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Gastroenterologie

Etude des caractéristiques épidémiologiques et du pronostic des hémorragies digestives hautes (HDH) chez 1041 patients âgés de plus de 75 ans: étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

S Nahon (1); O Nouel (2); P Cassan (3); R Combes (4); J Kerjean (5); S Doumet (6); P Cocq-
Vezilier (7); G Tielman(8); T Paupard (9); E Janicki (10); D Bernardini (11); M Antoni (12); N
Haioun (13); D Pillon (14); P Bretagnolle (15); Groupe HDH de l’Angh (1);(1) Montfermeil -; (2)
Saint-Brieuc -; (3) Vichy -; (4) Moulins -; (5) Lorient -; (6) Villeneuve-Saint-Georges -; (7) Douai -;
(8) Roubaix -; (9) Dunkerque -; (10) Arras -; (11) Toulon -; (12) Orange -; (13) Cavaillon -; (14)
Bourg-en-Bresse ;(15) Chambéry.;

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Buts :
Etudier les caractéristiques épidémiologiques et déterminer le pronostique des HDH
communautaires chez les patients de plus de 75 ans.
Patients et Méthodes :
Du 1er mars 2005 au 28 février 2006, 3287 patients ont été hospitalisés en urgence pour une HDH
communautaire dans 53 centres de l’ANGH. Nous avons isolé le sous-groupe des patients âgés de
75 ans (G1, n = 1041). Les caractéristiques épidémiologiques de ce sous-groupe ont été
comparées à celles du reste de la population (G2, n = 2246).
Résultats :
Il s’agissait de 542 femmes et 499 hommes. A l’entrée, le taux d’hémoglobine étaient
significativement plus bas dans G1 : 8,8±4,6 vs 9,4±3,1 g/dL dans G2 (p<0,05) nécessitant une
transfusion sanguine dans 73% des cas vs 57,5% des cas (p<10-6). Un antécédent de cirrhose et
d'hémorragie digestive était plus fréquent dans G2 respectivement 42,6% vs 8,7% (p<10-6) et
26,7% vs 13,9% (10-6). Dans G1, on notait plus fréquemment la prise d'aspirine (29,3% vs 15,2%,
p<10-6), de corticoïdes (4,9% vs 2,4%, p<0,0003), d'AVK (22% vs 4,9%, p<10-6) et d'antiagrégants
plaquettaires (13,1% vs 5,7%, p<10-6) que dans G2 mais pas pour les AINS (10, 2% vs 10,9%, p =
0,6). Ulcères gastro-duodénaux, gastrites érosives et oesophagites représentaient 64% des causes
d'HDH de G1 vs 40% de G2 (p<10-6) alors que ruptures de varices oesophagiennes et
gastropathies d'hypertension portale (HTP) représentaient 44% des causes de G2 vs 11% de G1
(p<10-7). Le taux de récidive n'était pas différent dans les 2 groupes (11, 4% vs 9,38). Un
traitement chirurgical était plus fréquent dans G1 (4%) vs (2,48%) dans G2, p = 0,015.
La durée d'hospitalisation était plus longue dans G1 (10,6 jours vs 8,5 jours, p<0,05). Le taux de
complication et la mortalité hospitalière étaient identiques dans les deux groupes
respectivement 22,6% vs 21,6% (p = 0,5) et 8,9% vs 8,2% (p = 0,5).
Conclusion :
Les HDH communautaires chez la personne âgée se caractérisent par une prépondérance de la
pathologie ulcéreuse, une fréquence 4 fois plus faible des hémorragies liées à l'HTP et par la
prise plus fréquente de médicaments interférant avec l'hémostase. Le pronostique est identique
à celui des personnes moins âgées cela pouvant s'expliquer par la fréquence moins élevée des
cirrhoses et des hémorragies liées à l'HTP.

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Gastroenterologie

INTEGRATION D’UNE UNITE FONCTIONNELLE D’ENDOSCOPIES DIGESTIVES A UN PLATEAU COMMUN D’ACTIVITES ENDOSCOPIQUES ET DE DESINFECTION : DE LA CONCEPTION A LA REALISATION

2007

A. Fleury (1), P. Martres (2), O. Danne (1)
(1) Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise
(2) Laboratoire de Microbiologie-Hygiène, Hôpital René Dubos, Pontoise

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Introduction
L ’activité d’Endoscopies Digestives au Centre Hospitalier de Pontoise s’effectue sur 2
sites: les actes nécessitant une anesthésie générale sont réalisés au Bloc Opératoire,
ceux pratiqués sous neuroleptanalgésie ou sans anesthésie sont effectués au sein de
l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives. En 2003, un projet de déménagement
de cette unité a été envisagé afin de rapprocher l’activité endoscopique du Bloc
Opératoire et de regrouper toute l’activité au sein du même site. Par ailleurs, le CLIN
déplorait la multiplication des infrastructures d’endoscopies et de ce fait des lieux de
désinfections des endoscopes (Explorations de Pneumologie, d’Urologie,
Réanimations…), éclatés sur 10 sites différents avec à chaque fois un protocole
spécifique de désinfection des endoscopes.
Contexte
L’opportunité de création de nouveaux locaux en 2005, aux surfaces avantageuses
(1200m²), attenant au bloc opératoire a permis d’envisager l’organisation d’un plateau
commun d’endoscopies. Cette nouvelle structure concentrera désormais en un seul lieu
les activités endoscopiques des services de Gastroentérologie, d’Urologie et de
Pneumologie. Une unité centralisée de désinfection sera intégrée à ce plateau commun,
regroupant 6000 endoscopies par an. L ’intérêt de ce regroupement permettra
d’homogénéiser les procédures de traitement des endoscopes et d’assurer, grâce à la
mutualisation du personnel soignant, la prise en charge de ces dispositifs médicaux,
gardes, astreintes et week-end compris.
Elaboration du projet
Chacune des 3 spécialités a travaillé d’abord isolément puis lors de rencontres
multidisciplinaires avec les acteurs concernés (médecins, personnels soignants,
ingénieurs, architectes, hygiénistes) pour concevoir le plan et organiser le
fonctionnement de leurs plateaux d’endoscopies en tenant compte du circuit des
patients et des endoscopes. Puis le projet architectural de l’unité centralisée de
désinfection intégrée au sein des 3 sites d’endoscopie a été élaboré, en prenant en
considération un certain nombre de contraintes : surface minimale nécessaire à une
qualité de travail optimale (environ 40m²), salle de stockage des endoscopes désinfectés
indépendante (13m²), prise en charge de la désinfection du matériel destiné aux cavités
stériles et non stériles par des procédures manuelles et automatisées, respect des
critères d’ergonomie et d’hygiène.
Le service de gastroentérologie a bénéficié de l’opportunité du déménagement pour
structurer son Unité Fonctionnelle d’Endoscopies Digestives (regroupement des
consultations, création d’une Unité d’Hospitalisation Ambulatoire pour les actes sous
anesthésie générale)
Conclusions
Malgré nos réticences à modifier nos habitudes de travail, ce projet va se concrétiser. Il
va permettre d’intégrer l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives au bloc
opératoire facilitant ainsi les examens sous anesthésie générale et de créer une unité
centralisée de désinfection des endoscopes commune à deux autres plateaux techniques
(Urologie, Pneumologie) avec la perspective d’améliorer les pratiques de désinfection
24h/24 des endoscopes.
ANGH Copyright 2007

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Gastroenterologie

Oesophagite à éosinophiles : y penser chez l’adulte !!

2007

Danisi C (1), Poujol A (2), Charton-Bain MC (3), Picon-Coste M (1)
(1) Service de Gastroentérologie ; CHG du Pays d’Aix
(2) Service de Pédiatrie; CHG du Pays d’Aix
(3) Service d’anatomopathologie; CHG du Pays d’Aix

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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L’oesophagite à éosinophiles (OE) est une entité anatomo-pathologique surtout décrite en
pédiatrie. Néanmoins, elle doit être connue des gastroentérologues, car cette pathologie peut se
révéler chez l’adulte. Nous rapportons 4 observations d’OE diagnostiquées à l’Hôpital d’Aix et
faisons le point sur la présentation clinique, les moyens diagnostiques, les traitements proposés
et l’évolution chez des adultes.

OBSERVATIONS
Cas 1 :
Mr Dur N, né en 1988, hospitalisé pour impaction alimentaire.
Cas 2 :
Mr Tor J, né en 1986, hospitalisé pour hématémèse sur corps étranger oesophagien.
Cas 3 :
Mr Mar B, né en 1968, hospitalisé pour dysphagie évoluant depuis 2 ans.
Cas 4 :
Mme Gla I, née en 1968, hospitalisée pour dyspnée aigue secondaire à un corps étranger intratrachéal
et fausses routes fréquentes.
DISCUSSION
L’ OE, – bien connue des pédiatres – mérite d’être connue des gastroentérologues car de plus en
plus de cas sont rapportés chez l’adulte jeune.
Ø La prédominance masculine semble être vérifiée chez l’adulte (3/4 pour nos observations).
Ø Le terrain atopique est fréquent (1/2 des cas).
Ø La symptomatologie est souvent ancienne et inexpliquée : épisodes aigus de dysphagie voire
blocages alimentaires ou dysphagie progressive, douleurs thoraciques avec bilan cardiaque
normal.
Ø Le diagnostic est fait parfois devant l’aspect endoscopique (granulations blanchâtres, sillons
longitudinaux, aspect en anneaux ou crénelé, parfois sténoses) et confirmé par les biopsies de
l’oesophage (à faire au niveau de l’oesophage supérieur, moyen et inférieur). La population
d’éosinophiles est supérieure à 20 éosinophiles/champ. Il faut savoir qu’une infiltration à
éosinophiles est souvent présente lors du reflux gastro-oesophagien, mais localisée seulement au
tiers inférieur de l’oesophage et souvent moins dense.
Ø La manométrie est souvent faite devant la symptomatologie de troubles moteurs et est
souvent normale. Lorsqu’il existe des anomalies motrices (à type d’hyper contractilité ou à
ab XVes Journées Nationales de l’ANGH Porquerolles 2007
l’inverse d’hypo motilité), celles-ci sont la conséquence de l’infiltration oesophagienne, et elles
régressent sous traitement.
Ø L’écho-endoscopie n’est pas encore évaluée dans cette pathologie.
Ø Le traitement : corticoïdes inhalés (à déglutir) plus rarement par voie générale,
antileucotriènes, dilatation des sténoses.
Ø L’évolution : le traitement reste empirique; 6 semaines de corticoïdes déglutis permettrait
l’absence de récidive; cependant aucune étude contrôlée chez l’enfant et l’adulte n’existe.

CONCLUSION

L’OE est une nouvelle entité anatomo-clinique. Il faut y penser chez l’adulte devant toute
dysphagie, et pratiquer des biopsies oesophagiennes étagées systématiques, qui porteront le
diagnostic devant l’infiltration à éosinophiles du corps de l’oesophage. La physiopathologie
évoque un probable phénomène allergique: « asthme oesophagien ». Le traitement est simple,
basé sur des corticoïdes déglutis, mais dont l’efficacité à long terme reste à définir

BIBLIOGRAPHIE
– Charton-Bain MC, Poujol A, Danisi C, Sault MC. L’oesophagite à éosinophiles : une
nouvelle entité anatomo-clinique : à propos de 4 cas de présentation pédiatrique. Ann
Patho 2006 ; 26 :1S135.
– Lamouliatte H, Message L, Zerbib F. L’oesophagite à éosinophile de l’adulte : une entité
émergente. Poster présenté aux JFPD 2005.
– Mishra A, Hogan SP, Brandt EB, Rothenberg ME. An etiological role for aeroallergens and
oesinophils in experimental oesophagitis. J Clin Invest; 2001 Jan; 107 (1): 83-90
– Remedios M, Campbell C, Jones DM, Kerlin P. Eosinophilic oesophagitis in adults: clinical,
endoscopic, histologic findings, and response to treatment with fluticasone propionate.
Gastrointest Endosc; 2006 Jan; 63 (1): 3-12
– Lucendo AJ, Castillo P, Martin-Chavarri S, Carrion G, Pajares R, Pascual JM, Mancenido N,
Erdozian JC. Manometric findings in adult eosinophilic eosophagitis: a study of 12 cases.
Eur J Gastroenterol Hepatol; 2007 May; 19 (5): 417-24
ANGH Copyright 2007

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Rendement diagnostique de la capsule endoscopique au cours des saignements digestifs obscurs chez 76 patients âgés de plus de 70 ans : étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

Stéphane NAHON, Antoine Fleury, Emmanuel Cuillerier, Gilles D’Abrigeon, Anne Courrillon-
Mallet, Thierry Morin, Fabrice Locher, Pierre Lahmek.
Montfermeil, Pontoise, Dreux, Montélimar, Villeneuve St Georges, Tarbes, Meaux.

Gastroentérologie –  2007-07-10 – CO –

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Présentation et buts:
La capsule endoscopique (CE) est largement utilisé dans le bilan des saignements digestifs
obscurs (SOD). Les buts de cette étude prospective multicentrique étaient d’étudier les
caractéristiques et le rendement de la CE au cours des SOD occultes ou extériorisés chez la
personne âgée.
Méthodes :
Les patients 70 ans ayant eu une exploration négative par au moins une endoscopie
oesgastroduodénale et une coloscopie pour un SOD et une récidive hémorragique étaient
éligibles. La récidive hémorragique était définie par une chute du taux d’hémoglobine de plus de
2 g/dL ou par un saignement extériorisé. Une analyse multivariée a été réalisée pour identifier
des facteurs prédictifs de lésions. Six hôpitaux ont participé à cette étude de Janvier 2006 à
Avril 2007.
Résultats :
76 patients (42 femmes et 34 hommes, 76.6±9 ans) ont été inclus; 47 avaient un saignement
obscur et 29 un SOD extériorisé. 73% des patients avaient au moins une comorbidité sévère. 40%
des patients prenaient des traitements toxiques pour le tractus gastro-intestinal [AINS (n=2);
aspirine (n=12); AVK (n=11), clopidrogel (n=10)]. La visualisation de la totalité du grêle a été
possible dans 90% des cas. Aucune complication liée à la CE n’a été observée. 73% des lésions
identifiées étaient des angiodysplasies. Le rendement de la CE (définie par la responsabilité de
la lésion dans l’origine du SOD) était de T 58%, permettant un traitement dans 82% des cas. Le
rendement de la CE pour les SOD occultes était 55% vs. 65% pour les SOD extériorisés (p=0.7).
Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient (OR [IC], p): sexe masculin (6.7 [1.5;30];
0,014) et une pathologie cardiaque (8.2 [1.7; 39], 0.008).
Conclusion :
Le rendement diagnostique de la CE est élevé chez les personnes âgées ayant un SOD permettant
un traitement dans la plupart des cas. Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient le sexe
masculin et la présence d’une pathologie cardiaque.
ANGH Copyright 2007

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Evaluation des pratiques professionnelles : examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux

2007

Bernard Denis, Carol Peters, Catherine Chapelain, Isabelle Kleinclaus, Anne Fricker, Richard Wild, Bernard Auge, Denis Chatelain, Jean François Fléjou.
Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin, CHU d’Amiens, CHU St Antoine Paris

Gastroentérologie –  2007-06-11 – CO –

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L’appréciation du type d’architecture et du degré de dysplasie des adénomes colorectaux est peu reproductible en pratique courante.
But : évaluer l’examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux dépistés par une campagne départementale de dépistage organisé du cancer colorectal.
Méthodes : Les polypes dépistés étaient initialement examinés par les 14 pathologistes du département. Pour cette étude, les lames de 300 polypes étaient relues par 2 pathologistes référents. En cas de discordance entre les 2 référents, elles étaient relues conjointement pour obtenir un diagnostic consensuel. Etaient sélectionnés pour relecture tous les adénomes festonnés et les carcinomes pTis et pT1 dépistés, les autres polypes étaient tirés au sort. De plus, les comptes-rendus des carcinomes pT1 étaient évalués.
Résultats : 2 560 polypes étaient dépistés. La proportion d’adénomes tubulovilleux (ATV) variait significativement de 16,8 à 29,2 % selon le laboratoire (p < 0,001). De même, le taux d’adénomes festonnés (AF) variait de 1 à 7,4 % et le taux d’adénomes en dysplasie de haut grade (DHG) ou pTis de 17,9 à 31 % (p < 0,001). Les 300 polypes se répartissaient en 77 polypes hyperplasiques (PH), 14 AF, 60 adénomes tubuleux (AT), 122 ATV et 10 adénomes villeux (AV). Il y avait 36 carcinomes pT1 et 45 pTis, 64 adénomes avec DHG et 62 avec dysplasie de bas grade (DBG). Les performances des pathologistes étaient bonnes pour la classification des polypes en polypes adénomateux et festonnés (concordance supérieure à 90 %) mais moindres pour le diagnostic d’un contingent villeux supérieur à 20 % et pour la caractérisation des polypes festonnés (concordance entre 75 et 80 %). Le diagnostic initial d’AF n’était confirmé que dans 15,1% des cas. Le contingent villeux était surévalué dans 24,8 % des adénomes. 22 % des diagnostics initiaux de DHG et de carcinome pTis étaient surévalués. Parmi les polypes bénins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 6,1 % des polypes ≥ 10 mm et dans 58,4 % des polypes < 10 mm, conduisant à une surveillance trop rapprochée dans la quasi-totalité des cas discordants. Parmi les polypes malins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 25,6 % des cas : 7 DHG avaient été diagnostiquées cancer invasif (dont 4 ont eu une résection chirurgicale inutile) et 4 cancers pT1 avaient été manqués. La valeur prédictive positive pour le diagnostic de cancer pT1 calculée sur l’ensemble des polypes dépistés n’était que de 34,9 %. Extrapolé à l’ensemble des polypes dépistés par la campagne, les diagnostics pathologiques étaient concordants dans 45,2 % des cas, discordants sans impact dans 27,5 % et avec impact clinique dans 27,2 % des cas. Le niveau d’invasion était précisé dans 81,3 % des comptes-rendus de cancers pT1, le degré de différentiation et la marge de résection dans 75 % et la présence ou l’absence d’emboles dans 43,8 % des cas. Seuls 37,5 % des comptes-rendus étaient complets, comportant toutes les précisions nécessaires à la décision thérapeutique.
Conclusion : Cette étude confirme qu’il existe d’importantes différences d’interprétation histologique des polypes colorectaux en pratique courante. Elle permet de quantifier leur impact sur une campagne de dépistage organisé du cancer colorectal : dans un quart des cas ces divergences modifient la prise en charge. Nos résultats soulignent l’importance d’adopter une classification consensuelle des polypes, en particulier des festonnés, dont la nomenclature est actuellement confuse. Ils suggèrent l’intérêt d’une double lecture systématique des polypes malins afin d’éviter une chirurgie inutile. Ils montrent que les critères nécessaires à la décision thérapeutique sont fréquemment absents des comptes-rendus des polypes malins et l’intérêt d’adopter une fiche standardisée pour ces polypes.

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Gastroenterologie

Résultats à court-terme de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) adjuvante par voie coelioscopique pour les patients opérés à visée curative d’un cancer digestif ou ovarien localement avancé ou associé à une carcinose localisée

2007

Elie CHOUILLARD¹, René-Louis VITTE², Arnaud FAUCONNIER³
Service de chirurgie digestive¹, gastro-entérologie², et gynécologie³, Centre Hospitalier, Poissy

Gastroentérologie –  2007-07-11 – CO –

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Le rôle de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) dans le traitement des carcinoses
péritonéales d’origine colo-rectale ou gastrique est de plus en plus établi. Le rôle préventif de la
CHIP est avéré dans le cancer gastrique et probable dans le cancer colique avancé.
Nous avons une expérience riche de 10 ans avec la cytoréduction chirurgicale avec CHIP pour les
carcinoses péritonéale avérées (N=53 procédures). Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer une
CHIP adjuvante chez les patients opérés à visée curative d’un cancer gastrique, colique ou
ovarien localement avancé ou associé à une carcinose péritonéale localisée, complètement
réséquée lors de l’intervention chirurgicale initiale.
Les patients éligibles avaient eu une CHIP après viscérolyse par voie coelioscopique. Le
protocole était effectué à abdomen fermé, quelques semaines après l’intervention initiale. Trois
à douze litres de sérum étaient délivrés par un système de pompe sous contrôle d’une
thermorégulation maintenant la température intra-abdominale entre 41°C et 43°C. Les agents
utilisés étaient la mitomycine C et le cisplatine.
Dix sept patients (8 femmes et 7 hommes, âge moyen 55 ans (41-74)) ont eu le protocole. Douze
patients avaient un cancer colique, trois avaient un cancer gastrique et deux un cancer ovarien.
La CHIP a eu lieu en moyenne 5 semaines après l’ intervention initiale (0-8). Il n’y a pas eu de
mortalité. Il n’y a pas eu d’incident opératoire ou de conversion en laparotomie. En postopératoire,
1 patient a été ré-opéré pour une collection purulente intrapelvienne. Trois patients
ont eu une leucopénie transitoire dont une sévère.
La CHIP adjuvante par voie coelioscopique chez les patients opérés à visée curative d’un cancer
colique, gastrique ou ovarien avancé ou associé à une carcinose localisée est une technique sûre
et faisable. La mortalité et la morbidité à court terme sont réduites. L’étude d’un éventuel
effet sur la survie globale ou la survie sans récidive nécessite un suivi plus long.
ANGH Copyright 2007

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Mais que sont devenues les hémorragies d’antan ?…

2006

J. Henrion, M. Schapira, J-M. Ghilain, J-M. Maisin, S. De Maeght, P. Deltenre, M. Moulart, T. Delaunoit.
Service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital de Jolimont, Belgique

Gastroentérologie –  2006-04-11 – Cho –

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But : comparer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, endoscopiques, thérapeutiques et pronostiques des hémorragies digestives hautes (HDH) d’il y a 20 ans et aujourd’hui.

Méthode : cent cinquante épisodes d’HDH colligés consécutivement en 1984-86 (gr1) durant une période de 33 mois ont été comparés à 150 épisodes colligés consécutivement en 2004-06 (gr2) durant une période de 27 mois. La comparaison a porté sur l’ensemble des deux groupes ainsi que sur les trois sous-groupes les plus importants : rupture de varices, ulcère gastrique, ulcère bulbaire.

Résultats :

Comparaison globale des deux groupes : la proportion d’ulcères gastriques + ulcères bulbaires dans le groupe 1 (92 cas/61%) paraît plus importante que dans le groupe 2 (69 cas/46%, p = 0.01), mais l’incidence mensuelle de l’ulcère hémorragique n’a pas changé (2.8/mois, gr1 versus 2.55/mois, gr2). Par contre, la fréquence de l’HDH par oesophagite semble augmenter (2 cas/1%, gr1 versus 13 cas/9%, gr2). Les différences significatives observées entre les 2 périodes sont rapportées dans le tableau.

Gr1 : 84-86
N =150

Gr2 : 04-06
N = 150

p

Age (moy + extr.)

61.5 (24-91)

66.8 (22-95)

0.007

Délai Adm-Endo (médiane)

5 heures

3 heures

0.002

Hém. Active à l’endo

23 (15%)

46(31%)

0.001

Geste thérapeut. 1ère Endo

1 (0.06%)

60 (40%)

<0.0001

Malades transfusés

130 (87%)

90 (60%)

0 .0001

Nombre culots transfusés J1 (moy)

3.3

2.6

0.058

Récidive hémorragique

52 (35%)

24 (16%)

0.0023

Comparaison des sous-groupes : pour la rupture de varices (gr1/21 cas, gr2/23 cas), les différences observées concernent le geste hémostatique à la 1ère endo (1/5% versus 17/74%, p<0.0001), le tamponnement oesophagien (17/80% versus 3/13%, p<0.,0001), le nombre de culots transfusés le 1er jour (moyenne : 4.5 versus 2.2, p=0.008), la récidive hémorragique (13/60% versus 6/26%, p=0.03), le nombre de décès (8/38% versus 2/9%, p = 0.05). Pour l’ulcère gastrique (gr1/47 cas, gr2/32 cas), les différences observées concernent le geste hémostatique à la 1ère endo (0/0% versus 13 /41%, p<0.001), le nombre de malades transfusés (44/94% versus 22/68%, p = 0.005), la récidive hémorragique (16/34% versus 3/9%, p = 0.01). Pour l’ulcère bulbaire (gr1/45 cas, gr2/37 cas), les différences observées concernent l’âge moyen (59.3 versus 69.1, p = 0.0001), et le geste hémostatique à la 1ère endo (0/0% versus 21/57%, p <0.0001).

Conclusion :
1) La population des HDH a vieilli, mais les étiologies n’ont pas réellement changé. L’incidence mensuelle des 3 grandes causes d’HDH reste pareille malgré la prophylaxie de la rupture des VO, les mises en garde concernant les drogues gastrotoxiques et l’éradication d’HP.
2) La prise en charge endoscopique est différente, un geste hémostatique étant réalisé dans environ 50 % des cas dès la 1ère endo.
3) La compensation sanguine de l’hémorragie est moins « agressive ». 4) Le pronostic vital n’est pas changé, mais le risque de récidive est significativement diminué.

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Gastroenterologie

Devenir des malades porteurs de cancers des voies aéro digestives supérieures dépistés lors des cures de sevrage d’alcool, entre 1999 et 2005

2006

agnes Sournia-Azouaou,olivier Duhamel,jean christophe Valats, gérard Bel,yann Le Bricquir, mohamed Ramdani

Gastroentérologie –  2006-04-24 –  –

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Tous les malades entrants pour cure de sevrage d’alcool dans le service ont un examen ORL complété , en cas de lésion par une laryngoscopie en suspension. nous rapportons les caractéristiques des malades porteurs de cancers et leur évolution jusqu’en avril 2006.27 malades ont pu etre étudié, 8 sont morts,dont 3 de cause directement lié à leur cancer alors qu’il n’y avait aucun cancer supérieur à T3 (1 T3, 2 T2). Nous avons cherché à savoir si il y avait un retentissementpositif ou non, sur le sevrage d’alcool ou de tabac.

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Evaluation des réunions de concertation pluridisciplinaire d’oncologie digestive dans un centre hospitalier. Etude rétrospective de l’activité du 18/01/2002 au 03/12/2004.

2006

R. FAROUX(1),B. GALLOT(1),C LEROY(2),M COMY(3),B. DE KERVILLER(3), F. DENIMAL(3),J.P. LAFARGUE(1),G. MEDINGER(1),F PRIOU(4),M. SMAÏLI(3), M. SCNHEE(1); (1) service de gastroentérologie, (2)Unité de recherche cliniqe, (3) service de chirurgie digestive, (4) service onco-hématologie-Centre Hospitalier 85000 La Roche sur Yon

Gastroentérologie –  2006-05-14 –  –

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Introduction : La mesure 31 du plan cancer prévoit de faire bénéficier 100% des nouveaux patients atteints de cancer, d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) préalable à la proposition du Plan personnalisé de soins. Les RCP sont mises en place progressivement par les réseaux territoriaux. Le but de ce travail était d’évaluer rétrospectivement la qualité et la validité d’une RCP d’oncologie digestive, en particulier l’adéquation entre la prise en charge effective du patient , la recommandation de la RCP et les recommandations du référentiel régional.

Patients et méthodes :Auto-évaluation rétrospective sur 35 mois de 139 RCP consécutives et 1240 dossiers correspondants à 796 patients. Description de cette population. Recherche de divergences entre la recommandation de la RCP et la prise en charge des patients. Etude de la conformité au référentiel régional et appréciation du taux d’exhaustivité des nouveaux cas de cancer vus dans un service effectivement présentés en RCP.

Résultats : Sur 1326 dossiers inscrits en RCP, 1240 (96%) ont fait l’objet d’une présentation effective. 43,5% des fiches RCP informatiques étaient incomplètes et dans 33,7% des cas la classification TNM n’était pas mentionnée correctement. L’inclusion dans un essai était proposée dans 9,9% et effective dans 5,6% des cas . Dans 86,7% des cas, la recommandation de la RCP était suivie par le praticien référent. Dans 12,6% des cas cette recommandation n’était pas suivie. La cause la plus fréquente de non respect de la RCP était l’évolution de la maladie.
Le taux de présentation effective en RCP par rapport aux nouveaux cas de cancer vus dans le service était de 63,7% sur le premier semestre de l’étude et de 74,7% sur le dernier semestre. Parmi les dossiers non présentés, 31,6% concernait des patients OMS 3 décédés lors de la même hospitalisation et 13,3% des patients confiés d’emblée à des centres experts. Le taux de conformité au référentiel régional était de 86,8%. 56% des dossiers jugés non conformes ne rentraient pas dans les description de ce référentiel

Conclusion : La participation des spécialistes d’organe aux RCP est forte. L’objectif de 100% de dossiers vus en RCP est accessible . La qualité moyenne des renseignements fournis sur les fiches de RCP est insuffisante en particulier pour la classification TNM. La proposition faite par la RCP est celle proposée au patient dans la grande majorité des cas. Ces propositions sont conformes aux référentiels dans près de 90% des cas. Le Dossier Communiquant en Cancérologie (DCC) doit permettre d’améliorer la qualité des RCP .

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Gastroenterologie

Le dépistage organisé du cancer colorectal par Hemoccult est faisable en France: premiers résultats d’un département pilote

2006

Bernard DENIS, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN. Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin (ADECA 68)

Gastroentérologie –  2006-06-01 –  –

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But : rapporter les premiers résultats de la campagne du Haut-Rhin, département pilote pour le dépistage organisé du cancer colorectal (CCR).
Méthodes :
La campagne respectait le cahier des charges national : invitation à consulter le médecin généraliste (MG), envoi du test aux non répondants. En cas de non réponse au 1er courrier, une relance était envoyée avec un coupon-réponse permettant de spécifier d’éventuelles raisons de ne pas participer.
Résultats :
Au 30-04-2006, la campagne était terminée dans 25 cantons sur 31. Toute la population cible (186 660 personnes) avait reçu la 1ère invitation, 68,7% la lettre de relance et 47,6% le test. 608 MG (97%) avaient bénéficié d’une formation dont 21,4% en individuel. 618 MG (98,6%) participaient avec une moyenne de 108 tests lus par MG. 85,1% des tests distribués par les MG étaient effectivement réalisés. 19 343 personnes (10,4%) étaient exclues dont 46,4% grâce au coupon-réponse (6,5% pour dépistage récent, 3,3 % pour risque élevé et 0,5% pour maladie grave intercurrente). 90 863 personnes (48,7%) avaient réalisé le test, soit un taux ajusté de participation, tenant compte des exclusions, de 54,3% (de 47,9 à 61,9% selon les cantons). Ce taux augmentait avec l’âge (51% entre 50 et 59 ans, 59% entre 60 et 69 ans) et était significativement supérieur chez les femmes (56,6% vs 51,9%, p < 0,01). 77,3% des tests lus étaient donnés par les MG, 5,4% par les centres d’examens de santé, 1% par les médecins du travail et 15,5% avaient été envoyés par courrier. L’impact du premier courrier durait 6 mois et conduisait à 59% des tests lus, celui de la lettre de rappel durait à nouveau 6 mois pour 30% des tests lus. Le taux de positivité du test Hemoccult était de 3,3%, croissant avec l’âge et significativement plus élevé chez les hommes (3,9% vs 2,8%, p < 0,01). Une coloscopie était réalisée dans 84,1% des tests positifs. Le délai entre consultation gastroentérologique et coloscopie était < 6 semaines dans 78% des cas. Sur 2 595 coloscopies enregistrées, 94,4% étaient complètes. Elles étaient réalisées à 75,6% en secteur libéral. 48,8% d’entre elles étaient normales, 45,2% révélaient un (des) polype(s), dont 81,6% adénomateux. 58,2% des adénomes étaient sessiles, 34,9% pédiculés et 6,2% plans. 16% des adénomes mesuraient plus de 20 mm et 26,1% entre 10 et 19 mm. 69,5% des adénomes étaient tubuleux, 23,9% tubulo-villeux, 2,6% villeux et 4% festonnés. 61,4% d’entre eux étaient en dysplasie de bas grade, 32,2% de haut grade, 4,3% étaient le siège d’un carcinome in situ et 2,2% d’un carcinome invasif. 95,2% des adénomes étaient réséqués par voie endoscopique. La valeur prédictive positive était de 10,3% pour un CCR (hommes 12,8%, femmes 7,1%), 21% pour un adénome avancé et 42,6% pour une néoplasie (hommes 52,2%, femmes 31,0%). Les taux de CCR et de néoplasies étaient de 2,9 et 12,2 pour 1 000 personnes dépistées. 266 CCR étaient dépistés : 82,2% étaient localisés, dont 27,0% in situ. 49,7% des CCR invasifs étaient de stade I et 24,1% de stade II. 17,6% des CCR étaient localisés au rectum et 25,0% au colon proximal. Le taux de néoplasies avancées proximales augmentait avec l’âge (25,4% après 65 ans vs 16,5%, p < 0,01) mais ne variait pas selon le sexe. Une stratégie de dépistage fondée sur la recto-sigmoïdoscopie aurait manqué 21,4% des personnes avec néoplasies avancées, sans différence significative selon le sexe et l’âge.
Le coût global de ce programme de dépistage (sans les coloscopies) était de 2,3 millions d’Euros : les coûts fixes étaient de 1,6 million (4,3 € par an par personne éligible) et les coûts variables de 0,7 million (3,3 € par personne dépistée). Le coût global par personne dépistée était de 26 € et le coût pour dépister soit un adénome avancé soit un cancer précoce (in situ ou stade I) était de 3650 €.
Conclusion :
Les résultats des essais contrôlés européens sont reproductibles à un coût acceptable en population générale française. Les MG sont demandeurs et prêts à s’approprier le dépistage du CCR. Le taux de participation de notre département devrait approcher 55% en fin de campagne. La participation des hommes et des moins de 60 ans doit être améliorée.