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Vie Professionnelle

TRANSFERT DE TACHES ET DE COMPETENCES VERS DES INFIRMIERES CLINICIENNES SPECIALISEE EN HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE. EXPERIMENTATION AU CH DE MONTELIMAR POUR LES PATIENTS ATTEINTS D’HEPATITE C.

2005

B. NALET , C. RIOU –
Service de Gastro-entérologie – Centre Hospitalier – 26200 Montélimar.

Vie Professionnelle –  2005-08-26 – COS –

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En Octobre 2003, le rapport BERLAND sur la démographie médicale proposait un transfert de tâches vers certaines professions para-médicales pour faire face en partie à une diminution du nombre de médecins. Ceci avait pour autre but d’améliorer la qualité des soins, d’apporter une légitime reconnaissance à certains professionnels et de réorganiser le système de soins en fonction des qualifications et des compétences de chacun.

De nombreuses expériences de consultations infirmières dans le domaine de l’éducation ont montré leur intérêt pour la prise en charge des patients atteints de maladie chronique. Aucune évaluation réelle de ces pratiques n’a été réalisée.

Le service de gastro-entérologie du Centre Hospitalier de Montélimar s’est inscrit dans le cadre de cette expérimentation qui a débuté en Octobre 2004 avec transfert de tâches vers une infirmière pour les patients atteints d’hépatite C.

Méthode : L’infirmière référente avait une responsabilité d’éducation depuis de nombreuses années et un temps de 15 % pour s’occuper des patients atteints d’hépatite C et animait le réseau local. Elle connaissait donc la pathologie et était formée à l’écoute.
Pour débuter l’expérimentation, il a fallu attendre la création du poste et également le décret permettant la dérogation au décret de compétences infirmier.
L’infirmière fait des consultations autonomes au moment du diagnostic de la maladie, pendant la durée du traitement et en dehors de celui-ci.
Elle participe à l’initiation du traitement, éduque le patient à l’auto-injection , l’informe sur la pathologie et les effets secondaires du traitement.
Pendant le traitement, elle fait des consultations de suivi adaptant la posologie de la bithérapie en fonction de protocoles. Elle peut délivrer au patient des ordonnances pré-établies pour la surveillance biologique et la gestion des effets secondaires les plus courants. En dehors des consultations programmées elle est disponible pour des consultations supplémentaires notamment téléphoniques pour répondre aux besoins du patient.
Des outils spécifiques ont été élaborés : cahier d’observation commun médecin-infirmière, fiches d’informations sur l’expérimentation pour les patients, les médecins traitants et les infirmiers libéraux, fiche de recueil du consentement écrit du patient, recueil informatique exhaustif de l’ensemble de l’activité de l’infirmière.
L’expérimentation à débuté en novembre 2004 . Au 15 juin elle a concerné une file active de 70 patients dont 20 ont été suivis pour un traitement.
Au terme de l’expérimentation on évaluera :
– pour le patient : sa satisfaction et celle de son entourage, l’observance thérapeutique et les résultats d’un éventuel traitement ;
– pour l’infirmière : l’activité de consultations programmées ou non programmées, le temps moyen de consultations, les difficultés rencontrées…
– pour le médecin : la modification du nombre de consultations et le temps épargné…
Cette évaluation sera réalisée par une personne non impliquée dans l’expérimentation. Les résultats seront rendus publiques au 1er trimestre 2006.

Conclusion : Cette expérimentation permettra sans doute de valider des collaborations pré-existantes dans d’autres établissements. Elle ouvre la possibilité de promotion dans la carrière infirmière sans s’écarter de la dimension de soins. Cette collaboration entre les professions de santé est indispensable à une bonne prise en charge des patients atteints de maladie chronique.