2018
Sihem Bendaoud (Rosny-sous-Bois, FRANCE), Stéphane Nahon (Montfermeil, FRANCE), Morgane
Amil (La Roche-sur-Yon, FRANCE), Isabelle Rosa (Créteil, FRANCE), Frédéric Heluwaert (Annecy,
FRANCE), Laurianne Plastaras (Colmar, FRANCE), Carmen Stefanescu (Clichy-la-Garenne, FRANCE),
Vincent Quantin (Saint-Brieuc, FRANCE), Michel Antoni (Orange, FRANCE), Karine Bideau (Quimper,
FRANCE), Médina Boualit (Lille, FRANCE), Alexandre Aubourg (Tours, FRANCE), Jean-Marc Gornet
(Paris, FRANCE), E Cuillerier (Dreux, FRANCE), Christophe Locher (Meaux, FRANCE), Florence
Skinazi (Paris, FRANCE), Marion Simon (Paris, FRANCE), Arnaud Bourreille (Nantes, FRANCE),
Benjamin Pariente (Lille, FRANCE), Laurent Beaugerie (Paris, FRANCE), Laurent Peyrin-Biroulet
(Vandoeuvre-lès-Nancy, FRANCE), Xavier Hébuterne (Nice, FRANCE), Anthony Buisson (Clermont-
Ferrand, FRANCE), Vered Abitbol (Paris, FRANCE), Romain Altwegg (Montpellier, FRANCE)
Gastroentérologie – 2018-05-11 – CO –
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Introduction
Les anti-TNF sont le plus souvent maintenus pendant la grossesse chez les patientes attteintes
de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Le consensus ECCO 2015 préconise leur
arrêt après la 24-26ème semaine d’aménorrhée (SA), si possible, en raison de leur passage transplacentaire.
L’administration de vaccins vivants doit être différée au-delà du 6ème mois de vie
chez les nourrissons dont la mère a reçu des anti-TNF pendant la grossesse. Il y a peu de données
sur l’allaitement sous Anti-TNF. L’objectif de cette l’étude est d’établir le taux et la tolérance de 1)
la vaccination par vaccins vivants avant et après 6 mois de vie chez des nouveau-nés exposés in
utero aux Anti TNF et 2) de l’allaitement sous Anti TNF.
Patients et Méthodes
Etude Française rétrospective et observationnelle multicentrique dans les centres du GETAID et de
l’ANGH. Inclusion par des gastroentérologues dans une base de données informatisée,
anonymisée, après consentement de patientes enceintes atteintes de MICI sous Anti-TNF,
donnant naissance à un enfant vivant et répondant à un questionnaire sur 1)la vaccination de leur
nourrisson par vaccins vivants (BCG-ROR et Rotavirus) avant et après 6 mois de vie,
2)l’allaitement au cours de la première année de vie, 3)les modalités d’informations durant la
grossesse.
Résultats
De février 2016 à septembre 2017, 143 patientes enceintes (113 maladies de Crohn et 30
rectocolite hémorragiques), traitées par Anti TNF ont été incluses dans 28 centres hospitaliers.
L’âge moyen des patientes était de 31.5 ans (IQR 5). L’Anti TNF administré était : l’infliximab (n=
86, 60%), l’adalimumab (n=53, 37%), le certolizumab (n= 3, 2%) et le golimumab (n=1). Les
Thiopurines étaient associées chez 30 (21%) patientes. 35 (24.5%) femmes ont présenté une
poussée de la maladie durant la grossesse, dont 20 nécessitant une corticothérapie. . L’Anti-TNF
était interrompu avant 24-26 SA chez 74 (58%) patientes et repris ou poursuivi après
l’accouchement chez 131 (92%) patientes. 65 (46%) femmes ont accouché dans une maternité
niveau 3 . Soixante-trois (45%) patientes ont allaité. Aucune complication n’a été constatée.
Parmi les patientes n’ayant pas allaité, 49 ne l’ont pas fait par choix personnel, 27 après conseil du
gastroentérologue. Concernant le questionnaire sur la vaccination, 120 réponses étaient obtenues.
Le BCG était réalisé chez 33 (27.5%) nourrissons dont 19 (16%) avant 6 mois. Un abcès local
d’évolution favorable et une inflammation locale évoluant pendant un an ont été observés.
Soixante-douze (60%) nourrissons étaient vaccinés contre le ROR, dont 6 avant 6 mois sans
complications. Sept (6%) nourrissons étaient vaccinés contre le Rotavirus, dont 5 avant 6 mois
et sans complication. L’information concernant l’allaitement et la vaccination a été donnée à 127
(89%) patientes, principalement par le gastroentérologue n= 123 (86%), par l’obstétricien 23%, le
pédiatre de la maternité 16% et par le pédiatre de ville 12%. L’information a été donnée
oralement chez 120 (84%) patientes et par support écrit chez 44 (31%).
Conclusion
Dans cette étude observationnelle, la moitié des femmes exposées aux Anti-TNF ont allaité sans
complications. 27% des nouveaux-nés sont vaccinés contre le BCG, parmi lesquels plus de la
moitié avant 6 mois et sans complication grave. La vaccination contre le rotavirus est rare, le plus
souvent faite avant 6 mois et sans complications graves. La majorité des patientes enceintes
avec MICI, reçoivent les informations relatives aux Anti-TNF pendant la grossesse par leur
gastroentérologue. L’information par les obstétriciens et les pédiatres doit etre améliorée.