Catégories
Hepatologie

MDR3 : UN GENE POUR TROIS MALADIES

2004

Serge Erlinger (Aix en Provence)

Hépatologie –  2004-09-14 – CF –

________________________________

Le gène MDR3 (ou ABCB4), localisé sur le bras long du chromosome 7, code une glycoprotéine de la membrane canaliculaire de l’hépatocyte qui transporte le principal phospholipide biliaire, la phosphatidyl choline, dans la bile. Trois maladies sont liées à des mutations de ce gène.
La cholestase intra-hépatique familiale de type 3 se manifeste chez le nouveau-né, souvent au cours de la première année, l’enfant ou l’adulte jeune. Elle se caractérise par un prurit, un ictère, une augmentation importante de la γ-GT et, à l’examen histologique, une très remarquable prolifération de néo-ductules biliaires. Les lésions évoluent vers une fibrose puis une cirrhose biliaire avec hypertension portale et hémorragies digestives. Dans une série de 31 cas, une transplantation hépatique a été effectuée chez 18 patients à l’âge moyen de 7,5 ans. La transmission se fait sur le mode autosomique récessif (les parents sont hétérozygotes) mais certaines mutations portant apparemment sur un seul allèle peuvent être à l’origine de la maladie. Cette forme de cholestase familiale est distincte des types 1 (dû à une mutation d’une ATPase membranaire responsable du maintien de l’asymétrie de la membrane) et 2 (dû à une mutation du transporteur canaliculaire des acides biliaires).
La cholestase gravidique est caractérisée par un prurit apparaissant au cours de la seconde moitié de la grossesse, progressif, avec parfois un ictère, et souvent une souffrance fœtale, un accouchement prématuré, voire un décès in utero au troisième trimestre. La γ-GT sérique est souvent normale, mais elle est augmentée dans un sous-groupe de patientes. Des cas familiaux ont été décrits, ainsi qu’un prurit apparaissant lors de la prise d’oestro-progestatifs. Dans plusieurs familles, il a été montré que des mères atteintes de ce syndrome étaient porteuses d’une mutation de MDR3 à l’état hétérozygote et que les enfants étaient atteints de cholestase intra-hépatique familiale de type 3. On peut postuler que des mutations hétérozygotes des autres gènes responsables de cholestase intra-hépatique familiale (types 1 et 2) pourraient être à l’origine de la cholestase gravidique dans d’autres familles.
La lithiase intra-hépatique ou vésiculaire cholestérolique est également, dans certains cas, la conséquence de mutations de MDR3. Le syndrome doit être évoqué lorsque l’un des 5 critères suivants est présent : âge inférieur à 40 ans aux premiers symptômes, récidive des symptômes après cholécystectomie, lithiase intra-hépatique ou « sludge » intra-hépatique, histoire familiale de lithiase, antécédent de cholestase gravidique.
Dans ces trois affections, l’acide ursodésoxycholique a été montré efficace.

Références
Erlinger S. Génétique moléculaire des cholestases familiales. Hépato-Gastro, 2001 ; 8 : 287-292.
Jacquemin E. Role of multidrug resistance 3 deficiency in pediatric and adult liver disease. Seminars in Liver Disease, 2001: 21 : 551-562.
Rosmorduc O, Hermelin B, Boelle P-Y, et al. ABCB4 gene mutation-associated cholelithiasis in adults. Gastroenterology 2003; 125 : 452-459.

Catégories
Hepatologie

LA PRISE DE MéDICAMENTS OPIACéS EST UNE CAUSE FRéQUENTE DE DYSFONCTION DU SPHINCTER D’ODDI.

2004

Anne DRUART-BLAZY, Alexandre PARIENTE, Philippe BERTHELEMY,
Ramuntxo AROTCARENA.
Unité d’ Hépatogastroentérologie, Centre Hospitalier, 64046 Pau Cedex.

Hépatologie –  2004-09-14 – CO –

________________________________

La survenue de douleurs de type biliaire après cholécystectomie en l’absence de maladie organique décelable est souvent attribuée à une dysfonction du sphincter d’Oddi (DSO) et le rôle des dérivés opiacés dans le déclenchement de telles douleurs est anciennement connu. Le but de notre étude était de définir la part de la prise de médicaments opiacés parmi les malades suspects de DSO et leurs caractéristiques.
Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers de 147 malades consécutivement explorés à l’hôpital de Pau pour syndrome post-cholécystectomie par écho-endoscopie et/ou cholangiographie rétrograde. Sur 43 cas suspectés de DSO, 84% étaient des femmes d’âge moyen 56 ans, plus jeunes que les 44 malades atteints de lithiase. La bilirubinémie, les phosphatases alcalines et la GammaGT étaient significativement supérieures chez les malades atteints de lithiase alors que les transaminases étaient comparables. Le diamètre de la voie biliaire principale (VBP) mesuré en écho-endoscopie était significativement plus petit en cas de suspicion de DSO. Sur les 28 cas ayant une VBP fine (<8 mm), 13 (46%) avait pris un médicament opiacé, contre seulement 1 des 15 (7%) avec VBP dilatée. Quatorze malades suspectes de DSO (33%) avaient pris des médicaments opiacés avant l’apparition de la douleur, ce qui n’était le cas d’aucun malade atteint de lithiase. Après un suivi moyen de 3,5 ans, seules 2 des 14 malades ayant eu une douleur biliaire après prise de médicament opiacé ont eu une récidive douloureuse (une lithiase à 2,5 ans ; une sans cause retrouvée à 0,5 et 7 ans). La douleur a récidivé dans 3 des 29 cas de DSO sans opiacé (dont 9 avaient été sphinctérotomisés) : 1 lithiase à 4 ans, 1 hypertrophie paillaire bénigne, et 1 après prise de codéine).
En conclusion, une prise d’opiacés précède la survenue de la douleur biliaire chez un tiers des malades suspects de DSO après cholécystectomie ; ces malades sont plus jeunes, et ont une voie biliaire principale plus fine que ceux ayant une DSO sans prise d’opiacé. Ces constatations devraient éviter des explorations invasives inutiles, et faire recommander l’ éviction des médicaments opiacés chez les malades cholécystectomisés (dictionnaire Vidal, notices de médicaments, information post-opératoires).

Catégories
Hepatologie

ÉPIDEMIOLOGIE DE L’INFECTION PAR LE VIRUS DE L’HEPATITE B EN FRANCE ET TRAITEMENT DE L’HEPATITE CHRONIQUE VIRALE B EN DEHORS DE PROTOCOLES THERAPEUTIQUES : RESULTATS D’UN OBSERVATOIRE NATIONAL ANGH (OBS-B) .

2004

Rapporteur JF Cadranel

Hépatologie –  0000-00-00 – CO –

________________________________

Situation du sujet: L’épidémiologie de l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) et les traitements reçus par les patients en dehors de protocoles thérapeutiques et d’études de cohorte sont mal connus en France.
But: Décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, histologiques et thérapeutiques des patients ayant une infection par le VHB.
Méthode: Du 1/4/2001 au 30/5/2002, tous les patients Antigène HBs (Ag HBs) positif suivis par les Hépato-gastroentérologues des centres de l’ANGH participants à l’étude ont fait l’objet du recueil des données anonymes suivantes: Age, sexe, mode de découverte de l’Ag HBs, lieu de naissance, activité des transaminases, statut HBe, existence d’une réplication virale, résultats de la PBH, modalités de traitement.
Résultats: 1166 patients AgHBs positifs suivis dans 58 centres ont fait l’objet de cette étude. Il s’agissait de 671 hommes et de 495 femmes d’âge moyen 40,7±15 ans. 14 (24%) centres ont vu 30 patients ou plus, 16 (28%) de 10 à 29 patients, 28 (48%) moins de 10 patients. Les principaux lieux de naissance des patients étaient : la France 33%, l’Afrique noire 24%, l’Europe du Sud 12%, l’Asie du Sud Est 11%, le Maghreb 10%. L’Ag Hbs était découvert lors d’une hépatite aiguë chez 5% des patients, les principaux autres modes de découverte étaient: élévation chronique des transaminases 26%, entourage familial ou facteur de risque d’infection virale 23%, dépistage en cours de la grossesse 18%, bilan systématique 12%, bilan prétransfusionnel ou don du sang 5%, bilan d’une cirrhose ou d’un CHC 5%. 29% des patients étaient considérés comme des porteurs asymptomatiques de l’Ag HBs (activité des transaminases normale à plusieurs reprises, échographie abdominale normales, négativité de l’antigène HBe, absence de réplication virale B et de co-infection virale Delta, C ou HIV). Cinquante pour cent avaient une hépatite chronique, 19% une cirrhose compensée ou décompensée ou un CHC, 2% une hépatite aiguë. Chez les 1095 patients pour lesquels les données étaient disponibles : 4,5% avaient une coinfection virale B-C et 4,4% des marqueurs d’infection par le VHD. Parmi les patients ayant une réplication virale 43% étaient antigène HBe positif et 57% avaient des anticorps anti HBe. Une PBH a été effectuée chez 558 (51%) patients. Les scores METAVIR moyen d’activité et de fibrose étaient respectivement de 1,6±0,8 et de 2,2±1,3. 382 patients suivis par les médecins de 54 services ont été traités pour une hépatite chronique B entre 1986 et 2002. Ce chiffre représentait la moitié [50%] du nombre de patients ayant une hépatite chronique de la base de données. Il s’agissait de 290 hommes et de 92 femmes, d’âge moyen 43,7 ± 15 ans. Parmi ces 382 patients, 225 [59%] avaient une activité sérique des transaminases ≥ 1,5 fois la normale, 119 [31%] avaient une cirrhose histologiquement documentée. Cent quatre vingt quatorze [51%] étaient infectés par un virus « mutant » (antigène HBe négatif) ; 36 des 115 patients (pour lesquels la donnée était disponible) [31%] avaient une charge virale faible en technique d’hybridation moléculaire (≤100pg/ml). Les scores METAVIR médian d’activité et de fibrose étaient de 2. Au moment de l’enquête, 272 [71%] patients étaient traités: 203 [75%] par la lamivudine, 60 [22%] par l’interféron α2a ou 2b, 9 [3%] par d’autres antiviraux. Parmi les 382 patients traités au cours de leur prise en charge, ceux traités par la lamivudine (n = 147 [38%]) se différenciaient de ceux traités par l’interféron (n = 145 [38%]) par : 1) une moindre proportion de patients nés en France (n = 76 [52%] vs n = 92 [63%], p < 0,05; 2) un âge plus élevé 50±16 ans vs 38±13 ans, p < 0.001. 3) un plus nombre de cirrhose (n= 67 [50%] vs n= 21 [14%], p < 0,001. Le sexe ratio, l'activité moyenne des transaminases, la charge virale moyenne et la proportion de malades infectés par un virus « mutant » étaient similaires. Les résultats du traitement antiviral ont été évalués chez 363 [95%] des patients traités: négativation de l’HBV-DNA sérique ,187 [52%] patients, séroconversion antigène HBe/ anticorps antiHBe, 49 [13%] patients, séroconversion antigène HBs/anticorps antiHBs, 4 [1%] patients. Conclusions. Ce travail, montre que l'infection par le VHB représente une part non négligeable de l'activité des Hépatogastroentérologues français et permet également d'en préciser certaines caractéristiques épidémiologiques, en particulier, que la majorité des patients suivis ont une hépatite chronique virale B. Ce travail confirme la prévalence importante des patients infectés par un virus « mutant » [51%] et de patients cirrhotiques [31%]. Ce travail, montre enfin l'utilisation préférentielle de la lamivudine au moment de l’étude, représentant 75% des patients traités au moment de l'enquête. Il identifie certains facteurs explicatifs de ce choix thérapeutique (lieu de naissance hors de France, âge élevé, présence d'une cirrhose).Il confirme l'efficacité du traitement antiviral (arrêt de la réplication virale chez 52% des malades). Des données complémentaires postérieures à la commercialisation de l’adefovir sont attendues.

Etude présentée en Communication orale à L’AFEF(JFPD en 2003) et en Poster à l’AASLD à Boston en 2003 (Cadranel et al . Hepatology 2003 et Gastroenterol Clin Biol 2003) pour la partie épidémiologique : JF Cadranel (1), B Lesgourgues (2), X Causse (3), G Bellaiche (4), L Bettan (5), P Lahmek (2), T Fontanges (6), A Medini (7), J Henrion (8), M Chousterman (9), B Condat (10), C Eugène (11), P Hervio (12), P Periac (13), H Moindrot (14), D Grasset (15), O Nouel (16), J Denis (17) et l’ANGH (18). et en Poster à la DDW 2003( Lahmek et al en 2003, Gastroenterology 2003) : P Lahmek (1), JF Cadranel (2), N Si Ahmed (3), C Eugène (4), T Fontanges (5), B Lesgourgues (1), M Blasquez (6), G Bellaiche (7), M Chousterman (8), J Henrion (9), D Grasset (10), J Denis (11) et l’ANGH (12).

Catégories
Hepatologie

HEPATITE AIGUE C APRES PIERCING : UN MODE EXCEPTIONNEL DE CONTAMINATION ?

2003

Denis GRASSET, Corinne BORDERES, Miguel CARREIRO, Florian BUSATO, Jean-Louis PAYEN, Christian SEIGNEURIC. Service de Médecine Interne – Centre Hospitalier Général, 100 Rond Point Léon Cladel – BP 765 – 82013 MONTAUBAN Cédex.

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

Les modes de contamination du virus de l’hepatite C (VHC) restent inconnus dans environ 30 % des cas; ce sont dans ces situations que d’autres types de transmission en particulier nosocomiales ou per-cutanées ont été évoquées ,principalement dans des enquêtes épidémiologiques.

Nous rapportons l’observation d’une femme de 69 ans, sans antécédent notable chez laquelle avait été réalisée une sérologie de l’hépatite C lors d’un bilan systématique en 1996. En janvier 2000, elle présentait un tableau associant un sub-ictère,des urines foncées et des céphalées .Les tests biologiques retrouvait une cytolyse et une choléstase (ALAT à 42 N, ASAT à 20 N, phosphatases alcalines à 3 N ; gamma GT à 20 N ; bilirubine à 80 µmol/l). Le bilan étiologique complet d’hépatopathie était négatif excepté l’hépatite C pour laquelle la sérologie était positive ; la PCR qualitative positive et le génotype 2. Le diagnostic d’hépatite aiguë C était retenu et la patiente était traitée par INTERFERON ALFA 2 B sous-cutanée 3 millions d’unités 3 fois par semaine pendant 3 mois avec une négativation de la PCR,dès le premier mois et des tests biologiques se normalisant en 2 mois. La PCR (amplicor Roche )restait negative 6 mois après l’arrêt du traitement .Cependant ,18 mois plus tard ,il apparaissait de nouveau une discrète augmentation des ALAT à 1,3 fois la normale et une PCR qualitative positive ,conduisant à la réalisation d’une ponction biopsie hépatique retrouvant des lésions classées A2 FO dans le score METAVIR.
L’interrogatoire précis de cette patiente ne retrouvait aucun facteur favorisant connu d’hépatite C notamment pas d’entourage porteur d’hépatite C, pas de soin dentaire, d’acupuncture ou de geste invasif ou d’intervention récente. Par contre, elle avait fait un mois avant l’épisode d’hépatite aiguë un piercing dans les lobes des oreilles qui nous paraît être le mode de contamination de cette hépatite aigue.

Le piercing est une pratique de modification corporelle de plus en plus développé ces dernières années et concerne un public très varié .Les infections virales liées à ce geste sont rares, des observations d’hépatite B ont été décrits de façon exceptionnelle ,mais à ce jour aucun cas d’hépatite C. Seules les études épidémiologiques tendent à montrer un sur-risque lié au piercing et cela de façon inconstant. Par ailleurs ,le traitement chez notre patiente était probablement insuffisant et la rechute tardive plus d’1 an après l’arret de celui ci est à noter.

En conclusion, la pratique étendue du piercing par des professionnels de plus en plus nombreux doit inciter à une campagne nationale d’information des usagers et veiller à l’amélioration des pratiques professionnelles de piercing même banales dans le lobe de l’oreille, pouvant être un des modes de transmission des hépatites sans cause reconnue et doit être recherchée en cas d’hépatite aiguë C comme dans notre observation.

Catégories
Hepatologie

TRAITEMENT DES ABCES HEPATIQUES A PYOGENES PAR ANTIBIOTHERAPIE SANS DRAINAGE : RESULTATS SUR UNE SERIE DE 31 MALADES

2003

H. HAGèGE, S. CAQUELIN, I. ROSA, P. CATTAN, S. RATEL-SABY, T. LONS, M. CHOUSTERMAN
Service d’Hépato-gastroentérologie- CHI de Créteil- 40, avenue de Verdun 94010 Créteil Cedex

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

Une antibiothérapie est systématiquement associée au drainage percutané ou chirurgical pour le traitement des abcès hépatiques à pyogènes (AHP). Des évolutions favorables sous antibiothérapie sans drainage ont été rapportées, mais l’efficacité de cette stratégie thérapeutique reste controversée. Le but de ce travail a été d’évaluer l’efficacité du traitement des AHP par antibiotiques, sans drainage en première intention, sur une large série de malades.
Malades et méthodes : Trente et un malades consécutifs (11 femmes et 20 hommes) d’âge moyen 65 ans (22 à 84 ans) hospitalisés pour un ou plusieurs AHP ont été traités en première intention par antibiothérapie sans drainage. Un drainage n’était effectué qu’en l’absence de réponse au traitement antibiotique. Le diagnostic d’AHP a été porté sur les anomalies cliniques et radiologiques, la mise en évidence éventuelle d’un germe, la négativité de la sérologie d’amibiase et l’évolution sous traitement. Il s’agissait d’un abcès unique dans 24 cas (77 %) dont le diamètre moyen était de 80 mm (50 à 140 mm). Dans les 7 autres cas (23 %), les abcès étaient multiples. Un germe a été isolé dans 20 cas (65%): par ponction d’abcès dans 13 cas, par hémocultures dans 12 cas et par les 2 dans 6 cas. Il s’agissait d’une infection pluri-microbienne dans 4 cas. La porte d’entrée des AHP a été mise en évidence dans 19 cas (61%). Il s’agissait dans 6 cas d’un abcès dentaire, dans 6 cas d’une pathologie biliaire, dans 5 cas d’une sigmoïdite diverticulaire, dans 1 cas d’une pyélonéphrite et dans 1 cas d’une infection pulmonaire.
Résultats : L’antibiothérapie était adaptée au(x) germe(s) isolé(s) ou à défaut avait un large spectre couvrant les anaérobies et les entérobactéries. La durée moyenne de traitement antibiotique a été de 40 jours (23 à 76 jours). L’évolution sous antibiothérapie sans drainage a été favorable dans 27 cas (87 %) sans qu’aucune récidive n’ait été observée durant le suivi. Chez 4 malades, la persistance de la fièvre et également de douleurs pour 2 d’entre-eux a nécessité un drainage. Ce drainage a été réalisé par voie chirurgicale dans 3 cas et par voie percutanée sous échographie dans 1 cas. Deux complications du traitement ont été observées : une mycose buccale et une allergie cutanée aux antibiotiques. L’évolution a été constamment favorable avec une mortalité nulle dans cette série.
Conclusions : Dans notre expérience et sur une large série de malades, le traitement des AHP par antibiothérapie exclusive, sans drainage en première intention, est efficace dans 87 % des cas. Cette attitude thérapeutique n’a pas entraîné de complications sévères et la mortalité a été nulle. Le drainage percutané ou chirurgical nous paraît ne devoir être recommandé que pour les formes résistantes au traitement antibiotique.

Catégories
Hepatologie

MALADIE STEATOSIQUE NON ALCOOLIQUE DU FOIE : QUI FAUT-IL BIOPSIER ?

2003

J. HENRION, A-S. LAMBERT, M-O. PENY, S. DE MAEGHT, P. DELTENRE, J-M. MAISIN, J-M. GHILAIN, M. SCHAPIRA

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

BUT DE L’ETUDE : la maladie stéatosique non alcoolique du foie recouvre deux lésions de pronostic tout à fait différent : la stéatose simple qui n’a pas de potentiel évolutif vers la fibrose et la stéato-hépatite non alcoolique (SHNA) qui a un risque de progression vers la cirrhose de l’ordre de 20 % en 10 ans (1, 2). Le diagnostic différentiel entre ces deux entités n’est pas possible sur la base de paramètres cliniques et biologiques et donc, une biopsie hépatique est nécessaire pour confirmer l’existence d’une SHNA. Il existe néanmoins des facteurs prédictifs de fibrose en cas de NASH comme le degré d’augmentation des ALAT, l’âge, le BMI, l’hyperglycémie, l’hypertriglycéridémie et le degré de résistance à l’insuline. A partir de deux études (3, 4) ayant étudié les facteurs prédictifs de fibrose en cas de SHNA, nous avons défini des critères à partir desquels nous proposons la ponction biopsie hépatique chez les malades atteints de maladie stéatosique non alcoolique du foie. Ces critères sont une augmentation des ALAT d’au moins 2 fois la valeur supérieure de la normale dans les 6 mois précédents accompagnée d’au moins 2 des 4 paramètres suivants : âge > 45 ans, BMI > 30 kg/m², glycémie à jeun ³ 110 mg/dl (ou diabète traité), triglycéridémie à jeun ³ 150 mg/dl (ou hypertriglycéridémie traitée). Le but de cette étude a été de valider prospectivement ces critères de biopsie.
MALADES ET METHODES : du 01/09/2001 au 01/12/2002, les malades vus à la consultation d’hépatologie et nouvellement diagnostiqués comme porteurs d’une maladie stéatosique non alcoolique du foie ont été prospectivement colligés. Le diagnostic de maladie stéatosique non alcoolique du foie reposait sur 4 critères : au moins un facteur de risque tel que surcharge pondérale ou obésité, diabète ou hypertriglycéridémie, des ALAT élevées, un aspect hyperéchogène du foie à l’échotomographie et l’exclusion d’une autre cause de maladie hépatique. Les malades n’ont pas été inclus si la consommation quotidienne d’alcool dépassait 20 g pour les femmes et 30 g pour les hommes. La biopsie hépatique était proposée lorsque les critères définis plus haut étaient présents. Le score de fibrose a été apprécié suivant la classification de Madame Elisabeth BRUNT (5), un score S1 correspondant à une fibrose périsinusoïdale, un score S2 à une fibrose portale avec peu de septa, un score S3 à une fibrose disséquante et un score S4 à la cirrhose. La résistance à l’insuline a été calculée par le test HOMA IR suivant la formule proposée par Matthews et al (6) : insuline mU/ml x glycémie mmol/L / 22.5.
RESULTATS : 52 maladies furent recrutés, 36 hommes et 16 femmes d’âge moyen de 48.7 ans (extrême 16-77). Le BMI moyen était de 31.2 kg/m² (extrême 24-44). Vingt et un malades (40 %) avaient soit une intolérance aux hydrates de carbone, soit un diabète. Chez 9 d’entre eux, le déséquilibre glycémique était inconnu. Quarante-cinq malades (86.5 %) avaient une hypertriglycéridémie, ignorée chez 19 d’entre eux. Une hypertension artérielle connue et traitée était retrouvée chez 18 malades (34.5 %). Le motif de la consultation était une augmentation des transaminases chez 48 malades et une hyperferritinémie chez 4 malades.
En concordance avec les critères définis plus haut, la biopsie hépatique a été proposée à 30 malades et réalisée chez 24 d’entre eux. Les scores de fibrose et les données pertinentes en relation avec ces scores de fibrose sont rapportés dans le tableau.

BIOPSIE HEPATIQUE : 24 malades

S0 – S1

S2 – S4

N = 9
p
N = 15
Genre M/F
Age
BMI
Hyperglycémie
Hypertrigly.
Hypert. artérielle
Insuline (µu/ml)
HOMA IR
6/3
45
32.6
3 (33 %)
9 (100 %)
3 (33 %)
16
4.4

< 0.01
< 0.01
11/4
51.5
32.9
8/15 (53 %)
15 (100 %)
4 (26 %)
32.3
9.3

CONCLUSIONS : à la consultation d’hépatologie de notre hôpital, les malades vus pour une maladie stéatosique non alcoolique du foie sont essentiellement des hommes d’âge moyen ayant une obésité modérée et une hypertriglycéridémie. Les critères de biopsie proposés semblent validés puisque 15/24 biopsies hépatiques (62.5 %) montraient une fibrose substantielle de score au moins S2. Parmi les facteurs prédictifs de fibrose en cas de maladie stéatosique non alcoolique du foie, l’insulinémie à jeun et le test HOMA IR semblent être prometteurs.

REFERENCES : 1/ MATTEONI et al. Gastroenterology 1999 ; 116 : 1413-19 ; 2/ YOUNOSSI et al. Hepatology 2002 ; 35 : 746-752 ; 3/ ANGULO et al. Hepatology 1999 ; 30 : 1356-1362 ; 4/ RATZIU et al. Gastroenterology 2000 ; 118 : 1117-1123 ; 5/ BRUNT et al. Am J Gastroenterol 1999 ; 94 : 2467-2474 ; 6/ MATTHEWS et al. Diabetologia 1985 ; 28 : 412-419

Catégories
Hepatologie

Bilan de l’activité de l’Unité d’Alcoologie de liaison (UAL) du CH de St Brieuc en 2002 (2° année de fonctionnement)

2003

O.NOUEL, X.GUILLERY, C.CARFANTAN R.AUDREN ;UAL,H Y Le FOLL ,St BRIEUC

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

En juin 2000 ,l’Hôpital Y. Le FOLL a bénéficié d’un crédit de 850 000F pour ouvrir une UAL (1 PH,0,80 IDE ,0,50 secrétaire et 0,20AS) . Nous avons commencé à fonctionner en Unité de Liaison en mars 2001 ,après avoir passé convention avec le CHS de Plouguernevel et le CCAA de St BRIEUC ,réalisé une information sur l’unité auprès des équipes soignantes de l’hôpital et mis en place un protocole institutionnel du sevrage (protocole de CUSHMAN).
Le but de ce travail est de rapporter les résultats du fonctionnement et le bilan de l’année 2002 ,deux ans après sa création .
Durant cette année l’UAL a rencontré 532 nouveaux malades. Il s agissait de 374 H et de 158 F ,majoritairement dans la tranche d’âge entre 40 et 60 ans (61%).
La provenance des malades concerne principalement les services de médecine et de chirurgie (45%) , dont la gastro-enterologie .30% des malades provenaient de l’unité d’hépatologie .15% des malades étaient adressés par leur médecin généraliste . 10% consultaient d’eux mêmes ou à la demande de leur famille .
Il a été réalisé 1346 consultations(1/3 des consultations du service) .Il s’agissait de 918 consultations externes (consultations d’évaluation ou de suivi) et 428 consultations internes .409 patients ont participé aux groupes de paroles (4 séances/semaine) .207 malades ont assisté a l’information sur le métabolisme de l’alcool (information faite par les infirmières),226 à l’information réalisée par les médecins ,alcoologues et gastro-entérologues , sur les maladies causées par l’alcool ;cette information a été dispensée a partir d’un CD-ROM créé par l’UAL .
La grande majorité des malades avaient un tabagisme associé .36 malades avaient une hépatite C et 11 un VIH .
A un an de recul ,115 malades suivis dans l’unité ne consomment plus d’alcool (22% des malades dont le devenir est connu) .Sur les 287 patients qui consomment de l’alcool ,252 déclarent aller mieux !
Nous sommes sans nouvelles de 25% des malades ,mais l’unité étant une unité de liaison ,elle n’a pas vocation à suivre les patients .
CONCLUSIONS et PERSPECTIVES :ces résultats sont encourageants .Le fait que l’on constate de plus en plus de poly-consommations -alcool et tabac-et chez une population plus jeune –alcool ,tabac, cannabis et autres-indique que les unités d’alcoologie de liaison doivent s’orienter vers des unités d’addictologie .
Le recueil des données ,prospectif doit être amélioré .
Une comparaison des résultats avec ceux d’unités équivalentes serait utile .

Catégories
Hepatologie

Interventions Brèves en alcoologie: un outil pour nous ?

2003

Olivier Duhamel, Pascal Perney, Héléne Rigole (Béziers, Montpellier).

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

En dehors de l’alcoolodépendance, de l’absence de consommations alcoolisées et de l’usage à faible risque, on définit l’usage à risque et l’usage nocif selon qu’il y a ou non des signes cliniques. La caractéristique de ces deux groupes est de consommer plus d’alcool que les normes établies par l’OMS et de ce fait d’augmenter les risques et dommages induits par cette consommation excessive .La Société Française d’Alcoologie dans les RPC de 2002, propose le repérage des consommateurs excessifs et l’aide à la réduction de leur consommation alcoolisée, dans les normes OMS, par la généralisation de la pratique des interventions brèves. A l’inverse de l’alcoolodépendance l’objectif n’est pas ici l’abstinence complète.

Les interventions brèves sont un outil semi directif issu des entretiens motivationnels et des pratiques cognitivo-comportementales les IB durent schématiquement 15+/- 5mn et nécessitent en moyenne 2 à 4 séances.
Le principe est d’amener le patient à réduire sa consommation en lui fournissant une information, scientifique, claire sur les conséquences de son alcoolisation et en faisant en sorte que tout changement apporté est de la décision du patient (discipline heuristique). Le rôle du soignant est de fournir un menu d’options librement acceptées dans une relation soignant-soigné empathique.
Ceci nécessite d’utiliser des questions ouvertes style « que diriez- vous que? Que pensez vous que? » de ne pas émettre de jugement, éventuellement d’utiliser l’écoute réflective « si j’ai bien compris vous me dites que? » et l’écoute en écho en répétant les derniers mots du patient. Il est nécessaires de ne pas se mettre en opposition avec le consultant, la résistance conduit à l’échec au changement. Enfin l’entretien doit permettre de renforcer les motivations en résumant les décisions qui sont prises ou qui ont été prises.

Canevas d’une Intervention brève:

1- Accueil du patient
2- éventuel résumé la dernière consultation et ce qui a été fait
3- évaluation de la consommation alcoolisée et du niveau de motivation
4- restitution d’informations claires
5- élaboration d’un menu d’options
6- résumé de la séance et renforcement

Une formation de quelques heures environ est suffisante pour acquérir de bonnes notions de dépistage des consommateurs excessifs et de la pratique des interventions brèves. Dix minutes aujourd’hui suffiront-elles?

Catégories
Hepatologie

HEPATITE C ET PRISON: LE DEPISTAGE ET LE TRAITEMENT S’AMELIORENT : RESULTATS COMPARATIFS DE 2 ENQUETES NATIONALES DE PRATIQUES 2000-2003.

2003

AJ Remy(1,2), F Khemissa (1), M Beaubois (2), S Ollivier (1), B Héran (1).
(1) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Réseau Hépatite C de Catalogne et du pays d’Oc, (2) Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires (UCSA)
Centre Hospitalier Saint-Jean, Perpignan

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

L’hépatite C est devenu un problème important en milieu carcéral, souligné par les conférences de consensus. Une première enquête nationale de pratiques, réalisée par notre équipe en 2000 avait mis en évidence un dépistage effectif dans 2/3 des établissements pénitentiaires, la réalisation de biopsies hépatiques chez un tiers des patients dépistés ou déjà connus ; cependant la mis en place d’un traitement antiviral ne concernait que moins de 4% des personnes atteintes. Objectifs : Evaluer l’évolution de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’hépatite chronique virale C dans les centres pénitentiaires (CP) français entre 2000 et 2003. Méthodologie : enquête postale sur les 172 UCSA françaises avec la même fiche d’enquête que pour l’étude de 2000.Les résultats de l’enquête 2003 sont présentés de façon comparative avec les données obtenues en 2000 (entre parenthèses, avec une * quand la comparaison atteint la significativité, p < 0,01). Résultats : 85 CP (49%) ont répondu au questionnaire en 2000 comme en 2003. La prise en charge de l’hépatite C est effective dans 97% des CP (97%). Le nombre de détenus était de 28535 (27245) avec une moyenne par CP de 391 (320), soit la moitié des détenus en France. La sérologie C est systématique à l’entrée dans 28% (35%*) des CP, systématiquement proposée dans 64% (36%*). Le total des sérologies C positives par mois était de 179 pour 58 établissements soit 3,1 (4,1) en moyenne/CP/mois (extrêmes 0-58). Le nombre de sujets connus VHC positif était de 2107 (1645) sur 62 CP, soit 24,9 (22,8) par établissement (extrêmes 0-272) et une prévalence moyenne de 7,3% (6,7%) (extrêmes 0-17%). Il existe un consultation d’hépatologie « intramuros » dans 40% des CP (42%), et une consultation de maladies infectieuses dans 17% (18%).

Le nombre de biopsies hépatiques (PBH) réalisées par an se répartissait de la façon suivante : 0 PBH, 49 (33*) CP ; moins de 12/an, 30 (30) CP ; plus de 12 / an, 6 (22*) CP (extrêmes 1-10/mois). Au total 529 PBH ont été réalisées en 2002 (545), soit 8 (6) PBH/CP/an; soit un rapport PBH sur malades connus VHC positifs de 25% (33%). Le délai moyen d’attente de la PBH est de 29 jours (35 jours) (extrêmes 3 jours – 4 mois). La PBH est réalisée en hôpital de jour dans 55% (52%) des CP. Deux cent soixante dix-huit (164*) malades ont été traités en 2002 ; mais dans 29 % (44%*) des CP, aucun malade n’est traité. La bithérapie interféron pégylé et ribavirine était très largement utilisée pour 81% des malades. Le traitement était initié en prison dans 81% des cas (77%). Le suivi thérapeutique se faisait dans 80 % des cas en prison (67%), plus souvent par le médecin spécialiste que par le médecin généraliste. Au total, 13,2% des personnes atteintes ont été traitées en 2002, contre

Conclusions : Ce travail constitue la deuxième enquête nationale de pratiques sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’hépatite C en prison en France ; elle permet d’évaluer l’évolution de cette prise en charge au quotidien dans les UCSA.. Le nombre d’UCSA participantes et de détenus concernés garantissent la représentativité de notre enquête, tant en 2000 qu’en 2003. Ceci montre également l’engagement persistant des médecins des UCSA dans la prise en charge des personnes atteintes d’hépatite C. La prévalence de l’hépatite C est stable en France en milieu carcéral. Le dépistage de l’hépatite C, systématique ou systématiquement proposé, est généralisé. Toutefois, les consultations spécialisées intra-muros restent insuffisantes. Le nombre de PBH réalisées est stable mais toujours faible. Cette non augmentation, alors que le nombre de personnes traitées augmente, pourrait être la conséquence de l’application des recommandations de la conférence de consensus 2002, limitant le recours à la PBH dans certaines situations, et qui semble particulièrement adaptée aux contraintes de la conférence de consensus.

Catégories
Hepatologie

HEPATITE CHRONIQUE C : CONNAISSANCES ET PRATIQUE DES INFIRMIERS LIBERAUX (enquête et formation du réseau vhc 91-77)

2003

J. DENIS, G. MACAIGNE, T. REDELSPERGER, L. TURNER, G. GATINEAU SAILLANT, B. LAMBARE, H. DOUCERON, S. HERBERT,
(Evry – Corbeil, Melun, Dourdan, Coulommiers, Meaux, Réseau VHC 91-77, D.D.A.S.S 91)

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

________________________________

En 2002 le réseau VHC 91-77 a proposé aux 935 infirmiers libéraux (IDEL) d’Essonne et de Seine et Marne, 6 sessions de formation, chacune effectuée sur le même type en des lieux différents avec le support d’un diaporama commun. Un questionnaire était joint à l’invitation portant sur leurs caractéristiques professionnelles, leur expérience pratique du traitement des patients atteints d’hépatite C (HC) ainsi que sur des questions de connaissance générale concernant le VHC. A chaque session un livret représentant l’ensemble des diapositives leur était remis. Un défraiement était prévu aux participants. Un mois après chaque session, les participants ont reçu un second questionnaire reprenant les questions de connaissance générale et leur demandant leur avis sur la formation.

RESULTATS
PRATIQUE PROFESSIONNELLE :
84 IDEL se sont inscrits aux formations et 59 ont répondu au premier questionnaire. L’âge moyen était de 44,6 ans, la durée d’exercice libéral de 13,9 ans ; tous sauf un avaient été diplômés avant 1990.
Les ¾ des IDEL avaient déjà traité par IFN de 1 à 12 personnes. Le Viraféron stylo® et le Roféron® mono dose étaient jugés les plus pratiques et les mieux tolérés. L’IDEL passe de 5 à 45 minutes auprès du patient (de 5 à 15mn : 82% des cas, de 15 à 45mn : 18% des cas), apprend au patient à s’auto injecter dans 50% des cas, après de 1 à 5 injections faites par ses soins dans 61%. Les aiguilles sont constamment recueillies dans un container spécifique sécurisé (le plus souvent celui de l’IDEL) et habituellement détruit dans un circuit spécifique. Au cours des soins le patient parle de son hépatite C dans 80% des cas et l’IDEL se juge à l’aise pour répondre dans 46% des cas. Lors des soins habituels, l’IDEL ne s’enquière que rarement de l’existence d’un HC, d’une autre hépatite ou d’une infection à VIH. En cas de soins chez un patient VHC+, 60% des IDEL pensent courir un risque de contamination et 50% déclarent prendre des précautions particulières.
La quasi totalité souhaite avoir plus d’informations sur le VHC et considèrent avoir un rôle à jouer dans l’information et l’éducation des patients VHC+.

CONNAISSANCE GENERALE :
Réponses au questionnaire initial : 61% pensent que la contamination VHC peut encore se faire actuellement de façon fréquente par transfusion, 68% par voie sexuelle, 70% par échange d’objet de toilette, 47% lors de soins dentaires, 11% par l’usage des toilette publique mais aucun par simple contact physique. 47% savent qu’environ 600 000 sujets ont été contaminés en France. Moins de 20% estime autour de 80% le risque de passage à la chronicité. 46% pensent que l’HC évolue constamment vers la cirrhose et 50% vers un CHC. Le risque de passage à la chronicité et les chances de réponses au traitement sont mal connus. 98% savent que la restriction maximum d’alcool et 47% pensent qu’un régime alimentaire sont recommandés et 10% que la pratique du sport doit être modérée. La quasi totalité pense que la prévalence des hépatites C n’est pas plus élevée chez les IDEL que dans la population générale.

Réponses au deuxième questionnaire (23 réponses) : la totalité des IDEL a jugé la formation globalement ou plutôt satisfaisante et qu’elle a bien répondu à leurs interrogations ; la totalité souhaiterait une nouvelle formation sur le même mode et désirerait participer aux réunions du réseau. Néanmoins l’évaluation a posteriori montre que l’acquisition des connaissances n’atteint pas le niveau souhaité.

CONCLUSION :
Cette étude réalisée avant la généralisation de l’utilisation de l’IFN pégylé, chez des IDEL ayant pour la plupart obtenu leur diplôme avant la découverte du VHC, il apparaît que les IDEL :
-a sont impliquées dans le traitement des HC et gèrent correctement l’élimination des déchets.
-b souhaitent s’impliquer plus dans l’encadrement du patient.
-c sont demandeuses de formations spécifiques et souhaitent être impliquées dans les réseaux.
-d ont un niveau de connaissances théoriques sans doute insuffisant pour remplir ce rôle. La formation des IDEL est une mission des réseaux.