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Un dépistage négatif ne prévient pas le risque de tuberculose chez les patients sous anti-TNF dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin: une étude descriptive du GETAID

2016

Yael Abitbol (1), David Laharie (2), Jacques Cosnes (3), Matthieu Allez (4), Stéphane Nancey (5), Aurélien Amiot (6), Alexandre Aubourg (7), Mathurin Fumery (8), Romain Altwegg (9), Pierre Michetti (10),
Elise Chanteloup (11), Philippe Seksik (3), Clotilde Baudry (4), Mathurin Flamant (12), Guillaume Bouguen (13), Carmen Stefanescu (14), Anne Bourrier (3), Gilles Bommelaer (15), Nina Dib (16), Marc
André Bigard (17), Stephanie Viennot (18), Xavier Hébuterne (19), Jean-Marc Gornet (4), Philippe Marteau (3), Yoram Bouhnik (14), Vered Abitbol (20), Stéphane Nahon (1),

Gastroentérologie –  2016-04-19 – CO –

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Objectif: décrire lescaractéristiquesdescas incidentsde tuberculose (TB) chez
les patients avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) sous
anti-TNF malgré un dépistage initial négatif de l’infection tuberculeuse latente et
identifier lesfacteursde risque.
Méthode: Etude rétrospective descriptive conduite danslescentresdu GETAID.
Touslespatientsavec une MICIayantdéveloppé une TBsousanti-TNF malgré
un dépistage initial négatif étaient inclus. Les données suivantes étaient
collectéesavecun questionnaire anonyme:caractéristiquesetévolution desMICI
et TB, modalités etrésultats du dépistage initial, modalités de reprise des anti-
TNF.
Résultats: Quarante-quatre patients MICI [23 hommes; médiane d’âge 37 ans] étaient inclus dans 20 centres français et suisse. Tous les patients avaient un
dépistage négatifpour la TBavantde débuter un anti-TNF:intradermoreaction à
la tuberculine IDR (n=25),quantiféron QTF (n=12) ou lesdeux(n=7).L’intervalle
médian entre le débutdesanti-TNF etle diagnosticde TBétaitde 14.5 mois(IQR
25-75: 4.9-43.3). Vingt-cinq patients (57%) avaient au moins une atteinte
pulmonaire. Quarante (91%) patients avaient au moins une atteinte extrapulmonaire.
Un patient décéda d’une péricardite tuberculeuse compliquée d’une
tamponade. L’exposition à Mycobacterium tuberculosis était considérée comme
possible dans16 cas(36%):7 professionsà risque(6 professionelsde santé) et9
voyages dans des pays d’endémie. Vingt-sept patients recommencèrent une
biothérapie [23 (52%) anti-TNF, 3 vedolizumab et 1 ustekinumab] après une
médiane de 11.2 mois (IQR 25-75: 4.4-15.2) après le diagnostic de TB sans
récidive.
Conclusion: Une TBpeutapparaître malgré un dépistage initial négatifchezles
patients MICI traités par anti-TNF. Les TB étaient surtout extra-pulmonaires et
disséminées.Une exposition tuberculeuse danslesprofessionsà risque et/ou lors
de voyagesen paysd’endémie pourraitconduire à répéter lestests de dépistage
de TB.La reprise desanti-TNF n’aentraîné aucunerécidive deTB.

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Prise en charge conjointe gastroentérologue/généraliste de l’infection à Helicobacter pylori au Centre Hospitalier d’Annecy à l’aide de la fiche de recommandations du GEFH (Groupe d’Etude Français des Helicobacter). Quel est le ressenti du médecin généraliste ?

2015

A. Moënne-Loccoz, A. Montchaud, A. Hosari, S. Pestour, B. Brusset, J. Pofelski, P. Oltean, M. Baconnier, E. Maillard, P. Capony, J. Jund, F. Heluwaert (1) – Service Hepato-gastro – Centre Hospitalier Annecy Genevois

Gastroentérologie –  2015-05-11 – CO –

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Introduction : La prise en charge de l’infection a H. pylori est de plus en plus assurée conjointement par le gastro-entérologue (HGE) et le médecin généraliste. Afin d’améliorer cette collaboration, le GEFH a élaboré une fiche de recommandation qui a reçu un très vif succès (17500 téléchargements/an), disponible sur le site helicobacter.fr.
Elle est largement utilisée dans notre centre hospitalier, et il nous a semblé important d’évaluer le ressenti de nos confrères généralistes sur ce mode de collaboration gastro-entérologue / généraliste qui est effectif depuis plus de 3 ans.
Matériels et Méthodes : Une enquête de pratique a été adressée via un questionnaire mail à 415
médecins généralistes de Haute Savoie entre juillet et Aout 2014. Le taux de réponses a été de 21% (n = 89). Le sexe ratio F/H était 1,5, d’un âge moyen de 38 ans, 90 % des répondants
ayant été confrontés à l’éradication d’H. pylori au cours de leur carrière. 41 médecins ne connaissaient pas la fiche (population 1) et 48 la connaissaient (population 2).
Résultats : 1. Perception du généraliste sur la fiche de recommandation du GEFH. Elle a une présentation claire et aérée pour 85% des répondants, est simple à comprendre pour 94%. Elle donne le sentiment de travailler selon les données de la science dans 87,3%. Les médecins la conserve en version papier (53%), ou sur support informatique (33%) et certains (10%) la consulte directement sur le site helicobacter.fr. Les médecins de la population 1 pensent qu’ils s’y référeront dans 89% des cas, ceux qui l’utilisent s’y reporte toujours
ou la plupart du temps dans 75% des cas, notamment pour la bonne prescription des traitements séquentiels ou de la quadrithérapie bismuthée. Ce chiffre plus bas étant en partie
expliqué par une meilleure connaissance de la prise en charge (PEC) de l’infection grâce à cette collaboration depuis plus de 3 ans.
2. Perception du généraliste sur l’implication du patient. La population 1 estime qu’avec ce type de collaboration le patient est impliqué dans sa PEC et qu’il serait plus observant
en revoyant son généraliste dans 48 et 54% des cas. Ces impressions dans la population 2 passent respectivement à 70% et 79%. Ce mode de collaboration spécialiste – généraliste
– patient permet probablement de sensibiliser le patient à sa prise en charge, 93% des médecins ayant le sentiment que le patient est content de revoir son généraliste.
3. Ressenti du généraliste utilisant cette fiche vis-à-vis de sa collaboration avec le gastro-entérologue. Le médecin généraliste n’a pas le sentiment que l’ HGE lui donne du travail
en plus (84%), ni qu’il se décharge de ses responsabilités (95,4%), ni qu’il le considère comme un incompétent (95,4%). Le partage des compétences HGE/généraliste est considéré comme facile à appliquer pour 97,7% d’entre eux et 93% souhaitent travailler selon ce protocole avec un sentiment d’être utile pour leurs patients (89% des cas) en étant au centre de la prise en charge (97%).
Conclusion : Apres avoir montré une amélioration de la prise en charge globale de l’infection H. pylori, l’utilisation de la fiche de recommandation du GEFH apparait comme un outil simple et optimal pour la collaboration HGE/généraliste. Plébiscitée par nos confrères généralistes, elle délivre des informations synthétiques et claires, améliorant leurs pratiques.
Véritable support d’une collaboration efficace pour traiter nos patients, sa diffusion et sa mise en application au sein de notre spécialité mérite d’être généralisée.

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Pylori hebdo

2015

Les médecins de 30 centres ANGH et A Courillon-Mallet, F.Heluwaert, B.Lesgourgues, C.Charpignon,B.Bour, S.Nahon,

Gastroentérologie –  2015-05-11 – CO –

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Une étude prospective de la prise en charge de l’infection à H.pylori a été menée en novembre 2014, pendant 3 semaines, dans 30 centres de l’ANGH.Un traitement d’éradication de première ligne a été prescrit dans 249 cas et de deuxième ou troisième ligne dans 33 cas.La sensibilité de la bactérie aux antibiotiques n’était connue que dans 5% des cas. Le traitement était indiqué du fait d’une maladie ulcéreuse active ou ancienne dans 21 % des cas , une dyspepsie dans 28% , une carence en fer inexpliquée dans 6% , un antécédent familial de cancer dans 5% et de la découverte de l’infection sur des biopsies systématiques dans 32% des cas. Les traitements prescrits étaient une quadrithérapie séquentielle de10 jours dans 52% des cas et une quadrithérapie bismuthée dans 45% des cas. Un contrôle d’éradication , a été prescrit dans 92 % des cas et il était prévu de revoir le patient dans le centre avec le résultat du test pour 49% d’entre eux. Pour les autres cas , un conseil de prise en charge en fonction du résultat du test était adressé au correspondant dans 43% des cas.
Il était aussi demandé aux centres de recenser exhaustivement les histologies gastriques reçues pendant une deuxième période de 3 semaines.Ainsi 533 biopsies gastriques H.pylori positives ont été analysées . Une métaplasie intestinale était signalée dans 71 cas (13%) touchant le fundus dans 23 cas. Une atrophie sévère était notée dans 14 cas (2.6%) avec seulement 2 cas d’atrophie fundique .Enfin une dysplasie était présente dans 9 cas. Parmi les endoscopiques participants,51% déclaraient faire des biopsies systématiques en l’absence de contrindication, 27 % au cours de plus de la moitié des endoscopies et 19% seulement en cas d’anomalie macroscopique. Les résultats des histologies H. pylori positives étaient adressées au correspondant (médecin généraliste ou autre médecin de l’hôpital) avec une recommandation de traitement dans 42% des cas , sans conseil thérapeutique dans 15 % des cas . Dans les autres cas ( 42%) il était prévu de revoir le patient dans le service.
En conclusion, la pratique de biopsies systématiques au cours des gastroscopies est majoritaire mais pas encore générale. C’est actuellement la principale circonstance de découverte de l’infection . Les lésions prénéoplasiques justifiant une surveillance endoscopique sont rares , leur fréquence est comparable aux études de cohorte occidentales. Les traitement prescrits dans les centres participants sont conformes aux recommandations actuelles mais le controle d’éradication est délégué dans la majorité des cas sans évaluation possible du résultat. Enfin, en cas d’histologie positive pour H. pylori le traitement est délégué au médecin généraliste ou à un autre service dans plus de la moitié des cas.

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Les entérites à Campylobacter : une maladie émergente ?

2015

Garrec Hélène(1), Macaigne Gilles(2), Courillon-Mallet Anne(3), Mahjoub Rahma(4)
Tsouria Ahmed(5) , Bonnet Joëlle(6), Zanditenas David(6), Ould-Ahmed Béchir(6), Blazquez Martine(6), Condat Bertrand(6)
(1)Laboratoire de l’hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, Services d’hépato-gastroentérologie de (2)Jossigny, (3)Villeneuve Saint-Georges et (6)Bry-sur-Marne, (4)laboratoire de microbiologie du Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve Saint-Georges. (5)Laboratoire de l’hôpital de Jossigny.

Gastroentérologie –  2015-05-13 – CO –

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De nombreux auteurs proposent un traitement par quinolones en attendant le résultat des coprocultures en cas de syndrome dysentérique aigu évocateur de colite bactérienne, dans le but de couvrir les infections à salmonelle. Cependant, dans de nombreux pays occidentaux l’incidence des entérites à Campylobacter et le taux de résistance des Campylobacter aux quinolones sont en fortes hausses. En France, il n’y a pas eu d’étude rapportée sur l’incidence des entérites à Campylobacter mais le nombre de syndrome de Guillain Barré post Campylobacter est en constante progression depuis 15 ans. Les entérites à Campylobacter sont ainsi devenu la première cause de forme grave de syndrome de Guillain Barré. Le but de notre étude est de vérifier, sur une population de patients vus à l’hôpital, donc atteints des formes potentiellement les plus sévères, si les entérites à Campylobacter deviennent fréquentes et si il faut modifier les recommandations d’antibiothérapie de première intention devant un syndrome dysentérique aigu évocateur de colite bactérienne.
A partir des logiciels des laboratoires de bactériologie de 3 hôpitaux de la région parisienne, nous avons extrait les résultats de toutes les coprocultures de 2010 à 2014. En cas de coproculture positive nous avons extrait, à partir du même logiciel, les informations suivantes : âge, sexe et service d’hébergement du patient, date de la coproculture, présence de leucocytes à l’examen direct, type de germe mis en évidence et antibiogramme.
En 2014, sur les 3 hôpitaux (population adulte et pédiatrique), les coprocultures ont poussé à Campylobacter dans 174 cas (63% des germes mis en évidence). Il s’agissait de Campylobacter jejuni dans 76% des cas et de Campylobacter coli dans 10% des cas. Les coprocultures ont poussé à Salmonelles dans 74 cas (27% des germes mis en évidence). Les Shigelles et les autres germes (E. Coli, Klebsiella oxytoca …) étaient beaucoup plus rares, représentant, au total, moins de 10% des coprocultures positives. Nous disposons à ce jour des résultats détaillés pour les patients adultes (plus de 15 ans) vus à l’hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne depuis 2010 (les résultats pour les 3 centres seront présentés au congrès) : entre 2010 et 2014, le nombre de Salmonelles et de Campylobacter est passé de 12 à 5 et de 13 à 32, respectivement (cf Tableau). Pour les Campylobacter : (1) les taux de résistance aux quinolones en 2010 et 2014 était de 69 et 63% et celui de résistance aux macrolides de 0 et 6%, respectivement ; (2) deux tiers ont été isolés pendant les 6 mois les plus chauds de l’année (mai à octobre) ; (3) la moitié ont été isolés chez des patients de moins de 30 ans et les trois-quarts avant 40 ans (4) il y avait une prédominance masculine (sex-ratio : 1.5/1).
Conclusion : l’infection à Campylobacter, qui atteint souvent des hommes jeunes pendant les mois chauds, est devenu, de très loin, la plus fréquemment impliquée en cas d’entérite bactérienne vue à l’hôpital et le taux de résistance du Campylobacter aux quinolones est très élevé. Ceci implique (1) de modifier le traitement de première intention devant un syndrome dysentérique aigu évocateur de colite bactérienne, en prescrivant des macrolides, notamment l’azythromycine, traitement de référence du Campylobacter, plutôt que des quinolones et/ou (2) de faire appel au test peu coûteux et fiable de la recherche rapide (résultat en 10 minutes) de Campylobacter sur les selles et (3) de lancer des campagnes d’hygiène alimentaire spécifiques au Campylobacter (bien nettoyer le plan de travail …). Ces mesures devraient permettre de diminuer la durée et l’intensité des symptômes en cas d’entérite bactérienne et, en théorie, de faire régresser le nombre de Guillain-Barré sévère en France.

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Distribution des lésions histologiques des colites microscopiques (CM) : plus de 9 CM sur 10 peuvent être diagnostiquées par une coloscopie gauche : résultats de la cohorte nationale ANGH (COLMI)

2015

G. Macaigne (1), C. Locher (2), J.-F. Boivin (1), B. Lesgourgues (3), M. Yver (2), L. Costes (4), I. Abd Alsamad (4), C. Charpignon (5), H. Guyot (5), J.-L. Payen (6), J.M. Ghilain (7), M.-O. Peny (7), V. Calès (8), S. de Montigny-Lenhardt (9), G. Bellaiche (10), P. Lahmek (11), E.-A. Pariente (8), S. Nahon (3). (1) Jossigny; (2) Meaux; (3) Montfermeil; (4) Créteil; (5) Villeneuve-Saint-Georges; (6) Montauban; (7) Jolimont, BELGIQUE; (8) Pau; (9) Aubagne; (10) Aulnay-sous- Bois; (11) Limeil Brévanne.

Gastroentérologie –  2015-04-16 – CO –

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Introduction
Les buts de ce travail étaient d’évaluer les caractéristiques et la topographie des lésions diagnostiques histologiques des CM, lymphocytaire (CL) et collagène (CC), à partir de la cohorte nationale COLMI (1) menée entre septembre 2010 et juin 2012 dans les centres ANGH.
Patients et Méthodes
Les malades de la cohorte COLMI ayant une CM ont été inclus. Chaque malade a eu une coloscopie avec biopsies iléales et coliques étagées en pots séparés (rectum, sigmoïde et colon gauche, colon transverse et droit). Le diagnostic de CL était défini par un taux de lymphocytes intra-épithéliaux supérieur ou égal à 20% et celui de CC par un épaississement collagène de la membrane basale épithéliale supérieur ou égal à 10mm. Le diagnostic était porté par l’anatomo-pathologiste de chaque centre sans relecture centralisée, le diagnostic de CM étant hautement reproductible avec une très variabilité intra et inter-observateur (2, 3).
Résultats
Parmi les 433 malades inclus, 129 avaient une CM (87 CL et 42 CC) : 99 malades (72 CL et 27 CC) ont eu des biopsies étagées dans chaque segment colique et ont été retenus pour l’analyse. L’épaississement médian de la membrane collagène augmentait significativement du rectum au colon droit, respectivement 14.5 microns +/- 15.8, 20 +/- 15.2, 20 +/- 11.8, 22.5 +/- 16.2. Le taux médian de LIE était significativement plus bas au niveau du rectum (22.5% +/- 21.5) et identique au niveau des colon gauches, transverse et droit, respectivement 30% +/- 22.2, 30% +/- 23.4, 30% +/- 22.3. La sensibilité diagnostique des biopsies était maximale au niveau du colon droit, respectivement 93% et 97% pour les CC et CL, et minimale au niveau du rectum, respectivement 77% et 74% pour les CC et CL. La réalisation de biopsies rectales et coliques gauches permettait de porter le diagnostic de CC et de CL dans 93% et 94% des cas. La réalisation de biopsies supplémentaires au delà de l’angle colique gauche permettait de diagnostiquer la totalité des CM En cas de CC, un épaississement collagène moins important de la membrane basale était significativement associé à la présence d’une maladie auto-immune (p = 0.02).
Aucune corrélation significative n’était notée entre l’intensité des lésions histologiques et la sévérité du tableau clinico-biologique. En cas de CL, un taux plus élevé de LIE était significativement associé à l’absence de douleur abdominale (p = 0.01) et à une durée moindre de la diarrhée (p = 0.001).
Conclusion
Dans ce travail, la sensibilité diagnostique des biopsies coliques est maximale au niveau du colon droit et minimale au niveau du rectum. La réalisation de biopsies rectales et coliques gauches au cours d’une coloscopie courte permet de diagnostiquer plus de 9 colites microscopiques sur 10.

Références
1- Macaigne G, Lahmek P, Locher C et al. Microscopic colitis or functional bowel disease with diarrhea : a French prospective multicenter study. Am Journal Gastroenterol 2014 Sep ; 109 (9) : 1461-70.
2- Pardi DS, Loftus AV, Smyrk TC et al. The epidemiology of microscopic colitis : a population-based study in Olmsted County, Minnesota. Gut 2007 ; 56 : 504-8.
3- Limsui D, Pardi DS, Smyrk TC et al. Observer variability in the histologic diagnosis of microscopic colitis. Inflamm Bowel Dis 2009 ; 15 : 35-8.

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Impact d’un retard diagnostique sur l’évolution de la maladie de Crohn : analyse d’une cohorte prospective de 497 patients

2015

Stéphane Nahon, Thierry Paupard, Pierre Lahmek, Bruno Lesgourgues, Stanislas Chaussade, Laurent Peyrin-Biroulet, Vered Abitbol.

Gastroentérologie –  2015-04-27 – CO –

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But
Déterminer si un retard au diagnostic est associé à une évolution péjorative de la maladie de Crohn (MC), comme cela a été suggéré dans une cohorte suisse (1).
Méthodes et patients
Les caractéristiques de la MC, les données socio-économiques et les traitements médicaux et chirurgicaux des patients suivis dans trois centres hospitaliers drainant des bassins de population différents sont collectées prospectivement dans une base de données informatisée (Focus_MICI®). Les dates du diagnostic et des premiers symptômes sont systématiquement saisies permettant de calculer le délai diagnostique. Un diagnostic tardif est défini par un délai au delà du 75ème percentile. Les patients ayant un diagnostic tardif ont été comparés aux patients ayant un diagnostic plus précoce (en analyse univariée et multivariée) pour les données suivantes : 1) le taux première chirurgie intestinale majeure (chirurgie proctologique exclue), 2) taux de traitement par immunosuppresseur (IMS) et 3) taux de traitement par anti-TNF. L’analyse de la durée entre le diagnostic et : 1) la première chirurgie, 2) le premier traitement anti-TNF et 3) le premier traitement IMS a été effectuée selon la méthode de Kaplan-Meier et la comparaison statistique des distributions de chaque groupe selon la méthode du Log-Rank.
Résultats
Les données de 497 patients (dont 53,6% de femmes) atteints de MC ont été analysées. L’âge médian au diagnostic était de 25,6 ans (IQR 25-75 : 19,4-35,2) Le délai médian du diagnostic était de 5 mois; un diagnostic précoce correspondait à un délai 13 mois (n=122). Le délai médian de suivi était de 9 ans (IQR 25-75 : 4-16,2 ans). 138 (28,3%) patients étaient fumeurs actifs et 109 (22,4%) l’avaient été. Les caractéristiques de la MC selon la classification de Montréal étaient : 196 (41,1%) localisation L1, 121 (25,4%) localisation L2 et 154 (32,3%) localisation L3 ; 272 (58,1%) phénotype B1, 143 (30,6%) phénotype B2 et 53 (11,3%) phénotype B3. 148 (29,8%) patients ont eu une chirurgie majeure. Concernant les traitements : 161 (37,1%) recevaient et 132 (30,4%) avaient reçu des thioguanines ; 28 (6,5%) recevaient et 50 (11,7%) avaient reçu du MTX ; 87 (20,2%) recevaient et 69 (16%) avaient reçu de l’infliximab ; 118 (27,3%) recevaient et 48 (11,1%) avaient reçu de l’adalimumab. Il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les patients ayant un diagnostic tardif comparativement à ceux ayant un diagnostic plus précoce pour les données suivantes : âge au diagnostic, le phénotype, les taux globaux : d’IMS (p=0,6) et d’anti-TNF (p=0,7). En revanche, le délai entre le diagnostic et la première chirurgie était statistiquement plus court chez les patients ayant un diagnostic plus tardif (p=0,05); il n’existait pas de différence pour le délai entre le diagnostic et l’initiation d’un traitement par IMS ou anti-TNF.
Conclusion
Dans cette large cohorte prospective et multicentrique de patients ayant une MC, les taux globaux de traitement par IMS et anti-TNF ne sont pas influencés par un retard diagnostique. En revanche, les patients diagnostiqués plus tardivement sont opérés plus précocement.
Schoeper A.M et al. Am J Gastroenterol 2013 ;108 :1744-53.

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Errance diagnostique (titre pouvant être modifié)

2015

V.ROSSI; M. BENHALIMA Centre Hospitalier du Haut Anjou Chateau-Gontier

Gastroentérologie –  2015-02-17 – CC –

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Power point à propos d’un cas clinique (cf pièce jointe)

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Une dysphagie psychiatrique..ou pas!

2015

Matthieu le Besco, Isabelle Rosa, Emma Ferrand, Anne Laure Audrain, Laurent Costes, Thierry Lons, Hervé Hagège

Gastroentérologie –  2015-04-29 – CC –

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Mme S., 84 ans, est hospitalisée dans un service de psychiatrie pour syndrome dépressif et anorexie. Elle a en effet perdu 20 kg en deux ans, soit un tiers de son poids. L’anorexie s’associe à une sensation intermittente de blocage alimentaire. Avant son hospitalisation en psychiatrie, la patiente avait été hospitalisée à 2 reprises dans un service d’hépatogastroentérologie sans qu’aucune étiologie somatique n’ait été retrouvée. La NFS, le ionogramme sanguin, la CRP, la TSH, les FAN et l’albuminémie étaient normales. Une endoscopie digestive haute avec biopsies de la muqueuse oesophagienne n’avait pas montré d’anomalies. Le TDM cervico-thoracique, l’examen ORL ainsi que la manométrie oesophagienne se sont avérés également normaux. Malgré la prise en charge psychiatrique, les symptômes digestifs de la patiente se sont aggravés depuis 2 mois avec une sensation de blocage cervical, une mastication prolongée, un bavage. On constatait également des régurgitations nasales. L’entourage rapporte des épisodes de pneumopathie d’inhalation. La patiente est alors transférée dans le service pour mise en place d’une assistance nutritionnelle. Avant cela, le diagnostic sera établi sur un transit oesophagien…
Quel diagnostic évoquez-vous ?

Réponse en images au congrès..

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Mélanome gastrique primitif compliqué secondairement d’une métastase grêlique hémorragique.

2015

Annie LIM(1), Mehdi KAASSIS(1), Julien BAUDON(1), Mustapha EL NASSER(2), Angélique MARCHAND(3), Marie-Christine ROUSSELET(4), Claude BIDABE (4)
1 : hépato gastroentérologie, 2 : chirurgie viscéale, 3 : dermatologie, Centre Hospitalier, Cholet
4 : anatomopathologie, laboratoire et CHU Angers

Gastroentérologie –  2015-04-29 – CC –

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Les mélanomes gastriques primitifs sont rares et de pronostic sévère. Le diagnostic histologique est complexe et souvent confondu avec d’autres pathologies tumorales, l’immunohistochimie permet de confirmer le diagnostic.

Nous reportons le cas d’un patient de 78 ans, sans antécédent particuliers, chez qui il a été découvert dans un contexte de bilan d’anémie ferriprive, une lésion fundique ulcérée de la grosse tubérosité dont l’analyse montrait un mélanome gastrique, confirmé à l’analyse histologique après gastrectomie partielle. L’examen dermatologique et opthalmologique était normal. Le bilan d’extension avec PET scan et TDM était négatif. Aucune lésion cutanée primitive n’a été retrouvée malgré un suivi dermatologique trimestriel.

Le patient a consulté 1 an après pour récidive d’anémie microcytaire. La fibroscopie et la coloscopie étaient normales. La vidéocapsule retrouvait une lésion ulcéro-bourgeonnante hémorragique jéjunale (cf séquence vidéo capsule). L’examen dermatologique était sans particularité. Le bilan d’extension était négatif avec TDM, le PET scan retrouvait la lésion grèlique sans autre localisation. La résection du grèle de 25 cm retrouvait sur la pièce opératoire une métastase grêlique d’un mélanome malin (photo per op). Une surveillance était décidée en RCP. Aucun primitif cutané n’a été retrouvé à ce jour.

Notre cas clinique est le celui d’un mélanome gastrique primitif avec métastase grêlique. Cette observation, rare, est l’occasion de discuter des localisations digestives des mélanomes, de discuter des enjeux diagnostics et de la physiopathologie controversée de ces rares cas de mélanomes gastriques.

pièces jointes :
Vidéo capsule du grèle
Photo per opératoire métastase du grèle.

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MICI_HEBDO: enquête sur les maladies inflammatoires de l’intestin dans les centres hospitaliers généraux de l’ANGH du 2 au 15 septembre 2013

2014

S. Nahon (1), P. Lahmek (2), T. Paupard (3), B. de Vroey (4), G. Macaigne (5), M. Boualit (6),
L. Costes (7), K. Elriz (8), A. Techy (9), J.-M. Maisin (4), B. Bour (10), B. Nalet (11),
J. Bonnet (12), B. Mesnard (13), A. Courillon-Mallet (14), O. Nouel (15), B. Coulibaly (16),
I. Dadamessi (17), B. Lesgourgues (1)
(1) Montfermeil; (2) Limeil-Brévannes; (3) Dunkerque; (4) Haine-Saint-Paul, BELGIQUE; (5)
Lagny-sur-Marne; (6) Valenciennes; (7) Créteil; (8) Corbeil-Essonnes; (9) Roubaix; (10) Le
Mans; (11) Montélimar; (12) Bry-sur-Marne; (13) Tourcoing; (14) Villeneuve-Saint-Georges;
(15) Saint-Brieuc; (16) Avignon; (17) Saint-Quentin.

Gastroentérologie –  2014-04-20 – CO –

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Introduction
Décrire les caractéristiques des patients atteints de maladie inflammatoire de l’intestin
(MICI) et l’évolution des pratiques dans les centres hospitaliers généraux.
Patients et Méthodes
Les médecins membres de l’ANGH ont été invités à répondre à une enquête en ligne
concernant leurs patients atteints de MICI du 2 au 15 septembre 2013. Les caractéristiques
démographiques et de la MICI (classification de Montréal), les complications et les
traitements (médicaux et chirurgicaux) ont été saisis à l’aide du logiciel LimeSurvey©. Le
recours aux immunosuppresseur et anti-TNF au cours des 5 premières années suivant le
diagnostic de la maladie de Crohn (MC) ont été comparés selon la méthode de Kaplan Meier
dans 4 groupes déterminés par la date du diagnostic de la MC (avant 1999, 2000-2003, 2004-
2008, 2009-2013).
Résultats
1083 malades ont été inclus par 57 centres (médiane 17 par centre ; IQR 25-75% : 6-28). Il
s’agissait de 739 (68,2%) MC et 344 (31,8%) rectocolite hémorragique (RCH) ; le diagnostic
était < 6 mois dans 8,7% des cas. Le mode de recrutement était : une consultation 49,6%,
une hospitalisation de jour 34,1%, une endoscopie 11,5%, et une hospitalisation
traditionnelle dans 6,7% des cas (dont 27,4% en urgence). Le sexe ratio (F/H) était de 1,38
au cours de la MC et de 0,87 au cours de la RCH. L'âge médian au diagnostic était de
27,5 ans (IQR : 20,5-39,8) et était significativement plus élevé chez les patients ayant une
RCH comparativement à ceux ayant une MC (33,1 vs 25,4 ans, p<0,0001). La consommation
de tabac était de 23% et était significativement plus élevée au cours de la MC 30% vs 7 %
au cours de la RCH (p<0,0001). La localisation de la MC était : iléale (L1) 31% ; colique (L2)
21,2% ; iléo-colique (L3) 44,5% et tube digestif supérieur (L4) dans 5,4% cas. Le phénotype
était de type inflammatoire (B1) 59,7% ; sténosant (B2) 26,9% et pénétrant (B3) 12,7% des
cas ; 26,1% avait une localisation anopé-rinéale. La topographie de la RCH était E3 (au delà
angle gauche) dans 43% des cas, E2 (en amont angle gauche) dans 38,9% des cas et E1
(rectite) dans 17,8% des cas. La maladie était en rémission dans 71,7% des cas, rémission
significati-vement associée à une meilleure qualité de vie (p<0,0001). Une complication
révolue était observée chez 37,8% des patients ayant une MC (occlusion n = 123, abcès ou
fistule digestive n = 71, péritonite n = 13, colite grave n = 10 et aucun cancer du côlon ou
du grêle). On notait 19 colites graves et 3 cancers du côlon parmi les 344 patients ayant une
RCH. Le taux de chirurgie globale était de 26,3% (36,5% MC vs 4% RCH) celui de chirurgie
précoce (< 3 mois) était de 9,8% pour les patients diagnostiqués avant 1999 ; 8% entre
1999-2003 ; 5,5% entre 2004-2008 et 7,7% après 2009. Les traitements en cours étaient
pour la MC : 5ASA 23,1%, corticoides 9,8%, thiopurines 32%, methotexate 4,6%, infliximab
42,1%, adalimumab 11,2% ; pour la RCH : 5-ASA 62,2%, corticoides 14%, thiopurines 27%,
MTX 1,2%, infliximab 29,7% et adalimumab 6,7%. Au cours des cinq premières années
suivant le diagnostic de la MC, la proportion de patients sous IMS et anti-TNF augmentait
significativement respectivement (<1999 18%, 2000-2003 52%, 2004-2008 66%, 2009-2013
75%, p < 0,0001) et (<1999 0%, 2000-2003 23%, 2004-2008 70%, 2009-2013 100%, p <
0,0001).
Conclusion
Pendant ces 2 semaines d'enquête, la prise en charge des MICI dans les CHG se fait
principalement en consultation et en hôpital de jour. La majorité des patients a une maladie
modérée à sévère et reçoit un traitement par anti-TNF α dans la moitié des cas. Le délai
d'initiation d'un traitement par IMS et anti-TNF α a diminué significativement avec le temps.