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Gastroenterologie

Hémorragies digestives dues au syndrome de Mallory-Weiss: résultats dérivés d’une étude prospective de l’ANGH

2012

S Nahon (1), EA Pariente (2), I Rosa Hezode (3), B Bour (4), AJ Remy (5), D Grasset (6), JM Maisin (7), RL Vitte (8), G Macaigne (9), JL Payen (10), JP Arpurt (11), B Tissot (4), R Faroux (12), B Lesgourgues (1), groupe des hémorragies digestives hautes de l’ANGH (1) Montfermeil; (2) Pau; (3) Créteil; (4) Le Mans; (5) Perpignan; (6) Vannes; (7) Haine-St- Paul, BELGIQUE; (8) Poissy; (9) Lagny-sur-Marne; (10) Montauban; (11) Avignon; (12) La Roche-sur-Yon.

Gastroentérologie –  2012-08-11 – CO –

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Introduction
Les données concernant les hémorragies digestives hautes (HDH) liées à un syndrome de Mallory-Weiss (SMW) sont rares. Les buts de ce travail étaient de décrire les caractéristiques et déterminer des facteurs pronostiques des HDH liées à un SMW. Patients et Méthodes
A partir de l’observatoire de l’ANGH réalisé entre 2005 et 2006 concernant les HDH, nous avons isolé le sous-groupe des patients ayant une HDH secondaire à un SMW. Les caractéristiques épidémiologiques et les facteurs pronostiques de ce sous-groupe (n = 204) ont été comparés à ceux du sous-groupe des patients ayant une HDH secondaire à une maladie ulcéreuse (n = 965).
Résultats
Il s’agissait de 148 hommes et 56 femmes (âgés en moyenne de 52.9±21.3ans) représentant 6.4% de la totalité des patients inclus dans l’observatoire. Un traitement endoscopique a été réalisé dans 20,6% des cas (soit dans 34 % des hémorragies actives) ; il s’agissait d’une injection sclérosante seule dans 28 cas, associée à la pose de clip dans 4 cas à une ligature dans 1 cas et à de l’argon dans 2 cas. Une ligature seule a été réalisée dans 1 cas et la pose de clip seul dans 5 cas. Les patients ayant un SMW étaient plus jeunes (52.9±21.4 vs 66,6±18,7 ; p<0,0001), plus souvent de sexe masculin (72.5% vs 64.9% ; p = 0.04), avaient plus de cirrhose (17.6% vs 8.9% ; p<0 .0001) ; avaient moins de transfusion (32.5% vs 71.5% ; p<0 .0001) de récidive hémorragique (3.9% vs 12.7% ; p<0 .0001), de chirurgie (0.5% vs 5.3% ; p = 0 .002) et une durée d'hospitalisation plus courte (5.85±4vs 9±8.6 ; p<0,0001). Il n'y avait pas de différence significative concernant le taux d'hémorragie active (59.8% vs 64.8% ; p = 0 .2) ; de traitement endoscopique (20.6% vs 25.4% ; p = 0 .2) et de mortalité (2.9% vs 5.7% ; p = 0 .1). Les 6 décès n'étaient pas liés directement à l'hémorragie mais aux comorbidités. Discussion
Conclusion
Les hémorragies digestives haute secondaires à un syndrome de Mallory-Weiss sont moins sévères que celles dues à une maladie ulcéreuse ; leur mortalité est principalement liée aux comorbidités.

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Gastroenterologie

Rôle de l’écho-endoscopie dans le bilan de résécabilité des cancers du pancréas.

2012

Laurent PALAZZO, clinique du Trocadéro, Paris

Gastroentérologie –  2012-08-11 – CF –

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Le but de cette mise au point est de résumer et rappeler les connaissances concernant le bilan de résécabilité à visée curative des cancers du pancréas et plus particulièrement le rôle de l’écho-endoscopie incluant les prélèvements guidés dans cette indication et de vous faire part de mon expérience portant sur près de 4.000 cancers du pancréas que j’ai pu examiner au cours des 25 dernières années.
Au moment du diagnostic, 50 % des malades ayant un cancer du pancréas, ont une maladie métastatique et 30 à 35 % ont un cancer localement avancé non résécable, tandis que seulement 10 à 20 % de ces cancers sont résécables. L’exérèse chirurgicale de ces cancers résécables est curative dans 15 à 20 % des cas. Depuis une quinzaine d’années, il a été démontré que l’envahissement limité du confluent mésentérico-porte ou de la veine mésentérique supérieure n’altère pas le pronostic si une exérèse est possible et que la marge postérieure est respectée (résection RO) mais il a également été démontré que ce type d’exérèse avec geste vasculaire est significativement plus risqué qu’une duodéno-pancréatectomie céphalique habituelle ce qui justifie le recours à des chirurgiens et des structures entrainés.
Depuis plus d’une dizaine d’années, il a été démontré que le bilan de résécabilité des cancers du pancréas repose sur l’utilisation du scanner multi-détecteur dont la sensibilité pour la détection des métastases hépatiques et pour le diagnostic d’extension vasculaire est de 80 % à 90 %, meilleure sur les artères que sur les veines et dont la spécificité pour le diagnostic de non résécabilité vasculaire est supérieur ou égal à 95 % sauf en cas de TIPMP dégénérée ou cette spécificité ne dépasse pas 50 %. Ce dernier index est fondamental car la chirurgie étant le seul traitement qui permet de guérir quelques cancers du pancréas, il faut exiger une spécificité extrêmement élevée en terme de non résécabilité, si l’on ne veut pas exclure du seul traitement curatif connu des patients qui auraient pu en bénéficier.
Quels sont les critères de résécabilité à visée curative depuis l’avènement du concept de tumeur Borderline ?
Une tumeur pancréatique est résécable à visée curative si il n’y a pas de métastase à distance, pas d’atteinte ganglionnaire à distance, si le liseré graisseux est présent autour du tronc coeliaque et de l’artère mésentérique supérieure, sur tout leur trajet et si il n’y a pas d’atteinte de la veine mésentérique supérieure et/ou du confluent mésentérico-porte.
Une tumeur du pancréas est considérée comme non résécable à visée curative si il existe des métastases à distance ou une atteinte ganglionnaire à distance, si il existe une thrombose de la veine mésentérique supérieure ou du confluent mésentérico-porte avec circulation veineuse collatérale, si il existe une atteinte circonférentielle du confluent mésentérico-porte ou de la veine mésentérique supérieure, si l’atteinte de l’artère mésentérique supérieure dépasse la moitié de sa circonférence et s’il existe une atteinte du tronc coeliaque ou de l’artère hépatique supérieure à 180° ou de l’aorte.
Une tumeur du pancréas est considérée comme Borderline c’est-à-dire résécable mais avec un fort risque de résection non curative R1 lorsqu’il existe une atteinte de la veine mésentérique supérieure ou du confluent mésentérico-porte inférieure à 2 cm de hauteur sur moins de 180° ou bien plus de 180° mais sans circulation veineuse collatérale, s’il existe une thrombose de la veine mésentérique mais qui est courte et réparable, s’il existe une atteinte de l’artère mésentérique supérieure sur moins de la moitié de sa circonférence, s’il existe une atteinte de l’artère hépatique sur moins de la moitié de la circonférence et courte, c’est-à-dire réparable chirurgicalement.
Un certain nombre de facteurs de mauvais pronostics, indépendants chez les patients réséqués ont été mis en évidence : tout d’abord l’existence d’une atteinte de la marge rétropéritonéale, c’est-à-dire l’existence d’une atteinte du lit de l’artère mésentérique supérieure et/ou du confluent mésentérico-porte. Cette atteinte est fréquente puisque selon les séries, 50 % à 70 % des pièces opératoires de duodéno-pancréatectomie céphalique ont une marge rétropéritonéale atteinte, responsable d’une exérèse R1. Il a été montré que lorsque cette marge rétropéritonéale dépasse 1,5 mm d’épaisseur, le pronostic de l’exérèse est significativement amélioré. Enfin, l’existence d’une atteinte ganglionnaire de contiguïté à la tumeur est également un facteur de mauvais pronostic indépendant des autres critères.
Que sait-on des performances respectives du scanner et de l’écho-endoscopie ?
Presque tout ce qui a été publié jusqu’à présent concernait l’écho-endoscopie radiale mécanique, qui est une technique actuellement dépassée : l’écho-endoscopie est significativement inférieure au scanner pour diagnostiquer l’atteinte artérielle non résécable, mais elle est significativement supérieure au scanner pour diagnostiquer l’atteinte veineuse mésentérico-portale débutante et l’atteinte ganglionnaire notamment à distance.
Quelles sont les raisons de ces différences d’efficacité de ces deux méthodes ?
L’atteinte artérielle témoigne le plus souvent d’une tumeur volumineuse fixée au plan postérieur. L’atteinte veineuse mésentérico-portale ne témoigne pas nécessairement d’une tumeur volumineuse et fixée. Alors que le problème du scanner est son défaut de résolution spatiale, un volumineux cancer est habituellement très bien visualisé et son éventuelle atteinte artérielle également tandis qu’un petit cancer mal placé ayant déjà une extension veineuse peut être mal évalué. A l’inverse, le problème de l’écho-endoscopie radiale mécanique est sa faible profondeur de champ analysable, si bien que ce qui est volumineux au-delà de 3 cm de diamètre peut être mal examiné et de ce fait l’atteinte artérielle mésentérique supérieure et coeliaque en cas de volumineux cancer isthmo-corporéal ou mésentérique supérieur en cas de volumineux cancer du crochet pancréatique peuvent être méconnues, alors qu’un petit cancer mal placé sera parfaitement bien examinable et son éventuelle extension veineuse facilement objectivée.
Qu’en est-il de l’écho-endoscopie linéaire électronique ?
Son utilisation permet une meilleure profondeur de champ analysable ce qui autorise la visualisation de la majeure partie des atteintes artérielles mais également la mise en évidence de petites métastases hépatiques méconnues (3 à 6 mm) dans les segments du foie analysables facilement, c’est-à-dire le segment II, le segment III, le segment IV et le dôme hépatique et enfin la mise en évidence de ganglions métastatiques à distance (région coeliaque et surtout de la région lombo-aortique rétro-duodéno-pancréatique). Cependant, l’écho-endoscopie linéaire n’a pas que des avantages et elle peut méconnaitre une atteinte veineuse minime à modérée si l’opérateur mobilise trop rapidement le transducteur car le plan de coupe incriminé peut être extrêmement fin. De plus, la recherche d’une extension ganglionnaire doit être très méticuleuse et spécifiquement effectuée car les aires ganglionnaires incriminées n’apparaissent pas de manière automatique autour du transducteur comme avec un appareil radial. Au total, les indications résiduelles de l’écho-endoscopie avec ponction – aspiration écho-endoscopiquement guidée dans le bilan de résécabilité des cancers du pancréas sont : 1) la recherche ou la confirmation d’une extension veineuse Borderline, 2) la confirmation d’une atteinte artérielle Borderline, 3) la recherche d’une extension ganglionnaire N2 ou N3 (lombo-aortique, mésentérique, coeliaque, médiastinale postérieure), 4) la recherche de petites métastases hépatiques des segments du foie analysables, 5) la recherche d’une carcinose péritonéale localisée dans le sillon duodéno-pancréatique ou dans l’arrière cavité des épiploons.
Que doit absolument savoir l’écho-endoscopiste pour réaliser un bilan de résécabilité utile ?
Il doit parfaitement connaitre l’anatomie duodéno-pancréatique et notamment les aires de drainages des différentes portions de la glande pancréatique, connaitre les critères clinico-biologiques de non résécabilité qui sont très faciles à recueillir et enfin connaitre les corrélations qui existent entre la présentation clinique, la localisation de la tumeur dans la glande, son extension locorégionale et donc sa résécabilité et enfin son pronostic.
Quels sont les critères cliniques de non résécabilité ?
Le gros foie dur douloureux, l’ascite, l’amaigrissement récent supérieur ou égal à 7 % du poids corporel, l’existence de douleurs postérieures nocturnes de décubitus (particulièrement fréquentes dans les cancers du crochet ou de la région isthmo-corporéo-caudale), l’élévation du CA 19-9 à plus de 400 unités en l’absence d’ictère.
Corrélations anatomo-cliniques et pronostiques :
1) Le cancer ictérigène est celui qui a le moins mauvais pronostic. Quatre localisations de pronostic différent peuvent être responsables d’un ictère :
a) le cancer ictérigène le plus fréquent siège au niveau de la partie supérieure et postéro-droite de la tête du pancréas et représente 2/3 des cas. Sa taille moyenne est de 30 mm, l’ictère est nu, le contact entre la tumeur et le bord postéro-droit du confluent mésentérico-porte est responsable d’une extension veineuse précoce, d’une extension extra-capsulaire fréquente et donc d’une extension ganglionnaire N1 fréquente (70 % des cas) enfin, le siège de la tumeur au contact de la lame rétro-portale rend cette extension très fréquente. Ce type de cancer est résécable une fois sur trois, l’extension duodénale est fréquente.
b) Le cancer du crochet pancréatique représente 20 % des cancers ictérigènes. Il est habituellement plus volumineux (40 mm), l’ictère est tardif, parfois angiocholitique, en raison de l’envahissement de l’ampoule de Vater qui rend le cathétérisme rétrograde plus difficile. L’extension duodénale au genu inferius est fréquente. L’extension à la veine mésentérique est quasi constante tandis que l’extension à l’artère mésentérique est fréquente. Il est souvent révélé par des douleurs postérieures qui sont un critère de non résécabilité. Son extension extra-capsulaire est constante et l’atteinte ganglionnaire est retrouvée dans près de 90 % des cas. Ce cancer est rarement résécable.
c) Le seul cancer ictérigène de bon pronostic est le cancer péri-ampullaire, de taille moyenne 20 mm, dont l’ictère est précoce et parfois angiocholitique. L’atteinte vasculaire est exceptionnelle, l’extension extra-capsulaire est rare (cancer T1-T2), l’extension ganglionnaire est donc peu fréquente, il est presque toujours résécable et représente la quasi-totalité des survivants après chirurgie d’exérèse céphalique.
d) Dans 10 % des cas, le cancer ictérigène correspond à l’extension céphalique postérieure d’un cancer isthmique ou céphalique antérieur. Il s’agit d’un volumineux cancer de plus de 50 mm de diamètre, responsable d’un ictère nu et d’une atteinte constante non résécable du confluent mésentérico-porte. Une sténose duodénale au genu superius est fréquente, les douleurs postérieures quasi constantes, ce cancer n’est jamais résécable.
2) Les cancers de la moitié gauche du pancréas sont souvent volumineux, rarement résécables à visée curative, souvent révélés par des douleurs postérieures, s’accompagnent fréquemment de métastases hépatiques, d’une extension péritonéale particulièrement fréquente. L’extension ganglionnaire est la règle, l’extension vers le bas au 3ème duodénum est parfois rencontrée. Ces cancers sont souvent précédés dans les 18 mois qui précédent le diagnostic par des douleurs d’allure pancréatique qui passent inaperçues ou plus rarement une pancréatite aiguë mal explorée, un diabète révélateur étant également rencontré assez fréquemment.
CONCLUSION :
L’écho-endoscopie avec biopsie – guidée a retrouvé un rôle non négligeable dans le bilan de résécabilité des cancers du pancréas depuis l’avènement du concept de tumeur Borderline et des traitements néoadjuvants préopératoires. De plus, le développement de l’imagerie échographique de contraste ouvre des perspectives supplémentaires pour les prochaines années.

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Hepatologie

HEPATITE ALCOOLIQUE AIGUE SEVERE modalités actuelles de la prise en charge

2012

Professeur Eric NGUYEN-KHAC
CHU Amiens Picardie, Hépato-Gastroentérologie
Bastia 21 septembre 2012

Hépatologie –  2012-08-11 – CF –

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L’Hépatite alcoolique aigüe sévère est une des formes les plus graves de maladie alcoolique du foie avec spontanément, plus de 40% de décès à 1 mois.
Récemment de nouveaux scores ont été publiés, soit pronostiques, soit permettant de modéliser la réponse au traitement. La fonction discriminante de Maddrey reste la référence pour la reconnaissance de la forme sévère, suivi d’une confirmation histologique. Les nouveaux scores pronostiques comme GAHS, le MELD appliqué à l’HAA, et ABIC sont prometteurs, mais nécessitent encore des validations. L’évaluation de la réponse thérapeutique est aujourd’hui facilitée par le suivi de la baisse de la bilirubine totale à J7, ou par l’utilisation du modèle de Lille incluant également la baisse de la bilirubine à J7. Ces deux tests permettent de prédire une survie significativement supérieure chez les patients ayant une réponse thérapeutique par rapport aux non-répondeurs.
Sur le plan thérapeutique, les corticostéroïdes et la pentoxifylline sont les 2 seuls médicaments recommandés par l’AASLD 2010, pour le traitement de l’hépatite alcoolique aigüe sévère. En France, selon une enquête de pratique, l’utilisation des corticoïdes est très large en première intention, la pentoxifylline étant plutôt prescrite en cas de contre-indication aux corticostéroïdes. Les corticostéroïdes améliorent significativement la survie par rapport au placebo selon les méta-analyses à données individuelles, à court et moyen termes. Cependant, 30 à 35% des patients restent non-répondeurs aux corticostéroïdes, décédant au sixième mois.
Durant les 10 dernières années, les essais thérapeutiques de première ligne ont testé l’hypothèse du stress oxydatif avec les antioxydants, ou l’hypothèse anti inflammatoire avec les anti-TNFα. Cependant, les antioxydants, donnés sous la forme de cocktails, se sont avérés inefficaces, et les anti-TNFα sont très délétères dans cette pathologie, avec un surcroît d’infections bactériennes sévères voire fungiques, associées à une surmortalité par rapport au placebo. Récemment, les résultats d’une bi-thérapie associant les corticostéroïdes avec une stratégie antioxydante (N-acétylcystéïne) ont démontré une amélioration de la survie à 2 mois par rapport aux corticostéroïdes seuls, en relation avec moins de décès par syndrome hépatorénal dans le groupe de patients traités par la combinaison thérapeutique. Les résultats d’une autre stratégie de bi-thérapie, associant Pentoxifylline plus corticostéroïdes, sont décevants sans aucune influence sur la survie.
Chez les patients non-répondeurs au traitement, le switch en 2ème ligne avec la pentoxifylline est inefficace, ainsi que l’utilisation du système Mars©. Dans cette situation la Transplantation hépatique amélioreme très significativement la survie à 6 mois par rapport à un groupe historique témoins chez qui les corticostéroïdes étaient poursuivis.

O’Shea et al. Practice Guideline Committee of the American Association for the Study of Liver Diseases; Practice Parameters Committee of the American College of Gastroenterology. Alcoholic liver disease. Hepatology 2010;51:307-28.

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Gastroenterologie

« Helicobacter pylori : quoi de neuf ? »

2012

A Courillon-Mallet (Villeneuve-Saint-Georges)

Gastroentérologie –  2012-08-11 – CF –

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H pylori n’est plus un problème d’avenir dans les pays européens. La prévalence de l’infection diminue et n’est plus que de 9.3% chez des jeunes hommes et femmes incorporés dans la marine nationale en 2010 .Toutefois, si on considère que 25 % de la population adulte française est encore infectée, l’infection reste un problème d’actualité . D’autre part, la prévalence de l’infection reste très élevée dans de nombreux pays voisins de la France et concerne donc de nombreux patients migrants soignés en France. Nous n’avons donc pas fini de parler de H pylori…

De nouvelles recommandations européennes sur la prise en charge de l’infection à H.pylori ont été publiées récemment et les recommandations françaises datant de 1995 et 1999 ont été revues.(Gut. 2012 May;61(5):646-64) Une fiche de conseil de pratique les résumant a été publiée sur le site de la SNFGE. (http://www.snfge.org/01-Bibliotheque/0K-Conseils-pratique/pdf/Conseil-de-Pratique-SNFGE–H-pylori.pdf)
Les indications d’éradication ont été élargies et concernent désormais :
• les apparentés au premier degré de patients ayant un cancer de l’estomac et les patients à risque de cancer gastrique du fait de lésions prénéoplasiques telles que métaplasie intestinale étendue ou atrophie sévère fundique ou du fait d’une prédisposition génétique personnelle au cancer gastrique (PAF,HNPCC, Peutz Jeghers).
• les patients ayant un traitement prolongé par IPP (supérieur à 6 mois), bien qu’il n’y ait aucune étude épidémiologique montrant un sur risque de cancer chez les patients sous IPP au long cours.
• les patients avant chirurgie bariatrique par bypass, le bypass isolant une grande part de l’estomac et ne permettant plus la surveillance endoscopique de l’estomac.
• les cas d’anémie par carence en fer ou en vitamine B12 sans cause retrouvée ou de purpura thrombopénique immunologique. Dans ces cas, une relation avec l’infection a été évoquée et l’éradication bactérienne doit être proposée.
• bien sur, les indications classiques telles que ulcère duodénal ou gastrique, traitement prolongé par AINS, lymphome gastrique du MALT .
Enfin , du fait de la diminution de la prévalence de l’infection et de l’incidence du cancer en Europe, contrairement à certains pays asiatiques à très forte incidence de cancer gastrique , aucun pays européen ne propose de dépistage et de traitement systématique à l’adolescence pour prévenir le cancer. Seul un dépistage ciblé est recommandé. Pour élargir le dépistage, des biopsies systématiques sont recommandées même en l’absence de lésion visible au cours des endoscopies.

Le traitement
Ces dernières années ont été marquées par une augmentation rapide du taux de résistance bactérienne aux antibiotiques. Une étude portant sur 2204 patients dans 18 pays européens, révèle un taux de résistance à la clarithromycine de 17.5% chez les adultes et 31.8 % chez le enfants et de 21.3% en France.(Gut. 2012 May 12. [Epub ahead of print]) Pour la levofloxacine les taux de résistance européens sont de 14.1% et en France de 17.8%. Les taux de résistance dans les différents pays européens sont variables et directement corrélés à la consommation d’antibiotiques par pays. La France est au 5 ème rang en terme de consommation de macrolides et quinolones et en terme de taux de résistance bactérienne ! Sachant que la résistance à ces 2 classes d’antibiotiques a un impact très négatif sur le taux d’éradication , la trithérapie classique associant IPP , amoxicilline et clarithromycine recommandée jusqu’à présent en France doit être abandonnée. L’utilisation de lévofloxacine prônée en deuxième ligne doit être réservée aux souches sensibles donc après antibiogramme. Les recommandations de traitement de première ligne sont désormais le traitement séquentiel de 10 jours : 5 premiers jours IPP double dose + amoxicilline (1gX2/j) suivis pendant les 5 jours suivants de IPP +clarithromycine (500mgX2/j) + métronidazole (500 mgX2/j)). L’autre possibilité est la quadrithérapie associant IPP double dose, tetracycline, metronidazole et bismuth. Une formulation galénique réunissant en une seule gélule, le sous citrate de bismuth, la tetracyvline et le métronidazole sera prochainement disponible en France. Trois gélules sont à prendre 4 fois par jour pendant 10 jours.

Les moyens diagnostics ont peu évolué, l’histologie et le test respiratoire à l’urée marquée restent les 2 tests recommandés. La nouveauté vient de la mise au point de plusieurs techniques d’amplification génique ou PCR. Ces techniques sur biopsies permettent d’avoir en quelques heures non seulement un diagnostic de l’infection mais aussi d’apprécier la résistance aux macrolides et aux quinolones. Elle est une alternative très intéressante à la culture puisqu’elle nécessite des conditions de transport des prélèvements moins contraignantes que la culture et qu’elle permet d’avoir un résultat en quelques heures au lieu des 5 à 12 jours nécessaires pour la culture.

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Vie Professionnelle

Payer les médecins « à la performance » : une fausse bonne idée ?

2012

Alex Pariente, Jean-Pierre Dupuychaffray (Pau, Angoulême)

Vie Professionnelle –  2012-08-11 – CF –

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Le paiement à la performance (P4P chez les anglophones) a été introduit en 1995 dans les hôpitaux d’anciens combattants étasuniens, en médecine générale en Grande Bretagne en 2004, « testé » sous la forme du « CAPI » (Contrat d’ Amélioration des Pratiques Individuelles) en France par la Caisse Primaire d’ Assurance Maladie à partir de 2008 puis introduit dans la convention médicale signée le 31 Juillet 2011, pour les médecins généralistes et 4 spécialités (dont la gastroentérologie). Il fait partie des « nouvelles » mesures de gestion hospitalières introduites depuis HPST.
L’analyse de la littérature, incluant plusieurs méta-analyses, montre cependant que le P4P n’est pas efficace. En l’absence d’études randomisées, on est obligé d’utiliser des comparaisons historiques ; il est alors essentiel de tenir compte du rythme d’amélioration de la prise en charge des patients avant la mise en place du P4P. Quand cette précaution est prise, on voit que, en médecine générale le P4P n’améliore pas, ou peu et transitoirement les objectifs prédéfinis. Pire, il y a un effet rebond si on arrête le P4P pour tel ou tel critère. Une étude étasunienne récente comparant 252 hôpitaux adhérents à un programme de P4P à 3363 n’y adhérent pas sur une période de 6 ans ne montre aucune différence dans l’amélioration de la mortalité après infarctus du myocarde, pontage coronaire, insuffisance cardiaque ou pneumonie, y compris chez les hôpitaux les moins performants au départ.
Le P4P a de plus des effets pervers : il consomme du temps médical pendant la consultation, il détourne les médecins vers « ce qui paye », fait exclure les « mauvais malades » n’obtenant pas de bons résultats , diminue l’ accès des malades graves à l’hôpital quand un quota est atteint , déplace l’intérêt professionnel vers l’ intérêt financier, peut faire tricher (effets de seuil), augmenter la méfiance vis à vis des caisses (le retour des résultats obtenus ne permet pas d’identifier ses malades ), la méfiance des malades vis à vis des médecins et finalement les mentalités.
Le P4P est très coûteux: outre le supplément de revenus pour les médecins (en moyenne 3000 €/an pour les médecins généralistes adhérents au CAPI), il faudrait compter la très lourde structure informatique de gestion, son entretien, et le coût (en temps et en argent) des inévitables conflits.
Le loup informatique est déjà dans la bergerie. Aux Etats Unis, où l’implantation du dossier médical informatisé (EMR) bat son plein (avec une subvention de 44.000 $ par médecin !), ces systèmes incluent déjà non seulement les systèmes de P4P par indicateur, mais aussi des « outils de décision clinique » (CDS) par situation…De ce genre d’aide à la soumission, il n’ y pas loin.
En conclusion, le P4P n’est au mieux que transitoirement efficace, surtout pour les médecins n’ayant pas un bon score au départ, a un spectre limité, n’a pas été directement comparé à d’autres techniques, est très coûteux, et a des effets pervers risquant de dégrader la relation médecin-malade.
Le P4P n ‘est décidément pas une bonne idée, et ce n‘est pas en le rebaptisant en P4Q (Payment For Quality) qu’on le rendra meilleure. Si on respectait les critères de l’ Evidence Based Medicine, le P4P n’aurait pas l’utilisation de mise sur le marché !

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Hepatologie

Impact du polymorphisme de l’IL28B  sur la réponse thérapeutique rapide et soutenue chez les malades infectés par les génotypes 2 et 3 du VHC : Une méta-analyse.

2012

Béatrice Garcia Garcia1 , Jonas Schreiber2, Christophe Moreno2,  Alexandre Louvet3,4, Eric Trepo2, Jean Henrion1, Dominique Thabut5, Philippe Mathurin3,4, Pierre Deltenre1,3

1 Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul, Belgique 2Service de Gastroentérologie et d’Hépatopancréatologie, Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles, Brussels, Belgique
2 3 Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Huriez, CHRU Lille, Lille, France
4 INSERM U995, CHRU Lille, Lille, France
5 Service d’Hépato-Gastroentérologie, AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France
 

Hépatologie –  2012-08-17 – CO –

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Rationnel et but : Des études récentes ont suggéré que les polymorphismes de l’IL28B pouvaient influencer la réponse virologique rapide et soutenue chez les patients infectés par les génotypes 2 et 3 du VHC. Notre but fut d’estimer le rôle de ces polymorphismes dans la réponse virologique.

Méthodes : nous avons réalisé une méta-analyse des études ayant évalué l’impact des polymorphismes rs12979860 et rs8099917 sur les réponses virologiques rapide et soutenue chez les malades infectés par les génotypes 2 et 3 du VHC.

Résultats : 23 études incluant 3,042 malades ont été prises en compte. Une première méta-analyse évaluant l’impact du polymorphisme rs12979860 a  inclus 1,963 malades. Comparés aux malades qui avaient un polymorphisme CT/TT, les malades avec le polymorphisme CC avaient une réponse virologique rapide plus fréquente (différence moyenne: 12.9 %, IC 95%: 6.5%-19.4%, p<0.001) et ils avaient une réponse virologique soutenue plus fréquente aussi (différence moyenne: 4.9%, IC 95%: 0.1%-9.8%, p=0.046). Une seconde méta-analyse évaluant l’impact du polymorphisme rs8099917 a inclus 2,246 patients. Comparés aux malades avec polymorphisme TG/GG, les malades ayant un polymorphisme TT avaient une réponse virologique rapide plus fréquente (différence moyenne : 14.8%, IC 95%: 7.2%-22.4%, p<0.001) et ils avaient une réponse virologique soutenue plus fréquente aussi (différence moyenne: 5.5%, IC 95%: 0.4%-10.6%, p=0.033). Les résultats étaient inchangés lorsqu’on considérait les malades seulement traités pendant 24 semaines. Des sources d’hétérogénéité inter-études n’ont pas été identifiées.

Conclusions : les polymorphismes favorables de l’IL28B sont associés à une réponse virologique rapide et soutenue plus fréquente chez les malades infectés par les génotypes 2 et 3 du VHC. Cependant, comme l’impact sur la réponse soutenue reste limité, il est probable que ces polymorphismes n’apporteront pas de valeur prédictive additionnelle notable lorsque seront pris en compte les autres facteurs prédictifs d’une réponse soutenue.

 

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Gastroenterologie

Evaluation de la qualité de la prise en charge hospitalière des infections à Clostridium difficile après une épidémie régionale dans un centre hospitalier général.

2012

Charlotte Mortier-Deswarte (1), Frédérique Canis (1), Nicolas Ettahar (2), Marie-Charlotte Chopin (2) Rachida Leblanc (3), Arnaud Boruchowicz (3).
1) Laboratoire de Bactériologie, 2) Unité d’Infectiologie, 3) Service des Maladies de l’Appareil Digestif, Centre Hospitalier de Valenciennes.

Gastroentérologie –  2012-08-17 – CO –

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Objectif: En 2006 une épidémie à Clostridium difficile a été observée dans les hôpitaux du nord de la France. Le but de notre travail a été d’évaluer la qualité de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients hospitalisés pour une infection à Clostridium difficile (ICD) au cours de 3 années qui ont suivi l’épidémie.
Patients et méthodes: L’évaluation, rétrospective, a porté sur 157 dossiers de patients hospitalisés entre 2008 et 2010 avec ICD. Nous avons étudié : 1) Les motifs d’hospitalisation et les services concernés, 2) la sévérité des patients en fonction des recommandations françaises, européennes, américaines et en fonction du score ATLAS (a), 3) la durée d’hospitalisation, 4) Le délai entre le début des signes cliniques, la recherche d’ICD et la date du début du traitement en cas de recherche positive, 5) Le délai de la réponse au traitement et la date de la réévaluation thérapeutique en cas d’échec, 6) le taux de récidive et de recours à la chirurgie, 7) la mortalité à 30 jours.
Résultats: L’âge moyen des patients était de 75 ans (Ratio H/F 0,78). Une altération de l’état général, une chute, une maladie neurologique constituaient les principales causes d’hospitalisation. Dans 25 % des cas une diarrhée était le motif d’entrée. Dans les six semaines précédant l’hospitalisation 85 % des patients avaient reçu un antibiotique. La prescription de la recherche de toxine a été réalisée en moyenne 3,6 jours après le début des symptômes et le traitement a été instauré en moyenne 5,4 jours après le début de la diarrhée. Chez 22,9 % des patients trois prélèvements ont été nécessaires pour obtenir un résultat positif. Vingt trois patients étaient infectés par une souche de phénotype 027 (12,7 %). Un imidazolé a été prescrit par voie orale en première intention dans 95% des cas. Une forme sévère selon les recommandations françaises, européennes et américaines a été observée chez respectivement 46%, 45%, et 32% des patients. Le score ATLAS des patients était corrélé à la mortalité (p<0,05).
La réponse sous métronidazole était diminuée en cas de signes de sévérité (p<0,05). Après 5 j de traitement une absence de réponse était observée chez 63 patients. Vingt ont bénéficié d’une modification de traitement par vancomycine (31%). Deux colectomies totales ont été nécessaires pour perforation et colite sévère avec sepsis avec une évolution favorable. Dans les 30 jours après le diagnostic 28% des patients étaient décédés. Parmi les patients non décédés à J30 (n=116), 12 ont présenté une récidive et un deux récidives (11,2%). La durée moyenne de séjour était de 56 jours.
 
Conclusion : Les infections à Clostridium difficile à l’hôpital concernent une population âgée avec comorbidités. Plusieurs prélèvements peuvent être nécessaires pour poser le diagnostic. Près de la moitié des patients, dans cette étude, présentaient une forme sévère avec une mortalité de 28 %. Une amélioration de la sensibilité des tests bactériologiques, une meilleure évaluation clinique initiale de la sévérité par l’utilisation de scores et une réévaluation rapide de l’efficacité du traitement pourraient permettre une amélioration du pronostic.
(a) Miller M et al ICAAC 2010 (poster K-1692).
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Hepatologie

Porteurs asymptomatiques du VHB et immunotolérants : enquête de pratique.

2012

Xavier Causse (1), Jean-François Cadranel (1), Pascal Potier (1), Jacques Denis (1), Christophe Renou (1), Patrick Delasalle (2), Denis Ouzan (2), Thierry Fontanges (2) pour le CREGG (2) et l’ANGH (1)

Hépatologie –  2012-08-17 – CO –

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Avant communication en 2012 de l’actualisation des recommandations de pratique clinique de l’EASL pour la prise en charge de l’infection par le virus de l’hépatite B, une enquête a été proposée en 2011 aux membres de l’ANGH et/ou du CREGG pour évaluer leur adhésion aux recommandations 2009 de l’EASL concernant les porteurs asymptomatiques et les immunotolérants.
Il s’agissait d’une enquête simple, de 11 questions pour lesquelles il suffisait de cocher la ou les réponses retenues.
216 réponses ont été reçues (182 pour l’ANGH, 34 pour le CREGG) dont 215 s’avéraient exploitables, émanant de 26 collègues à activité principalement hépatologique (12 %), de 56 collègues à activité principalement gastroentérologique (26%) et de 133 collègues à activité mixte (62%).
41 d’entre eux exerçaient depuis moins de 10 ans (19 %), 80 depuis 10 à 20 ans (37 %), 94 depuis plus de 20 ans (44 %). Il s’agissait de 153 hommes (71 %) et de 62 femmes (29 %). 74 avaient moins de 45 ans (35%) et 140 plus de 45 ans (65%). Le nombre annuel de consultations du service ou du cabinet était 2000 dans 52 cas (24%), > 3000 dans 40 cas (19%), > 4000 dans 25 cas (12%), > 5000 dans 7 cas (3%), > 6000 dans 11 cas (5%).
La file active personnelle de patients Ag HBs positifs de nos collègues était 200 dans 6 cas (3%).
Les critères diagnostiques de « porteur asymptomatique de l’Ag HBs étaient assimilés dans 184 cas (86%) pour les transaminases (constamment normales), dans 166 cas (77%) pour la charge virale (constamment inférieure à 2000 UI/ml).
Le critère de positivité de l’Ag HBe pour le diagnostic du statut d’immunotolérance était méconnu par 105 médecins (49.5 %).
La question de la surveillance échographique des patients porteurs asymptomatiques et immunotolérants n’était suivie de réponses que chez 187 médecins (87 %). 16 d’entre eux (9%) estimaient cette surveillance non nécessaire, 31 (17%) réalisaient une échographie semestrielle, 140 (75 %) une surveillance annuelle et 2 (1%) une surveillance semestrielle ou annuelle.
47 médecins (22%) ne donnaient aucune réponse à la question de la surveillance biologique des patients porteurs asymptomatiques et immunotolérants. 165 (97 %) des 168 médecins répondeurs jugeaient utiles la réalisation d’un bilan biologique associant dosage alphaFP et de la charge virale de façon semestrielle (n=58, 35 %) ou annuelle (n=105, 63%).

En conclusion, les recommandations de l’EASL publiées en 2009 semblent bien assimilées pour la définition du porteur asymptomatique mais mal comprises pour celle de l’immuno-tolérant. Si la surveillance échographique et biologique de ces patients semble couramment pratiquée, la dispersion des réponses reflète l’absence de recommandation claire.

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Gastroenterologie

IMPACT DES MEDECINES COMPLEMENTAIRES SUR LA QUALITE DE VIE DES PATIENTS AYANT UNE MALADIE INFLAMMATOIRE DE L’INTESTIN: RESULTATS DE L’ENQUETE SUMMAC

2012

S. Nahon 1, P. Lahmek 2, A. Buisson 3, A. Olympie 3, C. Poupardin, B. Lesgourgues 1, V. Abitbol 4,*
1gastroenterology, GHI Le Raincy-Montfermeil, Montfermeil, 2Hopital Emile Roux, Limeil-Brevannes, 3Association François Aupetit, 4gastroenterology, Hopital Cochin, Paris, France

Gastroentérologie –  2012-05-07 – CO –

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Introduction
Les médecines complémentaires (MCOM) sont largement utilisées au cours des MICI. Cependant, leur impact sur la qualité de vie n’a guère été évalué.
Patients et méthode
De Décembre 2011 à Mars 2012, nous avons conduit une enquête sur l’utilisation des MCOM auprès des patients atteints de MICI par l’intermédiaire du site Internet de l’Association François Aupetit (AFA) (enquête SUMMAC pour « Sur l’Utilisation dans les Mici des Médecines dites Associées ou Complémentaires »). Les patients appartenant ou non à l’association et utilisant ou non ces médecines étaient invités à répondre à un questionnaire créé à l’aide du logiciel LimeSurvey. Le questionnaire était composé de quatre parties : 1) données sociodémographiques de la MICI, 2) traitements de la MICI, 3) type de MCOM [a) naturopathie, b) thérapies physiques et/ou relaxation, c) médecines traditionnelles et homéopathie, d) produits diététiques et e) méditation et approche spirituelle], 4) données socio-économiques et small IBDQ (SIBDQ). De plus, le patient notait sur une échelle de 0 à 100 l’impact de la MCOM sur les symptômes de sa MICI et sur sa qualité de vie.
Résultats
767 (82.3%) patients ont répondu à toutes les questions du questionnaire. 503 (65.6%) utilisaient une MCOM, 172 (22.4 %) n’en avaient jamais utilisée et 92 (12%) en avaient utilisée. Les MCOM étaient basées sur la naturopathie dans 15.2% des cas, sur les thérapies physiques et/ou de relaxation dans 25.1% des cas, sur les médecines traditionnelles ou l’homéopathie dans 19.6% des cas, sur des produits diététiques dans 30.7% des cas et sur la méditation ou une approche spirituelle dans 9.1% des cas. Les utilisateurs de MCOM (comparativement aux non-utilisateurs) : avaient plus souvent une maladie de Crohn (OR=1.52, p=0.02), étaient en rémission clinique (OR=1.42, p=0.06), étaient membres de l’AFA (OR=1.95, p=0.0001), avaient un niveau d’étude supérieur (OR=1.51, p=0.02), arrêtaient plus fréquemment leur traitement (OR=9.3, p50 (OR=1.64, p=0.01). Les résultats concernant l’amélioration des symptômes de la MICI et de la qualité de vie par la MCOM sont présentés dans le tableau 1. Le gastroentérologue était informé par son patient de l’utilisation d’une MCOM dans 46% des cas.

Table 1
Amélioration des symptômes de la MICI Amélioration de la qualité de vie

Médiane (IQR) Moyenne ± SD Médiane (IQR) Moyenne ± SD
Naturopatie 50 (20-71) 47±30.3 60 (25-80) 52.8±31.6
Thérapies physiques et/ou de relaxation 60 (20-72) 49.1±30.8 70 (41-80) 60.1±29.6
médecines traditionnelles et homéopathie 60 (20-76) 50.4±32.2 68 (25-80) 54.4±31.1
Produits diététiques 63 (22-80) 53.4±32.9 65 (25-80) 55.5±32.6
Méditation et approche spirituelle 34 (0-70) 38.7±35.7 50 (0-80) 43.5±37.8
CONCLUSION:
Cette étude confirme la large utilisation des MCOM au cours des MICI. Les utilisateurs de MCOM semblent avoir une meilleure qualité de vie et ont tendance à arrêter plus fréquemment leur traitement. Tous les types de MCOM améliorent à la fois les symptômes de la MICI et la qualité de vie exceptée pour les approches spirituelles. Il paraît utile d’aborder ce thème avec nos patients afin notamment de les encouragés à poursuivre leur traitement.

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Hepatologie

ANGH HEPATO HEBDO 2012. Une semaine d’hépatologie dans les hôpitaux généraux.

2012

Condat B (Bry sur Marne), Remy AJ (Perpignan), Jouannaud V (Montfermeil),Lahmek P (Limeil Brevannes) Lesgourgues B (ANGH)

Hépatologie –  2012-05-14 – CO –

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But et contexte : L’ANGH n’a pas de connaissance des « réservoirs » de pathologie à sa disposition pour les différentes études ou observatoires à venir. L’idée de faire un recensement des grands secteurs de pathologie au niveau de l’association découle de cette constatation. Le domaine de l’Hépato-gastroentérologie étant vaste, une étude sur l’Hépatologie permet de faire un galop d’essai avant un recensement des autres pathologies digestives (MICI, cancérologie…). Il paraît difficile dans l’état actuel de nos ressources humaines et matérielles d’envisager un enregistrement au long cours d’une pathologie donnée dans l’optique d’un réseau sentinelle. Les sociétés savantes envisagent la constitution de cohortes dont la gestion risque d’être complexe. Une coupe transversale sur une semaine permet d’allier une meilleure connaissance du vivier de pathologie à une simplification du recueil de données. Comme « une semaine d’endoscopie en France », nous proposons « une semaine d’Hépatologie en France à l’Hôpital général ».
Méthode : Recueil des données dans un maximum de centre de l’ANGH du Lundi au Vendredi sur une semaine définie en dehors des périodes de congé scolaire. Chaque patient sera classé dans une des grandes classes de pathologie (cirrhoses de causes fréquentes, autres hépatopathies chroniques, hépatopathies aigües, pathologies tumorales …) avec typologie de prise en charge (diagnostic, surveillance, traitement, complications) dans trois domaines d’activité :
L’hospitalisation conventionnelle et de semaine
L’hospitalisation de jour ambulatoire endoscopie ou acte externe endoscopie
Consultations (exhaustivité de consultations d’un service)
Recueil des données sur Excel et envoi anonymisé par mail.
Résultats : ils seront présentés au congrès.
Conclusion : Nous espérons contribuer à apporter des réponses aux points suivants : (1) Connaître le réservoir de maladies hépatiques pour les futures études de l’ANGH ; (2) Participer à estimer le poids de l’Hépatologie dans les ressources médicales en France ; (3) Montrer que les hôpitaux généraux prennent en charge une bonne partie des maladies hépatiques fréquentes et graves (cirrhoses, CHC), mais aussi une bonne part des traitements des hépatites virales et des maladies plus rares (hépatites auto immunes, thromboses portales…).