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Gastroenterologie

Une diarrhée qui ne manque pas d’air

2025

Dr OMRANE Soleïhane (1), Dr ZANDITENAS David (1), Dr TIMSIT Elodie (1), Dr MORIN Clément (2)
(1) Service d’hépato-gastroentérologie de l’hôpital Saint Camille
(2) Service de médecine interne et infectieuse de l’hôpital Saint Camille


Gastroentérologie – 09/05/2025 – Cas clinique

Voici le cas d’une jeune patiente de 44 ans, admise pour diarrhée fébrile, douleurs abdominales et grande altération de l’état général.
Son principal et unique antécédent est une polyarthrite rhumatoïde (HLA B27+ anti CCP+) connue depuis 2018 et traitée par ADALIMUMAB depuis 2022. Elle ne prend aucun autre médicament.
Elle est revenue de ses vacances en Grèce le 14 Aout 2024. Durant ce séjour, elle n’a présenté aucun problème médical et continuait à se porter parfaitement bien après son retour jusqu’au 21 Aout 2024.
Le 22 Aout, il apparait brutalement une fièvre à 39-40°C avec douleurs lombaires basses des 2 cotés (plus importante à droite) ainsi qu’une diarrhée liquide non glairo-sanglante et quelques épisodes de vomissement.
Son bilan biologique initial révèle un syndrome inflammatoire important (20.000 leucocytes et une CRP à 182) mais l’ECBU et les coprocultures sont négatifs.
Le bilan infectieux très étendu est strictement négatif : coproculture, RTCD, hémocultures, sérologies diverses, antigènuries légionnelles, parasitologie des selles…..
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien initial ainsi que la recto-sigmoïdoscopie sont strictement normaux. Les biopsies coliques le sont également.
Durant les 5 jours suivants, malgré une antibiothérapie probabiliste par C3G/Flagyl puis TAZOCILLINE, elle présente une très inquiétante aggravation clinique et biologique : Elle est prostrée dans son lit ; la fièvre reste bloquée à 40°C, la diarrhée liquidienne s’aggrave. Les leucocytes sont à 28.000 (dont 86% de PNN), la CRP à 680.
A J6, elle se met brutalement à désaturer et nécessite un passage en réanimation ….. non sans que le diagnostic soit enfin posé. Le bon traitement est alors mis en place. Elle sort de réanimation à J2 puis rentre chez elle 6 jours après.
• Quelle est la cause de cette diarrhée fébrile d’apparition brutale ?
• Pourquoi le diagnostic n’a pas été posé initialement malgré un test biologique précoce bien ciblé ?
• Comment ce piège a été contourné ?
• Que retenir de ce cas clinique ?
Vous le saurez en septembre 2025 à Perpignan