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Gastroenterologie

Une hémorragie digestive qui a du ressort !

2024

Manon Evain, Sandrine Barge, Mathias Vidon, Laurent Costes, Safa Hachicha, Isabelle Rosa
Centre hospitalier intercommunal de Créteil


Gastroentérologie – 06/05/2024 – Cas clinique

Il s’agit d’un patient de 66 ans hospitalisé en juin 2023 pour une hémorragie digestive sévère avec rectorragies abondantes, hémoglobine 5,8g/dl et instabilité hémodynamique nécessitant une prise en charge en réanimation avec support vasopresseurs et transfusion de 5 CGR.
Dans ses antécédents on retrouve une AOMI non sévère, une dyslipidémie et une hépatectomie droite élargie avec anastomose bilio-digestive sur une anse montée en Roux en Y en 2020 pour un cholangiocarcinome Bismuth IIIa, en cours de chimiothérapie par GEMZAR CISPLATINE et DURVALUMAB à ce moment-là pour une récidive loco régionale du hile hépatique.
L’EOGD réalisée en réanimation retrouve des VO de grade I, une gastropathie d’hypertension portale et une zone d’infiltration du génu supérius sur 3 cm. Il n’y a pas de trace de saignement actif.
La coloscopie retrouve 3 polypes d’allure festonnée infracentimétriques.
Il récidive de façon majeure à J3 et à J10 avec la nécessité de transfuser 8 CGR. Une nouvelle EOGD retrouve les mêmes VO de grade I, la gastropathie d’hypertension portale mais pas d’infiltration du genu supérius qui avait été imputée initialement au saignement. Une nouvelle coloscopie ne retrouve pas de lésion autre mais une grande quantité de sang rouge. Une VCE est réalisée ne retrouve aucune lésion du grêle mais une angiodysplasie caecale non imputable et des traces de sang rouge dans le colon droit.
Une nouvelle série endoscopique est réalisée à J20 devant une nouvelle récidive majeure de l’hémorragie et ne retrouve rien de nouveau.
Un angioTDM est de nouveau réalisé : quel est votre diagnostic ?

Réponse :
Scanner AP IV qui ne retrouve pas de saignement actif mais une augmentation significative de l’infiltration péri portale avec une sténose du tronc porte, des signes d’hypertension portale avec des voies de dérivation multiples et des métastases pulmonaires.
Cavernome veineux sur l’anse montée avec varices ectopiques de la paroi de l’anse montée.
Mise en place d’un stent du tronc porte permettant l’arrêt des saignements.

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Gastroenterologie

Impact de l’état nutritionnel sur la prise en charge chirurgicale des néoplasies digestives et ORL

2024

S Ben Jemmia(1), M Iboudo (2), C Amouroux (1), B Tissot (1), MC Ortiz (1), C Soriano (1), D Lippai (1), O Farah (1), AJ Remy(1),
F Khemissa Akouz (1).
(1) Centre hospitalier de Perpignan
(2) CHU Yalgado ouedraogo burkina Faso

(2)

Gastroentérologie – 08/05/2024 – Communication orale

Chez un patient devant bénéficier d’une intervention chirurgicale, la présence d’une dénutrition en préopératoire constitue un facteur de risque indépendant de complications postopératoires. La dénutrition augmente la morbidité (infections, retard de cicatrisation), la mortalité, la durée de séjour et les coûts et retentit sur la qualité de vie des patients. Il a été démontré que la prise en charge préopératoire de la dénutrition permettait de réduire le risque supplémentaire généré par celle-ci. Il faut probablement prendre en compte à la fois l’état nutritionnel, les différents facteurs de risque de dénutrition périopératoire et le risque lié à l’acte chirurgical. Une stratification du risque global est proposée par la conférence de consensus de 2010 :
Grade nutritionnel 1 (GN 1) Patient non dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité ET pas de facteur
de risque de dénutrition
Grade nutritionnel 2 (GN 2) : Patient non dénutri
ET présence d’au moins un facteur de risque de dénutrition
OU chirurgie avec un risque élevé de morbidité
Grade nutritionnel 3 (GN 3) Patient dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité
Grade nutritionnel 4 (GN 4) Patient dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité

Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, analytique, menée au centre hospitalier de Perpignan entre 01/2023 et 06/2023 colligeant les patients pris en charge par chirurgie carcinologique digestive ou ORL.
Nous avons utilisé les critères de dénutrition selon HAS avec un diagnostic posé si l’un de ces critères était retrouvé : perte de poids récente d’au moins 10%, IMC ≤ 18,5 ou un IMC < 21 chez le sujet de plus de 70 ans, ou albuminémie < à 30 g/L indépendamment de la CRP ; Le grade nutritionnel a été recherché dans le dossier sinon calculé à posteriori. Nous avons noté la prise en charge proposée aux patients : consultation diététique, prescription de CNO et ou de nutrition artificielle. Les complications post opératoires de type infectieuses ou défaut de cicatrisation ont été rapportées Résultats 100 dossiers de patients consécutifs ont été analysés. 9 ont été exclues pour pathologie non cancéreuse. Au final, nous avons inclus un total de 91 patients. Le sexe ratio était de 35 femmes /56 hommes. . Les principaux facteurs de risques de dénutrition étaient : un cancer évolutif concernant 100% de patients, un âge supérieur à 70 ans qui concernait 52 (57%) patients, une insuffisance d’organe chez 36% des patients et une polymédication retrouvée chez 27(30%) patients. La dénutrition a été diagnostiquée chez 55 patients (61%). Tous les patients dénutris étaient grade 4. Moins de la moitié seulement avaient eu un conseil diététique (21 patients soit 38%) 15 avaient soit des CNO (10 patients) soit une nutrition artificielle (5 patients ), entérale chez 4 patients et parentérale pour 1. Les autres patients avaient un grade nutritionnel 2. 27 complications (30%) ont été rapportées. Elles étaient de type défaut de cicatrisation (11 patients) ou infectieuses (10 patients) ou les 2 (6 patients). La majorité (80 %) des patients était classée grade 4 (1 grade non déterminé) . L’analyse des facteurs associés à la morbidité post-opératoire retrouve en analyse univariée que la survenue d’une infection post-opératoire est associée de manière significative à la dénutrition (p =0,021) et à un grade nutritionnel à 4 (p= 0,022). En analyse multivariée, la dénutrition semble être un facteur de risque indépendant de complications infectieuses post-opératoire (OR: 10,25 (2,07 ; 50,71), p =0,0043.) En ce qui concerne le défaut de cicatrisation, les facteurs qui y étaient significativement associés en analyse univariée étaiet la dénutrition (p=0.03) et un grade nutritionnel à 4 ( p=0.006). En analyse multivariée, les antécédents de chirurgie digestive majeure étaient associés à un défaut de cicatrisation (OR : 7,90 (1,18 ; 52,96) p= 0.03). Inversement la prise de CNO était associée à une meilleur cicatrisation (OR 4,68 avec un p à 0,0085) Conclusion : Nous avons confirmé par cette étude que la dénutrition, ainsi qu’un grade nutritionnel à 4 sont des facteurs de risque de morbidité post-opératoire. Cela confirme l’importance de l’évaluation nutritionnelle avant la chirurgie et d’appliquer les recommandations de la SFNCM de grader les patients pour leur proposer une prise en charge adaptée en matière de prise en charge nutritionnelle péri-opératoire. Recommandation émise en 2010 et pourtant loin d’être appliquée dans les structures de soins

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Gastroenterologie

Impact de l’état nutritionnel sur la prise en charge chirurgicale des néoplasies digestives et ORL

2024

chirurgicale des néoplasies digestives et ORL
Sarra Ben Jemmia (1), M Iboudo (2), C Amouroux (1), B Tissot (1), MC Ortiz(1), C Soriano(1), D Lippai (1) , O Farah(1), AJ Remy (1), F Khemissa(1)
(1) Centre hospitalier de Perpignan
(2) CHU Yalgado ouedraogo burkina Faso


Gastroentérologie – 10/05/2024 – Communication orale

Chez un patient devant bénéficier d’une intervention chirurgicale, la présence d’une dénutrition en préopératoire constitue un facteur de risque indépendant de complications postopératoires. La dénutrition augmente la morbidité (infections, retard de cicatrisation), la mortalité, la durée de séjour et les coûts et retentit sur la qualité de vie des patients. Il a été démontré que la prise en charge préopératoire de la dénutrition permettait de réduire le risque supplémentaire généré par celle-ci. Il faut probablement prendre en compte à la fois l’état nutritionnel, les différents facteurs de risque de dénutrition périopératoire et le risque lié à l’acte chirurgical. Une stratification du risque global est proposée par la conférence de consensus de 2010 (tableau 1)

Grade nutritionnel 1(GN 1) Patient non dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité ET pas de facteur
de risque de dénutrition
Grade nutritionnel 2 (GN 2) Patient non dénutri
ET présence d’au moins un facteur de risque de dénutrition
OU chirurgie avec un risque élevé de morbidité
Grade nutritionnel 3 (GN 3) Patient dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité
Grade nutritionnel 4 (GN 4) Patient dénutri
Et chirurgie non à risque élevé de morbidité

Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, analytique, menée au centre hospitalier de Perpignan entre 01/2023 et 06/2023 colligeant les patients pris en charge par chirurgie carcinologique digestive ou ORL.
Nous avons utilisé les critères de dénutrition selon HAS avec un diagnostic posé si l’un de ces critères était retrouvé : perte de poids récente d’au moins 10%, IMC ≤ 18,5 ou un IMC < 21 chez le sujet de plus de 70 ans, ou albuminémie < à 30 g/L indépendamment de la CRP ; Le grade nutritionnel a été recherché dans le dossier sinon calculé à posteriori. Nous avons noté la prise en charge proposée aux patients : consultation diététique, prescription de CNO et ou de nutrition artificielle. Les complications post opératoires de type infectieuses ou défaut de cicatrisation ont été rapportées Résultats 100 dossiers de patients consécutifs ont été analysés. 9 ont été exclues pour pathologie non cancéreuse. Au final, nous avons inclus un total de 91 patients. Le sexe ratio était de 35 femmes /56 hommes. . Les principaux facteurs de risques de dénutrition étaient : un cancer évolutif concernant 100% de patients, un âge supérieur à 70 ans qui concernait 52 (57%) patients, une insuffisance d’organe chez 36% des patients et une polymédication retrouvée chez 27(30%) patients. La dénutrition a été diagnostiquée chez 55 patients (61%). Tous les patients dénutris étaient grade 4. Moins de la moitié seulement avaient eu un conseil diététique (21 patients soit 38%) 15 avaient soit des CNO (10 patients) soit une nutrition artificielle (5 patients), entérale chez 4 patients et parentérale pour 1. Les autres patients avaient un grade nutritionnel 2. les complications rapportées étaient au nombre de 27 (30%) . Elles étaient de type défaut de cicatrisation (11 patients) ou infectieuses (10 patients) ou les 2 (6 patients). La majorité (80 %) des patients était classée grade 4 (1 grade non déterminé) . L’analyse des facteurs associés à la morbidité post-opératoire retrouve en analyse univariée que la survenue d’une infection post-opératoire est associée de manière significative à la dénutrition (p =0,021) et à un grade nutritionnel à 4 (p= 0,022). En analyse multivariée, la dénutrition semble être un facteur de risque indépendant de complications infectieuses post-opératoire (OR: 10,25 (2,07 ; 50,71), p =0,0043.) En ce qui concerne le défaut de cicatrisation, les facteurs qui y étaient significativement associés en analyse univariée sont la dénutrition (p=0.03) et un grade nutritionnel à 4 ( p=0.006). En analyse multivariée, les antécédents de chirurgie digestive majeure étaient associés à un défaut de cicatrisation (OR : 7,90 (1,18 ; 52,96) p= 0.03). Inversement, la prise de CNO était associée à une meilleur cicatrisation (OR 4,68 avec un p à 0,0085) Conclusion : Nous avons confirmé par cette étude que la dénutrition, ainsi qu’un grade nutritionnel 4 sont des facteurs de risque de morbidité post-opératoire. Cela confirme l’importance de l’évaluation nutritionnelle avant la chirurgie et d’appliquer les recommandations de la SFNCM de grader les patients pour leur proposer une prise en charge adaptée en matière de prise en charge nutritionnelle péri-opératoire. Recommandation émise en 2010 et pourtant loin d’être appliquée dans les structures de soins

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Gastroenterologie

De l’intérêt du renouvellement du bilan virologique dans les poussées de MICI avec hyperthermie persistante.

2024

Première auteure: Nawel CHOURAQUI (interne d’hépato-gastro-entérologie rattachée à l’université de Lille).
Personnes impliquées dans la prise en charge de la patiente: Norman DUCATEZ (infectiologue CHV) , Laurie FAVIER (hépato-gastro-entérologue CHV).
Derniers auteurs: Ambroise LALIEU (hépato-gastro-entérologue CHV et Arnaud BORUCHOWISZ (hépato-gastro-entérologue et chef de service, CHV).


Gastroentérologie – 11/05/2024 – Cas clinique

Résumé:
Nous rapporterons ici le cas d’une patiente de 16 ans, Mme T., admise dans notre service de gastro-entérologie pour diarrhée fébrile. L’histoire clinique commence en février 2023 avec l’apparition de douleurs abdominales paroxystiques avant l’émission de selles. Le transit est accéléré avec 3 à 4 selles liquides par jour, sanglantes mais non glaireuses. En 11 mois, la patiente perd 19 kg, passant de 65kg à 46kg. A partir du 10 janvier 2024, Mme T. présente une hyperthermie à 39°C, en plateau, la poussant à consulter aux urgences.
Le bilan biologique des urgences (14/01/2024), met en évidence un syndrome inflammatoire biologique avec une CRP à 142 mg/L sans hyperleucocytose et une anémie microcytaire hypochrome avec une hémoglobinémie à 10,8g/dL.
Cliniquement, la patiente est stable sur le plan hémodynamique, cachectique, et présente une pâleur cutanéo-muqueuse. La palpation abdominale est douloureuse en région péri-ombilicale et hypogastrique. L’examen proctologique retrouve une marisque bipolaire non inflammatoire, ainsi que quatre fissures latéralisées profondes.
Le scanner abdominopelvien avec injection de produit de contraste réalisé aux urgences met en évidence un épaississement pariétal circonférentiel de la dernière anse iléale sur 10 cm de longueur. La graisse péritonéale est infiltrée, associée à un épanchement liquidien pelvien de faible abondance.
A l’arrivée dans le service, le bilan infectieux montre :
– Coproculture et recherche de toxines clostridium difficile du 14/01 négatives.
– PCR Grippe, COVID et VRS du 14/01 négatives, radiographie thoracique sans foyer de pneumopathie ni épanchement pleural.
– Hémocultures aérobies et anaérobies du 14/01, 15/01, 16/01, et 24/01 toutes stériles.
– ECBU du 14/01 retrouvant une leucocyturie stérile.
– Sérologies virales du 16/01 : VHB négative et non vaccinée, Ac antiVHC négatifs , IgM EBV négatif, IgG EBV douteux, IgG VZV positives, IgM et IgG négatives pour le CMV
Une antibiothérapie probabiliste est introduite le 14/01/2024 par CEFTRIAXONE + ORNIDAZOLE pour une durée de 7 jours.
Dans l’hypothèse d’une MICI, les examens suivants sont réalisés :
– Une coloscopie et une EOGD (19/01/24) : ulcérations inflammatoires du duodénum, iléon ulcéré (avec certaines lésions supra-centimétriques) et atteinte inflammatoire pancolique. Des biopsies sont réalisées dont nous communiquerons les résultats plus tard.
– IRM pelvienne (24/01/24) : Trajet fistuleux simple intersphinctérien avec un orifice primaire sur le rayon de 6 heures et un trajet ascendant postérieur médian, borgne. Le trajet fistuleux apparait en hypersignal T2 et diffusion, en faveur du caractère inflammatoire. Absence d’abcès. A noter un épanchement intrapéritonéal pelvien de moyenne abondance.
– Calprotectine fécale du 16/01 augmentée à 1304 µg/g (seuil de positivité : 150 µg/g de selles.)
– ASCA IgA 9.4 UA/ml, igG 15.7 UA/ ml le 16/01, ANCA négatifs
Devant des critères de gravité faisant suspecter une colite aigue grave, et après un bilan infectieux négatif, une corticothérapie est introduite le 19/01. En effet, on retrouve quatre des cinq critères permettant d’évoquer le diagnostic selon le GETAID (hyperthermie à 40 °C, tachycardie FC 115 bpm, hémoglobine à 10,1g/L, CRP 55 mg/L), ainsi que 4 à 6 selles sanglantes par 24H
Malgré une évolution favorable sur le plan digestif après 5 jours de corticothérapie avec diminution du nombre de selles, disparition du sang et des douleurs abdominales, il persiste une hyperthermie > 38,5°C, conduisant à un nouveau bilan infectiologique.
Quelle est la conduite à proposer ? Quelle(s) est(sont) votre(vos) hypothèse(s) diagnostique(s) ?

Bibliographie initiale:
> Recommandations ECCO 2021 (Kucharzyk et al J CColitis 2022 )
> Prévention, diagnostic et prise en charge des infections au cours des maladies inflammatoires de l’intestin (recommandations ECCO 2021)

Commentaires à ne pas faire apparaître dans l’abstract, à destination du jury de l’ANGH:
La colite à CMV constitue une complication et un facteur d’aggravation possible d’une poussée de MICI, mais aussi un diagnostic différentiel à évoquer en cas de poussée inaugurale. Il s’agit alors le plus souvent d’une réactivation virale sous traitement immunosuppresseur qui aggrave alors le pronostic initial de la MICI (risque de mégacôlon toxique et d’augmentation du taux de poussées de la maladie). Dans de rares cas, il peut s’agir d’une primo-infection à CMV, dont le diagnostic est difficile et la prise en charge peu codifiée. Notre cas clinique en est un exemple.

L’évolution du cas clinique est la suivante:
Biologiquement, un syndrome mononucléosique apparait dès le 24/01 (J4 de corticothérapie), date à laquelle une PCR CMV sanguine revient positive à 5 log. Dans le même temps, les résultats des biopsies coliques réalisées initialement nous reviennent retrouvant des signes de colite aiguë avec signes d’infection à CMV associés à quelques marqueurs de chronicité.
On diagnostique donc une primo-infection à CMV avec inclusion virale colique. L’évolution clinique et biologique a été favorable après une semaine de traitement par GANCICLOVIR (poursuivi pour 3 semaines). Nous détaillerons dans la présentation la prise en charge, le suivi ainsi que le bilan des complications de la primo-infection à CMV.
Le cas clinique rappelle l’importance du bilan infectieux au cours d’une colite aiguë évoquant une poussée inaugurale de MICI et l’intérêt de renouveler la recherche d’une infection à CMV en cas d’évolution défavorable (ici hyperthermie) sous corticoïdes.

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Gastroenterologie

Un tableau bruyant de rectite pseudo-tumorale

2024

Céline Moufarrej (1), Laurence Thomas-Marques (1), Olivia Senard (2), Dorian Dikov (3), Jacquot Rakotobe (4), Emilien Brousset (1), Kim Charro (1) Mathilde Petiet (1), Christophe Locher (1)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux
(2) Service de Maladies Infectieuses et Tropicales GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service d’Imagerie Médicale GHEF site de Meaux


Gastroentérologie – 14/05/2024 – Cas clinique

En novembre 2023, un patient âgé de 35 ans consulte en proctologie pour des proctalgies avec rectorragies depuis 1 mois.
Parmi ses antécédents, on retient : 3 pneumothorax avec talcage pulmonaire droit, une syphilis cutanée en 2021 traitée. Il consomme de l’alcool de façon festive, fume 15 cigarettes par jour ainsi que du cannabis
A l’examen clinique, on perçoit au toucher rectal une lésion circonférentielle dure débutant en sus-anal et remontant sur 6cm environ. L’anuscopie est impossible en raison des douleurs. La rectosigmoidoscopie (Photo 1) met en évidence une lésion ulcéro-bourgeonnante, occupant les ¾ de la circonférence, débutant en sus-anal et remontant sur 5cm environ. Des biopsies sont réalisées. Le bilan biologique standard est normal.
Devant la suspicion de tumeur, un scanner thoraco-abdomino-pelvien et une IRM rectale ont été réalisés (Photo 2 et 3).
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Les résultats histologiques et la suite de la prise en charge seront détaillés lors du congrès

Le diagnostique final est celui d’une lympho-granulomatose vénérienne à Chlamydia Trachomatis

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Gastroenterologie

Un tableau bruyant de rectite pseudo-tumorale

2024

Céline Moufarrej (1), Laurence Thomas-Marques (1), Olivia Senard (2), Dorian Dikov (3), Jacquot Rakotobe (4), Emilien Brousset (1), Kim Charro (1) Mathilde Petiet (1), Christophe Locher (1)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux
(2) Service de maladie Infectieuse GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service de Radiologie GHEF site de Meaux


Gastroentérologie – 15/05/2024 – Cas clinique

En novembre 2023, un patient âgé de 35 ans consulte en proctologie pour des proctalgies avec rectorragies depuis 1 mois.
Parmi ses antécédents, on retient : 3 pneumothorax avec talcage pulmonaire droit, une syphilis cutanée en 2021 traitée. Il consomme de l’alcool de façon festive, fume 15 cigarettes par jour ainsi que du cannabis
A l’examen clinique, on perçoit au toucher rectal une lésion circonférentielle dure débutant en sus-anal et remontant sur 6cm environ. L’anuscopie est impossible en raison des douleurs. La rectosigmoidoscopie (Photo 1) met en évidence une lésion ulcéro-bourgeonnante, occupant les ¾ de la circonférence, débutant en sus-anal et remontant sur 5cm environ. Des biopsies sont réalisées. Le bilan biologique standard est normal.
Les biopsies anatomo-pathologiques en regard retrouvent une rectite granulomateuse sans agent pathogène identifiable ni malignité
Devant la suspicion de tumeur, un scanner thoraco-abdomino-pelvien et une IRM rectale ont été réalisés (Photo 2 et 3).
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Les résultats histologiques et la suite de la prise en charge seront détaillés lors du congrès

Le diagnostique final est celui d’une lympho-granulomatose vénérienne à Chlamydia Trachomatis

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Gastrite granulomateuse isolée: un cas pas si simple !

2024

Flavie Soumagne, Eddy Fares, Gilles Macaigne, Stéphane Nahon

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Cas clinique

Mr S, 42 ans, originaire du Cap Cert, est pris en charge en 2022 pour des vomissements chroniques quotidiens dans un contexte d’AEG et d’amaigrissements de 10 kg.
Une EOGD montre une muqueuse œdématiée et purpurique
Les biopsies montrent la présence gastrite atrophique et de granulomes épithélioïdes sans HP.
Un bilan étiologique complet est réalisé et est négatif.
Un traitement par corticoides est initié avec succès mais on observe une corti codépendance

Nous discutons dans ce cas clinique le bilan étiologique d’une gastrite granulomateuse et du traitement des formes idiopathiques.

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Gastroenterologie

Colites microscopiques traitées par immunosuppresseur ou biothérapie : à propos de 7 cas et revue de la littérature.

2024

Gilles Macaigne (Montfermeil), Frédéric Helluwaert (Annecy), Eddy Fares (Montfermeil),, Laetitia Olive (Perpignan), Denis Houtin (L’Isle sur Sorgues).

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Communication orale

Le budésonide, seule molécule ayant fait preuve de son efficacité dans le traitement des colites microscopiques, est actuellement le traitement de première intention avec un taux de rémission clinique variant de 73 à 100 %. Malgré la bonne efficacité du traitement d’induction, le taux de rechute à six mois est élevé, variant de 46% à 88%, 20% des malades avec colites microsocpiques développant une budésonido-dépendance supérieure ou égale à 6 mg par jour.
En cas de budésonido-dépendance, budésonido-résistance ou d’intolérance, un traitement de seconde intention peut être envisagé, par immunosuppresseur ou biothérapie.
Nous rapportons 7 cas de malades avec colite microscopique traités par immunosuppresseur ou biothérapie.
Une revue de la littérature actualisée regroupant les données publiées sur ces thérapeutiques est présentée.

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Spagulax impax : lisez bien la notice !

2024

Sarra Ben Jemmia (1), D.Lippai (1), C Amouroux (1), B Tissot (1), MCO Ortiz (1), C Soriano (1),
O Farah (1), AJ Remy (1), F Khemissa Akouz (1)
(1) Centre hospitalier de Perpignan


Gastroentérologie – 16/05/2024 – Cas clinique

L’obstruction oesophagienne suite à l’ingestion de Spagulax (enveloppe de psyllium) est une complication relativement rare mais potentiellement grave. Le psyllium est couramment utilisé comme laxatif pour traiter la constipation. Cependant, s’il n’est pas pris correctement, il est susceptible de s’impacter dans le tube digestif. Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté une impaction oesophagienne d’un bezoard après injection de psyllium.
Un homme de 80 ans ayant comme antécédents une BPCO, une hypertension artérielle et des troubles anxio-depressifs est admis aux urgences dans un tableau d’épigastralgies intenses avec une dysphagie d’aggravation progressive depuis quelques jours jusqu’à devenir aphagique. Il a eu un épisode de vomissement contenant une masse gélatineuse mais la symptomatologie persistait. A l’interrogatoire le patient rapporte que devant une constipation récente, il prenait depuis une semaine du Spagulax mais qu’il le diluait dans une petite quantité d’eau. L’examen aux urgences retrouve un patient eupnéique, apyrétique, TA 148/80mmHg, FC 76bpm. L’ abdomen est non distendu, souple et indolore à la palpation, les bruits hydro-aériques sont faiblement perçus. A la biologie nous avons noté un syndrome inflammatoire biologique (hyperleucocytose à 15840, CRP 13mg/L). Le reste du bilan biologique est sans particularités. Un scanner TAP est réalisé aux urgences constatant une importante stase oesophagienne sans obstacle sous-jacent visible. La FOGD retrouve des aliments d’aspect gélatineux impactés dans l’œsophage empêchant la progression vers l’estomac. L’extraction des morceaux est réalisée à l’aide d’une anse à filet. Une fois l’œsophage vidé, le passage dans l’estomac était facile sans sténose mais avec une muqueuse érythémateuse et ulcérée sur toute la hauteur de l’oesophage. Un traitement par IPP a été entrepris et la reprise alimentaire a été autorisée progressivement. Le patient n’a pas reconsulté pour la gastrocopie de contrôle à 8 semaines.
Discussion :
L’impaction œsophagienne après ingestion de psyllium est une complication rare rapportée dans quelques cas dans la littérature mais dont les conséquences peuvent être graves. Le psyllium, utilisé pour traiter la constipation, peut gonfler considérablement au contact de l’eau. S’il est pris sans suffisamment de liquide, il peut former un bezoard qui entrainera paradoxalement une obstruction œsophagienne ou même une occlusion intestinale aigüe.
Pour prévenir une l’impaction oesophagienne de psyllium, il est crucial de Prendre le psyllium avec une quantité suffisante d’eau (au moins 250 ml par dose), d’éviter de le prendre juste avant de se coucher et d’être vigilant en cas d’antécédents de dysphagie ou de sténose œsophagienne. Chez notre patiente il n’y avait pas d’antécédents de dysphagie.
Conclusion :
Bien que le Spagulax soit généralement sûr et efficace dans le traitement de la constipation, son mésusage peut être à l’origine d’une obstruction oesophagienne soulignant l’important d’une utilisation appropriée

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ETUDE CAPABLES: Etude ancillaire de vraie vie sur la prise en charge des pancréatites aigues biliaires chez les patientes enceintes en France.

2024

Moryoussef (Poissy), D Grasset (Vannes), AJ Remy (Perpignan), S Bellon (Avignon), P Mayer (Strasbourg), M Vidon(Creteil), A Drouet d’Aubigny (Quimper), C Lemaitre (Le Havre), C Locher (Meaux), M Medmoun (Creil), F Skinazi (St Denis), V Quentin (St Brieuc), MP Ripault Landi (Narbonne), M Kaassis (Cholet), C Yzet (Amiens), J Lollivier (Valenciennes), G Allard (Aix), F Ehrard (Lorient), R Gerard (Lille), A Siala (Marne La Vallée), F Goutorbe (Bayonne), A Cante (Chambery), O Zaharia (Dunquerke), J Albouys (Limoges), F Helluwaert (Annecy), E Siegel (Mulhouse), T Grainville (Rennes), C D’Engremont (La Tronche), N Etchepare (Valence), C Levi (Corbeil), A Martin (Bicetre), A Pauwels (Gonesse), W Al Rafei (Montelimar), O Daboussi (Chartres), A Culetto (Toulouse), A Becq (H Mondor), A Garioud (Villeneuve Saint Georges), R Lupinacci (Boulogne), E Perez (Paris), R Staniuga (Dreux), D Cuen (St-Malo), A Caldiero (Paris), C Charpig non (Paris), L Caillo (Nimes), E Gelsi (Nice), S Peschard (Meulan), C Joseph-Reinette (Argenteuil), I Touze(Lens), E Abou-Ali (Paris), M Carlon (Grasse), M Jeune (Macon), Q Laurent Badr (Reims), J Boundou (Mantes), P Andrau, N Reboux (Brest), Y Lebaleur (Paris), C Subtil(Bordeaux), R Benamouzig (Avicennes), V Rebours(Beaujon) et G.Macaigne (Montfermeil).

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Communication orale

Introduction:
Il existe un pic d’évenements biliaires chez les patientes pendant la grossesse (et en post-partum immédiat) lié aux modifications hormonales mais aussi aux contraintes mécaniques. La prise en charge des pancréatites aigues biliaires ( PAB) de la femme enceinte reste complexe surtout à l’heure de la cholecystectomie pendant l’hospitalisation.
Matériel et Méthodes:
Au sein de la Cohorte CAPABLES
(1173 patients ont été inclus) on retrouvait 55 patientes en post partum. Nous présenterons les caractéristiques initiales ainsi de ces patientes avec PAB, leur niveau de sévérité ainsi que leur taux d’événement biliaire selon le type d’alimentation.