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Gastroenterologie

La colite à éosinophiles (CE), une pathologie émergente mal connue ? à propos d’une série mono-centrique de 37 cas.

2017

Gilles Macaigne (1), Mathieu Yver (2), Pierre Lahmek (3), Christophe Locher (4), Trompette Marie (1), Dorian Dikov (2), François Kemeny (2).
(1) Service de Gastro-Entérologie, (2) Service d’anatomo-pathologie. Centre Hospitalier de Marne la Vallée. (3) Service de Gastro-entérologie. Centre hospitalier de Limeil Brévannes. (4) Service de Gastro-entérologie. Centre hospitalier de Meaux

Gastroentérologie –  2017-04-25 – CO –

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Introduction
La CE est une entité pathologique liée à une infiltration anormale de la muqueuse colique par des éosinophiles, pour laquelle il n’y a pas actuellement de consensus sur les critères diagnostiques histologiques. Il s’agit d’une pathologie relativement fréquente chez le nourrisson et l’enfant, le plus souvent secondaire à une allergie aux protéines du lait de vache. Chez l’adulte, la CE est beaucoup plus rare et a été beaucoup moins étudiée, seuls des cas cliniques isolés ou de petites séries étant publiés. Il s’agit d’une pathologie probablement en augmentation, sous estimée car mal connue.

Malades et Méthodes
La totalité des cas de CE diagnostiqués entre 2013 et 2016 au CH de Marne la Vallée a été colligée. Les données épidémiologiques, cliniques, biologiques, endoscopiques, histologiques et évolutives ont été recueillies prospectivement. Chaque malade a bénéficié d’une coloscopie totale avec biopsies recto-coliques étagées et iléales, la gastroscopie n’étant réalisée qu’à l’initiative de l’investigateur. Le diagnostic de CE était porté histologiquement en cas d’augmentation du taux de polynucléaires à éosinophiles > 20/champ à fort grossissement dans au moins 2 secteurs coliques (colon droit, transverse, gauche, rectum) et/ou dans l’iléon, sans autre étiologie évoquée histologiquement.

Résultats
38 malades avec le diagnostic histologique de CE ont été inclus (65% de femmes – âge moyen 44,3 ans). Les indications du bilan endoscopique étaient une diarrhée seule (74%), des douleurs abdominales sans diarrhée (14%), des rectorragies ou un méléna (20%) et une anémie ferriprive (3%). La coloscopie était anormale chez 37% des malades (14/38), les lésions retrouvées étant les suivantes : érythème 86%, œdème 57%, érosions 86% et ulcérations 57% des cas. Les lésions endoscopiques prédominaient au niveau du colon droit (43%) puis du colon gauche (36%). Sur le plan étiologique, 10 (27%) malades avec une CE secondaires (2 mastocytoses, 5 maladies de crohn, 2 causes médicamenteuses, 2 parasitoses) et 27 (73%) une CE primitives. Parmi ces 27 malades, 12 (43%) avaient un terrain allergique connu au moment du diagnostic. Les 2 groupes de CE primitives et secondaires ont été comparés pour les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques endoscopiques et histologiques. Les résultats statistiques, les traitements proposés et l’évolution sous traitement des malades avec CE primitive seront présentés le jour du congrès.

Conclusion
Il s’agit à notre connaissance de la première série de CE de l’adulte rapportée jusqu’alors. Dans notre travail, les ¾ des CE étaient primitives. Les résultats des comparaisons entre les CE primitives et secondaires seront présentées au congrès.