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Impact of the pandemic COVID-19 in the diagnosis and management of colorectal cancer in 2020 in Portuguese hospitals – ETICC study – Portuguese results

Bárbara Abreu, Cristiana Sequeira, Tânia Gago, Cristina Teixeira, Pierre Lahmek, Marine Besnard, BrunoLesgourgues, Maria Ana Rafael. Portugal, France.

This is a Portuguese substudy of the French retrospective multicentric study ETICC (Etude de l’Impact de la pandémie COVID-19 sur le diagnostic et la prise en charge du Cancer Colorectal) coordinated by the Association Nationale des Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux.The French study included 11 centers, with a total of 961 patients. In Portugal, 4 centers were included.

Patients included in the control group had a diagnosis of CRC made between the 1st January 2019 and the 29th February 2020 and patients included in the COVID group had a diagnosis performed between the 1st March 2020 and the 28th February 2021.

Data were collected regarding patient’s characteristics and tumor’s characteristics. Dates of first medical consultation concerning CRC, histological diagnosis, surgical resection, neodjuvant treatment, adjuvant or palliative chemotherapy were also collected. It was registered if there was a perception of a delay in the diagnosis or treatment of the CRC. To compare the “control” and “COVID” groups, non-parametric tests were used to compare quantitative variables and chi-square and the conditional independence Mantel–Haenszel test were used to compare qualitative variables.  

Results

We included 766 patients, 496 in the control group and 270 in the COVID group, with similar median ages (70 years-old, IQR 58-82) and sex distribution (60% men) between groups. Concerning the staging of the CRC at the time of diagnosis, no statistically difference was found between groups (p=0.770). In the control group 25% of patients were asymptomatic at the time of diagnosis, whereas in the COVID group only 8.4% were asymptomatic (p<0.001). There was also a significant decrease in diagnosis after a positive fecal immunochemical test (FIT): 20.8% in the control group and 11.3% in the COVID group (p=0.002). In France, no significant decrease in CRC diagnosis in asymptomatic patients was found. 31.7% and 41.1% of patients initiated their follow-up at the hospital after going to the emergency room in the control and COVID groups, respectively, and 53.6% and 48.5% after consulting their general practitioner (p=0.020). The rate of complications at the time of diagnosis has increased, but without statistically significance, from 17.8% in the control group to 23.7% in the COVID group (p=0.050). Abdominal occlusion was the principal complication. In France, there was no significant difference in the rate of all complications or abdominal occlusion at the time of diagnosis.

A delay in the diagnosis and management was inferred in 16.6% of patients in the control group and in 33.6% in the COVID group (p<0.001). Time between the beginning of symptoms and first medical consultation significantly increased, from a median of 50 days in the control group to 64 days in the COVID group (p<0.001). On the contrary, time between histological diagnosis and tumor resection has decreased from a median of 65 days in the control group to 39 days in the COVID group (p<0.001). Time between histological diagnosis and neodjuvant treatment was not statistically different, as well as time between histological diagnosis and palliative chemotherapy. Time from CRC resection and adjuvant treatment has significantly decreased from 54 days in the control group to 43 days in the COVID group (p=0.001). In France, the only statistically significant interval difference was between CRC histological diagnosis and resection, which, similarly to what happened in Portugal, has decreased from 29.5 in the control group to 23 days in the COVID group (p=0.013).

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Colite et mélanome métastatique : il n’y a pas que l’immunothérapie

2023

S Helias (1), S Gaudron (2), H Ayadi (1), V Bodiguel (3), M Bendaoud (3), F Harnois (1), C Locher (1,4)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Marne la Vallée
(2) Service de Dermatologie GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux

Gastroentérologie – 01/05/2023 – Cas clinique

Madame C. 69 ans est suivie dans le cadre d’un mélanome initialement localisé, BRAF muté, diagnostiqué en novembre 2020. En novembre 2021, des métastases cutanées, gingivales, ganglionnaires et pulmonaires sont diagnostiquées et un traitement par thérapie ciblée est débuté en février 2022, associant un anti BRAF (Encorafenib) et un anti MEK (Binimetinib).
Le Pet scan de novembre 2022 montrait une réponse métabolique et morphologique mais aussi l’apparition d’une plage digestive modérément hyper-métabolique du tiers moyen du colon droit et des adénopathies iliaques primitives droites et une coloscopie était programmée.
Une semaine avant la coloscopie, elle est adressée aux urgences pour des rectorragies avec déglobulisation à 5.5 g/dl et syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à 12 000 et CRP à 81. Le scanner abdomino pelvien montre un épaississement pariétal étendu de l’angle droit au caecum, et sur 5 cm de la dernière anse iléale associée à une infiltration et des adénomégalies du méso-colon.
Lors de la coloscopie, ce n’est pas une lésion tumorale mais…une colite grave.
Mais elle n’est pas sous immunothérapie ? Ce n’est pas comme d’habitude…
L’iconographie et la revue de la littérature seront présentées lors du congrès

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Caractéristiques et pronostic des hémorragies digestives hautes survenant chez les malades sous inhibiteurs de la pompe à protons : analyse post-hoc d’une étude prospective multicentrique

2023

W. El Hajj (1) ; S. Nahon (1) ; V. Quentin (2) ; D. Grasset (3) ; J.P. Arpurt (4) ; F. Skinazi (5) ; R.L. Vitte (6) ; L. Costes (7) ; A.J. Rémy (8) ; C. Locher (9) ;
G. Macaigne (1)
(1) Montfermeil; (2) Saint-Brieuc; (3) Vannes; (4) Avignon; (5) Paris; (6) Poissy; (7) Créteil; (8) Perpignan; (9) Meaux
Et le groupe SANGHRIA de l’ANGH

Gastroentérologie – 02/05/2023 – Communication orale

Introduction
Dans le cadre du bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), une sur- prescription est souvent dénoncée. Inversement, peu d’études ont évalué les conséquences de l’absence de prescription d’IPP en cas d’indication reconnue. Les objectifs de ce travail ont été de comparer, dans une cohorte de malades ayant une hémorragie digestive haute (HDH), ceux avec et sans IPP au moment de l’hémorragie et notamment les malades présentant des facteurs de risque (FDR) de lésions muqueuses gastro-duodénales ayant une indication de traitement prophylactique par IPP.
Patients et Méthodes
De novembre 2017 a ̀octobre 2018, une étude prospective observationnelle multicentrique (1) menée dans 46 Centres Hospitaliers Généraux en France a recensé tous les cas consécutifs d’HDH. Les données démographiques, épidémiologiques, endoscopiques (diagnostic, traitement), pronostiques de l’HDH et le statut Helicobacter pylori (Hp) ont été recueillis et comparés entre les malades sous et sans IPP au moment de l’HDH. Le taux de prescription d’IPP chez les patients ayant des FDR d’ulcère gastro-duodénal (UGD) a été calculé. Les caractéristiques des HDH en rapport avec un UGD chez ces patients ont été comparées avec ou sans IPP. Le rôle potentiel du traitement par IPP sur la gravité de l’hémorragie ulcéreuse a ensuite été évalué en effectuant une analyse uni-et multivariée des facteurs prédictifs de gravité de l’hémorragie.
Résultats
2 498 malades présentant une HDH ont été inclus, parmi lesquels 777 (31%) étaient sous IPP au moment de l’hémorragie. Les malades avec IPP étaient plus âgés (72,2 vs 67 ans ; p<0.0001), avaient plus de comorbidités cardio-vasculaires (50% vs 32% ; p< 0.0001), d’insuffisance rénale chronique (23% v s 15% ; p< 0.0001), de diabète (23.2% vs 18% ; p=0.007) que ceux sans IPP. Un antécédent d’ulcère gastro-duodénal (UGD) était significativement plus fréquent dans le groupe de malades sous IPP (15.1% vs 8.3% ; p<0.0001) et la prévalence de l’infection par Hp au moment de l’HDH avait tendance à être moins importante chez les malades sous IPP (13.9% vs 21.7% ; ns).
L’HDH en rapport avec un UGD était significativement moins fréquente chez les malades avec IPP que chez ceux sans IPP (29% vs 45% ; p< 0.0001), alors que les angiodysplasies étaient significativement plus fréquentes dans le groupe de malades avec IPP (7,1% vs 2,3% ; p<0,0001). 20% des malades avec UGD hémorragique avaient une infection par Hp, dont seulement 13.7% de ceux avec IPP (vs 21,3% dans le groupe sans IPP ; p=0,07).
Une sous prescription des IPP était notée chez les malades ayant un ou des FDR de lésions gastro-duodénales et devant théoriquement bénéficier d’un traitement anti- secrétoire prophylactique (tableau 1). Dans cette population à risque, l’UGD hémorragique était également significativement plus fréquent en l’absence de traitement par IPP (50% vs 26,5% ; p< 0,0001).
Dans notre cohorte de malades avec UGD hémorragique, les facteurs prédictifs de sévérité de l’HDH étaient en analyse multivariée : l’âge > 65 ans, l’hospitalisation au moment de l’hémorragie, la double anti-aggrégation plaquettaire, le traitement anti- coagulant et le score de Charlson. L’absence de traitement par IPP n’était pas un facteur de risque indépendant de sévérité de l’hémorragie.
Conclusion
Dans cette cohorte de malades sous IPP présentant une HDH, un ulcère gastro- duodénal était significativement moins fréquent que chez ceux sans IPP, alors que les angiodysplasies étaient significativement plus fréquentes. La gravité de l’HDH était identique chez les malades sans et sous IPP. Par ailleurs, cet observatoire confirme qu’il existe une sous prescription d’IPP chez les malades ayant une indication validée de prophylaxie anti-sécrétoire, seuls 1/3 d’entre-eux étant sous IPP. Le bon usage des IPP doit également tenir compte de ces sous prescriptions en cas d’indications validées.

Références bibliographiques
(1) : Quentin V, Remy AJ, Macaigne G et al. Prognostic factors associated with upper gastrointestinal bleeding based on the French multicenter SANGHRIA trial. Endosc Int Open 2021; 09: E1504–E1511 DOI 10.1055/a-1508-5871

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Quand une diarrhée en cache une autre !

2023

Alexandra Fernandes, Gilles Macaigne, Stéphane Nahon

Gastroentérologie – 04/05/2023 – Cas clinique

Melle B 19 ans, sans antécédent particulier, est vue par un collègue de ville en avril 2022 pour un syndrome rectal depuis 2 mois.
Le diagnostic de rectite de RCH est posé par l’association des symptômes, les données de la rectosigmoidoscopie et un antécédent de MICI chez sa mère.
Elle reçoit un traitement par 5 ASA par voie locale et par voie orale permettant de contrôler les symptômes.
Pendant les vacances d’été, elle a 3-4 selles par jour et des douleurs abdominales. On note une perte de poids de 10 kg.
Une coloscopie est réalisée le 29/08/2022 à son retour de vacances montrant une cicatrisation du rectum et en revanche quelques ulcérations au niveau de la valvule de Bauhin. A noter que l’iléon terminal n’a pas été visualisé.

Une entéro-IRM a été réalisée le 21/09/2022. Celle-ci a montré l’absence d’atteinte au niveau du grêle terminal et un aspect d’épaississement du bas fond caecal.

Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ?

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Mise en place d’une consultation de vaccinologie dédiée aux patients MICI : évaluation et perspectives.

2023

Mehdi KAASSIS (1), Roxane COURTOIS (2), Diane SANDERINCK (2), Mylène FAUGIER (3), Lucie DUVAL (1), Camille CANDILLIER (1), Julien BAUDON (1), You Heng LAM (1).
1 : hépato gastroentérologie, CH Cholet
2 : maladies infectieuses, CH Cholet
3 : pharmacie, CH Cholet

Gastroentérologie – 04/05/2023 – Communication orale

Introduction. Les patients MICI du fait des traitements immunosuppresseurs et biothérapies, sont plus à risques d’infections. Si la mise à jour des vaccinations est recommandées, ceci n’est pas toujours fait en pratique. Pour tenter d’y remédier, nous avons mis en place au CH de Cholet une consultation dédiée de vaccinologie pour les patients MICI. Cette consultation s’inscrit dans le cadre de notre dispositif d’annonce. Le but de cette étude était d’évaluer l’internet de cette consultation en étudiant la couverture vaccinale, le ressenti des patients et les modalités de mise à jour des vaccins.

Patients et méthodes. Les consultations étaient réalisées par 2 médecins infectiologues pour sensibilisation aux risques infectieux et mise à jour des vaccins (usuels et spécifiques). Faute de conventionnement CPAM, certains vaccins référencés au livret de l’établissement n’ont pas pu être administrés lors de la consultation. Une ordonnance était remise aux patients pour effectuer la vaccination en ville (par leur médecin ou une IDE). Les patients étaient rappelés dans les 6 mois pour faire le point sur leur ressenti de la consultation et les vaccins réalisés ou non depuis.

Résultats. De févier 2021 à 2022, 20 patient(e)s MICI étaient vus en consultation, 12 avaient une maladie de Crohn et 8 une RCH. Il s’agissait de 55% d’hommes, d’âge moyen de 34 ans (extrêmes 20-70 ans). 45 % des consultations étaient faites avant institution d’un traitment immunosuppresseur ou par biothérapie, 55% des patients étaient déjà traités (anti TNF 7, Vedolizumab 3, Stelara 1).
* Concernant la couverture vaccinale : 100 % des patients étaient vaccinés contre le ROR, 90% pour le DTP mais 50 % nécessitaient un rappel DTP. 90% étaient immunisés contre la varicelle. Si 75 % avaient été vaccinés contre le l’hépatite B (avec des schémas de vaccination parfois aléatoires), seuls 50 % étaient immunisés, et 25 % ont eu un boost vaccinal en raison d’Ac anti HBs < 10. Seuls 10 % étaient vaccinés contre le pneumocoque, 35 % contre la grippe saisonnière et 75% contre la COVID.
* Pour les vaccinations post consultation. 14 patients (70%) ont eu au moins une nouvelle injection vaccinale, avec un délai moyen entre la consultation et la première injection de 40 jours (6-77 jours). 86 % des patients ont réalisé leurs vaccinations chez leur médecin traitant. Apres la consultation, 70% des patients étaient vaccinés contre le pneumocoque (contre 10 % avant) et contre l’hépatite B (contre 50% avant).
* Pour le ressenti de la consultation : 65% des personnes interrogées considéraient avoir acquis des connaissances au cours de cet entretien et 50% aurait souhaité avoir cette consultation plus tôt au cours de leur parcours de soins. 95% de notre échantillon était favorable à la vaccination, 1 patient est resté opposé à toute vaccination.

Conclusions. Dans notre expérience, une consultation dédiée de vaccinologie semble un plus pour les patients MICI, au même titre que la rencontre avec une IDE d’éducation thérapeutique, et mériterait d’être intégrée dans le dispositif d’annonce. Elle permet d’avoir un temps spécifique pour faire le point sur les risques infectieux et les vaccinations et a permis une amélioration de la couverture vaccinale des patients, en particulier contre le Pneumocoque, mais aussi contre l’hépatite B. Si la satisfaction concernant le contenu est bonne, il reste des améliorations à apporter sur la chronologie, sa réalisation (vaccinations au décours de la consultation) et sa place dans le parcours des patients, en lien avec le médecin traitant.

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Une pancréatite récidivante avec atteinte aortique et pulmonaire.

2023

Morgane L’HENNAF (1), Léa TERRIEN (1), Marie DESPRETS (2), Julien BAUDON (1), Lucie DUVAL (1), Camille CANDILLIER (1) You Heng LAM (1), Mehdi KAASSIS (1).
1 Hépato Gastroentérologie
2 Médecine Interne
CH Cholet

Gastroentérologie – 04/05/2023 – Cas clinique

Un patient âgé de 74 ans est hospitalisé en novembre 2021 pour ictère.

Dans ses antécédents : cardiopathie ischémique avec stent, HTA.
Le traitement associe CLOPIDOGREL, EZETIMIBE, PERINDOPRIL, AMLODIPINE, ATORVASTATINE.

Le patient est hospitalisé pour apparition d’un ictère avec prurit, douleurs douleurs abdominales intermittentes, perte pondérale de 6 kg et découverte récente de diabète.

L’examen clinique montre un ictère sans organomégalie suspecte. L’hémodynamique est conservée.
Biologiquement : bilirubine 100 μmol de type conjugué avec cholestase et cytolyse, lipasémie 1.5xN. Ionogramme et créatinine normaux, CRP 85 mg/l, albumine 32 gr, triglycérides et calcémie normaux.

Le scanner montre une dilatation des voies biliaires avec aspect de cholangite sans obstacle lithiasique ou tumoral pancréatique visible, avec pancréatite aiguë caudale oedémateuse. L’examen retrouve également une dilatation anévrismale de l’aorte sous-rénale avec infiltration de la graisse péri-aortique et aortite, des opacités réticulo-nodulaires pulmonaires avec adénopathies médiastinales.

La bili-IRM montre une sténose effilée du 1/3 inférieur du cholédoque, l’écho-endoscopie retrouvant un aspect de cholangite de la voie biliaire principale avec aspect oedématié de la glande pancréatique sans syndrome de masse. La CPRE confirme la sténose du 1/3 inférieur du cholédoque avec dilatation en amont de la voie biliaire principale. Une sphinctérotomie et pose de prothèses biliaire sont réalisées avec cytologie biliaire.

Les biopsies pancréatiques, sous réserve de peu de matériel identifiable, retrouvent des remaniements fibrineux et inflammatoires chroniques compatibles avec une pancréatite chronique. La cytologie biliaire est non informative.
Les IgG 4 sont à 2,2 g/l (N : 0,04-0,8).

Une corticothérapie par CORTANCYL 40 mg est introduite pour 1 mois avec décroissance.

A 3 mois le patient est asymptomatique, en bon état général. Le bilan hépatique est normal. Le scanner TAP montre une régression quasi-totale des lésions de cholédocite et de la dilatation des voies biliaires, avec nette diminution des ganglions médiastinaux, des opacités pulmonaires, et des lésions d’aortite. La cholangiogaphie est normale, sans sténose, la prothèse biliaire est retirée. L’echoendoscopie montre un pancréas redevenu normal. La corticothérapie est arrêtée.

4 mois tard, le patient récidive un ictère.
La suite sera précisée au cours du congres.

Ce cas clinique est l’occasion de faire le point sur cette pathologie systémique en précisant les formes cliniques et les modalités thérapeutiques.

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Un bezoard cocainé.

2023

Aymerik Mage, Florence Skinazi, Caroline de Kerguenec, Zakarya Kebir.
Service d’Hépatogastroentérologie Hôpital Delafontaine 93200 Saint Denis

Gastroentérologie – 29/04/2023 – Cas clinique web

Un patient de 27 ans est amené par la police aux urgences de Saint Denis (93200) le 23 décembre 2022 car il n’arrive plus à manger. 

En effet, il a avalé dix jours auparavant au Surinam 106 capsules de cocaïne bien emballées dans du plastique . Il a ensuite quitté rapidement le Surinam  en avion pour se rendre à Rotterdam. De là, il a été conduit par des amis dans un hôtel à Lille où lui a été donné un traitement laxatif dans l’espoir de récupérer le butin.

Les laxatifs sont restés sans effet. Le patient a vomi environ une dizaine de capsules  mais impossible d’évacuer le reste. 

Se sentant ballonné, anxieux, n’arrivant plus à s’alimenter ni à aller à la selle, le patient a préféré se rendre  au commissariat de son domicile. 

Il a ensuite été rapidement conduit aux urgences de l’hôpital où le gastroentérologue a été appelé.

La solution !


Le patient est anxieux mais calme, il n’a pas mangé depuis 24 heures car il vomit tout ce qu’il mange. Il ne présente pas de signe de choc.
Cliniquement, on note un empâtement épigastrique, l’abdomen est souple. Le toucher rectal est normal
On l’aura compris ce bizarre bezoard s’apparente, à y regarder de plus près, à une très « classique » occlusion haute.
Un scanner abdomino pelvien est réalisé et retrouve d’innombrables capsules dans l’estomac qui est distendu. Il n’y a pas de capsule dans le grêle ou le colon

En raison du nombre de capsules ingérées, il ne semble pas réalisable de les retirer par voie endoscopique et une extraction chirurgicale est décidée
Une gastrotomie par une courte laparotomie permet d’extraire les capsules de cocaïne qui sont soigneusement comptées
Les suites sont simples et le patient sort rapidement sous surveillance policière puis est pris en charge par la justice.

Les personnes transporteurs de drogues dites « mules » ou body packers sont maintenant bien connues. Les principaux produits concernés par l’emballage corporel sont l’héroïne, la cocaïne et le haschich. Il y a les bodypackers qui introduisent les produits dans un orifice : oreille, rectum, vagin avec des objets ovales mesurant 4 à 6 cm de longueur et ceux qui les avalent , capsules plus rondes, ce qui nécessite d’utiliser des laxatifs, des antispasmodiques pour les évacuer.
Les gastroentérologues sont concernés car souvent appelés pour réaliser des extractions endoscopiques qui sont délicates car menacées par l’ouverture d’un des sachets, d’autant plus s’il n’y a pas d’antidote connu comme pour la cocaïne. Ces corps étrangers contenant la drogue sont de mieux en mieux emballés par les trafiquants (gants en latex, préservatifs et ballons jouets, papier alu) pour éviter les risques de rupture, de surdosage mortel et auss de détection aux frontières. Mais aussi, cela entraine une inertie de leur évacuation surtout si la quantité introduite est importante.
Dans des conditions normales, le passage spontané d’un sachet rempli de drogue à travers le système digestif se produit dans les 30 h (1). Chaque paquet avalé contient en moyenne 3 à 6 g de cocaïne [ 2].  Afin de retarder le temps de transit intestinal, les body packers peuvent délibérément prendre des agents anticholinergiques pour réduire la motilité intestinale. Ils restent à jeun dans l’avion, puis, une fois arrivés à destination, des laxatifs type PEG ou des lavements intrarectaux sont utilisés pour faciliter leur évacuation.
Parfois, comme dans notre cas clinique, les paquets ne sortent pas, c’est alors un tableau d’occlusion haute sur « pseudo bezoard ». L’extraction chirurgicale est alors indiquée (3).

Bibliographie
1 Schaper A, Hofmann R, Bargain P, Desel H, Ebbecke M, Langer C. Traitement chirurgical chez les emballeurs de cocaïne et les pousseurs de corps. Int J Colorectal Dis. 2007 ; 22 :1531–1535. 

2. de Beer SA, Spiessens G, Mol W, Fa-Si-Oen PR. Chirurgie de l’emballage corporel dans la Caraïbe : une étude rétrospective de 70 patients. Monde J Surg. 2008 ; 32 : 281–285. discussion 286–287

3.Pinto A, Reginelli A, Pinto F, Sica G, Scaglione M, Berger FH, Romano L, and Brunese L. Radiological and practical aspects of body packing.  Br JRadiol 2014; 87: 20130500.

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(Vidéo : Zakarya Kebir Service d’Hépatogastroentérologie Hôpital Delafontaine 93200 Saint Denis – Tous droits réservés – Copyright 2023 – )

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cas clinique « Hépatite aiguë » après biothérapie pour RCH

2022

Roua Kallel, Hannene Habbassi, René-Louis Vitte

Gastroentérologie –  2022-05-06 – CC –

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Il s’agit d’un homme de 53 ans sans antécédents particuliers en dehors d’une RCH évoluant depuis 2013. Sa maladie a été traitée par 5ASA puis Betnesol en 2016 suivi d’une augmentation des transaminases (ALT 1,6N, AST 1,1N) spontanément régressive avec bilan étiologique négatif (VHB, VHC, Cholangio-IRM). Poussée modérée en avril 2018 avec une extension lésionnelle pancolique et abcès de la marge anale. Une mise à plat de l’abcès et d’une fistule latérale gauche a été réalisée en urgence avant corticothérapie et immunosuppression par AZATHIOPRINE qui a été poursuivi pendant un an. Introduction d’un traitement par ADALIMUMAB en avril 2019 en raison d’une efficacité incomplète. Apparition d’une dermatose psoraisiforme persistante malgré des soins actifs, et d’une sacro-iliite bilatérale motivant un switch GOLIMUMAB le 15/04/20 (Transaminases, GGT et PAL normales en février 2020). Efficacité initiale sur la plan digestif et rhumatologique avant échappement thérapeutique colique à 3 mois : 7 à 8 émissions quotidiennes avec saignement. Explorations biologiques : CRP=5mg/l, TR golimumab bas, pas d’AC anti golimumab. Endoscopie : atteinte du recto-sigmoïde avec signes d’activité (UCEIS=4). Décision de swap USTEKINUMAB avec première perfusion le 03/08/2021 de 520 mg puis injection sous cutanée de 90 mg le 02/10/2021. Tests hépatiques (AST, ALT, GGT, PAL) normaux en mars et juillet 2021. Survenue d’une une ascension progressive des transaminases à partir du 30/08 (ALT 1,6N, AST 1,1N) avec un maximum le 9/11 (AST 6N, ALT 13N), sans cholestase et sans aucun symptôme hépato-biliaire.
Quel est votre diagnostic ? Quelle conduite proposer ?

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Une douleur anale pas si banale !

2022

Simon WEISS (1), Isabelle ETIENNEY (1), Christiane STRAUSS (2), Sarah TAÏEB (4)
Hôpital de la Croix Saint Simon, PARIS.
1 Service de Proctologie médico-interventionnelle
2 Service de Radiologie

Gastroentérologie –  2022-05-07 – CC –

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Une patiente de 36 ans consulte aux urgences proctologiques pour des douleurs anales évoluant depuis 2 mois.
Elle présente comme seul antécédent notable quatre accouchements dont trois par césariennes. Il est à noter que la dernière césarienne a été compliquée d’une hémorragie de la délivrance nécessitant une hystérectomie d’hémostase.
Elle rapporte avec elle une IRM pelvienne faite en externe dont la conclusion est un abcès de la fosse ischio-anale gauche avec prolongement en fer à cheval antérieur.
Cliniquement, elle se plaint de douleur anale sans fièvre, non rythmées par les selles.
L ’inspection de la marge anale révèle une induration de la fosse ischio-anale sans trajet évident au toucher rectal. L’anuscopie ne met pas en évidence d’orifice interne.
Devant l’induration et les résultats écrits de l’IRM, il est tenté une incision de l’induration après anesthésie locale à la xylocaïne qui se révèle infructueuse.
Il est décidé un traitement par antalgiques et une évaluation dans les 10 jours par échographie endo-anale.
L’échographie retrouve un sphincter anal intact et une absence de trajet fistuleux.
Devant cette discordance, l’IRM fait l’objet d’une relecture dans notre centre où il est décrit un très fin trajet fistuleux à partir de la ligne antéro-médiane qui part du sphincter interne, au tiers inférieur du canal anal, traverse l’espace inter-sphinctérien puis se dirige vers la gauche dans la fosse ischio anale où l’on retrouve une masse, hétérogène, mal limitée, d’aspect mixte en T2 (hyper et hyposignal) sans véritable abcès constitué.
Il est alors décidé d’attendre un épisode aigu.
A la réévaluation en consultation deux mois plus tard, l’examen clinique est inchangé sans trajet cliniquement palpé et une patiente relevant moins de douleurs.
Nouvelle évaluation 4 mois après où la patiente décrit des crises douloureuses intermittentes avec une persistance de l’induration de la fosse ischio-anale gauche.
Il est finalement décidé d’une exploration au bloc opératoire de proctologie. Lors de l’intervention, aucun trajet fistuleux n’est retrouvé et il est décidé d’une exérèse monobloc de la masse palpée.
Quel diagnostic finalement ? La réponse à Aix en Provence !

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La dermite anale qui m’aimait…

2022

Amine Alam (1), Erwan Vo Quang (1), Michaël Levy (2), Vincent de Parades (1)
(1) Service de proctologie, Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, Paris
(2) Service de gastro-entérologie, CHU Henri-Mondor, Créteil

Gastroentérologie –  2022-05-10 – CC –

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En 2007, un gastroentérologue pose le diagnostic de maladie de Crohn pancolique sévère chez madame B, 28 ans. Un traitement par corticoïdes est introduit rapidement mais, devant l’absence de rémission clinique, il est remplacé par de l’infliximab 5mg/kg. Un an plus tard, la maladie de Crohn est en rémission clinique et biologique mais l’apparition d’effets secondaires (paresthésies, polyarthralgies) motive l’arrêt du traitement par anti-TNFa. Un traitement par azathioprine est donc instauré en 2009 mais arrêté en 2010 en l’absence de contrôle de la maladie. Finalement, en février 2010, un traitement par adalimumab est débuté à raison de 40mg/14 jours, puis à 40mg/7 jours en décembre 2011 en raison du contrôle insuffisant de la maladie.
Désormais en rémission clinique de sa maladie luminale, la patiente se plaint d’une « boule » anale apparue en octobre 2010. Un traitement par AINS per os s’est avéré inefficace en novembre 2011. Elle nous est adressée en avril 2013 pour la persistance de cette « boule », devenue douloureuse et récemment associée à une dermite péri-anale gênante. A noter que la patiente a également des lésions du cuir chevelu et de la peau des membres supérieurs. Les prélèvements à visée infectieuse n’ont rien montré de notable et les biopsies cutanées ont conclu à des lésions « eczématiformes » non spécifiques. Enfin, une corticothérapie per os (60 mg pendant 15 jours puis décroissance) s’est avérée inefficace sur la dermite ainsi que sur la « boule ».
Quel est ou quels sont vos diagnostics ?
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