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Hepatologie

UN TAUX ELEVE DE CORTISOL LIBRE SERIQUE PREDIT LA MORTALITE A 12 MOIS CHEZ DES PATIENTS CIRRHOTIQUES « STABLES ».

2011

Thierry THEVENOT (1), Richard I. DORIN (2), Clifford R. QUALLS (3), Béatrice CLERC (1) Remy SAPIN (4), Emilie GRANDCLEMENT (5), Jean-Paul CERVONI (1), Blandine ALBY (1), Delphine WEIL (1), Thibault DEGAND (1), Elisabeth MONNET (1), Vincent Di MARTINO (1), Rasa KAZLAUSKAITE (6).

Hépatologie –  2011-05-15 – CO –

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Introduction: L’évaluation de la fonction surrénale utilise classiquement le dosage du cortisol total sérique (CTS) qui surestime la prévalence de l’insuffisance surrénale dans la cirrhose. Le but de cette étude était (1) d’explorer et de comparer le cortisol libre sérique (CLS) mesuré et le CLS « estimé » en utilisant le test au Synacthène à 1 µg chez des patients cirrhotiques « stables ». L’estimation du CLS était réalisée par la formule de Coolens et al. (J Steroid Biochem 1987) et par l’équation de Dorin et al. (Dorin et al. Clin Biochem 2009); (2) d’explorer le CLS post-Synacthène comme prédicteur de la mortalité sans transplantation à 1 an.
Méthodes: Les dosage du CTS et du CLS étaient réalisés à 0 (T0) et 30 (T30) minutes après injection de 1 µg de Synacthène chez 95 patients cirrhotiques non infectés (34 Child-Pugh A, 29 B, 32 C) et sans dysfonction surrénale connue ou suspectée. Le CLS était obtenu par ultrafiltration centrifugale puis dosé par une méthode radio-immunologique. La concordance entre les valeurs du CLS mesuré et du CLS calculé avec les deux équations étaient analysée par la méthode de Bland et Altman. Les courbes de survie étaient construites selon la méthode de Kaplan-Meier et comparées par le test du log-rank.
Résultats: L’âge moyen était de 58±10 ans, la cirrhose était d’origine alcoolique (85%) et les hommes étaient majoritaires (69%). La durée moyenne du suivi des 90 patients non transplantés était de 15.9±6,5 mois et 17 patients décédaient (19%) 3.6±2.8 mois après l’évaluation de leur surrénale. Les patients Child C avaient des taux plus élevés de CLS à T0 et à T30, indépendamment des taux de CBG et d’albumine. La formule de Coolens sous-estimait le CLS (biais à 45%; P<0,001) surtout chez les patients ayant une albuminémie basse, contrairement à l’équation de Dorin (biais : 4%; P=0,14). Les patients décédés avaient 1) un score de MELD (22,6±7,9 vs. 14±5,8; P<0,001) et des concentrations de CLS à T30 (129±67 vs. 94±41 nmol/L; P=0,02) plus élevés ; et 2) des concentrations plus faibles de CBG (29±9 vs. 39±14 mg/L; P=0,007), d’albumine (23±6 vs. 31±7 g/L; P 79 nmol/L était un facteur prédictif de décès, indépendamment de l’albumine et des scores de Child et de MELD. Les patients ayant un CLS à T30 > 79 nmol/L (n=59) avaient une moins bonne survie que les autres patients (n=31).
Conclusions: La formule de Coolens sous-estime le CLS, contrairement à l’équation cubique développée par Dorin et al. Chez le patient cirrhotique stable hémodynamiquement, des concentrations élevées de CLS sont associées à un risque plus important de décès à 1 an, et ce de façon indépendante des autres prédicteurs connus (score de Child, MELD et albuminémie). Ce nouveau concept va à l’encontre de la théorie du syndrome hépato-surrénalien.

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Endoscopie

Prise en charge par prothèses coliques, à visée curative ou palliative, des cancers coliques occlusifs. Etude rétrospective dans 5 centres hospitaliers généraux en 2009-2010.

2011

Vincent QUENTIN(1), Julien BAUDON(2), Ludivine FALIZE(3), Denis GRASSET(4), Gérard LEDREAU(5), Olivier NOUEL(1).
(1)Saint Brieuc (2) Cholet (3) Saint Malo (4) Vannes (5) Lorient

Endoscopie –  2011-05-10 – CO –

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Objectifs
L’objectif principal sera d’évaluer la pratique des prothèses coliques dans les centres hospitaliers généraux (CHG) en 2009-2010 par une étude descriptive simple (fréquence, performance, comparaisons à la littérature).
L’objectif secondaire sera de réaliser une étude comparative entre le groupe traitement endoscopique et traitement chirurgical. Cette comparaison intéressera notamment le sous groupe de la prise en charge palliative (survie, durée d’hospitalisation …) et celui de la prise en charge de pont vers la chirurgie (taux de succès de la stratégie, survie …)

Patients et méthodes
Dans un premier temps les patients inclus seront ceux ayant eu un code T2A de prothèse colique entre le 01/01/2009 et le 31/12/2010 afin de répondre à l’objectif principal. Dans un second temps tout patient hospitalisé pour occlusion tumorale colique sur la même période sera inclus (codes occlusion et cancer colique) afin de répondre aux objectifs secondaires.

Résultats
Environ 90 patients sont attendus dans le groupe prothèse colique. Le recueil de données est actuellement incomplet et aucun résultat ne sera vraisemblablement disponible avant le 15 mai.

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Hepatologie

Les malades infectés par le VHB sont-ils différents des malades infectés par le VHC ? Comparaison de 2 cohortes de malades nouvellement diagnostiqués inclus dans les registres prospectifs de la Belgian Association for the Study of the Liver (BASL)

2011

Bénédicte De Vroey1, Christophe Moreno2, Wim Laleman3, Marc van Gossum4, Isabelle Colle5, Chantal de Galocsy6, Philippe Langlet7, Geert Robaeys8, Hans Orlent9, Peter Michielsen10, Jean Delwaide11, Hendrik Reynaert12, Michael Adler2, Jean Henrion1, Pierre Deltenre1

1 Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul, 2 Hôpital Erasme, Bruxelles, 3 KUL, Leuven, 4 CHU Saint-Pierre, Bruxelles, 5 UZ, Gent, 6 Hôpitaux Iris Sud Bracops, Bruxeles, 7 CHU Brugmann, Bruxelles, 8 Ziekenhuis Oost-Limburg, Genk,9 AZ St Jan, Brugge, 10 UZ Antwerpen, Edegem, 11 CHU, Liège,
12 UZ, Brussels.

Hépatologie –  2011-05-15 – PW –

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Introduction: Les hépatites B et C présentent de nombreuses similitudes épidémiologiques et cliniques mais également des différences. En outre, leurs caractéristiques épidémiologiques semblent évoluer dans les pays occidentaux. Aucune étude comparant des cohortes représentatives de malades nouvellement diagnostiqués comme porteurs chroniques du VHB ou le VHC n’a été rapportée jusqu’ici.

But: Comparer les principales caractéristiques épidémiologiques, biologiques et histologiques de malades infectés par le VHB ou le VHC, nouvellement diagnostiqués en Belgique, et comparer leur prise en charge.

Méthode: Les données recueillies au moment du diagnostic de portage chronique du VHB ou VHC ont été extraites de deux registres prospectifs Belges, l’observatoire des porteurs chroniques de l’Ag HBs (2008-2009) et l’observatoire des porteurs chroniques de l’hépatite C (2003-2004).

Résultats: 705 malades (387 VHB et 318 VHC) ont été inclus. Par comparaison avec les malades infectés par le VHC, les malades infectés par le VHB étaient plus jeunes (36 vs. 44 ans, p<0.0001), plus fréquemment de sexe masculin (69 vs. 56%, p<0.0003), moins fréquemment d’origine caucasienne (43 vs. 86%, p<0.0001), moins fréquemment contaminés par transfusion ou toxicomanie (9 et 6% vs. 33 et 43%, respectivement, p<0.0001), plus fréquemment contaminés par transmission sexuelle ou familiale (40 et 30% vs. 1 et 1% respectivement, p<0.0001). Par comparaison avec les malades infectés par le VHC, les malades infectés par le VHB avaient plus fréquemment des taux normaux d’ALT (65 vs. 36%, p<0.0001) et des taux moindres de détectabilité d’acide nucléique viral par PCR (70 vs. 84%, p<0.0001). 303 malades ont eu une biopsie hépatique (29% des malades VHB et 61% des malades VHC, p2 (p=0.004). Un traitement antiviral fut moins souvent proposé chez les malades infectés par le VHB que chez les malades infectés par le VHC (25 vs. 47%, p<0.0001).

Conclusions: Les malades nouvellement diagnostiqués comme porteurs chroniques du VHB ou du VHC ont des caractéristiques épidémiologiques différentes qui devraient être prises en compte dans les démarches de dépistage. La prise en charge de ces malades fut également différente, une biopsie hépatique étant moins souvent réalisée et un traitement antiviral moins souvent proposé chez les malades infectés par le VHB.

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Hepatologie

Facteurs prédictifs de mortalité à 1 et 6 mois chez des malades ayant une hépatite alcoolique aiguë (HAA) sévère traitée par corticoïdes dans un service d’hépato-gastro-entérologie de CHG.

2011

Gilles Macaigne, Florence Harnois, Jean-François Boivin, Angel Ferrarrio, Dorian Dikov, Sadek Cheiab, Georges Bonihay, Claude Chayette. Services d’hépato-gastroentérologie, d’anatomo-pathologie et de radiologie, centre hospitalier de Lagny-Marne-la-Vallée, 77 405 Lagny-sur-Marne Cedex.

Hépatologie –  2011-05-11 – CO –

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Le but de ce travail a été d’évaluer les critères clinico-biologiques prédictifs de mortalité à 1 mois et à 6 mois dans une population de malades hospitalisés pour hépatite alcoolique sévère et traités par prednisolone dans un service d’hépato-gastro-entérologie de CHG.
Malades et méthodes : tous les malades hospitalisés dans le service entre janvier 1999 et mars 2011 avec le diagnostic d’HAA sévère (éthylisme chronique, cytolyse hépatique avec ASAT > ALAT et score de Maddrey > 32, plus ou moins confirmation histologique du diagnostic) ont été inclus. Un traitement par prednisolone était débuté au cours des premiers jours d’hospitalisation et poursuivi 28 jours quelque soit l’évolution de la bilirubinémie jusqu’en 2008 puis stoppé au 7ème jour en l’absence de diminution de la bilirubinémie. Les données cliniques, biologiques et histologiques ont été revues de façon rétrospective jusqu’en octobre 2003 puis prospectivement jusqu’en avril 2011.
Résultats : 151 épisodes d’HAA sévère survenus chez 129 malades (37.2% de femmes ; âge moyen 52.2 ans) hospitalisés durant cette période ont été étudiés. Le diagnostic a été confirmé histologiquement chez 104 d’entre-eux (69%). Les 2 groupes de malades n’étaient pas différents concernant l’âge moyen, le score de Maddrey initial, le taux de mortalité et les différents paramètres clinico-biologiques initiaux. Les taux de mortalité à 1 mois et à 6 mois de l’ensemble de la cohorte étaient respectivement de 19,8% et 32.4%. Les facteurs clinico-biologiques suivants ont été recueillis au début de la prise en charge (co-morbidités cardiaques, pulmonaires, rénales, diabète, traitement béta-bloquant, gradient de pression porto-cave, index de Maddrey, score MELD/Na, score de child-pugh, infection initiale, antibioprophylaxie, hémorragie digestive, score de Lille, ASAT, GGT, leucocytes, créatininémie), à 1 mois (score MELD/Na, score de child-pugh, créatininémie) et à 6 mois (score MELD/Na, score de child-pugh, créatininémie, ASAT, GGT) de suivi. Les facteurs prédictifs de mortalité à 1 mois et à 6 mois ont été analysés en analyse uni et multivariée.
Conclusion : Dans cette cohorte, les taux de mortalité à 1 mois et à 6 mois étaient respectivement de 19,8% et 32.4%. Les résultats complets et définitifs de ce travail seront communiqués au cours de la communication orale à Saint Malo.

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Hepatologie

La flore bactérienne influence-t-elle la survie sans transplantation chez les malades cirrhotiques présentant une péritonite bactérienne spontanée?

2011

Marie de Vos1, Bénédicte De Vroey1, François Kidd2, Jean Henrion1, Pierre Deltenre1
1 Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul.
2 Service de Médecine Interne Générale, Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul, Belgique

Hépatologie –  2011-05-15 – PW –

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Introduction: Chez les malades cirrhotiques, la flore bactérienne pourrait se modifier suite à un usage plus systématique des antibiotiques (AB). L’influence de ces modifications sur le pronostic de la péritonite bactérienne spontanée (PBS) n’est pas connue.

But: Analyser: A/ la flore bactérienne chez les malades présentant une PBS, et B/ l’influence de la flore bactérienne sur le pronostic de ces malades.

Méthodes: A/ Les bactéries, leur sensibilité aux AB et la prise préalable d’AB ont été rétrospectivement évaluées chez 55 malades ayant développé une PBS (65% d’hommes, âge médian de 56 ans, 87% de cirrhose d’origine éthylique). B/ La probabilité de survie sans transplantation à 6 mois a été calculée à partir du diagnostic de PBS en rapport avec les caractéristiques de l’infection.

Résultats: A/ Des bactéries ont pu être isolées dans l’ascite de 43 malades: 26 bacilles Gram-négatifs (BGN), 14 coques Gram-positifs (CGP) et 3 associations de BGN et de CGP. Seuls 4 malades étaient infectés par des bactéries résistantes aux AB de première ligne. Aucune bactérie n’était multi-résistante. Les PBS étaient d’origine nosocomiale (malades hospitalisés depuis 3 jours au moins) dans 15 cas et communautaires chez 40 malades. Par comparaison aux PBS communautaires, les PBS nosocomiales étaient similairement dues à des BGN (33 vs. 52%) ou des CGP (33 vs. 22%) (p=0.3) mais étaient plus fréquemment dues à des bactéries résistantes (27% vs. 0%, p=0.004). La prise d’AB avant le développement de la PBS n’influençait pas le type de bactérie ni la fréquence de résistance (11 vs. 7%, p=0.6). B/ 46 (84%) des malades sont décédés. L’âge médian au diagnostic de PBS (56 vs. 61 ans, p=0.9) et la distribution par sexe (70 vs. 44% d’hommes, p=0.15) étaient similaires chez les malades qui sont décédés et ceux qui ont survécu. Par comparaison avec les malades qui ont survécu, ceux qui sont décédés avaient plus fréquemment une cirrhose d’origine éthylique (91 vs. 67%, p=0.04), mais étaient similairement infectés par BGN (50 vs. 33%), par CGP (26 vs. 22%) (p=0.6) ou par bactéries résistantes (4 vs. 22%, p=0.1). Le taux de protéines dans l’ascite était plus bas (1.1 vs. 1.5g/dL, p=0.09) chez les malades qui sont décédés. La réponse aux AB était le seul déterminant de la survie à 6 mois (43.7±9.4% chez les répondeurs vs. 0% chez les non-répondeurs, p=0.0001). Par rapport aux répondeurs, les non-répondeurs aux AB étaient similairement infectés par BGN, par CGP, et par bactéries résistantes (25 vs. 3%, p=0.12), mais souffraient plus fréquemment de PBS d’origine nosocomiale (50 vs. 17%, p=0.05).

Conclusion: Dans cette étude, la plupart des malades étaient infectés par BGN et la plupart des bactéries étaient sensibles aux AB de première ligne. Il n’y avait pas de multi-résistance. La réponse aux AB fut le seul facteur pronostique. La résistance aux AB de première ligne n’influençait pas le pronostic. Les malades non-répondeurs aux AB avaient plus fréquemment une infection d’origine nosocomiale. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats.