2025
Vincent QUENTIN
Gastroentérologie – 11/05/2025 – Communication orale
La consultation d’addictologie pourrait être le lieu idéal pour sensibiliser les patients au dépistage du cancer de l’œsophage. Bien qu’aucune recommandation n’existe en France sur le dépistage de ce cancer, il est clairement démontré que l’alcool et le tabac sont des carcinogènes de grade 1 et que leurs effets se potentialisent. Il est démontré aussi que parmi les cancers épidémiologiquement liés, ceux de la cavité buccale sont le plus à risque d’association avec le cancer oesophagien. Ainsi les recommandations américaines notent que les patients associant une consommation de tabac et d’alcool avec un antécédent de cancer de la cavité buccale pourraient tirer bénéfice d’un dépistage du cancer de l’œsophage.
Cette enquête flash avait pour but de réaliser un état des lieux de la coopération actuelle entre ses spécialités au sein des établissements de l’ANGH ainsi qu’évaluer les pratiques de dépistages proposées.
Par un QR code présenté au congrès de Versailles (Septembre 2024), 69 praticien.nes ont répondu représentant 37 centres.
La grande majorité des centres bénéficient à la fois d’une consultation d’addictologie et d’ORL, 70% des HGE proposent une EOGD de dépistage aux patients ayant la double consommation, 17% des addictologues adressent en endoscopie des patients ayant des antécédent de cancer ORL vs 88% des HGE et 50% des ORL. Seulement 30% des HGE suivent à la lettre les recommandations de Baveno VII en n’adressant jamais les patients en endoscopie pour recherche d’HTP lorsque tous les critères sont réunis (et en l’absence de signe clinique oesophagien).
Lorsque les HGE pratiquent la pose d’une GPE pour cancer ORL, 88% d’entre eux.elles réalisent un examen attentif de l’œsophage. Lors d’une EOGD de dépistage œsophagien seulement 35% le font de façon dédiée. Lors d’une EOGD tout venant chez un.e patient.e de plus de 50 ans seulement 9% font toujours un aller/retour de l’œsophage en lumière blanche puis en chromoendoscopie virtuelle.
Cette enquête montre que les CHG possèdent les moyens médicaux de sensibiliser au dépistage du cancer de l’œsophage en population ciblée. Il conviendrait probablement de sensibiliser les addictologues à cette problématique somatique et d’améliorer la qualité du geste endoscopique.