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Hepatologie

NASH et chirurgie esthétique : de vrais bons amis ?

2019

Lemoine Elwine (1), Trompette Marie (1), Macaigne Gilles (1)
(1) : Service de Gastro-Entérologie GHEF. CH de Marne la vallée

Hépatologie –  2019-05-16 – CC –

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Nous vous présentons le cas d’une femme suivie pour NASH confirmée histologiquement avec cytolyse hépatique chronique (transaminases > 3N) évoluant depuis quelques années. Les différentes tentatives thérapeutiques tentées jusqu’alors se sont avérées inefficaces (AUDC, prise en charge diététique pour perte de poids, activité physique régulière).
Lors de sa dernière consultation, la patiente se présente avec un air coupable : « Docteur, vous n’allez pas être content… ». L’ensemble du bilan biologique hépatique est strictement normal.

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Gastroenterologie

Cytolyse au cours d’une maladie de Crohn

2019

Elvire Desjonquières, Anne-Laure Desgabriel, Julie Assaraf, Lisa Lelouch, Shuaib Alqallaf, Mathias Vidon, Laurent Costes, Hervé Hagège, Isabelle Rosa

Gastroentérologie –  2019-05-14 – CC –

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Mme C, agée de 26 ans est hospitalisée pour une poussée de maladie de crohn iléo-colique. Elle était suivie pour une maladie de Crohn iléocolique et périnéale, diagnostiquée en février 2015et traitée par PENTASA jusqu’en septembre 2016.Devant l’atteinte caecale, on décide d’introduire un traitement par PENTASA et MIKICORT. A J15 du traitement, apparition d’une cytolyse hépatique isolée (ASAT 297 UI/L, ALAT à 809 UI/L)conduisant à la suspension du pentasa et Mikicort, et amélioration en quelques jours du bilan hépatique (ASAT à 222 UI/L, ALAT à 565 UI/L).Une dégradation de l’état digestif conduisait 7 jours après à l’introduction de cortancyl per os, suivie d’une réascension des transaminases (ASAT 514 UI/L, ALAT 1099 UI/L). La suspension de la corticothérapie permettait une diminution des transaminases. Malheureusement la patiente présentait de nouveau une poussée sévère 6 jours après l’interruption des corticoïdes pour laquelle il est débuté une corticothérapie intraveineuse (40 mg/j), relayée per os à 72h. Une dégradation rapide du bilan hépatique avec ASAT 978 UI/L, ALAT 2095 UI/L survenait dès J2 et cette fois persistait malgré le nouvel arrêt des corticoides. Après introduction d’Aciclovir IV dans l’hypothèse d’une cause virale non documentée démasquée par la corticothérapie, on constatait une diminution drastique des transaminases et la normalisation du bilan hépatique. Un bilan de cytolyse exhaustif comprenant une PBH ne montrait aucun argument étiologique. Une recherche de métagénomique sur sang et biopsie hépatique n’a pas permis de mettre en évidence de génome fongique, bactérien et viral détectés.Il est finalement introduit un traitement immunosuppresseur de fond par Humira sans nouvel épisode de cytolyse au décours et la patiente est asymptomatique sur le plan digestif.
Quelles sont vos hypothèses ?

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Gastroenterologie

Evaluation du taux d’optimisation du traitement par Ustekinumab chez des patients porteurs d’une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) dans deux centres hospitaliers généraux de l’Association nationale des hépato-gastro-entérologues des hôpitaux généraux (ANGH).

2019

Mathias Vidon, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-20 – CO –

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L’ustekinumab est un inhibiteur des interleukines IL12/23 qui a l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement du psoriasis depuis 2009, qui a été étendu au rhumatisme psoriasique.
Ce traitement a obtenu l’AMM en novembre 2016, dans la maladie de Crohn active modérée à sévère chez les patients adultes présentant une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance à un traitement conventionnel ou par anti-TNFα, ou qui présentent une contre-indication médicale à ces traitements.
Ce traitement a fait preuve de son efficacité pour la maladie de Crohn, dans des études de grande ampleur, chez des patients en échec des anti-TNF, et plus récemment chez des patients naïfs, avec maintien de l’efficacité dans le temps. Son évaluation dans la RCH est en cours.
En cas de réponse insuffisante ou d’inefficacité, l’attitude actuelle est de rapprocher le délai entre deux injections sous cutanées à 4 semaines, au lieu du délai habituel (8 ou 12 semaines).
Le but de cette étude est de d’évaluer le nombre de patients ayant nécessité une optimisation (rapprochement des injections) du traitement par Ustekinumab dans 2 centres hospitaliers généraux de l’ANGH.

Méthodologie
Etude rétrospective, observationnelle incluant tous les patients adultes des services de gastro-entérologie du CHI Créteil et du CHI Le Raincy Montfermeil ayant bénéficié d’au moins une injection d’Ustekinumab depuis 2015 (date de l’ATU) pour une MICI.
L’objectif principal est de déterminer le pourcentage de patients ayant bénéficié d’une optimisation du traitement par ustekinumab.
Résultats
Ajaccio

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Gastroenterologie

IMPACT D’UNE VALIDATION ANTICIPEE SUR LE TEMPS DE PASSAGE EN HOSPITALISATION DE JOUR POUR UNE PERFUSION D’UNE BIOTHERAPIE CHEZ LES PATIENTS AYANT UNE MALADIE INFLAMMATOIRE CHRONIQUE DE L’INTESTIN

2019

Flore De Castelbajac, Weam EL Hajj, Clémence Horaist, Yael Abitbol, Sarah Taieb, Francis Fauvelle, Laurence Bisseux, Isabelle Lutgen, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2019-05-08 – CO –

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Introduction
L’optimisation du temps de passage en hospitalisation de jour (HDJ) pour la perfusion d’une biothérapie permet de réduire la durée d’hospitalisation mais aussi le coût de la prise en charge. Un premier travail nous avait permis de réduire significativement le temps d’hospitalisation. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact d’une validation anticipée (VA) la veille de la perfusion sur la durée d’hospitalisation.
Méthodologie
Depuis 2016, nous avons mis en place un programme d’évaluation des pratiques professionnelles dont le but est d’analyser les différentes étapes du parcours du patient en HDJ pour une biothérapie IV : admission à l’hôpital, accueil du patient (installation du patient – relevé des constantes), validation du traitement par le médecin, pré-médication éventuelle, mise en place de la perfusion et surveillance en enfin la sortie administrative.
Depuis Janvier 2019, nous effectuons une VA par les infirmières d’éducation thérapeutique qui consiste à téléphoner au patient la veille de la perfusion (horaire préalablement défini lors de la dernière perfusion). Cinq questions sont posées (Fièvre > 37.5°C, douleurs abdominales intenses ou inhabituelles, nombre de selles > 5 ou inhabituelles, prise d’antibiotiques, infection récente) si les voyants « sont au vert » et en l’absence d’anomalie biologique, la prescription est validée par le médecin. Ainsi, la biothérapie peut être préparée par la pharmacie dès l’arrivée « informatique » du patient le jour J. Le médecin passe quant à lui dans la matinée pour voir le patient sans contrainte horaire. Nous avons effectué deux types d’analyses : une comparaison entre la période Avril 2019-Mai 2019 et 2017 concernant le temps global passé à l’hôpital mais aussi déterminé s’il existait des facteurs prédictifs d’un temps d’hospitalisation réduit en fonction de l’heure d’arrivée, de la validation ou non la veille, du type de perfusion.
Résultats
Sur une période de 3 mois (Avril à juin 2019), nous avons étudié les données de x patients (x maladie de Crohn et Y RCH) hospitalisés pour une perfusion d’infliximab (n=) ou de vedolizumab (n=). Parmi ces malades y ( %) n’ont pas été validé la veille pour les raisons suivantes : impossibilité de joindre le patient (n=), contre-indication jugée par le médecin (n=). Le temps global pour une perfusion était de xx, il était de xx min en l’absence de VA et de xx min si VA. Les facteurs associés à un temps réduit d’hospitalisation était
En fonction de l’heure d’arrivée

Les données complètes seront disponibles pour le congrès d’Ajaccio
Conclusion
Ce travail montre qu’une validation anticipée infirmière-médecin permet une réduction significative de la durée d’une HDJ et permet aux patients s’ils le souhaitent de manger à leur domicile.

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Gastroenterologie

perforation rectale de diagnostic difficile

2019

Pierre Claudé, Faly Ralaizanaka, Eloise Bolot

Gastroentérologie –  2019-05-25 – NULL –

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patient de 74 ans, diabétique type 2, hypertendu, admis aux urgences dans un tableau de douleurs abdominales et de rectorragies dans la soirée du 28/11/18
laparotomie en urgence car présence d’air extradigestif au scanner, pas de perforation identifiée, réalisation d’une colostomie
séjour en réanimation marqué par l’apparition d’un saignement gastrique, mise en évidence de lésions fundiques atypiques ulcérées à la gastroscopie du 14/12/18; présence de filaments à l’histologie, une mycose est évoquée, il ne s’agit pas de l’aspect d’une candidose
stabilité clinique, sortie de réanimation
persistance de lésions ulcérées à la gastroscopie du 27/12/18
prélèvements fundiques envoyés en microbio pour recherche de mucormycose
développement rapide de Rhizopus sp (4 points sur 4 inoculés)

traitement probabiliste par Ambisome
antifongigramme: résistance au posaconazole, sensibilité à l’amphotéricine B

amélioration clinique

rectosigmoidoscopie le 11/1/19: présence d’un orifice fistuleux du rectum à 7-8 cm, sur la face antérieure, écoulement de filaments blanchâtres

cicatrisation des lésions gastriques le 5/2/19
souche identifiée: Rhizopus microsporus

retour au domicile

donc tableau de perforation rectale avec rectorragies révélant une mucormycose digestive chez un patient non immunodéprimé, il s’agit d’une situation rare
nous pensons que la localisation gastrique était le premier stade et la localisation rectale, révélatrice de la maladie, secondaire

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Endoscopie

LE PRONOSTIC DES HEMORRAGIES DIGESTIVES HAUTES SOUS ANTICOAGULANTS ORAUX DIRECTS OU SOUS ANTI-VITAMINES K EST SIMILAIRE : RESULTATS DE L’ANALYSE DE SOUS-GROUPE DE SANGHRIA

2019

C. GOURIOU (1); G. BOUGUEN (1); P. LAHMEK (2); A. PELAQUIER (3); G. D’HAUTEFEUILLE (4); D. LOUVEL (5); M. MOUSSAOUI (6); C. BERGER (7); H. VANDAMME (8); A. BERETE (9); R. AROTCARENA (10); A. GARIOUD (11); S. DE MONTIGNY-LENHARDT (12); J-G. BERTOLINO (13); E. CUILLERIER (14); A. PAUWELS (15); D. ZANDITENAS (16); C. CHARPIGNON (17); Q.THIEBAULT (18); R. COMBES (19); Y. ARONDEL (20); S. GRIMBERT (21); B. LE GUILLOU (22); I. BOREL (23) S. NAHON (24); V. QUENTIN (25).
(1) CHU Rennes Pontchaillou, Rennes, France; (2) HU-Henri Mondor, Limeil-Brévannes, France; (3) Groupement Hospitalier Portes de Provence, Montélimar, France; (4) Centre Hospitalier Arles, Arles, France; (5) Centre Hospitalier de Cayenne, Cayenne, Guyane; (6) Centre Hospitalier Sud Essonne, Dourdan-Etampes, France; (7) Centre Hospitalier Mâcon, Mâcon, France; (8) Centre Hospitalier Béthune, Beuvry, France; (9) Centre Hospitalier Nevers, Nevers, France; (10) Centre Hospitalier Pau, Pau, France; (11) Centre Hospitalier GHPSO Creil, Creil, France; (12) Centre Hospitalier Général Edmond Garcin, Aubagne, France; (13) Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud, Gap, France; (14) Centre Hospitalier Dreux, Dreux, France; (15) Centre Hospitalier Gonesse, Gonesse, France; (16) Hôpital Saint Camille, Bry-sur-Marne, France; (17) Institut Mutualiste Montsouris, Paris, France; (18) Centre Hospitalier Angoulême, Angoulême, France; (19) Centre Hospitalier Niort, Niort, France; (20) Centre Hospitalier Haguenau, Haguenau, France; (21) Groupe Hospitalier Diaconesse Croix Saint Simon, Paris, France; (22) Centre Hospitalier Narbonne, Narbonne, France; (23) Centre Hospitalier Voiron, Voiron, France; (24) Centre Hospitalier Montfermeil, Montfermeil, France; (25) Centre Hospitalier de St Brieuc, Saint-Brieuc, France

Institution : ANGH pour le groupe d’étude SANGHRIA

Endoscopie –  2019-05-11 – CO –

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Introduction et objectif de l’étude :
La gestion d’un traitement anticoagulant oral reste problématique dans le cadre des hémorragies digestives hautes. Chez les patients traités par antivitamines K (AVK), le pronostic ne semble pas impacté (1) mais une antagonisation est possible contrairement aux anticoagulants oraux directs (AOD). Depuis les essais princeps, le risque hémorragique associé aux AOD reste controversé avec des données en faveur d’une augmentation des hémorragies digestives (2). Le but de cette étude est de décrire l’épidémiologie, le traitement endoscopique et le pronostic des hémorragies digestives hautes survenant chez des patients traités par un anticoagulant oral.
Méthodes :
De novembre 2017 à octobre 2018, l’étude prospective multicentrique SANGHRIA menée dans des centres hospitaliers généraux a inclus tout patient présentant un tableau d’hémorragie digestive haute. Un questionnaire en ligne (eCRF) a été utilisé pour le recueil des données. Au sein de la cohorte, tous les patients traités par anticoagulant oral ont été extraits et analysés. L’évaluation du pronostic portait sur la mortalité à 6 semaines, la récidive hémorragique dans les 6 premières semaines et la nécessité d’un traitement chirurgical ou radio-interventionnel.
Résultats :
Parmi les 2498 patients inclus, 475 (19 %) avaient un anticoagulant oral : 267 (56,2 %) par AVK (Warfarine 67 (25 %), Fluindione 200 (75 %)) et 208 (43,8 %) par AOD (Dabigatran 21 (10 %), Rivaroxaban 114 (55 %), Apixaban 73 (35%)). La cohorte de patients sous anticoagulants était composée de 65 % d’hommes, avec un âge moyen de 78,2 ans, et un score de comorbidités de Charlson de 3,2. Cent patients (21 %) avaient une comédication par aspirine et 55 (11,6 %) par un antiagrégant plaquettaire. Il n’y avait pas de différences entre les groupes AVK et AOD sauf concernant les antécédents de cirrhose et d’insuffisance rénale (plus élevés dans le groupe AVK). La quasi-totalité des patients (470) a eu une endoscopie oeso-gastro-duodénale (98,9 %), considérée normale chez 73 patients (15,3 %) et révélant un saignement actif chez 117 patients (24,9 %). L’origine de l’hémorragie était attribuée à une lésion peptique pour 289 patients (60,8 %), en lien avec l’hypertension portale pour 43 patients (9 %), d’origine vasculaire et tumorale pour 41 (8,6 %) et 27 (5,7 %) patients respectivement sans différence selon le type d’anticoagulant. Un traitement endoscopique a été réalisé chez 128 patients (26,9 %) permettant l’arrêt du saignement chez 90 patients (20 %).
La mortalité à 6 semaines était de 12,4 % (59 patients), plus élevée dans le groupe de patients sous AVK (16,1 %) que sous AOD (7,8 %) ; p < 0,01. En analyse univariée, les facteurs associés à la mortalité étaient le score de Charlson > 5, l’anticoagulation par AVK, la présence d’un état de choc à l’admission, l’origine peptique de la lésion à l’endoscopie, un score de Rockall > 2 et de Blatchford ≥ 14. Seul le score de Charlson restait significatif en analyse multivariée (OR 4,14, p < 0,0001). Cinquante-six patients (11,8 %) ont présenté une récidive hémorragique (AVK 30 (11,2 %), AOD 26 (12,5 %), p = 0.71). La comédication par un antiagrégant plaquettaire était associée à un risqué plus élevé de récidive en analyse multivariée (OR 2,72, p = 0,009) alors que les bétabloquants semblaient être protecteurs (OR = 0.41, p = 0,0072). Le recours à un traitement chirurgical ou radio-interventionnel a été nécessaire pour 18 patients (3,8 % : AVK 10 (2,1 %), AOD 8 (1,6 %) p = 0.95). L’origine tumorale du saignement était le seul facteur associé en analyse multivariée (OR = 6.66, p = 0.0064). Conclusion : Les AOD ne semblent pas aggraver le pronostic des hémorragies digestives hautes par rapport aux AVK. Les comorbidités et traitements associés s’avèrent être les facteurs les plus impactant sur la mortalité, la récidive ou le recours à un traitement complémentaire. Références 1. Nahon S, Hagège H, Latrive JP, Rosa I, Nalet B, Bour B, et al. Epidemiological and prognostic factors involved in upper gastrointestinal bleeding: results of a French prospective multicenter study. Endoscopy. 2012 Nov;44(11):998–1008. 2. Ruff CT, Giugliano RP, Braunwald E, Hoffman EB, Deenadayalu N, Ezekowitz MD, et al. Comparison of the efficacy and safety of new oral anticoagulants with warfarin in patients with atrial fibrillation: a meta-analysis of randomised trials. Lancet Lond Engl. 2014 Mar 15;383(9921):955–62. 3. Abraham NS, Noseworthy PA, Yao X, Sangaralingham LR, Shah ND. Gastrointestinal Safety of Direct Oral Anticoagulants: A Large Population-Based Study. Gastroenterology. 2017;152(5):1014-1022.e1. 4. Miller CS, Dorreen A, Martel M, Huynh T, Barkun AN. Risk of Gastrointestinal Bleeding in Patients Taking Non-Vitamin K Antagonist Oral Anticoagulants: A Systematic Review and Meta-analysis. Clin Gastroenterol Hepatol Off Clin Pract J Am Gastroenterol Assoc. 2017 Nov;15(11):1674-1683.e3.

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Endoscopie

“La dissection sous muqueuse en Centre Hospitalier Général: première série européenne”.

2019

Frédérick Moryoussef, Serge Bellon, René Louis Vitte

Endoscopie –  2019-05-24 – CO –

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Introduction:
Il n’existe pas à ce jour de séries évaluant la pratique de la dissection sous muqueuse en Europe exclusivement en centre hospitalier général. Cette technique en plein essor trouve, de plus, toute sa place dans la prise en charge de nos malades. Cependant, elle nécessite une bonne formation pratique et théorique en raison des complications. Aucun groupe international n’a pu définir de seuil minimal par centre . Nous avons donc cherché à identifier quels étaient les critères de succès ( En bloc R0) et de complications de nos dissections depuis 2010.
Patients et Méthodes:
Série rétrospective depuis 2010 entre les hôpitaux de Poissy et d’Avignon incluant tout patient ayant bénéficié d’une dissection sous muqueuse du tractus digestif haut ( œsophage/estomac) ou bas ( rectum) ;
Résultats :
17 patients ont été inclus. 9/17 ( 53%) des patients présentaient une lésion haute et 8/17 ( 47%) des patients présentaient une lésion basse. La taille moyenne des lésions était de 25(5-60)mm . Le temps moyen de dissection était de 120( 60-240) minutes. 9/17 patients soit 53% ont bénéficié d’une resection « En Bloc R0 » avec un taux global de complication de 23% ( perforation per-procédure traitée endoscopiquement). Les facteurs de succès pour une résection « en bloc R0 » en analyse univariée étaient la taille ( p<0.05) et la localisation haute ( p<0.05) de la lésion. Aucun facteur à risque de complication ne sortait positif. Conclusion : A partir de cette série, dont le bais principal est le très faible effectif, le taux de résection « en Bloc R0 » est plus faible que ceux retrouvés dans la littérature nécessitant une meilleur sélection de nos malades et une meilleur formation. Cependant, le taux de complication reste similaire ce qui nous encourage à poursuivre notre apprentissage. D’autres centres sont invités à inclure en vue de la présentation à Ajaccio de résultats plus robustes

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Gastroenterologie

Hétérotopie de la muqueuse gastrique (HMG) de l’œsophage proximal : une entité encore méconnue.

2019

A Sarhani, J. Verlynde, T. Paupard. Service d’Hépato-Gastroentérologie. 130. Av. L. Herbeaux-Centre Hospitalier de Dunkerque-59385 Cedex 1 Dunkerque.

Gastroentérologie –  2019-04-04 – CO –

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Introduction :
L’hétérotopie de la muqueuse gastrique (HMG) correspond à un îlot de muqueuse gastrique au sein de la muqueuse œsophagienne. Ces foyers de muqueuse métaplasique peuvent siéger tout au long du tube digestif et rarement au niveau du tiers supérieur de l’œsophage. La physiopathologie de l’HMG au tiers supérieur de l’œsophage reste mal connue. Elle semble différente de celle de l’endobrachyoesophage (EBO). Deux hypothèses existent, mais la 2ème est considérée comme la principale : 1) Une pathologie acquise en association à un reflux gastro-œsophagien comme pour l’EBO du tiers distal de l’œsophage ; 2) Une malformation congénitale constituée très tôt au cours de l’embryogénèse. La prévalence de l’HMG de l’œsophage proximal est mal connue et est estimée à environ 3% des patients examinés par gastroscopie.
L’objectif de ce travail est d’estimer dans notre centre la prévalence de l’HMG, les signes cliniques, endoscopiques, les aspects microscopiques et les différents facteurs épidémiologiques associés à partir d’une courte série rétrospective.
Patients et méthode :
Tous les patients d’un seul centre d’endoscopie avec une HMG du tiers supérieur de l’œsophage ont été inclus sur une période d’évaluation de 5 mois. Toutes les lésions vues en endoscopie ont été confirmées par l’analyse histologique. L’examen endoscopique était réalisé sans coloration spécifique.
Résultats :
736 malades ont bénéficié d’une gastroscopie pendant 5 mois (entre mai 2018 et septembre 2018), Une HMG du tiers supérieur de l’œsophage a été découverte chez 10 malades. Il s’agissait de 8 hommes et de 2 femmes avec un âge moyen de 55 ans (extrêmes : 26-69). Deux patients sur 10 étaient tabagiques. L’endoscopie digestive haute était demandée pour des manifestations cliniques de reflux gastro-œsophagien chez 8 patients. Les deux autres indications concernaient un bilan d’anémie ferriprive et une recherche de signes d’HTP. Les manifestations cliniques étaient dominées par une dyspepsie (66%), des épigastralgies (50%), un pyrosis (33%) et des régurgitations (16%). Les lésions endoscopiques associées à l’HMG étaient les suivantes : gastrite (7/10), hernie hiatale (1/10). Les lésions d’HMG apparaissaient sous la forme d’ilots arrondis, suspendus, de couleur « rouge saumon », bien délimités, mesurant en moyenne 1.75 cm (extrêmes : 1.5 et 2 cm), au nombre de 2 dans 50% des cas, siégeant en moyenne à 17,5 cm (extrêmes : 13 et 20 cm) des arcades dentaires. L’étude histologique confirmait l’aspect de cellules glandulaires typiquement fundiques, avec présence de métaplasie intestinale dans 30% des cas au sein de l’HMG. Un seul patient avait une infection à Hélicobacter pylori. Aucune dysplasie n’était visualisée au sein de l’HMG.
Conclusion :
L’HMG de l’œsophage proximal constitue une anomalie bénigne découverte le plus souvent de façon fortuite en endoscopie. Dans notre courte série rétrospective la prévalence estimée est de 1,3% avec une nette prédominance masculine. Aucune dysplasie n’a été mise en évidence. Ne s’agissant pas d’une étude prospective, dans notre centre la prévalence est surement sous-évaluée. Ainsi, au cours d’une gastroscopie, un examen attentif du tiers supérieur de l’œsophage au retrait de l’appareil est indispensable, pour dépister d’éventuelles plages d’HMG. Les biopsies doivent être systématiques pour confirmation du diagnostic et recherche de dysplasie. L’HMG reste méconnue, sous-estimée et de diagnostic difficile. En raison de données de suivis évolutifs insuffisantes dans la littérature, sa prise en charge reste débattue et pourrait s’apparenter à celle de l’EBO pour la surveillance et la prise en charge thérapeutique, notamment en cas de symptômes ou de dysplasie avérée. Une étude prospective sous la forme d’un observatoire multicentrique pourrait aider à préciser la prévalence de cette affection et son profil évolutif au cours du temps.

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Hepatologie

Un ictère de retour d’Algérie.

2019

Honoré Zougmoré1, Jean Francois Cadranel1, Ratmony Heng1, Mourad Medmoun1, Dalila Bouraya2, Philippe Pulvermacher1, Allaoua Smail3, Alain Cazier4, Armand Garioud1.
1. Service d’hépato-gastroentérologie d’Alcoologie et nutrition – GHPSO – Creil (60)
2. Service de médecine polyvalente
3. Service de chirurgie digestive – GHPSO – Creil (60)
4. Service d’anatomopathologie – GHPSO – Creil (60)

Hépatologie –  2019-05-11 – CC –

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Mme N., 80 ans, sans antécédent notable, a été hospitalisée par les Urgences le 20 février 2019 pour l’exploration d’un ictère cutanéomuqueux. Elle venait juste d’arriver d’Algérie où elle a présenté depuis une semaine un ictère avec pour signes associés un prurit très intense avec des lésions de grattage diffuses, des urines foncées et des selles décolorées et une asthénie importante. A l’interrogatoire, il n’y avait pas de consommation d’alcool ou de prise de médicament hépatotoxique. En revanche, elle avait consulté son médecin traitement quinze jours auparavant en raison d’une toux fébrile avec frissons.
A l’examen clinique, la tension artérielle était à 110/60 mmHg avec un pouls à 72/mn. Elle pesait 51 kg pour une taille de 151 cm (IMC=22,4 kg/m2). L’ictère était flamboyant et la palpation abdominale était souple, dépressible, indolore sans hépato-splénomégalie.
Le bilan biologique montrait un taux de leucocytes à 4660/mm3, une hémoglobine à 14 g/dl et des plaquettes à 344.000/mm3. Le bilan hépatique était le suivant : ASAT=37 UI/L (<35), ALAT=38 UI (N<35) ; PAL=254 UI/L (N<105) ; GGT=97 UI (N<42) ; bilirubinémie totale (BT)=????265 mol/l (N<15) à prédominance conjuguée (BC) à 224 ????mol/l. Le TP était à 133% et il n’y avait pas d’insuffisance rénale (urémie = 6,3 mmol/L ; créatininémie = 66,7????mol/L). Sur le plan morphologique, l’échographie abdominale ne mettait pas en évidence de dilatation des voies biliaires intra et/ou extra-hépatiques avec un foie de morphologie normale et une vésicule biliaire lithiasique sans signe de cholécystite. L’IRM du foie et des voies biliaires était normale. Sur les examens à visée étiologique, les sérologies des hépatites virale A (IgG/IgM), B (Ag HBs, IgM-HBc), C (Ac anti-VHC) ; E (IgM) ; CMV (IgG) ; EBV (IgM) étaient négatives de même que les sérologies VIH 1 et 2. Le taux d’immunoglobulines totales était à 6 g/l avec des anticorps antinucléaires < 1/80è et la recherche des anticorps anti-tissus était négative. Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? Une ponction-biopsie hépatique par voie transpariétale a été réalisée sans complication. Les résultats de l’examen anatomopathologique et le diagnostic vous seront présentés lors du congrès.

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Hepatologie

Une hépatite A qui rechute ?

2019

Ratmony Heng1, Armand Garioud1, Camelia Mokhtari2, Honoré Zougmoré1, Mourad Medmoun1, Philippe Pulvermacher1, Allaoua Smaïl3, Alain Cazier4, Jean-Francois Cadranel1.

1. Service d’hépato-gastroentérologie d’Alcoologie et nutrition – GHPSO – Creil (60)
2. Service de biologie médicale – GHPSO – Creil (60)
3. Service de chirurgie digestive – GHPSO – Creil (60)
4. Service d’anatomopathologie – GHPSO – Creil (60)

Hépatologie –  2019-05-11 – CC –

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Mme B., une femme de 57 ans a été transférée fin avril 2018 du service de cardiologie dans le service d’hépato-gastroentérologie pour l’exploration d’un ictère cutanéo-muqueux de survenue récente. Elle avait initialement été admise pour une coronographie de contrôle du fait d’un antécédent d’infarctus du myocarde, associé à une dyslipidémie et un tabagisme. Son traitement à l’admission comprenait pantoprazole, ticagrélor, acide acétylsalicylique, bisoprolol, atorvastatine et énoxaparine, aucun autre médicament notamment hépatotoxique n’ayant été introduit au cours des douze derniers mois.
À son admission, les signes associés étaient des douleurs abdominales notamment au niveau de l’hypochondre droit, une asthénie, des vomissements et des douleurs musculaires. Sur la biologie, les leucocytes étaient à 6.360/mm3 avec 34% de polynucléaires neutrophiles et 51% de lymphocytes, le taux d’hémoglobine était de 13,9 g/dl et le nombre de plaquettes de 273.000/mm3. La biochimie hépatique était la suivante: ASAT à 3795 UI/L (n<35), ALAT à 3351 UI/L (n<35), PAL à 260 UI/L (n<105), GGT à 102 UI/L (n<42) avec une bilirubinémie totale à 49 µmol/l (n<15) dont 41,2 µmol/l de bilirubine conjuguée (n<5). Le TP était à 78%. L'échographie hépatique était normale ne mettant pas en évidence de dilatation des voies biliaires intra ou extra-hépatiques avec une vésicule biliaire alithiasique et un foie de morphologie normale. Cliniquement, la patiente mesurait 167 cm pour un poids de 60 kg (IMC à 22kg/m2). Elle n'avait aucun antécédent de consommation d'alcool ou de toxicomanie. Concernant le bilan étiologique, les sérologies des hépatites B (AgHBs, IgM-HBc), C (Ac), E (IgM), CMV (IgG) et EBV (IgM) et VIH 1-2 (Ac) étaient négatives. En revanche, la sérologie pour l’hépatite A était positive avec un taux d’Ig totales à 59,5 UI/ml et des IgM positifs à 11,11 UI/ml établissant le diagnostic d'hépatite aiguë A avec une charge virale VHA à 1.193.980 UI/ml (6,08 log). Les IgG étaient subnormales à 13,6 g/l (n<12,6) et la recherche des anticorps antinucléaires et anti-SMA, LKM1, LC1, SLA et M2/nPDC était négative. Après une diminution spontanée de la cytolyse hépatique et de la bilirubinémie, la patiente est réhospitalisée mi-juin 2018 en raison d’une asthénie associée à la réapparition d’un ictère flamboyant. Sur la biologie, les ASAT étaient à 2234 UI/ml, les ALAT à 1884 UI/l et la bilirubinémie totale à 299,1 µmol/L à nette prédominance conjuguée. Elle n’a pas pris de nouveau médicament, n’a pas voyagé dans l’intervalle. Une échographie hépatique a été refaite. Elle était normale. Les IgM VHA étaient toujours positifs à 1,8 UI/ml avec une charge virale A à 840 UI/ml (2.92 log). A quoi pensez-vous ? S’agirait-il d’une rechute de l’hépatite A ? Quels examens faites-vous pour avancer dans le diagnostic ? Les réponses et la suite de l’évolution vous seront données lors du congrès.