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Hepatologie

Une hyperferritinémie isolée

2013

Séverine Hommel (1), Magali Picon (1), Serge Erlinger (1)
(1) Aix en Provence

Hépatologie –  2013-05-14 – CO –

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Nous rapportons le cas d’une patiente agée de 32 ans consultant pour bilan d’une hyperferritinémie isolée.
Cette patiente présente comme seul antécédent un tabagisme actif à 3 PA. Elle ne prend aucun traitement en dehors d’une contraception orale. Son père est suivi pour une cirrhose secndaire à un déficit homozygote en alpha 1 antitrypsine et en cours de bilan prétransplantation hépatique.
La patiente se plaint essentiellement d’une asthénie chronique.
L’examen clinique est normal. On ne note aucun surpoids.
Un bilan biologique demandé par son médecin traitant montre une hyperferritinémie isolée autour de 600 µg/l recontrolée à plusieurs reprises. Le bilan hépatique ainsi que l’hémogramme sont normaux.
Le bilan est alors complété par un dosage du coefficient de saturation de la sidérophiline (CSS) normal < 45%, par le dosage d'alpha 1 antitrypsine abaissé en rapport avec une mutation hétérozygote (pGlu342 Lys)et par un bilan inflammatoire s'avérant normal. Il n'existe aucune insulinorésistance ni anomalie du bilan glucidolipidique. Les sérologies virales (VHB, VHC) reviennent négatives de même que les anticorps antitissus. Seuls sont retrouvés élevés les anticorps antinucléaires, positifs au 1/320°, mouchetés. Le dosage de céruléoplasmine est normal de même que le dosage des porphyrines urinaires.
Malgré la normalité du CSS, une recherche de mutation du gène HFE est effectuée par le médecin traitant, s'avérant négative.
Des examens morphologiques sont réalisés: l'échographie abdominale objective une splénomégalie homogène à 179 mm sans hépatomégalie associée ni stéatose et sans signe d'hypertension portale, splénomégalie confirmée par un scanner abdominal retrouvant également des adénopathies rétropéritonéales et mésentériques.L'IRM hépatique montre une concentration hépatique normale en fer ainsi que la splénomégalie homogène.
Devant cette hyperferritinémie associée à une asthénie et à la splénomégalie, est évoqué le diagnostic de Maladie de Gaucher.
Un dosage de l'activité de la bétaglucurocérébrosidase est demandé, revenant abaissé avec parallèlement une élévation de l'activité plasmatique de la chitotriosidase. L'angiotensine convertase est élevée à 1.5 N. Une recherche de mutation dans le cadre d'une maladie de Gaucher probable est entreprise confirmant l'existence de 2 mutations hétérozygotes faux sens: pN370s et pL444P.
Le diagnostic de Maladie de Gaucher de type I est alors confirmé. Le bilan est complété par une ostéodensitométrie osseuse, une IRM du rachis, fémur, bassin et tibia s'avérant normaux.
Le dossier est discuté en RCP à l'hopital Beaujon (Dr BELMATOUG, CTEG) et devant le caractère paucisympatomtique de la patiente, une simple surveillance semestrielle est mise en place sans supplémentation enzymatique nécessaire pour l'instant.
La Maladie de Gaucher, bien qu'étant une maladie rare doit être évoquée devant toute hyperferritinémie isolée dont le bilan étiologique exhaustif revient négatif, et à fortiori s'il existe une splénomégalie associée.

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Hepatologie

Observatoire CHOC sur les hémorragies de l’hypertension portale au cours de la cirrhose : résultats dans les centres hospitaliers généraux

2013

Rémy AJ (Perpignan), Causse X (Orléans), Dadamessi I (Saint-Quentin), Cadranel JF (Creil), Bellaiche G (Aulnay s/Bois), Lamare L (Lorient), Le Bricquir Y (Béziers), Pofelski J (Annecy), Bramli S (Avignon), Aziz K (Saint-Brieuc), Pariente A (Pau), Ah-Soune P (Toulon), Vitte RL (Poissy), Dewaele F (La Roche-sur-Yon), Bour B (Le Mans), Elriz K (Evry-Corbeil), Macaigne G (Lagny), Dupuychaffray JP (Angoulême), Zerouala F (Meaux), Skinazi F (Saint-Denis), Henrion J (Jolimont), Seyrig JA (Pontivy), Payen JL (Montauban), Doumet S (Villeneuve Saint-Georges), Guivarch Pascal (Castres), Donato L (Vernon), D’Harondel C (Provins), Pelaquier A (Montélimar), Pauwels A (Gonesse)

Hépatologie –  2013-05-14 – CO –

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Les hémorragies de l’hypertension portale sont des complications fréquentes et graves de la cirrhose. Leur prise en charge a fait l’objet de recommandations, qui ont peu évoluées au cours des 10 dernières années. Elle repose sur un ensemble de mesures simples, ne nécessitant pas un plateau technique lourd, applicables dans la quasi-totalité des centres hospitaliers généraux. Toutefois, dans un petit pourcentage de cas, la gravité de l’hémorragie nécessite de pouvoir transférer le patient dans un centre de référence pour la pose d’un TIPS en semi-urgence.
Objectifs : 1) Evaluer la qualité de la prise en charge des hémorragies de l’hypertension portale sur cirrhose dans les centres hospitaliers généraux, et ses résultats en termes de contrôle de l’hémorragie et de survie ; 2) évaluer les besoins en termes d’accès au TIPS pour les hémorragies graves.
Patients et méthodes : Tous les patients atteints de cirrhose et hospitalisés entre mars 2012 et avril 2013 pour une hémorragie digestive liée à une rupture de varice (œsophagienne, gastrique ou ectopique) ou à une gastropathie d’hypertension portale devaient être inclus dans cette étude observationnelle. Les données recueillies concernaient les caractéristiques du patient et de la cirrhose, les constatations cliniques, biologiques et endoscopiques à l’admission, les traitements entrepris, et l’évolution (contrôle de l’hémorragie, récidive, survenue d’une infection, besoins transfusionnels, transfert pour TIPS, survie hospitalière et à J42).
Résultats : Vingt-neuf centres hospitaliers généraux ont participé à l’observatoire. Au 14 mai 2013, 278 cahiers d’observation avaient été récupérés. Les résultats de cette étude observationnelle seront disponibles pour le congrès de Montélimar (survie hospitalière et à J42 ; échec du contrôle de l’hémorragie, récidive hémorragique, infections ; indications et recours au TIPS ; impact des différentes mesures thérapeutiques sur l’évolution ; variations selon le niveau d’activité ; qualité globale et selon les centres de la prise en charge).

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Hepatologie

Cas Clinique:La détermination du polymorphisme IL 28 B peut-il aider à la prise en charge des hépatites aiguës C ?

2013

B. NALET – C. RIOU (CENTRE HOSPITALIER DE MONTELIMAR) – V. LEROY (CHU DE GRENOBLE)

Hépatologie –  2013-05-15 – CO –

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Observation : Patiente de 23 ans, toxicomane, prise en charge dans un centre de désintoxication au POET LAVAL à partir du 18 octobre 2011. En juin 2010, elle séjournait à Nancy. Un bilan sérologique est réalisé avec une sérologie virale C négative. La patiente a une toxicomanie active intraveineuse. Elle est déscolarisée et vit dans la rue.
Dans les deux mois qui précèdent sa prise en charge dans la Drôme, elle a pratiqué de multiples injections potentiellement contaminantes. La dernière injection a eu lieu dans le train avant son arrivée au centre du GUE.
De façon systématique, le 15 novembre 2011, elle a un bilan biologique qui est réalisé qui montre une très forte augmentation des transaminases (ALAT 740 UI/l (N<40) – ASAT 67 UI/l (N<40). La sérologie virale VHC est positive et à cette date il n’est réalisé qu’une recherche qualitative de l’ARN du VHC qui est positive. Le 16 décembre 2011, elle bénéficie qu’une quantification virale qui est à 4,6 log copies/ml. On pratique un génotypage du virus C qui est de type 3a et un polymorphisme de l’IL 28 B qui revient CC.
Pour cette patiente ayant manifestement une hépatite aiguë C, avec ces éléments virologiques, quelle attitude auriez-vous adoptée : Traitement ? Surveillance simple ?
L’évolution sera dévoilée pendant la discussion.

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Hepatologie

Carcinome hépato-cellaire: pas de perte de chance pour les patients pris en charge en hopital général. Les leçons de CHANGH.

2013

I Rosa, J Denis et le groupe CHANGH
CHI Créteil, CHSF Corbeil

Hépatologie –  2013-05-15 – CO –

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Le carcinome hépato-cellulaire est la 5ème tumeur la plus fréquente en France. L’observatoire CHANGH, mené entre 2008 et 2009 a permis d’inclure 1207 patients atteints de carcinome hépato-cellulaire. La survie globale à un an des patients était de 40%.
Le but de ce travail est de comparer la prise en charge thérapeutique de ces patients en fonction du score BCLC, avec l’arbre décisionnel thérapeutique proposé par Lovett et col.
Les patients été considérés comme ayant eu le traitement adapté si le traitement proposé était conforme aux recommandations..

Résultats : Parmi les 1207 patients inclus dans l’observatoire CHANGH, le score BCLC a pu être calculé chez 72 %, soit 874 patients. Selon la classification BCLC, 176 patients étaient classés BCLC A, 57 patients étaient classés BCLC B, 315 patients étaient classés BCLC C et 326 patients étaient classés BCLC D.
Parmi les patients classés BCLC A, 85 % d’entre eux ont reçu le traitement conforme aux recommandations BCLC, à savoir chirurgie, radiofréquence ou transplantation. Les autres patients (15,5 %) avaient une indication théorique à un traitement curatif, mais des co-morbidités contre-indiquant la réalisation de celui-ci (co-morbidités cardiaques ou pulmonaires associées à un âge trop avancé )ou refus du patient.
Parmi les 57 patients classés BCLC B, 40 ont été traités selon les recommandations et ont bénéficié d’une chimio-embolisation. Les 17 patients qui n’ont pas eu de chimio-embolisation ont reçu du Sorafenib.
315 patients étaient classés BCLC C. 89 % ont reçu le traitement proposé recommandé qui consistait en l’administration de Sorafenib. Les 11 % de patients qui n’ont pas reçu le Sorafenib avaient soit refusé le traitement, soit avaient une contre-indication à la prise de Sorafenib.
Enfin, 326 patients étaient classés BCLC D. 87 % des patients ont été traités selon les recommandations, à savoir des soins de confort uniquement.

En conclusion, sur la cohorte des 874 patients classés selon le score BCLC, dans près de 9 fois sur 10, le traitement a été conforme aux recommandations. Le faible pourcentage de traitements curatifs de même que la mortalité importante à un an ne s’expliquent pas par une prise en charge inadéquate, mais par la découverte du carcinome hépato-cellulaire à un stade trop tardif. Seule l’amélioration du dépistage devrait permettre la diminution de la mortalité liée au carcinome hépato-cellulaire.

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Hepatologie

Etude épidémiologique et sérologique prospective du VHE dans une population de femmes enceintes

2013

C Renou (1), C Lochet (2), V Gober (2), AM Roque-Afonso (3). CH Hyères (1) ; CH Meaux (2) ; Hôpital Paul Brousse, Villejuif (3)

Hépatologie –  2013-05-15 – CO –

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Les femmes enceintes de zones endémo-épidémiques au VHE constituent une population à haut risque de contamination avec une évolution clinique potentiellement sévère. Le taux de mortalité est de l’ordre de 20 à 40% au troisième trimestre de grossesse. A l’opposé, aucun cas d’hépatite fulminante n’a été rapporté à ce jour chez les femmes enceintes résidant dans un pays industrialisé. Bien que différentes hypothèses physiopathologiques aient été successivement proposées pour expliquer cette particularité clinico-épidémiologique, aucune n’est communément admise à ce jour.
But : évaluer la séro-prévalence et rechercher les facteurs de risque de contamination potentiels par le VHE dans une population de femmes enceintes.
Patients : un dosage d’anticorps anti-VHE (IgG et IgM) était effectué en début grossesse et en post-partum dans une population de femmes enceintes suivies dans 2 services de gynécologie, un du nord et un du sud de la France. Une recherche d’ARN du VHE était réalisée en cas de positivité des IgG et/ou des IgM anti-VHE. Un questionnaire qui répertoriait les différents facteurs de risque potentiels de contamination et d’éventuelles complications au cours de la grossesse était remis aux parturientes lors des prélèvements biologiques.
Résultats : trois des 200 femmes du nord de la France présentaient un taux positif mais non significatif d’IgG anti-VHE (0,35 ; 0,35 ; 0,60). Deux des 61 femmes dépistées du sud de la France avaient également un taux positif mais non significatif d’IgG anti-VHE (0,66 ; 0,67) alors que 2 autres avaient un titre positif et significatif d’anticorps (3,2%). Le gradient de prévalence sud-nord était non significatif. Une parturiente de chaque site présentait un taux faiblement positif d’IgM anti-VHE (1,16 ; 1,35) avec un ARN du VHE négatif, constat en faveur d’un faux-positif sérologique (IgG anti-VHE négatif dans les 2 cas). L’âge des 2 parturientes IgG-positif (32 et 34 ans) était supérieur à celui de l’âge moyen de la population du sud (30,1 ans). L’une des 2 parturientes présentait des facteurs de risque de contamination tels qu’un voyage récent en Afrique, la consommation d’huitres, de figatellu et d’abats de porc ; l’autre était née au Maroc, pays potentiellement endémo-épidémique pour le VHE. Les IgG anti-VHE étaient négatifs chez 70 parturientes dépistées en post-partum mais des IgM anti-VHE positifs étaient retrouvés chez l’une d’elles sans positivité associée des IgG et de l’ARN du VHE (faux-positif).
Conclusion : la séro-prévalence des anticorps anti-VHE des parturientes des 2 services de gynécologie était nulle ou minime en début de grossesse (0 et 3,2%) et nulle en post-partum. Les résultats de cette étude pourraient expliquer, tout au moins en partie, l’absence d’hépatite aiguë ou fulminante dans cette population indemne de contact avec le virus avant et au cours de la grossesse.

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Hepatologie

Qui sont nos cirrhoses? Quand et comment meurent-elles?

2013

Jean Henrion, Stéphane De Maeght, Marie De Vos, Pierre Deltenre.

Hépatologie –  2013-04-07 – CO –

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But : Etude comparative de l’épidémiologie générale et des circonstances de décès entre cirrhose alcoolique, cirrhose due au virus de l’hépatite C et cirrhose d’une autre étiologie dans une cohorte prospective colligée de janvier 1995 à décembre 2012.

Méthodes : De janvier 1995 à décembre 2012, toutes les cirrhoses vues par l’un d’entre nous (JH) en consultation ont été incluses dans un registre prospectif. Le diagnostic de cirrhose reposait soit sur la biopsie hépatique, soit sur l’évidence clinique. Les malades ont été classés suivant trois étiologies (alcool, VHC, autre étiologie). Ils sortaient du registre et du suivi régulier (tous les six mois) en cas de décès, de carcinome hépatocellulaire, de transplantation ou de régression de la fibrose. Pour les malades perdus de vue, des recherches intensives ont été faites à partir du DPI (dossier patient informatisé) et par contacts téléphoniques avec les médecins généralistes ou éventuellement, avec le patient et sa famille.
Deux cohortes ont été prises en compte: Pour l’étude de l’épidémiologie générale, la cohorte totale incluant l’ensemble des malades de 1995 à 2012; pour les circonstances de décès, une cohorte 95-07 comportant uniquement les malades inclus de 1995 à 2007, cela afin d’avoir un recul minimum de cinq ans. Pour cette dernière cohorte, la recherche des données manquantes a été faite en fin d’année 2012.

Résultats : 1/ Données épidémiologiques générales: 741 cirrhoses (cohorte totale) ont été colligées de 1995 à 2012. La cirrhose était d’origine alcoolique dans 444 cas (60%), due au VHC dans 166 cas (22.5%) et d’une autre étiologie dans 131 cas (17.5%). 78 des 741 malades (10.5%) avaient plusieurs facteurs de risques et le plus évident a été choisi comme étiologie principale. Une biopsie hépatique fut réalisée chez 455 malades (61%), mais fut moins souvent réalisé récemment. Ainsi, pour les malades inclus de 1995 à 2007 (N=591) une biopsie fut faite dans 70% des cas alors que pour les malades inclus de 2008 à 2012 (N=150), elle fut réalisée dans 28% des cas. Dans cette cohorte de 741 cirrhoses, 63% étaient des hommes (alcool 68%, VHC 56%, autre étiologie 55 %). L’âge moyen au moment du diagnostic de cirrhose était de 56.3 ± 12.1 ans (alcool 53.2, VHC 63.2, autre étiologie 57.7). Au moment de l’inclusion dans le registre, 34% des malades étaient en stade B ou C de la classification de Child Pugh (alcool 46.4%, VHC 16%, autre étiologie 17.5%).
2/ Circonstances de décès: De la cohorte 95-07 (591 cirrhoses), 63 malades ont été exclus, 14 car totalement perdus de vue et 49 vu l’existence d’un hépato-carcinome présent dès l’inclusion. Les circonstances de décès ont donc été étudiées chez 528 cirrhoses avec un recul de 5 à 18 ans. De ces 528 cirrhoses, 317 (60%) étaient d’origine alcoolique, 118 (22%) dues au VHC et 93 (18%) dues à une autre étiologie. En fin 2012, 343 de ces 528 malades étaient décédés (65%), dont 222 cirrhoses alcooliques (70%), 72 cirrhoses dues au VHC (61%) et 49 cirrhoses d’une autre étiologie (53%). L’âge moyen au moment du décès était de 60 ± 10.8 ans en cas de cirrhose alcoolique, 74 ± 8.6 ans en cas de cirrhose due au VHC et 72 ± 13.2 ans en cas d’autres étiologies. La durée de survie à partir du diagnostic de cirrhose fut en moyenne de 69.5 mois en cas de cirrhose alcoolique, de 93 mois en cas de cirrhose VHC et de 93 mois en cas de cirrhose d’une autre étiologie. 162 des 222 malades alcooliques sont décédés de causes hépatiques (73%), le plus souvent de cirrhose au stade terminal, alors qu’un décès hépatique fut observé chez seulement 38/72 cirrhoses VHC (53%) et chez 33/49 (67%) cirrhoses d’une autre étiologie (67%).

Conclusions :
1. Cirrhose alcoolique et cirrhose VHC ou d’une autre étiologie sont des maladies différentes (Rapport des genres, âge au diagnostic, sévérité, espérance de survie, circonstances de décès). L’amalgame doit être évité.
2. Le dépistage du CHC chez les malades alcooliques n’est pas la priorité et peut même être remis en cause. Il ne devrait être réalisé que chez les malades abstinents.
3. Les cirrhoses VHC sont des malades âgés qui décèdent une fois sur deux de causes non hépatiques
4. La biopsie hépatique n’est plus très en vogue.

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Hepatologie

Des confusions trompeuses…

2013

Jaubert L.(1), Issa A.(1), Teil C.(2), Dambron P.(3), Duhamel O.(1)

Hépatologie –  2013-04-09 – CO –

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QUIZZ

Née en 1938, madame B…est hospitalisée à plusieurs reprises en Neurologie à Béziers pour des troubles confusionnels récidivants.
Ces épisodes ont débuté un an plus tôt à l’âge de 70 ans.
Outre l’exérèse d’un nodule thyroïdien en 1990, elle est traitée et bien équilibrée pour HTA, fibrillation atriale et diabète par Flecaine LP150, Cardensiel5, Plavix, Ezetrol 10 et Januvia.
Ces troubles surviennent sans facteur déclenchant apparent, et sont faits de désorientation temporo-spatiale, d’altération du comportement, d’anomalies du langage avec idées délirantes. Ils durent 3 à 4 jours et régressent sans séquelles laissant un souvenir très désagréable sans amnésie.
l’examen est normal, TA 14/07, 65kg, 1,46m, PO 94cm.
Hyperamoniémie sans garrot 1,65mg/l (N inf.à 0,56) thrombopénie 10000, TP 77%, ASAT, ALAT, PA et gamma GT normales. Virus B et C absent, recherche immunologique négative.
EEG évocateur d’un état de mal confusionnel ou d’une encéphalopathie métabolique; IRM cérébrale normale pour l’age, l’échographie abdominale montre une stéatose homogène et la gastroscopie n’éclaire pas de signe nets d’HTP.
Une biopsie hépatique percutanée confirme la stéatose isolée.
Mme. B… est traitée sans succès, d’abord comme épileptique par Keppra puis Lamictal. ensuite sur la suspicion d’une anomalie du cycle de l’urée par Arginine.
Après avis et hospitalisation universitaire, chromatographie des acides aminés, recherche de mutation du gêne OTC, l’arginine est remplacée par le benzoate de sodium là encore sans effet.
Fin 2012 un rendez vous est pris dans une autre université parisienne celle là…

(1) service de gastro entérologie, (2) service de neurologie, (3) service de chirurgie viscérale.
centre hospitalier 2 rue Valentin Hauÿ 34500 Béziers.

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Hepatologie

Evaluation de la qualité des comptes-rendus (CR) d’échographie réalisés dans le suivi des patients atteints de cirrhose non compliquée : étude préliminaire de 35 CR de patients vus en consultation.

2013

J. Denis (1), C. Gaudet (1), R. Reda (2), B. Lambaré (1)
(1) Service d’Hépato-Gastro-Entérologie, (2) Service de Radiologie, centre Hospitalier Sud Francilien, 116 bd Jean Jaurès 91106 Corbeil Essonnes.

Hépatologie –  2013-05-06 – CO –

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En 2007, La Haute Autorité de Santé (HAS) a édicté des recommandations pour le suivi des patients atteints de cirrhose non compliquée parmi lesquelles la réalisation d’une échographie semestrielle détaillée, couplée à un Doppler,réalisée par « un opérateur expérimenté ».
Un compte-rendu type énonce les items devant normalement être mentionnés et décrits. La pertinence de cette surveillance a été démontrée notamment concernant le dépistage du carcinome hépatocellulaire. L’objet du présent travail est d’apprécier la qualité des comptes-rendus d’échographies faites en ambulatoire, par des centres non spécialisés, chez des patients atteints de cirrhose vus en consultation systématique en dehors de complication.
Patients – Fin avril 2013, les CR des échographies réalisés chez 35 patients atteints de cirrhose vu à la consultation d’un gastro-entérologue à tropisme hépatologique exerçant à l’hôpital général ont été analysés rétrospectivement. Chacun des items du CR type de l’HAS ont été recherchés et analysés, les résultats étaient regroupés en terme d’items à visée diagnostique, pronostique ou de recherche de complication. Il s’agissait de 23 hommes et 12 femmes, d’âge moyen 60,4 ans (44-82) atteint d’une hépatopathie F4 (n=14) ou virale F3 (n=3) d’origine virale C (n=14 dont 1 associée à 1 NASH, 1 à l’alcool), alcool (n=10), virale B (n=7), hémochromatose (n=2, associée à alcool ou VHC)) ou cryptogénétique (n=2). L’hépatopathie était connue en moyenne depuis 88,0mois(1-250), suivie dans le service depuis 73,8 mois (0-250)et par le médecin référent depuis 67,9 mois (0-250). Les échographies ont été réalisées 27 fois en ville, 8 fois en externe à l’hôpital, au total dans 28 centres différents par 32 opérateurs.
Les patients étaient vus en consultation de suivi programmé, non pour une complication ni pour le suivi d’une complication (notamment pas pour le suivi d’un CHC traité) ; 4 patients avait eu un CHC traité efficacement avec un recul moyen sans récidive de 49 mois (36-76).

RESULTATS :
Paramètres diagnostiques :
Le terme « dystrophie apparaissait 16 fois (45,7%) et cet aspect était noté dans 9/16 = 56,2%. Les bords étaient décrits dans 26 cas (74,3%) et apparaissaient réguliers dans 12 (46,1%) et irréguliers ou festonnés dans 14 (53,8%).

Paramètres pronostiques :
L’écho-structure était rapportée dans 31 cas (88,6%) et qualifiée d’hétérogène 15 fois (48,4%), d’homogène 10 fois (33,3%) de micronodulaire 6 fois (19,4%), jamais de macronodulaire.
Le diamètre du tronc porte était signalé 18 fois (51,4%), qualifié de normal (n=9= 50%) ou de large (n=3=16,7%) et mesuré 6 fois (33,3%), en moyenne à 13,3 mm (11-20).
Le sens du flux portal n’était décrit que dans 21 cas (60%) et était qualifié d’ hépatopète (n=17 = 81%), d’inversé au niveau portal intra-hépatique (n=2 = 9%) ou « modulé » (n=2=9%). Le flux sanguin portal n’a été décrit que dans 8 cas (22,9%), qualifié de normal dans 2 cas et mesuré dans 6 cas en moyenne à 12,2 mm/s (7-19). L’existence d’éventuelles dérivations veineuses n’a été signalée que 7 fois (20%) et était présente 4 fois ; de même une éventuelle reperméabilisation dans la VO n’a été signalée que 8 fois (avec reperméabilisation dans 5 cas). Les VSH étaient signalées dans 25 cas (71,4%), toujours perméables, le plus souvent qualifié de grêles. La rate a toujours été signalée, qualifiée 10 fois de normale et mesurée 15 fois (42,9%), en moyenne à 13,2 mm (7-18,5).

Recherche de complications :
La recherche d’une lésion focale a été spécifiée 29 fois + une fois non strictement mais le foie était qualifié d’homogène, soit au total dans 85,7% des cas. Dans les 5 cas restant la présence d’une éventuelle lésion focale n’était pas mentionnée alors que l’échostructure globale apparaissait hétérogène (n=4) ou micronodulaire (n=1). Finalement aucune lésion focale n’a été diagnostiquée. La perméabilité du tronc porte a été signalée dans 25 cas (71,4%), aucune thrombose n’a été diagnostiquée. La recherche d’ascite a été spécifiée dans 32 cas (91,4%) et était présente chez 8/32 = 25,0%.

Conclusion :
L’impression globale est favorable : dans la très grande majorité des cas les échographistes, bien que très divers (centres et opérateurs), apparaissaient bien formés et attentifs à la recherche des principaux items.
La recherche systématique de complications, intérêt principal du suivi échographique, est majoritairement effectuée : recherche d’ascite (91,4%), de thrombose portale (71,4% ) quoiqu’avec une insuffisance de réalisation de Doppler, et surtout de lésion focale (85,7%). Les items non strictement spécifiés ont été considérés comme absents alors qu’ ils pouvaient être implicitement considérés comme négatifs dans une lecture globale. Cela illustre la nécessité d’ un vocabulaire standardisé, notamment pour la recherche de lésion focale. Ces résultats sont néanmoins obtenus à partir d’une population très particulière de patients anciennement et régulièrement suivis par le même opérateur ayant des rapports réguliers avec ses correspondants (les deux CR notoirement insuffisants émanent d’ ailleurs de radiologues exerçant hors de la circonscription). Pour que ces résultats soient diffusés et améliorés il faut : 1) que les patients soient dûment informés des buts de la surveillance échographique ; 2) que l’indication et l’objet des échographies soient précisés (en joignant la fiche HAS ?) ; 3) que le CR soit rédigé avec un vocabulaire précis et standardisé; 4) qu’il y ait des échanges réguliers entre H.G.E et radiologues.

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Hepatologie

Résultats d’une étude prospective observationnelle devant la découverte d’une faible perturbation des transaminases en médecine générale

2012

F. Heluwaert (1), C. Reynier (1), L. Lecoq (2), J. Pofelski (1), P. Oltean (1), M. Baconnier (1), P. Capony (1), V. Leroy (2). (1) Annecy, (2) Grenoble.

Hépatologie –  2012-05-05 – Cho –

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Introduction
Une faible perturbation des transaminases (ALAT25kg/m². Consommation moyenne d’alcool : Homme = 13 verres/sem, Femme = 2
verres/sem. Nombre médicament/patient : 2,6+/-2,7 [0-15], taux ALAT moyen = 1,84N,
ASAT = 1,5N, GGT = 3,74N, PAL = 0,76N, TP moyen 95% ( 45% dans 7 cas avec 1 homozygotie C282Y et une hétérozygotie C282Y. Réalisation
d’une échographie dans 83,8% des cas et pathologique dans 61,3% des cas (stéatose 50%,
hépatomégalie 19,4%, Splénomégalie 8,1%) .
Les étiologies retrouvées sont stéatopathie dysmétabolique (75,6%) (Seul diagnostic dans
40,5%), médicamenteux 28,3% (Seul dans 5,4%) (traitement incriminés par fréquence
décroissante : statines, AINS ou antalgiques, oestroprogestatifs, allopurinol), éthylique :
21,6% (seul dans 4%), virus B ou C (2,7%), autres virus (EBV et 1 CMV) (2,7%),
hémochromatose génétique type1 (1,35%), sarcoidose (1,35%), pas de diagnostic (5,4%)
Un avis spécialisé était demandé pour 22 patients (30,6% des cas) et seulement 25% des
dysmétaboliques. Le recours au spécialiste était motivé par la découverte d’une étiologie B,
C, d’une hémochromatose, d’une splénomégalie, d’un TP<80% et d'une thrombopénie. Pour
les patients dysmétaboliques, ni le taux d'ASAT, d'ALAT, le rapport ASAT/ALAT, le TP ou les
données échographiques n'étaient associés au recours à un spécialiste.
un diagnostic de cirrhose a été porté dans 3 cas (alcool+dysmétabolique, alcool+virusB,
dysmétabolique seul), suspecté dans un cas (dysmétabolique+alcool), ainsi qu'une fibrose F3
(hémochromatose) et F2 (virus C).
Conclusion
La découverte par le médecin généraliste d'une faible perturbation du bilan hépatique
nécessite toujours une exploration minimale. La stéatopathie dysmétabolique représente la
principale étiologie, bien avant les causes virales.
Une évaluation de la fibrose hépatique devrait être systématiquement envisagée au vu du
nombre de fibrose sévère ou de cirrhose dépistée. Le recours au spécialiste est souvent
tardif. Des recommandations pratiques sur cette situation courante de médecine générale
mériteraient d'être énoncées par nos sociétés savantes.

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Hepatologie

Une élévation inhabituelle d’alpha foetoprotéine.

2012

Séverine HOMMEL, Magali PICON, Serge ERLINGER, Didier MATHIEU, François CESSOT (Aix en Provence)

Hépatologie –  2012-05-05 – CO –

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Nous rapportons le cas d’une femme âgée de 32 ans adressée pour élévation isolée de l’alpha foetoprotéine (AFP).
Ce dosage a été demandé par son médecin traitant devant des douleurs abdominales évoluant depuis 1 an associées à des ballonnements et à une constipation récente, sans notion d’altération de l’état général.Ses antécédents sont marqués par une péricardite virale quelques années auparavant, par un tabagisme actif à 5PA et par 2 grossesses par voie basse.
Le bilan prescrit par le médecin traitant ne retrouve aucun syndrome inflammatoire, le bilan hépatique est normal mais seul revient élevé le dosage d’AFP à 51.3 ng.ml(N<10). L'échodoppler abdominal est normal. L'examen clinique est sans particularité.
Il n'existe aucune prise de toxique, pas de consommation d'alcool et aucune prise médicamenteuse.
Le bilan biologique de controle confirme l'élévation de l'alpha foetoprotéine à 45.9 ng/ml, les autres marqueurs tumoraux étant négatifs, les sérologies virales (VHA, VHE, VHB, VHC) reviennent négatives de même que le dosage des BétaHCG.
Le scanner thoracoabdominopelvien injecté n'objective aucune anomalie. Les explorations endoscopiques (FOGD et coloscopie totale) s'avèrent normales.
Le diagnostic évoqué devant ces résultats est celui d'élévation héréditaire de l'alpha foetoprotéine. Un dosage familial de l'AFP est réalisé, revenant à un taux normal chez la soeur et la mère de la patiente mais élevé chez son père (AFP à 36.3 ng/ml). Un dosage est effectué par la suite chez l'oncle paternel et la tante paternelle, normal mais impossible chez les grands parents, ceux-ci étant décédés.
Ce syndrome décrit pour la première fois en 1983, dont le trait de transmission est autosomique dominant est rare. Seuls 5 cas ont été rapportés dans la littérature.
Il faut savoir évoquer ce diagnostic devant toute élévation isolée de l'alpha foetoprotéine après un bilan étiologique exhaustif (pour éliminer notamment les diagnostics différentiels carcinologiques), le diagnostic étant confirmé de manière simple par le dosage familial de l'AFP.
Ce cas soulève bien évidemment la question de la pertinence du dosage de l'AFP devant un syndrome abdominal douloureux chronique!