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Hepatologie

Dépister l’hépatite C chez les patients psychiatriques est plus efficient en centre hospitalier psychiatrique qu’en CMP !

2025

REMY André-Jean, BOUCHKIRA Hakim, HAPPIETTE Arnaud.
Equipe Mobile Hépatites, Centre Hospitalier de Perpignan
Andre.remy@ch-perpignan.fr


Hépatologie – 09/05/2025 – Communication orale

Introduction : Depuis longtemps, le dépistage systématiquement proposé de l’hépatite C chez les patients suivis en milieu psychiatrique est rappelé à travers les rapports d’experts successifs ou le tout dernier rapport du Conseil National du sida et des hépatites virales qui y consacre un chapitre dédié. Mais, comme l’a rappelé Benjamin ROLLAND dans un article récent, l’hépatite C en milieu psychiatrique constitue un « réservoir oublié ». D’autre part actuellement en France, à peine une peu plus de 5000 patients sont traités par an pour une hépatite C tandis que de l’autre côté de la balance, 4000 à 4500 patients sont contaminés ou recontaminés, essentiellement par usage de drogues, intraveineux ou nasal. L’objectif d’éradication de l’hépatite C fixé en France pour 2025 par le plan national de santé publique de 2018 ne sera donc pas atteint et l’objectif 2030 fixé par l’OMS probablement pas. La question est donc de (re)trouver les patients non diagnostiqués ou non suivis dont le nombre est estimé à 75000. Au-delà du dépistage en milieu carcéral, en CSAPA et en CAARUD, lieux traditionnellement ciblés par les programmes de dépistage, qui peut sans doute d’ailleurs être optimisé, la question de dépister plus et mieux en milieu psychiatrique se pose au quotidien pour l’ensemble des acteurs soignants.
Méthodologie : L’équipe mobile hépatites du Centre Hospitalier de Perpignan intervient depuis 2017 en milieu psychiatrique, d’abord au Centre Hospitalier Spécialisé (CHS) de Thuir puis plus récemment dans un Centre Médico-Psychologique (CMP) de Perpignan. Dans cette étude rétrospective, nous avons voulu comparer l’efficience de nos actions dans ces deux sites psychiatriques différents, pour le nombre de dépistages VHC réalisés, de patients positifs pour l’hépatite C, de patients traités et de FIBROSCAN (mobiles) réalisés. La fréquence des actions était identique dans les deux structures, une demi-journée deux fois par mois.
Résultats : la file active du CHS était en moyenne de 1475 et celle du CMP de 1530 patients par an.

2021 2022 2023 2024
FIBROSCAN CV + traités FIBROSCAN CV + traités FIBROSCAN CV + traités FIBROSCAN CV + traités
CHS 170 5 sur 21 2 143 10 sur 38 4 157 7 sur 42 6 172 10 sur 47 4
CMP na na na 4 5 4 4 0 sur 2 0 86 1 1

Discussion et conclusion : Dans notre expérience, dépister les malades psychiatriques en CHS est plus efficient que de dépister en CMP. Cette étude de terrain permet de préciser les recommandations publiées dans le rapport d’experts 2023.