Catégories
Gastroenterologie

Etude descriptive des ulcères gastroduodénaux en France, résultats préliminaires

2010

C Charpignon, A Courillon-Mallet, B Lesgourgues, S Nahon, A Pelaquier, C Guez, H Hamon, T Morin, I Rosa, B Bour, M Pierre-Nicolas, N Abdelli, G Macaigne et les centres ANGH.

Gastroentérologie –  2010-09-03 – CO –

________________________________

La baisse récente de la prévalence de l’infection à Helicobacter pylori (Hp) dans les pays occidentaux s’est accompagnée d’une diminution de l’incidence globale des ulcères et d’une redistribution des facteurs étiologiques des ulcères. Le but de l’étude était de préciser la fréquence de l’infection à Hp et de la prise d’AINS ou d’aspirine au cours des ulcères gastroduodénaux et d’évaluer la proportion d’ulcères non Hp non AINS-aspirine en France en 2009.
Patients et méthodes : 993 patients (Homme = 595 Moy age = ) porteurs d’un ulcère gastrique ou duodénal > 5 mm ou d’une bulbite (>5 ulcères de 1mm) ont été inclus prospectivement entre janvier 09 et janvier 10 dans 32 centres ANGH. Une infection Hp était recherchée par au moins 2 méthodes (histologie et/ou sérologie et/ou test respiratoire).Le statut Hp – était affirmé par 2 tests négatifs et Hp+ par histologie positive ou 2 tests +.En cas de tests discordants ou test unique, le statut Hp était considéré comme douteux. La prise de médicaments gastrotoxiques, d’IPP, d’antibiotiques ou les comorbidités étaient précisées le jour de l’endoscopie.
Résultats : 844 dossiers ont été analysés, dont 565 ulcères duodénaux ou bulbite, 326 ulcères gastriques et 173 ulcères hémorragiques. Une prise d’AINS ou aspirine >300mg/jour était notée chez 21% des patients dont un quart avec un traitement >1mois. Dix neuf pour cent des patients recevaient un traitement par aspirine faible dose au long cours. Concernant le statut Hp, 6% des patients n’ont pas eu d’histologie et 16% n’ont eu qu’un seul test diagnostic de Hp. Le statut Hp était négatif pour 42% des patients, positif pour 47% et douteux pour les autres. Les patients non Hp et non AINS-aspirine représentaient 21% des patients, leurs caractéristiques sont en cours d’analyse. Cent quarante quatre patients (17%) signalaient un antécédent d’ulcère, parmi eux 79 étaient Hp positif et dans 20 cas malgré un traitement d’éradication antérieur. Parmi les patients sous AINS ou aspirine au long cours 17% n’avaient pas d’ IPP.

Conclusion : La proportion d’ulcère Hp positif en France est en diminution (47%) alors qu’augmente fortement celle des ulcères non Hp et non AINS-aspirine. Cette étude observationnelle montre que les recommandations concernant l’éradication de Hp en cas d’ulcère et la prophylaxie par IPP en cas de traitement prolongé par AINS ne sont pas systématiquement appliquées.