, une gastrite sévère, nodulaire avec des vastes ulcérations en carte de géographie. L’iléocoloscopie note une discrète iléite nodulaire. L’aspect macroscopique de la muqueuse colique est normale. L’analyse histologique des biopsies duodénales, iléales et coliques étagées sont en faveur d’une maladie de Crohn.

Nous rapportons dans ce cas une association d’une oesophagite à éosinophile à une maladie de Crohn chez un homme jeune. Cette association est rare avec un seul cas décrit dans la littérature. S’agit – il de deux entités différentes ou y a t-il un lien entre les deux ? Une localisation oesophagienne d’une maladie de crohn peut-elle être confondue sur le plan histologique avec une oesophagite a éosinophiles ?

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Endoscopie

Un rectum qui a de l’estomac

2011

G. Barjonet°, C. Njapoum Tamokoue°, J.F. Boivin°°°Sce Médecine B Hôpital René Arbeltier 77120 Coulommier
°° Sce d’anatomo-pathologie CH Lagny-Marne la Vallée 77405 Lagny sur Marne Cedex

Endoscopie –  2011-05-23 – PW –

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Un patient de 25 ans, affecté d’un léger retard mental et d’une obésité (IMC à 35), à l’alimentation déséquilibrée, consulte en décembre 2010 pour diarrhée intermittente depuis octobre 2010 avec parfois nausées et pyrosis. Une fibroscopie et coloscopie sont proposées et réalisées le 17/02/11. La FOGD est macroscopiquement normale, ainsi que les biopsies de D2, de l’antre et du fundus. La coloscopie totale avec iléoscopie terminale est également normale ainsi que les biopsies de l’iléon, du côlon droit et gauche, mais il est relevé un aspect inhabituel du bas rectum, comportant une plage de muqueuse ovalaire d’environ 2×3 cm avec un plissement « cérébriforme » (Photos). Les biopsies à ce niveau décrivent une muqueuse gastrique fundique avec discrète gastrite chronique non active, atrophie glandulaire focale et dystrophie glandulaire micro-kystique. Une rectoscopie de contrôle sera réalisée le 01/04/11 : aspect identique ; biopsies confirmant l’hétérotopie gastrique fundique rectale.
Moins d’une cinquantaine de cas ont été publiés, chez l’enfant ou l’adulte jeune, la discussion n’étant pas tranchée entre une origine congénitale ou acquise. Une infestation à Helicobacter pylori peut entrainer ulcération et hémorragie. Il n’existe pas de recommandation concernant la surveillance endoscopique de cette anomalie ; un risque de cancerisation a été décrit. En cas de complication, des traitements anti-H2 semblent avoir été proposés avec un certain succès, cependant la résection (chirurgicale ou endoscopique) semble alors la méthode thérapeutique de choix.
Il peut être intéressant d’avoir vu au moins une fois cette anomalie pour savoir la diagnostiquer rapidement.

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Hepatologie

Traitements curatifs du CHC en France : pour quels patients ? Résultats issus de l’observatoire CHANGH

2011

I Rosa Hezode, J Denis, X Causse, B Condat, J Henrion, E Diaz, D Grasset, J-L Payen, G Bellaiche, B. Bour, J.-A. Seyrig, J.-P. Arpurt, A Pauwels, H Labadie, L Bettan, C Wartelle Bladou , H Hagège pour le groupe d’étude CHANGH de l’ANGH
I Rosa Hezode, J Denis, X Causse, B Condat, J Henrion, E Diaz, D Grasset, J-L Payen, G Bellaiche, B. Bour, J.-A. Seyrig, J.-P. Arpurt, A Pauwels, H Labadie, L Bettan, C Wartelle Bladou , H Hagège pour le groupe d’étude CHANGH de l’ANGH

Hépatologie –  2011-05-12 – CO –

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CHANGH est un observatoire prospectif national de l’ANGH sur les caractéristiques épidémiologiques et la prise en charge actuelle du CHC. L’objectif du travail présenté est d’analyser les facteurs associés à l’accès à une prise en charge curative.
Malades et méthodes :
L’étude s’est déroulée de mai 2008 à octobre 2009 dans 103 hôpitaux, principalement des hôpitaux de l’ANGH. 1287 malades présentant un CHC nouvellement diagnostiqué ont été inclus. L’âge moyen était de 67 ans, 84% étaient des hommes. Une cirrhose était présente dans 86% des cas. Le traitement était considéré curatif lorsqu’il s’agissait d’une résection chirugicale, d’un traitement par radiofréquence ou une transplantation hépatique. Le traitement palliatif comportait soit une chimioembolisation soit une chimiothérapie. Le traitement symptomatique consistait en la réalisation de soins de confort.
.Résultats : Une résection chirurgicale a été proposée chez 10% des patients. 75% des patients étaient opérés dans l’établissement et 25% étaient adressés dans un centre de référence. Une radiofréquence était pratiquée chez 9% des malades. Une transplantation hépatique était proposée chez 8% des malades. Elle était acceptée dans 60% des cas. Un traitement d’attente était réalisé chez 39 des 44 malades inscrits sur liste de transplantation. Au total, le traitement curatif était proposé chez 27% des patients. Un traitement palliatif était proposé dans 32.5% des cas : chimioembolisation dans 15% des cas et chimiothérapie dans 17,5% des cas. La chimiothérapie proposée était dans 95% des cas le sorafénib. Des soins de support étaient proposés chez 40,5% des malades
En analyse multivariée, les facteurs indépendants associés au traitement curatif étaient l’age inférieur à 70 ans ( OR= )(p<0.001), un CHC diagnostiqué dans le cadre d’un programme de dépistage (OR=)(p<0.0001), un nodule unique (OR=) (p<0.0001), une alphafoetoprotéine < 1000 ng/ml (OR=)(p<0.0001) et un statut OMS <2.((p<0.0001). L’étiologie de la cirrhose (alcool versus autres causes), le score de Child Pugh n’étaient pas des facteurs associés au traitement curatif.
Conclusion :
Un traitement curatif du CHC a été proposé chez 27% des malades de cette cohorte. Les facteurs associés au traitement curatif étaient l’âge <70 ans, un statut OMS <2, un CHC dépisté dans le cadre d’un programme de surveillance, une alpha-foetoprotéine <1000 ng/ml et l’existence d’un nodule unique. En revanche, l’étiologie de la cirrhose ne semble pas avoir d’impact sur la réalisation d’un traitement curatif. Cette étude démontre l’intérêt du dépistage du CHC chez les malades cirrhotiques et son impact sur une prise en charge curative.

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Gastroenterologie

Facteurs associés à la dépression et à l’anxiété au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin: étude dérivée de l’enquête ISSEO

2011

Stéphane Nahon (1), Pierre Lahmek (1, 2), Christelle Durance (3), Alain Olympie (3), Bruno Lesgourgues (1), Jean-Pierre Gendre (3), Jean-Frédéric Colombel (3, 4)
1)Centre Hospitalier Le Raincy-Montfermeil, 2)Centre Hospitalier Emile Roux, AP-HP, 3)Association François Aupetit, 4)CHRU de Lille

Gastroentérologie –  2011-05-13 – CO –

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But : Au cours des maladies chroniques, la dépression et l’anxiété peuvent être la conséquence de la maladie elle-même et de facteurs psycho-sociaux. Le but de ce travail était d’étudier les caractéristiques de la maladie et les facteurs psycho-sociaux associés à l’anxiété et à la dépression dans une large cohorte de malade atteints de MICI. Patients et méthodes : de Novembre 2008 à juin 2009, 1663 malades atteints de MICI ont répondu à un questionnaire concernant les caractéristiques de leur maladie, les facteurs socio-économiques et psychologiques associés à l’observance thérapeutique (observatoire ISSEO). Dans cette présente étude, nous avons étudié les caractéristiques de la MICI (localisation, sévérité, traitements) et les facteurs psycho-sociaux (statuts professionnel et marital, score de précarité EPICES) associés à la dépression et à l’anxiété. L’anxiété et la dépression étaient évaluées par le questionnaire HAD (Hospital Anxiety and Depression scale).
Résultats
Centre quatre-vingt un malades (11%) étaient dépressifs. Ces malades avaient : une maladie plus sévère (p=0.007) et un niveau de précarité plus élevé (p<0.0001) et étaient plus souvent : en poussée (p<0.0001) et en longue maladie ou invalidité (p<0.0001). Il n'existait pas de différence concernant le sexe, l'âge, la consommation de tabac, le type de MICI, la présence d'une atteinte ano-périnéale, un antécédent chirurgical, le type de traitement (corticoïdes, immunosuppresseurs, anti-TNF), l'appartenance à une association de malades et l'observance au traitement. Six cent soixante-dix neuf malades (41%) étaient anxieux. Ces malades étaient plus souvent : jeunes (p=0.01), de sexe féminin (p=0.04), fumeurs (p=0.004), en poussée (p<0.0001), en longue maladie ou invalidité (p<0.0001), moins observants au traitement (p<0.0001), précaires (p<0.0001), traités par corticoïdes (p=0.009). Il n'existait pas de différence concernant le type de MICI, la présence d'une atteinte ano-périnéale, le traitement par immunosuppresseurs ou anti-TNF et l'appartenance à une association de malades.
Conclusion : l'anxiété est fréquente au cours des MICI alors que la dépression est plus rare. Un encadrement psychologique paraît particulièrement utile chez les malades ayant une maladie sévère et en poussée ainsi que chez ceux en condition de précarité socio-économique.

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Endoscopie

REALISATION PRATIQUE DE LA TRACABILITE DANS LE SERVICE DES ENDOSCOPIES DIGESTIVES DU CENTRE REALISATION PRATIQUE DE LA TRACABILITE DANS LE SERVICE DES ENDOSCOPIES DIGESTIVES DU CENTRE HOSPITALIER D’AVIGNON

2011

D.IMBERT, D.BOZEC, A.LICHERE, A.ALLELY, M.MOLINA, L.PIEL, V GIRBAL, JP. ARPURT (Avignon)

Endoscopie –  2011-05-18 – PW –

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Le principe de la traçabilité en endoscopie repose sur l’enregistrement en temps réel des paramètres humains, techniques et matériels mis en œuvre lors des examens endoscopiques. Elle permet de garantir l’application des recommandations ou des règles de bonnes pratiques en matière de risque infectieux ou toxiques et d’utilisation des matériels. Elle correspond à l’aptitude médicale à retrouver, à distance, l’historique (modalités de réalisation, acteurs et localisation) d’une endoscopie grâce à des enregistrements adéquats effectués en temps réel au moment de l’intervention et consultables ultérieurement (cf. norme ISO 8402).
L’organisation des méthodes d’enregistrement de la traçabilité et l’amélioration des supports permet de minimiser les contraintes de temps pour le personnel, de faciliter la recherche des informations et d’en optimiser le stockage.
Nous rapporterons l’expérience de notre service sur les différents domaines et paramètres tracés, les méthodes et les supports utilisés.

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Vie Professionnelle

La Loi Léonetti, relative aux soins palliatifs des patients en fin de vie, est-elle connue des personnels soignants ? Résultats d’une enquête au CHG de Cholet.

2011

Bernard Terrien, Mehdi Kaassis, Caroline Jezzine, Maryse Verrier.
Hépato Gastro Entérologie, Centre Hospitalier, Cholet.

Vie Professionnelle –  2011-04-28 – PW –

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Objectifs : La loi Léonetti, publiée 2005, régit la prise en charge des patients en soins palliatifs. Pour qu’une loi soit appliquée, encore faut-il qu’elle soit connue. Notre étude avait pour but d’évaluer la connaissance de cette loi au sein du personnel soignant du CH de Cholet.
Méthodes : D’avril à mai 2009, un questionnaire était envoyé à 198 personnels de santé (médecins, infirmier(e)s, aides-soignant(e)s) de différents services du CH de Cholet : pneumologie, réanimation, hépato-gastroentérologie, médecine interne, neurologie-rhumatologie, urgences, gériatrie, cardiologie, orthopédie, chirurgie viscérale.
Cinq questions étaient posées : 1- Connaissez-vous la loi ? 2-Avez-vous reçu des informations concernant les acquis de cette loi ? 3-Ces informations vous semblent-elles suffisantes ? 4-Pourriez-vous dire que vous connaissez cette loi ? 5-Seriez-vous demandeurs d’informations complémentaires concernant cette loi ?
Résultats : le taux de retour des questionnaires était de 53 % (24 % des médecins, 82 % des infirmières, 62 % des aides-soignantes). 80 % ne connaissaient pas la loi. 94 % des personnels interrogés étaient demandeurs d’informations complémentaires. Les informations semblaient suffisantes dans seulement 7 % des cas. 70 % n’avaient pas reçu d’informations concernant les apports nouveaux de la loi et 94 % étaient demandeurs d’informations complémentaires. Les chiffres étaient globalement comparables entre médecins, infirmières et aides-soignantes.
Conclusions : La loi Léonetti est mal connue, au de CH de Cholet comme semble-t-il dans les autres Centres Hospitaliers. Mal appréhendée, elle ne saurait être appliquée dans les situations de patients en fin de vie, présentes ou à venir. Cette présentation est ainsi l’occasion d’en repréciser les principaux articles, dont tout professionnel peut avoir besoin pour la prise en charge de patients en soins palliatifs.