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Vie Professionnelle

L’accréditation, je n’y comprends plus rien…..

2023

Laurent Costes, Nathalie Schneider, David Bernardini, Christian Boustière, Jean-Christophe Saurin

Vie Professionnelle – 03/05/2023 – Communication orale

L’accréditation c’est « prise de tête », que de l’administratif, chronophage…Il n’y a pas d’intérêt médical.
Le DPC, l’accréditation, la certification, la re-certification…je suis perdu !
Il est temps de combattre ces vieux clichés et d’expliquer ce que l’accréditation peut apporter à son équipe, à ses patients et son établissement.
L’accréditation est un programme de gestion des risques, de travail en équipe, d’évaluation de ses pratiques, de formation et d’engagement à mettre en pratique des recommandations de nos société savantes. Mais l’accréditation en équipe c’est avant tout valoriser ce que l’on fait déjà (CREX, RMM, réunions d’équipe, enseignement, recherche, protocoles de service, RCP, EPP, participation à des congrès…). C’est également mettre en avant son service au sein de son établissement (y compris par la prime d’intéressement collectif) et, surtout, se donner les moyens d’améliorer la prise en charge de ses patients.
L’accréditation c’est également des nouveautés : un financement par la CPAM depuis 2022, un nouveau programme en 2023, des facilités pour intégrer nos juniors, une ouverture à toutes les disciplines de notre spécialité (MICI, proctologie, endoscopie, cancérologie digestive, hépatologie…)
C’est aussi un fort soutien de la HAS avec une écoute bienveillante des organismes d’accréditation.
L’accréditation sera également un moyen de valider la certification périodique, nouvelle obligation depuis janvier 2023.
Le CEFA-HGE est là pour vous aider à mettre en place une démarche d’accréditation dans votre équipe. C’est une aide administrative lors de la constitution de l’équipe, une interface avec la HAS, des partages de documents sur un site informatique interactif, un rôle de conseil pour valoriser les actions que vous faites déjà dans le programme d’accréditation!

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Gastroenterologie

Impact of the pandemic COVID-19 in the diagnosis and management of colorectal cancer in 2020 in Portuguese hospitals – ETICC study – Portuguese results

Bárbara Abreu, Cristiana Sequeira, Tânia Gago, Cristina Teixeira, Pierre Lahmek, Marine Besnard, BrunoLesgourgues, Maria Ana Rafael. Portugal, France.

This is a Portuguese substudy of the French retrospective multicentric study ETICC (Etude de l’Impact de la pandémie COVID-19 sur le diagnostic et la prise en charge du Cancer Colorectal) coordinated by the Association Nationale des Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux.The French study included 11 centers, with a total of 961 patients. In Portugal, 4 centers were included.

Patients included in the control group had a diagnosis of CRC made between the 1st January 2019 and the 29th February 2020 and patients included in the COVID group had a diagnosis performed between the 1st March 2020 and the 28th February 2021.

Data were collected regarding patient’s characteristics and tumor’s characteristics. Dates of first medical consultation concerning CRC, histological diagnosis, surgical resection, neodjuvant treatment, adjuvant or palliative chemotherapy were also collected. It was registered if there was a perception of a delay in the diagnosis or treatment of the CRC. To compare the “control” and “COVID” groups, non-parametric tests were used to compare quantitative variables and chi-square and the conditional independence Mantel–Haenszel test were used to compare qualitative variables.  

Results

We included 766 patients, 496 in the control group and 270 in the COVID group, with similar median ages (70 years-old, IQR 58-82) and sex distribution (60% men) between groups. Concerning the staging of the CRC at the time of diagnosis, no statistically difference was found between groups (p=0.770). In the control group 25% of patients were asymptomatic at the time of diagnosis, whereas in the COVID group only 8.4% were asymptomatic (p<0.001). There was also a significant decrease in diagnosis after a positive fecal immunochemical test (FIT): 20.8% in the control group and 11.3% in the COVID group (p=0.002). In France, no significant decrease in CRC diagnosis in asymptomatic patients was found. 31.7% and 41.1% of patients initiated their follow-up at the hospital after going to the emergency room in the control and COVID groups, respectively, and 53.6% and 48.5% after consulting their general practitioner (p=0.020). The rate of complications at the time of diagnosis has increased, but without statistically significance, from 17.8% in the control group to 23.7% in the COVID group (p=0.050). Abdominal occlusion was the principal complication. In France, there was no significant difference in the rate of all complications or abdominal occlusion at the time of diagnosis.

A delay in the diagnosis and management was inferred in 16.6% of patients in the control group and in 33.6% in the COVID group (p<0.001). Time between the beginning of symptoms and first medical consultation significantly increased, from a median of 50 days in the control group to 64 days in the COVID group (p<0.001). On the contrary, time between histological diagnosis and tumor resection has decreased from a median of 65 days in the control group to 39 days in the COVID group (p<0.001). Time between histological diagnosis and neodjuvant treatment was not statistically different, as well as time between histological diagnosis and palliative chemotherapy. Time from CRC resection and adjuvant treatment has significantly decreased from 54 days in the control group to 43 days in the COVID group (p=0.001). In France, the only statistically significant interval difference was between CRC histological diagnosis and resection, which, similarly to what happened in Portugal, has decreased from 29.5 in the control group to 23 days in the COVID group (p=0.013).

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Gastroenterologie

Colite et mélanome métastatique : il n’y a pas que l’immunothérapie

2023

S Helias (1), S Gaudron (2), H Ayadi (1), V Bodiguel (3), M Bendaoud (3), F Harnois (1), C Locher (1,4)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Marne la Vallée
(2) Service de Dermatologie GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux

Gastroentérologie – 01/05/2023 – Cas clinique

Madame C. 69 ans est suivie dans le cadre d’un mélanome initialement localisé, BRAF muté, diagnostiqué en novembre 2020. En novembre 2021, des métastases cutanées, gingivales, ganglionnaires et pulmonaires sont diagnostiquées et un traitement par thérapie ciblée est débuté en février 2022, associant un anti BRAF (Encorafenib) et un anti MEK (Binimetinib).
Le Pet scan de novembre 2022 montrait une réponse métabolique et morphologique mais aussi l’apparition d’une plage digestive modérément hyper-métabolique du tiers moyen du colon droit et des adénopathies iliaques primitives droites et une coloscopie était programmée.
Une semaine avant la coloscopie, elle est adressée aux urgences pour des rectorragies avec déglobulisation à 5.5 g/dl et syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à 12 000 et CRP à 81. Le scanner abdomino pelvien montre un épaississement pariétal étendu de l’angle droit au caecum, et sur 5 cm de la dernière anse iléale associée à une infiltration et des adénomégalies du méso-colon.
Lors de la coloscopie, ce n’est pas une lésion tumorale mais…une colite grave.
Mais elle n’est pas sous immunothérapie ? Ce n’est pas comme d’habitude…
L’iconographie et la revue de la littérature seront présentées lors du congrès

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Endoscopie

Dosage du facteur VIII en cas d’angiodysplasies digestives : à faire systématiquement ?

2023

AJ REMY
Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier de Perpignan.

Endoscopie – 25/04/2023 – Communication orale

La prise en charge de la maladie de WILLEBRAND (MW) concerne de nombreux professionnels de santé dont font partie les gastroentérologues. Les patients atteints de MW de type 3 présentent des hémorragies digestives dans 24% des cas chez les hommes, et 29% chez les femmes. Ces hémorragies digestives peuvent révéler des pathologies variées, similaires à celles retrouvées dans la population générale en terme de fréquence (pathologies tumorales, ulcères hémorragiques, hémorragies diverticulaires…). Elles peuvent également révéler la présence d’angiodysplasies digestives, qui constituent une entité à part dans la MW notamment de type 3 en raison de leur fréquence élevée. L’angiodysplasie intestinale est définie comme une lésion vasculaire acquise superficielle, unique ou multiple, développée dans la muqueuse et/ou la sous muqueuse de la paroi du tube digestif, sans être associée à une lésion angiomateuse cutanée ou viscérale.. Les lésions sont plus volontiers localisées sur le caecum et le côlon ascendant, mais peuvent également être retrouvées sur l’ensemble du côlon, l’intestin grêle ou l’estomac. Des hospitalisations prolongées sont parfois nécessaires ainsi que le recours aux transfusions, et à un traitement substitutif prolongé, ce qui altère la qualité de vie.
Une enquête internationale réalisée en 1993 au sein de 297 centres de traitement de l’hémophilie a permis d’évaluer la fréquence de ces angiodysplasies, résumées dans le tableau 10. Cette étude retrouvait une fréquence plus élevée d’angiodysplasies dans la MW de type 3 que dans les types 1 et 2 de MW. En l’absence de disponibilité de l’examen par vidéocapsule en 1993, il est vraisemblable que la prévalence réelle des angiodysplasies digestives chez les patients atteints de MW de type 3 soit plus élevée. A l’inverse, il n’existe pas de données sur la fréquence de la maladie de WILLEBRAND chez les patients ayant des angiodysplasies symptomatiques. Quelles sont nos pratiques actuelles ? En l’absence de recommandations, un dosage systématique du Facteur VIII est-il réalisé chez tous les patients saignant sur angiodysplasie ? C’est à cette question que cette enquête flash de pratiques veut répondre. Les résultats seront présentés au congrès des Sables d’Olonne dans l’idée d’une étude prospective de cohorte.
Références
1. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022 01/pnds_type_3_3_11_2021.pdf
2. https://www.fmcgastro.org/textes-postus/no-postu_year/angiodysplasies-hemorragiques-du-tube-digestif/
3. Fressinaud E, Meyer D. International Survey of Patients with von Willebrand Disease and Angiodysplasia. Thromb Haemost. 1993;70:546 546.

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Gastroenterologie

Caractéristiques et pronostic des hémorragies digestives hautes survenant chez les malades sous inhibiteurs de la pompe à protons : analyse post-hoc d’une étude prospective multicentrique

2023

W. El Hajj (1) ; S. Nahon (1) ; V. Quentin (2) ; D. Grasset (3) ; J.P. Arpurt (4) ; F. Skinazi (5) ; R.L. Vitte (6) ; L. Costes (7) ; A.J. Rémy (8) ; C. Locher (9) ;
G. Macaigne (1)
(1) Montfermeil; (2) Saint-Brieuc; (3) Vannes; (4) Avignon; (5) Paris; (6) Poissy; (7) Créteil; (8) Perpignan; (9) Meaux
Et le groupe SANGHRIA de l’ANGH

Gastroentérologie – 02/05/2023 – Communication orale

Introduction
Dans le cadre du bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), une sur- prescription est souvent dénoncée. Inversement, peu d’études ont évalué les conséquences de l’absence de prescription d’IPP en cas d’indication reconnue. Les objectifs de ce travail ont été de comparer, dans une cohorte de malades ayant une hémorragie digestive haute (HDH), ceux avec et sans IPP au moment de l’hémorragie et notamment les malades présentant des facteurs de risque (FDR) de lésions muqueuses gastro-duodénales ayant une indication de traitement prophylactique par IPP.
Patients et Méthodes
De novembre 2017 a ̀octobre 2018, une étude prospective observationnelle multicentrique (1) menée dans 46 Centres Hospitaliers Généraux en France a recensé tous les cas consécutifs d’HDH. Les données démographiques, épidémiologiques, endoscopiques (diagnostic, traitement), pronostiques de l’HDH et le statut Helicobacter pylori (Hp) ont été recueillis et comparés entre les malades sous et sans IPP au moment de l’HDH. Le taux de prescription d’IPP chez les patients ayant des FDR d’ulcère gastro-duodénal (UGD) a été calculé. Les caractéristiques des HDH en rapport avec un UGD chez ces patients ont été comparées avec ou sans IPP. Le rôle potentiel du traitement par IPP sur la gravité de l’hémorragie ulcéreuse a ensuite été évalué en effectuant une analyse uni-et multivariée des facteurs prédictifs de gravité de l’hémorragie.
Résultats
2 498 malades présentant une HDH ont été inclus, parmi lesquels 777 (31%) étaient sous IPP au moment de l’hémorragie. Les malades avec IPP étaient plus âgés (72,2 vs 67 ans ; p<0.0001), avaient plus de comorbidités cardio-vasculaires (50% vs 32% ; p< 0.0001), d’insuffisance rénale chronique (23% v s 15% ; p< 0.0001), de diabète (23.2% vs 18% ; p=0.007) que ceux sans IPP. Un antécédent d’ulcère gastro-duodénal (UGD) était significativement plus fréquent dans le groupe de malades sous IPP (15.1% vs 8.3% ; p<0.0001) et la prévalence de l’infection par Hp au moment de l’HDH avait tendance à être moins importante chez les malades sous IPP (13.9% vs 21.7% ; ns).
L’HDH en rapport avec un UGD était significativement moins fréquente chez les malades avec IPP que chez ceux sans IPP (29% vs 45% ; p< 0.0001), alors que les angiodysplasies étaient significativement plus fréquentes dans le groupe de malades avec IPP (7,1% vs 2,3% ; p<0,0001). 20% des malades avec UGD hémorragique avaient une infection par Hp, dont seulement 13.7% de ceux avec IPP (vs 21,3% dans le groupe sans IPP ; p=0,07).
Une sous prescription des IPP était notée chez les malades ayant un ou des FDR de lésions gastro-duodénales et devant théoriquement bénéficier d’un traitement anti- secrétoire prophylactique (tableau 1). Dans cette population à risque, l’UGD hémorragique était également significativement plus fréquent en l’absence de traitement par IPP (50% vs 26,5% ; p< 0,0001).
Dans notre cohorte de malades avec UGD hémorragique, les facteurs prédictifs de sévérité de l’HDH étaient en analyse multivariée : l’âge > 65 ans, l’hospitalisation au moment de l’hémorragie, la double anti-aggrégation plaquettaire, le traitement anti- coagulant et le score de Charlson. L’absence de traitement par IPP n’était pas un facteur de risque indépendant de sévérité de l’hémorragie.
Conclusion
Dans cette cohorte de malades sous IPP présentant une HDH, un ulcère gastro- duodénal était significativement moins fréquent que chez ceux sans IPP, alors que les angiodysplasies étaient significativement plus fréquentes. La gravité de l’HDH était identique chez les malades sans et sous IPP. Par ailleurs, cet observatoire confirme qu’il existe une sous prescription d’IPP chez les malades ayant une indication validée de prophylaxie anti-sécrétoire, seuls 1/3 d’entre-eux étant sous IPP. Le bon usage des IPP doit également tenir compte de ces sous prescriptions en cas d’indications validées.

Références bibliographiques
(1) : Quentin V, Remy AJ, Macaigne G et al. Prognostic factors associated with upper gastrointestinal bleeding based on the French multicenter SANGHRIA trial. Endosc Int Open 2021; 09: E1504–E1511 DOI 10.1055/a-1508-5871

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Vie Professionnelle

Les déchets en endoscopie digestive : problématique et perspectives. Un film tourné en CHG, pour la commission éco responsabilité et développement durable de la SFED.

2023

M. Kaassis (1-2), A.S. Bonhomme (1), C. Maurille (1), A. Bondu (1), J. Baudon (1), Y.H. Lam (1), Commission éco responsabilité et développement durable, Société Française d’Endoscopie Digestive (SFED) (2),
(1) Cholet ; (2) Paris.

Vie Professionnelle – 04/05/2023 – Communication orale

Introduction : Le GIEC nous alerte sur le réchauffement climatique lié à l’émission de Gaz à Effet de Serre (GES). Le monde de la santé représente 8% des émissions nationales de GES et la gestion déchets, 4 %. Qu’en est-il plus particulièrement en endoscopie digestive ? Et comment sensibiliser sur le sujet ?

Patients et Méthodes : Les établissements de santé génèrent en moyenne 700 000 tonnes de déchets par an. La généralisation de l’usage unique a accru la quantité de Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux (DASRI) et 165 000 tonnes de DASRI produites chaque année. En ce qui concerne l’activité d’endoscopie : la quantité moyenne de déchets est d’environ 2,1 kg par endoscopie et moins de 10% sont recyclés. La consommation d’eau est majeure (80-100 l pour le lavage d’un endoscope), avec utilisation de métaux rares. La majorité des déchets, en particulier les DASRI, sont traités de manière inappropriée avec un impact environnemental, et l’absence de tri coordonné interpelle. Si le plastique est massivement utilisé pour la fabrication de l’usage unique, moins de 1/3 déchets plastiques sont recyclés, et sont trop souvent déversés dans océans (≈ 7 millions tonnes par an).

Résultats : En lien avec la commission éco responsabilité et développement durable de la SFED, nous avons réalisé un film de 3 minutes faisant le point sur le volet environnemental de notre activité d’endoscopie digestive. Les séquences ont été tournées sur 1 journée au sein d’un bloc opératoire polyvalent où sont réalisées les endoscopies sous anesthésie. Les chiffres sur les quantités de déchets, le recyclage, la possibilité de diminuer nos déchets y sont précisés. Le but est un document court pour prise de conscience et permettre à chacun de lutter à son niveau contre le gaspillage. Des pistes simples existent déjà comme : diminuer les examens et les biopsies non indiqués « le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas », développer le recyclage (cartons, plastiques), privilégier les solutions réutilisables plutôt que les jetables (sabots, cale dent, calots, tenues), réduire notre consommation de plastique (bouteilles d’eau stériles). Le film aussi est destiné à nos directions, et aux industriels avec qui nous travaillons, qui doivent être impliqués et novateurs pour fournir des dispositifs plus éco responsables. Cette présentation est également l’occasion de comprendre les modalités et difficultés pratiques d’une évolution verte de notre activité au sein d’un centre de l’ANGH.

Conclusion : La quantité de déchets en endoscopie est considérable avec un impact environnemental. Il est urgent de réévaluer et de réduire les impacts écologiques et économiques de notre activité et des dispositifs à usage unique. Ce film permet d’aborder cette problématique, pour une prise de conscience et œuvrer pour améliorer l’existant au sein de nos CHG.

Remerciements : les auteurs remercient la Commission éco responsabilité et développement durable de la SFED et la Société NTU Medias pour le tournage du film.
Le film sera présenté en séance, il est disponible sur le site de la SFED.

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Endoscopie

Utilisation des clips « over the scope » pour le traitement des lésions hémorragiques digestives hautes : Expérience 2022 -2023 au Centre Hospitalier de Valenciennes.

2023

Yasmina Belouchrani
Arnaud Boruchowicz
Julien Lollivier
Ambroise Lalieu
Rachida Leblanc

Endoscopie – 06/05/2023 – Communication orale

Introduction:
L’hémorragie digestive haute est une cause fréquente d’hospitalisation. En cas d’ulcère la pose de clips hémostatiques, la coagulation et l’injection sous muqueuse constituent les traitements de première intention. En cas d’échec une embolisation et une intervention chirurgicale sont envisagées en deuxième intention.

Des études récentes ont mis en évidence une nouvelle possibilité de traitement endoscopique avec l’utilisation des clips over the scope pour le traitement des ulcères hémorragiques avec signes de sévérité (références 1 et 2).

Nous rapportons notre expérience depuis le début de l’utilisation de ces clips dans notre centre dans cette indication.

Patients et méthodes :

Entre le mois de septembre 2022 et le mois d’avril 2023 11 clips ont été mis en place chez 11 patients présentant une hémorragie digestive haute (tableau).

Les patients âgés de 47 à 90 ans présentaient un ulcère du bulbe Forrest <2 b (n =9), une tumeur de l’estomac (n =1), une hémorragie post polypectomie duodénale (n=1).

Six patients présentaient une insuffisance rénale chronique et huit une cardiopathie. Deux patients présentaient une insuffisance hépatique.

Dix patients sur onze étaient traités par anticoagulants oraux et un patient présentait une cirrhose secondaire à l’alcool.

Une endoscopie digestive haute diagnostique et avec tentative d’hémostase par injection d’adrénaline et pose de clips standards avait été réalisée sans anesthésie générale chez neuf patients. En cas d’échec de l’hémostase ou de récidive hémorragique la pose de clips over the scope était envisagée.

Dix endoscopies thérapeutiques ont été réalisées au bloc opératoire ou en réanimation et une a été réalisée sans anesthésie générale à l’unité de soins intensifs cardiologiques.

Une formation pour apprentissage de la pose avait été effectuée pour les endoscopistes qui ont pris en charge les patients et pour les infirmières de l’équipe.

La pose du clip a été réalisée par quatre praticiens seniors de l’équipe (dont trois spécialisés en endoscopie interventionnelle). Les examens étaient réalisés avec une infirmière spécialisée en endoscopie digestive et deux opérateurs étaient présents pour certains examens. Les endoscopies ont été réalisées dans la journée ou en début de soirée.

Résultats :
Une récidive précoce a été observée à 48 h chez un patient et a nécessité une embolisation puis un traitement chirurgical avec un séjour prolongé de 45 jours en réanimation puis en soins continus. Dans 10 cas sur 11 une hémostase a été obtenue (photos 1, 2 et 3). Une sortie de l’hôpital a été possible chez tous les patients.

Conclusion :
Dans ce début d’expérience la pose de clips « over the scope » a permis d’obtenir l’hémostase dans 10 cas/11. Une récidive hémorragique a été observée à 48 h chez un patient. Une formation préalable à la technique de pose et la possibilité de réaliser l’intervention avec la présence de deux praticiens en particulier en début d’expérience a facilité l’acquisition de la technique. Tous les patients ont pu sortir de l’hôpital dans les suites du traitement. Des données complémentaires concernant les patients et leur évolution seront actualisées au moment du congrès.

1) Meier B et al. Over-the-scope-clips versus standard treatment in high-risk patients with acute non-variceal upper gastrointestinal bleeding : a randomised controlled trial (STING-2). Gut. 2022 Jul;71(7):1251-58.

2) Chan S et al. Use of over-the-scope clip (OTSC) versus standard therapy for the prevention of rebleeding in large peptic ulcers (size ≥1.5 cm): an open-labelled, multicentre international randomised controlled trial. Gut. 2023 Apr;72(4):638-43.

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Hepatologie

Quand le polype s’emballe… et la cirrhose aussi !

2023

LOISEL C (interne), GRASSET D, BILLET G

Hépatologie – 01/05/2023 – Cas clinique

Nous rapportons l’observation d’un patient de 58 ans, porteur d’une cirrhose mixte dysmétabolique et éthylique sevrée, découverte à la faveur d’une rupture de varices œsophagiennes en 2012.
A partir de 2017, le patient est hospitalisé de façon répétée pour des hémorragies digestives hautes avec méléna et déglobulisation liées à un polype hyperplasique antral développé sur hypertension portale. La cirrhose est côtée CHILD A et la fonction rénale est normale.
Résections endoscopiques après résections, il est impossible d’en venir à bout… Ce tableau finit par impliquer des transfusions itératives hebdomadaires, les hémorragies récidivant et le polype hyperplasique grossissant de plus en plus jusqu’à atteindre 10 cm de diamètre !
Entre 2018 et 2021 , de staff en staff régional, les propositions se sont succédées : du TIPS à la gastrectomie partielle en passant par une thrombose de TIPS, justifiant une embolisation de la veine ombilicale puis une dérivation porto-cave…. il s’en est passé des évènements pour en finir enfin avec les transfusions !
Malheureusement, l’hypertension portale n’est pas la seule complication de la cirrhose.. Après un peu de tranquillité, il est dépisté un nodule de carcinome hépatocellulaire conduisant à une radiothérapie stéréotaxique avant une possible inscription sur liste de transplantation hépatique…
Une revue de la littérature des connaissances sur l’évolution et le traitement des polypes hyperplasiques gastriques liés à l’hypertension portale sera présentée.

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Endoscopie

Gastrectomie atypique. Traitement d’une GIST gastrique par une technique hybride associant la dissection sous muqueuse (DSM) et la coelioscopie (Lap-Endo cooperative surgery, LECS).

2023

T. Tatagiba (1), L. Potier (2), G. Barjonet (1), W. Al Rafei (1), I. Oria (1). E. Ariane, N. Mascareno (1), H. Osman (1)
(1) Service d’Hépatogastroentérologie CH Montélimar
(2) Service de Chirurgie Viscérale CH de Montélimar

Endoscopie – 07/05/2023 – Cas clinique

Nous présentons le traitement d’une GIST gastrique par une technique hybride associant laparoscopie et endoscopie (Lap-Endo cooperative surgery, LECS), montrant des avantages en terme de réduction des marges chirurgicales grâce à la visualisation endoscopique, avec une meilleure conservation anatomique et fonctionnelle de l’estomac.

Patient de 83 ans hospitalisé pour un meloena depuis 1 semaine, sous Eliquis 2,5mgx2/j. Hb 10,6 g/dl, tranfusé d’un CGR. Découverte à l’endoscopie d’une tumeur pédiculée (pédicule large de 2 cm) avec une calotte hypervasculaire munie d’un mini suintement hémorragique. Le pédicule est implanté 5 cm sous le cardia au niveau de la petite courbure, versant postérieur. La ponction sous échoendoscopie confirme une GIST gastrique. Pas de métastases au scanner.
Le traitement des GIST gastriques par résection cunéiforme laparoscopique avec une agrafeuse linéaire est largement acceptée dans le traitement des tumeurs stromales gastro-intestinales gastriques (GIST). Bien que peu complexe, cette procédure présente des inconvénients majeurs, à savoir un défaut d’identification de la lésion, une possible rupture de la capsule avec l’agrafeuse linéaire, un prélèvement excessif de tissu normal et des difficultés techniques pour atteindre des zones telles que le cardia, le fundus, la petite courbure ou les zones péri-pyloriques. De plus la résection cunéiforme laparoscopique peut entraîner des marges positives, une ablation excessive de tissus sains ou même nécessiter la conversion en laparotomie pour accéder à la lésion.
Une résection endoscopique assistée par coelioscopie a été proposée. La procédure a associé une coelioscopie avec une simple identification de la zone gastrique à l’endroit où nous avons commencé la dissection sous muqueuse (DSM). Technique réalisée sous insufflation de CO2, utilisant un capuchon transparent et un couteau de DSM (Finemedix. ClearCut Type J, longueur de 2mm et ClearCap/Cousin Endoscopy). Le geste endoscopique consiste, après un marquage périphérique, à inciser la muqueuse en sillon puis à disséquer en profondeur ce sillon. Pendant la DSM, on coagule les vaisseaux de la sous muqueuse. Puis on réalise une perforation artificielle de la périphérie de la lésion. La résection est complétée par laparoscopie. Retour à domicile 4 jours après la gastrectomie atypique. Avantages de la LECS : résection ciblée et limitée de la paroi gastrique et probablement une meilleure récupération post opératoire. Désavantages de la LECS : Perforation artificielle, nécessité d’accessoires endoscopiques de DSM et un temps opératoire prolongé (3 heures dans notre cas).
De nombreux articles ont rapporté la LECS comme une procédure faisable et sûre pour les lésions sous-muqueuses gastriques. L’avantage de la LECS classique est l’exhaustivité de la résection avec une marge minimale, déterminée du côté muqueux. Dans le cas des lésions gastriques, il est possible d’exciser précisément la lésion en déterminant la ligne de résection à partir de la surface de la muqueuse, garantissant ainsi l’obtention d’une résection complète et des marges négatives par cette procédure.
Technique élégante, minutieuse, réalisable en CHG, sous réserve d’une excellente collaboration endoscopiste/ chirurgien et de maîtrise de la DSM.

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Endoscopie

Qualité des coloscopies sous Kalinox pendant l’épidémie de COVID-19

2023


Rim Abboud * 1,2 , Guy Houist 2 , Bénédicte Lambare 2

1. Gastroentérologie et Hépatologie, Centre Hospitalier Sud Francilien, Corbeil-Essonnes, FRA
2. Gastroentérologie et Hépatologie, Faculté de Médecine de l’Université Libanaise, BEYROUTH, LBN

Auteur correspondant : Rim Abboud, rim.abboud24@gmail.com

Endoscopie – 06/05/2023 – Communication orale

La coloscopie est une procédure majeure pour le dépistage et le diagnostic des lésions colorectales. En France, l’anesthésie générale reste la méthode de sédation la plus utilisée pour la coloscopie. Face à plusieurs contraintes, d’autres méthodes de sédation ont été adoptées. La plus connue est la sédation par mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote (MEOPA) commercialisée sous le nom de Kalinox, et qui est proposée en seconde intention après une anesthésie générale. Depuis mars 2020, la crise sanitaire provoquée par le COVID-19 nous a obligé à proposer la coloscopie sous Kalinox aux patients qui, avant la crise, auraient pu bénéficier d’une anesthésie générale. Nous présentons une étude rétrospective monocentrique au Centre Hospitalier Sud Ile de France (CHSF) dont l’objectif est d’évaluer la qualité des coloscopies réalisées sous Kalinox en première ligne. Entre le 01/01/2019 et le 31/05/2021 inclus, 9 médecins d’expérience différente ont réalisé 284 coloscopies sous Kalinox au CHSF. Le premier groupe comprenait 65 coloscopies sur 15 mois avant la crise sanitaire du COVID-19, soit de janvier 2019 à mars 2020 inclus et le second groupe comprenait 217 coloscopies sur 14 mois pendant le COVID-19, soit entre avril 2020 et mai 2021 inclus. Nous avons étudié les caractéristiques épidémiologiques des patients (sexe, âge), la qualité de la préparation selon le Boston Bowel Preparation Scale (BBPS), le taux d’intubation caecale (TIC), le taux de détection des adénomes (TDA), le taux de détection des polypes (TDP ), le taux de détection du cancer (TDC) et les complications. Le critère principal était le pourcentage de coloscopies complètes et les critères secondaires étaient : ADR, PDR et CDR. Nous avons conclu que le KALINOX nous permettait de poursuivre le dépistage du cancer colorectal avec des TIC et TDA acceptables. Cette méthode de sédation plus simple et moins coûteuse devrait être proposée à un plus grand nombre de patients.