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Gastroenterologie

Hémorragie digestive, la salade montalbanaise !

2008

Jean-Louis Payen, Max Pierre Nicolas, Florian Busato,
Miguel Carreiro, Patrick Lheureux.
Pôle médico-chirurgical viscéral, secteur médical de l’hôpital de Montauban BP 765 82013 Montauban Cedex.

Gastroentérologie –  2008-05-20 –  –

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M. T. Bernard, âgé de 56 ans s’est présentée aux urgences de l’hôpital de Montauban une nuit de mars 2007 pour des rectorragies abondantes.

Dans ses antécédents on notait un diabète non insulino-dépendant évoluant depuis quelques années, la notion d’un épisode de méléna en 1996, dont l’exploration avait mis en évidence de rares diverticules du colon et une hernie hiatale par glissement.

Son histoire avait débuté dans la nuit avec l’apparition de violentes douleurs abdominales épigastriques, puis étaient survenue des selles noires suivies des rectorragies.
L’interrogatoire permettait d’éliminer la prise de gastro-toxique, mais le patient nous apprenait qu’il avait mangé, la veille au soir, un énorme saladier de salades mélangées.
Le bilan biologique retrouvait une anémie, normochrome, normocytaire à 7g/dL, une légère élévation de l’urée sanguine.
Après les manœuvres de réanimation habituelles, nous pratiquions en urgence et sans anesthésie, d’abord une gastroscopie, qui ne retrouvait pas de sang dans les cavités explorées, seul un diverticule d’allure banal dans la région papillaire était constaté, puis une coloscopie de réalisation difficile compte tenu du méléna très frais qui tapissait la muqueuse, elle ne permettait pas de localiser le saignement.
Le malade fut transféré en réanimation où 6 culots globulaires furent transfusés afin de stabiliser son taux d’hématocrite à 25 % ; là, nous pratiquâmes de nouveau, après une bonne préparation par PEG : une gastroscopie et une coloscopie, aucune lésion n’était retrouvée en dehors de quelques diverticules du colon gauche déjà connus et sans signe d’hémorragie récente.
L’hémorragie étant tarie, nous demandions alors la réalisation d’un entéro-scanner, cet examen d’imagerie mis en évidence de très nombreux diverticules du jéjunum et de l’iléon. Les suites furent simples et la patient pu retourner rapidement à son domicile.
Nous proposions alors de conclure à une hémorragie digestive liée à des diverticules de l’intestin grêle, probablement favorisée par le repas très atypique de la veille ; nous suggérions que le premier épisode de 1996 était de la même origine.

Ce cas clinique permettra de faire le point sur une cause exceptionnelle d’hémorragie digestive, notamment sur les examens diagnostiques à envisager (entero-scanner, vidéocapsule, artériographie …), sur la conduite à tenir thérapeutique avec l’éclairage des données de la littérature sur le sujet.

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Gastroenterologie

FAISABILITE ET APPORT DIAGNOSTIC DU COLOSCANNER A L’EAU DANS LE BILAN D’UNE HEMORRAGIE DIGESTIVE BASSE EXTERIORISEE OU NON CHEZ LA PERSONNE AGEE SOUS ANTICOAGULANT OU ANTIAGREAGANT

2008

Nahon S, Lequoy M, Caugant H, Poupardin C, Jouannaud V, Cimbalista M, Lesgourgues B

Gastroentérologie –  2008-05-29 –  –

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Présentation du sujet : la réalisation d’une coloscopie n’est pas toujours aisée chez la personne âgée présentant une cardiopathie nécessitant un traitement antiagrégant ou anticoagulant. En effet, l’anesthésie, la préparation pour la coloscopie et l’arrêt du traitement peuvent compromettre le pronostic cardiaque. But de l’étude : évaluer la faisabilité et l’apport diagnostic du coloscanner à l’eau en première ligne dans le bilan d’un saignement digestif extériorisé ou non chez la personne ^qgée. Méthode : de juin 2007 à juin 2008, nous avons réalisé un coloscanner à l’eau en première ligne pour une anémie ferriprive (x=), une rectorragie (y=), un hemoccult positif (z=) chez N patients (H/F, âge moyen) ayant une cardiopathie. Le coloscanner a été réalisé après une préparation la veille par 2 sachets d’XPREP dilué dans 1 verre d’eau et 1 lavement la veille et le jour du scanner. Une opacification rétrograde du colon par de l’eau était réalisée. Une endoscopie œsogastroduodénale était effectuée avant le scanner pour éliminer une lésion du tractus digestif supérieur. Résultats : les résultats seront présentés après analyse statistique complète.

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Gastroenterologie

Les médecins hospitaliers face au dépistage du cancer colorectal

2008

Paul Strock (1), Joel Mossong (2), Jos Weber (1), Jean-Marie Weydert (1), Andre Kerschen (1)
1 HepatoGastroentérologie, Centre Hospitalier de Luxembourg, Luxembourg
2 Biostatistiques, Laboratoire National de Santé, Luxembourg
Centre Hospitalier de Luxembourg, 4 rue Barblé, L-1210 Luxembourg, Tél. 00 352 4411 2258
Mél: Strock.paul@chl.lu

Gastroentérologie –  2008-05-30 –  –

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Introduction: Au Luxembourg, le cancer colorectal (CCR) est la 2e cause de cancer. Les examens de dépistage recommandés chez les personnes asymptomatiques sont une coloscopie tous les 10 ans à partir de 50 ans, ou, alternativement, un test hémoccult annuel. Cependant, il n’y a pas de programme de dépistage organisé. Une campagne d’information nationale destinée au grand public a eu lieu début 2005. Les données de la sécurité sociale suggèrent qu’environ 22% de la population de plus de 50 ans a eu une coloscopie totale durant les 10 années précédentes.
Une analyse des CCR diagnostiqués dans notre service durant le 1er semestre de 2006 a montré que 88% ont été découverts à un stade symptomatique. En outre, 73% de ces patients auraient pu bénéficier d’un dépistage du CCR auparavant et avaient consulté au moins une fois dans notre hôpital durant les 5 années précédentes.

But et méthodes: Nous avons évalué l’attitude face au dépistage du CCR des médecins spécialistes hospitaliers (MSH), toutes spécialités confondues, par questionnaire avant et après une campagne d’information dans notre hôpital. Deux questionnaires papier (« avant » et « après ») ont été mis au point, puis validés sur un échantillon d’internes. Ces questionnaires ont été envoyés à tous les médecins seniors de l’hôpital, suivis chacun de 2 rappels à 15 jours d’intervalle. La 2e enquête a eu lieu 12 mois après la première. La participation était de 55% (84/154) et 51% (90/176) aux 2 enquêtes respectivement.

Résultats:
Enquête 2006 “avant”: La connaissance de leurs antécédents familiaux par les MSH était meilleure en ce qui concerne le CCR que les adénomes colorectaux (positif : 26 % et 18%, négatif : 71% et 57%, ne sait pas : 2 et 23%). 32% des MSH avaient plus de 50 ans. La grande majorité des MSH adhérait personnellement au dépistage du CCR : 21% en avaient déjà fait un, et 69% prévoyaient de le faire dans l’avenir. Seuls 10% ne souhaitaient pas de dépistage du CCR pour eux-mêmes. Les tests que les MSH choisissaient pour eux-mêmes sont résumés dans le tableau 1. Il n’y avait pas de différence avec les tests qu’ils proposaient à leurs patients. La connaissance des recommandations en matière de dépistage du CCR était correcte. Le début du dépistage devait se situer entre 45 et 55 ans pour 85% des MSH et 86% affirmaient que les tests, mêmes négatifs, devaient être répétés périodiquement. Cependant 12% des MSH citaient les marqueurs tumoraux biologiques comme test de dépistage du CCR. Seulement 43% des MSH conseillaient le dépistage du CCR souvent ou régulièrement à leur famille et amis. Ces chiffres n’étaient pas différents en ce qui concerne les recommandations à leurs patients.
Enquête 2007 “après“: 44% des MSH qui répondaient au questionnaire avaient plus de 50 ans, et 21% étaient des femmes. L’attitude personnelle envers le dépistage était inchangée: 88% des MSH avaient déjà subi un test de dépistage ou pensaient en faire un dans l’avenir. Parmi les MSH n’envisageant pas de faire un test de dépistage, il y avait une prédominance parmi ceux âgés de moins de 50 ans (22% vs. 3%, p=0.038). Les méthodes de dépistage préférées avaient évolué (tableau 1, p<0.05). 50% des MSH recommandaient maintenant le dépistage du CCR à leurs patients, contre 40 % auparavant, mais cette différence n’était pas significative. Les facteurs limitants cités étaient manque de temps (19%), manque d’informations (8%), exercice d’une spécialité sans rapport avec l’appareil digestif (20%), manque d’intérêt des patients (18%), peur de la part des patients (18%).Tous les MSH considéraient que le dépistage était efficace pour diminuer la mortalité par CCR.
Durant les 6 mois après la campagne nationale de sensibilisation de 2005, le nombre de coloscopies totales réalisées dans notre service augmentait de 15%. En 2006, leur nombre redescendait au niveau de 2004. Durant les 6 mois après notre campagne d’information interne, le nombre de coloscopies augmentait à nouveau de 11%. Même si les indications et la pertinence de ces coloscopies en ce qui concerne le dépistage du CCR ne sont pas connues, l’effet de ces campagnes d’informations ne parait guère soutenu.

Tableau 1 :
Examens de dépistage préférés 2006 2007
Coloscopie 67% 82%
Hémoccult 23% 38%
Coloscopie virtuelle et radiologie 15% 4%
Marqueurs tumoraux sériques 12% 4%

Conclusion:
1. Une large majorité des MSH adhère personnellement au dépistage du CCR, cependant ils ne sensibilisent que peu souvent leurs patients, familles et amis à ce dépistage.
2. Des campagnes d’informations isolées destinées au grand public ou aux MSH n’ont qu’un impact limité sur le dépistage du cancer colorectal par coloscopie. Seul un dépistage organisé systématique pourrait augmenter de façon durable la participation au dépistage, mais l’impact de cette attitude doit être évalué.

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Hémorragies digestives (HD) et antiagrégants plaquettaires (AAP). Enquête observationnelle hospitalière nationale: A propos de 1010 malades. Comparaison des résultats en fonction de l’origine des patients (CHU ou CHG).

2008

B. Nalet*1, J. Bretagne2, G. Lesur3, B. Bour4, C. Soufflet5, P. Barthélemy5
1-CH Montélimar 2-CHU Rennes 3-CHU Boulogne 4-CH Le Mans 5-Rueil-Malmaison.

Gastroentérologie –  2008-06-01 – Cho –

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Buts : Estimer le taux de prévalence et décrire les caractéristiques des HD survenant sous AAP ayant nécessité une endoscopie ; évaluer l’existence éventuelle de différences entre les patients et les modes de prise en charge dans les CHU et les CHG.
Patients et méthodes : Toutes les HD hautes et basses(HDH et HDB) vues consécutivement pendant 3 mois (à partir de Février 2007) dans 61 centres hospitaliers ont été répertoriées. Vingt malades au maximum étaient inclus dans chaque centre ce qui a permis de constituer un registre (1010 patients). Dans chaque centre, chaque investigateur incluait dans son registre vingt patients consécutifs ayant une endoscopie pour HDH et ou HDB. Les 6 premiers patients ayant pris un traitement par AAP dans les 7 jours précédant l’hémorragie (initiation ou traitement chronique) et quelle que soit la durée de la prise, à savoir : aspirine < 320 mg/j, clopidogrel , ticlopidine, ou une association étaient sélectionnés pour la cohorte (297 patients).
Parmi les 61 centres ayant participé à cet observatoire, il y avait 45 services de CHG et 16 services de CHU.718 patients provenaient d’un CHG et 292 d’un CHU. Nous avons comparé dans le registre et la cohorte les caractéristiques des patients selon le type d’établissement d’origine. Les modes de prise en charge n’ont été analysés qu’à partir des patients de la cohorte.
Résultats: Le registre se composait de 605 hommes et 405 femmes avec un âge moyen de 69,7±16,3 ans. Dans les CHU, la proportion des hommes était plus élevée que dans les CHG (66,4%/57,2%). L’âge moyen était de 69,7 ans. Il n’y avait pas de différence entre CHG et CHU pour l’âge moyen mais la proportion de patients âgés de plus de 75 ans était plus élevée en CHG (49,9%/42,8%).Chez les patients prenant des AAP cette proportion était la même dans les deux types de structures.
Dans le registre, l’hémorragie était plus souvent hospitalière en CHU (21,7%/17,3%) mais il n’y avait pas de différence dans la cohorte des patients traités par AAP.
33,5% des patients prenaient un AAP .Il n’y avait pas de différence concernant la fréquence de la prise associée d’AAP ou d’autres traitements susceptibles de favoriser les hémorragies mais on constatait un plus grand pourcentage de patients traités en monothérapie par clopidogrel dans les CHG (8,4%/4,6%)et un plus grand nombre de patients avait un traitement associé par IPP en CHU ( 14,7%/8,8%).
Les causes d’HDH étaient identiques en fréquence à l’exception des ulcères gastriques plus nombreux,en CHU (14,9%/6,2%). Pour les HDB, seule différait la fréquence de la diverticulose (14,6% en CHG/ 7,6% en CHU).
Dans la cohorte des patients avec AAP, on retrouve la plus grande fréquence des ulcères gastriques en CHU (29,6%/12,8%) ; l’oesophagite érosive est plus souvent en cause en CHG(15,5%/4,2%) ; la diverticulose est toujours plus présente comme cause d’HDB en CHG ( 25,6%/12,7%).
Dans le registre, les patients avaient plus souvent une endoscopie oesogastroduodénale en CHU ( 85%/73%) et plus souvent une coloscopie partielle en CHG (18,5%/12%).Ces gestes étaient souvent associés à une autre exploration. Ces différences se retrouvent dans la cohorte : endoscopie OGD isolée (66,2% CHU/ 46,4% CHG) et coloscopie partielle isolée ( 2,8% CHU et 19,5% CHG).
L’analyse des traitements endoscopiques n’a été réalisée que sur la cohorte : au moins un geste endoscopique a été pratiqué deux fois plus souvent en CHU(20,8%/39,4%).
Il n’y a pas eu de différence pour le nombre de patients transfusés, le volume des transfusions et le recours chirurgical. Dans la cohorte 4,9% des patients sont décédés en CHG et 2,8% en CHU.
Conclusion : Dans cette enquête observationnelle, nous n’avons pas constaté de différence importante entre les caractéristiques des patients ayant une HD et leur modalité de prise en charge qu’ils soient vus en CHU ou en CHG. Cependant, les patients des CHG étaient un plus âgés, prenaient plus de Clopidogrel, moins d’IPP que les patients des CHU. Ils avaient moins souvent des UG pour expliquer les HDH et plus souvent une diverticulose comme cause suspectée d’HDB. La thérapeutique endoscopique était plus fréquente en CHU sans incidence sur la mortalité par HD dans la cohorte des patients sous AAP.

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Ascite riche en protides après un accouchement révélant une tuberculose péritonéale chez une femme immunocompétente.

2008

H Kassem, T El Gharbi, L Turner

Gastroentérologie –  2008-06-05 –  –

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Nous rapportons le cas d’une patiente de 38 ans, originaire du Congo en France depuis 7 ans, hospitalisée pour une ascite survenant 1 mois après un accouchement par césarienne pour souffrance foetale.
Durant sa grossesse à la 23ème SA, il avait été noté une thrombopénie à 95 000 éléments/mm3 sans autre anomalie biologique, pour laquelle un traitement par corticoides à la dose de 1mg/kg avait été instauré et ce pour 1 mois sans effet sur la thrombopénie.
Antérieurement à cette grossesse la patiente ne présentait aucune symptomatologie clinique.
L’examen clinique ne notait aucune anomalie en dehors de l’ascite. Les examens complémentaires identifiait une anémie modérée à 9,8 g/l, une thrombopénie à 110 000 éléments/mm3 et un syndrome inflammatoire peu sévère (CRP 22). Le bilan hépatique était normal et la sérologie VIH négative. La ponction d’ascite retrouvait un taux de protéine à 56g/l avec 2000 éléments dont 80% de lymphocytes. Il n’y avait pas de cellules tumorales et le taux de triglycérides était normale. La recherche de BK au direct était négative de même que la PCR du liquide d’ascite. L’intradermoréaction était à 17 mm.
Sur l’examen tomodensitométrique abdominal il était décrit une volumineuse ascite avec prise de contraste au niveau du péritoine ainsi du’une rate multinodulaire hétérogène. Les veines sus hépatique étaient considérées normales.
Une coelioscopie diagnostique n’était pas envisagée compte tenu d’un risque opératoire (difficulté d’intubation) et un traitement anti-tuberculeux, devant la forte suspiscion de tuberculose péritonéale, instauré.
Le dosage de l’adénosine désaminase dans le liquide d’ascite que nous avons reçu secondairement était fortement positif (108 UI/l pour une normale < à 24)et la culture revenait positive à mycobactérium tuberculosis au 30ème jour.
Une quadrithérapie anti-tuberculeuse était réalisée pour 2 mois relayé par une bithérapie pour 7 mois.
L'évolution était marquée par une régression de l'ascite en 1 mois, une normalisation du taux des plaquettes et par la disparition des images iconographiques au 6ème mois.
Cette observation nous a permis d'évoquer toutes les causes d'ascite riche en protides survenant après un accouchement par césarienne chez une patiente transplantée et sous corticothérapie avant son accouchement.

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Adjonction d’une recto-sigmoïdoscopie unique entre 55 et 64 ans à la recherche biennale de sang occulte dans les selles : l’avenir du dépistage organisé du cancer colorectal en France ?

2008

B Denis, A Peter, AM Weiss, J Bottlaender, G Breysacher, P Chiappa, I Gendre, P Perrin
Hôpitaux Civils de Colmar, ADECA Alsace

Gastroentérologie –  2008-06-11 –  –

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Malgré les preuves théoriques de son efficacité, le dépistage du cancer colorectal (CCR) par recto-sigmoïdoscopie (RS) n’a jamais été évalué en France. Le but de ce travail était d’évaluer l’acceptabilité et le rendement de l’adjonction d’une RS au dépistage organisé (DO) du CCR par Hemoccult (H).
Méthodes : Tous les résidents de 55 à 64 ans du canton de Wintzenheim (Haut-Rhin) étaient invités par courrier à consulter leur médecin généraliste (MG) en vue d’un dépistage par RS en sus du DO par H. La RS était réalisée avec un vidéo gastroscope avec l’objectif d’explorer le rectum et le colon aussi loin que possible sans douleur. Une coloscopie était indiquée en cas d’adénome à la RS ou de test H positif.
Résultats : Sur 5399 résidents âgés de 50 à 74 ans, 628 (11.6%) étaient exclus du DO et 2704 (56.7%) réalisaient un test H. Sur 1901 résidents âgés de 55 à 64 ans, 77 (4.1%) étaient exclus du dépistage par RS. Parmi 1824 personnes éligibles pour le dépistage par RS, 1159 avaient un test H négatif (H-) et 665 n’avaient pas participé au DO par H (HØ). 382 RS étaient réalisées en un an, soit un taux de participation de 20.9%, significativement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (23.8% vs 18.2%) et chez les 60–64 ans que chez les 55–59 ans (26.2% vs 17.6%)(p 50 % dans la patientèle de 26 MG motivés, significativement plus élevé chez les 42 MG ayant ≥ 5 patients éligibles (34.1%) que chez les 72 MG ayant < 5 patients éligibles (23.2%)(p<0.01). Il était de 35.0% chez les 17 MG du canton et de 29.7% chez les 97 MG hors canton (p = 0.07). 199 RS (52.1%) dépassaient l’angle gauche et 41 (10.7%) étaient techniquement inadéquates. 64 coloscopies (16.8%) étaient indiquées et 62 réalisées. Parmi les 370 personnes H- étaient dépistées 2 (0.5%) personnes avec cancer, un rectal et un sigmoïdien, 54 (14.6%) avec adénome dont 30 (8.1%) avec adénome avancé et 15 (4.1%) avec adénome ≥ 10 mm. 2704 personnes de 50 à 74 ans du même canton avaient été dépistées par H au cours de la 1ère campagne (participation 56.7%) avec 71 tests positifs (2.6%) et 64 coloscopies réalisées. 2 (0.07%) cancers étaient dépistés, 26 (1.0%) personnes avec adénome dont 12 (0.4%) avancés. Le dépistage par RS détectait 6.4 fois plus de néoplasies avancées pour 1000 personnes éligibles (18.6) que celui par H (2.9). 87.3% des personnes estimaient la RS pas ou peu douloureuse. Seules 2 personnes regrettaient d’avoir fait la RS et 97.7% étaient prêts à la refaire. Aucune complication sérieuse n’était observée (3 malaises vagaux).
Conclusion : Le dépistage par l’association H + RS est faisable en France s’il s’appuie sur une organisation impliquant les MG. Malgré une participation 3 fois moindre, le rendement en terme de lésions néoplasiques avancées est 3 fois supérieur avec l’association H + RS qu’avec le test H seul. Les performances des 2 tests sont complémentaires : participation élevée et faible rendement pour H et vice versa pour RS. L’adjonction d’une RS unique entre 55 et 64 ans au DO par H tous les 2 ans entre 50 et 74 ans mérite d’être évaluée à grande échelle.

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Gastroenterologie

Evaluation des pratiques professionnelles : examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux

2007

Bernard Denis, Carol Peters, Catherine Chapelain, Isabelle Kleinclaus, Anne Fricker, Richard Wild, Bernard Auge, Denis Chatelain, Jean François Fléjou.
Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin, CHU d’Amiens, CHU St Antoine Paris

Gastroentérologie –  2007-06-11 – CO –

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L’appréciation du type d’architecture et du degré de dysplasie des adénomes colorectaux est peu reproductible en pratique courante.
But : évaluer l’examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux dépistés par une campagne départementale de dépistage organisé du cancer colorectal.
Méthodes : Les polypes dépistés étaient initialement examinés par les 14 pathologistes du département. Pour cette étude, les lames de 300 polypes étaient relues par 2 pathologistes référents. En cas de discordance entre les 2 référents, elles étaient relues conjointement pour obtenir un diagnostic consensuel. Etaient sélectionnés pour relecture tous les adénomes festonnés et les carcinomes pTis et pT1 dépistés, les autres polypes étaient tirés au sort. De plus, les comptes-rendus des carcinomes pT1 étaient évalués.
Résultats : 2 560 polypes étaient dépistés. La proportion d’adénomes tubulovilleux (ATV) variait significativement de 16,8 à 29,2 % selon le laboratoire (p < 0,001). De même, le taux d’adénomes festonnés (AF) variait de 1 à 7,4 % et le taux d’adénomes en dysplasie de haut grade (DHG) ou pTis de 17,9 à 31 % (p < 0,001). Les 300 polypes se répartissaient en 77 polypes hyperplasiques (PH), 14 AF, 60 adénomes tubuleux (AT), 122 ATV et 10 adénomes villeux (AV). Il y avait 36 carcinomes pT1 et 45 pTis, 64 adénomes avec DHG et 62 avec dysplasie de bas grade (DBG). Les performances des pathologistes étaient bonnes pour la classification des polypes en polypes adénomateux et festonnés (concordance supérieure à 90 %) mais moindres pour le diagnostic d’un contingent villeux supérieur à 20 % et pour la caractérisation des polypes festonnés (concordance entre 75 et 80 %). Le diagnostic initial d’AF n’était confirmé que dans 15,1% des cas. Le contingent villeux était surévalué dans 24,8 % des adénomes. 22 % des diagnostics initiaux de DHG et de carcinome pTis étaient surévalués. Parmi les polypes bénins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 6,1 % des polypes ≥ 10 mm et dans 58,4 % des polypes < 10 mm, conduisant à une surveillance trop rapprochée dans la quasi-totalité des cas discordants. Parmi les polypes malins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 25,6 % des cas : 7 DHG avaient été diagnostiquées cancer invasif (dont 4 ont eu une résection chirurgicale inutile) et 4 cancers pT1 avaient été manqués. La valeur prédictive positive pour le diagnostic de cancer pT1 calculée sur l’ensemble des polypes dépistés n’était que de 34,9 %. Extrapolé à l’ensemble des polypes dépistés par la campagne, les diagnostics pathologiques étaient concordants dans 45,2 % des cas, discordants sans impact dans 27,5 % et avec impact clinique dans 27,2 % des cas. Le niveau d’invasion était précisé dans 81,3 % des comptes-rendus de cancers pT1, le degré de différentiation et la marge de résection dans 75 % et la présence ou l’absence d’emboles dans 43,8 % des cas. Seuls 37,5 % des comptes-rendus étaient complets, comportant toutes les précisions nécessaires à la décision thérapeutique.
Conclusion : Cette étude confirme qu’il existe d’importantes différences d’interprétation histologique des polypes colorectaux en pratique courante. Elle permet de quantifier leur impact sur une campagne de dépistage organisé du cancer colorectal : dans un quart des cas ces divergences modifient la prise en charge. Nos résultats soulignent l’importance d’adopter une classification consensuelle des polypes, en particulier des festonnés, dont la nomenclature est actuellement confuse. Ils suggèrent l’intérêt d’une double lecture systématique des polypes malins afin d’éviter une chirurgie inutile. Ils montrent que les critères nécessaires à la décision thérapeutique sont fréquemment absents des comptes-rendus des polypes malins et l’intérêt d’adopter une fiche standardisée pour ces polypes.

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Gastroenterologie

Résultats à court-terme de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) adjuvante par voie coelioscopique pour les patients opérés à visée curative d’un cancer digestif ou ovarien localement avancé ou associé à une carcinose localisée

2007

Elie CHOUILLARD¹, René-Louis VITTE², Arnaud FAUCONNIER³
Service de chirurgie digestive¹, gastro-entérologie², et gynécologie³, Centre Hospitalier, Poissy

Gastroentérologie –  2007-07-11 – CO –

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Le rôle de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) dans le traitement des carcinoses
péritonéales d’origine colo-rectale ou gastrique est de plus en plus établi. Le rôle préventif de la
CHIP est avéré dans le cancer gastrique et probable dans le cancer colique avancé.
Nous avons une expérience riche de 10 ans avec la cytoréduction chirurgicale avec CHIP pour les
carcinoses péritonéale avérées (N=53 procédures). Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer une
CHIP adjuvante chez les patients opérés à visée curative d’un cancer gastrique, colique ou
ovarien localement avancé ou associé à une carcinose péritonéale localisée, complètement
réséquée lors de l’intervention chirurgicale initiale.
Les patients éligibles avaient eu une CHIP après viscérolyse par voie coelioscopique. Le
protocole était effectué à abdomen fermé, quelques semaines après l’intervention initiale. Trois
à douze litres de sérum étaient délivrés par un système de pompe sous contrôle d’une
thermorégulation maintenant la température intra-abdominale entre 41°C et 43°C. Les agents
utilisés étaient la mitomycine C et le cisplatine.
Dix sept patients (8 femmes et 7 hommes, âge moyen 55 ans (41-74)) ont eu le protocole. Douze
patients avaient un cancer colique, trois avaient un cancer gastrique et deux un cancer ovarien.
La CHIP a eu lieu en moyenne 5 semaines après l’ intervention initiale (0-8). Il n’y a pas eu de
mortalité. Il n’y a pas eu d’incident opératoire ou de conversion en laparotomie. En postopératoire,
1 patient a été ré-opéré pour une collection purulente intrapelvienne. Trois patients
ont eu une leucopénie transitoire dont une sévère.
La CHIP adjuvante par voie coelioscopique chez les patients opérés à visée curative d’un cancer
colique, gastrique ou ovarien avancé ou associé à une carcinose localisée est une technique sûre
et faisable. La mortalité et la morbidité à court terme sont réduites. L’étude d’un éventuel
effet sur la survie globale ou la survie sans récidive nécessite un suivi plus long.
ANGH Copyright 2007

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Gastroenterologie

Caractéristiques épidémiologiques et pronostic des hémorragies digestives hautes (HDH) d’origine ulcéreuse (HU): étude prospective multicentrique de l’ANGH.

2007

B Nalet (1); JL Payen (2); D Grasset (3); N Abdelli (4); M Picon Coste (5); V Duffournet (6); J Butel (7); S de Montigny Lenhardt (8); R Benoit (9); G Macaigne (10); B Lambare (11); O Danne (12); J Laberenne (13); M Kaassis (14); A Glibert (15);
(1) Montelimar – FRANCE; (2) Montauban – FRANCE; (3) Vannes – FRANCE; (4) Chalons en Champagne – FRANCE; (5) Aix en Provence – FRANCE; (6) Annecy – FRANCE; (7) Abbeville – FRANCE; (8) Aubagne – FRANCE; (9) Montlucon – FRANCE; (10) Lagny Sur Marne – FRANCE; (11) Evry – FRANCE; (12) Pontoise – FRANCE; (13) Seclin – FRANCE; (14) Cholet – FRANCE; (15) Tarbes – FRANCE;

Gastroentérologie –  2007-06-17 – CO –

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But : Décrire les caractéristiques épidémiologiques des HU à partir d’une cohorte de patients étudiés dans un observatoire de l’ANGH du 1er mars 2005 au 28 Février 2006.
Méthode : Dans 53 centres de l’ANGH, les patients accueillis en urgence pour une HDH communautaire ont été inclus dans une étude épidémiologique et de pratique. A partir des 3194 patients, nous avons recueilli spécifiquement les données concernant les HU.
Résultats : Nous avons colligé 969 épisodes d’HU (30,3% de la cohorte globale) liés à un ulcère gastrique (UG) (370, 38,2%) ou à un ulcère duodénal (UD) (513, 52,9%) ou à un UG ou UD associé à d’autres lésions(52 et 34, 5,4% et 3,5% ). Il y avait 632 hommes (65%) et 337 femmes (35%). 348 (36%) avaient moins de 60 ans ; 339 (35%) entre 60 et 79 ans. 317 avaient plus de 80 ans. La présentation était une hématémèse dans la plupart des cas (56,58%).. Le taux d’hémoglobine moyen à l’admission était de 8,6gr nécessitant une transfusion moyenne de 3,3 culots chez 686 patients (70%). 98 (10%) avaient un antécédent d’hémorragie digestive rapporté 64 fois (6,6%) à un ulcère. 86 (8,8%) avaient une cirrhose et 180 (18,5%) un antécédent d’ulcère. Le score de Rockall moyen était de 4,8. 630 patients (65%) avaient un ou plusieurs traitements associés. 187(19%) prenaient des AINS. Les AINS les plus utilisés étaient le KETOPROFENE(58) puis le DICLOFENAC(23).Seuls 5 prenaient des anti-cox2. Avec les AINS, 17% avaient un traitement préventif par IPP qu’ils aient ou non un antécédent d’ulcère bien que 93(49,7%) aient plus de 60 ans. 280 patients(29%) prenaient de l’aspirine, 233 (24%) à visée anti-agrégante et 47 pour d’autres étiologies . 106(10,9%) étaient traités par AVK avec de l’aspirine(18%) et sans IPP(16%) .96(10%) étaient traités par anti-agrégants plaquettaires associés à de l’aspirine une fois sur trois. Durant l’endoscopie, 26(2,7%) avaient une hémorragie en jet, 248(25%) un vaisseau visible et /ou un caillot adhérent, 342(35%) n’avaient pas de stigmate hémorragique .Un geste hémostatique a été réalisé 265 fois (27%) dont 88 soit 35% des cas pour les ulcères avec vaisseau visible ou caillot adhérent. Il y a eu 122 récidives hémorragiques (12,6%).Parmi les facteurs prédictifs, on retient un score de Rockall supérieur à 5, la transfusion, par contre l’âge et les traitements associés n’étaient pas corrélés au risque de récidive. Le recours à la chirurgie a été nécessaire dans 51 cas (5,3%) dont 42 fois pour un ulcère duodénal. Il n’était pas lié à l’âge ni au type de traitement associé mais était significativement diminué en cas de traitement par IPP avant l’admission.8 patients sont décédés dans les suites opératoires.55 patients sont décédés (5,6%),12 par récidive hémorragique ou ses conséquences. Dans 49 cas (89%) les décès étaient associés à des comorbidités importantes et liés à des causes extra-digestives.
Conclusions : En comparaison avec notre cohorte de référence, regroupant toutes les causes d’HDH, nous constatons : que les HU surviennent plus souvent chez des patients prenant des AINS (19% versus 11%) ; qu’il n’y a pas de différence pour la prise d’aspirine, d’AVK ou d’anti-agrégants ; que le pourcentage de patients transfusés et le nombre de transfusions est identique ; que le pourcentage de gestes thérapeutiques endoscopiques est le même ; que la mortalité est plus faible (5,6% versus 8,4%) malgré un recours plus important à la chirurgie(5,3%versus3%) ; que les recommandations relatives à l’utilisation des IPP en fonction de l’âge et des antécédents ne sont pas assez bien suivies.

Catégories
Gastroenterologie

La précarité socio-économique est-elle associée à une évolution péjorative des maladies inflammatoires de l’intestin : étude prospective multicentrique chez plus de 300 patients

2007

S Nahon, G. Macaigne, JP Faurel, M Howaizi, A Fleury, E Cuillerier, C Locher,G
Barjonnet, G Gatineau, P Lahmek, Montfermeil, Lagny, Livry-Gargan, Eaubonne,
Pontoise, Dreux, Coulommiers, Meaux

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Buts :
Evaluer l’influence de facteurs socio-économiques sur la sévérité des MICI.
Méthodes:
nous avons mené dans 7 hôpitaux de la région parisienne une étude prospective évaluant
l’influence de la précarité socio-économique sur la sévérité de la maladie de Crohn de
Septembre 2006 à Juin 2007. Nous avons utilisé le questionnaire EPICES (Evaluation de la
Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé) questionnaire
validé évaluant la précarité. Un score supérieur à 30 était associé à une précarité
importante.
Résultats :
Ils seront présentés au Congrès.