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Hepatologie

QUAND L’INTESTIN EST IRRITE, LE FOIE SE FACHE

2006

J. DENIS 51), R. DENVIL (2), B. DAVOULT (3)

(1) Service d’Hépato-Gastro-Entérologie CHSF EVRY 91
(2) Cabinet de Gastro-Entérologie – BRETIGNY 91
(3) Service d’anatomopathologie CHSF EVRY 91

Hépatologie –  2006-07-29 – CO –

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Un homme de 53 ans sans comorbidité initiale, reçoit de mars 2005 à février 2006 un traitement par AZATHIOPRINE pour une RCH peu évolutif. En début de traitement et jusqu’en août 2005, il avait une discrète cytolyse avec ALAT n’excédant pas 1,5 N, puis des perturbations franches sont apparues, atteignant le 31/01/2006 : ASAT 100 (N < 38), ALAT 92 (N < 40), phosphatases alcalines 825 (N < 126), ce qui a conduit à l’arrêt du traitement d’autant que survenait une thrombopénie à 100000. Fin mars 2006, lors de la première consultation dans le service, le bilan s’était franchement amélioré : ASAT 69 (N<59), ALAT 110 (N< 72), phosphatases alcalines 171 ((N<126), GGT 331 (N< 73).

La discussion est ouverte, l’abstract complet sera disponible sur le site ANGH à l’issue du congrès.

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Hepatologie

FACTEURS ASSOCIES A LA FAIBLE PREVALENCE DE L’INFECTION DU LIQUIDE D’ASCITE CHEZ LES MALADES CIRRHOTIQUES AMBULATOIRES.

2006

Jean-François Cadranel, Jean-Baptiste Nousbaum, Christophe Bessaguet et al.
Club Francophone pour l ’Etude de l ’Hypertension Portale,-Association Nationale des Hépato-Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux de France

Hépatologie –  2006-07-29 – CO –

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Les ponctions d’ascite thérapeutique (PA) sont réalisées en ambulatoire ou lors d’hospitalisation traditionnelle. Plusieurs études ont montré que l’infection du liquide d’ascite (ILA) était très rare chez les malades ambulatoires bénéficiant d’une PA. Il est probable que ceci soit lié en partie à des caractéristiques différentes des patients ambulatoires et hospitalisés. Ce point n’a fait l’objet d’aucune étude.
BUT DE L’ETUDE
a) Comparer la prévalence de l’ILA chez les malades ambulatoires et les malades hospitalisés et b) étudier les facteurs associés à une prévalence plus faible de l’ILA chez les malades ambulatoires.
METHODES
1041 patients issus de 70 centres ont eu une PA, réalisée dans 355 cas en ambulatoire et dans 686 cas en hospitalisation classique, de janvier à mai 2004. Les paramètres suivants ont été comparés entre les patients ambulatoires et les patients hospitalisés: prévalence de l’ILA, âge, sexe, cause de la cirrhose (alcoolique versus non alcoolique), symptômes, score et stade de Child-Pugh, complications de la cirrhose, traitement antibiotique, plaquettes, bilirubine totale, créatininémie, taux de protides dans l’ascite.
Résultats
Une ILA était notée chez 91 patients. La prévalence de l’ILA était de 5,5 % dans la population totale, de 9 % chez les patients hospitalisés, de 1,3 % chez les patients ambulatoires (p < 0,00001). La prévalence de l’ILA était de 2,4 % chez les patients ambulatoires symptomatiques et de 0,57 % chez les patients ambulatoires asymptomatiques (p<0,004).
Les malades traités par PA ambulatoire différaient des malades ayant eu une PA en hospitalisation traditionnelle par: un âge plus élevé (61, 1 ± 11,1 ans vs 59,4 ± 11,7 ans ; p = 0,028), la cause de la cirrhose, moins fréquemment alcoolique (83,7 % vs 88,2 %) p<0,001, un score de Child-Pugh moins élevé (score moyen 8,9 vs 10,1 ; p < 0,001) et plus fréquemment un stade B qu’un stade C (63,7 % vs 38 % ; p < 0,001). Chez les malades ambulatoires, le taux de plaquettes était plus élevé (161 Giga/L ± 93 vs 143 Giga/L ± 89 ; p = 0,003), la concentration de bilirubine moins élevée (38,2 µmol/L ± 60,7 vs 96,3 µmol/L ± 143,3 ; p<0,0001), et la concentration de protides dans l’ascite plus élevée (17,9 g/L ± 10,7 vs 14,5 g/L ± 10,9 ; p<0,001) que chez les malades hospitalisés. Les malades ne différaient pas pour la créatininémie.
Conclusion : Ces résultats montrent que les facteurs associés à une prévalence élevée d’ILA (plaquettes basses, bilirubinémie élevée, concentration en protides basse dans l’ascite) sont plus fréquemment retrouvés chez les malades cirrhotiques hospitalisés que chez les malades ambulatoires. Ces résultats expliquent une prévalence d’ILA plus faible chez les malades ambulatoiresa.

aGuarner C et al. Gastroenterology 1999 ; 117 : 414-9.

Hépatologie ;étude multicentrique

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Hepatologie

EVALUATION NON-INVASIVE DE LA FIBROSE HEPATIQUE.

2006

Pr Victor de Lédinghen, Centre d’Investigation de la Fibrose hépatique, CHU de Bordeaux.
victor.deledinghen@chu-bordeaux.fr

Hépatologie –  2006-07-30 – CF –

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Fibrotest, acide hyaluronique, APRI, Forns, Lok, GUCI, FIB-4, Hepascore, Fibromètre, FibroScan…. Autant de moyens non-invasifs d’évaluation de la fibrose au cours des hépatites chroniques virales C et la liste ne cesse de s’allonger chaque jour… Mais quel test utiliser? Faut-il combiner plusieurs tests?

LES MARQUEURS SERIQUES
Les tests sanguins ne doivent être utilisés qu’au cours des hépatites chroniques virales C car ils n’ont pas encore été validés au cours des autres hépatopathies chroniques. En pratique clinique, le clinicien doit principalement répondre à deux questions :
1. Y a t-il une indication au traitement? Autrement dit, la fibrose hépatique est-elle significative (F2, F3 ou F4)?
2. Y a t-il une cirrhose et quelle est la gravité de celle-ci?
C’est certainement dans l’évaluation de la fibrose significative que les méthodes non-invasives sont les moins performantes. Cependant, il en est de même pour le score METAVIR où la variabilité inter-observateur est importante et où le résultat est extrêmement dépendant de la taille de la PBH. Or la PBH est le gold-standard des méthodes d’évaluation non-invasives de la fibrose. Peut-on donc vraiment différencier la fibrose minime de la fibrose significative?
Les méthodes sériques d’évaluation de la fibrose ne doivent pas être utilisées lorsque l’un des paramètres du test est modifié par un état physiologique ou pathologique non lié à l’infection virale C. Ainsi, par exemple, le Fibrotest ne doit pas être utilisé en cas d’hémolyse, de syndrome inflammatoire, de sepsis, de cholestase….. De la même manière, le score de Forns, le score APRI, le Fibrotest ou le Fibromètre ne doivent pas être utilisés en cas de prise de médicaments hépatotoxiques ou d’hépatite aiguë.
Pour le diagnostic de fibrose significative, c’est certainement le Fibrotest qui est le test sanguin le plus performant. Pour des valeurs inférieures à 0,1 la performance diagnostique du Fibrotest est bonne. Par contre, il faut rester prudent dans l’interprétation de celui-ci lorsque les valeurs sont comprises entre 0,1 et 0,6. Ainsi, on peut plutôt conclure que le Fibrotest permet d’éliminer une fibrose significative (plutôt que de la diagnostiquer).
Pour le diagnostic de cirrhose, c’est encore le Fibrotest qui est le test sanguin le plus performant, notamment pour des valeurs supérieures à 0,70. L’acide hyaluronique est aussi un marqueur peu onéreux et performant mais les nouvelles techniques de dosage nécessitent qu’une nouvelle valeur seuil pour le diagnostic de cirrhose soit calculée.
Le Fibromètre et le score Hepascore (gratuit) semblent eux aussi intéressants mais leur validation par des équipes indépendantes est indispensable avant de pouvoir les utiliser.

LE FIBROSCAN
Le FibroScan permet l’évaluation de la fibrose en mesurant la dureté du foie. Plus le foie est dur, plus l’onde mécanique induite par le FibroScan se déplace rapidement. Le résultat (médiane de 10 mesures) s’exprime en kilopascals. L’intérêt du FibroScan est que son résultat n’est dépendant d’aucun paramètre sanguin ou physique et que la reproductibilité intra et inter-observateur est excellente. Il ne nécessite pas d’être à jeun et peut être effectué par du personnel para-médical. Ses limitations sont l’ascite et la graisse thoracique (plutôt que l’index de masse corporelle). Enfin, une soixantaine d’appareils devraient être disponibles en France fin 2006, rendant son accessibilité de plus en plus facile.
Le FibroScan permet le diagnostic de la fibrose significative au cours de l’hépatite C avec une bonne performance diagnostique. La valeur seuil pour le diagnostic de fibrose significative est voisine de 8 kPa.
Le FibroScan permet le diagnostic de la cirrhose dans la plupart des hépatopathies chroniques (hépatite C, co-infection virale VIH-VHC, maladie alcoolique, maladies cholestatiques, etc…). Sa performance diagnostique est excellente et meilleure que celle des marqueurs sériques. La valeurs seuil pour le diagnostic de cirrhose au cours des hépatites chroniques virales C est autour de 13 kPa. Cette valeur est voisine de 17 kPa pour les maladies cholestatiques chroniques.
Outre son excellente performance dans le diagnostic de la cirrhose, le FibroScan pourrait être utile aussi dans l’évaluation de la gravité de celle-ci. En effet, lorsque la valeur d’élasticité hépatique est comprise entre 13 kPa et 75 kPa, le diagnostic de cirrhose peut être porté. Déjà plusieurs articles ont montré que la valeur d’élasticité était corrélée à l’apparition des complications de la cirrhose (et notamment les varices oesophagiennes). Par exemple, au-dessous d’une valeur de FibroScan® d’environ 20 kPa, il n’y aurait pas de varices oesophagiennes, au-dessous d’une valeur d’environ 45 à 50 kPa, il n’y aurait pas de risque d’ascite, etc… Si ces résultats étaient confirmés, la prise en charge et la surveillance des cirrhoses pourraient être bouleversées par l’arrivée du FibroScan.

CONCLUSION
En conclusion, même si les jours de la PBH (en tant qu’examen de diagnostic de la fibrose) sont comptés, son intérêt dans le diagnostic des maladies hépatiques reste majeur. Les méthodes non-invasives d’évaluation de la fibrose doivent toujours s’interpréter en fonction du contexte clinique. La combinaison du FibroScan à l’un ou l’autre des marqueurs sanguins semble être la meilleure attitude actuelle pour le diagnostic non-invasif de la fibrose significative. Pour le diagnostic de cirrhose, le FibroScan est le meilleur outil disponible en 2006.

REFERENCES
· Bonacini M, Hadi G, Govindarajan S, Lindsay KL. Utility of a discriminant score for diagnosing advanced fibrosis or cirrhosis in patients with chronic hepatitis C virus infection. Am J Gastroenterol 1997 ; 92 : 1302-4.
· Calès P, Oberti F, Michalak S, Hubert-Fouchard I, Rousselet MC, Konaté A, et al. A novel panel of blood markers to assess the degree of liver fibrosis. Hepatology 2005; 42: 1373-81.
· Callewaert N, Van Vlierberghe H, Van Hecke A, Laroy W, Delanghe J, Contreras R. Noninvasive diagnosis of liver cirrhosis using DNA sequencer-based total serum protein glycomics. Nature Med 2004 ; 10 : 429-34.
· Castéra L, Vergniol J, Foucher J, Le Bail B, Chanteloup E, Haaser M, et al. Prospective comparison of transient elastography, Fibrotest, APRI and liver biopsy for the assessment of fibrosis in chronic hepatitis C. Gastroenterology 2005;128:343-50.
· Corpechot C, El Naggar A, Poujol-Robert A, Ziol M, Wendum D, Chazouilleres O, de Lédinghen V, et al. Assessment of biliary fibrosis by transient elastography in patients with PBC and PSC. Hepatology 2006;43:1118-1124.
· de Lédinghen V, Douvin C, Kettaneh A, Ziol M, Roulot D, Marcellin P, et al. Diagnosis of hepatic fibrosis and cirrhosis by transient elastography (FibroScan®) in HIV-HCV co-infected patients. J Acquir Immune Defic Syndr 2006; 41: 175-9.
· Forns X, Ampurdanes S, Llovet JM, Aponte J, Quinto L, Martinez-Bauer E, et al. Identification of chronic hepatitis C patients without hepatic fibrosis by a simple predictive model. Hepatology 2002; 36: 986-92.
· Foucher J, Chanteloup E, Vergniol J, Castéra L, Le Bail B, Adhoute X, et al. Diagnosis of cirrhosis by transient elastography (FibroScan®): A prospective study. Gut 2006;55:403-408.
· Imbert-Bismut F, Ratziu V, Pieroni L, Charlotte F, Benhamou Y, Poynard T. Biochemical markers of liver fibrosis in patients with hepatitis C virus infection: a prospective study. Lancet 2001;357:1069-75.
· Kaul V, Friedenberg FK, Braitman LE, Anis U, Zaeri N, Fazili J, et al. Development and validation of a model to diagnose cirrhosis in patients with hepatitis C. Am J Gastroenterol 2002; 97: 2623-8.
· Laharie D, Zerbib F, Adhoute X, Boue-Lahorgue X, Foucher J, Castera L, Rullier A, et al. Diagnosis of liver fibrosis by transient elastography (FibroScan) and non-invasive methods in Crohn’s disease patients treated with methotrexate. Aliment Pharmacol Ther 2006;23:1621-1628.
· Leroy V, Monier F, Bottari S, Trocme C, Sturm N, Hilleret MN, et al. Circulating matrix metalloproteinases 1, 2, 9 and their inhibitors TIMP-1 and TIMP-2 as serum markers of liver fibrosis in patients with chronic hepatitis C: comparison with PIIINP and hyaluronic acid. Am J Gastroenterol 2004; 99: 271-9.
· Lok ASF, Ghany MG, Goodman ZD, Wright EC, Everson GT, Sterling RK, et al. Predicting cirrhosis in patients with hepatitis C based on standard laboratory tests: Results of the HALT-C cohort. Hepatology 2005; 42: 282-92.
· Luo JC, Hwang SJ, Chang FY, Chu CW, Lai CR, Wang YJ, et al. Simple blood tests can predict compensated liver cirrhosis in patients with chronic hepatitis C. Hepatogastroenterology 2002; 49: 478-81.
· Patel K, Gordon SC, Jacobson I, Hézode C, Oh E, Smith KM. Evaluation of a panel of non-invasive serum markers to differentiate mild from moderate-to-advanced liver fibrosis in chronic hepatitis C patients. J Hepatol 2004; 41: 935-42.
· Poynard T, Mc Hutchison J, Manns M, et al. Biochemical surrogate markers of liver fibrosis and activity in a randomized trial of peginterferon alfa-2b and ribavirin. Hepatology 2003; 38: 481-92.
· Rosenberg WMC, Voelker M, Thiel R, Becka M, Burt A, Schuppan D, et al. Serum markers detect the presence of liver fibrosis: A cohort study. Gastroenterology 2004; 127: 1704-13.
· Sud A, Hui JM, Farrell GG, Bandara P, Kench JG, Fung C, et al. Improved prediction of fibrosis in chronic hepatitis C using measures of insulin resistance in a probability index. Hepatology 2004; 39: 1239-47.
· Wai CT, Greenson JK, Fontana RJ, Kalbfleisch JD, Marrero JA, Conjeevaram HS, et al. A simple noninvasive index can predict both significant fibrosis and cirrhosis in patients with chronic hepatitis C. Hepatology 2003; 38: 518-26.
· Ziol M, Handra-Luca A, Kettaneh A, Christidis C, Mal F, Kazemi F, et al. Non-invasive assessment of liver fibrosis by stiffness measurement: a prospective multicentre study in patients with chronic hepatitis C. Hepatology 2005;41:48-54.
EVALUATION NON-INVASIVE DE LA FIBROSE HEPATIQUE.
Pr Victor de Lédinghen, Centre d’Investigation de la Fibrose hépatique, CHU de Bordeaux.
victor.deledinghen@chu-bordeaux.fr

Fibrotest, acide hyaluronique, APRI, Forns, Lok, GUCI, FIB-4, Hepascore, Fibromètre, FibroScan…. Autant de moyens non-invasifs d’évaluation de la fibrose au cours des hépatites chroniques virales C et la liste ne cesse de s’allonger chaque jour… Mais quel test utiliser? Faut-il combiner plusieurs tests?

LES MARQUEURS SERIQUES
Les tests sanguins ne doivent être utilisés qu’au cours des hépatites chroniques virales C car ils n’ont pas encore été validés au cours des autres hépatopathies chroniques. En pratique clinique, le clinicien doit principalement répondre à deux questions :
1. Y a t-il une indication au traitement? Autrement dit, la fibrose hépatique est-elle significative (F2, F3 ou F4)?
2. Y a t-il une cirrhose et quelle est la gravité de celle-ci?
C’est certainement dans l’évaluation de la fibrose significative que les méthodes non-invasives sont les moins performantes. Cependant, il en est de même pour le score METAVIR où la variabilité inter-observateur est importante et où le résultat est extrêmement dépendant de la taille de la PBH. Or la PBH est le gold-standard des méthodes d’évaluation non-invasives de la fibrose. Peut-on donc vraiment différencier la fibrose minime de la fibrose significative?
Les méthodes sériques d’évaluation de la fibrose ne doivent pas être utilisées lorsque l’un des paramètres du test est modifié par un état physiologique ou pathologique non lié à l’infection virale C. Ainsi, par exemple, le Fibrotest ne doit pas être utilisé en cas d’hémolyse, de syndrome inflammatoire, de sepsis, de cholestase….. De la même manière, le score de Forns, le score APRI, le Fibrotest ou le Fibromètre ne doivent pas être utilisés en cas de prise de médicaments hépatotoxiques ou d’hépatite aiguë.
Pour le diagnostic de fibrose significative, c’est certainement le Fibrotest qui est le test sanguin le plus performant. Pour des valeurs inférieures à 0,1 la performance diagnostique du Fibrotest est bonne. Par contre, il faut rester prudent dans l’interprétation de celui-ci lorsque les valeurs sont comprises entre 0,1 et 0,6. Ainsi, on peut plutôt conclure que le Fibrotest permet d’éliminer une fibrose significative (plutôt que de la diagnostiquer).
Pour le diagnostic de cirrhose, c’est encore le Fibrotest qui est le test sanguin le plus performant, notamment pour des valeurs supérieures à 0,70. L’acide hyaluronique est aussi un marqueur peu onéreux et performant mais les nouvelles techniques de dosage nécessitent qu’une nouvelle valeur seuil pour le diagnostic de cirrhose soit calculée.
Le Fibromètre et le score Hepascore (gratuit) semblent eux aussi intéressants mais leur validation par des équipes indépendantes est indispensable avant de pouvoir les utiliser.

LE FIBROSCAN
Le FibroScan permet l’évaluation de la fibrose en mesurant la dureté du foie. Plus le foie est dur, plus l’onde mécanique induite par le FibroScan se déplace rapidement. Le résultat (médiane de 10 mesures) s’exprime en kilopascals. L’intérêt du FibroScan est que son résultat n’est dépendant d’aucun paramètre sanguin ou physique et que la reproductibilité intra et inter-observateur est excellente. Il ne nécessite pas d’être à jeun et peut être effectué par du personnel para-médical. Ses limitations sont l’ascite et la graisse thoracique (plutôt que l’index de masse corporelle). Enfin, une soixantaine d’appareils devraient être disponibles en France fin 2006, rendant son accessibilité de plus en plus facile.
Le FibroScan permet le diagnostic de la fibrose significative au cours de l’hépatite C avec une bonne performance diagnostique. La valeur seuil pour le diagnostic de fibrose significative est voisine de 8 kPa.
Le FibroScan permet le diagnostic de la cirrhose dans la plupart des hépatopathies chroniques (hépatite C, co-infection virale VIH-VHC, maladie alcoolique, maladies cholestatiques, etc…). Sa performance diagnostique est excellente et meilleure que celle des marqueurs sériques. La valeurs seuil pour le diagnostic de cirrhose au cours des hépatites chroniques virales C est autour de 13 kPa. Cette valeur est voisine de 17 kPa pour les maladies cholestatiques chroniques.
Outre son excellente performance dans le diagnostic de la cirrhose, le FibroScan pourrait être utile aussi dans l’évaluation de la gravité de celle-ci. En effet, lorsque la valeur d’élasticité hépatique est comprise entre 13 kPa et 75 kPa, le diagnostic de cirrhose peut être porté. Déjà plusieurs articles ont montré que la valeur d’élasticité était corrélée à l’apparition des complications de la cirrhose (et notamment les varices oesophagiennes). Par exemple, au-dessous d’une valeur de FibroScan® d’environ 20 kPa, il n’y aurait pas de varices oesophagiennes, au-dessous d’une valeur d’environ 45 à 50 kPa, il n’y aurait pas de risque d’ascite, etc… Si ces résultats étaient confirmés, la prise en charge et la surveillance des cirrhoses pourraient être bouleversées par l’arrivée du FibroScan.

CONCLUSION
En conclusion, même si les jours de la PBH (en tant qu’examen de diagnostic de la fibrose) sont comptés, son intérêt dans le diagnostic des maladies hépatiques reste majeur. Les méthodes non-invasives d’évaluation de la fibrose doivent toujours s’interpréter en fonction du contexte clinique. La combinaison du FibroScan à l’un ou l’autre des marqueurs sanguins semble être la meilleure attitude actuelle pour le diagnostic non-invasif de la fibrose significative. Pour le diagnostic de cirrhose, le FibroScan est le meilleur outil disponible en 2006.

REFERENCES
· Bonacini M, Hadi G, Govindarajan S, Lindsay KL. Utility of a discriminant score for diagnosing advanced fibrosis or cirrhosis in patients with chronic hepatitis C virus infection. Am J Gastroenterol 1997 ; 92 : 1302-4.
· Calès P, Oberti F, Michalak S, Hubert-Fouchard I, Rousselet MC, Konaté A, et al. A novel panel of blood markers to assess the degree of liver fibrosis. Hepatology 2005; 42: 1373-81.
· Callewaert N, Van Vlierberghe H, Van Hecke A, Laroy W, Delanghe J, Contreras R. Noninvasive diagnosis of liver cirrhosis using DNA sequencer-based total serum protein glycomics. Nature Med 2004 ; 10 : 429-34.
· Castéra L, Vergniol J, Foucher J, Le Bail B, Chanteloup E, Haaser M, et al. Prospective comparison of transient elastography, Fibrotest, APRI and liver biopsy for the assessment of fibrosis in chronic hepatitis C. Gastroenterology 2005;128:343-50.
· Corpechot C, El Naggar A, Poujol-Robert A, Ziol M, Wendum D, Chazouilleres O, de Lédinghen V, et al. Assessment of biliary fibrosis by transient elastography in patients with PBC and PSC. Hepatology 2006;43:1118-1124.
· de Lédinghen V, Douvin C, Kettaneh A, Ziol M, Roulot D, Marcellin P, et al. Diagnosis of hepatic fibrosis and cirrhosis by transient elastography (FibroScan®) in HIV-HCV co-infected patients. J Acquir Immune Defic Syndr 2006; 41: 175-9.
· Forns X, Ampurdanes S, Llovet JM, Aponte J, Quinto L, Martinez-Bauer E, et al. Identification of chronic hepatitis C patients without hepatic fibrosis by a simple predictive model. Hepatology 2002; 36: 986-92.
· Foucher J, Chanteloup E, Vergniol J, Castéra L, Le Bail B, Adhoute X, et al. Diagnosis of cirrhosis by transient elastography (FibroScan®): A prospective study. Gut 2006;55:403-408.
· Imbert-Bismut F, Ratziu V, Pieroni L, Charlotte F, Benhamou Y, Poynard T. Biochemical markers of liver fibrosis in patients with hepatitis C virus infection: a prospective study. Lancet 2001;357:1069-75.
· Kaul V, Friedenberg FK, Braitman LE, Anis U, Zaeri N, Fazili J, et al. Development and validation of a model to diagnose cirrhosis in patients with hepatitis C. Am J Gastroenterol 2002; 97: 2623-8.
· Laharie D, Zerbib F, Adhoute X, Boue-Lahorgue X, Foucher J, Castera L, Rullier A, et al. Diagnosis of liver fibrosis by transient elastography (FibroScan) and non-invasive methods in Crohn’s disease patients treated with methotrexate. Aliment Pharmacol Ther 2006;23:1621-1628.
· Leroy V, Monier F, Bottari S, Trocme C, Sturm N, Hilleret MN, et al. Circulating matrix metalloproteinases 1, 2, 9 and their inhibitors TIMP-1 and TIMP-2 as serum markers of liver fibrosis in patients with chronic hepatitis C: comparison with PIIINP and hyaluronic acid. Am J Gastroenterol 2004; 99: 271-9.
· Lok ASF, Ghany MG, Goodman ZD, Wright EC, Everson GT, Sterling RK, et al. Predicting cirrhosis in patients with hepatitis C based on standard laboratory tests: Results of the HALT-C cohort. Hepatology 2005; 42: 282-92.
· Luo JC, Hwang SJ, Chang FY, Chu CW, Lai CR, Wang YJ, et al. Simple blood tests can predict compensated liver cirrhosis in patients with chronic hepatitis C. Hepatogastroenterology 2002; 49: 478-81.
· Patel K, Gordon SC, Jacobson I, Hézode C, Oh E, Smith KM. Evaluation of a panel of non-invasive serum markers to differentiate mild from moderate-to-advanced liver fibrosis in chronic hepatitis C patients. J Hepatol 2004; 41: 935-42.
· Poynard T, Mc Hutchison J, Manns M, et al. Biochemical surrogate markers of liver fibrosis and activity in a randomized trial of peginterferon alfa-2b and ribavirin. Hepatology 2003; 38: 481-92.
· Rosenberg WMC, Voelker M, Thiel R, Becka M, Burt A, Schuppan D, et al. Serum markers detect the presence of liver fibrosis: A cohort study. Gastroenterology 2004; 127: 1704-13.
· Sud A, Hui JM, Farrell GG, Bandara P, Kench JG, Fung C, et al. Improved prediction of fibrosis in chronic hepatitis C using measures of insulin resistance in a probability index. Hepatology 2004; 39: 1239-47.
· Wai CT, Greenson JK, Fontana RJ, Kalbfleisch JD, Marrero JA, Conjeevaram HS, et al. A simple noninvasive index can predict both significant fibrosis and cirrhosis in patients with chronic hepatitis C. Hepatology 2003; 38: 518-26.
· Ziol M, Handra-Luca A, Kettaneh A, Christidis C, Mal F, Kazemi F, et al. Non-invasive assessment of liver fibrosis by stiffness measurement: a prospective multicentre study in patients with chronic hepatitis C. Hepatology 2005;41:48-54.

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Hepatologie

UTILISATION DES FACTEURS DE CROISSANCE HEMATOPOIETIQUE EN TRAITEMENT ADJUVANT DE L’HEPATITE CHRONIQUE VIRALE C : UNE ENQUETE NATIONALE FRANCAISE

2006

T. Thévenot (1), J.F. Cadranel (2), V. Di Martino (1), A. Pariente (3), X. Causse (4), C. Renou (5), H. Hagege (6), J. Denis (7), F. Lunel-Fabiani (8) et l’ANGH et l’AFEF.

Hépatologie –  2006-07-30 – CO –

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Service d’Hépatologie, Hôpital Minjoz, Besançon (1), Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Diabétologie, Hôpital Laennec, Creil (2), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Mitterrand, Pau (3), Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHR d’Orléans, Orléans (4), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital d’Hyères, Hyères (5), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal, Créteil (6), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Sud Francilien, Evry (7), Laboratoire de Bactériologie-Virologie et Hygiène Hospitalière, Hôpital Universitaire d’Angers (8).

Les facteurs de croissance hématopoïétiques (FdC) (érythropoïétine (EPO), G-CSF) optimisent le traitement de l’hépatite chronique C mais aucune recommandation ni AMM n’encadrent officiellement leur utilisation. Nous rapportons une enquête nationale de pratique réalisée dans les hôpitaux généraux et universitaires (CHU) renseignant sur la fréquence, le motif et le mode de prescription des FdC chez les malades atteints d’hépatite C. Méthodes : Des auto-questionnaires étaient adressés à chaque service répertorié dans l’annuaire de l’ANGH (n=295) et dans chaque service d’hépato-gastroentérologie des CHU (n=175). Résultats : 274 praticiens (76% hommes, 96% hépato-gastroentérologues, 25% de CHU, âge moyen 48 ans) ont répondu (taux de réponse : 58,3%). 203 (74%) voyaient 1 à 30 hépatites C/an. 126 (46%) prescrivaient de l’EPO (EPO-a : 20%, darbepoetin a : 30%, EPO-b : 38%) à la posologie médiane de 30000 UI/semaine (extrêmes 2000-80000) en 1 à 3 injections/semaine. Les principaux motifs de recours à l’EPO étaient différents selon les praticiens: patients « fragiles » (34%), rapide diminution d’Hb (12%), chiffre « bas » d’Hb (19%), anémie symptomatique (7%). Les facteurs associés à la prescription d’EPO étaient l’exercice en CHU (84% vs 33%, p<0,0001), l’âge du praticien30/an (82% vs 33,5%, p<0,0001) et la prescription de G-CSF (59% vs 7%, p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs indépendants de prescription d’EPO étaient l’âge <45 ans (OR=1,96, p=0,03), l’exercice en CHU (OR=5,89, p<0,0001), et le nombre élevé d’hépatite C vu par an (OR=6,18, p<0,0001). 84 (31%) prescrivaient 1 à 2 injections de G-CSF/semaine (filgrastim 56%, lénograstime 27%, pegfilgrastim 9%). La nature de la population (cirrhose, transplantation, comorbidités) justifiait la prescription de G-CSF dans 26% des cas. Les facteurs associés à la prescription de G-CSF étaient l’exercice en CHU (63% vs 20%, p<0,0001), l’âge30/an (60% vs 21%, p<0,0001) et la prescription d’EPO (88% vs 27%, p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs indépendants de prescription de G-CSF étaient l’âge<45 ans (OR=2,27, p=0,004), l’exercice en CHU (OR=2,39, p=0,003), le nombre élevé d’hépatites C vu par an (OR=2,58, p=0,002). Des effets indésirables attribués aux FdC ont été rapportés dans 13% des cas. Conclusion: malgré l’absence d’AMM, la moitié des praticiens prescrivent des FdC. Les facteurs associés à ces prescriptions sont le nombre élevé de cas d’hépatite C pris en charge, l’exercice en CHU, et le jeune âge des praticiens. La grande disparité de prescription (indication, nature, fréquence d’administration et posologie) des FdC encouragent la poursuite d’études randomisées visant à démontrer leur efficacité sur la réponse virologique à long terme et la mise en place de recommandations officielles.

WHO USE HEMATOPOIETIC GROWTH FACTORS AS ADJUVANT THERAPY OF CHRONIC HEPATITIS C ? A FRENCH NATIONAL SURVEY

Thierry THEVENOT (1), Jean-François CADRANEL (2), Vincent DI MARTINO (1), Alex PARIENTE (3), Xavier CAUSSE (4), Christophe RENOU (5), Hervé HAGEGE (6), Jacques DENIS (7), Françoise LUNEL-FABIANI (8) et l’ANGH et l’AFEF.

Service d’Hépatologie, Hôpital Minjoz, Besançon (1), Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Diabétologie, Hôpital Laennec, Creil (2), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Mitterrand, Pau (3), Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHR d’Orléans, Orléans (4), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital d’Hyères, Hyères (5), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal, Créteil (6), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Sud Francilien, Evry (7), Laboratoire de Bactériologie-Virologie et Hygiène Hospitalière, Hôpital Universitaire d’Angers (8).

Hematopoietic growth factors (HGF) (EPO, G-CSF) optimize PegIFN-ribavirin therapy in chronic hepatitis C (CHC). However, no guidelines for their use are available in France. We aim to assess the frequency of the use of EPO or G-CSF, and the factors associated with their use in a representative panel of French practitioners. Methods: surveys were sent to every unit listed in the ANGH yearbook (French association of hepato-gastroenterologists of primary referral hospitals) (n=295) and in every hepato-gastroenterology unit of university hospitals (n=175). Results: 274 (58%) practitioners (76% males, 25% from university hospitals, 48 yrs) completed the survey. 203 (74%) followed 1 to 30 cases of CHC/yr. 126 (46%) prescribed EPO (EPOa 20%, darbepoetin-a 30%, EPOb 38%) at the median dose of 30000 UI/wk (range 2000 to 80000) with 1 to 3 injections/wk. The reported indication of EPO were different between practitioners: “fragile” patients (34%), rapid Hb decrease (12%), “low” Hb level (19%), or symptoms of anemia (7%). The practitioners characteristics associated with EPO prescription were: practise in university hospital (84% vs. 33%, p<0.0001), age<45 years (59% vs. 41%, p=0.005), female sex (61% vs. 42.5 %, p=0.009), and more than 30 CHC seen/yr (82% vs. 33.5%, p<0.0001). In multivariate analysis, independent predictors of EPO prescription were age<45 years (OR=1.96, p=0.03), practise in university hospital (OR=5.89, p<0.0001), and the high number CHC seen/yr (OR=6.18, p<0.0001). 84 (31%) prescribed 1 to 2 injections of G-CSF/wk (filgrastim 56%, lenograstim 27%, pegfilgrastim 9%). The practitioners characteristics associated with G-CSF prescription were practise in university hospital (63% vs. 20%, p<0.0001), age<45 years (41% vs. 27%, p=0.018), female sex (43.5 % vs. 28 %, p=0.023), more than 30 CHC seen/yr (60% vs. 21%, p<0.0001) and use of EPO (88% vs. 27%, p<0.0001). In multivariate analysis, independent predictors of G-CSF prescription were age<45 years (OR=2.27 , p=0.004), practise in university hospital (OR=2.39 , p=0.003), high number of CHC seen/yr (OR=2.58, p=0.002). Side effects of EPO or G-CSF were reported by 13% of practitioners. Conclusion: despite the lack of official guidelines, half of the French Hepato-Gastroenterologists prescribe HGF. A high number of CHC seen/yr, the practise in university hospital and the young age of the practitioners are associated with these prescriptions. The wide disparity of prescriptions (indications, drugs used, frequency and dose administered) of these molecules encourages randomised studies evaluating the efficacy of HGF on sustained virological response and the implementation of official recommendations.

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Hepatologie

PREVALENCE DE LA MALADIE COELIAQUE CHEZ DES PATIENTS AYANT UNE HEPATITE CHRONIQUE VIRALE C : ETUDE ANGH MULTICENTRIQUE

2005

THEVENOT Thierry (1), DENIS Jacques (2), JOUANNAUD Vincent (3), RENOU Christophe (4), LABADIE Hélène (5), NACEUR Abdelli (6), NGUYEN-KHAC Eric (7) , DUMOUCHEL Patrice (3),CADRANEL Jean-François (3).

Hépatologie –  2005-05-30 – CO –

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La maladie coeliaque (MC), maladie inflammatoire du tube digestif, caractérisée par un syndrome de malabsorption intestinale déclenché par le gluten alimentaire peut occasionner des manifestations extra-digestives ostéo-articulaires, neuromusculaires, génitales et cutanéo-muqueuses chez la moitié des patients (1) avec un risque non négligeable de complications néoplasiques à long terme, notamment de lymphome malin non hodgkinien de l’intestin grêle. La MC s’associe également à des pathologies auto-immunes, incluant les dysthyroïdies et le diabète. Récemment Fine et al. ont rapporté une prévalence de 1,2% de MC dans une population de malades infectés par le VHC (2), ce qui semble établir un lien épidémiologique entre les deux affections pouvant légitimer le dépistage de la MC dans cette population. Méthodes : Une étude multicentrique de dépistage de la MC dans nos cohortes de patients VHC positifs, promue par l’ANGH, se poursuit actuellement. Chaque patient présentant une hépatite chronique virale C avait une recherche des Ac anti-endomysium (AEM) et des Ac anti-gliadine (IgA et IgG AGA). En cas de positivité des AEM et/ou des AGA, une gastroscopie est proposée pour confirmer le diagnostic de MC par des biopsies duodénales. Les fiches de renseignements sont centralisées sur Besançon. Résultats : A ce jour (29/05/05), 358 fiches de renseignements nous sont parvenues provenant des centres suivants : Creil (n=131), Cambrai-Besançon (n=66), Evry (n=61), Hyères (n=36), Saint-Denis (n=32), Châlon-en-Champagne (n=15) et Amiens (inclusions débutantes, n=13). Les centres ayant moins de 10 fiches n’ont pas été comptabilisés (Lens, Douai, Chalon-sur-Saône, Valenciennes et Valence). Il s’agit de 213 hommes (59%) et de 145 femmes (41%), d’âge moyen de 52 ± 15 ans. Les génotypes 1, 2, 3, 4 et 5 ont une prévalence respective de 54%, 9%, 19%, 7% et 1%. Plus de 47% des patients évalués avaient une Fibrose ³ 3 (Metavir). Près de 55% des patients ont reçu un traitement de leur hépatite virale C et, parmi ceux-ci, il était noté 7 cas de diarrhée au cours du traitement anti-viral mais aucun Ac de la MC n’était détecté. Inversement, dans le groupe de patients VHC positifs non traités, seulement 3 cas de diarrhée était noté avec présence d’IgA AGA dans 1 cas mais sans MC histologique. Dans le groupe de 358 VHC positifs, aucune MC n’a été dépistée; on constatait cependant la présence d’AEM dans 2 cas, d’IgA AGA dans 26 cas et d’IgG AGA dans 7 cas, toujours à titre faible et sans confirmation histologique de MC. Enfin, deux centres (Valence et Valenciennes) nous ont signalés 1 cas chacun de MC histologiquement prouvée chez 2 femmes VHC positives ayant été transfusées dans les années 1980-85. Conclusions et discussion : L’hypothèse avancée par Fine et coll., à savoir qu’une maladie inflammatoire extra-intestinale, comme l’hépatite C, pourrait engendrer une intolérance au gluten et le développement d’une MC chez des individus génétiquement prédisposés, n’est pas actuellement confirmé par notre étude. De plus, certains auteurs (3,4) ont suggéré que l’interféron institué pour le traitement de l’hépatite chronique virale C pouvait favoriser le développement d’une MC. Même si cela semble théoriquement possible, l’interféron pouvant aggraver une maladie auto-immune pré-existante ou engendrer une pathologie auto-immune, cette hypothèse séduisante n’est pas non plus démontrée par cette étude ANGH. Finalement, le seul lien entre le VHC et la MC ne pourrait être que la conséquence de transfusions sanguines anciennes, parfois oubliées, chez des patients anémiques ayant une MC (5).

1) Trier JS. Celiac sprue. N Engl J Med 1991;325:1709-19.
2) Fine KD, et al. Celiac sprue: another autoimmune syndrome associated with hepatitis C. Am J Gastroenterol 2001;1:138-45
3) Bardella MT, et al. Celiac disease during interferon treatment. Ann Intern Med 1999;131:157-8.
4) Cammarota G, et al. Onset of coeliac disease during treatment with interferon for chronic hepatitis C. Lancet 2000;356:1494-5.
5) Telm A et al. Celiac sprue; another autoimmune syndrome associated with hepatitis C. Am J Gastroenterol 2001;96:2522.

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Hepatologie

UNE EVOLUTION HISTOLOGIQUE INHABITUELLE D’UN SYNDROME DE CHEVAUCHEMENT CBP-HAI TRAITE PAR ACIDE URSODESOXYCHOLIQUE

2005

C Renou (1), M Bourlière (2), F Martini (3), O Larroque (1), B Calvet (3), S Sokolowsky (3), A Harafa (1), JP Igual (1), T Benderitter (4), P Halfon (5).Unité d’hépato-gastroentérologie, CH Hyères (1) ; Service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital Saint-Joseph, Marseille (2) ; Laboratoire d’anatomo-pathologie, Toulon (3) ; Cabinet d’hépato-gastroentérologie, boulevard de Strasbourg, Toulon (4) ; Laboratoire de virologie, Alphabio, Marseille (5)

Hépatologie –  2005-06-02 – PW –

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L’absence de méthodologie diagnostique unique dans les syndromes de chevauchement entre cirrhose biliaire primitive (CBP) et hépatite auto-immune (HAI) témoigne de la rareté et de l’absence de validation prospective de cette pathologie auto-immune. Toutefois, la méthodologie française (Chazouillères et al., Hepatology 1998) basée sur la présence de deux des trois critères diagnostiques reconnus pour chacune des deux pathologies, reste la plus pertinente et de fait la plus employée. Le traitement du syndrome de chevauchement CBP-HAI est mal codifié. L’association acide ursodésoxycholique-corticothérapie pourrait être le traitement de choix du syndrome de chevauchement au travers de résultats encourageants de différentes études thérapeutiques (Chazouillères et al., Hepatology 1998 ; Lohse et al., Hepatology 1999). Toutefois, la prescription d’acide ursodésoxycholique en monothérapie semblerait être également efficace à la fois sur le plan biochimique et immunologique en l’absence d’effet secondaire grave associé (Joshi et al., Hepatology 2002).

Le diagnostic de syndrome de chevauchement CBP-HAI était posé chez un homme de 48 ans dans les suites d’un bilan d’asthénie isolée. L’activité des ALAT était supérieure à 5N et celle des phosphatases alcalines à 2N. La recherche d’anticorps anti-mitochondries de type M2 était positive (1/1640ième) en IFI et par Western blot. L’examen histologique hépatique mettait en évidence une hépatite modérée de l’interface et des canaux biliaires normaux. Un traitement par acide ursodésoxycholique était prescrit à la dose de 15 mg/Kg/j. La régression de la cholestase et la cytolyse survenait après 3 mois de traitement puis se maintenait jusqu’à la réalisation d’une nouvelle ponction biopsie hépatique effectuée après 18 mois de traitement. L’examen histologique hépatique était normal. La poursuite du traitement était maintenue du fait de la méconnaissance de l’histoire naturelle du syndrome de chevauchement CBP-HAI non traité.

A notre connaissance, il s’agit du premier cas de régression complète des perturbations biochimiques et histologiques après traitement d’un syndrome de chevauchement CBP-HAI par acide ursodésoxycholique. Cette observation renforce l’intérêt de la prescription d’acide ursodésoxycholique, sans corticothérapie associée, lors de la prise en charge thérapeutique initiale d’un syndrome de chevauchement CBP-HAI.

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Hepatologie

AGGRAVATION PARADOXALE SOUS TRAITEMENT ANTITUBERCULEUX. TROIS CAS À EXPRESSION ABDOMINALE

2005

Arnaud PAUWELS, Abdel MEDINI, Floriana DELIU, Dominique AGARD, Catherine PANNETIER, Didier TROISVALLETS, Claire LECOUILLARD-TRILLING, Pascale JAM (Centre hospitalier de GONESSE)

Hépatologie –  2005-06-14 – PW –

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L’aggravation de lésions tuberculeuses ou l’apparition de nouvelles lésions sous traitement antituberculeux après une phase initiale d’amélioration a été décrite sous le terme de « réponse paradoxale ». Fréquente chez les patients infectés par le VIH, elle est beaucoup plus rare chez les sujets immunocompétents. Elle peut survenir 2 semaines à 9 mois après le début du traitement. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de manifestations pleuro-pulmonaires ou cérébro-méningées. Nous rapportons 3 cas à expression abdominale chez des patients immunocompétents.
Cas 1 : Une femme de 36 ans, indienne, traitée pour une tuberculose iléo-caecale, était réhospitalisée en urgence, 26 jours après le début du traitement, pour une péritonite généralisée. La laparotomie révélait une perforation du grêle à 23 cm de la valvule iléo-caecale. Une iléocolectomie droite était réalisée. A l’examen de la pièce opératoire, les deux dernières anses iléales et les adénopathies satellites présentaient des lésions tuberculeuses typiques ; au niveau des zones pathologiques, il existait des ulcérations confluentes atteignant la sous-muqueuse et la musculeuse, dont l’une réalisait une perforation à l’emporte-pièce de 0,5 cm de diamètre.
Cas 2 : Un homme de 30 ans, pakistanais, était traité pour une tuberculose pleurale à M. tuberculosis multisensible. Cinq mois après le début du traitement, il était réhospitalisé pour un ictère. La TDM et l’échoendoscopie mettaient en évidence une dilatation des voies biliaires en amont d’une masse ganglionnaire hétérogène, d’environ 40 mm, développée à la partie basse du pédicule hépatique. Une ponction ramenait du pus, sans BAAR à l’examen direct. Après un drainage des voies biliaires par endoprothèse, une laparotomie à visée diagnostique confirmait le diagnostic de masse ganglionnaire. L’examen anatomopathologique d’un prélèvement de la coque montrait une lésion épithélioïde et gigantocellulaire avec des plages de nécrose caséeuse. Ultérieurement, les cultures de pus et de prélèvements ganglionnaires restaient stériles. Le traitement antituberculeux était poursuivi, inchangé. La masse ganglionnaire régressait complètement en 4 mois.
Cas 3 : Une femme de 36 ans, haïtienne, avait été traitée pendant 12 mois pour une tuberculose disséminée à M. tuberculosis multisensible. Deux mois après la fin du traitement, une échographie réalisée en raison de douleurs persistantes de l’hypochondre droit montrait deux abcès hépatiques, sous-capsulaires, de 60 et 41 mm. Les sites de ces abcès correspondaient à ceux de 2 petites images hypodenses (≤ 10 mm) déjà présentes sur une TDM abdominale réalisée 14 mois plus tôt, immédiatement avant la mise en route du traitement antituberculeux. Une ponction échoguidée ramenait du pus contenant quelques rares BAAR, mais les cultures, répétées, restaient négatives. Les abcès étaient traités par drainage transpariétal.
L’aggravation clinique sous traitement antituberculeux doit d’abord faire évoquer une résistance aux antituberculeux ou une mauvaise observance du traitement. Ces éventualités ont été écartées chez nos patients. La « réponse paradoxale » serait due à une restauration de la réponse de type hypersensibilité retardée et à une majoration de la réponse aux antigènes mycobactériens libérés sous l’effet du traitement. Les cliniciens doivent avoir connaissance de ce phénomène car le traitement antituberculeux ne doit pas être modifié ou interrompu. Sa poursuite permettra d’obtenir finalement la guérison des lésions. Lorsque cette réponse paradoxale entraine des symptômes gênants, une corticothérapie de courte durée peut être utile.

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Hepatologie

Quel pourrait être l’apport de l’élastometrie impulsionnelle en pratique clinique ?

2005

Maryam BETAICH, Valérie LABAT, Barbara DE DIEULEVEUT, Thomas DUBOEUF, Si NAfa SI AHMED et Xavier CAUSSE
Service Hépato-gastroentérologie CHR Orléans la Source

Hépatologie –  2005-06-15 – COS –

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La mesure de l’élastométrie impulsionnelle (Fibroscan) pourrait être une alternative non invasive pour estimer la quantité de fibrose hépatique.
Nous présentons les résultats retrospectifs de 18 tests Fibroscan faits le 08 Octobre 2004.
Ces tests ont été réalisés chez : un témoin qui a un bilan hépatique normal, un patient qui a des anomalies minimes du bilan hépatique et chez 16 patients souffrant d’hépatopathies chroniques suivis et traités dans le service depuis plus d’une année.
Lorsque possible, ces mesures de Fibroscan ont été comparées soit à une biopsie hépatique et /ou à un Fibrotest, disponibles dans la durée et datant de moins de 6 mois.
Résultats :

Identité	âge	sexe	diagnostic	Fibroscan	 PBH activité	PBH fibrose	Fibrotest A	Fibrotest F
V. N. 52 F HVC 36,3 A2 F3
B. F. 53 M HVB 49,6 A2 F2-F3 A0 F2
V. T. 48 M HCV 38,5 A2 F4
D. A. 55 F HVC 4,4 A2 F2
O. M. 68 F HVC 6,2 A1 F2
K. L. 61 M HVC 6,6 A1 F1 A3 F4
M. M. 53 M HCV 6,9 A1 F2
P. R. 68 M Hémochromatose echec modérée importante
B. F. 31 F NASH 5,3
A. E. 48 M HVC 12,8 A1 F3 A2-A3 F3-F4
P. M. 49 M HVC 8,5
T. E. 55 F HAI 5,7
S. D. 42 M HVC-HIV 22,3 A1 F3
B. M. 56 F HVC 7,3 A3 F3
D. D. 44 M HVC 9,6 A2 F4
V. J. 40 M HVC 4,7

Conclusion:Nous avons comparé l’apport respectif des examens pour identifier les fibroses minimes F1 (qui ne devraient pas être traîtées), et fibrose sévère F3/F4 (avec indication formelle de traitement et suivi rapproché). Dans 8 cas sur 11, il y avait une concordance. Les discordances concernaient une hépatite alcoolique aigue surrajoutée (DD n° 15), une coinfection (SD n°13)et pour le CAS n°2BF nous évoquons une possible anomalie anatomique chez un sujet bréveligne de petite taille.
La place respective de toutes ces alternatives, en pratique clinique quotidienne reste à déterminer.

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Hepatologie

LESIONS VASCULAIRES SEVERES DU FOIE APRES TRAITEMENT PAR OXALIPLATINE , 5 FLUOROURACILE ET ACIDE FOLINIQUE.

2005

R Arotçarena (1), V Calès(2), M Malet(3), P Berthélemy(1), S Doumet (4), Anne Courillon-Mallet (5) , A Pariente(1). Service d’HGE (1), d’anatomopathologie (2), d’oncologie (3). CH Pau; (4) Service d’ HGE, CH Villeneuve-St Georges.

Hépatologie –  2005-06-22 – CO –

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INTRODUCTION
L’oxaliplatine est devenue une drogue majeure dans le traitement des métastases hépatiques de cancer colorectal, et son efficacité en situation adjuvante a été récemment démontrée. Sa toxicité hépatique potentielle est méconnue (1).
MATERIEL ET METHODES
De 1999 à 2005, nous avons observé 5 cas d’hépatotoxicité imputable au traitement par 5FU, acide folinique et oxaliplatine.
Cas n°1 : Un homme de 73 ans était traité par une chimiothérapie selon le protocole FolFox 6 en 3ème ligne de chimiothérapie pour des métastases hépatiques métachrones d’un adénocarcinome bien différencié de la charnière rectosigmoïdienne de fin décembre 1998 à octobre 1999. En cours de traitement on notait une augmentation modérée des transaminases de la gamma GT et des phosphatases alcalines alors que dans le même temps l’ACE baissait de 140 à 68 ng/ml et que les métastases hépatiques diminuaient de taille. Le malade était finalement traité par hépatectomie droite en novembre 1999. L’ analyse histologique du foie non tumoral mettait en évidence des lésions d’hyperplasie nodulaire régénérative. Les suites étaient troublées par un ictère et une ascite difficile à traiter.
Cas n°2 : Une femme de 54 ans était traitée de fin avril à octobre 2003 par une association de 5FU et Ac. Folinique par voie centrale et d’oxaliplatine par voie intra artérielle hépatique pour des métastases hépatiques diffuses d’un adénocarcinome lieberkühnien bien différencié du sigmoïde. L’évolution était marquée par une baisse de l’ACE de 383 à 9.9 ng/ml avec une très nette régression des métastases hépatiques alors que persistaient des anomalies importantes des tests hépatiques et même une aggravation progressive de la cytolyse. En septembre 2003 apparaissait une ascite et la coelioscopie ne montrait pas de carcinose péritonéale. Elle montrait par contre un aspect « vineux » diffus du foie. La malade décédait en octobre 2003 d’un syndrome hépatorénal et l’analyse d’un prélèvement à l’aiguille fait en post-mortem immédiat montrait une dilatation sinusoïdale majeure avec des zones centrolobulaires déshabitées.
Cas n°3: Une femme de 54 ans était opérée en octobre 2000 pour un adénocarcinome sigmoïdien avec métastases hépatiques synchrones, puis recevait 12 cures de FUFOL chronomodulé, avec une réponse objective, suivies d’ une embolisation portale droite, et en juin 2001 d’ une hépatectomie droite avec thermoablation d’ une lésion du segment 2, et pose d’ un cathéter intraartériel hépatique par lequel on donnait 8 cures d’ oxaliplatine (100 mg/m2) associé à un LV5FU2 systémique. En Février 2004, varices oesophagiennes hémorragiques; cholestase anictérique sans insuffisance hépatique, foie diffusément hétérogène, pas d’ autre cause d’ hépatopathie. Stable depuis sous propranolol, sans récidive tumorale.
Cas n°4 :Un homme de 68 ans était traité par une chimiothérapie selon le protocole FolFox6 de juillet 2003 à janvier 2004 pour une carcinose péritonéale, 30 mois après l’exérèse d’un adénocarcinome du sigmoïde perforé. Il n’y avait pas de métastases hépatiques. Le traitement entraînait la normalisation de l’ACE (de 220 à 3.8 ng/ml) mais on observait une augmentation progressive des phosphatases alcalines et de la gamma GT sans apparition de métastase hépatique. L’analyse d’une biopsie du foie faite en 02/2004 montrait une péliose avec collapsus des travées hépatocytaires; les anomalies biologiques hépatiques s’ amélioraient ensuite lentement.
Cas N° 5: Un malade de 72 ans était opéré en Août 2004 d’un adénocarcinome lieberkühnien moyennement différencié pT4N2M1 du côlon droit , occlusif, par hémicolectomie droite. Il existait des métasatases hépatiques et pulmonaires synchrones ainsi qu’un envahissement péritonéal. Il recevait ensuite 12 cures de chimiothérapie par FolFox6 simplifié. Alors qu’ il existait une réponse morphologique et une diminution de l’ ACE de 15 à 10 ng/mL, la cholestase anictérique se réaggravait et persistait 2 mois après l’ arrêt du traitement. La biopsie montrait une dilatation sinusoidale et une fibrose périsinusoidale.

Dans ces 5 cas il n’existait pas d’autre cause de lésion vasculaire du foie. Dans les cas 2 et 3 l’administration intra artérielle hépatique de l’oxaliplatine a probablement joué un rôle dans la gravité de l’expression clinique.

CONCLUSION
La chimiothérapie associant 5FU, Ac Folinique et Oxaliplatine pourrait être responsable de lésions vasculaires du foie cliniquement significatives. Une surveillance des tests hépatiques est nécessaire notamment en cas de traitement adjuvant.

1. Rubbia-Brandt L. Ann Oncology 2004 ;15 :460-6.

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Hepatologie

LES CARACTERISTIQUES DES PATIENTS ATTEINTS D’UNE HEPATITE CHRONIQUE C DIFFERENT SELON LEUR LIEU DE PRISE EN CHARGE : HOPITAL GENERAL, CHU OU HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGUE LIBERAL.

2005

M. CHOUSTERMAN (Créteil), T. FONTANGES (Bourgoin-Jallieu), D. OUZAN (Saint-Laurent du Var), L. CATTAN (Paris), C. GARRET (Levallois-Perret), JP LANG (Erstein), P. MELIN (Saint-Dizier), P. MARCELLIN (Clichy), M. ROTILY (Bagneux), P. CACOUB (Paris) et le groupe d’étude CHEOBS.

Hépatologie –  2005-08-24 – CO –

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L’étude CHEOBS est une étude observationnelle, prospective et multicentrique française, élaborée pour analyser les facteurs qui conditionnent l’observance au traitement combiné Peginterféron alfa-2b et ribavirine chez les patients porteurs d’une infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC).
Objectif : Analyser, selon le lieu de prise en charge, les caractéristiques à l’inclusion des patients porteurs d’une infection chronique par le VHC qui commencent un traitement anti-VHC.
Méthodes et patients : 1945 patients porteurs d’une infection chronique VHC ont été inclus de façon prospective dans l’étude CHEOBS de janvier 2003 à décembre 2004. Parmi eux, 960 (49%) étaient traités dans un CHU, 623 (32%) dans un hôpital général (CHG) et 362 (19%) chez un hépato-gastro-entérologue libéral (HGE).
Résultats : Les patients traités dans un CHU et chez un HGE n’étaient pas différents pour les caractéristiques socio-démographiques, les troubles psychiatriques, la toxicomanie et la substitution, les caractéristiques virologiques (génotype, charge virale, score METAVIR) et les scores de qualité de vie (SF36). Le temps moyen du lieu de traitement au domicile était de 27 min, 49 min et 28 min respectivement, pour les CHG, les CHU et les HGE. Les patients traités dans un CHG, comparés à ceux suivis dans un CHU ou chez un HGE, étaient plus jeunes (44 vs 47 vs 48 ans ; p < 0,001), plus fréquemment au chômage (21% vs 12 % vs 11% ; p < 0,001) et dans une situation socio-économique défavorisée (22% vs 12% vs 12% ; p<0,001). Ils avaient plus fréquemment des antécédents de dépression (30% vs 23% vs 20% ; p<0,001) ou de tentative de suicide (10% vs 5% vs 5% ; p < 0,001) et souffraient plus souvent de troubles psychiatriques concomitants (32% vs 19% vs 15% ; p<0,001). Ils présentaient plus souvent une toxicomanie ancienne (48% vs 37% vs 40% ; p < 0,001) ou actuelle (7% vs 2% vs 1% ; p < 0,001) et avaient été plus fréquemment contaminés par voie intraveineuse (52% vs 37% vs 39% ; p < 0,001). Les patients usagers de drogue traités dans les CHG étaient plus souvent substitués par de la méthadone (14% vs 7% vs 4% ; p = 0,001) ou de la buprénorphine haut dosage (23% vs 14% vs 14% ; p = 0,005). Dans les CHG, les patients étaient traités plus fréquemment sans biopsie hépatique ou Fibrotest* préalable (20% vs 11% vs 10% ; p< 0,001). Selon le lieu de traitement, le score moyen METAVIR n’était pas différent pour la fibrose mais différait pour l’activité (CHG 1,7  0,7, CHU 1,6  0,8, HGE 1,6  0,7, p < 0,001). Le pourcentage de patients ayant un score de fibrose F3-F4 était moins important dans les CHG (31% vs 35% vs 41% ; p < 0,001).
Conclusion : Les caractéristiques patients ayant une hépatite chronique C et démarrant un traitement dans un CHU ou chez un HGE libéral en France sont semblables. En revanche, les patients traités dans les CHG constituent une population plus difficile à traiter du fait d’une situation socio-économique plus défavorisée, des troubles psychiatriques associés plus fréquents, et d’une proportion importante de patients toxicomanes actifs ou en substitution.