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Endoscopie

CIRCULAIRE « PRIONS » DU 14 MARS 2001, DEUX ANS APRES: MODALITES PRATIQUES D’APPLICATION DANS UNE UNITE D’ENDOSCOPIES DIGESTIVES D’UN CENTRE HOSPITALIER GENERAL

2003

A. Fleury1, P. Martres2, F. Lémann2, P. Hervio1, G. Laurens3, O. Danne1
Service d’Hépato-Gastro-Entérologie1, Laboratoire de Bactériologie-Virologie-Hygiène2, Service de Pharmacie3, Hôpital René Dubos, Pontoise

Endoscopie –  2003-09-08 – CO –

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Objectifs : La circulaire DGS/DH N° 138 du 14 mars 2001 relative à la prévention du risque de transmission d’agents transmissibles non conventionnels (ATNC) prend en compte le risque iatrogène lié au nouveau variant de la Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) et préconise entre autres l’utilisation de l’acide peracétique pour la désinfection des endoscopes. Nous avons évalué le surcoût généré par ces nouvelles recommandations puis avons mis en oeuvre uniquement les mesures financées.

Matériel et méthodes : Après avoir défini avec le CLIN les actes à risque de transmission des ATNC, nous avons évalué les conséquences financières de la nouvelle circulaire en terme d’usure et de temps d’immobilisation des endoscopes, de consommation de détergent et désinfectant à base d’acide peracétique, d’acquisition de matériel à usage unique. Avec l’appui du CLIN, un financement à la hauteur du coût des mesures évaluées a été demandé à la Direction de l’Hôpital. Seules les mesures financées ont été mises en place.

Résultats : Dans l’Unité d’Endoscopies Digestives du Centre Hospitalier de Pontoise (600 lits), le coût de la mise en place des nouvelles recommandations de la circulaire 138 a été évalué à 100 000 euros par an au titre de dépenses d’exploitation (achat d’équipement à usage unique principalement), et à 80 000 euros au titre de dépenses d’investissement (endoscopes, laveurs-désinfecteurs d’endoscopes).
Le questionnaire de repérage des patients suspects, atteints ou présentant des facteurs de risque de MCJ a été actualisé en juin 2001 et est systématiquement inclus dans le dossier médical. Il doit être rempli pour tout patient admis.
Tous les actes endoscopiques digestifs (3000 par an), quelles que soient les caractéristiques du patient, ont été considérés comme des actes à risque de transmission des ATNC car toute effraction, même minime, d’un tissu à risque, ne peut être exclue lors de l’endoscopie. En conséquence, un double nettoyage systématique de tous les endoscopes a été mis en place grâce à l’acquisition d’un deuxième laveur-désinfecteur répondant aux recommandations de la circulaire, à la mise aux normes du laveur-désinfecteur déjà en service et au réajustement du parc d’endoscopes (OLYMPUS®) composé actuellement de six vidéocoloscopes, huit vidéogastroscopes, deux vidéoduodénoscopes et de deux endoscopes optiques (nasogastroscope et fibroscope pédiatrique). La procédure de désinfection manuelle est réalisée pour les patients présentant des facteurs de risque de MCJ et pour la désinfection initiale des endoscopes lorsqu’ils ont été stockés plus de douze heures.
Le désinfectant à base de glutaraldéhyde a été remplacé par un désinfectant à base d’acide peracétique, l’ANIOXYDE® pour la désinfection manuelle et l’APERLAN® pour la désinfection machine. Après 2 ans d’utilisation de l’acide peracétique de Juin 2001 à Mai 2003, 1795 coloscopies, 3719 gastroscopies et 76 duodénoscopies ont été réalisées et aucune détérioration inhabituelle de tous les endoscopes notamment de leurs gaines n’a été constatée. Cependant 60% du parc a été acquis de façon contemporaine ou postérieure au passage à l’acide peracétique.
Actuellement, l’ensemble du matériel d’endoscopie ancillaire à usage unique n’est pas financé. Le matériel réutilisable stérilisable en endoscopie reste donc majoritaire.

Conclusion : La plupart des recommandations de la circulaire « prions » est appliquée dans l’Unité d’Endoscopies Digestives de l’hôpital de Pontoise grâce à un financement spécifique. L’utilisation pendant 2 ans d’acide peracétique n’a entraîné aucun dommage important ni inhabituel vis à vis d’un parc d’endoscopes OLYMPUSâ majoritairement récent. D’autres études sont nécessaires pour valider la compatibilité entre l’acide peracétique et les endoscopes en attendant des données plus précises de la part des fabricants d’endoscopes et de désinfectants.

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Hepatologie

COMMENT AMELIORER LE DEPISTAGE DE L’HEMOCHROMATOSE ? RESULTATS D’UNE ETUDE EN MEDECINE GENERALE.

2003

Sébastien Carpentier (1), Marie Claude Konan (1), Bérangère Marks-Brunel (1), Claudine Gamblin (1), Philippe Gower (1), Dominique Hanon (1), Stéphanie Poulain (2), Arnaud Boruchowicz (1).
(1) Service des Maladies de l’Appareil Digestif et de la Nutrition, (2) Laboratoire de biologie, Centre Hospitalier de Valenciennes, avenue Désandrouin 59350, Valenciennes.

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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L’hémochromatose est la maladie génétique la plus fréquente de l’adulte caucasien. Son diagnostic précoce permet par un traitement simple (saignées) d’éviter des complications graves. Les résultats de l’enquête de l’ANGH publiés en 2002 ont mis en évidence que seulement 24% des gastroentérologues interrogés avaient participé à un enseignement post-universitaire sur l’hémochromatose auprès des médecins généralistes (1). L’association de malades demande au corps médical de promouvoir la connaissance de la maladie et de favoriser la mise en place d’un dépistage de masse
Buts de l’étude : Evaluer 1) la connaissance de la maladie dans un groupe de médecins généralistes (MG), 2) l’impact d’une information sur le dépistage de la maladie.
Méthodes : 41/41 MG de Valenciennes (42343 habitants) ont accepter de participer à l’étude. Ils ont été interrogés à leur cabinet, en utilisant un questionnaire, en avril 2002 puis tous revus à leur cabinet en février 2003 pour évaluer leur pratique vis à vis du dépistage. .
Résultats : En avril 2002, 28/41 MG ne suivaient pas de patient pour hémochromatose. 13 MG suivaient un total de 13 patients (incidence « estimée » de 0,28/1000 pour une incidence attendue de 2 à 6/1000). Les signes cliniques évocateurs pour les MG étaient : hyperpigmentation cutanée (n=24), hépatomégalie (n=16), asthénie (n=16), douleurs abdominales (n=10), arthralgies (n=5). 2 MG avaient connaissance du risque de cardiopathie. 12 praticiens n’ont cité qu’un seul signe clinique. 4 praticiens n’avaient pas d’idée sur la clinique. La réalisation d’un coefficient de saturation de la sidérophylline était demandée par 24 MG. 7 MG ne demandaient pas de bilan du fer. 7 MG avaient connaissance du test génétique et 9 demandaient une biopsie hépatique. 24 MG envisageaient une échographie hépatique. 28 MG conseillaient un dépistage familial. En fin d’entretien, une information était rappelée au MG sur les tableaux cliniques évocateurs (diabète, arthralgies, anomalies hépatiques, asthénie, cardiopathie dilatée, impuissance et aménorrhée). En février 2003 : En 9 mois, 18 praticiens avaient recherché une hémochromatose, 18 ne l’avaient pas fait et 5 y on pensé sans la rechercher. 7 diagnostics confirmés ont été fait par 5 MG. Aucun de ces praticiens n’avait fait de diagnostic d’hémochromatose au cours des 5 années précédentes. Les circonstances diagnostiques étaient les suivantes : bilans systématiques (n=2), cytolyse hépatique (n=2), dépistage familial (n=1), asthénie (n=1), diabète (n=1).
Conclusion : 1) La maladie est peu connue des MG et le nombre de patients suivis inférieur à celui attendu, 2) L’information des MG sur l’hémochromatose pourrait permettre d’améliorer la qualité du dépistage.

(1) Barbare JC, Nouel O et ANGH, Gastroenterol Clin Biol 2002; 26 : 636-7.

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Hepatologie

HEPATITE AIGUE C APRES PIERCING : UN MODE EXCEPTIONNEL DE CONTAMINATION ?

2003

Denis GRASSET, Corinne BORDERES, Miguel CARREIRO, Florian BUSATO, Jean-Louis PAYEN, Christian SEIGNEURIC. Service de Médecine Interne – Centre Hospitalier Général, 100 Rond Point Léon Cladel – BP 765 – 82013 MONTAUBAN Cédex.

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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Les modes de contamination du virus de l’hepatite C (VHC) restent inconnus dans environ 30 % des cas; ce sont dans ces situations que d’autres types de transmission en particulier nosocomiales ou per-cutanées ont été évoquées ,principalement dans des enquêtes épidémiologiques.

Nous rapportons l’observation d’une femme de 69 ans, sans antécédent notable chez laquelle avait été réalisée une sérologie de l’hépatite C lors d’un bilan systématique en 1996. En janvier 2000, elle présentait un tableau associant un sub-ictère,des urines foncées et des céphalées .Les tests biologiques retrouvait une cytolyse et une choléstase (ALAT à 42 N, ASAT à 20 N, phosphatases alcalines à 3 N ; gamma GT à 20 N ; bilirubine à 80 µmol/l). Le bilan étiologique complet d’hépatopathie était négatif excepté l’hépatite C pour laquelle la sérologie était positive ; la PCR qualitative positive et le génotype 2. Le diagnostic d’hépatite aiguë C était retenu et la patiente était traitée par INTERFERON ALFA 2 B sous-cutanée 3 millions d’unités 3 fois par semaine pendant 3 mois avec une négativation de la PCR,dès le premier mois et des tests biologiques se normalisant en 2 mois. La PCR (amplicor Roche )restait negative 6 mois après l’arrêt du traitement .Cependant ,18 mois plus tard ,il apparaissait de nouveau une discrète augmentation des ALAT à 1,3 fois la normale et une PCR qualitative positive ,conduisant à la réalisation d’une ponction biopsie hépatique retrouvant des lésions classées A2 FO dans le score METAVIR.
L’interrogatoire précis de cette patiente ne retrouvait aucun facteur favorisant connu d’hépatite C notamment pas d’entourage porteur d’hépatite C, pas de soin dentaire, d’acupuncture ou de geste invasif ou d’intervention récente. Par contre, elle avait fait un mois avant l’épisode d’hépatite aiguë un piercing dans les lobes des oreilles qui nous paraît être le mode de contamination de cette hépatite aigue.

Le piercing est une pratique de modification corporelle de plus en plus développé ces dernières années et concerne un public très varié .Les infections virales liées à ce geste sont rares, des observations d’hépatite B ont été décrits de façon exceptionnelle ,mais à ce jour aucun cas d’hépatite C. Seules les études épidémiologiques tendent à montrer un sur-risque lié au piercing et cela de façon inconstant. Par ailleurs ,le traitement chez notre patiente était probablement insuffisant et la rechute tardive plus d’1 an après l’arret de celui ci est à noter.

En conclusion, la pratique étendue du piercing par des professionnels de plus en plus nombreux doit inciter à une campagne nationale d’information des usagers et veiller à l’amélioration des pratiques professionnelles de piercing même banales dans le lobe de l’oreille, pouvant être un des modes de transmission des hépatites sans cause reconnue et doit être recherchée en cas d’hépatite aiguë C comme dans notre observation.

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Hepatologie

TRAITEMENT DES ABCES HEPATIQUES A PYOGENES PAR ANTIBIOTHERAPIE SANS DRAINAGE : RESULTATS SUR UNE SERIE DE 31 MALADES

2003

H. HAGèGE, S. CAQUELIN, I. ROSA, P. CATTAN, S. RATEL-SABY, T. LONS, M. CHOUSTERMAN
Service d’Hépato-gastroentérologie- CHI de Créteil- 40, avenue de Verdun 94010 Créteil Cedex

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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Une antibiothérapie est systématiquement associée au drainage percutané ou chirurgical pour le traitement des abcès hépatiques à pyogènes (AHP). Des évolutions favorables sous antibiothérapie sans drainage ont été rapportées, mais l’efficacité de cette stratégie thérapeutique reste controversée. Le but de ce travail a été d’évaluer l’efficacité du traitement des AHP par antibiotiques, sans drainage en première intention, sur une large série de malades.
Malades et méthodes : Trente et un malades consécutifs (11 femmes et 20 hommes) d’âge moyen 65 ans (22 à 84 ans) hospitalisés pour un ou plusieurs AHP ont été traités en première intention par antibiothérapie sans drainage. Un drainage n’était effectué qu’en l’absence de réponse au traitement antibiotique. Le diagnostic d’AHP a été porté sur les anomalies cliniques et radiologiques, la mise en évidence éventuelle d’un germe, la négativité de la sérologie d’amibiase et l’évolution sous traitement. Il s’agissait d’un abcès unique dans 24 cas (77 %) dont le diamètre moyen était de 80 mm (50 à 140 mm). Dans les 7 autres cas (23 %), les abcès étaient multiples. Un germe a été isolé dans 20 cas (65%): par ponction d’abcès dans 13 cas, par hémocultures dans 12 cas et par les 2 dans 6 cas. Il s’agissait d’une infection pluri-microbienne dans 4 cas. La porte d’entrée des AHP a été mise en évidence dans 19 cas (61%). Il s’agissait dans 6 cas d’un abcès dentaire, dans 6 cas d’une pathologie biliaire, dans 5 cas d’une sigmoïdite diverticulaire, dans 1 cas d’une pyélonéphrite et dans 1 cas d’une infection pulmonaire.
Résultats : L’antibiothérapie était adaptée au(x) germe(s) isolé(s) ou à défaut avait un large spectre couvrant les anaérobies et les entérobactéries. La durée moyenne de traitement antibiotique a été de 40 jours (23 à 76 jours). L’évolution sous antibiothérapie sans drainage a été favorable dans 27 cas (87 %) sans qu’aucune récidive n’ait été observée durant le suivi. Chez 4 malades, la persistance de la fièvre et également de douleurs pour 2 d’entre-eux a nécessité un drainage. Ce drainage a été réalisé par voie chirurgicale dans 3 cas et par voie percutanée sous échographie dans 1 cas. Deux complications du traitement ont été observées : une mycose buccale et une allergie cutanée aux antibiotiques. L’évolution a été constamment favorable avec une mortalité nulle dans cette série.
Conclusions : Dans notre expérience et sur une large série de malades, le traitement des AHP par antibiothérapie exclusive, sans drainage en première intention, est efficace dans 87 % des cas. Cette attitude thérapeutique n’a pas entraîné de complications sévères et la mortalité a été nulle. Le drainage percutané ou chirurgical nous paraît ne devoir être recommandé que pour les formes résistantes au traitement antibiotique.

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Hepatologie

MALADIE STEATOSIQUE NON ALCOOLIQUE DU FOIE : QUI FAUT-IL BIOPSIER ?

2003

J. HENRION, A-S. LAMBERT, M-O. PENY, S. DE MAEGHT, P. DELTENRE, J-M. MAISIN, J-M. GHILAIN, M. SCHAPIRA

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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BUT DE L’ETUDE : la maladie stéatosique non alcoolique du foie recouvre deux lésions de pronostic tout à fait différent : la stéatose simple qui n’a pas de potentiel évolutif vers la fibrose et la stéato-hépatite non alcoolique (SHNA) qui a un risque de progression vers la cirrhose de l’ordre de 20 % en 10 ans (1, 2). Le diagnostic différentiel entre ces deux entités n’est pas possible sur la base de paramètres cliniques et biologiques et donc, une biopsie hépatique est nécessaire pour confirmer l’existence d’une SHNA. Il existe néanmoins des facteurs prédictifs de fibrose en cas de NASH comme le degré d’augmentation des ALAT, l’âge, le BMI, l’hyperglycémie, l’hypertriglycéridémie et le degré de résistance à l’insuline. A partir de deux études (3, 4) ayant étudié les facteurs prédictifs de fibrose en cas de SHNA, nous avons défini des critères à partir desquels nous proposons la ponction biopsie hépatique chez les malades atteints de maladie stéatosique non alcoolique du foie. Ces critères sont une augmentation des ALAT d’au moins 2 fois la valeur supérieure de la normale dans les 6 mois précédents accompagnée d’au moins 2 des 4 paramètres suivants : âge > 45 ans, BMI > 30 kg/m², glycémie à jeun ³ 110 mg/dl (ou diabète traité), triglycéridémie à jeun ³ 150 mg/dl (ou hypertriglycéridémie traitée). Le but de cette étude a été de valider prospectivement ces critères de biopsie.
MALADES ET METHODES : du 01/09/2001 au 01/12/2002, les malades vus à la consultation d’hépatologie et nouvellement diagnostiqués comme porteurs d’une maladie stéatosique non alcoolique du foie ont été prospectivement colligés. Le diagnostic de maladie stéatosique non alcoolique du foie reposait sur 4 critères : au moins un facteur de risque tel que surcharge pondérale ou obésité, diabète ou hypertriglycéridémie, des ALAT élevées, un aspect hyperéchogène du foie à l’échotomographie et l’exclusion d’une autre cause de maladie hépatique. Les malades n’ont pas été inclus si la consommation quotidienne d’alcool dépassait 20 g pour les femmes et 30 g pour les hommes. La biopsie hépatique était proposée lorsque les critères définis plus haut étaient présents. Le score de fibrose a été apprécié suivant la classification de Madame Elisabeth BRUNT (5), un score S1 correspondant à une fibrose périsinusoïdale, un score S2 à une fibrose portale avec peu de septa, un score S3 à une fibrose disséquante et un score S4 à la cirrhose. La résistance à l’insuline a été calculée par le test HOMA IR suivant la formule proposée par Matthews et al (6) : insuline mU/ml x glycémie mmol/L / 22.5.
RESULTATS : 52 maladies furent recrutés, 36 hommes et 16 femmes d’âge moyen de 48.7 ans (extrême 16-77). Le BMI moyen était de 31.2 kg/m² (extrême 24-44). Vingt et un malades (40 %) avaient soit une intolérance aux hydrates de carbone, soit un diabète. Chez 9 d’entre eux, le déséquilibre glycémique était inconnu. Quarante-cinq malades (86.5 %) avaient une hypertriglycéridémie, ignorée chez 19 d’entre eux. Une hypertension artérielle connue et traitée était retrouvée chez 18 malades (34.5 %). Le motif de la consultation était une augmentation des transaminases chez 48 malades et une hyperferritinémie chez 4 malades.
En concordance avec les critères définis plus haut, la biopsie hépatique a été proposée à 30 malades et réalisée chez 24 d’entre eux. Les scores de fibrose et les données pertinentes en relation avec ces scores de fibrose sont rapportés dans le tableau.

BIOPSIE HEPATIQUE : 24 malades

S0 – S1

S2 – S4

N = 9
p
N = 15
Genre M/F
Age
BMI
Hyperglycémie
Hypertrigly.
Hypert. artérielle
Insuline (µu/ml)
HOMA IR
6/3
45
32.6
3 (33 %)
9 (100 %)
3 (33 %)
16
4.4

< 0.01
< 0.01
11/4
51.5
32.9
8/15 (53 %)
15 (100 %)
4 (26 %)
32.3
9.3

CONCLUSIONS : à la consultation d’hépatologie de notre hôpital, les malades vus pour une maladie stéatosique non alcoolique du foie sont essentiellement des hommes d’âge moyen ayant une obésité modérée et une hypertriglycéridémie. Les critères de biopsie proposés semblent validés puisque 15/24 biopsies hépatiques (62.5 %) montraient une fibrose substantielle de score au moins S2. Parmi les facteurs prédictifs de fibrose en cas de maladie stéatosique non alcoolique du foie, l’insulinémie à jeun et le test HOMA IR semblent être prometteurs.

REFERENCES : 1/ MATTEONI et al. Gastroenterology 1999 ; 116 : 1413-19 ; 2/ YOUNOSSI et al. Hepatology 2002 ; 35 : 746-752 ; 3/ ANGULO et al. Hepatology 1999 ; 30 : 1356-1362 ; 4/ RATZIU et al. Gastroenterology 2000 ; 118 : 1117-1123 ; 5/ BRUNT et al. Am J Gastroenterol 1999 ; 94 : 2467-2474 ; 6/ MATTHEWS et al. Diabetologia 1985 ; 28 : 412-419

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Hepatologie

Bilan de l’activité de l’Unité d’Alcoologie de liaison (UAL) du CH de St Brieuc en 2002 (2° année de fonctionnement)

2003

O.NOUEL, X.GUILLERY, C.CARFANTAN R.AUDREN ;UAL,H Y Le FOLL ,St BRIEUC

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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En juin 2000 ,l’Hôpital Y. Le FOLL a bénéficié d’un crédit de 850 000F pour ouvrir une UAL (1 PH,0,80 IDE ,0,50 secrétaire et 0,20AS) . Nous avons commencé à fonctionner en Unité de Liaison en mars 2001 ,après avoir passé convention avec le CHS de Plouguernevel et le CCAA de St BRIEUC ,réalisé une information sur l’unité auprès des équipes soignantes de l’hôpital et mis en place un protocole institutionnel du sevrage (protocole de CUSHMAN).
Le but de ce travail est de rapporter les résultats du fonctionnement et le bilan de l’année 2002 ,deux ans après sa création .
Durant cette année l’UAL a rencontré 532 nouveaux malades. Il s agissait de 374 H et de 158 F ,majoritairement dans la tranche d’âge entre 40 et 60 ans (61%).
La provenance des malades concerne principalement les services de médecine et de chirurgie (45%) , dont la gastro-enterologie .30% des malades provenaient de l’unité d’hépatologie .15% des malades étaient adressés par leur médecin généraliste . 10% consultaient d’eux mêmes ou à la demande de leur famille .
Il a été réalisé 1346 consultations(1/3 des consultations du service) .Il s’agissait de 918 consultations externes (consultations d’évaluation ou de suivi) et 428 consultations internes .409 patients ont participé aux groupes de paroles (4 séances/semaine) .207 malades ont assisté a l’information sur le métabolisme de l’alcool (information faite par les infirmières),226 à l’information réalisée par les médecins ,alcoologues et gastro-entérologues , sur les maladies causées par l’alcool ;cette information a été dispensée a partir d’un CD-ROM créé par l’UAL .
La grande majorité des malades avaient un tabagisme associé .36 malades avaient une hépatite C et 11 un VIH .
A un an de recul ,115 malades suivis dans l’unité ne consomment plus d’alcool (22% des malades dont le devenir est connu) .Sur les 287 patients qui consomment de l’alcool ,252 déclarent aller mieux !
Nous sommes sans nouvelles de 25% des malades ,mais l’unité étant une unité de liaison ,elle n’a pas vocation à suivre les patients .
CONCLUSIONS et PERSPECTIVES :ces résultats sont encourageants .Le fait que l’on constate de plus en plus de poly-consommations -alcool et tabac-et chez une population plus jeune –alcool ,tabac, cannabis et autres-indique que les unités d’alcoologie de liaison doivent s’orienter vers des unités d’addictologie .
Le recueil des données ,prospectif doit être amélioré .
Une comparaison des résultats avec ceux d’unités équivalentes serait utile .

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Hepatologie

Interventions Brèves en alcoologie: un outil pour nous ?

2003

Olivier Duhamel, Pascal Perney, Héléne Rigole (Béziers, Montpellier).

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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En dehors de l’alcoolodépendance, de l’absence de consommations alcoolisées et de l’usage à faible risque, on définit l’usage à risque et l’usage nocif selon qu’il y a ou non des signes cliniques. La caractéristique de ces deux groupes est de consommer plus d’alcool que les normes établies par l’OMS et de ce fait d’augmenter les risques et dommages induits par cette consommation excessive .La Société Française d’Alcoologie dans les RPC de 2002, propose le repérage des consommateurs excessifs et l’aide à la réduction de leur consommation alcoolisée, dans les normes OMS, par la généralisation de la pratique des interventions brèves. A l’inverse de l’alcoolodépendance l’objectif n’est pas ici l’abstinence complète.

Les interventions brèves sont un outil semi directif issu des entretiens motivationnels et des pratiques cognitivo-comportementales les IB durent schématiquement 15+/- 5mn et nécessitent en moyenne 2 à 4 séances.
Le principe est d’amener le patient à réduire sa consommation en lui fournissant une information, scientifique, claire sur les conséquences de son alcoolisation et en faisant en sorte que tout changement apporté est de la décision du patient (discipline heuristique). Le rôle du soignant est de fournir un menu d’options librement acceptées dans une relation soignant-soigné empathique.
Ceci nécessite d’utiliser des questions ouvertes style « que diriez- vous que? Que pensez vous que? » de ne pas émettre de jugement, éventuellement d’utiliser l’écoute réflective « si j’ai bien compris vous me dites que? » et l’écoute en écho en répétant les derniers mots du patient. Il est nécessaires de ne pas se mettre en opposition avec le consultant, la résistance conduit à l’échec au changement. Enfin l’entretien doit permettre de renforcer les motivations en résumant les décisions qui sont prises ou qui ont été prises.

Canevas d’une Intervention brève:

1- Accueil du patient
2- éventuel résumé la dernière consultation et ce qui a été fait
3- évaluation de la consommation alcoolisée et du niveau de motivation
4- restitution d’informations claires
5- élaboration d’un menu d’options
6- résumé de la séance et renforcement

Une formation de quelques heures environ est suffisante pour acquérir de bonnes notions de dépistage des consommateurs excessifs et de la pratique des interventions brèves. Dix minutes aujourd’hui suffiront-elles?

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Hepatologie

INFLUENCE DE L’USAGE ACTIF DE DROGUES SUR LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DE L’HEPATITE C : EXPERIENCE D’UN SERVICE D’HEPATOLOGIE PRENANT EN CHARGE LES ADDICTIONS

2003

André GLIBERT (1), Maxime COURNOT (2), Fabienne CASTEL (1), François DRUART(1), Kamran IMANI (1) , Valérie LAUWERS-CANCES (2) Thierry MORIN (1).
(1) Service d’hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier de tarbes
(2)Département d’épidémiologie, INSERM U558 Toulouse

Hépatologie –  2003-05-19 – CO –

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OBJECTIF : Les recommandations actuelles sur le traitement de l’hépatite C sont en faveur d’indications thérapeutiques larges chez les usagers de drogues. Cependant, les réticences à traiter les usagers de drogues par voie intraveineuse actifs (UDIVA) sont encore fréquentes. Le but de ce travail était de comparer d’une part les caractéristiques de l’infection par le VHC en fonction du mode de contamination et d’autre part, la compliance des UDIVA, dans la prise en charge de l’hépatite C et la réponse au traitement, à celle des sujets ne consommant pas ou plus de drogues.

METHODE : 435 patients séropositifs pour l’hépatite C ont été inclus de 1990 à 2000 et suivis rétrospectivement pendant une durée moyenne de 2,5 ans ( 1 an ), 116 d’entre eux (27 %) étaient UDIVA à l’inclusion. Des données démographiques, sociales, cliniques, biologiques et histologiques on été recueillies. Les différentes étapes de la prise en charge de l’hépatite C et les réponses au traitement éventuel ont été enregistrées et comparées parmi les UDIVA et les non-UDIVA.

RESULTATS : Les 255 patients contaminés par usage de drogues par voie intraveineuse en comparaison avec les 210 patients contaminés par une autre voie étaient, de manière significative, plus jeunes, plus souvent des hommes, présentaient une forte prévalence de difficultés sociales s’ils étaient UDIVA (75 % sans emploi fixe, 43 % sans logement fixe), étaient plus souvent porteurs de génotype 3, avaient un score moyen de fibrose (METAVIR) plus bas, un pourcentage identique d’élimination spontanée du VHC.
Nous n’avons pas montré de différence significative entre les UDIVA et les non-UDIVA dans les critères de compliance à la prise en charge : recherche de l’ARN viral (85 % versus 67 %), réalisation d’une biopsie hépatique lorsqu’elle était indiquée (82 % versus 87%), mise en route du traitement (33,6 % versus 43,2 %), taux de perdus de vue durant le traitement (14 % versus 10 % ).
Le taux de Réponse Virale Soutenue (RVS) des UDIVA n’était pas significativement différent de celui des non- UDIVA (29 % dans les 2 groupes). En analyse multivariée, les facteurs indépendants associés à une RVS étaient le sexe féminin (OR = 5,6), le génotype 3 (OR = 29,7) une charge virale < 2 x 10 puissance 6 copies/ml par méthode bDNA (OR = 33,3 ), un degré de fibrose bas (OR = 1,4) un taux de transaminases supérieur à 2 N (OR = 12,7), un traitement par bithérapie (OR = 10).

CONCLUSION :
Dans cette étude, l’usage actif de drogues par voie intraveineuse ne constitue pas un obstacle à une prise en charge de l’hépatite C et à une réponse optimale au traitement. Pour cela, il est nécessaire qu’une équipe pluri-disciplinaire propose une offre de soins adaptée à chaque patient, concernant simultanément les addictions et l’infection par le virus de l’hépatite C.

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Gastroenterologie

UTILISATION DE L’INFLIXIMAB DANS LA MALADIE DE CROHN: éTUDE MULTICENTRIQUE ANGH

2003

S. RATEL SABY, H. HAGEGE, T. PAUPARD, P. COUTAREL, B. DENIS, JL GERBAL, S. NAHON, O. NOUEL, A. PARIENTE, M. CHOUSTERMAN et LE GROUPE INFLIXIMAB DE L’ANGH

Gastroentérologie –  2000-03-09 – CO –

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L’Infliximab est un traitement efficace pour certaines formes de maladie de Crohn (MC), qui est disponible en France depuis 1999. Ce médicament onéreux, de manipulation délicate, n’était utilisé initialement que dans les centres spécialisés, mais il est actuellement prescrit plus largement. Nous rapportons l’expérience de l’utilisation de l’Infliximab chez 46 malades suivis dans 12 services de gastro-entérologie d’hôpital général, membres de l’ANGH.
Malades et méthodes : Quarante-six malades suivis pour MC ont été traités par Infliximab. Il s’agissait de 29 femmes et 17 hommes d’âge moyen 35 ans (19-64). La maladie évoluait depuis 77 mois en moyenne (2-300). L’indication au traitement était une corticorésistance dans 25 cas, une corticodépendance avec intolérance aux corticoïdes dans 7 cas et une forme fistulisante de la maladie dans 14 cas. Des manifestations extra-digestives de la maladie étaient présentes dans 9 cas (20%). Les malades ont reçu une à trois perfusions d’Infliximab. Ces perfusions étaient réalisées en hôpital de jour dans 34 cas (74%) et en hospitalisation conventionnelle dans les autres cas. Quarante malades (87%) avaient un traitement immunosuppresseur associé à l’Infliximab. Ont été étudiées: la tolérance au traitement et son efficacité en terme de rémission, de sevrage en corticoïdes et de prévention des rechutes.
Résultats : Le traitement par Infliximab a permis d’obtenir la rémission de la poussée de MC chez 39 malades (85%). Le sevrage en corticoïdes a été obtenu dans 26 cas (57%). Une rechute était constatée chez 20 malades (43%) avec un délai allant de 1 à 104 semaines après la dernière perfusion d’Infliximab. Sept de ces malades ont alors bénéficié d’un traitement d’entretien par Infliximab à raison d’une perfusion toutes les 8 semaines. La tolérance au traitement a été tout à fait satisfaisante; un seul cas d’hypersensibilité a été observé (choc anaphylactique). Aucune infection opportuniste n’est survenue durant le suivi. La qualité de vie des malades a été considérée comme améliorée dans 43 cas (93%). Des problème administratifs liés au coût du traitement ont été rencontrés dans 3 des 12 centres.
Conclusions: Ce travail montre que l’Infliximab est actuellement couramment utilisé dans les services de gastro-entérologie de l’ANGH et permet ainsi aux malades d’être traités à proximité de leur domicile. Ce traitement a été efficace et bien toléré dans 85% des cas, mais une rechute était observée dans 43% des cas, posant alors le problème d’un traitement d’entretien. Le coût élevé de ce traitement, qui mériterait d’être évalué plus précisément en fonction du nombre de jours d’hospitalisation et d’arrêts de travail, demeure encore un frein à une utilisation plus large, notamment dans les hôpitaux généraux.

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Endoscopie

BILAN DES PRATIQUES D’HYGIENE DANS UNE UNITE D’ENDOSCOPIE.

2003

J-L Payen (1,3), X Verdeil (2), J Bendayan (2), A Brasiles (2), M Buc (1), JP Vinel (1)
1 – Service d’hépato-gastro-entérologie CHU Purpan Toulouse,
2 – Unité d’hygiène CHU Purpan Toulouse,
3 – Service de Médecine Hôpital de Montauban (adresse actuelle).

Endoscopie –  2003-05-20 – CO –

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Le risque d’infections nosocomiales (IN) est devenu une préoccupation majeure dans les établissements de soins et notamment dans les unités d’endoscopie digestive.

L’objectif de notre étude était de s’assurer, par un audit « externe », que les pratiques d’hygiène des soignants lors des gestes techniques réalisés au sein d’une unité d’endoscopie digestive, réalisant environ 15 actes par jour, sont en conformité avec les bonnes pratiques prévues dans le cadre de la lutte contre les IN.

Méthodes : Pendant une période de 2 semaines (02/2003), 16 actes réalisés dans l’unité d’endoscopie du CHU de Toulouse-Purpan ont été observés à l’aide de grilles pré-testées, par 2 infirmières hygiénistes. Les références utilisées étaient les précautions standards (CTIN 1999), les notes du CLIN du CHU de Toulouse pour : le lavage des mains, les tenues, l’environnement du patient, celle relative aux dispositifs intra-vasculaires à émergence cutanée. 16 actes ont été observés soit 9 gastroscopies, 4 coloscopies, 1 gastro-coloscopie, 1 ponction biopsie hépatique trans-pariétale, 1 dilatation oesophagienne ; au cours de 13 anesthésies générales et 3 locales. Cela a donné lieu à 64 observations des personnels soignants soit 14 observations d’IDE, 17 d’AS et ASH, 7 d’IADE, 6 de médecins anesthésistes (MA) et 20 de médecins gastro-entérologues (MG), avec un maximum de 2 observations par personne.

Résultats :
Critères étudiés Respect de la procédure en %

Tenues 98
Chaussures spécifiques 66
Port de lunettes en cas de nécessité 2
Lavage des mains avant l’acte 53
AS-ASH, IDE, IADE, MA, MG (respectivement) 59,79,57,0,35
Lavage des mains après l’acte 51
Individualisation plateau anesthésie 100
Préparation de la salle pour l’acte 100
Sortie en cours d’acte
Ablation des protections (gants, tabliers…) 56
Lavages des mains/ablation gants 11
Certains dispositifs médicaux (pince à saturomètre, pinces à électrode) n’étaient pas systématiquement désinfectés.

Conclusions : 1) Cette démarche originale réalisée à la demande de l’unité d’endoscopie a été très bien vécue par le personnel. Elle a permis de mettre en évidence un bon respect global des pratiques d’hygiène, quelques points nécessitant toutefois des améliorations, principalement : l’hygiène des mains, le port de lunettes en cas de risque de projection de liquides biologiques, le respect des pratiques en cas de sortie inopinée de salle d’examen. 2) Des recommandations ont été émises au décours de cet audit pour mobiliser l’équipe afin de se rapprocher des pratiques idéales dans la prévention des IN. 3) Un audit est prévu dans un an pour analyser l’effet des recommandations proposées sur le comportement des soignants, et une enquête plus large sera proposée sous la responsabilité du CLIN sud-ouest.