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Gastroenterologie

Il y a cancer du pancréas…. et cancer du pancréas !

2016

A LIM (1), R FAROUX(1), G GOEGEBEUR(2), P HAMMEL (4)
(1)La Roche sur Yon, (2) Challans, (3) Clichy.

Gastroentérologie –  2016-05-14 – CO –

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Cas clinique :
Une patiente de 30 ans, sans antécédents particuliers était vue en mars 2011 à la suite de la réalisation d’un scanner TAP pour douleurs atypiques de l’hypochondre gauche.
Le scanner retrouvait une lésion tumorale du corps et de la queue du pancréas, de 82 mm de plus grand axe, à centre nécrotique, sans envahissement vasculaire et un foie présentant de nombreux nodules d’allure secondaire diffus et bi lobaires jugés non résécables. Le diagnostic envisagé est celui de tumeur neuro endocrine pancréatique métastatique.

La ponction biopsie hépatique permet de poser un diagnostic de tumeur maligne pancréatique avec négativité des marqueurs neuroendocrines.

Première séquence de traitement par chimiothérapie selon le protocole GEMCAP en juin 2011.
Progression radiologique en décembre 2011 : début d’un traitement par evérolimus permettant une stabilisation de la maladie au niveau pancréatique et hépatique.

Splénopancréatectomie gauche en décembre 2012 et poursuite de l’évérolimus.

Transplantation hépatique en Janvier 2014. Pas de traitement complémentaire.

Plus de deux ans après la transplantation la patiente est en vie, sans signe de récidive.

Seront discutés lors de la présentation les formes histologiques rares des cancers du pancréas et la revue de la littérature concernant la tumeur de cette patiente.

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Gastroenterologie

Évolution des circonstances diagnostiques des maladies inflammatoires du tube digestif avec le temps :cohorte prospective multicentrique de 926 patients

2016

T. Ramtohul (1) ; V. Abitbol (2) ; T. Paupard (3) ; M. Belhassan (1) ; E. Clair (1) ; S. Nahon (1)
(1) Montfermeil; (2) Paris; (3) Dunkerque

Gastroentérologie –  2016-04-19 – CO –

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Introduction
Déterminer si les caractéristiques épidémiologiques et les circonstances diagnostiques des
maladies inflammatoires de l’intestin et du colon (MICI) ont évolué avec le temps.
Patients et Méthodes
Les données socio-démographiques (âge, sexe, pays d’origine défini comme le pays de
naissance des parents du cas index, tabagisme) et les caractéristiques de la MICI (phénotype,
localisation, symptômes révélateurs, premier examen évoquant le diagnostic) des patients
suivis dans trois centres hospitaliers français (GHI le Raincy Montfermeil, CHU Cochin, Hôpital
de Dunkerke) ont été collectées prospectivement dans une base de données informatisée
(Focus_MICI
®
). Les dates du diagnostic et des premiers symptômes étaient systématiquement
saisies permettant de calculer le délai diagnostique. La cohorte a été divisée en 4 périodes
chronologiques : avant 2000, 2000-2004, 2005-2009 et après 2009. Les patients dont les
données étaient incomplètes (notamment pour les patients référés) ont été exclus. Une
analyse univariée a été utilisée pour la comparaison des groupes et le seuil de significativité
était défini pour une valeur de p0.05). En revanche, il existait une différence
statistiquement significative dans le temps : du premier symptôme révélant la maladie
[fréquence plus importante des douleurs abdominales vs. diarrhée chronique (p<0,001)], du
premier examen évoquant le diagnostic [fréquence plus importante des examens radiologiques
(scanner) vs coloscopie (p<0,001), du phénotype de la MC [fréquence plus importante de la
forme inflammatoire B1 que des formes sténosante ou fistulisante B2+B3 (p<0.001)] et une
diminution de la fréquence de chirurgie intestinale au moment du diagnostic après les années
2000 (p<0.001). Concernant la RCH, il n’y avait pas de différence significative dans le temps
pour : l’âge médian au diagnostic, le sexe ratio, les antécédents familiaux, le délai diagnostic,
la localisation de la RCH, le pays d’origine, la symptomatologie révélatrice, le premier examen
évocateur pour les 4 périodes considérées.
Conclusion
Dans cette large cohorte prospective et multicentrique on observait dans le temps au
diagnostic de la maladie de Crohn : une modification de la symptomatologie initiale (plus de
formes douloureuses), un diagnostic évoqué plus fréquemment par un examen radiologique,
une fréquence accrue des formes inflammatoires (B1) et une diminution de la chirurgie
intestinale après les années 2000. En revanche, on ne notait pas de changement des
circonstances diagnostiques pour la RCH.

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Gastroenterologie

Premiers résultats du programme de dépistage organisé du cancer colorectal par test immunologique dans la région Grand Est

2016

Bernard Denis, Béatrice Charlier, Myriam Guerbaz, Esther Jafflin, Agnès Maire, Catherine Morel, Véronique Rivière, Marie Christine Scandola, Michel Thirion, Isabelle Gendre, Philippe Perrin.
ADECA Alsace, AMODEMACES, ADECA52, ADECA54, SAC08, ADECA 10, AMPM55, AVODECA, ADPS51

Gastroentérologie –  2016-05-18 – CO –

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La valeur prédictive positive (VPP) du test Hemoccult pour une néoplasie avancée est de 25 à 30%. Un des atouts des tests immunologiques quantitatifs est d’offrir une VPP équivalente, voire supérieure, malgré un taux de positivité plus élevé. De petites études ont estimé la VPP du test OC-Sensor au seuil de 30 µg Hb/g autour de 35 à 40%. Cela mérite confirmation, ce d’autant que le programme actuel n’arrive pas en terrain vierge, mais succède à de nombreuses années de dépistage organisé (DO) du cancer colorectal (CCR) par Hemoccult. L’enjeu est de pouvoir informer la population invitée ainsi que les professionnels de santé, les décideurs et les financeurs du rapport bénéfices / risques du dépistage proposé.

Le but de ce travail était d’évaluer les premiers résultats du programme de DO du CCR par test OC-Sensor, en particulier la VPP pour une néoplasie avancée.

Méthodes : Evaluation des premiers résultats du programme et du rendement des coloscopies pour OC-Sensor positif au seuil de 30 µg Hb/g dans les 10 départements de la région Grand Est.

Résultats : La population cible était de 1,6 million de personnes. Au 31/01/2016, 872 000 invitations avaient été envoyées et 193 000 (22%) tests avaient été lus. Le taux de tests non analysables était de 5,0%, essentiellement pour raisons administratives (65% date de prélèvement absente, 16% délai lecture > 6 jours, 7% défaut d’identification). Le taux de tests positifs était de 4,9%. 3531 coloscopies avaient été réalisées, dont 3026 exploitables. La VPP était de 5,2% pour un cancer invasif, 34,9% pour un adénome avancé, et 17,4% pour un adénome non avancé, soit 40,1% pour une néoplasie avancée. En Alsace, le programme OC-Sensor permettait de dépister 1,6 fois plus de cancers invasifs et 3,1 fois plus d’adénomes avancés que le programme Hemoccult, au prix de 2 fois plus de coloscopies. Le taux moyen d’hémoglobine fécale était de 147 µg Hb/g (intervalle de confiance (IC) 95% ; 140 – 155) pour un cancer invasif, de 102 µg Hb/g (IC95% ; 99 – 106) pour un adénome avancé, de 80 µg Hb/g (IC95% ; 76 – 84) pour un adénome non avancé, de 87 µg Hb/g (IC95% ; 80 – 93) pour un polype non adénomateux et de 86 µg Hb/g (IC95% ; 83 – 89) en cas de coloscopie normale.

Conclusions : Ces résultats préliminaires doivent être consolidés. Ils seront actualisés pour la présentation au congrès. Ils tendent à confirmer l’excellente VPP du test OC-Sensor, de l’ordre de 40% pour une néoplasie avancée. Le taux élevé de tests non analysables n’était pas attendu et doit être corrigé.

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Hepatologie

Impact de l’arrêt des anticalcineurines au profit d’une monothérapie par Mycophenolate mofetil en transplantation hépatique

2016

Juliette VERLYNDE* **, Guillaume LASSAILLY** et Sébastien DHARANCY**
*Centre Hospitalier de Dunkerque, Service d’Hépato-Gastro-Entérologie
**CHRU de Lille, Service des Maladies de l’Appareil Digestif, Unité de Transplantation Hépatique

Hépatologie –  2016-03-28 –  –

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Introduction: Les anticalcineurines (ACN) sont pourvoyeurs d’insuffisance rénale chronique. Leur arrêt au profit d’une monothérapie par Mycophenolate mofetil (MMF) est controversé du fait du risque de rejet. Le dosage, au moyen d’une aire sous la courbe (AUC) bayesienne, de l’acide mycophénolique (MPA) permettrait d’en réduire les risques. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité, la tolérance et le bénéfice de la monothérapie MMF au décours de la transplantation hépatique (TH).
Méthodes: Entre 2000 et 2014, les patients ayant des effets indésirables sévères des ACN ont été inclus dans une étude prospective évaluant la monothérapie MMF. Avant l’arrêt des ACN, la posologie du MMF était adaptée pour atteindre une AUC cible de 45µg.h/mL. Les données cliniques et biologiques étaient recueillies à l’arrêt des ACN, à 1 mois puis tous les ans pendant 5 ans. Les critères de jugement étaient : le rejet, le bilan hépatique, la tolérance du MMF et l’évolution de la fonction rénale.
Résultats: 122 patients ont été inclus. La cause de la TH était l’alcool dans 76% des cas. La monothérapie était réalisée en moyenne 6,2±3,8 ans après la TH. La principale cause d’arrêt des ACN était la néphrotoxicité. L’AUC moyenne était de 47,3±17 µg.h/mL. 5 patients ont présenté un rejet aigu (4%). Un an après arrêt des ACN, il n’existait pas de modification des ASAT, ALAT, bilirubine, GGT, et des leucocytes. A 1 an, la fonction rénale s’améliorait significativement dans l’ensemble de la cohorte mais également chez les patients avec clairance ≤60 et ≤30mL/kg/min. Le bénéfice rénal était conservé pendant 5 ans. Les patients avec un syndrome métabolique n’amélioraient pas leur fonction rénale.
Conclusion: La monothérapie MMF au décours de la TH est sûre chez des transplantés stables, à distance de la greffe et lorsqu’une AUC cible de 45 µg.h/mL est atteinte avant l’arrêt des ACN. Le risque de rejet est faible. La fonction rénale s’améliore significativement et durablement.

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Gastroenterologie

Cas cliniques. Deux diagnostics de déficit en DPD en une semaine : épidémie?

2016

A.PELAQUIER, G. BARJONET, C. BRUGERE, M.POUSSIER, H. OSMAN, Service d’Hépato-Gastro-Entérologie et de chirurgie viscérale, CH MONTELIMAR

Gastroentérologie –  2016-05-18 – CO –

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CAS CLINIQUES
Deux patients de respectivement 68 et 72 ans, en cours de traitement adjuvant par FOLFOX, après colectomie partielle pour néoplasie colique stade III, ont faits l’objet d’une recherche positive en déficit en dihydropyrimidine deshydrogénase (DPD). Ce déficit est partiel pour les deux patients. Le diagnostic a été posé suite à une défaillance multiviscérale (aplasie fébrile profonde, abcès périnéal, ictère, confusion…) débutant à J1 de l’ablation de l’infuseur, lors de la deuxième cure de chimiothérapie, pour le premier patient; et à des neutropénies avec complications infectieuses récurrentes, impactant le bon déroulement du traitement adjuvant et la qualité de vie du deuxième patient.
Ces déficits ont été diagnostiqués à une semaine d’intervalle, la gravité du premier patient ayant permis, par retour d’expérience immédiat, d’évoquer la probable mutation du gène DPD du second malade.

Des actions d’améliorations ont alors été envisagées, planifiées et mises en œuvre dans le service et en RCP, suite à ces deux événements indésirables liés aux soins.

Les déficits en DPD se manifestent principalement au niveau du tractus digestif et de la moelle osseuse, voire du système nerveux central, et peuvent aboutir à une toxicité polyviscérale grave, potentiellement mortelle, chez les patients traités par 5 FU. Elles ont pu être rapportées à des déficits en DPD, partiels ou complets, dont les fréquences dans la population sont estimées à 3-5 % et 0,2 % respectivement.

Le dépistage des déficits en DPD, dont le résultat est délivré en 7 à 10 jours, est parfaitement compatible avec l’administration du 5-FU et des prodrogues orales en pratique clinique courante. Cette recherche doit être accompagnés d’un conseil thérapeutique, puisque le diagnostic de déficit, même majeur, ne contre-indique le plus souvent pas l’administration de fluoropyrimidine, sous réserve d’une surveillance étroite clinique, par dosages pharmacocinétiques et adaptation individuelle des doses.
Les enjeux thérapeutiques, et médicaux ne sont donc pas négligeables, et impliquent de rechercher impérativement cette mutation devant toute mauvaise tolérance au 5 FU. Se doit-elle d’être recherchée systématiquement en amont d’un traitement par 5 FU et plus particulièrement avant un traitement adjuvant?

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Hepatologie

Dépistage de l’infection par les virus B, C et HIV en situation de précarité : Expérience aux Restos du Cœur (RC)

2016

Bruno Bour, CH Le Mans pour le groupe de dépistage aux Restos du Cœur

Hépatologie –  2016-04-26 – CO –

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La prévalence de l’infection par les virus B (VHB) et C (VHC) est élevée chez les personnes en situation de précarité. Les recommandations récentes suggèrent d’étendre le dépistage à ce type de population. Les RC apportent assistance aux personnes démunies. Les buts de l’étude ont été d’évaluer et comparer (CDAG, CSAPA, donneurs de sang, PASS) la prévalence des infections virales B, C, HIV et de leur conséquence hépatique dans cette population.

Matériels et Méthodes : De décembre 2013 à mars 2016 un dépistage VHB, VHC et le VIH a été proposé aux bénéficiaires de centres de distribution (CD) des RC de 13 villes françaises. Le recrutement s’effectuait par voie d’affiche dans le CD et par contact direct entre bénévoles et bénéficiaires. Afin d’obtenir la meilleure implication possible, les bénévoles du CD étaient formés par les médecins dépisteurs aux facteurs de risque et leurs conséquences. Le dépistage était assuré dans le CD par une consultation médicale détectant les facteurs de risques et par la réalisation (IDE du CDAG) d’une sérologie pour marqueurs des VHB, VHC et HIV. Le jour du dépistage une action d’information sur les risques de transmission était assurée. Le médecin donnait et commentait individuellement les résultats dans le CD 15 jours plus tard. Dans un des CD une vaccination VHB était proposée et réalisée sur place pour ceux n’ayant eu aucun contact avec le VHB. Pour les personnes dépistées positives un complément de bilan était immédiatement prélevé et une consultation hospitalière organisée.

Résultats: Parmi 21000 bénéficiaires des centres, 1343 (5,6%) personnes (817 femmes (61%)) d’âge moyen de 43.514 ans ont accepté le dépistage ; 47,5% d’entre elles étaient nées hors de France (70% Afrique, 12% Europe centrale, 18 % Asie et Moyen Orient) ; aucune n’avaient de symptôme. Des facteurs de risques étaient retrouvés dans 25% des cas (70% sanguins, 30% sexuels). Dans 79% des cas les résultats ont été donnés lors de la consultation de restitution. Les sérologies VHB, VHC, et VIH étaient positives respectivement dans 2.1%, 1.9% et 0.3% des cas. Une positivité de l’Ac anti-HbS était retrouvée seule ou associée à la présence d’Ac anti-HbC dans 24.5% et 12.5% des cas. Quarante-cinq personnes (3.5%) avaient un Ac anti-HbC isolé, 4 étaient infectés par le VIH et 4 co-infectées VHB-VHC. La vaccination VHB a été acceptée et réalisée sur place pour 73% des personnes concernées.
Seule la moitié des patients dépistés positifs ont eu une prise en charge hospitalière pour : 23% d’entre eux avait une fibrose ≥ F2 exclusivement en cas d’infection par le VHC ; ils ont tous été traités : 90% de RVS 48. Trente pour cent des patients pris en charge ont été perdus de vue.

Le tableau compare la prévalence de la positivité des infections virales testées selon la population

Conclusion: Notre étude confirme la prévalence élevée associée un taux faible fibrose hépatique cliniquement significative chez les personnes précaire infectées par les VHB ou VHC. Les RC sont un lieu privilégié d’incitation au dépistage des infections liées au VHB, VHC et HIV ainsi qu’ à la vaccination VHB pour la population qui les fréquentent.

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Gastroenterologie

Trois cas cliniques : une seule maladie

2016

Sofia HAMBLI, Thierry PAUPARD. Service d’Hépato-Gastro-Entérologie. Centre Hospitalier de Dunkerque.

Gastroentérologie –  2016-04-26 – CO –

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Nous présentons trois cas cliniques d’une seule et même pathologie : 1) Un ictère associé à une forme pseudo tumorale pancréatique, 2 Une cholangite atypique compliquée d’un ictère et 3) Une pancréatite atrophique associée à une RCH, compliquée d’une insuffisance pancréatique exocrine et endocrine.

Description des cas cliniques avec imageries et évolutions sous traitement.

Synthèse et discussion autour de la pancréatite auto-immune, de la classification (HISORT) et des principes de prise en charge.

Proposition d’un projet d’observatoire national via l’ANGH.