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Endoscopie

Évaluation du niveau d’information des patients avant endoscopie : une étude pilote

2022

FREDERICK MORYOUSSEF,JULIE DASSONVILLE,RENE LOUIS VITTE

Endoscopie –  2022-04-28 – CO –

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Introduction :
Une grande partie des conflits et critiques ne sont pas liées à un défaut de prise en charge mais plutôt à un défaut de communication. De façon approximative, le facteur « manque d’information-communication » ressort dans un près de 40% des situations de médiations sur notre hôpital. Or, l’endoscopie est une spécialité à risque avec des procédures parfois longues, complexes et à risque de complication. Nous avons donc souhaité évaluer sur notre niveau d’information au patient et surtout leur degré de compréhension.

Méthodes :
Nous avons monté un travail observationnel prospectif de recueil de données via un questionnaire sur tous les malades consécutifs venant en HDJ pour endoscopie sur notre site.

Résultats :
Nous avons recueilli 72 questionnaires-patients entre septembre 2021 et mars 2022. Les examens réalisés se répartissaient entre gastroscopie, coloscopie, écho-endoscopie et des cholangio-pancréatographies rétrogrades endoscopiques (CPRE). Les principaux prescripteurs étaient le gastro-entérologue (79%) et le chirurgien digestif (11%) vus en consultation dans 86% des cas. 90% des patients avaient signé un consentement avec prise en connaissance des fiches information de la SFED dans seulement 77 % des situations ce qui était compatible avec un score de 25 % de patients non informés des complications éventuelles de leur examen (hémorragie et perforation). 70% des patients étaient informés des signes devant faire consulter (douleurs, hémorragie…).

Discussion :
Ce travail limité à une courte période dans un seul centre suggère cependant que la signature du consentement est le plus souvent obtenue (elle est nécessaire à la programmation) mais que celle-ci n’est pas toujours accompagnée d’explications orales et écrites sur les risques et la conduite à tenir en cas de complications.

Conclusion :
Un effort de pédagogie et d’explication par les médecins prescripteurs doit être fait afin d’informer nos patients de façon optimale.

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Endoscopie

Traitement endoscopique réussi d’un gros calcul biliaire impacté dans le duodénum (syndrome de Bouveret) par lithotritie endoscopique au laser.

2022

T Tatagiba, G Barjonet, W Al Rafei, I Oria, H Osman, S Fayde (GHPP Montélimar)

Endoscopie –  2022-04-20 – CC –

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Nous présentons un rapport de cas d’une patiente atteint du syndrome de Bouveret avec des résultats radiologiques intéressants, deux interventions chirurgicales et un traitement par lithotripsie endoscopique réussi. Le rapport est suivi d’une revue de la littérature concernant les moyens de diagnostic et le traitement approprié de cette entité rare. Le syndrome de Bouveret fait référence à l’état d’obstruction de la sortie gastrique causée par l’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum après le passage à travers une fistule cholécystoduodénale. De nombreuses techniques endoscopiques et chirurgicales ont été décrites dans la prise en charge de ce syndrome.
Il s’agit d’un cas d’une patiente de 78 ans sans antécédents médicaux qui s’est présenté en bon état général avec des antécédents de nausées et épisodes de vomissements alimentaires et biliaires. Anorexie, d’inconfort dans l’hypochondre droit et l’épigastre et sans fièvre. Le diagnostic du syndrome de Bouveret a été posé après avoir effectué un Scanner abdominal. Le traitement chirurgical a réussi à extraire un calcul biliaire impacté par une entérototomie de la première partie du jéjunum. Récidive des symptômes après la sortie d’hospitalisation. Nouveau Scanner abdominal pose le même diagnostic d’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum. La laparotomie retrouve la présence au niveau du côlon droit d’une grosse lithiase qui fait environ 5 cm de grand axe. Le traitement chirurgical a réussi à extrait le calcul biliaire dans le côlon droit par colotomie. Après chaque intervention chirurgical la palpation du cadre duodénal ainsi que jéjunal ne trouve rien de particulier. Devant la récidive de symptômes un nouveau Scanner a confirmé la permanence d’un gros calcul dans le duodénum. Celui-ci a poussé la réalisation d’une endoscopie digestive haute puis un traitement endoscopie par lithotripsie avec sucées et extraction de tous les fragments de calculs par endoscopie dans une seule procédure.
Conclusion :
L’ablation endoscopique est la technique préférée. L’avantage de l’utilisation de la lithotripsie au laser est le ciblage précis de l’énergie sur la pierre avec un minimum de lésions tissulaires. La lithotripsie endoscopique au laser est une option de traitement sûre et réalisable pour le syndrome de Bouveret.

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Endoscopie

Un test FIT positif…..

2021

Karine Louvion, Anne Wampach, Valérie Garrait, Laurent Costes, Mathias Vidon , Hervé Hagège, Isabelle Rosa

Endoscopie –  2021-05-21 – CC –

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Il s’agit d’une patiente de 62 ansqui consulte pour l’apparition de douleurs abdominales évoluant depuis plus de 6 mois, avec perte de 11kg (PF 45 kg), asthénie, et présence de selles et de gaz dans les urines. Il n’existe aucun antécédent particulier personnel ou familial. La patiente avait réalisé un test FIT il y a 6 mois qui était positif mais n’avait pas réalisé la coloscopie.
L’examen clinique était sans particularité. La biologie montrait : leucocytes 6.2 G/L, Hb 6.1 g/dL, VGM 71.9 fl, plaquettes 419 000, ferritine 482 µg/L, fer sérique 2µmol/L, CST 5.9%, CRP 180, albumine 24 g/L, pré-albumine 0.07g/L, phosphore 1.17 mmol/L, TSH 1.33 mUI/L, 25-OH hydroxy-vitamine D 24.2 ng/mL, TP 82%, TCA 0.95, ACE 2.9 ng/mL, CA 19.9 11.6 U/mL
L’imagerie réalisée était la suivante :
-Scanner abdomino-pelvien :
Coloscopie : aspect de compression extrinsèque entre 10 et 20 cm de la marge anale ; polype centimétrique du haut rectum d’allure adénomateuse laissé en place du fait de la mauvaise expansion luminale…
Quel est votre diagnostic ?

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Endoscopie

Etude de l’Impact de la pandémie COVID-19 sur le diagnostic et la prise en charge du Cancer Colorectal dans les hôpitaux généraux français en 2020

2021

Marine Besnard, ANGH, Stéphane Nahon

Endoscopie –  2021-05-17 – CO –

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Introduction
La pandémie COVID-19 est responsable d’une perturbation majeure du système de soins, et notamment des activités de dépistage organisé des cancers. Le dépistage et le diagnostic du cancer colorectal (CCR) sont dépendants, entre autres, de procédures endoscopiques qui ont été largement différées (en dehors du contexte d’urgence) depuis mars 2020 suite aux recommandations de plusieurs sociétés savantes. A ce jour, nous ignorons l’impact réel de cette attitude pragmatique sur le parcours de soin des patients atteints de CCR.

Méthodologie
Nous étudierons donc dans cette étude l’impact de la pandémie COVID-19 sur le nombre de nouveaux cas de CCR diagnostiqués, leur stade, la survenue d’éventuelles complications liées à la tumeur et sur les délais de prise en charge des patients.
Etude rétrospective multicentrique des centres de l’ANGH.
L’objectif principal est de comparer le nombre de cas de CCR nouvellement diagnostiqués et leur stade au diagnostic, pendant une année de pandémie (1er mars 2020 au 28 février 2021) versus une année « témoin » (l’année 2019).
L’objectif secondaire sera d’identifier si il y a eu une augmentation des délais de prise en charge à toutes les étapes du parcours de soin des patients.
Comparaison des deux périodes « Témoin » et « COVID » au moyen des tests statistiques suivant : le test t de Student et le test de Mann-Whitney pour la comparaison des variables quantitatives ; le test du khi² et test exact de Fisher pour la comparaison des variables qualitatives.
Résultats
Les premiers résultats disponibles des différents centres participant seront présentés lors du congrés ANGH en septembre 2021.

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Endoscopie

A propos de 20 patients ayant bénéficié de la pose d’endoprothèse auto-expansive (SX-ELLA Stent Danis) dans le cadre d’une hémorragie digestive massive par rupture de varices œsophagiennes. Etude rétrospective 2011-2020.

2021

A.RAOTO ; S.BELLON ; A.BENEZECH ; S.BRAMLI ; N.ANDRIANTSEHENO ; J.SIGRAND ; J.P. ARPURT (CHG Avignon)

Endoscopie –  2021-05-25 – CO –

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En cas d’hémorragie cataclysmique par rupture de VO, réfractaire au traitement vasoactif et à la ligature, le tamponnement, soit par sonde (Blackmore, Linton) soit plus récemment par une prothèse auto-expansible dédiée est une indication recommandée selon la réunion d’experts BAVENO VI 2015.

Méthodes :
20 hommes, âge moyen : 60,7 ans (47 – 85 ans). Cirrhose Child B : 10 (B7:5 ; B8:4; B9:1) Child C : 10 ( C10:3; C11:3; C12:4) .Etiologies: éthylique:17, VHC:1, éthylique + VHC:2. Complications avant épisode actuel : carcinome hépatocellulaire : 4, thrombose porte : 3, thrombose TIPS : 4. Mode de révélation à l’arrivée : hématémèse massive 100% avec premier épisode d’hémorragie par RVO : 8 et antécédents de LVO : 12. Taux d’hémoglobine moyen : 6.8g/dl, Nombre moyen de culots globulaires/patient : 3,1.
La pose a été réalisée au bloc endoscopie sous intubation par un opérateur sénior avec IDE endoscopie d’astreinte pour 15 patients avec contrôle par scopie pour 5 patients ou en service de réanimation pour 5 patients. L’heure de réalisation s’est faite en astreinte d’endoscopie digestive pour 12 patients /20.
Résultats :
La durée moyenne du geste d’implantation a été de 18 minutes [12-30 minutes] 
Le taux de réussite immédiat a été de 95% (1 échec par défaut de largage au début de l’expérience).
Le délai moyen de retrait à 7,8 jours [7-11 jours] sans utiliser le dispositif de retrait dédié. Une simple pince à corps étrangers était suffisante.
Au retrait du dispositif, 1 récidive hémorragique nécessitant la remise en place d’une prothèse. Pas eu de récidive hémorragique J7 à J30 :6 décès, 1 perforation œsophagienne traitée par prothèse spécifique et 4TIPS de sauvetage (délai entre hémorragie et TIPS 2- 20jours).

Conclusion :
L’endoprothèse auto-expansible SX-ELLA Stent Danis a donc sa place dans le traitement d’urgence d’une hémorragie digestive par rupture de varices œsophagiennes non contrôlée par les traitements conventionnels.
Ce dispositif reste un traitement temporaire en attendant un TIPS de sauvetage si le patient est éligible
Après la réunion de référencement au sein de la HAS 2020, ce dispositif a accédé au niveau ASA III et est en cours de négociation avec le Comité Economique des Produits de santé (CEPS).
Un projet d’observatoire national sur l’HTP va être mis en place en 2021 regroupant CHU-CHG-Libéraux sous l’égide du Club Français de l’Hypertension Portale.

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Endoscopie

ANGH et immersion : acte II

2021

S. Bellon, T. Andriantseno, A. Raoto, A. Benezech, J. Sigrand, J.P. Arpurt

Endoscopie –  2021-05-20 – CO –

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Immersion et ANGH : Acte II
Les recommandations européennes de résection des polypes sessiles du colon sont établies depuis 2017. Elles préconisent , entre autres, la dissection sous muqueuse(ESD) pour les polypes ayant une taille de plus de 4 cm et/ou un aspect de dégénérescence superficielle. Cependant, l’ESD est une technique longue, coûteuse, avec une courbe d’apprentissage particulièrement lente. De ce fait, des techniques alternatives sont apparues : système FTRD, dissection hybride… La résection des polypes en immersion (UEMR : Underwater Endoscopic Mucosal Resection) en fait partie.
PRINCIPES
L’UEMR utilise l’instillation d’une grande quantité de liquide dans la lumière du colon. Ce qui permet de déplisser la musculeuse et de faire flotter la muqueuse et la sous muqueuse. De ce fait, l’utilisation d’une injection sous muqueuse est inutile. De ce fait, avec l’UEMR la surface du polype n’est pas modifiée ce qui permet de capturer des polypes de plus grande taille que dans la mucosectomie classique (EMR : Endoscopic Mucosal Resection). De plus en UEMR, la séparation (liée à la pression du liquide) des couches superficielles par rapport à la musculeuse d’une part, et, d’autre part, la diminution des phénomènes de diffusion du courant dans l’eau font diminuer de façon significative le risque de perforation.
EXPERIENCE AVIGNONNAISE
Depuis le printemps 2021, nous avons utilisé l’UEMR pour 7 lésions. Les caractéristiques seront décrites lors du congrès (les résultats du taux de récidive à distance sont en attente).
DISCUSSION
L’UEMR a été mise au point en 2012 par K. BINMOELLER à partir de son expérience en minisonde d’échoendoscopie qui montrait une flottabilité importante des lésions muqueuses et sous muqueuses, à distance de la musculeuse, dans la lumière du colon quand il instillait une quantité importante d’eau. De plus, il remarque que l’utilisation de l’injection sous muqueuse dans l’EMR classique est basée sur un faible niveau de preuves et qu’elle peut même comporter des risques. Depuis cette date, lui et de nombreux auteurs ont publié plus de mille cas dans la littérature ; Avec des niveaux de performances supérieurs à l’EMR :
Résection en bloc : 81 % (95% pour polype <20 mm et 55% pour polypes>20mm)
Récurrence à 6 mois : 8 %
Perforation : 0,2 %
De plus, toutes les études montrent que la courbe d’apprentissage est particulièrement rapide pour les endoscopistes formés à l’EMR classique.
Les performances les plus relevantes ont été notées pour les résections monobloc de polypes de grandes tailles, les résections des polypes cicatriciels et les localisations difficiles (appendice, valvule iléocaecale).
Notre expérience confirme la facilité d’apprentissage et la sureté de cette technique. Elle est apparue particulièrement intéressante pour les polypes cicatriciels et pour faciliter les coupes successives lors d’une résection piecemeal. Pour les résections monoblocs de gros polypes, le bénéfice parait moins tranché.
La fin de la discussion des résultats sera poursuivie en septembre.
CONCLUSION
L’UEMR est une technique de résection avec une courbe d’apprentissage très rapide et qui permet de suppléer parfois à l’ESD :
Polypes de taille élévée à bonne flottabilité
Polypes déjà travaillés
Polypes de localisations difficiles
L’Acte I de l’immersion nous a été présenté l’année dernière à l’ANGH par le Dr René Louis Vitte, en démontrant le bénéfice quant à la progression du coloscope. Aujourd’hui, avec l’exposé des résultats de l’UEMR pour la résection des polypes, nous proposons l’Acte II de l’immersion.

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Coloscopie sous MEOPA en immersion : une alternative à l’anesthésie générale ?

2021

Clara Beunon, Frederick Moryoussef, Ilana Levy, Aline Derosiere, Rene Louis Vitte.

Endoscopie –  2021-05-20 – CO –

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Introduction : En France, les coloscopies sont traditionnellement réalisées avec insufflation d’air et sous anesthésie générale dont une grande partie sont normales ou limitées à du thérapeutique simple (polypectomie anse froide). Or, la coloscopie en immersion occasionne moins de douleurs et permet une meilleure détection. De plus, en raison de la pandémie actuelle du Covid-19, l’accès à l’anesthésie est restreint.
Nous avons donc évalué les coloscopies réalisées sous anesthésie locale au gaz MEOPA montées en immersion.

Méthode : Nous avons analysé une cohorte prospective unicentrique incluant 45 patients majeurs. Cinq opérateurs d’expérience différente ont réalisé les examens. Le critère de jugement principal était la réalisation d’un examen complet. Les critères de jugement secondaires étaient : la tolérance des patients évaluées par le patient et le médecin, et le taux de réintervention.

Résultats : La population incluse était composée majoritairement d’hommes (75%), avec une moyenne d’âge de 66,3 ans. Les indications étaient les antécédents personnels et familiaux de polypes et l’hémorragie digestive. Le critère de jugement principal (coloscopie complète) était respecté dans 78% des cas. La tolérance était bonne dans 82% des cas, avec 69% des patients prêts à refaire l’examen dans ces conditons au besoin. Dans 83% des cas, une réintervention n’est pas nécessaire.

Discussion : Les résultats de cette cohorte montrent que cet examen est réalisable en pratique courante avec des taux de succès acceptables en tant de pandémie. Cependant, ils ne sont pas transposables à tous les patients, notamment en cas de geste invasif.

Conclusion : Nos résultats permettent de conclure que la coloscopie sous MEOPA en immersion est une alternative acceptable pour permettre de maintenir l’offre de soin tant sur le plan de l’efficacité que sur le plan de la tolérance de l’examen.

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A l’heure du duodénoscope a usage unique, qu’en est-il de l’écologie bactérienne de nos endoscopes interventionnels ? Résultats d’une étude monocentrique sur 6 ans et mise au point sur les recommandations et les techniques de prélèvements.

2021

V QUENTIN, V MARIE
CH de Saint-Brieuc.

Endoscopie –  2021-05-19 – CO –

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Pour des raisons infectieuses, il est apparu récemment sur le marché de l’endoscopie un duodénoscope à usage unique, de même suite à de nombreux signalement la firme Olympus a modifié l’extrémité distale de ses duodénoscopes. Nous avons procédé au sein de notre centre à une revue rétrospective des analyses bactériologiques réglementaires réalisées de façon prospective depuis 6ans (3 ans/3ans) et ciblées sur les duodénoscopes et échoendoscopes linéaires. La présentation des résultats permettra de montrer le taux de positivité, le caractère pathogène ou non du germe et les conséquences sur le parc d’endoscopes.
Cette communication (présentée en session endoscopie ou pratiques professionnelles) sera l’occasion d’un rappel sur les réglementations d’hygiène actuellement en vigueur.

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Des nodules coliques?

2020

Alexandre Sayadi1, Mohamed Amine Bani2, Isabelle Rosa1, Sihem Bendaoud1, Anne Wampach1, Celine Somsouk1, Mathias Vidon1

1 : Service d’Hépato-Gastro-Entérologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 40 avenue de Verdun, 94010 Créteil cedex
2 : Service d’Anatomie pathologique, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 40 avenue de Verdun, 94010 Créteil cedex

Endoscopie –  2020-06-13 – CC –

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Mme N., une femme de 62 ans, a été pris en charge dans notre service pour explorations endoscopiques dans le cadre d’hématochézie intermittente ancienne et d’un test FIT positif. Elle n’a jamais réalisé de coloscopie.

Elle est originaire du Congo et est en France depuis 2016. Elle a comme principaux antécédents une infection par le VIH depuis 1987 avec une prise en charge difficile au Congo (ruptures de stock d’antirétroviraux régulières) au stade SIDA du fait d’un antécédent de tuberculose pulmonaire, ainsi que plusieurs carcinomes épidermoïdes : carcinome épidermoïde infiltrant HPV-induit de la vulve gauche en 2017, en rémission ; carcinome épidermoïde mandibulaire droit en 2018, en rémission ; carcinome épidermoïde du sillon inter-fessier en 2017, en rémission). La charge virale VIH est négative mais les CD4 restent entre 50 et 150 CD4/mm3 depuis le début de la prise en charge de la patiente.
Le seul traitement pris est le GENVOYA (Emtricitabine, Elvitégravir, Cobicistat, Ténofovir).

Cliniquement, elle n’a pas de douleurs abdominales ni de trouble du transit en dehors d’une hématochézie intermittente. Il n’y a pas de perte de poids récente ni d’altération de l’état général.
Biologiquement, la patiente a une anémie normocytaire arégénérative à 10g/dL avec une carence en acide folique sans carence martiale, une supplémentation est alors débutée.

Une coloscopie est alors réalisée, et met en évidence plusieurs lésions centimétriques sur l’ensemble du cadre colique, nodulaires, centrées par une érosion ou une ulcération superficielle, sans saignement spontané. Plusieurs de ces lésions sont biopsiées. Il y a par ailleurs 4 polypes infracentimétriques d’allure adénomateuse, pour lesquels une exérèse sera réalisée durant l’endoscopie.

L’examen histologique confirmera l’origine adénomateuse sans dysplasie des 4 polypes retirés.
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques concernant les lésions nodulaires réparties sur l’ensemble du cadre colique chez cette patiente VIH ?
Le diagnostic sera présenté lors du congrès

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Intérêt de la coloscopie en immersion : étude monocentrique rétrospective

2020

René-Louis Vitte, Frédérick Moryoussef, Hanene Habbassi, Ruth Tennenbaum. CHI Poissy Saint Germain.

Endoscopie –  2020-07-10 – CO –

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Introduction : La coloscopie est l’outil de dépistage des adénomes et du cancer colo-rectal mais des cancers de l’intervalle peuvent apparaître principalement en cas de non respect des recommandations de suivi ou de qualité de l’examen. Un des critères concerne le taux d’intubation caecale fonction de la morphologie du patient, de la technique ou de l’expérience de l’opérateur. En cas de coloscopie incomplète la coloscopie en immersion est alternative facile et économique. L’objectif était donc d’évaluer la faisabilité de cette technique et son taux de succès.
Matériels et méthodes : Nous avons inclus de façon rétrospective l’ensemble des coloscopies en immersion réalisées sur le CHI Poissy St Germain. Les examens étaient réalisés sous anesthésie générale avec endoscope Pentax EC38-i10F2 ou Fuse F1C-150. Un CAP était monté pour les indications de polypectomie. La progression jusqu’au bas fond caecal se faisait avec aspiration des résidus et instillation d’eau à température ambiante par pompe à galets (MTW) suivie d’une Insufflation d’air ou de CO2 au retrait pour examen de la muqueuse colique.
Résultats : 20 coloscopies en immersion ont été réalisées par un seul opérateur de mai 2018 à juin 2020. L’âge moyen des patients était de 64 ans (50-80). Les indications de la coloscopie princeps étaient les suivantes : dépistage (n=12), carence en fer (n=3), rectorragies (n=2), douleurs abdominales (n=2), fixation caecale en TEP-scan (n=1). Les patients étaient adressés par 10 gastroentérologues pour : échec de coloscopie (n=10), polypectomie/mucosectomie (n=6), antécédent de coloscopie difficile (n=2), obésité (n=2). Le taux d’Intubation du bas-fond caecal était de 100%, avec 26 polypes dépistés, 24 réséqués de 3 à 20mm : 0-Is (n=8), 0-IIa (n=12), 0-IIb (n=4) dont 13 adénomes en dysplasie de bas grade , 2 adénomes festonnés sessiles sans dysplasie (n=2) et 9 en attente d’interprétation (n=9). Parmi les patients référés pour polypectomie/mucosectomie (n=6), 2 patients n’ont pu être traités (LST caecale de très grande taille et lésion valvulaire). Il n’existait pas de complication liée au geste durant l’hospitalisation.
Conclusion : La coloscopie en immersion a permis de rattraper de manière simple, sans formation préalable, des échecs de coloscopie dans 100% des cas. Pour les patients référés pour résection de polypes, le taux de succès était de 67% sur cette courte série. La coloscopie en immersion est une technique d’appropriation aisée et simple à mettre en œuvre permettant de rattraper les échecs de coloscopie et de polypectomie.