Catégories
Vie Professionnelle

Etat des lieux de la recherche clinique dans les centres hospitaliers généraux

2025

Stéphane Nahon, Armand Garioud et les collègues de l’ANGH

Vie Professionnelle – 27/04/2025 – Communication orale

Présentation du sujet et but de l’étude

Cette enquête a été réalisée auprès de professionnels hospitaliers afin d’évaluer l’organisation, les moyens et les obstacles à la recherche clinique dans les hôpitaux généraux français. L’objectif principal était de dresser un état des lieux des ressources humaines et institutionnelles dédiées à la recherche, de mesurer l’implication des médecins dans les études cliniques, et d’identifier les freins à cette activité.

Méthodologie

Le questionnaire a été diffusé via la plateforme Framaforms. Il comportait des questions fermées et à choix multiples, portant sur le statut professionnel des répondants, leur région, les structures de recherche présentes dans leur établissement, la connaissance des dispositifs comme SIGAPS ou les crédits MERRI, les ressources humaines dédiées à la recherche, ainsi que leur participation passée à différentes études.

Résultats
Un total de 49 réponses ont été analysées.
La majorité des répondants sont des praticiens hospitaliers (PH) ou chefs de service. Concernant les structures de recherche, 25 disposent d’une Unité de Recherche Clinique (URC), 10 d’un Centre de Recherche Clinique (CRC), et 14 n’ont ni l’un ni l’autre. Une grande majorité (39 sur 49) disposent d’un interlocuteur identifié au sein de la Direction de la Recherche, et 37 affirment qu’il est facile de le contacter.
Cependant, la connaissance des outils de valorisation reste lacunaire : 10 ne savent pas ce que sont les points SIGAPS, et seulement 11 connaissent leur propre score annuel. Concernant les crédits MERRI, seuls 8 savent combien en perçoit leur hôpital.
En termes de personnel dédié, 37 établissements ont un Attaché de Recherche Clinique (ARC) et 18 un Technicien d’Études Cliniques (TEC). Pourtant, la participation aux études est jugée difficile par 25 répondants. Le principal frein évoqué est le manque de temps personnel (35), suivi du manque de personnel dédié (10) et du manque de motivation des équipes (16).

Sur les cinq dernières années, 88,7 % des répondants ont participé à au moins une étude, principalement des observatoires (41), et dans des domaines variés : MICI (28), hémorragie digestive (25), hépatologie (24), pancréatologie (23), etc.

Conclusion
L’enquête met en évidence un engagement significatif dans la recherche clinique, mais aussi des freins structurels et organisationnels persistants. Une meilleure sensibilisation aux dispositifs de valorisation, un renforcement des équipes de recherche et une meilleure reconnaissance institutionnelle pourraient améliorer l’implication des professionnels dans les études cliniques.

Catégories
Gastroenterologie

HELITE : Base de données sur les infections à H pylori : données préliminaires de la phase initiale annécienne.

2025

HELUWAERT F

Gastroentérologie – 09/05/2025 – Communication orale

L’infection à H pylori affecte la moitié de la population mondiale, 15 à 30% de la population française et est présente chez 20% des patients lors d’une gastroscopie. On évalue à 100000 le nombre de traitements proposés chaque année en France. L’objectif principal de HELITE est de rassembler des données exhaustives sur la prise en charge du patient dans sa globalité du diagnostic à l’éradication de l’infection à hélicobacter pylori.
Nous rapportons les résultats de la première phase de cette étude initiée au centre hospitalier d’Annecy.
Les résultats préliminaires sont les suivants :
Effectif de 1214 patients inclus originaire de France métropolitaine (59%), Europe (17%), Afrique (17%), autres (7%). Les situations de découverte d’Hp sont dominées par la présence de symptômes digestifs (70%),la présence d’une carence en fer (20%) la prise d’IPP au long cours (20%), d’un antécédent ou un risque d’ulcère (17%), un antécédent familial de cancer de l’estomac (5%).
Sur les 787 gastroscopies réalisées le statut Hp était connu dans 24% des cas avant la réalisation de la gastroscopie et 25% des patients étaient sous IPP lors de la réalisation de cet examen.
Les principales lésions endoscopiques retrouvées sont une gastrite et l’ulcère gastrique et une duodénite et des ulcères du duodénum.
Les données bactériologiques mettent en évidence une excellente concordance entre la PCR et la culture avec des souches clari sensibles dans 78% des cas et une culture positive pour 80,1% des patients.
La sensibilité de l anapath apparaît faible (75%) et l’essentiel des patients ne présente pas de lésions sévères puisque les lésions d’atrophie et de métaplasie ne sont retrouvés que chez moins de 15% des patients, la présence d’un cancer n’est que de 1%.
Grâce aux données de la PCR, l’essentiel des traitements ont été orientés à savoir IPP amoxicilline clarithromycine pour les souches clari sensibles et PYLERA* pour les souches clari résistantes, le recours à la lévofloxacine et à la rifabutine étant rare.
Les premiers résultats mettent en évidence une excellente tolérance et une éradication de plus de 95% pour les schémas EAC14 pour les souches claires sensibles, le Pylera* présente une tolérance bien moindre avec des taux d’éradication à 87%.
Helite est une étude permettant une évaluation en vie réelle qui permettra de mieux comprendre et mieux proposer des recommandations en France.
Des données actualisées seront présentées au congrès.

Catégories
Gastroenterologie

Données actualisées de la Cohorte CAPABLES: Cohorte nationale ANGH des Pancréatites Aigues Biliaires Légères à Sévères.

2025


F . M o r y o u s s e f , C . D e P o n t h a u d, D . G r a s s e t , A .J . R E M Y , S . B e l l o n , P . M a y e r , M . V i d o n , A . D r o u e t D’ a u b i g n y , C . L e m a i t r e , c .
l o c h e r , M . M E D M O U N , F . S k i n a z i , v . q u e n t i n , M .
-P . R i p a u l t , M . K a a s s i s , C . Y z e t , J . L o l l i v i e r , G . A l l a r d , F . E H R A R D , R . G e r a r d , H . A y a d i , F . G O U T O R B E , G . B o u d o u x d’ H a u t e f e u i l l e , O .M . Z a h a r i a , J . A l b o u y s , F . H E L U W A E R T , E . S i e g e l , T .G r a i n v i l l e , C . d’ E n g r e m o n t , N . E T C H E P A R E , C . L e v i , A . M a r t i n , G . C h i t i c , W . A l R a f e i , O . D a b o u s s i , A . C u l e t t o , A . B e c q , A . G a r i o u d , R . M i c e l l i L u p i n a c c i , E . P e r e z , R . S t a n I u g a , D . C u e n , A . C a l d i e r o , C . C h a r p i g n o n , L . C a i l l o , E .
G e l s i , S . P e s c h a r d , J . T r a v a g l i, V . R e b o u r s , g . m a c a i g n e , Groupe d’étude CAPABLES
CH Poissy-Saint-Germain-En-Laye, Poissy, France, Pitie Salpétrière University Hospital, Paris, France, CHBA Service de
Gastroentérologie, Vannes, France, CH Perpignan, Perpignan, France, Centre Hospitalier d’Avignon Henri Duffaut, Perpignan,
France, Hepato-gastroenterology, Strasbourg, France, Centre Hospitalier Intercommunal de Creteil, Creteil, France, CH Cornouaille,
QUIMPER, France, CH Le havre, Le Havre, France, CH Meaux, Meaux, France, CH Creil, Creil, France, CH Delafontaine, Saint
Denis, France, Y Le Foll, gastroenterology, saint brieuc, France, CH Narbonne, Narbonne, France, CH DE CHOLET, Cholet Cedex,
France, Amiens univerisity hospital, Gastroenterology, Amiens, France, CH Valenciennes, Valenciennes, France, CH Aix-en-
provence, Aix-en-provence, France, CH Lorient, Lorient, France, Inserm, Lille, France, CH Marne-la-vallée, Marne-la-vallée,
France, CH Cote basque, Bayonne, France, CH Mteropole Savoie, Aix-les-bains, France, CH Dunkerque, Dunkerque, France,
CHU Limoges / University of Limoges, Department of gastroenterology, Limoges, France, CH Annecy, Annecy, France, CH
Mulhouse, Mulhouse, France, CHU Rennes, Rennes, France, Grenoble University Hospital, Grenoble, France, CH Valence,
Valence, France, CH sud-francilien, Corbeilles-en-Essone, France, Kremlin Bicetre University Hospital, Kremlin Bicetre, France,
CH Gonesse, Gonesse, France, CH Portes de Provencd, Montelimar, France, CH Chartres, Chartes, France, University Hospital
Le Rangueuil, Toulouse, France, Mondor University Hospital, Creteil, France, CH Villeneuve-saint-georges, Villeneuve, France,
Ambroise Paré University Hospital, Boulogne Billancourt, France, University Hospital Georges Pompidou, Paris, France, CH
Dreux, Dreux, France, CH Saint-malo, Saint-malo, France, Tenon University Hospital, Paris, France, Montsouris Institute, Paris,
France, CHU DE NIMES, Gastro enterology, Nîmes, France, Nice University Hospital, Nice, France, CH Meulan, Meulan-les-
mureaux, France, Hopital Beaujon, Pancreatology and Digestive Oncology Department, Clichy, France, CH Montfermeil,
Montfermeil, France


Gastroentérologie – 11/05/2025 – Communication orale

La prise en charge thérapeutique de la pancréatite aiguë biliaire (PAB) inclut la sphinctérotomie endoscopique et la cholécystectomie. Cependant, la stratégie nutritionnelle optimale avant la cholécystectomie—reprise précoce de l’alimentation orale ou nutrition entérale exclusive—reste débattue, notamment en raison du risque d’événements biliaires (EB) récurrents avant la chirurgie, en particulier lorsque celle-ci est retardée.

L’objectif principal était d’évaluer la probabilité d’EB (colique/migration biliaire, impaction de calcul, cholangite, récidive de pancréatite aiguë, et cholécystite aiguë) avant la cholécystectomie, en comparant les modalités nutritionnelles : alimentation orale versus nutrition entérale exclusive. L’objectif secondaire était d’évaluer les taux de cholécystectomie au cours de l’hospitalisation initiale et les raisons de non-réalisation. Les données ont été collectées durant l’hospitalisation, à 3 mois, et à 6 mois si la chirurgie n’avait pas été réalisée à 3 mois. Les EB et les modalités nutritionnelles à ces moments ont été documentés. Les analyses incluaient des modèles de Cox et des tests du Chi².

D’octobre 2022 à décembre 2023, 1 172 patients atteints de PAB ont été inclus prospectivement par 60 hôpitaux français, dont 1 167 dans l’analyse finale. Soixante patients (5 %) ont été perdus de vue, et 34 décès (3 %) ont été rapportés. Une forme sévère de PAB a été observée chez 27,2 % des patients (n=317). Après 48–72 heures, une alimentation orale a été reprise chez 62 % (n=724), une nutrition entérale chez 16 % (n=192), et un jeûne ou une nutrition parentérale poursuivi chez 21 % (n=249). Au cours du suivi, 236 EB sont survenus chez 172 patients, soit 15,5 % ayant présenté au moins un événement, avec un délai médian de survenue de 26 jours (intervalle : 9–57 jours). Plus précisément, 6 % ont présenté un épisode de colique/migration biliaire, 2,1 % une impaction de calcul, 2,3 % une cholangite, 6,1 % une récidive de PAB (dont 9 % étaient sévères), et 1,6 % une cholécystite aiguë. L’analyse univariée a identifié plusieurs facteurs associés à un risque accru de récidive d’EB (p < 0,10) : âge ≥52 ans (p=0,093), obésité (IMC ≥30, p=0,032), score ASA >2 (p=0,097), bilirubine totale ≥60 µmol/L (p=0,010), CRP >150 mg/L, délai diagnostique ≥21 jours (p=0,009), et antécédent de sphinctérotomie (p=0,136). Aucune différence d’incidence des EB n’a été observée entre les PAB sévères et non sévères (p=0,497) lors de l’analyse des 172 premiers EB. Sur l’ensemble de la période de suivi, malgré les 87 EB analysés et les biais potentiels, aucune association significative n’a été retrouvée entre le type de nutrition (orale vs. entérale exclusive) et la probabilité de survenue d’un EB (p=0,447).Chez les patients atteints de PAB non sévère, la cholécystectomie a été réalisée lors de l’hospitalisation initiale dans seulement 33 % des cas. Les principales raisons de non-réalisation étaient d’ordre structurel (par exemple, indisponibilité ou refus du chirurgien), représentant 45 % des cas.

En conclusion, les EB sont fréquents: 15,5 % des patients ont présenté au moins un événement avant la chirurgie, avec 6 % développant une récidive de PAB (dont 9 % étaient sévères). La cholécystectomie reste sous-utilisée : seuls un tiers des patients atteints de PAB non sévère en ont bénéficié lors de leur séjour initial, souvent pour des raisons modifiables. Ni la sévérité de la PAB ni le type de nutrition—orale ou entérale exclusive (malgré les biais potentiels, les données manquantes et les analyses en cours)—ne semblent associés à la survenue d’EB avant la chirurgie. La cholécystectomie précoce, lorsqu’elle est possible, demeure la seule stratégie fiable pour prévenir les EB.

Catégories
Gastroenterologie

Etude du positionnement des traitements et de la persistance thérapeutique au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) en vie réelle dans les centres hospitaliers généraux: étude PERSIST’ANGH

2025

Stéphane Nahon, Thierry Paupard, Frédéric Heluwaert, Mathias Vidon, Armand Garioud, Antoine Blain

Gastroentérologie – 27/04/2025 – Communication orale

But de l’étude
Au cours des MICI, le choix de la première ligne de biothérapie (ou d’un nouveau médicament) mais aussi des lignes suivantes, est un sujet largement débattu. À ce jour, il n’y a pas ou peu de facteurs prédictifs d’efficacité ou de tolérance d’une ligne de traitement par rapport à une autre, dans la chronologie des prescriptions.

Méthodologie
Décrire les différentes séquences thérapeutiques à partir de l’initiation de la 1ère biothérapie pour le traitement de la rectocolite hémorragique (RCH) et de la maladie de Crohn (MC) au cours du temps et dans la vie réelle.
Critère d’évaluation principal :
Les différentes séquences thérapeutiques seront décrites en fonction des données suivantes :
1. Durée (persistance) de chaque traitement en fonction de la séquence choisie.
2. Raison(s) de la modification de chaque ligne thérapeutique (échec primaire, secondaire, effets secondaires, choix du patient).
3. Raison(s) du choix de chaque biothérapie (ou d’un nouveau médicament).
4. Voie d’utilisation de l’infliximab (IFX) ou du védolizumab (VZV) IV vs SC et de l’IFX/VZV « switch back » IV/SC.
Ces descriptions pourront être stratifiées selon la pathologie concernée : MC ou RCH.

Résultats
En date du 27 avril 2025, 917 patients atteints d’une MICI et recevant ou ayant reçu au moins une thérapie avancée, ont été inclus par 13 centres. Neuf centres sont en cours de signature de convention avec le CRC d’Annecy
Une analyse descriptive sera réalisée fin juillet 2025 avec pour objectif la présentation des résultats lors du congrès de Perpignan

Conclusion
Les résultats préliminaires de la cohorte PERSIST’ANGH seront présentés lors du congrès de Perpignan

Catégories
Endoscopie

Péritonite biliaire primitive : prise en charge exceptionnellement non chirurgicale à propos d’un cas.

2025

C Iamblaudiot, L Rodriguez, N Aguerro, S Bellon, A Benezech, M Brihay, T Randrian, A Raoto, J Sigrand, JP Arpurt. ( Avignon)

Endoscopie – 11/05/2025 – Cas clinique

La péritonite biliaire primitive est une complication rare mais extrêmement grave. Son traitement est chirurgical. Une approche non chirurgicale , radio-endoscopique , peut être envisagée dans des cas exceptionnels.
Nous rapportons le cas d’une patiente de 94 ans, avec antécédents d’hypertension artérielle, de troubles du rythme cardiaque sévère et d’asthme corticodépendant, admise en hospitalisation pour un ictère fébrile (39°) évoluant depuis 3 jours, avec frissons et défense abdominale diffuse puis choc septique avec hypoxie 92% et oligurie. La biologie montre un syndrome inflammatoire majeur (CRP 300) GB 21000 à prédominance PNN, Bilirubine Totale 60 à prédominance conjuguée, creatinine 240 mmol/l, lactate 4 mmol/l lipase N Les hémocultures sont positives à E. coli et Klebsiella pneumoniae. L’imagerie (TDM) sans injection montre une dilatation des voies biliaires sans obstacle, une paroi vésiculaire perforée avec un probable calcul, un épanchement liquidien perihépatique et dans la gouttière pariétocolique droite. Il n y a pas d’embolie pulmonaire . Une prise en charge chirurgicale immédiate est proposée mais récusée par l’équipe anesthésie (ASA IV) ainsi que son transfert en réanimation. Après rééquilibration hydroélectrolytique rapide et antibiothérapie probabiliste type Pipéracilline-Tazobactam et antifongique type Caspofungine, est réalisée le jour même en radiologie interventionnelle une cholécystostomie percutanée et un drainage de épanchement péritonéal qui ramène de la bile. A J5 l’évolution reste favorable et la TDM montre une atrophie vésiculaire, une régression quasi complète de épanchement péritonéal mais l’apparition d’un pseudokyste entre l’estomac et la rate. A J10 est réalisé un drainage percutané du pseudokyste riche en lipase. Devant l’amélioration clinico-biologique à J30 est réalisé sous anesthésie générale un cathétérisme biliaire et pancréatique afin de drainer la voie biliaire principale (extraction d’un calcul et mise en place d’une prothèse métallique) et mettre en place une prothèse pancréatique plastique malgré l’absence de fistule pancréatique visible A J35 et J40 sont retirés progressivement les 3 drains. A J45 la patiente est sortie à domicile . Le suivi à 3 mois et 6 mois sera présenté en septembre 2025
En conclusion, la chirurgie reste le traitement d’une péritonite biliaire primitive. La stratégie conservatrice, exceptionnelle, peut être proposée chez des patients où la chirurgie comporte des risques majeurs mais doit être une décision collégiale entre chirurgiens, anesthésistes, gastroentérologues et radiologues.

Catégories
Endoscopie

Hémopéritoine post-polypectomie secondaire à la section de l’artère appendiculaire : à propos d’un cas rare de polype juxta-appendiculaire

2025

K.EL FADIL -M.VIDON -L.COSTES -I.PAULINES- I.ROSA

Endoscopie – 11/05/2025 – Cas clinique

Introduction
L’hémopéritoine est une complication exceptionnelle de la coloscopie, estimée à moins de 0,002 % des procédures. Il est le plus souvent lié à des lésions spléniques, mésentériques ou à des perforations coliques. Aucune observation publiée à ce jour ne rapporte un hémopéritoine post-polypectomie imputable à la section de l’artère appendiculaire.
Observation
Un jeune patient, asymptomatique sur le plan digestif, a été explorée pour une anémie ferriprive dans un contexte familial de polypose juvénile. La coloscopie a mis en évidence de multiples polypes hamartomateux pancoliques, dont un polype pédiculé géant implanté au cæcum, juxta-appendiculaire, s’étendant jusqu’à l’angle colique droit. La résection a été réalisée en plusieurs fragments après injection d’adrénaline, l’examen de la cicatrice a mis en évidence un signe de la cible millimétrique latéralisé, le socle a été fermé par cinq clips.

En post-opératoire, le patient a présenté des douleurs abdominales avec défense à l’examen . Le bilan biologique a trouvé une anémie. Le scanner a révélé un hémopéritoine modéré, un pneumopéritoine minime, et un épaississement caecal . L’exploration chirurgicale a objectivé un hémopéritoine et une section franche de la base appendiculaire, avec lésion de l’artère appendiculaire, responsable du saignement. Le polype, bien qu’implanté au cæcum, semblait avoir entraîné une invagination partielle de l’appendice, exposant sa base à la résection. Une appendicectomie et une section aggrafage du bas fond caecal ont été réalisées à l’aide d’une agrafeuse mécanique, avec lavage péritonéal. L’évolution a été favorable.
Conclusion
Ce cas met en évidence une complication anatomique et vasculaire inédite : la section de l’artère appendiculaire au cours d’une polypectomie juxta-appendiculaire, compliquée d’un hémopéritoine. Il souligne l’importance d’une évaluation soigneuse de la topographie cæcale, en particulier dans les polypes volumineux situés à proximité de l’orifice appendiculaire.

Catégories
Vie Professionnelle

La transition enfant adulte : exemple de parcours pour la PEC des MICI

2025

Isabelle Rosa, Marie Laure Dizambourg, Laurent Costes, Mathias Vidon
CHI Créteil


Vie Professionnelle – 14/05/2025 – Communication orale

Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) touchent principalement des sujets jeunes et les formes pédiatriques sont en constante augmentation.
Nous avons mis en place dans le service un circuit de soins dédié pour les jeunes patients atteints de MICI préalablement pris en charge en milieu pédiatrique. Cette activité de transition permet d’assurer la bonne continuité des soins pour que le transfert se déroule dans les meilleures conditions. Depuis 18 mois, un poste d’infirmière de coordination MICI a été créé avec pour but de formaliser la consultation de transition de pédiatrie.
Le but de ce travail a été d’évaluer selon les critères définis et publiés la qualité de notre parcours de soins de transition.
Patients et Méthodes : l’étude a recueilli les données des patients suivis depuis 18 mois dans le service et adressées par la pédiatrie pour une MICI. Une consultation conjointe est organisée dans le service en présence du médecin pédiatre référent et d’un médecin senior du service, soit en externe soit lors d’un passage en HDJ pédiatrique. Les objectifs de cette consultation conjointe sont de présenter l’équipe et le fonctionnement du service, d’aborder le projet thérapeutique et la surveillance et de répondre aux éventuelles interrogations des jeunes patients et de leurs parents. A l’issue de cette consultation, le prochain rendez-vous avec le médecin référent adulte ou en hôpital de jour adulte est planifié.
Lors de la première consultation adulte, une visite du service (HDJ) est organisée pour les patients et les parents, avec présentation de l’équipe paramédicale.
Nous avons choisi 10 les critères décrits dans la littérature d’évaluation du succès de la transition enfant-adultes
1. Se rend au premier rendez-vous médical pour adultes dans les 3-6 premiers mois suivant le transfert.
2. Prend contact avec le service des MICI de manière indépendante
3. Se rend au premier rendez-vous avec un médecin adulte comme prévu au moment du transfert
4. Remplit ses propres ordonnances à temps
5. qualité de vie (liée à la santé) 1 an après le transfert
6. Capacité à se souvenir de la dose et de la fréquence des médicaments
7. Adhésion aux médicaments
8. Satisfaction du patient à l’égard du processus de transition
9. Communication indépendante avec le médecin traitant ou l’infirmière
10. capacité à prendre des décisions concernant les MICI
Résultats : 14 enfants ont été inclus pendant les 18 mois, 8 avec une RCH et 6 avec une maladie de Crohn. Un patient a été perdu de vue dès la première consultation. Trois patients ont eu plus d’un rdv manqué.10/14 ont continué une scolarité, 4 sont sans emploi. Seuls 4 patients ont acquis une autonomie pour la prise de rdv, le suivi et la participation active aux décisions. Les parents restent les correspondants chez 5/14 et un rappel des rdv et des dates d’injection par l’IDEC est nécessaire chez la moitié des patients.

Conclusion :
Notre expérience montre la faisabilité d’un parcours de transition enfant-adulte. N terme de satisfaction plus de 90% des enfants étaient satisfaits de la transition, avec une observance au traitement de 90%. Néanmoins, la moitié des patients n’est pas autonome en termes de prises de rendez-vous, de communication directe avec les soignants.

Catégories
Gastroenterologie

Une diarrhée qui ne manque pas d’air

2025

Dr OMRANE Soleïhane (1), Dr ZANDITENAS David (1), Dr TIMSIT Elodie (1), Dr MORIN Clément (2)
(1) Service d’hépato-gastroentérologie de l’hôpital Saint Camille
(2) Service de médecine interne et infectieuse de l’hôpital Saint Camille


Gastroentérologie – 09/05/2025 – Cas clinique

Voici le cas d’une jeune patiente de 44 ans, admise pour diarrhée fébrile, douleurs abdominales et grande altération de l’état général.
Son principal et unique antécédent est une polyarthrite rhumatoïde (HLA B27+ anti CCP+) connue depuis 2018 et traitée par ADALIMUMAB depuis 2022. Elle ne prend aucun autre médicament.
Elle est revenue de ses vacances en Grèce le 14 Aout 2024. Durant ce séjour, elle n’a présenté aucun problème médical et continuait à se porter parfaitement bien après son retour jusqu’au 21 Aout 2024.
Le 22 Aout, il apparait brutalement une fièvre à 39-40°C avec douleurs lombaires basses des 2 cotés (plus importante à droite) ainsi qu’une diarrhée liquide non glairo-sanglante et quelques épisodes de vomissement.
Son bilan biologique initial révèle un syndrome inflammatoire important (20.000 leucocytes et une CRP à 182) mais l’ECBU et les coprocultures sont négatifs.
Le bilan infectieux très étendu est strictement négatif : coproculture, RTCD, hémocultures, sérologies diverses, antigènuries légionnelles, parasitologie des selles…..
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien initial ainsi que la recto-sigmoïdoscopie sont strictement normaux. Les biopsies coliques le sont également.
Durant les 5 jours suivants, malgré une antibiothérapie probabiliste par C3G/Flagyl puis TAZOCILLINE, elle présente une très inquiétante aggravation clinique et biologique : Elle est prostrée dans son lit ; la fièvre reste bloquée à 40°C, la diarrhée liquidienne s’aggrave. Les leucocytes sont à 28.000 (dont 86% de PNN), la CRP à 680.
A J6, elle se met brutalement à désaturer et nécessite un passage en réanimation ….. non sans que le diagnostic soit enfin posé. Le bon traitement est alors mis en place. Elle sort de réanimation à J2 puis rentre chez elle 6 jours après.
• Quelle est la cause de cette diarrhée fébrile d’apparition brutale ?
• Pourquoi le diagnostic n’a pas été posé initialement malgré un test biologique précoce bien ciblé ?
• Comment ce piège a été contourné ?
• Que retenir de ce cas clinique ?
Vous le saurez en septembre 2025 à Perpignan

Catégories
Gastroenterologie

Un polype sous le soleil.

2025

Laurie BONNET, Aida REBIHA, Juliette ADENIS, Maha GARDAM, Anne-Laure DESGABRIEL, Charlotte GAGNIERE, Céline SOMSOUK, Armand GARIOUD.
Service d’Hépato-gastroentérologie – CHI de Villeneuve St-Georges.


Gastroentérologie – 10/05/2025 – Cas clinique

Il s’agit du cas de Monsieur S. âgé de 87 ans hospitalisé par les Urgences pour dyspnée à l’effort et altération de l’état général avec des troubles du transit (alternance diarrhée/constipation et récemment des selles noires).
Dans ses antécédents, il a une FA anticoagulée par AVK, un diabète de type 2, un BAV3 appareillé et une exérèse de 2 mélanomes SSM en 2020 (bras droit et scapulaire gauche) avec résections complètes et bilan d’extension négatif.
Cliniquement, il présente un épanchement pleural droit confirmé par la radio de thorax. Il n’a pas de douleurs abdominales. A la biologie, on trouve une anémie microcytaire ferriprive à 8g/dl et un syndrome inflammatoire avec CRP 25mg/l et leucocytes 11G/L. Le reste de la biologie est sans particularité hormis une insuffisance rénale modérée et un surdosage en AVK (INR 5.3). Le bilan hépatique est normal.
Il est pris en charge par la transfusion d’1 culot globulaire avec bon rendement et est supplémenté par FERINJECT. Le bilan infectieux montre un ECBU positif à E.Coli résistant qui est traité par une antibiothérapie adaptée.
Dans le bilan endoscopique digestif d’anémie, l’EOGD objective une pangastrite Hp- et la coloscopie un volumineux polype atypique d’environ 2cm au niveau du caecum. Il est pédiculé multi ulcéré et d’aspect non adénomateux en lumière blanche et NBI. Il n’est pas biopsié et laissé en place (cf photos 1 et 2).
Il est fait une TDM TAP pour le bilan d’épanchement pleural droit et de la lésion caecale. L’épanchement est de grande abondance et associé à une volumineuse masse tissulaire pulmonaire du lobe moyen droit de 86mm de hauteur (photo 3) ainsi qu’à de multiples nodules et micro nodules pulmonaires. Le polype caecal est vu (photo 4). Il se développe au niveau de la paroi antérieure du cæcum, mesure 42x35mm sur 28mm et est associé à quelques ganglions paracaecaux infracentimétriques. Il existe également un nodule hépatique suspect du segment V et 2 lésions ostéocondensantes infracentimétriques au niveau de deux côtes.
Devant la suspicion de cancer pulmonaire, le bilan est complété par un scanner cérébral injecté normal et par un TEP scanner qui montre le caractère intensément hypermétabolique de la masse pulmonaire, de 2 masses coliques (dont la caecale) mais aussi de multiples localisations au niveau hépatique, péritonéal, ganglionnaire, osseux et musculaire.
L’examen anatomopathologique de la cytologie pleurale est non contributif de même que celui de la biopsie bronchique et de l’aspiration bronchique. Il est réalisé une seconde coloscopie qui retrouve le polype cæcal précédemment décrit (cf photos 5 et 6). Celui-ci a une base d’implantation plus large, est plus ulcéré, plus suspect et semble avoir augmenté de taille. Il est biopsié.
Le patient qui a été transféré en pneumologie est également biopsié sous scanner de cette volumineuse masse pulmonaire droite.
L’examen anatomopathologique des biopsies de ces 2 localisations pulmonaire et caecale est en faveur du même diagnostic tumoral. A votre avis, quel est-il ?

Réponse :
L’histologie du polype caecal est en faveur d’une prolifération carcinomateuse en massifs cellulaires CK 7 nég CK 20 nég mais présentant un fort marquage SOX10 et MART1 (MELAN1) en faveur d’ un diagnostic de mélanome avec un phénotype stable des gènes du système MMR.
L’histologie de la masse pulmonaire évoque également une prolifération tumorale maligne en faveur d’un mélanome.
Au final, il s’agit d’une récidive multi-métastatique (colon, poumon, foie, ganglionnaire, péritoine, os et muscle). Le patient est alors transféré dans un service de dermatologie en CHU pour la suite de sa prise en charge.

Catégories
Endoscopie

A quel string se vouer ?

2025

Léo BOVE, Taiana MOTHE, Héloïse TESSIER, Samuel ANDRAULT, Solène AUDIAU, Julien BAUDON, Mehdi KAASSIS, You-Heng LAM

Endoscopie – 11/05/2025 – Cas clinique

Un patient de 70 ans avec pour seuls antécédents une hypertension artérielle sous Candesartan, une dyslipidémie sous Atorvastatine, un tabagisme actif et une consommation alcoolique d’environ deux verres de vin par jour, se présente pour coloscopie dans le cadre d’un suivi pour antécédent familial de cancer colique chez son père.
La coloscopie dans de bonnes conditions de préparation retrouve, outre deux polypes adénomateux CONECCT IIA infracentimétriques, un bouchon gélatineux impacté dans l’orifice appendiculaire à l’arrivée dans le bas-fond caecal
1) Quel est votre diagnostic ?
2) Quel examen demandez-vous ?
3) Le scanner est le suivant : quel traitement proposez-vous ?