2025
F . M o r y o u s s e f , C . D e P o n t h a u d, D . G r a s s e t , A .J . R E M Y , S . B e l l o n , P . M a y e r , M . V i d o n , A . D r o u e t D’ a u b i g n y , C . L e m a i t r e , c .
l o c h e r , M . M E D M O U N , F . S k i n a z i , v . q u e n t i n , M .
-P . R i p a u l t , M . K a a s s i s , C . Y z e t , J . L o l l i v i e r , G . A l l a r d , F . E H R A R D , R . G e r a r d , H . A y a d i , F . G O U T O R B E , G . B o u d o u x d’ H a u t e f e u i l l e , O .M . Z a h a r i a , J . A l b o u y s , F . H E L U W A E R T , E . S i e g e l , T .G r a i n v i l l e , C . d’ E n g r e m o n t , N . E T C H E P A R E , C . L e v i , A . M a r t i n , G . C h i t i c , W . A l R a f e i , O . D a b o u s s i , A . C u l e t t o , A . B e c q , A . G a r i o u d , R . M i c e l l i L u p i n a c c i , E . P e r e z , R . S t a n I u g a , D . C u e n , A . C a l d i e r o , C . C h a r p i g n o n , L . C a i l l o , E .
G e l s i , S . P e s c h a r d , J . T r a v a g l i, V . R e b o u r s , g . m a c a i g n e , Groupe d’étude CAPABLES
CH Poissy-Saint-Germain-En-Laye, Poissy, France, Pitie Salpétrière University Hospital, Paris, France, CHBA Service de
Gastroentérologie, Vannes, France, CH Perpignan, Perpignan, France, Centre Hospitalier d’Avignon Henri Duffaut, Perpignan,
France, Hepato-gastroenterology, Strasbourg, France, Centre Hospitalier Intercommunal de Creteil, Creteil, France, CH Cornouaille,
QUIMPER, France, CH Le havre, Le Havre, France, CH Meaux, Meaux, France, CH Creil, Creil, France, CH Delafontaine, Saint
Denis, France, Y Le Foll, gastroenterology, saint brieuc, France, CH Narbonne, Narbonne, France, CH DE CHOLET, Cholet Cedex,
France, Amiens univerisity hospital, Gastroenterology, Amiens, France, CH Valenciennes, Valenciennes, France, CH Aix-en-
provence, Aix-en-provence, France, CH Lorient, Lorient, France, Inserm, Lille, France, CH Marne-la-vallée, Marne-la-vallée,
France, CH Cote basque, Bayonne, France, CH Mteropole Savoie, Aix-les-bains, France, CH Dunkerque, Dunkerque, France,
CHU Limoges / University of Limoges, Department of gastroenterology, Limoges, France, CH Annecy, Annecy, France, CH
Mulhouse, Mulhouse, France, CHU Rennes, Rennes, France, Grenoble University Hospital, Grenoble, France, CH Valence,
Valence, France, CH sud-francilien, Corbeilles-en-Essone, France, Kremlin Bicetre University Hospital, Kremlin Bicetre, France,
CH Gonesse, Gonesse, France, CH Portes de Provencd, Montelimar, France, CH Chartres, Chartes, France, University Hospital
Le Rangueuil, Toulouse, France, Mondor University Hospital, Creteil, France, CH Villeneuve-saint-georges, Villeneuve, France,
Ambroise Paré University Hospital, Boulogne Billancourt, France, University Hospital Georges Pompidou, Paris, France, CH
Dreux, Dreux, France, CH Saint-malo, Saint-malo, France, Tenon University Hospital, Paris, France, Montsouris Institute, Paris,
France, CHU DE NIMES, Gastro enterology, Nîmes, France, Nice University Hospital, Nice, France, CH Meulan, Meulan-les-
mureaux, France, Hopital Beaujon, Pancreatology and Digestive Oncology Department, Clichy, France, CH Montfermeil,
Montfermeil, France
Gastroentérologie – 11/05/2025 – Communication orale
La prise en charge thérapeutique de la pancréatite aiguë biliaire (PAB) inclut la sphinctérotomie endoscopique et la cholécystectomie. Cependant, la stratégie nutritionnelle optimale avant la cholécystectomie—reprise précoce de l’alimentation orale ou nutrition entérale exclusive—reste débattue, notamment en raison du risque d’événements biliaires (EB) récurrents avant la chirurgie, en particulier lorsque celle-ci est retardée.
L’objectif principal était d’évaluer la probabilité d’EB (colique/migration biliaire, impaction de calcul, cholangite, récidive de pancréatite aiguë, et cholécystite aiguë) avant la cholécystectomie, en comparant les modalités nutritionnelles : alimentation orale versus nutrition entérale exclusive. L’objectif secondaire était d’évaluer les taux de cholécystectomie au cours de l’hospitalisation initiale et les raisons de non-réalisation. Les données ont été collectées durant l’hospitalisation, à 3 mois, et à 6 mois si la chirurgie n’avait pas été réalisée à 3 mois. Les EB et les modalités nutritionnelles à ces moments ont été documentés. Les analyses incluaient des modèles de Cox et des tests du Chi².
D’octobre 2022 à décembre 2023, 1 172 patients atteints de PAB ont été inclus prospectivement par 60 hôpitaux français, dont 1 167 dans l’analyse finale. Soixante patients (5 %) ont été perdus de vue, et 34 décès (3 %) ont été rapportés. Une forme sévère de PAB a été observée chez 27,2 % des patients (n=317). Après 48–72 heures, une alimentation orale a été reprise chez 62 % (n=724), une nutrition entérale chez 16 % (n=192), et un jeûne ou une nutrition parentérale poursuivi chez 21 % (n=249). Au cours du suivi, 236 EB sont survenus chez 172 patients, soit 15,5 % ayant présenté au moins un événement, avec un délai médian de survenue de 26 jours (intervalle : 9–57 jours). Plus précisément, 6 % ont présenté un épisode de colique/migration biliaire, 2,1 % une impaction de calcul, 2,3 % une cholangite, 6,1 % une récidive de PAB (dont 9 % étaient sévères), et 1,6 % une cholécystite aiguë. L’analyse univariée a identifié plusieurs facteurs associés à un risque accru de récidive d’EB (p < 0,10) : âge ≥52 ans (p=0,093), obésité (IMC ≥30, p=0,032), score ASA >2 (p=0,097), bilirubine totale ≥60 µmol/L (p=0,010), CRP >150 mg/L, délai diagnostique ≥21 jours (p=0,009), et antécédent de sphinctérotomie (p=0,136). Aucune différence d’incidence des EB n’a été observée entre les PAB sévères et non sévères (p=0,497) lors de l’analyse des 172 premiers EB. Sur l’ensemble de la période de suivi, malgré les 87 EB analysés et les biais potentiels, aucune association significative n’a été retrouvée entre le type de nutrition (orale vs. entérale exclusive) et la probabilité de survenue d’un EB (p=0,447).Chez les patients atteints de PAB non sévère, la cholécystectomie a été réalisée lors de l’hospitalisation initiale dans seulement 33 % des cas. Les principales raisons de non-réalisation étaient d’ordre structurel (par exemple, indisponibilité ou refus du chirurgien), représentant 45 % des cas.
En conclusion, les EB sont fréquents: 15,5 % des patients ont présenté au moins un événement avant la chirurgie, avec 6 % développant une récidive de PAB (dont 9 % étaient sévères). La cholécystectomie reste sous-utilisée : seuls un tiers des patients atteints de PAB non sévère en ont bénéficié lors de leur séjour initial, souvent pour des raisons modifiables. Ni la sévérité de la PAB ni le type de nutrition—orale ou entérale exclusive (malgré les biais potentiels, les données manquantes et les analyses en cours)—ne semblent associés à la survenue d’EB avant la chirurgie. La cholécystectomie précoce, lorsqu’elle est possible, demeure la seule stratégie fiable pour prévenir les EB.
