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Gastroenterologie

Facteurs associés à la dépression et à l’anxiété au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin: étude dérivée de l’enquête ISSEO

2011

Stéphane Nahon (1), Pierre Lahmek (1, 2), Christelle Durance (3), Alain Olympie (3), Bruno Lesgourgues (1), Jean-Pierre Gendre (3), Jean-Frédéric Colombel (3, 4)
1)Centre Hospitalier Le Raincy-Montfermeil, 2)Centre Hospitalier Emile Roux, AP-HP, 3)Association François Aupetit, 4)CHRU de Lille

Gastroentérologie –  2011-05-13 – CO –

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But : Au cours des maladies chroniques, la dépression et l’anxiété peuvent être la conséquence de la maladie elle-même et de facteurs psycho-sociaux. Le but de ce travail était d’étudier les caractéristiques de la maladie et les facteurs psycho-sociaux associés à l’anxiété et à la dépression dans une large cohorte de malade atteints de MICI. Patients et méthodes : de Novembre 2008 à juin 2009, 1663 malades atteints de MICI ont répondu à un questionnaire concernant les caractéristiques de leur maladie, les facteurs socio-économiques et psychologiques associés à l’observance thérapeutique (observatoire ISSEO). Dans cette présente étude, nous avons étudié les caractéristiques de la MICI (localisation, sévérité, traitements) et les facteurs psycho-sociaux (statuts professionnel et marital, score de précarité EPICES) associés à la dépression et à l’anxiété. L’anxiété et la dépression étaient évaluées par le questionnaire HAD (Hospital Anxiety and Depression scale).
Résultats
Centre quatre-vingt un malades (11%) étaient dépressifs. Ces malades avaient : une maladie plus sévère (p=0.007) et un niveau de précarité plus élevé (p<0.0001) et étaient plus souvent : en poussée (p<0.0001) et en longue maladie ou invalidité (p<0.0001). Il n'existait pas de différence concernant le sexe, l'âge, la consommation de tabac, le type de MICI, la présence d'une atteinte ano-périnéale, un antécédent chirurgical, le type de traitement (corticoïdes, immunosuppresseurs, anti-TNF), l'appartenance à une association de malades et l'observance au traitement. Six cent soixante-dix neuf malades (41%) étaient anxieux. Ces malades étaient plus souvent : jeunes (p=0.01), de sexe féminin (p=0.04), fumeurs (p=0.004), en poussée (p<0.0001), en longue maladie ou invalidité (p<0.0001), moins observants au traitement (p<0.0001), précaires (p<0.0001), traités par corticoïdes (p=0.009). Il n'existait pas de différence concernant le type de MICI, la présence d'une atteinte ano-périnéale, le traitement par immunosuppresseurs ou anti-TNF et l'appartenance à une association de malades.
Conclusion : l'anxiété est fréquente au cours des MICI alors que la dépression est plus rare. Un encadrement psychologique paraît particulièrement utile chez les malades ayant une maladie sévère et en poussée ainsi que chez ceux en condition de précarité socio-économique.