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Hepatologie

Prise en charge de la cholangite biliaire primitive dans les hôpitaux généraux français. Etude DESCRIPT.

2019

Isabelle Rosa, Xavier Causse, Bertrand Hanslik, Jean-Pierre Arpurt, Jean Henrion, Christophe Renou, Armand Garioud, Olivier Chazouillères, Christophe Corpechot, Alexandre Pariente pour les co-investigateurs des études DESCRIPT 1 et 2.

Hépatologie –  2019-05-15 – CO –

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Introduction: La prise en charge des malades atteints de cholangite biliaire primitive (CBP) est mal connue en France. L’objet de ce travail est de comparer les caractéristiques, la prise en charge, la réponse au traitement et l’évolution des malades suivis à l’hôpital général, et de ceux suivis à l’hôpital universitaire (HU) ou en pratique libérale (PL).
Méthodes: Nous avons réalisé du 1er avril 2016 au 31 décembre 2017 une étude rétrospective des malades atteints CBP et récemment vus à l’ hôpital général (HG), universitaire (HU) ou en (PL), au cours de 2 périodes successives (01/04/16 pour l’ensemble des centre, prolongé à 2017 pour les hôpitaux généraux). Les données collectées étaient celles disponibles au moment du diagnostic et de la dernière consultation. La réponse biochimique (RB) à l’acide ursodésoxycholique (AUDC) fut évaluée à l’aide des scores de Paris I et Paris II combinés, et le score GLOBE calculé. Les caractéristiques des malades, leur RB à l’ AUDC et leur évolution fut comparée entre eux et entre les lieux de prise en charge. Les facteurs prédictifs indépendants de RB insuffisante à l’AUDC et de complications ont été déterminés à l’aide de la régression logistique et du modèle de Cox.
Résultats : Parmi les 436 malades inclus, 176 provenaient des HG, 173 des HUs et 87 de PL. L’âge moyen (56 ans), la proportion de femmes (90%), de positivité des anticorps antimitochondriaux (93%), la médiane des phosphatases alcalines (PAL) (2,3 x [LSN], IQR 2,0)), et de l’albuminémie (40 g/L) étaient similaire à ceux des malades des autres centres, mais la bilirubinémie médiane (12 µM, IQR 9,5 µM) était plus basse (p=0,01). Les taux de réalisation de la biopsie hépatique (44%) était similaires, mais la réalisation de l’élastographie (53%) supérieure (p=0,0005). Un quart des malades n’avaient ni biopsie ni élastométrie. La proportion de malades aux stades précoces (64%) et de syndromes de chevauchement CBP-hépatite autoimmune (8%) était similaire, mais les malades sur la liste de transplantation plus rares (1%) qu’à l’hôpital universitaire (8%) (p=0.001).
La proportion de malades recevant de l’ AUDC était la même (95%), la dose médiane initiale (13,6 mg/kg/j, IQR 4,5) était similaire ; elle n’était optimale que chez 29% des malades (excessive chez 44%, insuffisante chez 27%. La dose finale d’ AUDC (15,0 mg/kg/j, IQR 3,7) était similaire, optimale chez 31%, insuffisante chez 25%, sans différence selon le lieu de prise en charge.
Le taux de RB à l’ AUDC (déterminable chez 89% des malades) était de 66% (59% dans les HU, 54% en PL, p=0,17). Le score GLOBE moyen était similaire dans les 3 groupes. Avec un suivi moyen de 6 ans, le taux de complications hépatiques était de 5,2%, contre (15,6%) à l’ HU et 5,8% en PL (p=0,0003).
En régression logistique, les prédicteurs indépendants de RB étaient la bilirubinémie et l’ albuminémie. Avec un modèle de Cox, les prédicteurs indépendants de complications étaient le stade avancé au diagnostic et la réponse biochimique. Le centre de prise en charge n’était un facteur prédictif indépendant ni de RB, ni de complication .
Conclusion : Un nombre conséquent de malades atteints de CBP est pris en charge dans les HG. Les malades sont sans doute un peu moins sévères que dans les HU. La qualité de la prise en charge et le taux de RB sont similaires, et le type de centre n’est un facteur prédictif indépendant ni de RB, ni de complication. L’évaluation du stade initial, la dose d’ AUDC et l’évaluation de la RB peuvent –doivent-être améliorés.

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Hepatologie

Un overlap syndrome qui résiste ?

2019

Armand Garioud1, Ratmony Heng1, Honoré Zougmoré1, Mourad Medmoun1, Philippe Pulvermacher1, Allaoua Smaïl2, Alain Cazier3, Jean-Francois Cadranel1.
1. Service d’hépato-gastroentérologie d’Alcoologie et nutrition – GHPSO – Creil (60)
2. Service de chirurgie digestive – GHPSO – Creil (60)
3. Service d’anatomopathologie – GHPSO – Creil (60)

Hépatologie –  2019-05-11 – CC –

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Figure 1

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Hepatologie

NASH et chirurgie esthétique : de vrais bons amis ?

2019

Lemoine Elwine (1), Trompette Marie (1), Macaigne Gilles (1)
(1) : Service de Gastro-Entérologie GHEF. CH de Marne la vallée

Hépatologie –  2019-05-16 – CC –

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Nous vous présentons le cas d’une femme suivie pour NASH confirmée histologiquement avec cytolyse hépatique chronique (transaminases > 3N) évoluant depuis quelques années. Les différentes tentatives thérapeutiques tentées jusqu’alors se sont avérées inefficaces (AUDC, prise en charge diététique pour perte de poids, activité physique régulière).
Lors de sa dernière consultation, la patiente se présente avec un air coupable : « Docteur, vous n’allez pas être content… ». L’ensemble du bilan biologique hépatique est strictement normal.

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Gastroenterologie

Cytolyse au cours d’une maladie de Crohn

2019

Elvire Desjonquières, Anne-Laure Desgabriel, Julie Assaraf, Lisa Lelouch, Shuaib Alqallaf, Mathias Vidon, Laurent Costes, Hervé Hagège, Isabelle Rosa

Gastroentérologie –  2019-05-14 – CC –

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Mme C, agée de 26 ans est hospitalisée pour une poussée de maladie de crohn iléo-colique. Elle était suivie pour une maladie de Crohn iléocolique et périnéale, diagnostiquée en février 2015et traitée par PENTASA jusqu’en septembre 2016.Devant l’atteinte caecale, on décide d’introduire un traitement par PENTASA et MIKICORT. A J15 du traitement, apparition d’une cytolyse hépatique isolée (ASAT 297 UI/L, ALAT à 809 UI/L)conduisant à la suspension du pentasa et Mikicort, et amélioration en quelques jours du bilan hépatique (ASAT à 222 UI/L, ALAT à 565 UI/L).Une dégradation de l’état digestif conduisait 7 jours après à l’introduction de cortancyl per os, suivie d’une réascension des transaminases (ASAT 514 UI/L, ALAT 1099 UI/L). La suspension de la corticothérapie permettait une diminution des transaminases. Malheureusement la patiente présentait de nouveau une poussée sévère 6 jours après l’interruption des corticoïdes pour laquelle il est débuté une corticothérapie intraveineuse (40 mg/j), relayée per os à 72h. Une dégradation rapide du bilan hépatique avec ASAT 978 UI/L, ALAT 2095 UI/L survenait dès J2 et cette fois persistait malgré le nouvel arrêt des corticoides. Après introduction d’Aciclovir IV dans l’hypothèse d’une cause virale non documentée démasquée par la corticothérapie, on constatait une diminution drastique des transaminases et la normalisation du bilan hépatique. Un bilan de cytolyse exhaustif comprenant une PBH ne montrait aucun argument étiologique. Une recherche de métagénomique sur sang et biopsie hépatique n’a pas permis de mettre en évidence de génome fongique, bactérien et viral détectés.Il est finalement introduit un traitement immunosuppresseur de fond par Humira sans nouvel épisode de cytolyse au décours et la patiente est asymptomatique sur le plan digestif.
Quelles sont vos hypothèses ?

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Gastroenterologie

Evaluation du taux d’optimisation du traitement par Ustekinumab chez des patients porteurs d’une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) dans deux centres hospitaliers généraux de l’Association nationale des hépato-gastro-entérologues des hôpitaux généraux (ANGH).

2019

Mathias Vidon, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-20 – CO –

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L’ustekinumab est un inhibiteur des interleukines IL12/23 qui a l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement du psoriasis depuis 2009, qui a été étendu au rhumatisme psoriasique.
Ce traitement a obtenu l’AMM en novembre 2016, dans la maladie de Crohn active modérée à sévère chez les patients adultes présentant une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance à un traitement conventionnel ou par anti-TNFα, ou qui présentent une contre-indication médicale à ces traitements.
Ce traitement a fait preuve de son efficacité pour la maladie de Crohn, dans des études de grande ampleur, chez des patients en échec des anti-TNF, et plus récemment chez des patients naïfs, avec maintien de l’efficacité dans le temps. Son évaluation dans la RCH est en cours.
En cas de réponse insuffisante ou d’inefficacité, l’attitude actuelle est de rapprocher le délai entre deux injections sous cutanées à 4 semaines, au lieu du délai habituel (8 ou 12 semaines).
Le but de cette étude est de d’évaluer le nombre de patients ayant nécessité une optimisation (rapprochement des injections) du traitement par Ustekinumab dans 2 centres hospitaliers généraux de l’ANGH.

Méthodologie
Etude rétrospective, observationnelle incluant tous les patients adultes des services de gastro-entérologie du CHI Créteil et du CHI Le Raincy Montfermeil ayant bénéficié d’au moins une injection d’Ustekinumab depuis 2015 (date de l’ATU) pour une MICI.
L’objectif principal est de déterminer le pourcentage de patients ayant bénéficié d’une optimisation du traitement par ustekinumab.
Résultats
Ajaccio

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Gastroenterologie

IMPACT D’UNE VALIDATION ANTICIPEE SUR LE TEMPS DE PASSAGE EN HOSPITALISATION DE JOUR POUR UNE PERFUSION D’UNE BIOTHERAPIE CHEZ LES PATIENTS AYANT UNE MALADIE INFLAMMATOIRE CHRONIQUE DE L’INTESTIN

2019

Flore De Castelbajac, Weam EL Hajj, Clémence Horaist, Yael Abitbol, Sarah Taieb, Francis Fauvelle, Laurence Bisseux, Isabelle Lutgen, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-08 – CO –

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Introduction
L’optimisation du temps de passage en hospitalisation de jour (HDJ) pour la perfusion d’une biothérapie permet de réduire la durée d’hospitalisation mais aussi le coût de la prise en charge. Un premier travail nous avait permis de réduire significativement le temps d’hospitalisation. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact d’une validation anticipée (VA) la veille de la perfusion sur la durée d’hospitalisation.
Méthodologie
Depuis 2016, nous avons mis en place un programme d’évaluation des pratiques professionnelles dont le but est d’analyser les différentes étapes du parcours du patient en HDJ pour une biothérapie IV : admission à l’hôpital, accueil du patient (installation du patient – relevé des constantes), validation du traitement par le médecin, pré-médication éventuelle, mise en place de la perfusion et surveillance en enfin la sortie administrative.
Depuis Janvier 2019, nous effectuons une VA par les infirmières d’éducation thérapeutique qui consiste à téléphoner au patient la veille de la perfusion (horaire préalablement défini lors de la dernière perfusion). Cinq questions sont posées (Fièvre > 37.5°C, douleurs abdominales intenses ou inhabituelles, nombre de selles > 5 ou inhabituelles, prise d’antibiotiques, infection récente) si les voyants « sont au vert » et en l’absence d’anomalie biologique, la prescription est validée par le médecin. Ainsi, la biothérapie peut être préparée par la pharmacie dès l’arrivée « informatique » du patient le jour J. Le médecin passe quant à lui dans la matinée pour voir le patient sans contrainte horaire. Nous avons effectué deux types d’analyses : une comparaison entre la période Avril 2019-Mai 2019 et 2017 concernant le temps global passé à l’hôpital mais aussi déterminé s’il existait des facteurs prédictifs d’un temps d’hospitalisation réduit en fonction de l’heure d’arrivée, de la validation ou non la veille, du type de perfusion.
Résultats
Sur une période de 3 mois (Avril à juin 2019), nous avons étudié les données de x patients (x maladie de Crohn et Y RCH) hospitalisés pour une perfusion d’infliximab (n=) ou de vedolizumab (n=). Parmi ces malades y ( %) n’ont pas été validé la veille pour les raisons suivantes : impossibilité de joindre le patient (n=), contre-indication jugée par le médecin (n=). Le temps global pour une perfusion était de xx, il était de xx min en l’absence de VA et de xx min si VA. Les facteurs associés à un temps réduit d’hospitalisation était
En fonction de l’heure d’arrivée

Les données complètes seront disponibles pour le congrès d’Ajaccio
Conclusion
Ce travail montre qu’une validation anticipée infirmière-médecin permet une réduction significative de la durée d’une HDJ et permet aux patients s’ils le souhaitent de manger à leur domicile.

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Gastroenterologie

perforation rectale de diagnostic difficile

2019

Pierre Claudé, Faly Ralaizanaka, Eloise Bolot

Gastroentérologie –  2019-05-25 – NULL –

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patient de 74 ans, diabétique type 2, hypertendu, admis aux urgences dans un tableau de douleurs abdominales et de rectorragies dans la soirée du 28/11/18
laparotomie en urgence car présence d’air extradigestif au scanner, pas de perforation identifiée, réalisation d’une colostomie
séjour en réanimation marqué par l’apparition d’un saignement gastrique, mise en évidence de lésions fundiques atypiques ulcérées à la gastroscopie du 14/12/18; présence de filaments à l’histologie, une mycose est évoquée, il ne s’agit pas de l’aspect d’une candidose
stabilité clinique, sortie de réanimation
persistance de lésions ulcérées à la gastroscopie du 27/12/18
prélèvements fundiques envoyés en microbio pour recherche de mucormycose
développement rapide de Rhizopus sp (4 points sur 4 inoculés)

traitement probabiliste par Ambisome
antifongigramme: résistance au posaconazole, sensibilité à l’amphotéricine B

amélioration clinique

rectosigmoidoscopie le 11/1/19: présence d’un orifice fistuleux du rectum à 7-8 cm, sur la face antérieure, écoulement de filaments blanchâtres

cicatrisation des lésions gastriques le 5/2/19
souche identifiée: Rhizopus microsporus

retour au domicile

donc tableau de perforation rectale avec rectorragies révélant une mucormycose digestive chez un patient non immunodéprimé, il s’agit d’une situation rare
nous pensons que la localisation gastrique était le premier stade et la localisation rectale, révélatrice de la maladie, secondaire

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Endoscopie

“La dissection sous muqueuse en Centre Hospitalier Général: première série européenne”.

2019

Frédérick Moryoussef, Serge Bellon, René Louis Vitte

Endoscopie –  2019-05-24 – CO –

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Introduction:
Il n’existe pas à ce jour de séries évaluant la pratique de la dissection sous muqueuse en Europe exclusivement en centre hospitalier général. Cette technique en plein essor trouve, de plus, toute sa place dans la prise en charge de nos malades. Cependant, elle nécessite une bonne formation pratique et théorique en raison des complications. Aucun groupe international n’a pu définir de seuil minimal par centre . Nous avons donc cherché à identifier quels étaient les critères de succès ( En bloc R0) et de complications de nos dissections depuis 2010.
Patients et Méthodes:
Série rétrospective depuis 2010 entre les hôpitaux de Poissy et d’Avignon incluant tout patient ayant bénéficié d’une dissection sous muqueuse du tractus digestif haut ( œsophage/estomac) ou bas ( rectum) ;
Résultats :
17 patients ont été inclus. 9/17 ( 53%) des patients présentaient une lésion haute et 8/17 ( 47%) des patients présentaient une lésion basse. La taille moyenne des lésions était de 25(5-60)mm . Le temps moyen de dissection était de 120( 60-240) minutes. 9/17 patients soit 53% ont bénéficié d’une resection « En Bloc R0 » avec un taux global de complication de 23% ( perforation per-procédure traitée endoscopiquement). Les facteurs de succès pour une résection « en bloc R0 » en analyse univariée étaient la taille ( p<0.05) et la localisation haute ( p<0.05) de la lésion. Aucun facteur à risque de complication ne sortait positif. Conclusion : A partir de cette série, dont le bais principal est le très faible effectif, le taux de résection « en Bloc R0 » est plus faible que ceux retrouvés dans la littérature nécessitant une meilleur sélection de nos malades et une meilleur formation. Cependant, le taux de complication reste similaire ce qui nous encourage à poursuivre notre apprentissage. D’autres centres sont invités à inclure en vue de la présentation à Ajaccio de résultats plus robustes

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Gastroenterologie

Hétérotopie de la muqueuse gastrique (HMG) de l’œsophage proximal : une entité encore méconnue.

2019

A Sarhani, J. Verlynde, T. Paupard. Service d’Hépato-Gastroentérologie. 130. Av. L. Herbeaux-Centre Hospitalier de Dunkerque-59385 Cedex 1 Dunkerque.

Gastroentérologie –  2019-04-04 – CO –

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Introduction :
L’hétérotopie de la muqueuse gastrique (HMG) correspond à un îlot de muqueuse gastrique au sein de la muqueuse œsophagienne. Ces foyers de muqueuse métaplasique peuvent siéger tout au long du tube digestif et rarement au niveau du tiers supérieur de l’œsophage. La physiopathologie de l’HMG au tiers supérieur de l’œsophage reste mal connue. Elle semble différente de celle de l’endobrachyoesophage (EBO). Deux hypothèses existent, mais la 2ème est considérée comme la principale : 1) Une pathologie acquise en association à un reflux gastro-œsophagien comme pour l’EBO du tiers distal de l’œsophage ; 2) Une malformation congénitale constituée très tôt au cours de l’embryogénèse. La prévalence de l’HMG de l’œsophage proximal est mal connue et est estimée à environ 3% des patients examinés par gastroscopie.
L’objectif de ce travail est d’estimer dans notre centre la prévalence de l’HMG, les signes cliniques, endoscopiques, les aspects microscopiques et les différents facteurs épidémiologiques associés à partir d’une courte série rétrospective.
Patients et méthode :
Tous les patients d’un seul centre d’endoscopie avec une HMG du tiers supérieur de l’œsophage ont été inclus sur une période d’évaluation de 5 mois. Toutes les lésions vues en endoscopie ont été confirmées par l’analyse histologique. L’examen endoscopique était réalisé sans coloration spécifique.
Résultats :
736 malades ont bénéficié d’une gastroscopie pendant 5 mois (entre mai 2018 et septembre 2018), Une HMG du tiers supérieur de l’œsophage a été découverte chez 10 malades. Il s’agissait de 8 hommes et de 2 femmes avec un âge moyen de 55 ans (extrêmes : 26-69). Deux patients sur 10 étaient tabagiques. L’endoscopie digestive haute était demandée pour des manifestations cliniques de reflux gastro-œsophagien chez 8 patients. Les deux autres indications concernaient un bilan d’anémie ferriprive et une recherche de signes d’HTP. Les manifestations cliniques étaient dominées par une dyspepsie (66%), des épigastralgies (50%), un pyrosis (33%) et des régurgitations (16%). Les lésions endoscopiques associées à l’HMG étaient les suivantes : gastrite (7/10), hernie hiatale (1/10). Les lésions d’HMG apparaissaient sous la forme d’ilots arrondis, suspendus, de couleur « rouge saumon », bien délimités, mesurant en moyenne 1.75 cm (extrêmes : 1.5 et 2 cm), au nombre de 2 dans 50% des cas, siégeant en moyenne à 17,5 cm (extrêmes : 13 et 20 cm) des arcades dentaires. L’étude histologique confirmait l’aspect de cellules glandulaires typiquement fundiques, avec présence de métaplasie intestinale dans 30% des cas au sein de l’HMG. Un seul patient avait une infection à Hélicobacter pylori. Aucune dysplasie n’était visualisée au sein de l’HMG.
Conclusion :
L’HMG de l’œsophage proximal constitue une anomalie bénigne découverte le plus souvent de façon fortuite en endoscopie. Dans notre courte série rétrospective la prévalence estimée est de 1,3% avec une nette prédominance masculine. Aucune dysplasie n’a été mise en évidence. Ne s’agissant pas d’une étude prospective, dans notre centre la prévalence est surement sous-évaluée. Ainsi, au cours d’une gastroscopie, un examen attentif du tiers supérieur de l’œsophage au retrait de l’appareil est indispensable, pour dépister d’éventuelles plages d’HMG. Les biopsies doivent être systématiques pour confirmation du diagnostic et recherche de dysplasie. L’HMG reste méconnue, sous-estimée et de diagnostic difficile. En raison de données de suivis évolutifs insuffisantes dans la littérature, sa prise en charge reste débattue et pourrait s’apparenter à celle de l’EBO pour la surveillance et la prise en charge thérapeutique, notamment en cas de symptômes ou de dysplasie avérée. Une étude prospective sous la forme d’un observatoire multicentrique pourrait aider à préciser la prévalence de cette affection et son profil évolutif au cours du temps.

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Hepatologie

Une hépatite A qui rechute ?

2019

Ratmony Heng1, Armand Garioud1, Camelia Mokhtari2, Honoré Zougmoré1, Mourad Medmoun1, Philippe Pulvermacher1, Allaoua Smaïl3, Alain Cazier4, Jean-Francois Cadranel1.

1. Service d’hépato-gastroentérologie d’Alcoologie et nutrition – GHPSO – Creil (60)
2. Service de biologie médicale – GHPSO – Creil (60)
3. Service de chirurgie digestive – GHPSO – Creil (60)
4. Service d’anatomopathologie – GHPSO – Creil (60)

Hépatologie –  2019-05-11 – CC –

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Mme B., une femme de 57 ans a été transférée fin avril 2018 du service de cardiologie dans le service d’hépato-gastroentérologie pour l’exploration d’un ictère cutanéo-muqueux de survenue récente. Elle avait initialement été admise pour une coronographie de contrôle du fait d’un antécédent d’infarctus du myocarde, associé à une dyslipidémie et un tabagisme. Son traitement à l’admission comprenait pantoprazole, ticagrélor, acide acétylsalicylique, bisoprolol, atorvastatine et énoxaparine, aucun autre médicament notamment hépatotoxique n’ayant été introduit au cours des douze derniers mois.
À son admission, les signes associés étaient des douleurs abdominales notamment au niveau de l’hypochondre droit, une asthénie, des vomissements et des douleurs musculaires. Sur la biologie, les leucocytes étaient à 6.360/mm3 avec 34% de polynucléaires neutrophiles et 51% de lymphocytes, le taux d’hémoglobine était de 13,9 g/dl et le nombre de plaquettes de 273.000/mm3. La biochimie hépatique était la suivante: ASAT à 3795 UI/L (n<35), ALAT à 3351 UI/L (n<35), PAL à 260 UI/L (n<105), GGT à 102 UI/L (n<42) avec une bilirubinémie totale à 49 µmol/l (n<15) dont 41,2 µmol/l de bilirubine conjuguée (n<5). Le TP était à 78%. L'échographie hépatique était normale ne mettant pas en évidence de dilatation des voies biliaires intra ou extra-hépatiques avec une vésicule biliaire alithiasique et un foie de morphologie normale. Cliniquement, la patiente mesurait 167 cm pour un poids de 60 kg (IMC à 22kg/m2). Elle n'avait aucun antécédent de consommation d'alcool ou de toxicomanie. Concernant le bilan étiologique, les sérologies des hépatites B (AgHBs, IgM-HBc), C (Ac), E (IgM), CMV (IgG) et EBV (IgM) et VIH 1-2 (Ac) étaient négatives. En revanche, la sérologie pour l’hépatite A était positive avec un taux d’Ig totales à 59,5 UI/ml et des IgM positifs à 11,11 UI/ml établissant le diagnostic d'hépatite aiguë A avec une charge virale VHA à 1.193.980 UI/ml (6,08 log). Les IgG étaient subnormales à 13,6 g/l (n<12,6) et la recherche des anticorps antinucléaires et anti-SMA, LKM1, LC1, SLA et M2/nPDC était négative. Après une diminution spontanée de la cytolyse hépatique et de la bilirubinémie, la patiente est réhospitalisée mi-juin 2018 en raison d’une asthénie associée à la réapparition d’un ictère flamboyant. Sur la biologie, les ASAT étaient à 2234 UI/ml, les ALAT à 1884 UI/l et la bilirubinémie totale à 299,1 µmol/L à nette prédominance conjuguée. Elle n’a pas pris de nouveau médicament, n’a pas voyagé dans l’intervalle. Une échographie hépatique a été refaite. Elle était normale. Les IgM VHA étaient toujours positifs à 1,8 UI/ml avec une charge virale A à 840 UI/ml (2.92 log). A quoi pensez-vous ? S’agirait-il d’une rechute de l’hépatite A ? Quels examens faites-vous pour avancer dans le diagnostic ? Les réponses et la suite de l’évolution vous seront données lors du congrès.