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Vie Professionnelle

Comment financer sa formation médicale continue : trucs et astuces

2022

AJ REMY, Centre Hospitalier de Perpignan

Vie Professionnelle –  2022-04-22 – CO –

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La formation médicale continue est une obligation règlementaire pour les médecins à travers la validation des actions de DPC (développement professionnel continu). Au 1er janvier 2032, elle sera une condition obligatoire au début et à la poursuite de l’exercice d’une profession médicale. L’ordonnance du 19 juillet 2021 a créé une procédure de certification pour 7 professions de santé « indépendante de tout lien d’intérêt permettant, à échéances régulières au cours de la vie professionnelle, de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l’actualisation et le niveau des connaissances », avec une périodicité de 6 ans. Le rôle de contrôle et de gestion est attribué aux Ordres professionnels, aux CNP et à l’agence nationale du DPC. Pour les professionnels diplômés avant 2023, la certification s’appliquera à partir du 1er janvier 2032, mais à partir de 2029 pour ceux diplômés après le 1er janvier 2023. Dans l’intervalle, l’obligation de DPC triennal persiste pour tous. Cet abstract se propose de passer en revue tous les modes de financement possibles actuellement et leurs avantages et inconvénients respectifs.
Pour les praticiens hospitaliers à activité libérale, les dépenses liées à la formation (frais d’inscription, déplacements, hôtellerie et restauration) sont entièrement déductibles des revenus de cette activité. C’est la solution la plus simple en termes d’organisation et d’autonomie.
Le financement de la formation et des actions labélisés DPC via l’industrie pharmaceutique reste possible, particulièrement dans les congrès où coexistent des sessions scientifiques et des sessions DPC. Aucune avance d’argent n’est nécessaire ; il faut juste anticiper de s’inscrire aux sessions DPC via son compte personnel DPC et ensuite récupérer les justificatifs. L’inconvénient est de bien anticiper, la convention et le détail des prestations devant être validés au minimum 2 mois avant la formation. De plus, certains laboratoires limitent le nombre de congrès et formations pris en charge par médecin et par année civile.
Les crédits MERRI attribués à chaque service hospitalier en fonction d’un algorithme obscur via les publications et les participations aux études cliniques sont une autre source de financement possible, surtout pour des congrès internationaux. La demande doit inclure le budget prévisionnel complet, être validé par le chef de service, le chef de pôle, la direction des affaires financières et la direction des affaires médicales. L’avance des frais est très souvent la règle. Ceci est possible sous réserve que la politique de l’établissement permettre une utilisation directe des ces crédits MERRI par chaque service, ce qui n’est pas toujours le cas !
L’ANFH (association nationale de formation hospitalière) prend en charge les formations et les diplômes universitaires mais avec des seuils financiers très limités, notamment pour la restauration et le logement : 17,5 euros par repas et 70 (régions) à 110 (Paris) euros par nuit d’hôtel. Pour le transport, ça reste toujours le bon vieux billet SNCF 2ème classe, même si un billet en 1ère classe avec réservation anticipée ou un billet d’avion low cost est moins cher ! Il n’y pas de limite cependant pour les frais d’inscription. Le circuit est quasi le même que pour les crédits MERRI : autorisations chef de pôle/ chef de service / Direction des Affaires Médicales, avance des frais et remboursement sur justificatif dans un délai de 2 mois (expérience personnelle).
Concernant le DPC, pour chaque profession ou spécialité, les conseils nationaux professionnels proposent un parcours pluriannuel de développement professionnel continu qui constitue pour chaque professionnel une recommandation afin de satisfaire à son obligation triennale de développement professionnel continu. Pour satisfaire à cette obligation, le professionnel de santé doit justifier de son engagement dans le parcours de DPC défini par le Conseil National Professionnel compétent ou justifier au cours d’une période de trois ans, soit de son engagement dans une démarche d’accréditation ; soit de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions de formation, d’évaluation et d’amélioration des pratiques et de gestion des risques. La démarche doit comporter au moins deux de ces trois types d’actions et au moins une action s’inscrivant dans le cadre des orientations prioritaires prévues à l’article L. 4021-2. Il peut faire valoir les formations universitaires qu’il aura suivies. Chaque professionnel choisit les actions auxquelles il s’inscrit. Les établissements de santé, en lien avec l’ANFH, participent au financement et gèrent le DPC des personnels médicaux qu’ils emploient. Tous les professionnels de santé doivent justifier, sur une période de trois ans, de leur obligation de DPC auprès du conseil de l’ordre dont ils dépendent. Ces formations font l’objet d’une prise en compte dans le plan de formation / DPC médical validé par la CME de l’établissement. Une fois ces actions de DPC validées, il faudra les saisir sur le serveur ad hoc ANDPC, très peu pratique selon les (rares) utilisateurs, au contraire de celui des pharmaciens où l’obligation triennale de DPC peut être saisie en moins de 10 minutes.
En conclusion, plusieurs modes de financement de la formation médicale continue coexistent, que ce soit pour des actions étiquetées DPC ou non. A chacun de choisir le mode de financement et la voie correspondants à ses objectifs.

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Endoscopie

Une coloscopie pas compliquée qui se complique

2022

Valérie Rossi Carlos Teyssedou- CH du Haut Anjou
Chateau Gontier

Endoscopie –  2022-03-28 – CC –

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survenue d’une rupture de rate 24h après une coloscopie sans difficultés

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Endoscopie

Varice au sein d’un diverticule de la face interne du deuxième duodénum.

2022

Mohamed BEJAOUI, Raluka POP, Mourad REMITA, Ana PIGUI et Mohamed RAMDANI.

Endoscopie –  2022-05-08 – CC –

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Patient âgé de 34 ans avec comme seul antécédent pathologique un diabète insulino-requérant suivi depuis 2016 à l’étranger pour hépatopathie chronique actuellement compensée d’origine indéterminée. Elle s’est déclarée par une hémorragie digestive par ruptures variqueuse œsophagienne. Il a bénéficié d’un total de six séances de ligatures élastiques ainsi que d’un traitement médical par par des bêtabloquants non cardio-séléctifs en prophylaxie secondaire.
La gastroscopie faite dans le cadre du contrôle de l’éradication des varices œsophagiennes met en évidence de façon fortuite une varice au sein d’un diverticule de la face interne du deuxième duodénum (extrait vidéo).

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Endoscopie

Évaluation du niveau d’information des patients avant endoscopie : une étude pilote

2022

FREDERICK MORYOUSSEF,JULIE DASSONVILLE,RENE LOUIS VITTE

Endoscopie –  2022-04-28 – CO –

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Introduction :
Une grande partie des conflits et critiques ne sont pas liées à un défaut de prise en charge mais plutôt à un défaut de communication. De façon approximative, le facteur « manque d’information-communication » ressort dans un près de 40% des situations de médiations sur notre hôpital. Or, l’endoscopie est une spécialité à risque avec des procédures parfois longues, complexes et à risque de complication. Nous avons donc souhaité évaluer sur notre niveau d’information au patient et surtout leur degré de compréhension.

Méthodes :
Nous avons monté un travail observationnel prospectif de recueil de données via un questionnaire sur tous les malades consécutifs venant en HDJ pour endoscopie sur notre site.

Résultats :
Nous avons recueilli 72 questionnaires-patients entre septembre 2021 et mars 2022. Les examens réalisés se répartissaient entre gastroscopie, coloscopie, écho-endoscopie et des cholangio-pancréatographies rétrogrades endoscopiques (CPRE). Les principaux prescripteurs étaient le gastro-entérologue (79%) et le chirurgien digestif (11%) vus en consultation dans 86% des cas. 90% des patients avaient signé un consentement avec prise en connaissance des fiches information de la SFED dans seulement 77 % des situations ce qui était compatible avec un score de 25 % de patients non informés des complications éventuelles de leur examen (hémorragie et perforation). 70% des patients étaient informés des signes devant faire consulter (douleurs, hémorragie…).

Discussion :
Ce travail limité à une courte période dans un seul centre suggère cependant que la signature du consentement est le plus souvent obtenue (elle est nécessaire à la programmation) mais que celle-ci n’est pas toujours accompagnée d’explications orales et écrites sur les risques et la conduite à tenir en cas de complications.

Conclusion :
Un effort de pédagogie et d’explication par les médecins prescripteurs doit être fait afin d’informer nos patients de façon optimale.

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Endoscopie

Traitement endoscopique réussi d’un gros calcul biliaire impacté dans le duodénum (syndrome de Bouveret) par lithotritie endoscopique au laser.

2022

T Tatagiba, G Barjonet, W Al Rafei, I Oria, H Osman, S Fayde (GHPP Montélimar)

Endoscopie –  2022-04-20 – CC –

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Nous présentons un rapport de cas d’une patiente atteint du syndrome de Bouveret avec des résultats radiologiques intéressants, deux interventions chirurgicales et un traitement par lithotripsie endoscopique réussi. Le rapport est suivi d’une revue de la littérature concernant les moyens de diagnostic et le traitement approprié de cette entité rare. Le syndrome de Bouveret fait référence à l’état d’obstruction de la sortie gastrique causée par l’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum après le passage à travers une fistule cholécystoduodénale. De nombreuses techniques endoscopiques et chirurgicales ont été décrites dans la prise en charge de ce syndrome.
Il s’agit d’un cas d’une patiente de 78 ans sans antécédents médicaux qui s’est présenté en bon état général avec des antécédents de nausées et épisodes de vomissements alimentaires et biliaires. Anorexie, d’inconfort dans l’hypochondre droit et l’épigastre et sans fièvre. Le diagnostic du syndrome de Bouveret a été posé après avoir effectué un Scanner abdominal. Le traitement chirurgical a réussi à extraire un calcul biliaire impacté par une entérototomie de la première partie du jéjunum. Récidive des symptômes après la sortie d’hospitalisation. Nouveau Scanner abdominal pose le même diagnostic d’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum. La laparotomie retrouve la présence au niveau du côlon droit d’une grosse lithiase qui fait environ 5 cm de grand axe. Le traitement chirurgical a réussi à extrait le calcul biliaire dans le côlon droit par colotomie. Après chaque intervention chirurgical la palpation du cadre duodénal ainsi que jéjunal ne trouve rien de particulier. Devant la récidive de symptômes un nouveau Scanner a confirmé la permanence d’un gros calcul dans le duodénum. Celui-ci a poussé la réalisation d’une endoscopie digestive haute puis un traitement endoscopie par lithotripsie avec sucées et extraction de tous les fragments de calculs par endoscopie dans une seule procédure.
Conclusion :
L’ablation endoscopique est la technique préférée. L’avantage de l’utilisation de la lithotripsie au laser est le ciblage précis de l’énergie sur la pierre avec un minimum de lésions tissulaires. La lithotripsie endoscopique au laser est une option de traitement sûre et réalisable pour le syndrome de Bouveret.

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Endoscopie

Système D’apposition luminale biliaire HOT AXIOS° : 2020 à 2022 : que sont nos amours devenues ?

2022

BELLON Serge,BENEZECH Alban,RAOTO Andry, ANDRIANTSENO Tina, SIGRAND JulieARPURT Jean Pierre . C.H.AVIGNON

Endoscopie –  2022-05-01 – CO –

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Le dispositif médical HOT AXIOS° est en cours d’obtention d’AMM pour le drainage des voies biliaires( dossier HAS du 15/02/2022) mais uniquement réservé à la 2ème intention, à savoir l’échec d’ERCP.
Il y a 2 ans, nous présentions à ANNECY notre expérience de ce dispositif dans cette situation. Les résultats étaient suffisamment encourageants pour que nous décidions de l’utiliser en 1ère intention chaque fois que cela serait possible.
RÉSULTATS :
De Mars 2020 à Mai 2022, nous avons utilisé le système HOT AXIOS chez 42 patients porteurs d’une sténose maligne de la voie biliaire distale. 32 prothèses ont été placées en 1ère intention.
97% de succès technique ( 1 échec faisant réaliser un drainage par ERCP).
Durée moyenne du geste : 7 min
1 inefficacité primaire à J7 faisant placer une prothèse dans l’AXIOS
2 complications : 1 hémorragie nécessitant une FOGD pour hémostase à J2 et 1 cholé péritoine nécessitant un geste chirurgical ( refusé par la famille du fait du statut palliatif, aboutissant au décès du patient).
5 prothèses bouchées précocement ( moins de 3 mois après la mise en place), faisant réaliser un 2ème geste de désobstruction ( en moyenne à la 7ème sem).
2 patients ont bénéficié d’une DPC sans gêne pour le chirurgien.
DISCUSSION :
L’utilisation biliaire du dispositif HOT AXIOS° fait l’objet de nombreuses publications (cf JFHOD 2022), mais les analyses de pose en 1ère intention sont plus limitées et « réservées » aux centres experts. Ce qui ne permet donc pas pour l’instant de franchir le pas dans tous les centres qui pratiquent L’écho endoscopie interventionnelle. L’expérience d’un centre ANGH peut elle aider à se positionner ?
Les avantages du dispositif se sont bien sûr vérifiés dans notre expérience. Temps de pose particulièrement rapide, sans changement d’endoscope, la prothèse étant larguée juste après la ponction écho endoscopique. Pas de pancréatite aigue interférant avec la suite de la prise en charge.
2 de nos patient ( 4 si on rajoute 2 patients avec stents de 2ème intention) ont été opéré par DPC dans la suite du parcours de soins. Aucune incidence sur l’intervention n’a été notée par l’équipe chirurgicale…
En revanche, le déroulement du largage du système , relativement simple en termes d’ergonomie, a été responsable chez nous d’un échec technique par mauvais déploiement de la collerette distale et d’une complication grave par cholépéritoine( + 3 autres similaires si on comptabilise les axios biliaires en 2ème intention et les axios pour kysto gastrostomie) par mauvais déploiement de la collerette proximale. Ce problème semble avoir disparu depuis que (février 2021 dans notre équipe) la société Boston nous a demandé de finir le largage non pas sous contrôle visuel du repère noir dans le bulbe mais à l’ « aveugle », dans le canal opérateur.
Par ailleurs sur les 32 stents mis en 1ère intention, 5 (15 % ) se sont bouchés dans les 3 mois qui ont suivi la pose . Si on rajoute Les 2 patients qui ont eu besoin d’une 2ème prothèse immédiatement (< J7) par défaut d’efficacité ; Et 1 patient qui a nécessité une FOGD d’hémostase à J2 ; On arrive à 25 % de patients chez qui un 2ème geste précoce a été obligatoire CONCLUSION : En 2022 l’intérêt des prothèses HOT AXIOS° dans le drainage écho endoscopique des sténoses malignes distales de la VBP n’est plus à démontrer. Il faut désormais se positionner par rapport à l’utilisation en première intention. Les études en centre expert plaident pour. Nos résultats en centre ANGH, après 2 ans de mise en pratique , vont dans le même sens. Il faut néanmoins noter que 25 % des patients ont une réintervention précoce et qu’il existe des complications potentiellement sévères. Le processus de formation pour le dispositif doit donc être solide et continu. Par ailleurs la coopération avec son équipe chirurgicale doit être complète pour la gestion de ces complications et l’organisation de la chirurgie pancréatique après HOT AXIOS qui ne parait pas modifiée.

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Endoscopie

Un test FIT positif…..

2021

Karine Louvion, Anne Wampach, Valérie Garrait, Laurent Costes, Mathias Vidon , Hervé Hagège, Isabelle Rosa

Endoscopie –  2021-05-21 – CC –

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Il s’agit d’une patiente de 62 ansqui consulte pour l’apparition de douleurs abdominales évoluant depuis plus de 6 mois, avec perte de 11kg (PF 45 kg), asthénie, et présence de selles et de gaz dans les urines. Il n’existe aucun antécédent particulier personnel ou familial. La patiente avait réalisé un test FIT il y a 6 mois qui était positif mais n’avait pas réalisé la coloscopie.
L’examen clinique était sans particularité. La biologie montrait : leucocytes 6.2 G/L, Hb 6.1 g/dL, VGM 71.9 fl, plaquettes 419 000, ferritine 482 µg/L, fer sérique 2µmol/L, CST 5.9%, CRP 180, albumine 24 g/L, pré-albumine 0.07g/L, phosphore 1.17 mmol/L, TSH 1.33 mUI/L, 25-OH hydroxy-vitamine D 24.2 ng/mL, TP 82%, TCA 0.95, ACE 2.9 ng/mL, CA 19.9 11.6 U/mL
L’imagerie réalisée était la suivante :
-Scanner abdomino-pelvien :
Coloscopie : aspect de compression extrinsèque entre 10 et 20 cm de la marge anale ; polype centimétrique du haut rectum d’allure adénomateuse laissé en place du fait de la mauvaise expansion luminale…
Quel est votre diagnostic ?

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Hepatologie

Dépistage du carcinome hépatocellulaire chez les patients porteurs chroniques du virus de l’hépatite B dans les hôpitaux français non universitaires. Résultats d’une étude transversale et multicentrique menée par l’Association nationale des Hépato-Gastroentérologues des hôpitaux généraux.

2021

Barge Sandrine, Garioud Armand, Zanditenas David, Remy André Jean, Rosa Isabelle et le groupe d’étude de l’ANGH pour le dépistage du CHC

Hépatologie –  2021-05-20 – CO –

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Contexte et objectifs: Les sociétés savantes d’hépatologie, l’EASL et l’AASLD, proposent des recommandations différentes pour le dépistage du carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients porteurs chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) sans cirrhose. Le dépistage du CHC est considéré coût-efficace si le risque annuel de CHC est au moins de 0,2% par an. Différents scores tels que le score PAGE-B ont été validés pour prédire le risque de développer un CHC chez les patients porteurs du VHB. Ces scores aident à sélectionner les patients à haut risque de CHC qui nécessiteraient un dépistage échographique semestriel. Le but de cette étude était d’évaluer les pratiques professionnelles françaises concernant le dépistage du CHC chez les patients porteurs chroniques du VHB.

Méthode: L’Association nationale des Hépato-Gastroentérologues des hôpitaux généraux français (ANGH) a adressé un questionnaire préétabli à tous les praticiens (P) travaillant dans les unités d’hépato-gastroentérologie des hôpitaux généraux français. Cette enquête a été menée pendant deux semaines en décembre 2020.

Résultats: 66 P ont répondu au questionnaire. Le ratio homme / femme était de 1,28 et l’âge médian de 52 ans (30-71). L’hépatologie était l’activité principale pour 30% des P. Pour décider d’un dépistage du CHC, 80% des P prenait en compte le degré de fibrose, les antécédents familiaux de CHC, la consommation d’alcool et la présence d’un syndrome métabolique. Que le patient reçoive ou non un traitement antiviral, un quart des P utilisait le score PAGE-B pour décider du dépistage. Tous les P recommandaient une surveillance semestrielle chez les patients avec fibrose avancée. Pour les patients sans fibrose avancée mais avec antécédents familiaux de CHC, un tiers des P proposait un dépistage seulement annuel. Les autres recommandaient une surveillance semestrielle. Pour les hommes africains / asiatiques de plus de 40 ans et les femmes asiatiques de plus de 50 ans sans fibrose avancée ni antécédents familiaux de CHC, 5% des P ne recommandait aucun dépistage, un tiers un dépistage semestriel et près des deux tiers un dépistage seulement annuel.

Conclusion: Cette étude met en évidence l’hétérogénéité des pratiques professionnelles françaises en matière de dépistage du CHC chez les patients porteurs chroniques du VHB sans fibrose avancée. La population cible pour un dépistage utile reste floue et un grand nombre de praticiens estiment qu’une surveillance seulement annuelle est suffisante pour les patients sans fibrose avancée. Cette étude confirme que le dépistage du CHC chez les patients porteurs chroniques du VHB reste imprécis pour les praticiens français des hôpitaux généraux. L’AFEF vient d’émettre des recommandations sur le sujet. L’adhésion à celles-ci paraît indispensable pour standardiser les pratiques professionnelles.

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Hepatologie

Que sont devenus nos carcinomes hépatocellulaires durant ces 25 dernières années ?… N’oublions pas le rôle de l’origine ethnique !

2021

Edeline Kaze, Jean Henrion

Hépatologie –  2021-05-21 – CO –

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But
Récemment, nous avons montré que l’épidémiologie de la cirrhose avait changé au cours de ces deux dernières décennies dans notre institution. Le but de cette étude a été de déterminer si l’incidence, l’épidémiologie et la présentation du carcinome hépatocellulaire (CHC) avait aussi changé durant cette période de 25 ans .

Méthode
De janvier 1995 à décembre 2016, 1070 patients cirrhotiques ont été consécutivement inclus dans un registre de cirrhoses. Ceux-ci ont été répartis en 2 cohortes en fonction de leur période d’inclusion dans le registre : la cohorte 1 (patients inclus de 1995 à 2005) et la cohorte 2 (patients inclus de 2006 à 2016). L’épidémiologie des CHC survenus dans ces 2 cohortes a été étudiée avec un suivi limité de 4 à 15 ans pour chaque cohorte (fin 2009 pour la cohorte 1 et fin 2020 pour la cohorte 2) afin d’avoir 2 cohortes comparables. Le rôle de l’origine ethnique de nos malades fut pris en compte vu que, pour des raisons historiques, 30% de la population de notre région est d’origine italienne et que l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est reconnue plus fréquente dans cette population .

Résultats :
504 patients cirrhotiques ont été inclus dans la cohorte 1 (1995-2005) et 566 dans la cohorte 2 (2006-2016). Parmi les 504 patients de la cohorte 1, 89 ont développé un CHC (18%) (groupe 1) alors que parmi les 566 patients de la cohorte 2, 73 patients ont développé avec un CHC (13 %) (p= 0.03) (groupe 2).
Concernant l’épidémiologie du CHC, le genre, l’âge au moment du diagnostic du CHC et le score de Child Pugh étaient similaires entre les deux groupes de CHC. L’étiologie de la cirrhose sous-jacente était statistiquement différente entre les deux groupes : Groupe 1 (89 cas) : alcool 27%, VHC 53%, stéatopathie métabolique (MAFLD) 10%, autre 10% versus Groupe 2 (73 cas) : alcool 60%, VHC 18%, MAFLD 11%, autre 11% (p alcool = 0.000 ; p vhc = 0.000 ; p mafld =0.9 ). L’origine ethnique des patients différait significativement entre les 2 groupes de CHC. Ainsi, 41% des malades, dans le groupe 1, étaient d’origine italienne versus 17% dans le groupe 2 (p=0.004). L’origine ethnique était aussi différente en fonction de l’étiologie alcoolique ou virale C de la cirrhose. Ainsi, de façon globale, pour les 128 CHC d’étiologie alcoolique et virale C dans les 2 groupes, l’origine italienne comptait pour 19% des CHC d’étiologie alcoolique, mais pour 43 % des CHC d’étiologie virale C. La comparaison entre les 2 groupes montrait une diminution de l’origine italienne des CHC d’étiologie virale C (47% groupe 1 versus 31 % groupe 2), mais la différence n’était pas significative (p = 0.3)
Concernant la présentation du CHC, le diagnostic dans le cadre d’un programme de surveillance était similaire entre les 2 groupes (50,5% groupe 1 versus 52% groupe 2). L’observance au programme de surveillance fut aussi similaire entre les CHC d’étiologie alcoolique et virale C. Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant l’examen ayant alerté de la présence d’un CHC (l’alpha-FP fut l’unique signe d’alerte dans 12% des cas), pas de différence non plus concernant l’extension du CHC au moment de sa découverte.

Conclusions et points à discuter
1/ L’épidémiologie du CHC a changé au cours de ses 25 dernières années : la prévalence du CHC lié à la cirrhose alcoolique augmente alors que celle du CHC d’étiologie virale C diminue. La MAFLD ne semble pas (encore) jouer un rôle important.

2/ Le rôle de l’origine ethnique est majeur dans notre population et s’explique par l’épidémie de l’hépatite C plus ancienne et plus fréquente en Italie

3/ Il n’y a pas de différences quant à la présentation du CHC au cours du temps

4/ La compliance au programme de surveillance est similaire entre malades alcooliques et malades porteurs de l’hépatite C. Les malades alcooliques ne devraient donc pas être ou exclus du programme de surveillance, comme cela a été suggéré

5/ L’alpha-FP garde toute sa place comme moyen de dépistage du CHC.

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Endoscopie

Etude de l’Impact de la pandémie COVID-19 sur le diagnostic et la prise en charge du Cancer Colorectal dans les hôpitaux généraux français en 2020

2021

Marine Besnard, ANGH, Stéphane Nahon

Endoscopie –  2021-05-17 – CO –

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Introduction
La pandémie COVID-19 est responsable d’une perturbation majeure du système de soins, et notamment des activités de dépistage organisé des cancers. Le dépistage et le diagnostic du cancer colorectal (CCR) sont dépendants, entre autres, de procédures endoscopiques qui ont été largement différées (en dehors du contexte d’urgence) depuis mars 2020 suite aux recommandations de plusieurs sociétés savantes. A ce jour, nous ignorons l’impact réel de cette attitude pragmatique sur le parcours de soin des patients atteints de CCR.

Méthodologie
Nous étudierons donc dans cette étude l’impact de la pandémie COVID-19 sur le nombre de nouveaux cas de CCR diagnostiqués, leur stade, la survenue d’éventuelles complications liées à la tumeur et sur les délais de prise en charge des patients.
Etude rétrospective multicentrique des centres de l’ANGH.
L’objectif principal est de comparer le nombre de cas de CCR nouvellement diagnostiqués et leur stade au diagnostic, pendant une année de pandémie (1er mars 2020 au 28 février 2021) versus une année « témoin » (l’année 2019).
L’objectif secondaire sera d’identifier si il y a eu une augmentation des délais de prise en charge à toutes les étapes du parcours de soin des patients.
Comparaison des deux périodes « Témoin » et « COVID » au moyen des tests statistiques suivant : le test t de Student et le test de Mann-Whitney pour la comparaison des variables quantitatives ; le test du khi² et test exact de Fisher pour la comparaison des variables qualitatives.
Résultats
Les premiers résultats disponibles des différents centres participant seront présentés lors du congrés ANGH en septembre 2021.