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Hepatologie

UTILISATION DES FACTEURS DE CROISSANCE HEMATOPOIETIQUE EN TRAITEMENT ADJUVANT DE L’HEPATITE CHRONIQUE VIRALE C : UNE ENQUETE NATIONALE FRANCAISE

2006

T. Thévenot (1), J.F. Cadranel (2), V. Di Martino (1), A. Pariente (3), X. Causse (4), C. Renou (5), H. Hagege (6), J. Denis (7), F. Lunel-Fabiani (8) et l’ANGH et l’AFEF.

Hépatologie –  2006-07-30 – CO –

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Service d’Hépatologie, Hôpital Minjoz, Besançon (1), Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Diabétologie, Hôpital Laennec, Creil (2), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Mitterrand, Pau (3), Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHR d’Orléans, Orléans (4), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital d’Hyères, Hyères (5), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal, Créteil (6), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Sud Francilien, Evry (7), Laboratoire de Bactériologie-Virologie et Hygiène Hospitalière, Hôpital Universitaire d’Angers (8).

Les facteurs de croissance hématopoïétiques (FdC) (érythropoïétine (EPO), G-CSF) optimisent le traitement de l’hépatite chronique C mais aucune recommandation ni AMM n’encadrent officiellement leur utilisation. Nous rapportons une enquête nationale de pratique réalisée dans les hôpitaux généraux et universitaires (CHU) renseignant sur la fréquence, le motif et le mode de prescription des FdC chez les malades atteints d’hépatite C. Méthodes : Des auto-questionnaires étaient adressés à chaque service répertorié dans l’annuaire de l’ANGH (n=295) et dans chaque service d’hépato-gastroentérologie des CHU (n=175). Résultats : 274 praticiens (76% hommes, 96% hépato-gastroentérologues, 25% de CHU, âge moyen 48 ans) ont répondu (taux de réponse : 58,3%). 203 (74%) voyaient 1 à 30 hépatites C/an. 126 (46%) prescrivaient de l’EPO (EPO-a : 20%, darbepoetin a : 30%, EPO-b : 38%) à la posologie médiane de 30000 UI/semaine (extrêmes 2000-80000) en 1 à 3 injections/semaine. Les principaux motifs de recours à l’EPO étaient différents selon les praticiens: patients « fragiles » (34%), rapide diminution d’Hb (12%), chiffre « bas » d’Hb (19%), anémie symptomatique (7%). Les facteurs associés à la prescription d’EPO étaient l’exercice en CHU (84% vs 33%, p<0,0001), l’âge du praticien30/an (82% vs 33,5%, p<0,0001) et la prescription de G-CSF (59% vs 7%, p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs indépendants de prescription d’EPO étaient l’âge <45 ans (OR=1,96, p=0,03), l’exercice en CHU (OR=5,89, p<0,0001), et le nombre élevé d’hépatite C vu par an (OR=6,18, p<0,0001). 84 (31%) prescrivaient 1 à 2 injections de G-CSF/semaine (filgrastim 56%, lénograstime 27%, pegfilgrastim 9%). La nature de la population (cirrhose, transplantation, comorbidités) justifiait la prescription de G-CSF dans 26% des cas. Les facteurs associés à la prescription de G-CSF étaient l’exercice en CHU (63% vs 20%, p<0,0001), l’âge30/an (60% vs 21%, p<0,0001) et la prescription d’EPO (88% vs 27%, p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs indépendants de prescription de G-CSF étaient l’âge<45 ans (OR=2,27, p=0,004), l’exercice en CHU (OR=2,39, p=0,003), le nombre élevé d’hépatites C vu par an (OR=2,58, p=0,002). Des effets indésirables attribués aux FdC ont été rapportés dans 13% des cas. Conclusion: malgré l’absence d’AMM, la moitié des praticiens prescrivent des FdC. Les facteurs associés à ces prescriptions sont le nombre élevé de cas d’hépatite C pris en charge, l’exercice en CHU, et le jeune âge des praticiens. La grande disparité de prescription (indication, nature, fréquence d’administration et posologie) des FdC encouragent la poursuite d’études randomisées visant à démontrer leur efficacité sur la réponse virologique à long terme et la mise en place de recommandations officielles.

WHO USE HEMATOPOIETIC GROWTH FACTORS AS ADJUVANT THERAPY OF CHRONIC HEPATITIS C ? A FRENCH NATIONAL SURVEY

Thierry THEVENOT (1), Jean-François CADRANEL (2), Vincent DI MARTINO (1), Alex PARIENTE (3), Xavier CAUSSE (4), Christophe RENOU (5), Hervé HAGEGE (6), Jacques DENIS (7), Françoise LUNEL-FABIANI (8) et l’ANGH et l’AFEF.

Service d’Hépatologie, Hôpital Minjoz, Besançon (1), Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Diabétologie, Hôpital Laennec, Creil (2), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Mitterrand, Pau (3), Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHR d’Orléans, Orléans (4), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital d’Hyères, Hyères (5), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal, Créteil (6), Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Sud Francilien, Evry (7), Laboratoire de Bactériologie-Virologie et Hygiène Hospitalière, Hôpital Universitaire d’Angers (8).

Hematopoietic growth factors (HGF) (EPO, G-CSF) optimize PegIFN-ribavirin therapy in chronic hepatitis C (CHC). However, no guidelines for their use are available in France. We aim to assess the frequency of the use of EPO or G-CSF, and the factors associated with their use in a representative panel of French practitioners. Methods: surveys were sent to every unit listed in the ANGH yearbook (French association of hepato-gastroenterologists of primary referral hospitals) (n=295) and in every hepato-gastroenterology unit of university hospitals (n=175). Results: 274 (58%) practitioners (76% males, 25% from university hospitals, 48 yrs) completed the survey. 203 (74%) followed 1 to 30 cases of CHC/yr. 126 (46%) prescribed EPO (EPOa 20%, darbepoetin-a 30%, EPOb 38%) at the median dose of 30000 UI/wk (range 2000 to 80000) with 1 to 3 injections/wk. The reported indication of EPO were different between practitioners: “fragile” patients (34%), rapid Hb decrease (12%), “low” Hb level (19%), or symptoms of anemia (7%). The practitioners characteristics associated with EPO prescription were: practise in university hospital (84% vs. 33%, p<0.0001), age<45 years (59% vs. 41%, p=0.005), female sex (61% vs. 42.5 %, p=0.009), and more than 30 CHC seen/yr (82% vs. 33.5%, p<0.0001). In multivariate analysis, independent predictors of EPO prescription were age<45 years (OR=1.96, p=0.03), practise in university hospital (OR=5.89, p<0.0001), and the high number CHC seen/yr (OR=6.18, p<0.0001). 84 (31%) prescribed 1 to 2 injections of G-CSF/wk (filgrastim 56%, lenograstim 27%, pegfilgrastim 9%). The practitioners characteristics associated with G-CSF prescription were practise in university hospital (63% vs. 20%, p<0.0001), age<45 years (41% vs. 27%, p=0.018), female sex (43.5 % vs. 28 %, p=0.023), more than 30 CHC seen/yr (60% vs. 21%, p<0.0001) and use of EPO (88% vs. 27%, p<0.0001). In multivariate analysis, independent predictors of G-CSF prescription were age<45 years (OR=2.27 , p=0.004), practise in university hospital (OR=2.39 , p=0.003), high number of CHC seen/yr (OR=2.58, p=0.002). Side effects of EPO or G-CSF were reported by 13% of practitioners. Conclusion: despite the lack of official guidelines, half of the French Hepato-Gastroenterologists prescribe HGF. A high number of CHC seen/yr, the practise in university hospital and the young age of the practitioners are associated with these prescriptions. The wide disparity of prescriptions (indications, drugs used, frequency and dose administered) of these molecules encourages randomised studies evaluating the efficacy of HGF on sustained virological response and the implementation of official recommendations.

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Gastroenterologie

Mais que sont devenues les hémorragies d’antan ?…

2006

J. Henrion, M. Schapira, J-M. Ghilain, J-M. Maisin, S. De Maeght, P. Deltenre, M. Moulart, T. Delaunoit.
Service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital de Jolimont, Belgique

Gastroentérologie –  2006-04-11 – Cho –

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But : comparer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, endoscopiques, thérapeutiques et pronostiques des hémorragies digestives hautes (HDH) d’il y a 20 ans et aujourd’hui.

Méthode : cent cinquante épisodes d’HDH colligés consécutivement en 1984-86 (gr1) durant une période de 33 mois ont été comparés à 150 épisodes colligés consécutivement en 2004-06 (gr2) durant une période de 27 mois. La comparaison a porté sur l’ensemble des deux groupes ainsi que sur les trois sous-groupes les plus importants : rupture de varices, ulcère gastrique, ulcère bulbaire.

Résultats :

Comparaison globale des deux groupes : la proportion d’ulcères gastriques + ulcères bulbaires dans le groupe 1 (92 cas/61%) paraît plus importante que dans le groupe 2 (69 cas/46%, p = 0.01), mais l’incidence mensuelle de l’ulcère hémorragique n’a pas changé (2.8/mois, gr1 versus 2.55/mois, gr2). Par contre, la fréquence de l’HDH par oesophagite semble augmenter (2 cas/1%, gr1 versus 13 cas/9%, gr2). Les différences significatives observées entre les 2 périodes sont rapportées dans le tableau.

Gr1 : 84-86
N =150

Gr2 : 04-06
N = 150

p

Age (moy + extr.)

61.5 (24-91)

66.8 (22-95)

0.007

Délai Adm-Endo (médiane)

5 heures

3 heures

0.002

Hém. Active à l’endo

23 (15%)

46(31%)

0.001

Geste thérapeut. 1ère Endo

1 (0.06%)

60 (40%)

<0.0001

Malades transfusés

130 (87%)

90 (60%)

0 .0001

Nombre culots transfusés J1 (moy)

3.3

2.6

0.058

Récidive hémorragique

52 (35%)

24 (16%)

0.0023

Comparaison des sous-groupes : pour la rupture de varices (gr1/21 cas, gr2/23 cas), les différences observées concernent le geste hémostatique à la 1ère endo (1/5% versus 17/74%, p<0.0001), le tamponnement oesophagien (17/80% versus 3/13%, p<0.,0001), le nombre de culots transfusés le 1er jour (moyenne : 4.5 versus 2.2, p=0.008), la récidive hémorragique (13/60% versus 6/26%, p=0.03), le nombre de décès (8/38% versus 2/9%, p = 0.05). Pour l’ulcère gastrique (gr1/47 cas, gr2/32 cas), les différences observées concernent le geste hémostatique à la 1ère endo (0/0% versus 13 /41%, p<0.001), le nombre de malades transfusés (44/94% versus 22/68%, p = 0.005), la récidive hémorragique (16/34% versus 3/9%, p = 0.01). Pour l’ulcère bulbaire (gr1/45 cas, gr2/37 cas), les différences observées concernent l’âge moyen (59.3 versus 69.1, p = 0.0001), et le geste hémostatique à la 1ère endo (0/0% versus 21/57%, p <0.0001).

Conclusion :
1) La population des HDH a vieilli, mais les étiologies n’ont pas réellement changé. L’incidence mensuelle des 3 grandes causes d’HDH reste pareille malgré la prophylaxie de la rupture des VO, les mises en garde concernant les drogues gastrotoxiques et l’éradication d’HP.
2) La prise en charge endoscopique est différente, un geste hémostatique étant réalisé dans environ 50 % des cas dès la 1ère endo.
3) La compensation sanguine de l’hémorragie est moins « agressive ». 4) Le pronostic vital n’est pas changé, mais le risque de récidive est significativement diminué.

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Hepatologie

La pratique d’une activité physique est-elle possible et bénéfique chez les patients atteints d’hépatite chronique virale C (HC à VHC) sous bithérapie interféron pegylé et ribavirine ? « J’ai foi(e) en mon corps, je le prouve par le sport »

2006

JL Payen (1), F Pillard (2), V Mascarell (1), C Payen (1), S Métivier (3), P Tuvignon (4), D Rubio (2), D Rivière (2), G Bonnaud (5), P Couzigou (6).
1- Service de médecine de l’Hôpital de Montauban, 82013 Montauban Cedex, 2- Service d’exploration de la fonction respiratoire et de médecine du sport du CHU Toulouse, TSA 30030 31059 Toulouse Cedex 09, 3- Service d’hépato-gastro-entérologie TSA 40031 31059 Toulouse Cedex 09, 4- Service de médecine hôpital d’Albi 81000 Albi, 5- Clinique de Cèdres 31700 Cornebarrieu, 6- Centre hospitalier Haut Lévèque, 33600 Pessac.

Hépatologie –  2006-07-30 – CO –

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La très grande majorité des patients atteints HC à VHC sous interféron pegylé et ribavirine deviennent totalement sédentaires.

Les buts de cette étude pilote étaient d’une part de montrer qu’une reprise de l’activité physique (AP) était possible chez ces malades, et d’autre part qu’elle améliorait la qualité de vie (QdeV).

Méthode : 12 malades sédentaires ou devenus sédentaires, porteurs d’une HC à VHC sous bithérapie depuis quelques semaines ont été recrutés dans les consultations d’hépatologie de la région Midi-Pyrénées début 2006, sur la base du volontariat. Pour chaque patient, une consultation dans un service de médecine du sport permettait de mesurer la Puissance Maximale Aérobie (PMA) et la Consommation Maximale d’oxygène (VO2 Max), de calculer leur Fréquence Cardiaque Maximum (FCM), de délivrer un certificat de non contre indication à la pratique d’une AP et de régler individuellement un cardio-fréquence mètre fourni pour l’AP, afin que cette pratique soit sans danger et réalisée dans la zone dite « d’endurance ». Les patients étaient accueillis dans un lieu adapté à la pratique du sport (Centre d’éducation populaire et de sport de Toulouse) pendant 5 J. L’activité quotidienne était répartie en quatre temps dans la journée : 1- AP individuelle choisie par le patient (marche, footing, natation) temps : 1h30, 2- AP collective (Ultimate, speedball, badminton, volley) 1h30, 3-AP ludique (danse de salon, danse africaine, tir à l’arc) 1h30, 4- conférences sur les thèmes des hépatites et de leurs traitements, diététique, évaluation en médecine du sport. Les données pour chaque patient concernant sa maladie hépatique, ses antécédents personnels et sportifs, son examen cardiorespiratoire, étaient colligées ainsi qu’une évaluation de la QdeV (SF36) prévue à l’entrée dans l’étude à 1, 3 et 6 mois après le stage. Un questionnaire de satisfaction était proposé à l’issue des 5 J.
Résultats : 1 patient a été exclu car il présentait une sinusite purulente à l’arrivée. Au cours de la consultation tous les patients ont été aptes à la pratique d’une AP et ont atteint la FCM. 7 H et 4 F, d’âge moyen 45,6 +/- 12 ans ont donc effectué le stage complet. Tous ont réalisé les 3 types d’activité sans problème. Les questionnaires de satisfaction indiquent que pour chacun d’eux le stage a été très bénéfique.

Conclusions : 1- la pratique d’une activité physique chez des patients atteints HC à VHC sous bithérapie interféron pegylé et ribavirine est tout à fait possible et sans risque si elle est encadrée ; 2 – Cette pratique entraîne un changement réel dans la perception que les patients ont de leur corps et de ses capacités, elle améliore la confiance en soi et transforme profondément le regard que les malades portent sur leur maladie et les contraintes du traitement ; 3- L’amélioration sur les paramètres de qualité de vie sont en cours d’évaluation.

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Gastroenterologie

Devenir des malades porteurs de cancers des voies aéro digestives supérieures dépistés lors des cures de sevrage d’alcool, entre 1999 et 2005

2006

agnes Sournia-Azouaou,olivier Duhamel,jean christophe Valats, gérard Bel,yann Le Bricquir, mohamed Ramdani

Gastroentérologie –  2006-04-24 –  –

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Tous les malades entrants pour cure de sevrage d’alcool dans le service ont un examen ORL complété , en cas de lésion par une laryngoscopie en suspension. nous rapportons les caractéristiques des malades porteurs de cancers et leur évolution jusqu’en avril 2006.27 malades ont pu etre étudié, 8 sont morts,dont 3 de cause directement lié à leur cancer alors qu’il n’y avait aucun cancer supérieur à T3 (1 T3, 2 T2). Nous avons cherché à savoir si il y avait un retentissementpositif ou non, sur le sevrage d’alcool ou de tabac.

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Hepatologie

Clairance prolongée de l’ARN VHC lors d’une hépatite aiguë survenue au cours d’une restauration immunitaire chez un malade co-infecté VHC VIH au stade SIDA traité par anti-rétroviraux.

2006

P. Renard (1), P. Genet (2), T. Touahri (2), F. Le Turdu (3), L. Courdavault (3). Services d’hépatogastroentérologie (1), d’hématologie (2) et de biologie (3), CH V Dupouy Argenteuil 95.

Hépatologie –  2006-07-30 – CO –

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Il s’agit d’un homme de 34 ans, présentant une co-infection VHC VIH diagnostiquée en octobre 2004 à l’occasion d’une pneumocystose inaugurale. La sérologie VHC est positive le 20/10/04 confirmée par une PCR HCV positive le 29/10/04, génotype 1a. A cette date de découverte, la Charge virale VIH est 190000 copies/ml et les CD4 sont 31/mm3. La sérologie B est négative et les ALAT sont à 1,7 N, la biliribinémie à 79 µmol/l et le TP à 100%. Le diagnostic d’infection active à CMV avec atteinte hépatique est porté au même moment ; un traitement spécifique est entrepris. Un syndrome de Lyell au Malocide® ou à la Disulone® étant apparu, une thérapeutique anti-rétrovirale associant Combivir® 2cp/j et Kaletra® 6 cp/j n’est instituée que le28/12/04, s’y associe du Wellvone®. Du 12/01/05 au 11/03/05, 5 dosages de transaminases et de bilirubinémie sont normaux. Le 26/04/05 les CD4 sont à 335/mm3, la charge VIH est à 362/ml, les ALT à 9N la Bilirubine à 158 µmol/l. Le 29/04/05, Les AST à 38N, les ALT à 21N, la bilirubinémie à 237 µmol/l, le TP à 99% l’AFP à 38µg/l, la charge virale C à 3221890 UI/ml. Le malade refuse l’hospitalisation et poursuit les anti-rétroviraux malgré la prescription d’interruption. Le 06/05/05 les ALT sont à 8N, la bilirubine à 78 µmol/l. Le 06/07/05 le bilan hépatique est normal, la PCR C est négative de même que celle du 07/06/05 les ALT de ce jour étant normales. Le 16/12/05, le bilan hépatique est normal, la PCR C négative, le TP à 90%. Une recherche d’ARN VHC par TMA (seuil à 10UI/ml) est négative le 21/02/06. Les échographies hépatiques étaient toutes normales. Les autres causes d’hépatites étaient négatives ; il n’y avait pas d’argument pour une hépatite médicamenteuse, les traitements ayant été poursuivis. La PCR C était positive depuis plus de 6 mois lors de l’hépatite aigue avec une sérologie HCV positive depuis plus de 6 mois. Nous avons conclu à un très exceptionnel cas de disparition prolongée de l’ARN VHC lors d’une hépatite aiguë de restauration immunitaire chez un malade au stade SIDA traité par anti-rétroviraux avec efficacité.

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Gastroenterologie

Evaluation des réunions de concertation pluridisciplinaire d’oncologie digestive dans un centre hospitalier. Etude rétrospective de l’activité du 18/01/2002 au 03/12/2004.

2006

R. FAROUX(1),B. GALLOT(1),C LEROY(2),M COMY(3),B. DE KERVILLER(3), F. DENIMAL(3),J.P. LAFARGUE(1),G. MEDINGER(1),F PRIOU(4),M. SMAÏLI(3), M. SCNHEE(1); (1) service de gastroentérologie, (2)Unité de recherche cliniqe, (3) service de chirurgie digestive, (4) service onco-hématologie-Centre Hospitalier 85000 La Roche sur Yon

Gastroentérologie –  2006-05-14 –  –

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Introduction : La mesure 31 du plan cancer prévoit de faire bénéficier 100% des nouveaux patients atteints de cancer, d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) préalable à la proposition du Plan personnalisé de soins. Les RCP sont mises en place progressivement par les réseaux territoriaux. Le but de ce travail était d’évaluer rétrospectivement la qualité et la validité d’une RCP d’oncologie digestive, en particulier l’adéquation entre la prise en charge effective du patient , la recommandation de la RCP et les recommandations du référentiel régional.

Patients et méthodes :Auto-évaluation rétrospective sur 35 mois de 139 RCP consécutives et 1240 dossiers correspondants à 796 patients. Description de cette population. Recherche de divergences entre la recommandation de la RCP et la prise en charge des patients. Etude de la conformité au référentiel régional et appréciation du taux d’exhaustivité des nouveaux cas de cancer vus dans un service effectivement présentés en RCP.

Résultats : Sur 1326 dossiers inscrits en RCP, 1240 (96%) ont fait l’objet d’une présentation effective. 43,5% des fiches RCP informatiques étaient incomplètes et dans 33,7% des cas la classification TNM n’était pas mentionnée correctement. L’inclusion dans un essai était proposée dans 9,9% et effective dans 5,6% des cas . Dans 86,7% des cas, la recommandation de la RCP était suivie par le praticien référent. Dans 12,6% des cas cette recommandation n’était pas suivie. La cause la plus fréquente de non respect de la RCP était l’évolution de la maladie.
Le taux de présentation effective en RCP par rapport aux nouveaux cas de cancer vus dans le service était de 63,7% sur le premier semestre de l’étude et de 74,7% sur le dernier semestre. Parmi les dossiers non présentés, 31,6% concernait des patients OMS 3 décédés lors de la même hospitalisation et 13,3% des patients confiés d’emblée à des centres experts. Le taux de conformité au référentiel régional était de 86,8%. 56% des dossiers jugés non conformes ne rentraient pas dans les description de ce référentiel

Conclusion : La participation des spécialistes d’organe aux RCP est forte. L’objectif de 100% de dossiers vus en RCP est accessible . La qualité moyenne des renseignements fournis sur les fiches de RCP est insuffisante en particulier pour la classification TNM. La proposition faite par la RCP est celle proposée au patient dans la grande majorité des cas. Ces propositions sont conformes aux référentiels dans près de 90% des cas. Le Dossier Communiquant en Cancérologie (DCC) doit permettre d’améliorer la qualité des RCP .

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Gastroenterologie

Risque de tumeur colorectale chez les parents au premier degré de malades ayant un gros adénome. Etude prospective, multicentrique, cas-témoin.

2006

Vanessa COTTET, Alexandre PARIENTE, Jacques LAFON, Bernard NALET, Chantal MILAN, Sylviane OLSCHWANG, Catherine BONAÏTI-PELLIÉ, Jean FAIVRE, Claire BONITHON-KOPP, pour l’ Association Nationale des Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux.
INSERM E 106, Université de Bourgogne, Dijon, unité d’ Hépatogastroentérologie, Centre hospitalier, Pau, Service d’ Hépatogastroentérologie, Centre hospitalier, Aix en Provence, Service d’ Hépatogastroentérologie, Centre hospitalier, Montélimar, INSERM U 599, Institut Paoli-Calmettes, Marseille, INSERM U535, Villejuif, France.

Gastroentérologie –  2006-07-31 – CO –

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Objectif :

L’augmentation du risque de cancer et d’adénome colorectal est bien établie chez les parents au premier degré des patients ayant un cancer colorectal. Notre étude avait pour but d’évaluer ce risque chez les parents au premier degré de malades ayant un gros adénome.

Méthodes: Les résultats proviennent de l’étude GEADE, une étude des facteurs génétiques de prédisposition aux adénomes colorectaux réalisée dans 18 unités de gastroentérologie de l’ ANGH. Les cas index étaient 306 malades ayant des adénomes > 9 mm. Ils avaient 674 parents au premier degré vivants âgés de 40 à 75 ans, qui étaient contactables par le malade index, et à qui une coloscopie fut proposée. Les parents examinés (n=168) furent appariés pour l’âge, le sexe, et la région à 2 témoins (n=307). Les témoins furent tirés au sort parmi 1362 malades consécutifs âgés de 40 à 75 ans ayant eu une coloscopie pour symptômes mineurs pendant la même période, et dépourvus d’antécédent de tumeur colorectale ou de maladie inflammatoire intestinale, sans antécédent familial de cancer ou de polype colorectal. La prévalence des tumeurs colorectales fut comparée entre apparentés et témoins au moyen de la régression logistique conditionnelle et non conditionnelle.

Résultats :
La prévalence globale des tumeurs colorectales était respectivement de 22,6% (38/168) et de 16,3% (50/307) chez les apparentés et les témoins. Les Odds ratios (OR) [intervalles de confiance à 95 %] étaient de 1,56 [0.96-2.53, p=0.075] pour l’ensemble des tumeurs colorectales, de 2.27 [1.01-5.09, p=0.047] pour l’ensemble cancer et gros adénomes colorectaux, et de 1.21 [0.68-2.15, p=0.522] pour les petits adénomes. Le risque de tumeur colorectale chez les apparentés était plus élevé quand le cas index avait moins de 60 ans (OR : 3.01, p=0.016). Le risque de CCR ou de gros adénome était plus élevé quand le cas index était de sexe masculin (OR:4.01; p=0.008), avait moins de 60 ans (OR: 3.82; p=0.066) et avait un gros adénome de siège distal plutôt que proximal (OR: 3.14; p=0.014).

Conclusion :
Les apparentés au premier degré des malades ayant de gros adénomes ont un risque accru de développer un cancer ou un gros adénome colorectal. Ces données peuvent aider à définir l’attitude de dépistage dans cette population à haut risque.

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Hepatologie

Hépatite E aiguë autochtone : étude des sources de contamination et des voies de transmission de quatre nouveaux cas survenus en région PACA

2006

C Renou (1), JF Cadranel (2), M Bourlière (3), P Halfon (4), D Ouzan (5), G Pénaranda (4), A Harafa (1), JJ Bertrand (6), A Boutrouille (8) P Muller (7), JP Igual (1), M Eloit (8) A Decoppet (7), N Pavio (8). (1) Unité d’hépato-gastroentérologie, (6) Unité de virologie, (7) Imagerie médicale, CH Hyères ; (2) Unité d’hépatologie, CH Creil ; (3) Service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital Saint-Joseph, Marseille ; (4) Laboratoire Alphabio, Marseille ; (5) Service d’hépato-gastroentérologie, Institut Arnaud Tzanck, Saint-Laurent du Var ; (7) DDASS du Var, Toulon ; (8) UMR 1161 virologie AFSSA-ENVA-INRA, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, Maisons-Alfort

Hépatologie –  2006-05-15 –  –

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En France, le virus de l’hépatite E (VHE) est responsable de cas sporadiques d’hépatite aiguë qui surviennent majoritairement en l’absence de séjour en zone d’endémie. Les sources de contamination et les voies de transmission du VHE à l’origine des cas d’hépatites E aiguës autochtones restent à ce jour inconnues. Toutefois, certains arguments épidémiologiques plaident en faveur d’un réservoir animal et/ou d’une transmission indirecte par l’eau.

Entre mai 2005 et mars 2006, le diagnostic d’hépatite E aiguë était posé chez 4 malades résidant dans le bassin hyèrois sans antécédent récent de séjour en zone d’endémie ou de contact avec un sujet à risque. Il s’agissait de 3 hommes et d’une femme dont l’âge moyen était de 46,2 ans (extrêmes = 41-52). Les 4 patients étaient asthéniques et 3 présentaient un ictère cutanéo-muqueux. Les ALAT étaient comprises entre 1393 et 5873 UI/L (taux moyen = 3392 UI/L). Le taux moyen (±ET) d’anticorps anti-VHE de type IgM était de 8±2,6 alors qu’il n’était plus que de 4,7±2 lors d’un second prélèvement effectué après 4 semaines de suivi (HEV ELISA Genelabs Diagnostics, St Ingbert, Germany). L’ARN sérique du VHE était positif chez deux patients alors que la recherche de l’ARN dans les selles était systématiquement négative (RT-Nested PCR Cooper et al.). L’analyse phylogénétique (DNA Star, Megalign) des séquences authentifiait l’existence d’un génotype autochtone de type 3 chez les 2 patients virémiques. Une enquête épidémiologique permettait de retrouver l’existence d’un forage privé chez 2 patients avec une consommation d’eau (ARN-VHE positif) pour l’un et l’arrosage du potager pour le second (ARN-VHE négatif). La recherche de l’ARN du VHE était négative dans l’eau prélevée au niveau des 2 forages. Par ailleurs, l’acquisition d’un cochon domestique de 3 mois né en France mais de race vietnamienne était mentionnée par le second patient virémique, 8 semaines avant l’apparition des symptômes. La recherche du VHE dans le sérum était positive chez l’animal alors que l’alignement des séquences (Clustal W 1.83) permettait de retrouver 91% d’homologies au niveau des séquences nucléotidiques entre l’homme et l’animal. L’évolution clinique et biologique était progressivement favorable chez tous les patients.

Conclusions : 1) le cochon domestique, au même titre que le porc d’élevage, pourrait constituer un réservoir du VHE à l’origine de cas d’hépatite E aiguë sporadique en France, 2) la forte homologie des séquences nucléotidiques entre le cochon domestique et le patient qui était contaminé sans vecteur hydrique renforce l’hypothèse d’une transmission directe entre l’animal et l’homme, 3) l’eau de forages privés pourrait constituer une voie de transmission du VHE bien que celui-ci n’ait pas été retrouvé dans les différents prélèvements 4) la recherche du VHE doit systématiquement être incluse dans le bilan étiologique d’une hépatite aiguë.

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Gastroenterologie

Le dépistage organisé du cancer colorectal par Hemoccult est faisable en France: premiers résultats d’un département pilote

2006

Bernard DENIS, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN. Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin (ADECA 68)

Gastroentérologie –  2006-06-01 –  –

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But : rapporter les premiers résultats de la campagne du Haut-Rhin, département pilote pour le dépistage organisé du cancer colorectal (CCR).
Méthodes :
La campagne respectait le cahier des charges national : invitation à consulter le médecin généraliste (MG), envoi du test aux non répondants. En cas de non réponse au 1er courrier, une relance était envoyée avec un coupon-réponse permettant de spécifier d’éventuelles raisons de ne pas participer.
Résultats :
Au 30-04-2006, la campagne était terminée dans 25 cantons sur 31. Toute la population cible (186 660 personnes) avait reçu la 1ère invitation, 68,7% la lettre de relance et 47,6% le test. 608 MG (97%) avaient bénéficié d’une formation dont 21,4% en individuel. 618 MG (98,6%) participaient avec une moyenne de 108 tests lus par MG. 85,1% des tests distribués par les MG étaient effectivement réalisés. 19 343 personnes (10,4%) étaient exclues dont 46,4% grâce au coupon-réponse (6,5% pour dépistage récent, 3,3 % pour risque élevé et 0,5% pour maladie grave intercurrente). 90 863 personnes (48,7%) avaient réalisé le test, soit un taux ajusté de participation, tenant compte des exclusions, de 54,3% (de 47,9 à 61,9% selon les cantons). Ce taux augmentait avec l’âge (51% entre 50 et 59 ans, 59% entre 60 et 69 ans) et était significativement supérieur chez les femmes (56,6% vs 51,9%, p < 0,01). 77,3% des tests lus étaient donnés par les MG, 5,4% par les centres d’examens de santé, 1% par les médecins du travail et 15,5% avaient été envoyés par courrier. L’impact du premier courrier durait 6 mois et conduisait à 59% des tests lus, celui de la lettre de rappel durait à nouveau 6 mois pour 30% des tests lus. Le taux de positivité du test Hemoccult était de 3,3%, croissant avec l’âge et significativement plus élevé chez les hommes (3,9% vs 2,8%, p < 0,01). Une coloscopie était réalisée dans 84,1% des tests positifs. Le délai entre consultation gastroentérologique et coloscopie était < 6 semaines dans 78% des cas. Sur 2 595 coloscopies enregistrées, 94,4% étaient complètes. Elles étaient réalisées à 75,6% en secteur libéral. 48,8% d’entre elles étaient normales, 45,2% révélaient un (des) polype(s), dont 81,6% adénomateux. 58,2% des adénomes étaient sessiles, 34,9% pédiculés et 6,2% plans. 16% des adénomes mesuraient plus de 20 mm et 26,1% entre 10 et 19 mm. 69,5% des adénomes étaient tubuleux, 23,9% tubulo-villeux, 2,6% villeux et 4% festonnés. 61,4% d’entre eux étaient en dysplasie de bas grade, 32,2% de haut grade, 4,3% étaient le siège d’un carcinome in situ et 2,2% d’un carcinome invasif. 95,2% des adénomes étaient réséqués par voie endoscopique. La valeur prédictive positive était de 10,3% pour un CCR (hommes 12,8%, femmes 7,1%), 21% pour un adénome avancé et 42,6% pour une néoplasie (hommes 52,2%, femmes 31,0%). Les taux de CCR et de néoplasies étaient de 2,9 et 12,2 pour 1 000 personnes dépistées. 266 CCR étaient dépistés : 82,2% étaient localisés, dont 27,0% in situ. 49,7% des CCR invasifs étaient de stade I et 24,1% de stade II. 17,6% des CCR étaient localisés au rectum et 25,0% au colon proximal. Le taux de néoplasies avancées proximales augmentait avec l’âge (25,4% après 65 ans vs 16,5%, p < 0,01) mais ne variait pas selon le sexe. Une stratégie de dépistage fondée sur la recto-sigmoïdoscopie aurait manqué 21,4% des personnes avec néoplasies avancées, sans différence significative selon le sexe et l’âge.
Le coût global de ce programme de dépistage (sans les coloscopies) était de 2,3 millions d’Euros : les coûts fixes étaient de 1,6 million (4,3 € par an par personne éligible) et les coûts variables de 0,7 million (3,3 € par personne dépistée). Le coût global par personne dépistée était de 26 € et le coût pour dépister soit un adénome avancé soit un cancer précoce (in situ ou stade I) était de 3650 €.
Conclusion :
Les résultats des essais contrôlés européens sont reproductibles à un coût acceptable en population générale française. Les MG sont demandeurs et prêts à s’approprier le dépistage du CCR. Le taux de participation de notre département devrait approcher 55% en fin de campagne. La participation des hommes et des moins de 60 ans doit être améliorée.