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INTEGRATION D’UNE UNITE FONCTIONNELLE D’ENDOSCOPIES DIGESTIVES A UN PLATEAU COMMUN D’ACTIVITES ENDOSCOPIQUES ET DE DESINFECTION : DE LA CONCEPTION A LA REALISATION

2007

A. Fleury (1), P. Martres (2), O. Danne (1)
(1) Service de Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise
(2) Laboratoire de Microbiologie-Hygiène, Hôpital René Dubos, Pontoise

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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Introduction
L ’activité d’Endoscopies Digestives au Centre Hospitalier de Pontoise s’effectue sur 2
sites: les actes nécessitant une anesthésie générale sont réalisés au Bloc Opératoire,
ceux pratiqués sous neuroleptanalgésie ou sans anesthésie sont effectués au sein de
l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives. En 2003, un projet de déménagement
de cette unité a été envisagé afin de rapprocher l’activité endoscopique du Bloc
Opératoire et de regrouper toute l’activité au sein du même site. Par ailleurs, le CLIN
déplorait la multiplication des infrastructures d’endoscopies et de ce fait des lieux de
désinfections des endoscopes (Explorations de Pneumologie, d’Urologie,
Réanimations…), éclatés sur 10 sites différents avec à chaque fois un protocole
spécifique de désinfection des endoscopes.
Contexte
L’opportunité de création de nouveaux locaux en 2005, aux surfaces avantageuses
(1200m²), attenant au bloc opératoire a permis d’envisager l’organisation d’un plateau
commun d’endoscopies. Cette nouvelle structure concentrera désormais en un seul lieu
les activités endoscopiques des services de Gastroentérologie, d’Urologie et de
Pneumologie. Une unité centralisée de désinfection sera intégrée à ce plateau commun,
regroupant 6000 endoscopies par an. L ’intérêt de ce regroupement permettra
d’homogénéiser les procédures de traitement des endoscopes et d’assurer, grâce à la
mutualisation du personnel soignant, la prise en charge de ces dispositifs médicaux,
gardes, astreintes et week-end compris.
Elaboration du projet
Chacune des 3 spécialités a travaillé d’abord isolément puis lors de rencontres
multidisciplinaires avec les acteurs concernés (médecins, personnels soignants,
ingénieurs, architectes, hygiénistes) pour concevoir le plan et organiser le
fonctionnement de leurs plateaux d’endoscopies en tenant compte du circuit des
patients et des endoscopes. Puis le projet architectural de l’unité centralisée de
désinfection intégrée au sein des 3 sites d’endoscopie a été élaboré, en prenant en
considération un certain nombre de contraintes : surface minimale nécessaire à une
qualité de travail optimale (environ 40m²), salle de stockage des endoscopes désinfectés
indépendante (13m²), prise en charge de la désinfection du matériel destiné aux cavités
stériles et non stériles par des procédures manuelles et automatisées, respect des
critères d’ergonomie et d’hygiène.
Le service de gastroentérologie a bénéficié de l’opportunité du déménagement pour
structurer son Unité Fonctionnelle d’Endoscopies Digestives (regroupement des
consultations, création d’une Unité d’Hospitalisation Ambulatoire pour les actes sous
anesthésie générale)
Conclusions
Malgré nos réticences à modifier nos habitudes de travail, ce projet va se concrétiser. Il
va permettre d’intégrer l’Unité Fonctionnelle des Explorations Digestives au bloc
opératoire facilitant ainsi les examens sous anesthésie générale et de créer une unité
centralisée de désinfection des endoscopes commune à deux autres plateaux techniques
(Urologie, Pneumologie) avec la perspective d’améliorer les pratiques de désinfection
24h/24 des endoscopes.
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Oesophagite à éosinophiles : y penser chez l’adulte !!

2007

Danisi C (1), Poujol A (2), Charton-Bain MC (3), Picon-Coste M (1)
(1) Service de Gastroentérologie ; CHG du Pays d’Aix
(2) Service de Pédiatrie; CHG du Pays d’Aix
(3) Service d’anatomopathologie; CHG du Pays d’Aix

Gastroentérologie –  2007-09-01 – CO –

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L’oesophagite à éosinophiles (OE) est une entité anatomo-pathologique surtout décrite en
pédiatrie. Néanmoins, elle doit être connue des gastroentérologues, car cette pathologie peut se
révéler chez l’adulte. Nous rapportons 4 observations d’OE diagnostiquées à l’Hôpital d’Aix et
faisons le point sur la présentation clinique, les moyens diagnostiques, les traitements proposés
et l’évolution chez des adultes.

OBSERVATIONS
Cas 1 :
Mr Dur N, né en 1988, hospitalisé pour impaction alimentaire.
Cas 2 :
Mr Tor J, né en 1986, hospitalisé pour hématémèse sur corps étranger oesophagien.
Cas 3 :
Mr Mar B, né en 1968, hospitalisé pour dysphagie évoluant depuis 2 ans.
Cas 4 :
Mme Gla I, née en 1968, hospitalisée pour dyspnée aigue secondaire à un corps étranger intratrachéal
et fausses routes fréquentes.
DISCUSSION
L’ OE, – bien connue des pédiatres – mérite d’être connue des gastroentérologues car de plus en
plus de cas sont rapportés chez l’adulte jeune.
Ø La prédominance masculine semble être vérifiée chez l’adulte (3/4 pour nos observations).
Ø Le terrain atopique est fréquent (1/2 des cas).
Ø La symptomatologie est souvent ancienne et inexpliquée : épisodes aigus de dysphagie voire
blocages alimentaires ou dysphagie progressive, douleurs thoraciques avec bilan cardiaque
normal.
Ø Le diagnostic est fait parfois devant l’aspect endoscopique (granulations blanchâtres, sillons
longitudinaux, aspect en anneaux ou crénelé, parfois sténoses) et confirmé par les biopsies de
l’oesophage (à faire au niveau de l’oesophage supérieur, moyen et inférieur). La population
d’éosinophiles est supérieure à 20 éosinophiles/champ. Il faut savoir qu’une infiltration à
éosinophiles est souvent présente lors du reflux gastro-oesophagien, mais localisée seulement au
tiers inférieur de l’oesophage et souvent moins dense.
Ø La manométrie est souvent faite devant la symptomatologie de troubles moteurs et est
souvent normale. Lorsqu’il existe des anomalies motrices (à type d’hyper contractilité ou à
ab XVes Journées Nationales de l’ANGH Porquerolles 2007
l’inverse d’hypo motilité), celles-ci sont la conséquence de l’infiltration oesophagienne, et elles
régressent sous traitement.
Ø L’écho-endoscopie n’est pas encore évaluée dans cette pathologie.
Ø Le traitement : corticoïdes inhalés (à déglutir) plus rarement par voie générale,
antileucotriènes, dilatation des sténoses.
Ø L’évolution : le traitement reste empirique; 6 semaines de corticoïdes déglutis permettrait
l’absence de récidive; cependant aucune étude contrôlée chez l’enfant et l’adulte n’existe.

CONCLUSION

L’OE est une nouvelle entité anatomo-clinique. Il faut y penser chez l’adulte devant toute
dysphagie, et pratiquer des biopsies oesophagiennes étagées systématiques, qui porteront le
diagnostic devant l’infiltration à éosinophiles du corps de l’oesophage. La physiopathologie
évoque un probable phénomène allergique: « asthme oesophagien ». Le traitement est simple,
basé sur des corticoïdes déglutis, mais dont l’efficacité à long terme reste à définir

BIBLIOGRAPHIE
– Charton-Bain MC, Poujol A, Danisi C, Sault MC. L’oesophagite à éosinophiles : une
nouvelle entité anatomo-clinique : à propos de 4 cas de présentation pédiatrique. Ann
Patho 2006 ; 26 :1S135.
– Lamouliatte H, Message L, Zerbib F. L’oesophagite à éosinophile de l’adulte : une entité
émergente. Poster présenté aux JFPD 2005.
– Mishra A, Hogan SP, Brandt EB, Rothenberg ME. An etiological role for aeroallergens and
oesinophils in experimental oesophagitis. J Clin Invest; 2001 Jan; 107 (1): 83-90
– Remedios M, Campbell C, Jones DM, Kerlin P. Eosinophilic oesophagitis in adults: clinical,
endoscopic, histologic findings, and response to treatment with fluticasone propionate.
Gastrointest Endosc; 2006 Jan; 63 (1): 3-12
– Lucendo AJ, Castillo P, Martin-Chavarri S, Carrion G, Pajares R, Pascual JM, Mancenido N,
Erdozian JC. Manometric findings in adult eosinophilic eosophagitis: a study of 12 cases.
Eur J Gastroenterol Hepatol; 2007 May; 19 (5): 417-24
ANGH Copyright 2007

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Rendement diagnostique de la capsule endoscopique au cours des saignements digestifs obscurs chez 76 patients âgés de plus de 70 ans : étude prospective multicentrique de l’ANGH

2007

Stéphane NAHON, Antoine Fleury, Emmanuel Cuillerier, Gilles D’Abrigeon, Anne Courrillon-
Mallet, Thierry Morin, Fabrice Locher, Pierre Lahmek.
Montfermeil, Pontoise, Dreux, Montélimar, Villeneuve St Georges, Tarbes, Meaux.

Gastroentérologie –  2007-07-10 – CO –

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Présentation et buts:
La capsule endoscopique (CE) est largement utilisé dans le bilan des saignements digestifs
obscurs (SOD). Les buts de cette étude prospective multicentrique étaient d’étudier les
caractéristiques et le rendement de la CE au cours des SOD occultes ou extériorisés chez la
personne âgée.
Méthodes :
Les patients 70 ans ayant eu une exploration négative par au moins une endoscopie
oesgastroduodénale et une coloscopie pour un SOD et une récidive hémorragique étaient
éligibles. La récidive hémorragique était définie par une chute du taux d’hémoglobine de plus de
2 g/dL ou par un saignement extériorisé. Une analyse multivariée a été réalisée pour identifier
des facteurs prédictifs de lésions. Six hôpitaux ont participé à cette étude de Janvier 2006 à
Avril 2007.
Résultats :
76 patients (42 femmes et 34 hommes, 76.6±9 ans) ont été inclus; 47 avaient un saignement
obscur et 29 un SOD extériorisé. 73% des patients avaient au moins une comorbidité sévère. 40%
des patients prenaient des traitements toxiques pour le tractus gastro-intestinal [AINS (n=2);
aspirine (n=12); AVK (n=11), clopidrogel (n=10)]. La visualisation de la totalité du grêle a été
possible dans 90% des cas. Aucune complication liée à la CE n’a été observée. 73% des lésions
identifiées étaient des angiodysplasies. Le rendement de la CE (définie par la responsabilité de
la lésion dans l’origine du SOD) était de T 58%, permettant un traitement dans 82% des cas. Le
rendement de la CE pour les SOD occultes était 55% vs. 65% pour les SOD extériorisés (p=0.7).
Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient (OR [IC], p): sexe masculin (6.7 [1.5;30];
0,014) et une pathologie cardiaque (8.2 [1.7; 39], 0.008).
Conclusion :
Le rendement diagnostique de la CE est élevé chez les personnes âgées ayant un SOD permettant
un traitement dans la plupart des cas. Les facteurs prédictifs de lésions du grêle étaient le sexe
masculin et la présence d’une pathologie cardiaque.
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Evaluation des pratiques professionnelles : examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux

2007

Bernard Denis, Carol Peters, Catherine Chapelain, Isabelle Kleinclaus, Anne Fricker, Richard Wild, Bernard Auge, Denis Chatelain, Jean François Fléjou.
Association pour le dépistage du cancer colorectal dans le Haut-Rhin, CHU d’Amiens, CHU St Antoine Paris

Gastroentérologie –  2007-06-11 – CO –

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L’appréciation du type d’architecture et du degré de dysplasie des adénomes colorectaux est peu reproductible en pratique courante.
But : évaluer l’examen anatomo-pathologique des polypes colorectaux dépistés par une campagne départementale de dépistage organisé du cancer colorectal.
Méthodes : Les polypes dépistés étaient initialement examinés par les 14 pathologistes du département. Pour cette étude, les lames de 300 polypes étaient relues par 2 pathologistes référents. En cas de discordance entre les 2 référents, elles étaient relues conjointement pour obtenir un diagnostic consensuel. Etaient sélectionnés pour relecture tous les adénomes festonnés et les carcinomes pTis et pT1 dépistés, les autres polypes étaient tirés au sort. De plus, les comptes-rendus des carcinomes pT1 étaient évalués.
Résultats : 2 560 polypes étaient dépistés. La proportion d’adénomes tubulovilleux (ATV) variait significativement de 16,8 à 29,2 % selon le laboratoire (p < 0,001). De même, le taux d’adénomes festonnés (AF) variait de 1 à 7,4 % et le taux d’adénomes en dysplasie de haut grade (DHG) ou pTis de 17,9 à 31 % (p < 0,001). Les 300 polypes se répartissaient en 77 polypes hyperplasiques (PH), 14 AF, 60 adénomes tubuleux (AT), 122 ATV et 10 adénomes villeux (AV). Il y avait 36 carcinomes pT1 et 45 pTis, 64 adénomes avec DHG et 62 avec dysplasie de bas grade (DBG). Les performances des pathologistes étaient bonnes pour la classification des polypes en polypes adénomateux et festonnés (concordance supérieure à 90 %) mais moindres pour le diagnostic d’un contingent villeux supérieur à 20 % et pour la caractérisation des polypes festonnés (concordance entre 75 et 80 %). Le diagnostic initial d’AF n’était confirmé que dans 15,1% des cas. Le contingent villeux était surévalué dans 24,8 % des adénomes. 22 % des diagnostics initiaux de DHG et de carcinome pTis étaient surévalués. Parmi les polypes bénins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 6,1 % des polypes ≥ 10 mm et dans 58,4 % des polypes < 10 mm, conduisant à une surveillance trop rapprochée dans la quasi-totalité des cas discordants. Parmi les polypes malins, les discordances diagnostiques avaient un impact clinique dans 25,6 % des cas : 7 DHG avaient été diagnostiquées cancer invasif (dont 4 ont eu une résection chirurgicale inutile) et 4 cancers pT1 avaient été manqués. La valeur prédictive positive pour le diagnostic de cancer pT1 calculée sur l’ensemble des polypes dépistés n’était que de 34,9 %. Extrapolé à l’ensemble des polypes dépistés par la campagne, les diagnostics pathologiques étaient concordants dans 45,2 % des cas, discordants sans impact dans 27,5 % et avec impact clinique dans 27,2 % des cas. Le niveau d’invasion était précisé dans 81,3 % des comptes-rendus de cancers pT1, le degré de différentiation et la marge de résection dans 75 % et la présence ou l’absence d’emboles dans 43,8 % des cas. Seuls 37,5 % des comptes-rendus étaient complets, comportant toutes les précisions nécessaires à la décision thérapeutique.
Conclusion : Cette étude confirme qu’il existe d’importantes différences d’interprétation histologique des polypes colorectaux en pratique courante. Elle permet de quantifier leur impact sur une campagne de dépistage organisé du cancer colorectal : dans un quart des cas ces divergences modifient la prise en charge. Nos résultats soulignent l’importance d’adopter une classification consensuelle des polypes, en particulier des festonnés, dont la nomenclature est actuellement confuse. Ils suggèrent l’intérêt d’une double lecture systématique des polypes malins afin d’éviter une chirurgie inutile. Ils montrent que les critères nécessaires à la décision thérapeutique sont fréquemment absents des comptes-rendus des polypes malins et l’intérêt d’adopter une fiche standardisée pour ces polypes.

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Résultats à court-terme de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) adjuvante par voie coelioscopique pour les patients opérés à visée curative d’un cancer digestif ou ovarien localement avancé ou associé à une carcinose localisée

2007

Elie CHOUILLARD¹, René-Louis VITTE², Arnaud FAUCONNIER³
Service de chirurgie digestive¹, gastro-entérologie², et gynécologie³, Centre Hospitalier, Poissy

Gastroentérologie –  2007-07-11 – CO –

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Le rôle de la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) dans le traitement des carcinoses
péritonéales d’origine colo-rectale ou gastrique est de plus en plus établi. Le rôle préventif de la
CHIP est avéré dans le cancer gastrique et probable dans le cancer colique avancé.
Nous avons une expérience riche de 10 ans avec la cytoréduction chirurgicale avec CHIP pour les
carcinoses péritonéale avérées (N=53 procédures). Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer une
CHIP adjuvante chez les patients opérés à visée curative d’un cancer gastrique, colique ou
ovarien localement avancé ou associé à une carcinose péritonéale localisée, complètement
réséquée lors de l’intervention chirurgicale initiale.
Les patients éligibles avaient eu une CHIP après viscérolyse par voie coelioscopique. Le
protocole était effectué à abdomen fermé, quelques semaines après l’intervention initiale. Trois
à douze litres de sérum étaient délivrés par un système de pompe sous contrôle d’une
thermorégulation maintenant la température intra-abdominale entre 41°C et 43°C. Les agents
utilisés étaient la mitomycine C et le cisplatine.
Dix sept patients (8 femmes et 7 hommes, âge moyen 55 ans (41-74)) ont eu le protocole. Douze
patients avaient un cancer colique, trois avaient un cancer gastrique et deux un cancer ovarien.
La CHIP a eu lieu en moyenne 5 semaines après l’ intervention initiale (0-8). Il n’y a pas eu de
mortalité. Il n’y a pas eu d’incident opératoire ou de conversion en laparotomie. En postopératoire,
1 patient a été ré-opéré pour une collection purulente intrapelvienne. Trois patients
ont eu une leucopénie transitoire dont une sévère.
La CHIP adjuvante par voie coelioscopique chez les patients opérés à visée curative d’un cancer
colique, gastrique ou ovarien avancé ou associé à une carcinose localisée est une technique sûre
et faisable. La mortalité et la morbidité à court terme sont réduites. L’étude d’un éventuel
effet sur la survie globale ou la survie sans récidive nécessite un suivi plus long.
ANGH Copyright 2007

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Caractéristiques épidémiologiques et pronostic des hémorragies digestives hautes (HDH) d’origine ulcéreuse (HU): étude prospective multicentrique de l’ANGH.

2007

B Nalet (1); JL Payen (2); D Grasset (3); N Abdelli (4); M Picon Coste (5); V Duffournet (6); J Butel (7); S de Montigny Lenhardt (8); R Benoit (9); G Macaigne (10); B Lambare (11); O Danne (12); J Laberenne (13); M Kaassis (14); A Glibert (15);
(1) Montelimar – FRANCE; (2) Montauban – FRANCE; (3) Vannes – FRANCE; (4) Chalons en Champagne – FRANCE; (5) Aix en Provence – FRANCE; (6) Annecy – FRANCE; (7) Abbeville – FRANCE; (8) Aubagne – FRANCE; (9) Montlucon – FRANCE; (10) Lagny Sur Marne – FRANCE; (11) Evry – FRANCE; (12) Pontoise – FRANCE; (13) Seclin – FRANCE; (14) Cholet – FRANCE; (15) Tarbes – FRANCE;

Gastroentérologie –  2007-06-17 – CO –

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But : Décrire les caractéristiques épidémiologiques des HU à partir d’une cohorte de patients étudiés dans un observatoire de l’ANGH du 1er mars 2005 au 28 Février 2006.
Méthode : Dans 53 centres de l’ANGH, les patients accueillis en urgence pour une HDH communautaire ont été inclus dans une étude épidémiologique et de pratique. A partir des 3194 patients, nous avons recueilli spécifiquement les données concernant les HU.
Résultats : Nous avons colligé 969 épisodes d’HU (30,3% de la cohorte globale) liés à un ulcère gastrique (UG) (370, 38,2%) ou à un ulcère duodénal (UD) (513, 52,9%) ou à un UG ou UD associé à d’autres lésions(52 et 34, 5,4% et 3,5% ). Il y avait 632 hommes (65%) et 337 femmes (35%). 348 (36%) avaient moins de 60 ans ; 339 (35%) entre 60 et 79 ans. 317 avaient plus de 80 ans. La présentation était une hématémèse dans la plupart des cas (56,58%).. Le taux d’hémoglobine moyen à l’admission était de 8,6gr nécessitant une transfusion moyenne de 3,3 culots chez 686 patients (70%). 98 (10%) avaient un antécédent d’hémorragie digestive rapporté 64 fois (6,6%) à un ulcère. 86 (8,8%) avaient une cirrhose et 180 (18,5%) un antécédent d’ulcère. Le score de Rockall moyen était de 4,8. 630 patients (65%) avaient un ou plusieurs traitements associés. 187(19%) prenaient des AINS. Les AINS les plus utilisés étaient le KETOPROFENE(58) puis le DICLOFENAC(23).Seuls 5 prenaient des anti-cox2. Avec les AINS, 17% avaient un traitement préventif par IPP qu’ils aient ou non un antécédent d’ulcère bien que 93(49,7%) aient plus de 60 ans. 280 patients(29%) prenaient de l’aspirine, 233 (24%) à visée anti-agrégante et 47 pour d’autres étiologies . 106(10,9%) étaient traités par AVK avec de l’aspirine(18%) et sans IPP(16%) .96(10%) étaient traités par anti-agrégants plaquettaires associés à de l’aspirine une fois sur trois. Durant l’endoscopie, 26(2,7%) avaient une hémorragie en jet, 248(25%) un vaisseau visible et /ou un caillot adhérent, 342(35%) n’avaient pas de stigmate hémorragique .Un geste hémostatique a été réalisé 265 fois (27%) dont 88 soit 35% des cas pour les ulcères avec vaisseau visible ou caillot adhérent. Il y a eu 122 récidives hémorragiques (12,6%).Parmi les facteurs prédictifs, on retient un score de Rockall supérieur à 5, la transfusion, par contre l’âge et les traitements associés n’étaient pas corrélés au risque de récidive. Le recours à la chirurgie a été nécessaire dans 51 cas (5,3%) dont 42 fois pour un ulcère duodénal. Il n’était pas lié à l’âge ni au type de traitement associé mais était significativement diminué en cas de traitement par IPP avant l’admission.8 patients sont décédés dans les suites opératoires.55 patients sont décédés (5,6%),12 par récidive hémorragique ou ses conséquences. Dans 49 cas (89%) les décès étaient associés à des comorbidités importantes et liés à des causes extra-digestives.
Conclusions : En comparaison avec notre cohorte de référence, regroupant toutes les causes d’HDH, nous constatons : que les HU surviennent plus souvent chez des patients prenant des AINS (19% versus 11%) ; qu’il n’y a pas de différence pour la prise d’aspirine, d’AVK ou d’anti-agrégants ; que le pourcentage de patients transfusés et le nombre de transfusions est identique ; que le pourcentage de gestes thérapeutiques endoscopiques est le même ; que la mortalité est plus faible (5,6% versus 8,4%) malgré un recours plus important à la chirurgie(5,3%versus3%) ; que les recommandations relatives à l’utilisation des IPP en fonction de l’âge et des antécédents ne sont pas assez bien suivies.

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UNE HYPOPROTIDEMIE QUI VOUS PREND AUX ENTRAILLES

2006

A.Fleury (1), S. Monat (1), P. Jourdain (2), P. Hervio (1), B. Thébault (2), F. Funck (2)
O. Danne (1)
(1) Service d’Hépato-Gastro-Entérologie, Hôpital René Dubos, Pontoise.
(2) Service de Cardiologie, Hôpital René Dubos, Pontoise

Gastroentérologie –  2006-07-29 – CO –

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Nous rapportons l’observation d’un patient souffrant d’œdèmes des membres inférieurs associés à une hypoprotidémie, cas non élucidé par les investigations classiques.
Un patient, âgé de 44 ans, était hospitalisé pour bilan d’oedèmes des membres inférieurs évoluant depuis 5 ans. Ces oedèmes des membres inférieurs étaient bilatéraux, blancs, prenant le godet, surtout pré malléolaires. Le reste de l’examen clinique était normal. Les oedèmes étaient rapportés à une hypoprotidémie totale à 42 g/l avec une hypoalbuminémie à 22 g/l. Il n’existait ni diarrhée, ni dénutrition, ni protéinurie, ni insuffisance hépatocellulaire. Il existait une lymphopénie à 600/mm3, une hypotriglycéridémie à 0,39 mm/l, une cholestérolémie normale, une hypogammaglobulinémie à 4,5 g/l. Le poids des selles, la stéatorrhée à 1,12 g/24 heures, la clairance en alpha antitrypsine à 5,9 ml/24 heures étaient normaux ; les anticorps antitransglutaminase, antiendomysium étaient absents.

Que faites-vous ?

L’abstract in extenso sera disponible sur le site ANGH après le congrès.

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MICI et cancer : données épidémiologiques

2006

Jacques BELAICHE
Service de Gastroentérologie CHU Sart Tilman
4000 Liège ( Belgique)

Gastroentérologie –  2006-07-29 – CF –

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Dans les pays occidentaux, la prévalence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) a augmenté de façon significative au cours des dernières décades. L’amélioration des traitements médicaux et chirurgicaux a permis un allongement très significatif de l’espérance de vie des malades atteints de ces affections. Toutefois, les complications à long terme, en particulier le risque de cancer colorectal (CRC) continuent à poser problème. On estime que 2% des CRC de la population en général surviennent chez des patients porteurs de MICI (1), et inversement, la prévalence globale du CRC sur colon de MICI est d’environ 3-4% mais, en cas de pancolite, elle atteint 6%. Globalement, les patients atteints de MICI ont, par rapport à la population générale, un risque 5 fois supérieur de développer un CRC.
Le risque accru de CRC sur colite ulcéreuse (CU) est reconnu depuis longtemps, tandis que dans la maladie de Crohn (MC) il a été démontré beaucoup plus récemment. Plusieurs séries hospitalières et plus récemment des études de population ont clairement démontré que le risque sur pancolite de MC est égal à celui de la pancolite ulcéreuse et que les facteurs de risque associés sont les mêmes.
Le risque de CRC est notamment lié à la durée d’évolution de la maladie et à l’étendue de l’atteinte colique. Ainsi, dans les pancolites sur CU, le risque de cancer est d’environ 2% après 10 ans d’évolution, 10% après 20 ans d’évolution et environ 20% après 30 ans d’évolution (2). Dans les atteintes limitées au rectum le risque relatif de CRC est de 1,7 et de 2,8 en cas de colite gauche.
La durée d’évolution de la maladie joue un rôle très important puisque, en deçà de 8 à 10 ans d’évolution, le risque de CRC est très faible. En revanche, après 10 ans d’évolution, ce risque augment de 0,5% à 1% par an. L’influence de la durée d’évolution sur le risque de CRC est pondérée par l’âge de début de la maladie qui constitue un facteur de risque indépendant : plus la maladie débute à un âge précoce, plus le risque de CRC est grand.
Un autre facteur essentiel de CRC est l’existence d’une cholangite sclérosante primitive (CSP). On estime que 5% des patients atteints de CU présentent également une CSP et que la CSP est associée 9 fois sur 10 lorsque l’inflammation microscopique est prise en compte à une MICI, et plus particulièrement à une CU. Pour cette raison, une coloscopie avec biopsies est recommandée même en l’absence de lésion macroscopique dès le diagnostic de CSP posé. La présence d’une CSP augmente le risque de CRC d’un facteur 5 et ce risque atteint 50% chez un patient présentant une CU évoluant depuis 25 ans.
Comme pour le CRC sporadique, les antécédents familiaux de CRC augmentent le risque d’un tel cancer dans les MICI (3). Dans la CU le risque relatif est de 2,5 et atteint 9,2 si le cancer chez un parent du premier degré est survenu avant l’âge de 50 ans aussi bien dans la CU que la MC.
Le rôle délétère de l’inflammation chronique reste encore débattu même si une étude récente cas-témoin a montré que l’existence d’une inflammation histologique active constituait un facteur de risque indépendant de CRC dans la CU (4). Le pouvoir protecteur potentiel des dérivés du 5-ASA sur le risque de CRC pourrait aussi constituer un argument indirect.
Le rôle de l’iléite de reflux comme facteur de risque indépendant de CRC sur CU doit encore être confirmé.
A coté des facteurs de risque de CRC plusieurs facteurs peuvent au contraire contribuer à diminuer ce risque.
Le traitement d’entretien en continu par 5 ASA dans la CU diminue de 75% le risque de CRC et de 90% lorsque la posologie est supérieure ou égale à 1,2 g/j (5,6). En cas de traitement intermittent le risque ne diminue seulement que de 50%. A coté du traitement, un suivi comportant plus de deux consultations de contrôle par an et une surveillance endoscopique régulière ont été identifiés comme facteurs diminuant le risque de CRC. Des données récentes ont montré que chez des sujets atteints à la fois de CU et de CSP, traités préventivement par acide ursodésoxycholique, le risque de CRC ou même de dysplasie diminuait de 74% par rapport au non traités (7). En définitive, même si la chémoprévention semble jouer un rôle bénéfique sur le risque de survenu de CRC, elle n’influence pas pour le moment les modalités de dépistage et de surveillance de ces malades (8).
En conclusion, le risque de CRC est nettement accru dans les MICI. Ceci est particulièrement vrai dans des sous-groupes de patients porteurs de pancolite, présentant une maladie de longue durée, en cas d’association à une CSP ou d’antécédent familial de CRC. Son diagnostic est souvent difficile et un programme de surveillance optimal reste à définir.

Références
1.Choi ¨PM, Zeling MP. Similarity of colorectal cancer in Crohn’s disease and ulcérative colitis: implications for carcinogenesis and prevention. Gut 1994; 35:950-4.
2. Eaden JA, Abrams KR, Mayberry JF. The risk of colorectal cancer in ulcerative colitis: a meta-analysis. Gut 2001; 48:526-35.
3. Askling J, Dickman PW, Karlen P, Brostrom O, Lapidus A, Lofberg R, Ekbom A. Colorectal cancer rates among first-degree relatives of patients with inflammatory bowel disease: a population-based cohort study. Lancet 2001; 357:262-6.
4. Rutter M, Saunders B, Wilkinson K, Rumbles S, Schofield G, Kammm MA, Williams CB, Price AB, Talbot IC, Forbes A. Severity of inflammation is a risk factor for colorectal neoplasia in ulcerative colitis. Gastroenterology 2004; 126:451-9.
5. Eaden J, Abrams K, Ekbom A, Jackson E, Mayberry J. Colorectal cancer prevention in ulcerative colitis: a case-control study. Aliment Pharmacol Ther 2000; 14:145-53.
6.Velayos FS, Terdiman JP, Walsh J. Effect of 5-aminosalicylate use on colorectal cancer and dysplasia risk: a systemic review and metaanalysis of observational studies. Am J Gastroenterol 2005;100:1345-1353.
7. Pardi DS, Loftus EV, Kremers WK, Keach J, Lindor KD. Ursodeoxycholic acis as a chemopreventive agent in patient with ulcerative colitis and primary sclerosing cholangitis. Gastroenterology 2003; 124:889-93.
8. Itzkowitz SH, Present DH. Consensus conference: colorectal cancer screening and surveillance in inflammatory bowel disease. Inflamm Bowel Dis 2005; 11:314-21.

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Gastroenterologie

DECOUVERTE DE TUMEURS COLO-RECTALES PAR LE TEP-SCAN LORS DU BILAN D’EXTENSION DE TUMEURS EXTRA-DIGESTIVES

2006

Thierry Lons (1), Isabelle Monnet (2), Laurence Jabot (2), Gaëlle Pileire (1), Camille Barrault (1), Isabelle Rosa (1), Emmanuelle Malaurie (3), Lydia Brugel (4), Michel Martin (3), André Coste (4), Bruno Housset (2), Michel Chousterman (1) et Hervé Hagège (1)
Services d’hépato-gastroentérologie (1), de pneumologie (2), d’oncologie médicale (3) et d’ORL (4)
Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil 40, avenue de Verdun 94010 Créteil Cedex

Gastroentérologie –  2006-07-29 – CO –

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Le scanner avec émission de positons (TEP-Scan) identifie des foyers d’hypermétabolisme du glucose. Une hyperfixation au niveau recto-colique peut révéler un polype ou un cancer. Le but de ce travail est d’évaluer les résultats de la coloscopie pratiquée devant une hyperfixation recto-colique lors d’un TEP-Scan réalisé pour le bilan d’extension d’une tumeur extra-digestive.
Malades et méthodes : De juillet 2005 à juin 2006, 14 patients ayant une fixation recto-colique au TEP-Scan ont été explorés par coloscopie. Il s’agissait de 6 femmes et 8 hommes âgés de 61 ± 13 ans. Dix patients avaient une tumeur broncho-pulmonaire: 5 adénocarcinomes, 2 cancers épidermoïdes et 3 tumeurs d’histologie non précisée. Trois patients avaient un cancer épidermoïde ORL et une patiente avait un adénocarcinome du sein. La tumeur extra-digestive fixait le traceur dans 11 cas sur 14 et la fixation au niveau recto-colique était diffuse dans 3 cas ou localisée dans 11 cas dont un cas avec 2 foyers distincts d’hyperfixation.
Résultats : La coloscopie totale était normale dans 2 cas et a mis en évidence une tumeur recto-colique dans 12 cas. La tumeur correspondait bien au foyer d’hyperfixation dans 11 cas et dans un cas il a été découvert fortuitement à distance du foyer de fixation un polype hyperplasique de 3 mm. Quatre patients avaient un volumineux polype dont l’exérèse a été effectuée lors de la coloscopie par polypectomie à l’anse (1 cas) ou mucosectomie (3 cas). Pour 3 de ces patients le traitement endoscopique a été considéré comme suffisant : polyadénome tubulo-villeux avec cancer in situ dans un cas et dysplasie moyenne ou sévère dans les 2 autres cas. Dans le 4ème cas, un adénocarcinome avec infiltration au-delà de la musculaire muqueuse sur la pièce de mucosectomie nécessitait une intervention chirurgicale. Sept patients avaient une tumeur inextirpable par voie endoscopique correspondant histologiquement à un adénocarcinome infiltrant. Dans 4 de ces cas une intervention chirurgicale à visée curative a été réalisée. Dans les 3 autres cas, l’évolution de la tumeur extra-digestive ne permettait pas d’envisager une exérèse chirurgicale de la tumeur recto-colique. Le patient ayant 2 foyers de fixation au TEP-Scan avait 2 adénocarcinomes l’un au niveau du sigmoïde, l’autre au niveau du caecum et la tumeur pulmonaire correspond en fait à une métastase d’origine colique.
Conclusion : L’utilisation croissante du TEP-Scan dans les années à venir conduira à la découverte plus fréquente de foyers d’hypermétabolisme au niveau recto-colique qui feront discuter la réalisation d’une coloscopie. Nos résultats suggèrent qu’un foyer précis d’hyperfixation au niveau recto-colique doit faire réaliser une coloscopie qui permet dans la majorité des cas le diagnostic d’une tumeur en général volumineuse, mais le plus souvent curable par exérèse endoscopique ou chirurgie.

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HÉMORRAGIES DIGESTIVES HAUTES COMMUNAUTAIRES : RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DE L’ANGH SUR PLUS DE 3 000 PATIENTS

2006

Hervé Hagège (1); Jean Paul Latrive (2); Bernard Nalet (3); Isabelle Rosa (1); Bruno Bour (4); Roger Faroux (5); Phlippe Gower (6); Jean Pierre Arpurt (7); Jacques Denis (8); Jean Henrion (9); Alex Pariente (10) et le Groupe Hémorragies Digestives Hautes de l’ANGH
(1) CHI de Créteil; (2) CH de Compiègne; (3) CH de Montélimar; (4) CH du Mans; (5) CH de La-Roche-Sur-Yon; (6) CH de Valenciennes; (7) CH d’Avignon; (8) CH d’Évry; (9) CH de Jolimont; (10) CH de Pau.

Gastroentérologie –  2006-07-29 – CO –

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Les résultats seront communiqués au congrès.