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Endoscopie

Comment évaluer les performances d’un endoscopiste en coloscopie : quels indicateurs ? quels standards ?

2020

Bernard Denis, Isabelle Gendre, Philippe Perrin, Nicolas Tuzin
ADECA Alsace Colmar, CHU Strasbourg

Endoscopie –  2020-06-19 – CO –

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Tout programme d’amélioration de la qualité de la coloscopie intègre l’évaluation des performances de l’endoscopiste. Outre le taux de coloscopies complètes, le principal indicateur est le taux de détection des adénomes (TDA). Il a pourtant ses limites : binaire, il dépend du résultat anatomopathologique et ne prend pas en compte les adénomes avancés, le nombre d’adénomes réséqués ni la voie festonnée. Le but de ce travail était d’évaluer d’autres indicateurs de performances et de proposer des standards pour le programme français de dépistage organisé du cancer colorectal par test immunologique (FIT).

Méthodes : Evaluation des performances des endoscopistes sur toutes les coloscopies FIT+ réalisées en Alsace lors des deux 1ères campagnes FIT (C1 et C2) (juin 2015 – juin 2019). Seuls étaient évalués les endoscopistes ayant fait ≥ 30 coloscopies. Les indicateurs étaient groupés en 3 catégories évaluant les capacités de détection, de diagnostic optique de lésion néoplasique et de polype dégénéré pT1, et de polypectomie.

Résultats : Un total de 14.228 coloscopies FIT+ étaient réalisées par 116 endoscopistes. 773 (5,4%) révélant un cancer étaient exclues, de sorte que 13.455 coloscopies étaient évaluées (moyenne d’âge 62,4 ans, hommes 59,6%). Le nombre de coloscopies par endoscopiste variait de 1 à 623 (moyenne 116, médiane 85). 42 (36,2%) endoscopistes réalisant < 20 coloscopies FIT+ annuelles étaient qualifiés à faible volume. Globalement, le taux d’intubation caecale (TIC) était de 97.1%. 7 endoscopistes (6,0%) avaient un TIC < 90%, et 16 (13,8%) entre 90 et 95%. Le TIC était < 90% chez 12.5% des endocopistes à faible volume, significativement supérieur à 1,5% chez ceux à gros volume (p=0.01). Il n’y avait pas de corrélation entre le volume de coloscopies de l’endoscopiste et la plupart des indicateurs de détection, à l’exception du taux de détection de lésions festonnées proximales (> angle gauche) (TDLFprox), significativement plus élevé chez les endoscopistes à gros volume (7,8%) que chez ceux à faible volume (5,9%) (p=0.01).
Un total de 388 coloscopies par 36 endoscopistes réalisant < 30 coloscopies dans la période étaient exclues des analyses suivantes qui portaient sur 13.067 coloscopies réalisées par 80 endoscopistes. Il n’y avait pas de différence de TDA global entre C1 (58,0%) et C2 (57.0%)(p=0,2). Par contre, le TDLFprox augmentait significativement de 7,0% en C1 à 8,5% en C2 (p<0,01). Les TDA et TDLFprox variaient selon l’endoscopiste, respectivement de 27,8% à 81,0% et de 0% à 24,6%. Leur corrélation était assez bonne (Pearson = 0,7, p<0.01). Alors que 5/72 (6,9%) endoscopistes avaient un TDA ≥ 45% et un nombre moyen d’adénomes (NMA) < 0,8, un seul sur 48 (2,1%) avait un TDA ≥ 55% et un NMA < 0,8. De même, alors que 36,1% des endoscopistes avaient un TDA ≥ 45% et un TDLFprox < 4%, seuls 4,2% avaient un TDA ≥ 55% et un TDLFprox < 4%. Le TDLFprox était > 1% chez 94% des endoscopistes et > 5% chez 62,5%. Les nombre moyen d’adénomes et nombre moyen d’adénomes par coloscopie avec adénome n’apportaient aucun renseignement supplémentaire par rapport au TDA au seuil de 55%.
En analyse multivariée, les facteurs liés significativement au TDA étaient le sexe, l’âge, les antécédents de dépistage, le taux d’hémoglobine fécale, le TIC < 90%, et l’endoscopiste. Une augmentation de 10 μg/g du taux d’hémoglobine fécale était associée à une élévation de 2% du TDA. Le mode d’exercice, l’année, le délai entre test et coloscopie, et le volume de coloscopies n’étaient pas significativement liés. Les facteurs liés significativement au TDLFprox étaient le sexe, les antécédents de dépistage par coloscopie, le TIC < 90%, et l’endoscopiste. Au total, et tenant compte pour le calcul du TDA de l’intervalle de confiance à 95% lié au nombre de coloscopies évaluable pour chaque endoscopiste, 2485 patients (18,5%) étaient explorés par 25 endoscopistes (21,6%) dont le TDA était suboptimal, < 55%. Les capacités de diagnostic optique des endoscopistes étaient évaluées par le taux de détection des lésions non néoplasiques (TDLNN) et les sensibilité et valeur prédictive négative pour le diagnostic de polype dégénéré (pT1). Le TDLNN variait de 0 à 73,2% (moyenne 24,5%). Sa corrélation avec le TDA était moyenne (Pearson = 0,24, p=0.03). Le TDLNN des endoscopistes dont le TDA était > 70% était de 39,5%, significativement supérieur à celui des endoscopistes dont le TDA était ≤ 70% (21,4%, p<0,001). Des seuils minimal < 30% et cible < 25% sont proposés pour le TDLNN. La sensibilité pour le diagnostic de polype dégénéré (pT1) était de 44,9% (27,0% pour les pédiculés et 54,3% pour les non pédiculés), la valeur prédictive négative de 94,6%. Les compétences en polypectomie étaient évaluées par le taux de résection endoscopique des gros polypes bénins ≥ 20 mm (TREPB+20). Il était de 82,7% chez 1057 patients, 67,4% dès la coloscopie initiale, 7,6% lors d’une 2ème coloscopie par le même endoscopiste, et 7,8% par un autre endoscopiste. Il était de 95,2% pour les gros polypes pédiculés, 70,2% pour les non pédiculés (p<0.001). Il augmentait significativement de 78,3% en 2015-16 à 85,9% en 2017-18 (p<0.01). Il variait de 0 à 100% selon l’endoscopiste (médiane 72,0%), était ≥ 90% chez 24,8% des endoscopistes (91,3% chez 4 experts) et < 80% chez 58,4%. Il n’y avait aucune corrélation entre TREPB+20, indicateurs de détection et volume de coloscopies. Seuls 85 patients (7,3%) étaient adressés pour résection endoscopique à un collègue plus expérimenté. Au total, 60 à 90% des résections chirurgicales pour gros polype bénin étaient considérées comme abusives, soit 110 à 165 patients. Conclusion : Cette étude montre la persistance d’énormes disparités de performances entre endoscopistes. A condition d’élever le standard souhaitable entre 55% et 70% pour les coloscopies FIT+, le TDA suffit comme seul indicateur de détection. Un endoscopiste dont le TDA est ≥ 55% (environ la moitié des endoscopistes) est un bon détecteur d’adénomes, d’adénomes multiples et d’adénomes/polypes festonnés sessiles. Les performances de diagnostic optique de lésion non néoplasique et de polype dégénéré pT1 sont nettement inférieures dans la vraie vie que dans les séries d’experts. Les compétences en polypectomie sont elles aussi très disparates avec un taux de recours excessif au chirurgien en cas d’échec. Un volume annuel de coloscopies FIT+ < 20 est corrélé à un taux significativement plus faible de coloscopies complètes, de détection de lésions festonnées proximales et un taux plus élevé de résection de lésions ni néoplasiques ni festonnées qui devraient être laissées en place. Près d’un patient sur 5 ne bénéficie pas d’une prise en charge optimale suite à un test FIT+… ce qui pose la question de la pertinence d’une certification, voire d’une accréditation des endoscopistes participant au programme national de dépistage organisé.

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Gastroenterologie

Synchronous pre-malignant lesions in patients with bilio-pancreatic cancer

2019

Maria Pia Costa Santos, Maria Helena Oliveira, Cátia Cunha, Filipe Costa, Luísa Glória, Rui Maio, Marília Cravo

Gastroentérologie –  2019-04-07 – CO –

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Introduction: Intraductal papillary mucinous neoplasms (IPMNs) and pancreatic intraepithelial neoplasms (PanINs) are usually multifocal and can be synchronous with pancreatic cancer. Main duct and/or high-grade dysplasia IPMNs and PanINs are high-risk lesions for development of pancreatic cancer. Diagnostic accuracy of CT/MRI for cystic lesions is low and PanINs are microscopic lesions detected only in the surgical specimen. Therefore, after partial pancreatic resection, these synchronous lesions in the pancreatic remnant may progress to invasive cancer. The aim of this study was to evaluate the incidence of synchronous pre-malignant lesions in the surgical specimens of patients treated for blio-pancreatic cancer.
Methods: Retrospective study including patients with bilio-pancreatic cancer submitted to pancreatic surgery [total pancreatectomy and partial resection (cephalic or corpo-caudal pancreatectomy)]. All surgical specimen was reviewed to evaluate the presence of synchronous pre-malignant lesions. Diagnostic accuracy of pre-operative CT/MRI for detection of cystic lesions was also assessed.
Results: We analysed 125 patients submitted to pancreatic surgery with curative intend. Of those, 97 had malignant lesions of the pancreas, Vater ampulla or common bile duct. In the surgical specimen, we found synchronous pre-malignant lesions in 30% (29/97) of patients (14 IPMNs, 9 PanINs and 6 IPMNs+PanINs) of which 20% (19/97) were high-risk lesions. The diagnosis of cystic lesions with pre-operative CT/MRI had an accuracy of 79%, sensibility of 27%, specificity of 98%, positive predictive value of 86% and negative predictive value of 79%. Synchronous pre-malignant lesions were more commonly found in patients operated for pancreatic adenocarcinoma [76% (22/29)] (P<0,001) and in specimens of total pancreatectomy as compared with partial pancreatic resection (53% vs. 25%, P=0.022).
Conclusions: In this study, 20% of patients who underwent pancreatic surgery for biliopancreatic cancer had high-risk synchronous pre-malignant lesions. Only one-third of the cystic lesions were detected in pre-operative CT/MRI. Synchronous pre-malignant lesions were more frequent after total pancreatectomy, which suggests that this association is still underestimated. These results raise the possibility that a segmental resection leaves behind a pancreatic remnant at risk of progression to invasive cancer. Therefore, in patients undergoing partial pancreatic resection we may consider an intra-operative pancreatoscopy or more intensive surveillance programs if the first strategy is not feasible

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Hepatologie

La pharmacocinétique du baclofène n’est pas différente chez les patients ayant une cirrhose

2019

C. Barrault1, J-B.Trabut2, S. Alqallaf 1, F. Plait3, R. Reis3, L. Labat3, J. Barré4, L. Chevillard5, X. Declèves3,5

1 – Service d’hépato-gastro-entérologie, CH Intercommunal, Créteil, France
2 – Service d’addictologie, CHU Emile Roux, Limeil-Brevannes, France
3 – Biologie du médicament et toxicologie, Paris, France
4- Centre de recherche biologique – CH Intercommunal, Créteil, France
5- Inserm U1144 – Paris, France

Hépatologie –  2019-05-19 – CO –

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Rationnel: L’efficacité du baclofène est dose-dépendante avec une grande variabilité interindividuelle. Son élimination rénale permet son utilisation en cas de cirrhose. Nous souhaitions évaluer sa pharmacocinétique (PK) en fonction de l’existence d’une cirrhose. Méthode: Un dosage plasmatique (pic et/ou résiduel) du baclofène a été réalisé chez des patients traités pour mésusage d’alcool. Le bilan biologique comprenait l’estimation de la fonction rénale. Le diagnostic de cirrhose était clinique ou basé sur une élastométrie ≥ 15 kPa. La mesure du baclofène plasmatique a été réalisée par spectrométrie. La PK a été déterminée en utilisant l’approche pharmacocinétique de population. Résultats: Parmi les 72 patients, 14 avaient une cirrhose. La posologie médiane de baclofène était de 55 mg/j (15 à 270). La concentration de baclofène était quantifiée à partir de 101 échantillons. Sur les 72 premiers, un modèle à un compartiment avec absorption fixe du 1er ordre (ka = 2.23 h-1) et élimination a permis de déterminer les valeurs moyennes pour la clairance (CL/F) et le volume de distribution à 8.01 L/h et 45 L. La variabilité inter-individuelle sur CL/F était de 30%. Les marqueurs biologiques hépatiques et l’élasticité n’avaient aucun impact sur la PK du baclofène. Seule la clairance de la créatinine-MDRD modifiait statistiquement la clairance du baclofène. Conclusion: Les résultats préliminaires de cette étude suggèrent que l’existence d’une cirrhose n’a pas d’impact sur la pharmacocinétique du baclofène, ce qui est rassurant pour les cliniciens. Les résultats seront complétés sur l’ensemble des échantillons pour le congrès.

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Hepatologie

Prise en charge de la cholangite biliaire primitive dans les hôpitaux généraux français. Etude DESCRIPT.

2019

Isabelle Rosa, Xavier Causse, Bertrand Hanslik, Jean-Pierre Arpurt, Jean Henrion, Christophe Renou, Armand Garioud, Olivier Chazouillères, Christophe Corpechot, Alexandre Pariente pour les co-investigateurs des études DESCRIPT 1 et 2.

Hépatologie –  2019-05-15 – CO –

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Introduction: La prise en charge des malades atteints de cholangite biliaire primitive (CBP) est mal connue en France. L’objet de ce travail est de comparer les caractéristiques, la prise en charge, la réponse au traitement et l’évolution des malades suivis à l’hôpital général, et de ceux suivis à l’hôpital universitaire (HU) ou en pratique libérale (PL).
Méthodes: Nous avons réalisé du 1er avril 2016 au 31 décembre 2017 une étude rétrospective des malades atteints CBP et récemment vus à l’ hôpital général (HG), universitaire (HU) ou en (PL), au cours de 2 périodes successives (01/04/16 pour l’ensemble des centre, prolongé à 2017 pour les hôpitaux généraux). Les données collectées étaient celles disponibles au moment du diagnostic et de la dernière consultation. La réponse biochimique (RB) à l’acide ursodésoxycholique (AUDC) fut évaluée à l’aide des scores de Paris I et Paris II combinés, et le score GLOBE calculé. Les caractéristiques des malades, leur RB à l’ AUDC et leur évolution fut comparée entre eux et entre les lieux de prise en charge. Les facteurs prédictifs indépendants de RB insuffisante à l’AUDC et de complications ont été déterminés à l’aide de la régression logistique et du modèle de Cox.
Résultats : Parmi les 436 malades inclus, 176 provenaient des HG, 173 des HUs et 87 de PL. L’âge moyen (56 ans), la proportion de femmes (90%), de positivité des anticorps antimitochondriaux (93%), la médiane des phosphatases alcalines (PAL) (2,3 x [LSN], IQR 2,0)), et de l’albuminémie (40 g/L) étaient similaire à ceux des malades des autres centres, mais la bilirubinémie médiane (12 µM, IQR 9,5 µM) était plus basse (p=0,01). Les taux de réalisation de la biopsie hépatique (44%) était similaires, mais la réalisation de l’élastographie (53%) supérieure (p=0,0005). Un quart des malades n’avaient ni biopsie ni élastométrie. La proportion de malades aux stades précoces (64%) et de syndromes de chevauchement CBP-hépatite autoimmune (8%) était similaire, mais les malades sur la liste de transplantation plus rares (1%) qu’à l’hôpital universitaire (8%) (p=0.001).
La proportion de malades recevant de l’ AUDC était la même (95%), la dose médiane initiale (13,6 mg/kg/j, IQR 4,5) était similaire ; elle n’était optimale que chez 29% des malades (excessive chez 44%, insuffisante chez 27%. La dose finale d’ AUDC (15,0 mg/kg/j, IQR 3,7) était similaire, optimale chez 31%, insuffisante chez 25%, sans différence selon le lieu de prise en charge.
Le taux de RB à l’ AUDC (déterminable chez 89% des malades) était de 66% (59% dans les HU, 54% en PL, p=0,17). Le score GLOBE moyen était similaire dans les 3 groupes. Avec un suivi moyen de 6 ans, le taux de complications hépatiques était de 5,2%, contre (15,6%) à l’ HU et 5,8% en PL (p=0,0003).
En régression logistique, les prédicteurs indépendants de RB étaient la bilirubinémie et l’ albuminémie. Avec un modèle de Cox, les prédicteurs indépendants de complications étaient le stade avancé au diagnostic et la réponse biochimique. Le centre de prise en charge n’était un facteur prédictif indépendant ni de RB, ni de complication .
Conclusion : Un nombre conséquent de malades atteints de CBP est pris en charge dans les HG. Les malades sont sans doute un peu moins sévères que dans les HU. La qualité de la prise en charge et le taux de RB sont similaires, et le type de centre n’est un facteur prédictif indépendant ni de RB, ni de complication. L’évaluation du stade initial, la dose d’ AUDC et l’évaluation de la RB peuvent –doivent-être améliorés.

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Hepatologie

Un overlap syndrome qui résiste ?

2019

Armand Garioud1, Ratmony Heng1, Honoré Zougmoré1, Mourad Medmoun1, Philippe Pulvermacher1, Allaoua Smaïl2, Alain Cazier3, Jean-Francois Cadranel1.
1. Service d’hépato-gastroentérologie d’Alcoologie et nutrition – GHPSO – Creil (60)
2. Service de chirurgie digestive – GHPSO – Creil (60)
3. Service d’anatomopathologie – GHPSO – Creil (60)

Hépatologie –  2019-05-11 – CC –

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Figure 1

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Hepatologie

NASH et chirurgie esthétique : de vrais bons amis ?

2019

Lemoine Elwine (1), Trompette Marie (1), Macaigne Gilles (1)
(1) : Service de Gastro-Entérologie GHEF. CH de Marne la vallée

Hépatologie –  2019-05-16 – CC –

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Nous vous présentons le cas d’une femme suivie pour NASH confirmée histologiquement avec cytolyse hépatique chronique (transaminases > 3N) évoluant depuis quelques années. Les différentes tentatives thérapeutiques tentées jusqu’alors se sont avérées inefficaces (AUDC, prise en charge diététique pour perte de poids, activité physique régulière).
Lors de sa dernière consultation, la patiente se présente avec un air coupable : « Docteur, vous n’allez pas être content… ». L’ensemble du bilan biologique hépatique est strictement normal.

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Gastroenterologie

Cytolyse au cours d’une maladie de Crohn

2019

Elvire Desjonquières, Anne-Laure Desgabriel, Julie Assaraf, Lisa Lelouch, Shuaib Alqallaf, Mathias Vidon, Laurent Costes, Hervé Hagège, Isabelle Rosa

Gastroentérologie –  2019-05-14 – CC –

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Mme C, agée de 26 ans est hospitalisée pour une poussée de maladie de crohn iléo-colique. Elle était suivie pour une maladie de Crohn iléocolique et périnéale, diagnostiquée en février 2015et traitée par PENTASA jusqu’en septembre 2016.Devant l’atteinte caecale, on décide d’introduire un traitement par PENTASA et MIKICORT. A J15 du traitement, apparition d’une cytolyse hépatique isolée (ASAT 297 UI/L, ALAT à 809 UI/L)conduisant à la suspension du pentasa et Mikicort, et amélioration en quelques jours du bilan hépatique (ASAT à 222 UI/L, ALAT à 565 UI/L).Une dégradation de l’état digestif conduisait 7 jours après à l’introduction de cortancyl per os, suivie d’une réascension des transaminases (ASAT 514 UI/L, ALAT 1099 UI/L). La suspension de la corticothérapie permettait une diminution des transaminases. Malheureusement la patiente présentait de nouveau une poussée sévère 6 jours après l’interruption des corticoïdes pour laquelle il est débuté une corticothérapie intraveineuse (40 mg/j), relayée per os à 72h. Une dégradation rapide du bilan hépatique avec ASAT 978 UI/L, ALAT 2095 UI/L survenait dès J2 et cette fois persistait malgré le nouvel arrêt des corticoides. Après introduction d’Aciclovir IV dans l’hypothèse d’une cause virale non documentée démasquée par la corticothérapie, on constatait une diminution drastique des transaminases et la normalisation du bilan hépatique. Un bilan de cytolyse exhaustif comprenant une PBH ne montrait aucun argument étiologique. Une recherche de métagénomique sur sang et biopsie hépatique n’a pas permis de mettre en évidence de génome fongique, bactérien et viral détectés.Il est finalement introduit un traitement immunosuppresseur de fond par Humira sans nouvel épisode de cytolyse au décours et la patiente est asymptomatique sur le plan digestif.
Quelles sont vos hypothèses ?

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Gastroenterologie

Evaluation du taux d’optimisation du traitement par Ustekinumab chez des patients porteurs d’une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) dans deux centres hospitaliers généraux de l’Association nationale des hépato-gastro-entérologues des hôpitaux généraux (ANGH).

2019

Mathias Vidon, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-20 – CO –

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L’ustekinumab est un inhibiteur des interleukines IL12/23 qui a l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement du psoriasis depuis 2009, qui a été étendu au rhumatisme psoriasique.
Ce traitement a obtenu l’AMM en novembre 2016, dans la maladie de Crohn active modérée à sévère chez les patients adultes présentant une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance à un traitement conventionnel ou par anti-TNFα, ou qui présentent une contre-indication médicale à ces traitements.
Ce traitement a fait preuve de son efficacité pour la maladie de Crohn, dans des études de grande ampleur, chez des patients en échec des anti-TNF, et plus récemment chez des patients naïfs, avec maintien de l’efficacité dans le temps. Son évaluation dans la RCH est en cours.
En cas de réponse insuffisante ou d’inefficacité, l’attitude actuelle est de rapprocher le délai entre deux injections sous cutanées à 4 semaines, au lieu du délai habituel (8 ou 12 semaines).
Le but de cette étude est de d’évaluer le nombre de patients ayant nécessité une optimisation (rapprochement des injections) du traitement par Ustekinumab dans 2 centres hospitaliers généraux de l’ANGH.

Méthodologie
Etude rétrospective, observationnelle incluant tous les patients adultes des services de gastro-entérologie du CHI Créteil et du CHI Le Raincy Montfermeil ayant bénéficié d’au moins une injection d’Ustekinumab depuis 2015 (date de l’ATU) pour une MICI.
L’objectif principal est de déterminer le pourcentage de patients ayant bénéficié d’une optimisation du traitement par ustekinumab.
Résultats
Ajaccio

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Gastroenterologie

IMPACT D’UNE VALIDATION ANTICIPEE SUR LE TEMPS DE PASSAGE EN HOSPITALISATION DE JOUR POUR UNE PERFUSION D’UNE BIOTHERAPIE CHEZ LES PATIENTS AYANT UNE MALADIE INFLAMMATOIRE CHRONIQUE DE L’INTESTIN

2019

Flore De Castelbajac, Weam EL Hajj, Clémence Horaist, Yael Abitbol, Sarah Taieb, Francis Fauvelle, Laurence Bisseux, Isabelle Lutgen, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-08 – CO –

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Introduction
L’optimisation du temps de passage en hospitalisation de jour (HDJ) pour la perfusion d’une biothérapie permet de réduire la durée d’hospitalisation mais aussi le coût de la prise en charge. Un premier travail nous avait permis de réduire significativement le temps d’hospitalisation. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact d’une validation anticipée (VA) la veille de la perfusion sur la durée d’hospitalisation.
Méthodologie
Depuis 2016, nous avons mis en place un programme d’évaluation des pratiques professionnelles dont le but est d’analyser les différentes étapes du parcours du patient en HDJ pour une biothérapie IV : admission à l’hôpital, accueil du patient (installation du patient – relevé des constantes), validation du traitement par le médecin, pré-médication éventuelle, mise en place de la perfusion et surveillance en enfin la sortie administrative.
Depuis Janvier 2019, nous effectuons une VA par les infirmières d’éducation thérapeutique qui consiste à téléphoner au patient la veille de la perfusion (horaire préalablement défini lors de la dernière perfusion). Cinq questions sont posées (Fièvre > 37.5°C, douleurs abdominales intenses ou inhabituelles, nombre de selles > 5 ou inhabituelles, prise d’antibiotiques, infection récente) si les voyants « sont au vert » et en l’absence d’anomalie biologique, la prescription est validée par le médecin. Ainsi, la biothérapie peut être préparée par la pharmacie dès l’arrivée « informatique » du patient le jour J. Le médecin passe quant à lui dans la matinée pour voir le patient sans contrainte horaire. Nous avons effectué deux types d’analyses : une comparaison entre la période Avril 2019-Mai 2019 et 2017 concernant le temps global passé à l’hôpital mais aussi déterminé s’il existait des facteurs prédictifs d’un temps d’hospitalisation réduit en fonction de l’heure d’arrivée, de la validation ou non la veille, du type de perfusion.
Résultats
Sur une période de 3 mois (Avril à juin 2019), nous avons étudié les données de x patients (x maladie de Crohn et Y RCH) hospitalisés pour une perfusion d’infliximab (n=) ou de vedolizumab (n=). Parmi ces malades y ( %) n’ont pas été validé la veille pour les raisons suivantes : impossibilité de joindre le patient (n=), contre-indication jugée par le médecin (n=). Le temps global pour une perfusion était de xx, il était de xx min en l’absence de VA et de xx min si VA. Les facteurs associés à un temps réduit d’hospitalisation était
En fonction de l’heure d’arrivée

Les données complètes seront disponibles pour le congrès d’Ajaccio
Conclusion
Ce travail montre qu’une validation anticipée infirmière-médecin permet une réduction significative de la durée d’une HDJ et permet aux patients s’ils le souhaitent de manger à leur domicile.

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Gastroenterologie

perforation rectale de diagnostic difficile

2019

Pierre Claudé, Faly Ralaizanaka, Eloise Bolot

Gastroentérologie –  2019-05-25 – NULL –

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patient de 74 ans, diabétique type 2, hypertendu, admis aux urgences dans un tableau de douleurs abdominales et de rectorragies dans la soirée du 28/11/18
laparotomie en urgence car présence d’air extradigestif au scanner, pas de perforation identifiée, réalisation d’une colostomie
séjour en réanimation marqué par l’apparition d’un saignement gastrique, mise en évidence de lésions fundiques atypiques ulcérées à la gastroscopie du 14/12/18; présence de filaments à l’histologie, une mycose est évoquée, il ne s’agit pas de l’aspect d’une candidose
stabilité clinique, sortie de réanimation
persistance de lésions ulcérées à la gastroscopie du 27/12/18
prélèvements fundiques envoyés en microbio pour recherche de mucormycose
développement rapide de Rhizopus sp (4 points sur 4 inoculés)

traitement probabiliste par Ambisome
antifongigramme: résistance au posaconazole, sensibilité à l’amphotéricine B

amélioration clinique

rectosigmoidoscopie le 11/1/19: présence d’un orifice fistuleux du rectum à 7-8 cm, sur la face antérieure, écoulement de filaments blanchâtres

cicatrisation des lésions gastriques le 5/2/19
souche identifiée: Rhizopus microsporus

retour au domicile

donc tableau de perforation rectale avec rectorragies révélant une mucormycose digestive chez un patient non immunodéprimé, il s’agit d’une situation rare
nous pensons que la localisation gastrique était le premier stade et la localisation rectale, révélatrice de la maladie, secondaire