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Hepatologie

Un ictère briard inhabituel

2017

Ilias Kounis (1), Marc Prieto (1), Mathieu Yver (2), Jacquot Rakotobe (3), Hatem Salloum (1), Mohamed Ali Masmoudi (1), Julien Calderaro (4), Chady Salloum (5), Christophe Locher (1)

(1) Service de gastroentérologie, (2) Service d’anatomopathologie, (3) Service de radiologie, CH Meaux, (4) Service d’anatomopathologie, (5) Service de chirurgie digestive, CHU Henri Mondor, Crétéil.

Hépatologie –  2017-04-29 – CC –

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Un homme de 35 ans consulte aux urgences pour un ictère d’apparition récente avec prurit, urines foncées et selles décolorées accompagné d’épigastralgies. Pas de fièvre ni d’amaigrissement. Il ne présente pas d’antécédent personnel ni familial particulier. Pas de voyage récent hors de France. A l’examen clinique, il existe un ictère conjonctival avec lésion de grattage. Pas d’hépatosplénomégalie.
Biologie : NFS, Plaquettes, TP, ionogramme sanguin normaux, CRP=11, Bili T/C = 50/33 mol/l. ASAT et ALAT =5N. GGT = 15N, PAL =4N, Albumine Nle, LDH Nles.
Sérologies virales négatives (B vacciné).
L’échographie abdominale retrouve une lésion hétérogène du foie gauche avec thrombose de la branche portale gauche. Pas de dilatation des voies biliaires.

Angioscanner hépatique (cf cliché)

IRM hépatique (Cf cliché)

Une PBH est réalisée retrouvant un tissu hépatique nécrotique avec fibrose hyaline et calcifications dystrophiques. Pas de cellules tumorales.

Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Diagnostic, Traitement et évolution lors du congrès

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Hepatologie

Syndrome d’obstruction sinusoïdale chez une patiente traitée par KADCYLA – trastuzumab emtansine

2017

Hélène JULIEN (1), Anaise BLOUET (2), Derek BARDOU (1), Julie ANTIER (1), Julien BAUDON (1), Mehdi KAASSIS (1).
(1) : Hépato Gastro Entérologie ; (2) : Oncologie médicale, CH CHOLET 49300

Hépatologie –  2017-04-29 – CC –

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La maladie veine-occlusive ou syndrome d’obstruction sinusoïdale (SOS) est définie par une atteinte des cellules endothéliales sinusoïdale puis une obstruction des veines Centro lobulaires. Elle doit être différenciée des Hyperplasies Hodulaires Régénératives (HNR) qui font partie du groupe des Maladies Porto Sinusoïdales.
De nombreux médicaments ont été incriminés dans ce syndrome SOS notamment l’oxaliplatine ainsi que historiquement la greffe de moelle osseuse.
Nous rapportons çà notre connaissance le 1er cas de SOS survenu sous chimiothérapie par KADCYLA ® (trastuzumab emtansine) pour cancer du sein. Cette présentation est l’occasion de redéfinir l’entité du SOS, proche de la maladie veino occulsive.

Cas clinique
Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 84 ans chez qui est découvert en 2014 un carcinome canalaire infiltrant du sein gauche de grade II HER2 amplifié RE+ RP- en 2014 avec métastases pulmonaires.
Les ATCD sont marqués par une cardiopathie ischémique avec stent, un diabète insulinodépendant, des ATCD de cancer du sein chez sa mère.
La patiente a été traitée initialement par chirurgie (mastectomie totale en 2014) puis chimiothérapie de 1ère ligne métastatique par TAXOL et HERCEPTINE hebdomadaire de décembre 2014 à mai 2015 puis HERCEPTINE en maintenance de mai 2O15 à mars 2016. En Mars 2016, le scanner TAP montre l’apparition de métastases hépatiques, histologiquement documentées, sous traitement d’entretien par HERCEPTINE. Devant la progression de la maladie, il est introduit une chimiothérapie de 2ème ligne métastatique KADCYLA. Au bilan intermédiaire, on retrouve une efficacité de la chimiothérapie avec une nette diminution des lésions pulmonaires et hépatiques.
Apres 8 cures de KADCYLA, la patiente est hospitalisée pour hématémèse. La FOGD retrouve des varices œsophagiennes stade II avec du sang frais dans l’estomac, traitées par ligatures. La biologie montre une élévation des GGT à 4N, ALAT 2N, plaquettes 245 000, TP 72 %.
Le scanner abdomino-pelvien retrouve une ascite de faible abondance, une hépatomégalie, des signes d’hypertension portale avec voies de dérivations péri-ombilicales sans signes de progression hépatique métastatique, sans thrombose portale.
La ponction biopsie hépatique retrouve une péliose, des sinusoïdes congestif et une fibrose péri-sinusoïdale centrolobulaire s’intégrant dans le cadre d’un SOS. Une déclaration de pharmacovigilance était réalisée.
L’Etat général s’est progressivement dégradé, ne permettant pas la reprise d’une chimiothérapie. La patiente est décédée en décembre 2016.

Discussion
Le SOS est une pathologie de la microcirculation hépatique retrouvant initialement une atteinte des cellules endothéliales sinusoïdales et de l’espace de Disse. Histologiquement, les sinusoïdes apparaissent congestives avec des lésions de péliose, puis une fibrose centro lobulaire va pouvoir se développer avec une atteinte des veines centro lobulaires qui vont s’oblitérer.
La chimiothérapie par KADCYLA composée de trastuzumab emtansine, est indiquée pour le traitement des patientes atteinte de cancer du sein HER2 + métastatique non résécable, ayant reçu une 1ère ligne de chimiothérapie. Le trastuzumab est un anticorps monoclonal humanisé contre HER2, récepteur du facteur de croissance humain surexprimé dans 20% à 25% des cancers du sein. L’emtansine est un inhibiteur des microtubules dérivé de la maytansine.
Cette chimiothérapie est connue pour donner une hépato toxicité avec principalement une élévation des transaminases sériques asymptomatiques, notamment l’emtansine peut être liée à une élévation des enzymes sériques ou des élévations de la bilirubine chez 24% des patients. De plus, des cas de décès dus à une insuffisance hépatique, ont été signalés. Un rapport récent d’hyperplasie régénérative nodulaire chez 2 femmes atteintes d’un cancer du sein qui ont été traitées pendant 16 mois avec du trastuzumab emtansine suggère que le traitement peut aussi être source de lésions vasculaires au foie pouvant conduire à la régénération nodulaire dans le cadre d’une maladie porto sinusoidale.

Conclusions
Un SOS peut apparaître sous KADCYL (trastuzumab emtansine). A notre connaissance, nous en rapportons le 1er cas. Il s’agit d’une complication à ne pas méconnaitre du fait d’une symptomatologie clinique plus fruste que dans sa forme historique post allo greffe. Il convient de plus de différencier le SOS et la maladie veino occlusive, du groupe des Maladies Porto Sinusoïdales dont fait partie l’HNR, et bien une relation entre ces 2 entités soit possible.

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Hepatologie

OBADE :Observatoire national des patients traités par Baclofene (Liorésal®) pour Alcoolo-DEpendance dans les services d’hépato-gastroentérologie de l’ANGH – données intermédiaires

2017

Camille Barrault (1), Hortensia Lison (2), Christophe Locher (3), Florence Skinazi (4), Valérie Bourcier (5), Xavier Causse (6), Thierry Thevenot (7), Béziers (8), Charlotte Costentin (9), Vincent Quentin (10), Céline Jouan (1), Jérôme Barré (1), Jean-François Cadranel (2), Camille Jung (1).

Hépatologie –  2017-05-04 – CO –

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Rationnel
Le baclofène (BAC) est un agoniste du récepteur GABA-B utilisé dans le traitement de l’alcoolo-dépendance pour diminuer la consommation déclarée d’alcool (CDA).Il fait l’objet d’une recommandation temporaire d’utilisation dans cette indication accordée par l’ANSM en mars 2014. Ce traitement est actuellement utilisé par de nombreux addictologues sans que les modalités de prescription soient clairement définies (population, posologie…). Le but de cette étude est de faire un état des lieux des pratiques actuelles en hépato-gastroentérologie, en particulier chez les patients ayant une maladie alcoolique du foie.

But
L’objectif principal de notre observatoire est d’évaluer les modalités de prescription du baclofène pour alcoolo-dépendance dans les services d’hépato-gastroentérologie d’hôpitaux généraux affiliés à l’ANGH. Les objectifs secondaires sont d’évaluer la tolérance du baclofène, la CDA, les marqueurs biologiques du mésusage d’alcool ainsi que les marqueurs de la fonction hépato-cellulaire chez les patients cirrhotiques.

Patients et Méthodes
Les données à l’inclusion et tous les 3 mois pendant 12 mois ont été recueillies de façon rétrospective pour les patients traités depuis juin 2012 et de façon prospective pour ceux traités à partir de septembre 2014. les donnés recueillies étaient psycho-sociales, addictologiques, hépatologiques et biologiques.

Résultats et Conclusion
Entre mars 2015 et décembre 2016, 210 patients consécutifs dans 10 services d’hépato-gastroentérologie ont reçu du baclofène pour alcoolo-dépendance. Les caractéristiques de la population traitée et les données de suivi intermédiaires (3 ou 6 mois) seront présentées au congrès de l’ANGH.

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Hepatologie

Impact de l’arrêt des anticalcineurines au profit d’une monothérapie par Mycophenolate mofetil en transplantation hépatique

2016

Juliette VERLYNDE* **, Guillaume LASSAILLY** et Sébastien DHARANCY**
*Centre Hospitalier de Dunkerque, Service d’Hépato-Gastro-Entérologie
**CHRU de Lille, Service des Maladies de l’Appareil Digestif, Unité de Transplantation Hépatique

Hépatologie –  2016-03-28 –  –

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Introduction: Les anticalcineurines (ACN) sont pourvoyeurs d’insuffisance rénale chronique. Leur arrêt au profit d’une monothérapie par Mycophenolate mofetil (MMF) est controversé du fait du risque de rejet. Le dosage, au moyen d’une aire sous la courbe (AUC) bayesienne, de l’acide mycophénolique (MPA) permettrait d’en réduire les risques. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité, la tolérance et le bénéfice de la monothérapie MMF au décours de la transplantation hépatique (TH).
Méthodes: Entre 2000 et 2014, les patients ayant des effets indésirables sévères des ACN ont été inclus dans une étude prospective évaluant la monothérapie MMF. Avant l’arrêt des ACN, la posologie du MMF était adaptée pour atteindre une AUC cible de 45µg.h/mL. Les données cliniques et biologiques étaient recueillies à l’arrêt des ACN, à 1 mois puis tous les ans pendant 5 ans. Les critères de jugement étaient : le rejet, le bilan hépatique, la tolérance du MMF et l’évolution de la fonction rénale.
Résultats: 122 patients ont été inclus. La cause de la TH était l’alcool dans 76% des cas. La monothérapie était réalisée en moyenne 6,2±3,8 ans après la TH. La principale cause d’arrêt des ACN était la néphrotoxicité. L’AUC moyenne était de 47,3±17 µg.h/mL. 5 patients ont présenté un rejet aigu (4%). Un an après arrêt des ACN, il n’existait pas de modification des ASAT, ALAT, bilirubine, GGT, et des leucocytes. A 1 an, la fonction rénale s’améliorait significativement dans l’ensemble de la cohorte mais également chez les patients avec clairance ≤60 et ≤30mL/kg/min. Le bénéfice rénal était conservé pendant 5 ans. Les patients avec un syndrome métabolique n’amélioraient pas leur fonction rénale.
Conclusion: La monothérapie MMF au décours de la TH est sûre chez des transplantés stables, à distance de la greffe et lorsqu’une AUC cible de 45 µg.h/mL est atteinte avant l’arrêt des ACN. Le risque de rejet est faible. La fonction rénale s’améliore significativement et durablement.

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Hepatologie

Dépistage de l’infection par les virus B, C et HIV en situation de précarité : Expérience aux Restos du Cœur (RC)

2016

Bruno Bour, CH Le Mans pour le groupe de dépistage aux Restos du Cœur

Hépatologie –  2016-04-26 – CO –

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La prévalence de l’infection par les virus B (VHB) et C (VHC) est élevée chez les personnes en situation de précarité. Les recommandations récentes suggèrent d’étendre le dépistage à ce type de population. Les RC apportent assistance aux personnes démunies. Les buts de l’étude ont été d’évaluer et comparer (CDAG, CSAPA, donneurs de sang, PASS) la prévalence des infections virales B, C, HIV et de leur conséquence hépatique dans cette population.

Matériels et Méthodes : De décembre 2013 à mars 2016 un dépistage VHB, VHC et le VIH a été proposé aux bénéficiaires de centres de distribution (CD) des RC de 13 villes françaises. Le recrutement s’effectuait par voie d’affiche dans le CD et par contact direct entre bénévoles et bénéficiaires. Afin d’obtenir la meilleure implication possible, les bénévoles du CD étaient formés par les médecins dépisteurs aux facteurs de risque et leurs conséquences. Le dépistage était assuré dans le CD par une consultation médicale détectant les facteurs de risques et par la réalisation (IDE du CDAG) d’une sérologie pour marqueurs des VHB, VHC et HIV. Le jour du dépistage une action d’information sur les risques de transmission était assurée. Le médecin donnait et commentait individuellement les résultats dans le CD 15 jours plus tard. Dans un des CD une vaccination VHB était proposée et réalisée sur place pour ceux n’ayant eu aucun contact avec le VHB. Pour les personnes dépistées positives un complément de bilan était immédiatement prélevé et une consultation hospitalière organisée.

Résultats: Parmi 21000 bénéficiaires des centres, 1343 (5,6%) personnes (817 femmes (61%)) d’âge moyen de 43.514 ans ont accepté le dépistage ; 47,5% d’entre elles étaient nées hors de France (70% Afrique, 12% Europe centrale, 18 % Asie et Moyen Orient) ; aucune n’avaient de symptôme. Des facteurs de risques étaient retrouvés dans 25% des cas (70% sanguins, 30% sexuels). Dans 79% des cas les résultats ont été donnés lors de la consultation de restitution. Les sérologies VHB, VHC, et VIH étaient positives respectivement dans 2.1%, 1.9% et 0.3% des cas. Une positivité de l’Ac anti-HbS était retrouvée seule ou associée à la présence d’Ac anti-HbC dans 24.5% et 12.5% des cas. Quarante-cinq personnes (3.5%) avaient un Ac anti-HbC isolé, 4 étaient infectés par le VIH et 4 co-infectées VHB-VHC. La vaccination VHB a été acceptée et réalisée sur place pour 73% des personnes concernées.
Seule la moitié des patients dépistés positifs ont eu une prise en charge hospitalière pour : 23% d’entre eux avait une fibrose ≥ F2 exclusivement en cas d’infection par le VHC ; ils ont tous été traités : 90% de RVS 48. Trente pour cent des patients pris en charge ont été perdus de vue.

Le tableau compare la prévalence de la positivité des infections virales testées selon la population

Conclusion: Notre étude confirme la prévalence élevée associée un taux faible fibrose hépatique cliniquement significative chez les personnes précaire infectées par les VHB ou VHC. Les RC sont un lieu privilégié d’incitation au dépistage des infections liées au VHB, VHC et HIV ainsi qu’ à la vaccination VHB pour la population qui les fréquentent.

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Hepatologie

INCIDENCE DE L’HEPATITE C EN PRISON EN FRANCE : RESULTATS D’UNE ETUDE PAR TROD VHC

2016

André-Jean REMY, Hakim BOUCHKIRA, Stéphane MONTABONE, Patrice LAMARRE
EQUIPE MOBILE HEPATITES, CENTRE HOSPITALIER DE PERPIGNAN

Hépatologie –  2016-04-28 – CO –

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Introduction : L’hépatite C est plus fréquente chez les détenus que dans la population générale en France, entre 5 et 7 % (INVS 2004, étude PREVACAR). Ils cumulent les facteurs de risque avant leur incarcération mais la prison en soi représente un facteur de risque : usage partagé de seringues ou de pailles, tatouages artisanaux, etc.. Par contre l’incidence n’est pas connue. Le dépistage des hépatites virales est systématiquement proposé à l’entrée en détention en France mais son renouvellement, recommandé par le Guide Méthodologique de prise en charge sanitaire n’est pas toujours effectif. Dans ce contexte, les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), prochainement autorisée ne France pourraient constituer une alternative intéressante à la sérologie classique et ont été recommandés dans le rapport d’experts « DHUMEAUX » en 2014. L’incidence de l’hépatite C en France est de 2700 à 4400 nouveaux cas par an.
Objectif : Utiliser les TROD hépatite C en prison en complément de la sérologie classique pour étudier l’incidence des nouvelles infections virales C.
Méthodes : La prévalence de l’hépatite C dans notre établissement se situe dans la moyenne nationale autour de 7%. La sérologie hépatite C réalisée par voie veineuse est proposée à tous les entrants au Centre Pénitentiaire de Perpignan. Nous avons pu proposer ces TROD dès 2013 en tant qu’établissement de santé et avec l’accord de la commission de biologie délocalisée. Le TROD est proposé à 3 types de population incarcérée : 1/ refus ou impossibilité de prélèvement veineux 2/ transfert d’un autre établissement pénitentiaire et sérologie antérieure négative 3/ présence dans l’établissement supérieure à 12 mois et sérologie antérieure négative. En cas de positivité un FIBROSCAN et un bilan biologique complémentaire étaient réalisés.
Résultats : 333 TROD hépatite C ont été réalisés en 24 mois : groupe 1 15%, groupe 2 27%, groupe 3 58%. Deux sérologies étaient positives. Les 2 détenus étaient incarcérés depuis plus de 6 mois et la charge virale était positive. Un patient était sorti en permission une semaine et un patient n‘était jamais sorti de détention. L’usage de drogues était le mode de contamination dans les 2 cas. L’incidence calculée était de 3/1000 par an soit potentiellement 470 nouveaux cas d’hépatite C en France par an parmi la population carcérale (78246 détenus au 1er janvier 2016).
Discussion / conclusions : Les TROD hépatite C sont utiles en prison, un lieu de comportements à risque pour l’hépatite C. Ce « lieu de vie » pourrait représenter plus de 10% des nouveaux cas incidents, ce qui justifie de mettre à la disposition de cette population l’ensemble des dispositifs de réduction des risques.

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Hepatologie

Un ictère atypique

2016

P. Keriel, S.Hommel, M.Picon, MC. Charton Bain, S. Erlinger

Hépatologie –  2016-04-30 –  –

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Nous rapportons le cas d’un jeune homme âgé de 25 ans hospitalisé dans notre service en 07/2015 pour bilan d’un ictère associé à une AEG.
Ce patient sans antécédent particulier, a été admis en gastroentérologie pour un ictère apparu depuis 1 semaine avec urines foncées, selles décolorées sans douleurs abdominales ni fièvre associées mais s’accompagnant d’une asthénie marquée.
On ne notait à l’interrogatoire aucun voyage récent à l’étranger, aucune prise médicamenteuse, aucune consommation de charcuterie ou fruits de mer. Le patient avouait ne consommer que rarement de l’alcool et ce de manière festive.
Le patient ne rapportait aucun antécédent familial particulier.
L’examen clinique était sans particularité.
Le bilan biologique initial retrouvait: BIli T à 593 micromol/l dont 344 de conjuguée, TGO à 1076, TGP 675 et GGT à 156 UI/L. LEs PAL et le TP étaient normaux.
Les sérologies virales A,B,C,D,E effectuées dans un 1° temps revenaient négatives. L’échographie abdominale ne confirmait aucun obstacle et le scanner TAP ne retrouvait comme seule anomalie une hépatomégalie. Les veines sus hépatiques étaient perméables. La cholangio IRM était normale.
Le bilan était complété par les sérologies EBV, CMV, toxoplamose, Leptospirose, Coxiella négatives puis par un bilan autoimmun ( FAN, A anti LKM1, muscle lisse et mitochondrie) également négatif. La recherche d’hémolyse revenait négative elle aussi.
Devant l’aggravation du bilan hépatique, était décidée une PBH retrouvant une hépatite aigue sans stéatose avec nécrose centrolobulaire, sans cirrhose.
Devant l’absence d’étiologie, un dosage de céruléoplasmine puis cuprurie était prescrit confirmant une élévation significative de la cuprurie à 163 microg/l (> 0.20). L’examen à la lampe à fente ne retrouvait pas d’anneau de Kaiser Fleischer.
Etait alors proposé pour avancer dans ce diagnostic une 2° PBH avec quantification de la concentration hépatique en cuivre confirmant une surcharge en cuivre avec dosage à 38.6 > 20.
Le diagnostic de Maladie de Wilson était retenu et un traitement rapide par TROLOVOL décidé. Malheureusement, le patient est sorti contre avis médical. La suite dela prise en charge a été assurée par le CHU de Montpelier.

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Un ictère de cause hématologique

2016

C.Bazin, S.Hommel, M.Picon, S.Elinger, T.Allegre

Hépatologie –  2016-05-01 – CO –

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Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 18 ans hospitalisée dans notre service pour la prise en charge d’un ictère fébrile.
Cette jeune femme sans antécédent particulier en dehors d’un hallux valgus opéré a été admise pour un ictère évoluant depuis 1 semaine avec urines foncées, selles décolorées et associé à une fièvre jusqu’à 38°5 sans frissons et à une éruption cutanée par la suite.
L’examen clinique était sans particularité en dehors d’une éruption maculeuse violacée localisée au niveau du visage, du thorax et des bras et membres inférieurs.
Le bilan initial retrouvait une Bili T à 210 micromol/l dont 12 de conjuguée, des TGO à 53 UI/l, des TGP à 131 UI/ avec GGT et PAL normaux. Il était noté une anémie et lymphopénie avec CRP à 59 mg/l.
Etait évoqué en 1° lieu une hépatite infectieuse: les sérologies VHA, VHB, VHC, VHE revenaient négatives. Dans l’hypothèse d’une cause infectieuse ou d’une obstacle biliaire, une antibiothérapie par G3G et FLAGYL était instaurée permettant la régression de la CRP et de la fièvre..
Le bilan était complété par une échographie abdominale puis un scanner sans particularité avec un tronc porte et des VSH perméables. Les sérologies complémentaires: EBV, CMV Parvo B19, Leptospire, Légionnelle étaient négatives. Une biopsie de peau était réalisée mais non contributive.
Devant le majoration des aggravations des test hépatiques et l’apparition dune pancytopénie était évoquée la possibilité d’une syndrome d’activation macrophagique secondaire à une hépatite infectieuse.
IL était alors décidé d’effecuer un myélogramme. Celui-ci ne retenait pas la diagnostic de SAM mais révélait une hémopathie.
La patient était alors transférée en hématologie pour la suite de la prise en charge.
Les anomalies hépatiques ont par la suite régressé, une fois la mise en place d’un traitement adapté.

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Hepatologie

Intérêt du séquençage du VHC chez les patients traités de leur VHC par les nouveaux antiviraux directs (AVD)

2016

S.HOMMEL, T.ALLEGRE, M.PICON, ML. DE SEVERAC, N.BRIEU. E. LAGIER, M.SORDAGE, JM. RIOU

Hépatologie –  2016-05-01 – CO –

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Nous présentons une étude rétrospective effectuée au centre hospitalier d’Aix en Provence sur plus de 80 patients atteints d’une hépatite C traités par les AVD. Tous bénéficiaient avant le traitement d’une séquençage du VHC avec recherche au préalable de résistances aux NS3.4A, NS5B et NS5A au sein du laboratoire de virologie du CHPA avec étalonnage initial sur la CHU de Nice.
Etait évalué dans ce travail les résistances initiales, leur impact sur la RVS et les échecs.
Les analyses sont en cours et seront présentées ultérieurement.

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RESIST, une étude observationnelle prospective multicentrique ANGH-Club de l’Hypertension portale sur les infections à bactéries résistantes au cours de la cirrhose.

2016

Thierry Martin (Saint-Nazaire), Ivan Touze (Lens), Nathalie Talbodec (Tourcoing), Béchir Ould Ahmed (Bry-sur-Marne), Bénédicte Lambaré (Sud-Francilien), Gilles Macaigne (Marne-la-Vallée), Marie-Laure Rabilloud (Vannes), Thomas Brou (Cholet), Carelle Koudougou (La Roche-sur-Yon), Georges Barjonnet (Montélimar), Joanna Pofelski (Annecy), Jean Henrion (Jolimont), Ana Saez (Perpignan), Florence Skinazi (Saint-Denis), Emma Ferrand (Créteil), Faustine Wartel (Valenciennes), Jean-François Cadranel (Creil), Ramuntcho Arotcarena (Pau), Mercédes de Lustrac (Angoulême), Jocelyn Privat (Vichy), Karim Aziz (Saint-Brieuc), Dimitri Konstandinou (Pontivy), Christophe Renou (Hyères), Mohamed Ali Masmoudi (Meaux), Jean-Nicolas Pinho (Cherbourg), Arnaud Pauwels (Gonesse), pour l’ANGH.

Hépatologie –  2016-05-02 – CO –

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Au cours des 15 dernières années, l’épidémiologie des infections bactériennes des patients cirrhotiques a connu des changements importants. L’antibiothérapie probabiliste habituellement prescrite en première intention – céphalosporines de 3ème génération, association amoxicilline-acide clavulanique, ou fluoroquinolones – apparait de plus en plus souvent inadaptée, notamment en cas d’infection associée aux soins ou nosocomiale. Nous ne disposons cependant que de très peu de données pour la France. Par ailleurs, toutes les études disponibles proviennent de gros centres tertiaires et la situation dans les centres secondaires (CHG) n’a jamais été évaluée.

Les objectifs de cette étude observationnelle, prospective, multicentrique, étaient de préciser dans une cohorte de patients cirrhotiques hospitalisés en CHG ou en CHU pour complication de la cirrhose : 1) la prévalence et le type (communautaire, associée au système de soins, nosocomiale) des infections bactériennes, en particulier selon le type de centre (CHG ou CHU) ; 2) la fréquence et les facteurs de risque des infections résistantes aux antibiotiques usuels et des infections à germes multi-résistants ; 3) l’impact de ces infections à bactéries résistantes sur le pronostic, ainsi que de valider les nouvelles recommandations de l’EASL en matière d’antibiothérapie probabiliste chez ces patients.

La durée prévue pour l’étude était de 6 mois, de janvier à juin 2016. Au 2 mai, 616 patients avaient déjà été inclus par 39 centres (26 CHG, 13 CHU). Une infection était observée chez environ 1/3 des patients (60% avec germe(s) identifié(s)).

Les résultats de cette étude seront disponibles en septembre prochain.