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Gastroenterologie

Evaluation des pratiques professionnelles : examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux

2007

Bernard Denis, Carol Peters, Catherine Chapelain, Isabelle Kleinclaus, Anne Fricker, Richard Wild, Bernard Auge, Denis Chatelain, Jean François Fléjou.
Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin, CHU d’Amiens, CHU St Antoine Paris

Gastroentérologie –  2007-06-11 – CO –

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L’appréciation du type d’architecture et du degré de dysplasie des adénomes colorectaux est peu reproductible en pratique courante.
But : évaluer l’examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux dépistés par une campagne départementale de dépistage organisé du cancer colorectal.
Méthodes : Les polypes dépistés étaient initialement examinés par les 14 pathologistes du département. Pour cette étude, les lames de 300 polypes étaient relues par 2 pathologistes référents. En cas de discordance entre les 2 référents, elles étaient relues conjointement pour obtenir un diagnostic consensuel. Etaient sélectionnés pour relecture tous les adénomes festonnés et les carcinomes pTis et pT1 dépistés, les autres polypes étaient tirés au sort. De plus, les comptes-rendus des carcinomes pT1 étaient évalués.
Résultats : 2 560 polypes étaient dépistés. La proportion d’adénomes tubulovilleux (ATV) variait significativement de 16,8 à 29,2 % selon le laboratoire (p < 0,001). De même, le taux d’adénomes festonnés (AF) variait de 1 à 7,4 % et le taux d’adénomes en dysplasie de haut grade (DHG) ou pTis de 17,9 à 31 % (p < 0,001). Les 300 polypes se répartissaient en 77 polypes hyperplasiques (PH), 14 AF, 60 adénomes tubuleux (AT), 122 ATV et 10 adénomes villeux (AV). Il y avait 36 carcinomes pT1 et 45 pTis, 64 adénomes avec DHG et 62 avec dysplasie de bas grade (DBG). Les performances des pathologistes étaient bonnes pour la classification des polypes en polypes adénomateux et festonnés (concordance supérieure à 90 %) mais moindres pour le diagnostic d’un contingent villeux supérieur à 20 % et pour la caractérisation des polypes festonnés (concordance entre 75 et 80 %). Le diagnostic initial d’AF n’était confirmé que dans 15,1% des cas. Le contingent villeux était surévalué dans 24,8 % des adénomes. 22 % des diagnostics initiaux de DHG et de carcinome pTis étaient surévalués. Parmi les polypes bénins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 6,1 % des polypes ≥ 10 mm et dans 58,4 % des polypes < 10 mm, conduisant à une surveillance trop rapprochée dans la quasi-totalité des cas discordants. Parmi les polypes malins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 25,6 % des cas : 7 DHG avaient été diagnostiquées cancer invasif (dont 4 ont eu une résection chirurgicale inutile) et 4 cancers pT1 avaient été manqués. La valeur prédictive positive pour le diagnostic de cancer pT1 calculée sur l’ensemble des polypes dépistés n’était que de 34,9 %. Extrapolé à l’ensemble des polypes dépistés par la campagne, les diagnostics pathologiques étaient concordants dans 45,2 % des cas, discordants sans impact dans 27,5 % et avec impact clinique dans 27,2 % des cas. Le niveau d’invasion était précisé dans 81,3 % des comptes-rendus de cancers pT1, le degré de différentiation et la marge de résection dans 75 % et la présence ou l’absence d’emboles dans 43,8 % des cas. Seuls 37,5 % des comptes-rendus étaient complets, comportant toutes les précisions nécessaires à la décision thérapeutique.
Conclusion : Cette étude confirme qu’il existe d’importantes différences d’interprétation histologique des polypes colorectaux en pratique courante. Elle permet de quantifier leur impact sur une campagne de dépistage organisé du cancer colorectal : dans un quart des cas ces divergences modifient la prise en charge. Nos résultats soulignent l’importance d’adopter une classification consensuelle des polypes, en particulier des festonnés, dont la nomenclature est actuellement confuse. Ils suggèrent l’intérêt d’une double lecture systématique des polypes malins afin d’éviter une chirurgie inutile. Ils montrent que les critères nécessaires à la décision thérapeutique sont fréquemment absents des comptes-rendus des polypes malins et l’intérêt d’adopter une fiche standardisée pour ces polypes.

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Gastroenterologie

Caractéristiques épidémiologiques et pronostic des hémorragies digestives hautes (HDH) d’origine ulcéreuse (HU): étude prospective multicentrique de l’ANGH.

2007

B Nalet (1); JL Payen (2); D Grasset (3); N Abdelli (4); M Picon Coste (5); V Duffournet (6); J Butel (7); S de Montigny Lenhardt (8); R Benoit (9); G Macaigne (10); B Lambare (11); O Danne (12); J Laberenne (13); M Kaassis (14); A Glibert (15);
(1) Montelimar – FRANCE; (2) Montauban – FRANCE; (3) Vannes – FRANCE; (4) Chalons en Champagne – FRANCE; (5) Aix en Provence – FRANCE; (6) Annecy – FRANCE; (7) Abbeville – FRANCE; (8) Aubagne – FRANCE; (9) Montlucon – FRANCE; (10) Lagny Sur Marne – FRANCE; (11) Evry – FRANCE; (12) Pontoise – FRANCE; (13) Seclin – FRANCE; (14) Cholet – FRANCE; (15) Tarbes – FRANCE;

Gastroentérologie –  2007-06-17 – CO –

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But : Décrire les caractéristiques épidémiologiques des HU à partir d’une cohorte de patients étudiés dans un observatoire de l’ANGH du 1er mars 2005 au 28 Février 2006.
Méthode : Dans 53 centres de l’ANGH, les patients accueillis en urgence pour une HDH communautaire ont été inclus dans une étude épidémiologique et de pratique. A partir des 3194 patients, nous avons recueilli spécifiquement les données concernant les HU.
Résultats : Nous avons colligé 969 épisodes d’HU (30,3% de la cohorte globale) liés à un ulcère gastrique (UG) (370, 38,2%) ou à un ulcère duodénal (UD) (513, 52,9%) ou à un UG ou UD associé à d’autres lésions(52 et 34, 5,4% et 3,5% ). Il y avait 632 hommes (65%) et 337 femmes (35%). 348 (36%) avaient moins de 60 ans ; 339 (35%) entre 60 et 79 ans. 317 avaient plus de 80 ans. La présentation était une hématémèse dans la plupart des cas (56,58%).. Le taux d’hémoglobine moyen à l’admission était de 8,6gr nécessitant une transfusion moyenne de 3,3 culots chez 686 patients (70%). 98 (10%) avaient un antécédent d’hémorragie digestive rapporté 64 fois (6,6%) à un ulcère. 86 (8,8%) avaient une cirrhose et 180 (18,5%) un antécédent d’ulcère. Le score de Rockall moyen était de 4,8. 630 patients (65%) avaient un ou plusieurs traitements associés. 187(19%) prenaient des AINS. Les AINS les plus utilisés étaient le KETOPROFENE(58) puis le DICLOFENAC(23).Seuls 5 prenaient des anti-cox2. Avec les AINS, 17% avaient un traitement préventif par IPP qu’ils aient ou non un antécédent d’ulcère bien que 93(49,7%) aient plus de 60 ans. 280 patients(29%) prenaient de l’aspirine, 233 (24%) à visée anti-agrégante et 47 pour d’autres étiologies . 106(10,9%) étaient traités par AVK avec de l’aspirine(18%) et sans IPP(16%) .96(10%) étaient traités par anti-agrégants plaquettaires associés à de l’aspirine une fois sur trois. Durant l’endoscopie, 26(2,7%) avaient une hémorragie en jet, 248(25%) un vaisseau visible et /ou un caillot adhérent, 342(35%) n’avaient pas de stigmate hémorragique .Un geste hémostatique a été réalisé 265 fois (27%) dont 88 soit 35% des cas pour les ulcères avec vaisseau visible ou caillot adhérent. Il y a eu 122 récidives hémorragiques (12,6%).Parmi les facteurs prédictifs, on retient un score de Rockall supérieur à 5, la transfusion, par contre l’âge et les traitements associés n’étaient pas corrélés au risque de récidive. Le recours à la chirurgie a été nécessaire dans 51 cas (5,3%) dont 42 fois pour un ulcère duodénal. Il n’était pas lié à l’âge ni au type de traitement associé mais était significativement diminué en cas de traitement par IPP avant l’admission.8 patients sont décédés dans les suites opératoires.55 patients sont décédés (5,6%),12 par récidive hémorragique ou ses conséquences. Dans 49 cas (89%) les décès étaient associés à des comorbidités importantes et liés à des causes extra-digestives.
Conclusions : En comparaison avec notre cohorte de référence, regroupant toutes les causes d’HDH, nous constatons : que les HU surviennent plus souvent chez des patients prenant des AINS (19% versus 11%) ; qu’il n’y a pas de différence pour la prise d’aspirine, d’AVK ou d’anti-agrégants ; que le pourcentage de patients transfusés et le nombre de transfusions est identique ; que le pourcentage de gestes thérapeutiques endoscopiques est le même ; que la mortalité est plus faible (5,6% versus 8,4%) malgré un recours plus important à la chirurgie(5,3%versus3%) ; que les recommandations relatives à l’utilisation des IPP en fonction de l’âge et des antécédents ne sont pas assez bien suivies.

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Gastroenterologie

La précarité socio-économique est-elle associée à une évolution péjorative des maladies inflammatoires de l’intestin : étude prospective multicentrique chez plus de 300 patients

2007

S Nahon, G. Macaigne, JP Faurel, M Howaizi, A Fleury, E Cuillerier, C Locher,G
Barjonnet, G Gatineau, P Lahmek, Montfermeil, Lagny, Livry-Gargan, Eaubonne,
Pontoise, Dreux, Coulommiers, Meaux

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Buts :
Evaluer l’influence de facteurs socio-économiques sur la sévérité des MICI.
Méthodes:
nous avons mené dans 7 hôpitaux de la région parisienne une étude prospective évaluant
l’influence de la précarité socio-économique sur la sévérité de la maladie de Crohn de
Septembre 2006 à Juin 2007. Nous avons utilisé le questionnaire EPICES (Evaluation de la
Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé) questionnaire
validé évaluant la précarité. Un score supérieur à 30 était associé à une précarité
importante.
Résultats :
Ils seront présentés au Congrès.

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Gastroenterologie

Etude des caractéristiques épidémiologiques et du pronostic des hémorragies digestives hautes (HDH) chez 1041 patients âgés de plus de 75 ans: étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

S Nahon (1); O Nouel (2); P Cassan (3); R Combes (4); J Kerjean (5); S Doumet (6); P Cocq-
Vezilier (7); G Tielman(8); T Paupard (9); E Janicki (10); D Bernardini (11); M Antoni (12); N
Haioun (13); D Pillon (14); P Bretagnolle (15); Groupe HDH de l’Angh (1);(1) Montfermeil -; (2)
Saint-Brieuc -; (3) Vichy -; (4) Moulins -; (5) Lorient -; (6) Villeneuve-Saint-Georges -; (7) Douai -;
(8) Roubaix -; (9) Dunkerque -; (10) Arras -; (11) Toulon -; (12) Orange -; (13) Cavaillon -; (14)
Bourg-en-Bresse ;(15) Chambéry.;

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Buts :
Etudier les caractéristiques épidémiologiques et déterminer le pronostique des HDH
communautaires chez les patients de plus de 75 ans.
Patients et Méthodes :
Du 1er mars 2005 au 28 février 2006, 3287 patients ont été hospitalisés en urgence pour une HDH
communautaire dans 53 centres de l’ANGH. Nous avons isolé le sous-groupe des patients âgés de
75 ans (G1, n = 1041). Les caractéristiques épidémiologiques de ce sous-groupe ont été
comparées à celles du reste de la population (G2, n = 2246).
Résultats :
Il s’agissait de 542 femmes et 499 hommes. A l’entrée, le taux d’hémoglobine étaient
significativement plus bas dans G1 : 8,8±4,6 vs 9,4±3,1 g/dL dans G2 (p<0,05) nécessitant une
transfusion sanguine dans 73% des cas vs 57,5% des cas (p<10-6). Un antécédent de cirrhose et
d'hémorragie digestive était plus fréquent dans G2 respectivement 42,6% vs 8,7% (p<10-6) et
26,7% vs 13,9% (10-6). Dans G1, on notait plus fréquemment la prise d'aspirine (29,3% vs 15,2%,
p<10-6), de corticoïdes (4,9% vs 2,4%, p<0,0003), d'AVK (22% vs 4,9%, p<10-6) et d'antiagrégants
plaquettaires (13,1% vs 5,7%, p<10-6) que dans G2 mais pas pour les AINS (10, 2% vs 10,9%, p =
0,6). Ulcères gastro-duodénaux, gastrites érosives et oesophagites représentaient 64% des causes
d'HDH de G1 vs 40% de G2 (p<10-6) alors que ruptures de varices oesophagiennes et
gastropathies d'hypertension portale (HTP) représentaient 44% des causes de G2 vs 11% de G1
(p<10-7). Le taux de récidive n'était pas différent dans les 2 groupes (11, 4% vs 9,38). Un
traitement chirurgical était plus fréquent dans G1 (4%) vs (2,48%) dans G2, p = 0,015.
La durée d'hospitalisation était plus longue dans G1 (10,6 jours vs 8,5 jours, p<0,05). Le taux de
complication et la mortalité hospitalière étaient identiques dans les deux groupes
respectivement 22,6% vs 21,6% (p = 0,5) et 8,9% vs 8,2% (p = 0,5).
Conclusion :
Les HDH communautaires chez la personne âgée se caractérisent par une prépondérance de la
pathologie ulcéreuse, une fréquence 4 fois plus faible des hémorragies liées à l'HTP et par la
prise plus fréquente de médicaments interférant avec l'hémostase. Le pronostique est identique
à celui des personnes moins âgées cela pouvant s'expliquer par la fréquence moins élevée des
cirrhoses et des hémorragies liées à l'HTP.

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Gastroenterologie

INTEGRATION D’UNE UNITE FONCTIONNELLE D’ENDOSCOPIES DIGESTIVES A UN PLATEAU COMMUN D’ACTIVITES ENDOSCOPIQUES ET DE DESINFECTION : DE LA CONCEPTION A LA REALISATION

2007

A. Fleury (1), P. Martres (2), O. Danne (1)
(1) Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise
(2) Laboratoire de Microbiologie-Hygiène, Hôpital René Dubos, Pontoise

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Introduction
L ’activité d’Endoscopies Digestives au Centre Hospitalier de Pontoise s’effectue sur 2
sites: les actes nécessitant une anesthésie générale sont réalisés au Bloc Opératoire,
ceux pratiqués sous neuroleptanalgésie ou sans anesthésie sont effectués au sein de
l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives. En 2003, un projet de déménagement
de cette unité a été envisagé afin de rapprocher l’activité endoscopique du Bloc
Opératoire et de regrouper toute l’activité au sein du même site. Par ailleurs, le CLIN
déplorait la multiplication des infrastructures d’endoscopies et de ce fait des lieux de
désinfections des endoscopes (Explorations de Pneumologie, d’Urologie,
Réanimations…), éclatés sur 10 sites différents avec à chaque fois un protocole
spécifique de désinfection des endoscopes.
Contexte
L’opportunité de création de nouveaux locaux en 2005, aux surfaces avantageuses
(1200m²), attenant au bloc opératoire a permis d’envisager l’organisation d’un plateau
commun d’endoscopies. Cette nouvelle structure concentrera désormais en un seul lieu
les activités endoscopiques des services de Gastroentérologie, d’Urologie et de
Pneumologie. Une unité centralisée de désinfection sera intégrée à ce plateau commun,
regroupant 6000 endoscopies par an. L ’intérêt de ce regroupement permettra
d’homogénéiser les procédures de traitement des endoscopes et d’assurer, grâce à la
mutualisation du personnel soignant, la prise en charge de ces dispositifs médicaux,
gardes, astreintes et week-end compris.
Elaboration du projet
Chacune des 3 spécialités a travaillé d’abord isolément puis lors de rencontres
multidisciplinaires avec les acteurs concernés (médecins, personnels soignants,
ingénieurs, architectes, hygiénistes) pour concevoir le plan et organiser le
fonctionnement de leurs plateaux d’endoscopies en tenant compte du circuit des
patients et des endoscopes. Puis le projet architectural de l’unité centralisée de
désinfection intégrée au sein des 3 sites d’endoscopie a été élaboré, en prenant en
considération un certain nombre de contraintes : surface minimale nécessaire à une
qualité de travail optimale (environ 40m²), salle de stockage des endoscopes désinfectés
indépendante (13m²), prise en charge de la désinfection du matériel destiné aux cavités
stériles et non stériles par des procédures manuelles et automatisées, respect des
critères d’ergonomie et d’hygiène.
Le service de gastroentérologie a bénéficié de l’opportunité du déménagement pour
structurer son Unité Fonctionnelle d’Endoscopies Digestives (regroupement des
consultations, création d’une Unité d’Hospitalisation Ambulatoire pour les actes sous
anesthésie générale)
Conclusions
Malgré nos réticences à modifier nos habitudes de travail, ce projet va se concrétiser. Il
va permettre d’intégrer l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives au bloc
opératoire facilitant ainsi les examens sous anesthésie générale et de créer une unité
centralisée de désinfection des endoscopes commune à deux autres plateaux techniques
(Urologie, Pneumologie) avec la perspective d’améliorer les pratiques de désinfection
24h/24 des endoscopes.
ANGH Copyright 2007

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Gastroenterologie

Oesophagite à éosinophiles : y penser chez l’adulte !!

2007

Danisi C (1), Poujol A (2), Charton-Bain MC (3), Picon-Coste M (1)
(1) Service de Gastroentérologie ; CHG du Pays d’Aix
(2) Service de Pédiatrie; CHG du Pays d’Aix
(3) Service d’anatomopathologie; CHG du Pays d’Aix

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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L’oesophagite à éosinophiles (OE) est une entité anatomo-pathologique surtout décrite en
pédiatrie. Néanmoins, elle doit être connue des gastroentérologues, car cette pathologie peut se
révéler chez l’adulte. Nous rapportons 4 observations d’OE diagnostiquées à l’Hôpital d’Aix et
faisons le point sur la présentation clinique, les moyens diagnostiques, les traitements proposés
et l’évolution chez des adultes.

OBSERVATIONS
Cas 1 :
Mr Dur N, né en 1988, hospitalisé pour impaction alimentaire.
Cas 2 :
Mr Tor J, né en 1986, hospitalisé pour hématémèse sur corps étranger oesophagien.
Cas 3 :
Mr Mar B, né en 1968, hospitalisé pour dysphagie évoluant depuis 2 ans.
Cas 4 :
Mme Gla I, née en 1968, hospitalisée pour dyspnée aigue secondaire à un corps étranger intratrachéal
et fausses routes fréquentes.
DISCUSSION
L’ OE, – bien connue des pédiatres – mérite d’être connue des gastroentérologues car de plus en
plus de cas sont rapportés chez l’adulte jeune.
Ø La prédominance masculine semble être vérifiée chez l’adulte (3/4 pour nos observations).
Ø Le terrain atopique est fréquent (1/2 des cas).
Ø La symptomatologie est souvent ancienne et inexpliquée : épisodes aigus de dysphagie voire
blocages alimentaires ou dysphagie progressive, douleurs thoraciques avec bilan cardiaque
normal.
Ø Le diagnostic est fait parfois devant l’aspect endoscopique (granulations blanchâtres, sillons
longitudinaux, aspect en anneaux ou crénelé, parfois sténoses) et confirmé par les biopsies de
l’oesophage (à faire au niveau de l’oesophage supérieur, moyen et inférieur). La population
d’éosinophiles est supérieure à 20 éosinophiles/champ. Il faut savoir qu’une infiltration à
éosinophiles est souvent présente lors du reflux gastro-oesophagien, mais localisée seulement au
tiers inférieur de l’oesophage et souvent moins dense.
Ø La manométrie est souvent faite devant la symptomatologie de troubles moteurs et est
souvent normale. Lorsqu’il existe des anomalies motrices (à type d’hyper contractilité ou à
ab XVes Journées Nationales de l’ANGH Porquerolles 2007
l’inverse d’hypo motilité), celles-ci sont la conséquence de l’infiltration oesophagienne, et elles
régressent sous traitement.
Ø L’écho-endoscopie n’est pas encore évaluée dans cette pathologie.
Ø Le traitement : corticoïdes inhalés (à déglutir) plus rarement par voie générale,
antileucotriènes, dilatation des sténoses.
Ø L’évolution : le traitement reste empirique; 6 semaines de corticoïdes déglutis permettrait
l’absence de récidive; cependant aucune étude contrôlée chez l’enfant et l’adulte n’existe.

CONCLUSION

L’OE est une nouvelle entité anatomo-clinique. Il faut y penser chez l’adulte devant toute
dysphagie, et pratiquer des biopsies oesophagiennes étagées systématiques, qui porteront le
diagnostic devant l’infiltration à éosinophiles du corps de l’oesophage. La physiopathologie
évoque un probable phénomène allergique: « asthme oesophagien ». Le traitement est simple,
basé sur des corticoïdes déglutis, mais dont l’efficacité à long terme reste à définir

BIBLIOGRAPHIE
– Charton-Bain MC, Poujol A, Danisi C, Sault MC. L’oesophagite à éosinophiles : une
nouvelle entité anatomo-clinique : à propos de 4 cas de présentation pédiatrique. Ann
Patho 2006 ; 26 :1S135.
– Lamouliatte H, Message L, Zerbib F. L’oesophagite à éosinophile de l’adulte : une entité
émergente. Poster présenté aux JFPD 2005.
– Mishra A, Hogan SP, Brandt EB, Rothenberg ME. An etiological role for aeroallergens and
oesinophils in experimental oesophagitis. J Clin Invest; 2001 Jan; 107 (1): 83-90
– Remedios M, Campbell C, Jones DM, Kerlin P. Eosinophilic oesophagitis in adults: clinical,
endoscopic, histologic findings, and response to treatment with fluticasone propionate.
Gastrointest Endosc; 2006 Jan; 63 (1): 3-12
– Lucendo AJ, Castillo P, Martin-Chavarri S, Carrion G, Pajares R, Pascual JM, Mancenido N,
Erdozian JC. Manometric findings in adult eosinophilic eosophagitis: a study of 12 cases.
Eur J Gastroenterol Hepatol; 2007 May; 19 (5): 417-24
ANGH Copyright 2007

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Endoscopie

UNE HYPERTENSION PORTALE PEUT EN CACHER UNE AUTRE…

2007

A Fleury, S Monat, B Benchaa, P Hervio, O Danne
Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise

Endoscopie –  2007-09-01 – CO –

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Les anomalies endoscopiques muqueuses gastriques et coliques au cours de l’hypertension
portale sont bien connues. En revanche, les lésions de la muqueuse de l’intestin grêle sont moins
bien documentées. Nous rapportons l’observation d’une patiente souffrant d’une cirrhose
métabolique avec une anémie chronique par carence martiale, imputable à des ectasies
vasculaires antrales (EVA). Cette anémie était récidivante malgré un traitement approprié
associant coagulation endoscopique au plasma argon et traitement substitutif par fer.
L’exploration vidéo de l’intestin grêle par la capsule (Pillcam SB Given Imaging) a été décisive
pour porter le diagnostic d’entéropathie d’hypertension portale.
Une patiente âgée de 75 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle traitée, de cancer du
sein gauche traité en 2000 par l’association chirurgie et radiothérapie était explorée pour bilan
d’une anémie microcytaire (Hb : 7,5g/dl), ferriprive (fer sérique : 5,3 µmol/l, ferritine : 10µg/l,
coefficient de saturation de la transferrine à 10%). L’interrogatoire ne retrouvait ni prise de
traitement gastrotoxique (AINS et aspirine), ni prise d’anticoagulant ou antiagrégant
plaquettaire, ni consommation d’alcool. Il n’existait pas de notion d’hémorragie extériorisée.
L’examen clinique était normal hormis une pâleur cutanéomuqueuse et une obésité.
L’endoscopie gastroduodénale retrouvait deux cordons variqueux oesophagiens grade II. L’antre
était le siège d’ectasies vasculaires réalisant le « Water-melon stomach ». Les biopsies
duodénales étaient normales. L’échographie abdominale retrouvait un foie stéatosique et
cirrhotique et des signes échographiques d’hypertension portale. Sur le plan biologique, était
noté une cholestase anictérique (phosphatases alcalines : 1,5 N, GGT : 9N), une cytolyse (ASAT :
3N, ALAT : 3N), un bloc béta-gamma à l’électrophorèse des protéines plasmatiques. L’enquête
étiologique retrouvait des arguments pour une cirrhose métabolique devant l’association HTA,
obésité, hypercholestérolémie et l’absence d’autres causes (virale, toxique, auto-immune…). A
cette étape, révélé par une anémie ferriprive, le diagnostic de cirrhose métabolique compliquée
d’EVA était envisageable. Un traitement endoscopique par coagulation au plasma argon des EVA
(sonde Erbe, puissance : 40 W, débit : 1L) et un traitement martial étaient conjointement
entrepris. Devant la persistance de l’anémie, une coloscopie sans iléoscopie était pratiquée, ne
mettant pas en évidence de lésions coliques mais un liquide intestinal rougeâtre provenant de
l’intestin grêle. La VCE montrait de multiples lésions purpuriques sans anomalies de relief de la
muqueuse avec conservation des villosités (red spot, télangiectasies, lésions angiomateuses)
prédominant au niveau jéjunal et prenant un caractère confluent au niveau de l’iléon distal.
(1) Dans cette observation, l’exploration de l’intestin grêle par la VCE a permis de visualiser
des lésions purpuriques diffuses rentrant dans le cadre d’une entité récemment décrite
dans la littérature celle d’entéropathie d’hypertension portale.

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Gastroenterologie

Rendement diagnostique de la capsule endoscopique au cours des saignements digestifs obscurs chez 76 patients âgés de plus de 70 ans : étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

Stéphane NAHON, Antoine Fleury, Emmanuel Cuillerier, Gilles D’Abrigeon, Anne Courrillon-
Mallet, Thierry Morin, Fabrice Locher, Pierre Lahmek.
Montfermeil, Pontoise, Dreux, Montélimar, Villeneuve St Georges, Tarbes, Meaux.

Gastroentérologie –  2007-07-10 – CO –

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Présentation et buts:
La capsule endoscopique (CE) est largement utilisé dans le bilan des saignements digestifs
obscurs (SOD). Les buts de cette étude prospective multicentrique étaient d’étudier les
caractéristiques et le rendement de la CE au cours des SOD occultes ou extériorisés chez la
personne âgée.
Méthodes :
Les patients 70 ans ayant eu une exploration négative par au moins une endoscopie
oesgastroduodénale et une coloscopie pour un SOD et une récidive hémorragique étaient
éligibles. La récidive hémorragique était définie par une chute du taux d’hémoglobine de plus de
2 g/dL ou par un saignement extériorisé. Une analyse multivariée a été réalisée pour identifier
des facteurs prédictifs de lésions. Six hôpitaux ont participé à cette étude de Janvier 2006 à
Avril 2007.
Résultats :
76 patients (42 femmes et 34 hommes, 76.6±9 ans) ont été inclus; 47 avaient un saignement
obscur et 29 un SOD extériorisé. 73% des patients avaient au moins une comorbidité sévère. 40%
des patients prenaient des traitements toxiques pour le tractus gastro-intestinal [AINS (n=2);
aspirine (n=12); AVK (n=11), clopidrogel (n=10)]. La visualisation de la totalité du grêle a été
possible dans 90% des cas. Aucune complication liée à la CE n’a été observée. 73% des lésions
identifiées étaient des angiodysplasies. Le rendement de la CE (définie par la responsabilité de
la lésion dans l’origine du SOD) était de T 58%, permettant un traitement dans 82% des cas. Le
rendement de la CE pour les SOD occultes était 55% vs. 65% pour les SOD extériorisés (p=0.7).
Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient (OR [IC], p): sexe masculin (6.7 [1.5;30];
0,014) et une pathologie cardiaque (8.2 [1.7; 39], 0.008).
Conclusion :
Le rendement diagnostique de la CE est élevé chez les personnes âgées ayant un SOD permettant
un traitement dans la plupart des cas. Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient le sexe
masculin et la présence d’une pathologie cardiaque.
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Gastroenterologie

Résultats à court-terme de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) adjuvante par voie coelioscopique pour les patients opérés à visée curative d’un cancer digestif ou ovarien localement avancé ou associé à une carcinose localisée

2007

Elie CHOUILLARD¹, René-Louis VITTE², Arnaud FAUCONNIER³
Service de chirurgie digestive¹, gastro-entérologie², et gynécologie³, Centre Hospitalier, Poissy

Gastroentérologie –  2007-07-11 – CO –

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Le rôle de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) dans le traitement des carcinoses
péritonéales d’origine colo-rectale ou gastrique est de plus en plus établi. Le rôle préventif de la
CHIP est avéré dans le cancer gastrique et probable dans le cancer colique avancé.
Nous avons une expérience riche de 10 ans avec la cytoréduction chirurgicale avec CHIP pour les
carcinoses péritonéale avérées (N=53 procédures). Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer une
CHIP adjuvante chez les patients opérés à visée curative d’un cancer gastrique, colique ou
ovarien localement avancé ou associé à une carcinose péritonéale localisée, complètement
réséquée lors de l’intervention chirurgicale initiale.
Les patients éligibles avaient eu une CHIP après viscérolyse par voie coelioscopique. Le
protocole était effectué à abdomen fermé, quelques semaines après l’intervention initiale. Trois
à douze litres de sérum étaient délivrés par un système de pompe sous contrôle d’une
thermorégulation maintenant la température intra-abdominale entre 41°C et 43°C. Les agents
utilisés étaient la mitomycine C et le cisplatine.
Dix sept patients (8 femmes et 7 hommes, âge moyen 55 ans (41-74)) ont eu le protocole. Douze
patients avaient un cancer colique, trois avaient un cancer gastrique et deux un cancer ovarien.
La CHIP a eu lieu en moyenne 5 semaines après l’ intervention initiale (0-8). Il n’y a pas eu de
mortalité. Il n’y a pas eu d’incident opératoire ou de conversion en laparotomie. En postopératoire,
1 patient a été ré-opéré pour une collection purulente intrapelvienne. Trois patients
ont eu une leucopénie transitoire dont une sévère.
La CHIP adjuvante par voie coelioscopique chez les patients opérés à visée curative d’un cancer
colique, gastrique ou ovarien avancé ou associé à une carcinose localisée est une technique sûre
et faisable. La mortalité et la morbidité à court terme sont réduites. L’étude d’un éventuel
effet sur la survie globale ou la survie sans récidive nécessite un suivi plus long.
ANGH Copyright 2007