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Endoscopie

The safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic

2022

Margarida Gonçalves, Andreia Guimarães, Tânia Carvalho, Pedro Antunes, Sofia Mendes, João Soares, Bruno Arroja, Ana Rebelo, Raquel Gonçalves

Endoscopie –  2022-05-01 – CO –

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Introduction: The COVID-19 pandemic drastically changed the daily routine of all healthcare systems worldwide and endoscopy units were no exception. Endoscopic exams were considered to have a high risk of transmission, and therefore the safety of endoscopy units and the consequent need for pre-endoscopy SARS-CoV-2 screening were questioned early on. The aim of our study was to assess the safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic, as well as the effectiveness/necessity for SARS-CoV-2 screening prior to endoscopies.
Material e methods: This is a retrospective and single-center study carried out in a Portuguese Tertiary Hospital. All patients who underwent endoscopic procedures between 1st September of 2020 and 28th February 2021 were included. The pre-endoscopy screening consisted of a specific questionnaire or a RT-PCR test for SARS-CoV-2 (nasal and oropharyngeal swab). Data were obtained through patient’s clinical records and the Trace COVID platform.
Results: A total of 2166 patients were included. Patients had a mean age of 61.8 years and were predominantly male (56.2%, n=1218). Eighty-one (3.7%) patients had previous SARS-CoV-2 infection, with a median difference of 74 days (IQ 40,5:160,5) between infection and endoscopy. Most patients (70.2%, n=1521) underwent PCR screening for SARS-CoV-2 up to 72 hours before the procedure, with the remaining patients (29.8%, n=645) answering a questionnaire of symptoms and risk contacts up to 3 days before endoscopy. Of the patients who underwent RT-PCR screening for SARS-CoV-2, 21 (1.4%) tested positive, and all were asymptomatic at the time of the screening. The evaluation for SARS-CoV-2 infection up to 14 days after the endoscopic exams, identified 9 positive patients (0.42%) for SARS-CoV-2. The median difference in days between endoscopy and the diagnosis of infection was 10 days.
Discussion/Conclusion: Pre-endoscopy screening with RT-PCR test for SARS-CoV-2 identified a very small number of patients with COVID-19 infection as well as patients with COVID-19 infection in the following 14 days. Therefore, the risk of infection in endoscopy units is negligible if screening of symptoms and risk contacts is applied and individual protective equipment is used.

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Gastroenterologie

cas clinique « Hépatite aiguë » après biothérapie pour RCH

2022

Roua Kallel, Hannene Habbassi, René-Louis Vitte

Gastroentérologie –  2022-05-06 – CC –

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Il s’agit d’un homme de 53 ans sans antécédents particuliers en dehors d’une RCH évoluant depuis 2013. Sa maladie a été traitée par 5ASA puis Betnesol en 2016 suivi d’une augmentation des transaminases (ALT 1,6N, AST 1,1N) spontanément régressive avec bilan étiologique négatif (VHB, VHC, Cholangio-IRM). Poussée modérée en avril 2018 avec une extension lésionnelle pancolique et abcès de la marge anale. Une mise à plat de l’abcès et d’une fistule latérale gauche a été réalisée en urgence avant corticothérapie et immunosuppression par AZATHIOPRINE qui a été poursuivi pendant un an. Introduction d’un traitement par ADALIMUMAB en avril 2019 en raison d’une efficacité incomplète. Apparition d’une dermatose psoraisiforme persistante malgré des soins actifs, et d’une sacro-iliite bilatérale motivant un switch GOLIMUMAB le 15/04/20 (Transaminases, GGT et PAL normales en février 2020). Efficacité initiale sur la plan digestif et rhumatologique avant échappement thérapeutique colique à 3 mois : 7 à 8 émissions quotidiennes avec saignement. Explorations biologiques : CRP=5mg/l, TR golimumab bas, pas d’AC anti golimumab. Endoscopie : atteinte du recto-sigmoïde avec signes d’activité (UCEIS=4). Décision de swap USTEKINUMAB avec première perfusion le 03/08/2021 de 520 mg puis injection sous cutanée de 90 mg le 02/10/2021. Tests hépatiques (AST, ALT, GGT, PAL) normaux en mars et juillet 2021. Survenue d’une une ascension progressive des transaminases à partir du 30/08 (ALT 1,6N, AST 1,1N) avec un maximum le 9/11 (AST 6N, ALT 13N), sans cholestase et sans aucun symptôme hépato-biliaire.
Quel est votre diagnostic ? Quelle conduite proposer ?

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Hepatologie

Repérage et prise en charge du trouble de l’usage de l’alcool par des médecins d’un hôpital général public : il faut diffuser les recommandations de l’AFEF !

2022

Auteurs : M. Medmoun (1), G. Fantognon (1), H. Zougmore (1), B. Affeltranger (1), P. Pulwermacher (1), R. Smadhi (1), D. Belloula (1), G. Pulwermacher (1), T. Lemagoarou (2), C. Barrault (3), JF.D. Cadranel (1)
(1) Service d’Hépatogastroentérologie, Nutrition, Alcoologie, GHPSO Creil
(2) DIM, GHPSO Creil
(3) Service d’Hépatogastroentérologie, d’Addictologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Hépatologie –  2022-05-03 – CO –

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Introduction : Le trouble de l’usage d’alcool (TUA) représente une des principales causes d’hospitalisation avec un coût sanitaire et financier important. Le repérage précoce avec intervention brève recommandé en soins de 1ere ligne a montré son efficacité, toutefois il existe peu de données sur ce sujet à l’hôpital. Le but de cette étude était d’évaluer les pratiques des médecins hospitaliers (MH) sur le repérage et la prise en charge (PEC) des patients (pts) ayant un TUA.
Matériels et méthodes : Etude prospective monocentrique utilisant un questionnaire en ligne. Le questionnaire, anonyme, explorant les connaissances et les pratiques comportait 27 items. Il était adressé à l’ensemble des MH cliniciens juniors et seniors exerçant dans les unités MCO d’un hôpital général sur une période d’un mois avec une relance.
Résultats : 238 MH ont été sollicités par courriel. Parmi eux, 88 ont répondu (âge moyen 42 ans, 48 % de femmes) et 77 (32%) questionnaires étaient exploitables. Les spécialités les plus représentées étaient : Urgences, Gériatrie, Médecine Polyvalente, Cardiologie, Hépato-gastroentérologie. Concernant le repérage, 57,9 % des MH interrogeaient systématiquement leurs pts sur leur consommation d’alcool quand 5,5 % n’abordaient jamais la question. Ils évaluaient leur score d’auto-efficacité pour repérer le TUA à 4,48/10, permettant à 46 % des MH d’identifier un TUA chez 21,1% de leurs patients. Toutefois, seuls 28,6 % des MH connaissaient un questionnaire de repérage du TUA (DETA, l’AUDIT et FACE) et parmi eux 86,9 % n’en faisaient rarement ou jamais usage. Passée l’étape du repérage, 72,8 % des MH disaient ne pas savoir quoi proposer face à un TUA. Les obstacles identifiés étaient : le manque de formation en addictologie (80 % des MH rapportaient n’en avoir jamais bénéficié), la minimisation des consommations par les pts et le faible taux de réussite thérapeutique. D’ailleurs, en présence d’une alcoolémie positive, 38,3 % des MH ne proposaient une PEC addictologique qu’en présence de signes de dépendance ou de complications somatiques. En effet, 66,2 % des MH ignoraient l’existence d’une équipe mobile d’alcoologie au sein de leur hôpital, 72.4 % ne connaissaient aucun C.S.A.P.A de leur région et 49,4 % n’avaient jamais adressé de patients à un addictologue. Ils se disaient également largement intéressés (88,3%) par une formation sur l’offre de soins alcoologique.
Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent la difficulté des MH exerçant en hôpital général pour repérer et prendre en charge les TUA chez leurs pts. Les fortes recommandations émises récemment par l’AFEF (G1+) insistent sur une évaluation systématique de la consommation d’alcool, sur l’utilisation du questionnaire AUDIT – C pour repérer le TUA et l’implémentation de la pratique de l’intervention brève. Des formations à destination des MH doivent donc être mises en place. A la suite de cette enquête, une étude concernant l’usage de l’AUDIT – C en repérage de routine va être débutée dans notre l’hôpital.

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Hepatologie

Modalités pratiques de la ponction d’ascite ambulatoire en centre hospitalier non universitaire Enquête ANGH – CREGG

2022

JF.D Cadranel (1), H.T. Zougmore (1), M. Medmoun (1), JR. Ngele Efole (1), R. Smadhi (1), G. Fantognon (1), M. Laville (1), L.Costes (2), A. Baron (3), G. Macaigne (4), JJ. Meurisse (5), X. Causse (6), I. Rosa (2), JA. Seyrig (7), C. Locher (8), A. Remy (9), G. Barjonet (10), J. Henrion (11), M. Schnee (12), A. Landrau (13), F. Leclercq (1), T. Lemagaorou (1)

(1) GHPSO Creil, (2) CHIC Créteil, (3) CH Corbeil, (4) CH Jossigny, (5) CH Bourg en Bresse, (6) CH Orléans, (7) CH Pontivy, (8) CH Meaux, (9) CH Perpignan, (10) CH Montelimar, (11) Jolimont, Belgique, (12) CH La Roche sur Yon, (13) CH Dreux, ANGH, CREGG

Hépatologie –  2022-05-03 – CO –

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Introduction – but de l’étude :
De nombreuses questions notamment organisationnelles se posent aux équipes paramédicales et aux praticiens concernant les ponctions d’ascite thérapeutiques réalisées en ambulatoire.
Le but de cette étude de pratique ANGH / CREGG adressée aux responsables de structure ou équivalents et/ou responsables d’hôpitaux de jour membres de l’ANGH ou pas et aux médecins exerçant en milieu libéral, était de répondre à un certain nombre de questions concernant l’organisation médicale et paramédicale des ponctions d’ascite ambulatoire.
L’étude a débuté fin novembre 2021 et est actuellement en cours.

Méthodes :
Un questionnaire Google forms a été envoyé à l’ensemble des responsables de structures et/ou responsables d’hôpitaux de jour de l’ANGH de tous les hôpitaux généraux membres ou non de l’ANGH et des membres du CREGG.
Etaient analysés les données démographiques, âge, sexe, le type d’exercice, hôpital général, activité libérale ou mixte, la région d’exercice, la spécialité prédominante hépatologie ou gastroentérologie ; le statut, chef de service, chef de structure, responsable d’hôpital de jour, de semaine, la participation à des sociétés savantes ANGH, CREGG, SNFGE, AFEF. Etaient posées des questions d’organisations générales : structure réalisant la ponction d’ascite ambulatoire dans votre hôpital : le service, l’hôpital de jour multidisciplinaire, l’hôpital de jour du service, l’hôpital de semaine du service, l’hôpital de semaine multidisciplinaire.
Qui pratique la ponction d’ascite thérapeutique ? infirmière, externe, interne ou équivalent, assistant, PH, chef de service, tous. Y avait-il une limite maximale de litres à évacuer lors d’une ponction d’ascite ? Quelle quantité ? A l’issue de la ponction, qui retire l’aiguille de ponction ? Le médecin qui a réalisé la ponction d’ascite, un autre médecin du service, une infirmière.
En cas de ponction d’ascite programmée en ambulatoire, pratiquez-vous une ponction d’ascite exploratrice ? jamais, toujours, parfois et selon quels critères. Utilisation des bandelettes ou pas.
Quel est le point de ponction d’ascite. Utilisez-vous un repérage échographique en cas de ponction d’ascite difficile.
L’utilisation en cas de ponction d’ascite difficile d’un repérage échographique.
Utilisez-vous une anesthésie locale : patch Emla, Xylocaïne, Bicarbonate ou autre.
Existe-t-il dans le service un protocole d’administration de l’albumine.
Y-a-t-il des modalités de surveillance paramédicale de la ponction d’ascite et quel temps moyen passe l’équipe paramédicale ? 30 minutes, 1 heures ou plus.
Le patient sort-il avec un rendez-vous pour la prochaine ponction d’ascite ? Est-il évalué pour un autre type de traitement en cas d’ascite chronique et lequel.

Résultats :
Au 1er avril 2022, 48 réponses ont été obtenues, il s’agissait de 70,2 % d’hommes, 29,8 % de femmes. 95,8 % des praticiens exerçaient en CHG.
Tous les répondants étaient membre de l’ANGH ou travaillaient dans des hôpitaux généraux, à ce jour pas de réponse des membres du CREGG.
La spécialité prédominante était la gastroentérologie pour 50,2 % des répondants, 37,5 % l’hépatologie, 8,3 % une autre spécialité.
Concernant le statut, 71,5 % étaient chef de service ou chef de structure et 24 % responsables d’hôpital de jour.
La majorité des ponctions d’ascite ambulatoire était réalisée en hôpital de jour multidisciplinaire pour 70,8 % des répondants (34), en secteur d’hospitalisation classique pour 12 d’entre eux (25 %), en hôpital de jour du service pour 10 (20,8 %).
60,4 % des répondants avaient une limite maximale de liquide de ponction d’ascite, le maximum étant de 18 litres.
La ponction d’ascite était retirée dans 12,5 % (6) par celui qui a réalisé la ponction d’ascite, dans 12,5 % (6) par un des médecins indifféremment et dans 87,5 % (42) par une infirmière du service.
Une ponction exploratrice était utilisée toujours dans 43,8 % des cas et parfois dans 52,1 % des cas.
La bandelette utilisée était majoritairement une bandelette multistix (85,6 % pour 6 répondeurs).
Le point classique de ponction classique était utilisé par 77,8 % des répondants. 19,8 % utilisaient le trajet en baïonnette pour éviter des fuites d’ascite.
Une aiguille courte de longueur 4 cm était utilisée par 29,8 % des cas et dans 31,9 % une aiguille longue.
54,3 % des répondants laissaient l’aiguille en place et 45,7 % ne la laissaient pas en place.
En cas d’utilisation d’un cathlon, le cathlon était laissé en place dans 78,5 % des cas.
En cas de volumineux œdème de la paroi, 83 % des répondants utilisaient une aiguille longue de 7 cm, diamètre interne 1 mm.
95,8 % des répondants (48 réponses) utilisaient un repérage échographie en cas de ponction difficile.
72,5 % n’utilisaient pas d’anesthésie locale avant ponction et 37,5 % utilisaient une anesthésie. Dans ces cas-là, il s’agissait (21 réponses) dans 28,6 % de patch Emla et dans 61,9 % de Xylocaïne bicarbonate.
La majorité des répondants n’utilisaient pas de kit de ponction (70,8 %).
89,6 % des ponctions étaient réalisées par gravité et 5 % par aspiration au vide mural.
95,8 % des répondants avaient un protocole d’administration de l’albumine, écrit dans 69,6 %.
La perfusion d’albumine était majoritairement débutée pendant la ponction et poursuivie pendant la ponction dans 83,3 % des cas et après la ponction dans 14,5 % des cas.
55,3 % des répondants avaient un protocole de surveillance paramédicale de la ponction d’ascite.
Le temps moyen pour lequel une IDE était mobilisée était de moins de 30 minutes dans 25 % des cas, entre 30 minutes et une heure dans 37,5 % des cas et de 1 heure ou plus dans 23 %.
Les patients sortaient un rendez-vous de prochaine ponction d’ascite dans 89,1 % des cas.
44 % des patients revenaient avec un bilan sanguin.
80 % des patients sortaient en général sans autre exploration.

Commentaires :
Dans cette étude ANGH / CREGG qui se poursuit et qui fera l’objet d’une soumission aux prochaines JHFOD, 48 réponses ont été obtenues à ce jour. Tous les médecins répondants étaient membres de l’ANGH ou exerçaient en hôpital général (la relance est faite auprès des médecins du CREGG et auprès de certains CHG).
Il est intéressant de mettre en exergue ces résultats avec la présentation à l’ANGH d’Avignon publiée dans le numéro spécial de Hépatogastro Oncologie Digestive (volume 28, 7 page 30) présentée par Dominique Humbert relatant la prise en charge des ponctions ambulatoires par les IDE du centre hospitalier Paul Brousse. Dans notre enquête, la ponction d’ascite n’était jamais posée par une IDE mais en revanche elle était presque toujours retirée par une IDE.
Il est à noter également que les modalités sont relativement homogènes en ce qui concerne la perfusion d’albumine et que cette activité prend un temps important aux infirmières.
L’anesthésie est assez souvent réalisée, pour la plupart des répondants, il n’y a pas de limite vraie de liquide de ponction d’ascite.
Beaucoup de services ont des protocoles écrits.
Nous remercions l’ensemble des répondants à cette étude qui se poursuit.

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Hepatologie

Une hépatite virale pas si virale que ça…

2022

Eugénie Chevalier, Bénédicte LAMBARE , Aurore BARON

Hépatologie –  2022-05-08 – CC –

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Madame M., 36 ans, consulte une première fois en aout 2021 pour l’apparition de douleurs abdominales à type de pesanteur de l’hypochondre droit, une asthénie, des céphalées, et une fébricule à 38°.
Dans ses antécédents, on note une boulimie pendant son adolescence, puis une obésité à l’âge adulte, compliquée d’un diabète gestationnel. Elle pèse actuellement 73 kg, et mesure 162cm. Elle ne prend aucun traitement.
La biologie réalisée est la suivante : ASAT 1204 U/L, ALAT 2234 U/L, GGT 21 U/L, PAL 60 U/L, TP 86%.
Le bilan étiologique de cette hépatite aigue avait comporté une échographie doppler hépatique sans anomalie morphologique, un bilan immun négatif et des sérologies virales négatives (VHA, VHB, VHC, VHE, CMV) hormi une sérologie EBV positive (IgG et IgM).
Après cet épisode d’hépatite virale aiguë, le bilan hépatique se normalise.

Mais en décembre 2021, la patiente revient en consultation pour un tableau clinique similaire.

Dans ce contexte, quelles précisions demandez-vous à Madame M. ? Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ?

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Hepatologie

Un cas clinique qui casse des briques !

2022

Nadia Darwane, Isabelle Rosa, Mathias Vidon, Anne Wampach

Hépatologie –  2022-05-02 – CC –

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Mme M-A, 52 ans, se présente à votre consultation fin Août 2021 adressée par son médecin traitant, pour ictère avec prurit.

Elle n’a pas d’antécédents médicaux-chirurgicaux, a 2 enfants en bonne santé, ne fume pas, ne consomme pas d’alcool.

Début Août 2021, dans les suites d’une infection à COVID-19, elle a présenté un ictère avec prurit, sans lésion cutanée, associé à une perte de poids de 4 kg, pour lequel elle a consulté son médecin traitant. Il n’existe pas de prise de médicaments, pas de consommation de drogues, elle n’a jamais voyagé en dehors de la France hormis pour aller au Portugal.
Le bilan biologique réalisé le 04/08/2021 montrait : GB 6,8 G/L CRP 1 mg/l Hb 12,1 g/dl ASAT 3N ALAT 5N PAL 2N GGT N bilirubine totale 30 µmol/l.
Le bilan biologique réalisé le 28/08/2021 montrait : GB 6,9 G/L CRP < 0,6 mg/l Hb 12 g/dl ASAT 40 UI/L ALAT 34 UI/L PAL 4N GGT 1,5N bilirubine totale 277 µmol/l dont 246 de bilirubine conjuguée TP 69%. Sérologies VIH, VHB, VHC, VHA, VHE négatives, sérologies EBV CMV profil immunisé. Elle vous ramène également les résultats d’une échographie abdominale réalisée en ville le 17/08/2021 : foie régulier non dysmorphique, pas d’ascite, pas de dilatation des voies biliaires intra ni extra hépatiques, vésiculaire biliaire alithiasique. L’examen clinique en consultation ne retrouve qu’un ictère cutanéo-muqueux avec d’importantes lésions de grattage. Elle pèse 43 kg contre 47 kg fin Juillet 2021, pour une taille de 1m61. Intrigué par cette patiente, vous poursuivez l’enquête diagnostique avec d’autres examens complémentaires : un bilan d’auto-immunité qui s’avère être normal, et une IRM des voies biliaires également normale. Parallèlement à ce bilan, le tableau clinique et biologique de la patiente commence à s’améliorer spontanément… Que vous inspire ce tableau clinique ? Comment avanceriez-vous pour confirmer ou infirmer vos hypothèses diagnostiques ? Suite au prochain épisode !

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Gastroenterologie

Heureuse sera la chute..!

2022

Marion OLIVARI, Sabine TEDJINI, Sylvain MERLE, Frédéric HELUWAERT.
CH Annecy Genvevois

Gastroentérologie –  2022-05-08 – CC –

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Nous sommes amenés à prendre en charge par le biais des Urgences en janvier 2021 , une patiente de 42 ans, sans antécédent particulier. Elle présente depuis 3 jours, un tableau très brutal de diarrhée sanglante avec 40 selles/j sans fièvre avec des douleurs hypogastriques. L’interrogatoire ne révèle ni prise d’AINS, ni voyage, ni consommation de volaille peu cuite récemment. Suite à une intolérance initiale à la prise d’azithromycine, elle est mise sous SMECTA par son médecin traitant. Aux urgences, état d’asthénie intense, un abdomen sensible se défendant dans l’hypogastre, une tachycardie. Syndrome inflammatoire marqué avec Hb à 150 g/l, une hyperleucocytose à 31.1 G/l, plaquettes normales à 216, TP 80%, créatinine à 65 µmol/l, CRP à 125, protéine normale à 66 g. Le scanner réalisé rapidement décrit une pancolite avec un épanchement intra péritonéal, l’hypothèse d’une colite infectieuse sévère étant majeure et devant une panne de l’automate de PCR , une coprologie des selles est réalisée, mais la patiente est rapidement mise sous ROCEPHINE FLAGYL devant l’intolérance orale. L’évolution clinique initiale n’est pas favorable malgré les antalgiques et l’antibiothérapie. Devant l’aggravation à J2, une rectosigmoïdoscopie est réalisée pour éliminer une colite aiguë grave pouvant éventuellement révéler une rectocolite hémorragique. Cet examen ne révèle pas de lésions rectosigmoïdiennes mais met en évidence une colite sévère dont l’aspect endoscopique était plus évocateur d’une atteinte infectieuse.
A l’issue de la rectosigmoïdoscopie, vous réceptionnez le bilan biologique prélevé le matin…apparition d’une insuffisance rénale à 250 µmol, d’une thrombopénie à 50 G/l et d’une chute de l’Hb a 110 g/L…
Que se passe t’il ?

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Vie Professionnelle

Comment financer sa formation médicale continue : trucs et astuces

2022

AJ REMY, Centre Hospitalier de Perpignan

Vie Professionnelle –  2022-04-22 – CO –

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La formation médicale continue est une obligation règlementaire pour les médecins à travers la validation des actions de DPC (développement professionnel continu). Au 1er janvier 2032, elle sera une condition obligatoire au début et à la poursuite de l’exercice d’une profession médicale. L’ordonnance du 19 juillet 2021 a créé une procédure de certification pour 7 professions de santé « indépendante de tout lien d’intérêt permettant, à échéances régulières au cours de la vie professionnelle, de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l’actualisation et le niveau des connaissances », avec une périodicité de 6 ans. Le rôle de contrôle et de gestion est attribué aux Ordres professionnels, aux CNP et à l’agence nationale du DPC. Pour les professionnels diplômés avant 2023, la certification s’appliquera à partir du 1er janvier 2032, mais à partir de 2029 pour ceux diplômés après le 1er janvier 2023. Dans l’intervalle, l’obligation de DPC triennal persiste pour tous. Cet abstract se propose de passer en revue tous les modes de financement possibles actuellement et leurs avantages et inconvénients respectifs.
Pour les praticiens hospitaliers à activité libérale, les dépenses liées à la formation (frais d’inscription, déplacements, hôtellerie et restauration) sont entièrement déductibles des revenus de cette activité. C’est la solution la plus simple en termes d’organisation et d’autonomie.
Le financement de la formation et des actions labélisés DPC via l’industrie pharmaceutique reste possible, particulièrement dans les congrès où coexistent des sessions scientifiques et des sessions DPC. Aucune avance d’argent n’est nécessaire ; il faut juste anticiper de s’inscrire aux sessions DPC via son compte personnel DPC et ensuite récupérer les justificatifs. L’inconvénient est de bien anticiper, la convention et le détail des prestations devant être validés au minimum 2 mois avant la formation. De plus, certains laboratoires limitent le nombre de congrès et formations pris en charge par médecin et par année civile.
Les crédits MERRI attribués à chaque service hospitalier en fonction d’un algorithme obscur via les publications et les participations aux études cliniques sont une autre source de financement possible, surtout pour des congrès internationaux. La demande doit inclure le budget prévisionnel complet, être validé par le chef de service, le chef de pôle, la direction des affaires financières et la direction des affaires médicales. L’avance des frais est très souvent la règle. Ceci est possible sous réserve que la politique de l’établissement permettre une utilisation directe des ces crédits MERRI par chaque service, ce qui n’est pas toujours le cas !
L’ANFH (association nationale de formation hospitalière) prend en charge les formations et les diplômes universitaires mais avec des seuils financiers très limités, notamment pour la restauration et le logement : 17,5 euros par repas et 70 (régions) à 110 (Paris) euros par nuit d’hôtel. Pour le transport, ça reste toujours le bon vieux billet SNCF 2ème classe, même si un billet en 1ère classe avec réservation anticipée ou un billet d’avion low cost est moins cher ! Il n’y pas de limite cependant pour les frais d’inscription. Le circuit est quasi le même que pour les crédits MERRI : autorisations chef de pôle/ chef de service / Direction des Affaires Médicales, avance des frais et remboursement sur justificatif dans un délai de 2 mois (expérience personnelle).
Concernant le DPC, pour chaque profession ou spécialité, les conseils nationaux professionnels proposent un parcours pluriannuel de développement professionnel continu qui constitue pour chaque professionnel une recommandation afin de satisfaire à son obligation triennale de développement professionnel continu. Pour satisfaire à cette obligation, le professionnel de santé doit justifier de son engagement dans le parcours de DPC défini par le Conseil National Professionnel compétent ou justifier au cours d’une période de trois ans, soit de son engagement dans une démarche d’accréditation ; soit de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions de formation, d’évaluation et d’amélioration des pratiques et de gestion des risques. La démarche doit comporter au moins deux de ces trois types d’actions et au moins une action s’inscrivant dans le cadre des orientations prioritaires prévues à l’article L. 4021-2. Il peut faire valoir les formations universitaires qu’il aura suivies. Chaque professionnel choisit les actions auxquelles il s’inscrit. Les établissements de santé, en lien avec l’ANFH, participent au financement et gèrent le DPC des personnels médicaux qu’ils emploient. Tous les professionnels de santé doivent justifier, sur une période de trois ans, de leur obligation de DPC auprès du conseil de l’ordre dont ils dépendent. Ces formations font l’objet d’une prise en compte dans le plan de formation / DPC médical validé par la CME de l’établissement. Une fois ces actions de DPC validées, il faudra les saisir sur le serveur ad hoc ANDPC, très peu pratique selon les (rares) utilisateurs, au contraire de celui des pharmaciens où l’obligation triennale de DPC peut être saisie en moins de 10 minutes.
En conclusion, plusieurs modes de financement de la formation médicale continue coexistent, que ce soit pour des actions étiquetées DPC ou non. A chacun de choisir le mode de financement et la voie correspondants à ses objectifs.

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Endoscopie

Une coloscopie pas compliquée qui se complique

2022

Valérie Rossi Carlos Teyssedou- CH du Haut Anjou
Chateau Gontier

Endoscopie –  2022-03-28 – CC –

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survenue d’une rupture de rate 24h après une coloscopie sans difficultés

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Hepatologie

Hépatite B Delta : Evaluation des connaissances et des pratiques des Hépato-gastroentérologues exerçant en milieu non universitaire

2022

JF.D Cadranel (1), H.T. Zougmore (1), JR. Ngele Efole (1), B. Hanslik (2), X. Causse (3), H.Hagege (4), M. Schnee (5), C. Mokhtari (1), D. Ouzan (6), T. Fontanges (7), T. Thevenot (8), T. Delacour (1), M. Medmoun (1), R. Smadhi (1), G. Fantognon (1), AJ. Rémy, G. Macaigne, P. Halfon (9), D. Roulot (10), V. Loustaud-Ratti (11), T. Lemagoarou (12).
Sservice d’Hépatogastroentérologie de : (1) Creil, (2) Cabinet de gastroentérologie Montpellier, (3) Orléans, (4) CHI Créteil, (5) La Roche sur Yon, (6) St Laurent du Var, (7) Bourgoin Jallieu, (8) Besançon, (9), Alphabio Marseille (10), Bobigny, (11) Limoges, (12) DIM Creil.
ANGH, CREGG

Hépatologie –  2022-04-05 – CO –

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Introduction : L’hépatite B-Delta (BD) est peu fréquente ou sous-estimée en France. Elle est probablement peu prise en charge dans les centres hospitaliers généraux comme en atteste la publication récente de l’étude Deltavir (R. Roulot et al, J Hepatol 2020). Ainsi, on ne dispose pas de données émanant des hépatogastroentérologues (HG) exerçant en centre hospitalier non universitaire et/ou exerçant en milieu libéral sur les modalités diagnostiques et la prise en charge thérapeutique de l’hépatite BD en France. Le but de cette étude menée sous l’égide de l’ANGH et du CREGG était d’évaluer les connaissances et les pratiques concernant le diagnostic et le traitement de l’hépatite BD chez les HG exerçant en milieu non universitaire.

Patients et méthodes : Un questionnaire Google form, évalué avec l’aide de deux experts internationaux sur l’hépatite BD (D. Roulot et V. Loustaud-Ratti) a été envoyé aux HG (H : hépatologues, G : gastroentérologues) non universitaires ou libéraux séniors (S) ou juniors (J) de début mai à fin septembre 2021 avec multiples relances par voie de mail et/ou de courriers personnalisés. Etaient évalués : l’âge, le genre, l’expérience de l’opérateur, le type d’activité (hospitalière, libéral ou mixte), la spécialité prédominante (Hépatologie ou Gastroentérologie), les modalités du dépistage de l’hépatite BD en fonction du statut antigène HBs, l’utilisation des marqueurs virologiques, l’évaluation de la fibrose hépatique, les indications et les modalités du traitement (Interféron Pégylé, Bulevirtide ou association), les critères d’évaluation du traitement, biochimique, réponse virologique (RV) et RV prolongée (RVP), l’évaluation de la fibrose après traitement et les modalités du dépistage du carcinome hépato-cellulaire étaient également évaluées. Les comparaisons entre groupes ont été testées par test T de Welsh et par le test du Qui2 au seuil de sécurité de 5 %.

Résultats : 130 HG (H 58,1 %) d’âge 45 ans (13,4), 42 % de femmes ayant une activité hospitalière pure (76 %), libérale (13 %) ou mixte (11 %), gastroentérologues (25 %), hépatologues (22 %), ont répondu à cette enquête. La majorité des répondants (R) (94 %) ne participaient ni à l’observatoire national et à des protocoles thérapeutiques. Seuls 8 hépatologues participaient : hépatologues versus gastroentérologues (P = 0,01). Le nombre moyen de patients suivis était de 2 (minimum 0, maximum 30), 7 en moyenne pour les hépatologues, 1 en moyenne pour les gastroentérologues (P = 0,002). La recherche d’une infection delta chez tous les patients antigènes HBs était réalisée par 89 % des répondants (78 % des juniors et 84 % des séniors, P = 0,009). La recherche de l’infection BD chez les patients antigènes HBe positifs était au total de 78 % (72 % versus 91 %, P = 0,016), chez tout patient porteur d’un antigène HBs avec anti HBe (J 67 %, S 92 %, P = 0,002), chez tout patient infecté par le VIH (J 84 %, S 95 %, P = 0,064).
En cas d’hépatite aiguë antigène positif : J 72 % et S 80 % recherchaient une infection BD (NS). La recherche de l’ARN du virus Delta pour affirmer la réplication virale était utilisée par 96 % des répondants. Concernant l’évaluation de la fibrose, le Fibrotest® n’était jamais utilisé par 47 % des R, le Fibromètre® jamais par 55 % des R, le FIB-4 et l’APRI n’étaient jamais utilisés, le delta fibrosis score adapté à l’hépatite Delta était utilisé par 13 % des répondants.
L’évaluation de la fibrose se faisait essentiellement par Fibroscan® dans 77 % des cas et la ponction biopsie du foie dans 81 % des cas.
Un traitement était proposé chez les patients > F2 dans 49 % des cas quel que soit le niveau de transaminases et chez tous les patients par 39 % des répondants. Les répondants proposaient un traitement par Interféron pégylé dans 48 % des cas, Bulevirtide dans 43 % des cas.
La moitié des répondants référaient leurs patients à un autre collègue de CHG ou de CHU, principalement les G (90 %), contre seulement 19 % des H (p< 0,001). Parmi les critères d’efficacité du traitement, une diminution ou normalisation des transaminases était retenue par 84 % des répondants. 60 % des répondants définissaient la RV par une annulation ou une diminution de 2 log de la réplication virale et une RVP par une disparition de l’ARN après 12 mois (45 %) ou 24 mois (17 %) avec activité des transaminases normales. 80 % des répondants évaluaient la diminution de la fibrose après traitement. 98 % des répondants dépistaient le CHC en cas de cirrhose, 96 % en cas de F3 et 58 % en cas de F2, sans différence entre H et G. Discussion : Le nombre de répondants à cette enquête est faible malgré le nombre de relances, témoignant de la rareté de la maladie ou de sa méconnaissance en milieu non universitaire, les G réfèrent souvent leurs pts à un autre collègue, la recherche de l’infection BD n’est pas systématiquement réalisée, l’élastométrie et la biopsie hépatique sont les plus souvent utilisées pour évaluer la fibrose. Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent un certain degré de méconnaissance de l’hépatite BD par les HG non universitaires ; les modalités du diagnostic et la nécessité du dépistage systématique d’une infection BD chez tout les patients antigène HBs doivent être rappelées par les sociétés savantes. Dans les suites de ce travail, nous avons initié un travail entre les services d’hépatogastroentérologie du CHU d’Amiens et du GHPSO de Creil – Senlis, et les unités de virologie de ces deux centres avec dépistage systématique de la sérologie delta chez tout patient antigène HBs positif couplé à un bilan hépatique et à l’évaluation du score FIB-4 que nous espérons pouvoir vous présenter l’an prochain aux JFHOD et à l’ANGH. Remerciements : Madame Christelle LEGRAND et tous les participants à cette étude et tous les participants à cette étude qui seront listés sur une diapositive en cas d’acceptation du résumé à l’ANGH