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Endoscopie

Mélanome malin révélé par des métastases jéjunales hémorragiques.

2008

Vincent QUENTIN (1), Olivier NOUEL (1), Marc PORNEUF (2), Pierre Marie GIRARDOT (3).
(1) Service d’hépatogastroentérologie, Centre Hospitalier Y. Le Foll, Saint Brieuc
(2) Service d’onco-hématologie, Centre Hospitalier Y. Le Foll, Saint Brieuc
(3) Cabinet d’anatomie et de cytologie pathologiques, Plérin

Endoscopie –  2008-06-12 –  –

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Un homme de 75 ans est admis au centre hospitalier pour méléna au mois de mars 2008. Ses antécédents essentiels comportent une cardiopathie ischémique avec infarctus en 2001 traité par angioplastie et stent coronarien, une artériopathie des membres inférieurs avec angioplastie poplité gauche en 2004, des épisodes d’embolie pulmonaire en 1993, 1997 et 2004 sans cause déclenchante au bilan étiologique. Son traitement habituel comprend notamment du Préviscan® et du Kardegic®.

L’épisode de méléna est associé à une anémie normocytaire à 7g/dl, l’INR est à 2,98. Le reste du bilan biologique montre un bilan martial et vitaminique normal, une haptoglobine normale et une urée sanguine augmentée à 10,5 mmol/l pour une créatininémie normale à 64 µmol/l.
Il est réalisé une oesogastroscopie qui montre une antrite érosive et une lésion polypoïde d’allure villeuse de 15 mm de diamètre du deuxième duodénum. L’examen histologique des biopsies révèle un adénome villeux en dysplasie de bas grade. Sur aucune de ces lésions il n’existe de stigmate d’hémorragie récente.
Une iléo-coloscopie est rapidement réalisée et diagnostique une diverticulose sigmoïdienne et du méléna s’étendant du colon à l’iléon terminal. Dans le même temps anesthésique il est refait une oesogastroduodénoscopie qui montre un saignement actif en nappe de l’adénome villeux du D2, un traitement par clip hémostatique est réalisé.
Devant la persistance du méléna et la récidive de l’anémie un examen par vidéocapsule de l’intestin grêle est réalisé à J 9 et révèle au moins 6 lésions jéjunales hémorragiques dont 2 semblent d’allure tumorale car à berges irrégulières, surélevées et ulcérées. L’iléon n’est pas bien visualisé du fait du méléna.
Il est alors pratiqué à J 14 une entéroscopie haute qui confirme l’existence de 6 à 7 lésions semblables du jéjunum. Il s’agit de lésions rondes, ulcérées en leur centre avec des berges villeuses. Certaines de ces ulcérations présentent un caillot adhérent. Des biopsies sont pratiquées.

L’examen anatomo pathologique montre une infiltration par plage très dense de cellules avec noyau hypernucléolé et cytoplasme fortement éosinophile. Il existe 5 mitoses/10 champs et il est observé des dépôts pigmentaires, en motte de couleur brune. L’immunophénotypage est positif sur l’anti-PS100 et l’anti-mélan-A, négatif sur l’anti-CLA et l’anti-CD117. Ces résultats orientent vers le diagnostic de métastases jéjunales d’un mélanome malin.

La recherche d’une tumeur primitive est négative (examen dermatologique, ORL, ophtalmologique et proctologique). La tomodensitométrie cérébrale et thoraco abdominale ne met pas en évidence de lésion. En revanche un PET-Scan au 18F-FDG révéle qu’il existe d’indénombrable localisations secondaires pulmonaires bilatérales, ganglionnaires sus et sous diaphragmatique, musculaires (dont intra-cardiaque), hépatiques, digestives, intra abdominale (carcinose) et osseuses.

Un traitement palliatif par chimiothérapie de type Deticène est proposé après passage en RCP spécialisée. La tolérance est marquée par une anémie avec besoins transfusionnel réguliers mais sans extériorisation digestive.

Ce cas clinique de métastases jéjunale d’un mélanome malin permet de présenter des images endoscopiques typiques (y compris en vidéo capsule). Il permet également de préciser que les métastases de l’intestin grêle d’un mélanome sont fréquentes (≈50%) mais rarement diagnostiquées avant le décès (<5%) et sont exceptionnellement le mode de révélation de la maladie. Enfin ce cas rappelle l’apport de la vidéocapsule dans l’exploration en urgence de l’intestin grêle en cas d’hémorragie digestive inexpliquée par les endoscopies standards.

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Hepatologie

« DES METASTASES HEPATIQUES AU GOUT DE CASEUM »

2008

Grasset D,Vernet C,Bicheler V,Bouret JF,Niculescu C,Saout L,Gavard J,Pouedras P,TrahnDinh V,Belkadi M,
Services de gastroentérologie,chirurgie viscérale,anatomopathologie,microbiologie et radiologie.Centre Hospitalier Bretagne Atlantique ,20 BD Gal M Guillaudot ,56017 Vannes

Hépatologie –  2008-06-15 –  –

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André G ,né en 1960 , est hospitalisé pour douleurs persistantes et fébriles de l’hypochondre droit avec sueurs importantes sans frissons.Antécédents:hémorroîdectomie en 2001, colopathie fonctionnelle (coloscopies normales sauf petits polypes hyperplasiques en 2000 et 2006).Son père est décédé d’un cancer ORL métastatique à 42 ans.Il ne prend aucun médicament ,il travaille comme livreur de fenêtres et n’a pas fait de voyages hors de la Bretagne .Il s’était blessé l’index du doigt en jardinant un mois auparavant et avait reçu un traitement de 8 jours d’oxacilline ,avec une évolution très rapidement favorable.L’examen clinique ne retrouve qu’une discrète hépatomégalie sensible.
Biologie:11000GB(8000PN,200Eosino,2100Lympho),Hb:11.9g/dl,VGM:88fl,Plaquettes:356000,VS:61/,
CRP:128ng/lFibrinogène:6.3g/l,Albumine:40g/l,AlphaGb:4.2g/l,GammaGb:14.5g/l,TP:80%,GGT:2N,
PAlc:N,AST:1.8N,ALT1.3N,Bili:N,TSH:N,LDH:N,AFP:N,ACE:N,CA19.9:N,Créatininémie:N,Ionogramme:N.
Echographie abdominale et TDM thoraco-abdominale:foie multinodulaire avec lésions arrondies de 1 à 3 cm de diamètre dans les 2 lobes repérées surtout à la phase artérielle ,sans zones liquidiennes. L’aspect évoque un foie métastatique , sans primitif décelable ni autre anomalie par ailleurs. FOGD:N. Echocardiographie:N.
Bilan infectieux négatif:Hémocultures et mycobactérioculture stériles,bandelette urinaire négative , BK crachats négatifs,IDR à la tuberculine:5mm,IFN gamma (quantiféron)négatif,sérologies VIH,CMV , amibiase,fièvreQ,rickettsiose,yersiniose,chlamydia,leptospirose négatives.Enzyme de conversion:N
André G est traité ,dans l’hypothèse de microabcès bactériens ,par l’association de Ceftriaxone et Ciprofloxacine pendant 20 jours puis par Ciprofloxacine seule pendant 10 jours supplémentaires . L’évolution est lentement favorable en 1 mois ,et le bilan biologique se normalise.Par contre les images hépatiques restent identiques et toujours évocatrices de métastases conduisant à une biopsie dirigée sous scanner :foie sain avec multiples granulomes gigantocellulaires et nécrose caséeuse ;la coloration de Ziehl est négative.

Le diagnostic établi permet une mise au point sur les GRANULOMATOSES HEPATIQUES isolées chez l’immunocompétent ,en particulier dans sa forme microabcédée.

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Hepatologie

Prise en charge de la stéatohépatite non alcoolique en France: résultats de l’enquête Pastel

2008

JF Cadranel, V.Ratziu, G. Perlemuter, L. Serfaty, J. Denis, P. Delasalle, X. Causse, C. Renou, F. Roudot-Thoraval, M. Lombard, C. Bernardt, pour l’ANGH et le CREGG.

Hépatologie –  2008-09-07 – CO –

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Prise en charge de la stéatohépatite non alcoolique en France: résultats de l’enquête Pastel

JF Cadranel, V.Ratziu, G. Perlemuter, L. Serfaty, J. Denis, P. Delasalle, X. Causse, C. Renou, F. Roudot-Thoraval, M. Lombard, C. Bernardt, pour l’ANGH et le CREGG.

La prévalence de la stéatohépatite non alcoolique (NASH) est en forte hausse en France mais n’a jamais fait l’objet d’évaluations. Le but de cette enquête est de connaître les pratiques diagnostiques et thérapeutiques des hépatogastroentérologues (HGE) en France.
Méthode: un questionnaire anonyme a été adressé aux HGE de l’AFEF, de l’ANGH et du CREGG. 4 thèmes ont été abordés: mode de recrutement et gravité perçue, réseaux de soins, mode de diagnostic et traitement.
Résultats: 351 HGE, en majorité de CHG puis de CHU ont répondu. 90% considèrent la NASH potentiellement grave et la cirrhose NASH aussi grave que la cirrhose VHC. Les patients sont principalement adressés par les généralistes. L’HGE a parfois (38%) ou très souvent (79%) recours à un endocrinologue pour les comorbidités. La NASH est évoquée le plus souvent en cas de stéatose avec transaminases élevées ou chez un patient diabétique avec bilan hépatique perturbé. 50% des HGE excluent la NASH chez l’homme 35% chez la femme pour une consommation d’alcool respectivement >40g/j et 30g/j. La biopsie hépatique (PBH) a un double intérêt: rechercher une NASH et quantifier de la fibrose. L’évaluation clinico-biologique comprend principalement: IMC, pression artérielle, glycémie, triglycérides, HDL-cholestérol mais pas insulinémie ni HOMA. 21% évaluent l’atteinte hépatique par élastométrie seule, 26% par biomarqueurs seuls et 41% par les deux. Une PBH est proposée par 43% des HGE en cas de stéatose avec transaminases élevées et par 6% en cas de stéatose avec transaminases normales. La PBH est proposée d’emblée (24%) ou après une tentative de régime(62%). 15% la proposent devant toute stéatose avec transaminases élevées, 18% en cas de facteurs de risque clinque de fibrose, 15% si les méthodes non invasives montrent une fibrose et 23% en cas de discordance des méthodes non invasives. 22% des patients la refusent. Le suivi est assuré par l’HGE dans 73% des cas et par les moyens suivants: bilan hépatique(97%), glycémie(84%), insulinémie(16%), bilan lipidique(74%), ferritinémie(53%), marqueurs de fibrose(45%), échographie hépatique(55%), PBH(4%). Plus de 40% des HGE interdisent toute consommation d’alcool. Les traitements spécifiques les plus proposés sont: acide ursodesoxycholique(53%), metformine(58%), glitazones(42%). Le critère d’efficacité le plus retenu est la normalisation des transaminases.
Conclusion: il existe un consensus sur le mode de diagnostique et la gravité potentielle de la NASH. En revanche, une hétérogénité apparait sur: 1)la biologie à réaliser (intérêt de l’insulinémie, du HOMA ?); 2)les méthodes d’évaluation de l’atteinte hépatique (biomarqueurs, élastométrie, indications de la PBH ?) ; 3)la place des traitements pharmacologiques. Afin d’homogénéiser les pratiques, cette enquête devrait conduire à créer un consensus ou bien des recommandations par les sociétés savantes pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la NASH.
Remerciements aux laboratoires Roche, Axcan et Astellas pour leur soutien à ce projet.

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Hepatologie

ANALYSE D’UNE COHORTE HISTORICO-COMTEMPORAINE SUR 3 ANS DE 229 CIRRHOTIQUES AYANT UN CARCINOME HEPATOCELLULAIRE

2008

T. THEVENOT, A. DOBRIN, E. COLLIN, I. DORAS, C. RICHOU, J.P. CERVONI, F. ALIBE, C. VANLEMMENS, V. DI MARTINO
Service d’Hépatologie et de Soins Digestifs Intensifs, Hôpital Minjoz, Besançon 25030 cedex.

Hépatologie –  2008-09-07 – CO –

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Le dépistage du carcinome hépatocellulaire (CHC) par l’échographie et le dosage de l’alfafoetoprotéine permet de révéler plus précocement des lésions intra-hépatiques même si l’impact de cette stratégie sur la survie reste à démontrer prospectivement. Patients et méthodes : Les données de 229 patients cirrhotiques ayant un CHC ont été collectées en 3 ans rétro- puis prospectivement; ces données comprenaient des caractéristiques démographiques et cliniques au moment du diagnostic de cirrhose et de CHC et les caractéristiques tumorales initiales. Résultats : Nos 229 cirrhotiques étaient franc-comtois pour 85% d’entre eux. Au moment du diagnostic de la cirrhose: âge moyen à 6311 ans (extrêmes: 26-92), 89% d’hommes, score moyen du Child-Pugh à 6,41,8 (extrêmes: 5-13). Il y avait 37% de diabétique (type 2 à 90%), 77% « d’alcoolique » (CDA > 30 g/jr avec une consommation d’alcool déclaré moyenne de 8256 g/jr), 11% de NASH ; les autres pathologies étaient rares : 3 cas d’hémochromatose, 2 cas d’HAI et 1 cas de CBP. La cirrhose était découverte lors du suivi d’une hépatopathie chronique connue, d’une complication (ascite ou RVO), de symptômes (douleurs abdominales ou AEG), d’une biologie hépatique perturbée et fortuitement dans 34%, 21%, 18%, 12,5%, et 12,5% des cas respectivement. Seulement 42% des cirrhotiques ont eu un dépistage du CHC, réalisé par un spécialiste dans 89% des cas (83% d’hépatogastroentérologue, 4% endocrinologue) et 11% par un médecin généraliste. Un quart des CHC était initialement symptomatique permettant de révéler la tumeur avec une AEG, des douleurs abdominales ou un ictère dans 72%, 35%, 23% des cas respectivement. L’aFP initiale était élevée dans 41% des cas seulement avec une valeur médiane à 22 ng/mL (IQR : 574 ng/mL) et 31% des valeurs étaient supérieures à 200 ng/mL. l’imagerie hépatique était presque toujours contributive (94% des cas) pour le diagnostique de CHC. La taille moyenne des lésions tumorales était de 6  4,5 cm (range : 1-20 cm) initialement, la taille du CHC était > 9 cm dans 24% des cas et le CHC était infiltratif d’emblée dans 10% des cas. Seulement 30% des patients ont pu avoir un traitement curatif (18% de radiofréquence, 8% de résection et 12% ont été transplantés).

Conclusion : Les cirrhotiques atteints de CHC arrivent tardivement au CHU de Besançon avec des tumeurs déjà volumineuses empêchant toute possibilité de traitement curatif. Moins d’un quart des médecins généralistes réalisent un dépistage du CHC chez le cirrhotique. Le développement de la TH et l’extension des critères de Milan devrait inciter le corps médical à un dépistage plus soutenu, surtout dans la population de patients alcooliques et de NASH.

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Gastroenterologie

VAUT-IL MIEUX AVOIR UNE HEMORRAGIE DIGESTIVE HAUTE LE JOUR ET EN SEMAINE OU LA NUIT OU LE WEEK-END : RESULTATS D’UNE ENQUETE PROSPECTIVE DE L’ANGH

2008

S Nahon(1), A Peter (2), H Hagège (3), JP Latrive (4), B Nalet (5), I Rosa (3), B Bour (6), R Faroux (7), P Gower (8), JP Arpurt (9); J Denis (10); J Henrion (11), A Pariente (11) et groupe HDH-ANGH
(1) Montfermeil, (2) Colmar, (3) Créteil, (4) Compiègne, (5) Montélimar, (6) Le Mans, (7) La-Roche-Sur-Yon, (8) Valenciennes, (9) Avignon, (10) Évry, (11) Jolimont , (12)Pau

Gastroentérologie –  2008-09-07 – CO –

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Présentation du sujet :
La réalisation d’une endoscopie digestive haute en urgence la nuit ou le week-end est souvent difficile en raison de l’absence le plus souvent d’une aide opératoire à la réalisation des gestes techniques. Le but de notre travail est d’étudier les conditions de réalisations et les facteurs pronostiques des HDH survenant la nuit ou le week-end.

Méthodes :
De février 2005 à mars 2006, 3287 patients ont été hospitalisés dans 53 hôpitaux généraux pour une HDH ; les données épidémiologiques et pronostiques ont été prospectivement saisies dans une base de donnée. Chaque praticien notait l’heure de réalisation de l’endoscopie et si celle-ci est réalisée la nuit ou le week-end. Les données pronostiques (caractéristiques de l’hémorragie selon la classification de Forrest) et pronostique (score de Rockall) était colligées. Résultats : parmi les 3287 patients inclus, nous avons retenu 3083 patients ayant eu une endoscopîe. 687 patients ont eu une endoscopie la nuit ou le week-end. Les résultats seront présentés en détail à Vannes.

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Gastroenterologie

Hémorragies digestives basses aiguës : résultats préliminaires d’une étude de l’ANGH sur plus de 1500 malades

2008

Groupe hémorragies digestives basses de l’Association Nationale des Hépato-Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux de France (ANGH)
Presentation B Bour CH Le Mans

Gastroentérologie –  2008-09-07 – CO –

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Buts du travail .
Décrire les caractéristiques épidémiologiques actuelles des hémorragies digestives basses aiguës (HDBA) ainsi que les pratiques professionnelles, la morbidité et la mortalité hospitalière.

Méthodes.
Du 1er janvier au 31 décembre 2007, dans 102 centres de l’ANGH, les patients ayant une HDBA ont été inclus de façon prospective dans cette étude. De multiples données cliniques, biologiques et endoscopiques ont été recueillies jusqu’à la sortie.

Résultats.
2544 patients ont été inclus. L’analyse porte sur les 1766 premiers patients : 886 hommes et 880 femmes, âgés de 71,5±18,2 ans et de score ASA moyen de 2,43±0,9 (47,5% ASA >3). Le mode de révélation de l’hémorragie était des rectorragies dans 93,4% ou un méléna isolé dans 6,6% des cas, accompagnés de malaise (pression artérielle systolique (PAS) <100 mmHg ou perte de connaissance) dans 13,7%. L’hémorragie était communautaire dans 89,1% des cas.
A la prise en charge hospitalière, la PAS était de 125±27 mmHg, la fréquence cardiaque de 88±18/min. L’hémoglobinémie était de 11,6± 6 g/dl. Il existait un antécédent d’hémorragie digestive dans 13,1% des cas. Avant l’HDBA, 60,3% des patients prenaient un médicament susceptible de favoriser une HD (AINS 15,5 %, aspirine et/ou d’antiagrégants en mono ou bithérapie 44,8%, AVK 30,1%, héparine ou HBPM 9,5%). La première endoscopie basse (rectosigmoidoscopie 35,7%, coloscopie incomplète 31,2%, coloscopie totale 33,1%) était estimée contributive à localiser le site hémorragique dans 51% des cas, attribuer une cause (59,5%), retrouver des stigmates d’hémorragie (36,5%). Un deuxième endoscopie basse était réalisée dans 55% des cas. La cause de l’hémorragie était attribuée à : diverticules coliques 41.9%, tumeurs 27.9% (polypes 15.7%, cancer colique 8%, hémorragie postpolypectomie 2.2%) colites 19.4% (ischémique 10.5%, infectieuse 3.8%, post-radique 2.7, MICI 2.4%) hémorroides 11.7%, angiodysplasie 3.8%, ulcération traumatique 2.7%, inconnue 11.3%. Un geste d’hémostase était réalisé lors de la première endoscopie dans 11,8%. des cas Une transfusion de 3,7 ± 2,8 culots a été réalisée chez 37% des patients. Une récidive hémorragique est survenue chez 6,6% des patients. La morbidité hors récidive hémorragique était de 12,9%. 5% des patient ont été opérés. La mortalité hospitalière était de 3,7 %. Les facteurs prédictifs de décès étaient : hémorragie chez les « inpatients » (p<0.005), transfusion (p<0.005), traitement par héparine (<0.001) et récidive hémorragique (p<0.003)

Conclusion :
Au cours des HBDA, une prise médicamenteuse favorisante est notée dans plus de la moitié des cas. Leur cause peut être identifiée dès la première endoscopie dans près de 60% des cas. Les diverticules coliques représentent l’étiologie la plus fréquente. La poursuite de cette étude permettra une meilleure connaissance des facteurs prédictifs actuels de récidive hémorragique et de mortalité et contribuera à l’amélioration de la prise en charge des patients.

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Gastroenterologie

INTEGRATION D’UNE UNITE FONCTIONNELLE D’ENDOSCOPIES DIGESTIVES A UN PLATEAU COMMUN D’ACTIVITES ENDOSCOPIQUES ET DE DESINFECTION : DE LA CONCEPTION A LA REALISATION

2007

A. Fleury (1), P. Martres (2), O. Danne (1)
(1) Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise
(2) Laboratoire de Microbiologie-Hygiène, Hôpital René Dubos, Pontoise

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Introduction
L ’activité d’Endoscopies Digestives au Centre Hospitalier de Pontoise s’effectue sur 2
sites: les actes nécessitant une anesthésie générale sont réalisés au Bloc Opératoire,
ceux pratiqués sous neuroleptanalgésie ou sans anesthésie sont effectués au sein de
l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives. En 2003, un projet de déménagement
de cette unité a été envisagé afin de rapprocher l’activité endoscopique du Bloc
Opératoire et de regrouper toute l’activité au sein du même site. Par ailleurs, le CLIN
déplorait la multiplication des infrastructures d’endoscopies et de ce fait des lieux de
désinfections des endoscopes (Explorations de Pneumologie, d’Urologie,
Réanimations…), éclatés sur 10 sites différents avec à chaque fois un protocole
spécifique de désinfection des endoscopes.
Contexte
L’opportunité de création de nouveaux locaux en 2005, aux surfaces avantageuses
(1200m²), attenant au bloc opératoire a permis d’envisager l’organisation d’un plateau
commun d’endoscopies. Cette nouvelle structure concentrera désormais en un seul lieu
les activités endoscopiques des services de Gastroentérologie, d’Urologie et de
Pneumologie. Une unité centralisée de désinfection sera intégrée à ce plateau commun,
regroupant 6000 endoscopies par an. L ’intérêt de ce regroupement permettra
d’homogénéiser les procédures de traitement des endoscopes et d’assurer, grâce à la
mutualisation du personnel soignant, la prise en charge de ces dispositifs médicaux,
gardes, astreintes et week-end compris.
Elaboration du projet
Chacune des 3 spécialités a travaillé d’abord isolément puis lors de rencontres
multidisciplinaires avec les acteurs concernés (médecins, personnels soignants,
ingénieurs, architectes, hygiénistes) pour concevoir le plan et organiser le
fonctionnement de leurs plateaux d’endoscopies en tenant compte du circuit des
patients et des endoscopes. Puis le projet architectural de l’unité centralisée de
désinfection intégrée au sein des 3 sites d’endoscopie a été élaboré, en prenant en
considération un certain nombre de contraintes : surface minimale nécessaire à une
qualité de travail optimale (environ 40m²), salle de stockage des endoscopes désinfectés
indépendante (13m²), prise en charge de la désinfection du matériel destiné aux cavités
stériles et non stériles par des procédures manuelles et automatisées, respect des
critères d’ergonomie et d’hygiène.
Le service de gastroentérologie a bénéficié de l’opportunité du déménagement pour
structurer son Unité Fonctionnelle d’Endoscopies Digestives (regroupement des
consultations, création d’une Unité d’Hospitalisation Ambulatoire pour les actes sous
anesthésie générale)
Conclusions
Malgré nos réticences à modifier nos habitudes de travail, ce projet va se concrétiser. Il
va permettre d’intégrer l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives au bloc
opératoire facilitant ainsi les examens sous anesthésie générale et de créer une unité
centralisée de désinfection des endoscopes commune à deux autres plateaux techniques
(Urologie, Pneumologie) avec la perspective d’améliorer les pratiques de désinfection
24h/24 des endoscopes.
ANGH Copyright 2007

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Gastroenterologie

Oesophagite à éosinophiles : y penser chez l’adulte !!

2007

Danisi C (1), Poujol A (2), Charton-Bain MC (3), Picon-Coste M (1)
(1) Service de Gastroentérologie ; CHG du Pays d’Aix
(2) Service de Pédiatrie; CHG du Pays d’Aix
(3) Service d’anatomopathologie; CHG du Pays d’Aix

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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L’oesophagite à éosinophiles (OE) est une entité anatomo-pathologique surtout décrite en
pédiatrie. Néanmoins, elle doit être connue des gastroentérologues, car cette pathologie peut se
révéler chez l’adulte. Nous rapportons 4 observations d’OE diagnostiquées à l’Hôpital d’Aix et
faisons le point sur la présentation clinique, les moyens diagnostiques, les traitements proposés
et l’évolution chez des adultes.

OBSERVATIONS
Cas 1 :
Mr Dur N, né en 1988, hospitalisé pour impaction alimentaire.
Cas 2 :
Mr Tor J, né en 1986, hospitalisé pour hématémèse sur corps étranger oesophagien.
Cas 3 :
Mr Mar B, né en 1968, hospitalisé pour dysphagie évoluant depuis 2 ans.
Cas 4 :
Mme Gla I, née en 1968, hospitalisée pour dyspnée aigue secondaire à un corps étranger intratrachéal
et fausses routes fréquentes.
DISCUSSION
L’ OE, – bien connue des pédiatres – mérite d’être connue des gastroentérologues car de plus en
plus de cas sont rapportés chez l’adulte jeune.
Ø La prédominance masculine semble être vérifiée chez l’adulte (3/4 pour nos observations).
Ø Le terrain atopique est fréquent (1/2 des cas).
Ø La symptomatologie est souvent ancienne et inexpliquée : épisodes aigus de dysphagie voire
blocages alimentaires ou dysphagie progressive, douleurs thoraciques avec bilan cardiaque
normal.
Ø Le diagnostic est fait parfois devant l’aspect endoscopique (granulations blanchâtres, sillons
longitudinaux, aspect en anneaux ou crénelé, parfois sténoses) et confirmé par les biopsies de
l’oesophage (à faire au niveau de l’oesophage supérieur, moyen et inférieur). La population
d’éosinophiles est supérieure à 20 éosinophiles/champ. Il faut savoir qu’une infiltration à
éosinophiles est souvent présente lors du reflux gastro-oesophagien, mais localisée seulement au
tiers inférieur de l’oesophage et souvent moins dense.
Ø La manométrie est souvent faite devant la symptomatologie de troubles moteurs et est
souvent normale. Lorsqu’il existe des anomalies motrices (à type d’hyper contractilité ou à
ab XVes Journées Nationales de l’ANGH Porquerolles 2007
l’inverse d’hypo motilité), celles-ci sont la conséquence de l’infiltration oesophagienne, et elles
régressent sous traitement.
Ø L’écho-endoscopie n’est pas encore évaluée dans cette pathologie.
Ø Le traitement : corticoïdes inhalés (à déglutir) plus rarement par voie générale,
antileucotriènes, dilatation des sténoses.
Ø L’évolution : le traitement reste empirique; 6 semaines de corticoïdes déglutis permettrait
l’absence de récidive; cependant aucune étude contrôlée chez l’enfant et l’adulte n’existe.

CONCLUSION

L’OE est une nouvelle entité anatomo-clinique. Il faut y penser chez l’adulte devant toute
dysphagie, et pratiquer des biopsies oesophagiennes étagées systématiques, qui porteront le
diagnostic devant l’infiltration à éosinophiles du corps de l’oesophage. La physiopathologie
évoque un probable phénomène allergique: « asthme oesophagien ». Le traitement est simple,
basé sur des corticoïdes déglutis, mais dont l’efficacité à long terme reste à définir

BIBLIOGRAPHIE
– Charton-Bain MC, Poujol A, Danisi C, Sault MC. L’oesophagite à éosinophiles : une
nouvelle entité anatomo-clinique : à propos de 4 cas de présentation pédiatrique. Ann
Patho 2006 ; 26 :1S135.
– Lamouliatte H, Message L, Zerbib F. L’oesophagite à éosinophile de l’adulte : une entité
émergente. Poster présenté aux JFPD 2005.
– Mishra A, Hogan SP, Brandt EB, Rothenberg ME. An etiological role for aeroallergens and
oesinophils in experimental oesophagitis. J Clin Invest; 2001 Jan; 107 (1): 83-90
– Remedios M, Campbell C, Jones DM, Kerlin P. Eosinophilic oesophagitis in adults: clinical,
endoscopic, histologic findings, and response to treatment with fluticasone propionate.
Gastrointest Endosc; 2006 Jan; 63 (1): 3-12
– Lucendo AJ, Castillo P, Martin-Chavarri S, Carrion G, Pajares R, Pascual JM, Mancenido N,
Erdozian JC. Manometric findings in adult eosinophilic eosophagitis: a study of 12 cases.
Eur J Gastroenterol Hepatol; 2007 May; 19 (5): 417-24
ANGH Copyright 2007

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Endoscopie

UNE HYPERTENSION PORTALE PEUT EN CACHER UNE AUTRE…

2007

A Fleury, S Monat, B Benchaa, P Hervio, O Danne
Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise

Endoscopie –  2007-09-01 – CO –

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Les anomalies endoscopiques muqueuses gastriques et coliques au cours de l’hypertension
portale sont bien connues. En revanche, les lésions de la muqueuse de l’intestin grêle sont moins
bien documentées. Nous rapportons l’observation d’une patiente souffrant d’une cirrhose
métabolique avec une anémie chronique par carence martiale, imputable à des ectasies
vasculaires antrales (EVA). Cette anémie était récidivante malgré un traitement approprié
associant coagulation endoscopique au plasma argon et traitement substitutif par fer.
L’exploration vidéo de l’intestin grêle par la capsule (Pillcam SB Given Imaging) a été décisive
pour porter le diagnostic d’entéropathie d’hypertension portale.
Une patiente âgée de 75 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle traitée, de cancer du
sein gauche traité en 2000 par l’association chirurgie et radiothérapie était explorée pour bilan
d’une anémie microcytaire (Hb : 7,5g/dl), ferriprive (fer sérique : 5,3 µmol/l, ferritine : 10µg/l,
coefficient de saturation de la transferrine à 10%). L’interrogatoire ne retrouvait ni prise de
traitement gastrotoxique (AINS et aspirine), ni prise d’anticoagulant ou antiagrégant
plaquettaire, ni consommation d’alcool. Il n’existait pas de notion d’hémorragie extériorisée.
L’examen clinique était normal hormis une pâleur cutanéomuqueuse et une obésité.
L’endoscopie gastroduodénale retrouvait deux cordons variqueux oesophagiens grade II. L’antre
était le siège d’ectasies vasculaires réalisant le « Water-melon stomach ». Les biopsies
duodénales étaient normales. L’échographie abdominale retrouvait un foie stéatosique et
cirrhotique et des signes échographiques d’hypertension portale. Sur le plan biologique, était
noté une cholestase anictérique (phosphatases alcalines : 1,5 N, GGT : 9N), une cytolyse (ASAT :
3N, ALAT : 3N), un bloc béta-gamma à l’électrophorèse des protéines plasmatiques. L’enquête
étiologique retrouvait des arguments pour une cirrhose métabolique devant l’association HTA,
obésité, hypercholestérolémie et l’absence d’autres causes (virale, toxique, auto-immune…). A
cette étape, révélé par une anémie ferriprive, le diagnostic de cirrhose métabolique compliquée
d’EVA était envisageable. Un traitement endoscopique par coagulation au plasma argon des EVA
(sonde Erbe, puissance : 40 W, débit : 1L) et un traitement martial étaient conjointement
entrepris. Devant la persistance de l’anémie, une coloscopie sans iléoscopie était pratiquée, ne
mettant pas en évidence de lésions coliques mais un liquide intestinal rougeâtre provenant de
l’intestin grêle. La VCE montrait de multiples lésions purpuriques sans anomalies de relief de la
muqueuse avec conservation des villosités (red spot, télangiectasies, lésions angiomateuses)
prédominant au niveau jéjunal et prenant un caractère confluent au niveau de l’iléon distal.
(1) Dans cette observation, l’exploration de l’intestin grêle par la VCE a permis de visualiser
des lésions purpuriques diffuses rentrant dans le cadre d’une entité récemment décrite
dans la littérature celle d’entéropathie d’hypertension portale.

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Gastroenterologie

Rendement diagnostique de la capsule endoscopique au cours des saignements digestifs obscurs chez 76 patients âgés de plus de 70 ans : étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

Stéphane NAHON, Antoine Fleury, Emmanuel Cuillerier, Gilles D’Abrigeon, Anne Courrillon-
Mallet, Thierry Morin, Fabrice Locher, Pierre Lahmek.
Montfermeil, Pontoise, Dreux, Montélimar, Villeneuve St Georges, Tarbes, Meaux.

Gastroentérologie –  2007-07-10 – CO –

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Présentation et buts:
La capsule endoscopique (CE) est largement utilisé dans le bilan des saignements digestifs
obscurs (SOD). Les buts de cette étude prospective multicentrique étaient d’étudier les
caractéristiques et le rendement de la CE au cours des SOD occultes ou extériorisés chez la
personne âgée.
Méthodes :
Les patients 70 ans ayant eu une exploration négative par au moins une endoscopie
oesgastroduodénale et une coloscopie pour un SOD et une récidive hémorragique étaient
éligibles. La récidive hémorragique était définie par une chute du taux d’hémoglobine de plus de
2 g/dL ou par un saignement extériorisé. Une analyse multivariée a été réalisée pour identifier
des facteurs prédictifs de lésions. Six hôpitaux ont participé à cette étude de Janvier 2006 à
Avril 2007.
Résultats :
76 patients (42 femmes et 34 hommes, 76.6±9 ans) ont été inclus; 47 avaient un saignement
obscur et 29 un SOD extériorisé. 73% des patients avaient au moins une comorbidité sévère. 40%
des patients prenaient des traitements toxiques pour le tractus gastro-intestinal [AINS (n=2);
aspirine (n=12); AVK (n=11), clopidrogel (n=10)]. La visualisation de la totalité du grêle a été
possible dans 90% des cas. Aucune complication liée à la CE n’a été observée. 73% des lésions
identifiées étaient des angiodysplasies. Le rendement de la CE (définie par la responsabilité de
la lésion dans l’origine du SOD) était de T 58%, permettant un traitement dans 82% des cas. Le
rendement de la CE pour les SOD occultes était 55% vs. 65% pour les SOD extériorisés (p=0.7).
Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient (OR [IC], p): sexe masculin (6.7 [1.5;30];
0,014) et une pathologie cardiaque (8.2 [1.7; 39], 0.008).
Conclusion :
Le rendement diagnostique de la CE est élevé chez les personnes âgées ayant un SOD permettant
un traitement dans la plupart des cas. Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient le sexe
masculin et la présence d’une pathologie cardiaque.
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