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Hepatologie

CO-INFECTION VIRALE B ET C A PARTIR DE LA FILE ACTIVE DE 2223 PATIENTS VIH+ D’UN CISIH NON UNIVERSITAIRE

2005

J. DENIS 1, 2 ; A. DEVIDAS 3,4 ; P. CHARDON 4 ; L. RICHIER 4 ; I. TURPAULT 4 ; M. ROUFFINEAU 4; S. HERBERT 2 ; I. ROSA5 ; L. BETTAN6 ; PY. REDELSPERGER7 ; JM. CAYLA 8 ; Y. LEMERCIER9 ; CISIH Sud Est Francilien ; VHC 91-77.
1 Service d’hépato-gastroentérologie, 2 Réseau VHC 91-77, 3 Service d’hématologie,
4 CISIH du Sud-Est Francilien – Centre Hospitalier Sud Francilien – 91000 EVRY,
5 service d’hépato-gastroentérologie – CHI – 94010 CRETEIL, 6 Service d’hépato-gastroentérologie – CH 94190 VILLENEUVE ST GEORGES, 7 Service d’hépato-gastroentérologie – CH 77011 MELUN, 8 Service de gastro-entérologie – CH 77305 FONTAINEBLEAU, 9 service d’hépato-gastroentérologie – CH 91160 LONGJUMEAU

Hépatologie –  2005-08-24 – CO –

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Le CISIH du Sud-Est-Francilien regroupe les activités liées aux infections VIH des départements de l’Essonne, d’une partie de la Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, autour des 13 hôpitaux non universitaires de cette région. La file active 2003 était de 2223 patients HIV+ (H = 53%) dont 369 vus pour la première fois en 2003. Les patients étaient d’origine européenne dans 49% des cas, africaine dans 40% et maghrébine dans 7%. La contamination VIH était d’origine hétérosexuelle dans 60% des cas, toxicomaniaque dans 16% (autre = 24%).
416 patient (18,7%) était VHC+, 1641 VHC – (statut inconnu : 166 = 7,5%). Les patients VHC+ étaient plus souvent des hommes (70%), la contamination le plus souvent d’origine toxicomaniaque. 352 des patients (84,6%) ont eu une PCR VHC, positive chez 306 patients (87%). L’absence de sérologie chez 64 patients était liée à de facteurs médicaux dans 56% des cas, liée au patient dans 44% des cas. 160 PBH (38,5%) ont été effectuées, 256 non réalisées pour des facteurs liés au médecin (49%), au patient (45%) ou au VHC (6%). 47% des PBH étaient au stade F0 ou F1, 41% au stade F2 ou F3, 12% à F4. Un traitement a été institué chez 78 patients (19%), par IFN (n=14), IFN + Riba (n=10), Peg IFN (n=3), Peg IFN + Riba (n=51). Sur les 54 patients ayant terminé leur traitement 16 (30 %) ont eu une réponse virale prolongée.
Une recherche d’Ag HBs a été effectuée chez 1812 patients, positive chez 131 (7%). Chez les 131 Ag HBs+, 56 recherches de virémie (43%) ont été effectuées dont 57% étaient positives. 87 (66%) des patients Ag HBs+ avaient eu un traitement ARV, comportant systématiquement du 3TC dans 78% des cas, du Ténofovir dans 12 % et l’association des 2 dans 10 %.
38 patients VIH+ étaient VHC+ et Ag HBs+.
Conclusion : cette cohorte de 2223 patients VIH+ exclusivement pris en charge dans des hôpitaux non universitaires est caractérisée par une forte proportion de patients d’origine étrangère. Le prévalence des co-infections B et C, les modalités d’exploitation et de prise en charge ne diffèrent pas significativement de celles relevées dans l’enquête APPIT 2002 (71% de CHU). L’implication des CHG dans la prise en charge des infections à VIH, VHC et VHB doit être reconnue et prise en compte.

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PROPOSITIONS POUR L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE DES PATIENTS TRAITES PAR INTERFERON POUR HEPATITE C PARTAGE D’UNE EXPERIENCE AU SEIN D’UN SERVICE HOSPITALIER, A L’AIDE D’UN OUTIL D’EVALUATION SIMPLE.

2005

N.RAIFFÉ – C.RIOU – B. NALET
Service de Gastro-entérologie – Centre Hospitalier- 26200 Montélimar.

Hépatologie –  2005-08-24 – CO –

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Le traitement de l’hépatite C par interféron provoque des effets secondaires importants parmi lesquels un syndrome dépressif.
La manifestation de ces troubles (anxio-dépressifs / maniaques) peut parfois requérir l’interruption du traitement, suite à une plainte spontanée du patient ou au repérage d’un risque important pour l’économie psychique du sujet (souffrance morale, conséquences sur les relations familiales, risque suicidaire).

Objectif : Le but de ce travail est de proposer un exemple de prise en charge psychologique pour une meilleure appréhension des effets secondaires sur l’humeur liés à l’interféron.

Matériel : Les outils utilisés pour ce travail sont d’une part l’entretien semi directif, d’autre part l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery & Asberg. C’est un outil rapide qui évoque en 10 items les éléments principaux de l’état dépressif, permettant d’obtenir un score indicateur du niveau de sévérité (dépression > 18).
Sur 25 patients évalués : 18 sont actuellement traité (5 sur 24 semaines, 11 sur 48 semaines, 2 en traitement suspensif), 3 sont en attente et 4 ne seront pas traités.

Méthodes : Il s’agit d’évaluer très régulièrement les patients traités, afin de prévenir les modifications de l’humeur puis de proposer des réponses précoces.
Un calendrier des consultations (hépatologue, infirmière référente, psychologue) est mis en place, en fonction de la durée du traitement. Les entretiens d’évaluation de l’humeur débutent avant le traitement et se poursuivent toutes les 8 semaines pendant la durée du traitement ainsi que les 6 mois qui suivent.
L’ensemble des données recueillies au cours de l’entretien clinique, ainsi que les scores obtenus à l’évaluation, vont permettre d’objectiver les variations de l’humeur chez un patient et de réajuster ou vérifier l’effet du traitement en fonction de l’évolution de ces scores :
Lorsque le score est faible (inférieur à 14), le calendrier préalable est respecté. Un contact téléphonique est maintenu pour une plus grande vigilance.
Lorsque le score est intermédiaire (entre 14 et 18- dépression sub-syndromique), le patient est invité à se manifester entre deux rendez-vous programmés, si lui ou un membre de son entourage perçoit une altération de l’humeur dans l’intervalle.
Le médecin est informé de cet état et évalue la pertinence d’un traitement antidépresseur / anxiolytique.
Lorsque le score est élevé (supérieur à 18 il convient selon les auteurs d’évoquer un état de dépression), le médecin est interpellé afin d’évaluer la pertinence d’un traitement antidépresseur / anxiolytique.
Par ailleurs, des entretiens de soutien psychologique sont programmés tous les 8 jours (avec évaluations systématiques) jusqu’à récupération d’un score inférieur à 18.

Résultats préliminaires : Parmi les 18 patients traités, 9 ont nécessité une modification importante du calendrier préalable, ainsi que des prescriptions :
Anxiolytique : 4 – Antidépresseur : 5 – Antidépresseur et anxiolytique: 3
A ce jour, le score moyen de l’ensemble des évaluations a progressivement diminué au cours des 5 premières consultations.
Conclusion :
Un accompagnement psychologique du patient traité par interféron ainsi que le repérage et la réponse précoce aux troubles de l’humeur, permettent de :
– Minimiser l’inconfort psychologique provoqué
– Réduire les interruptions de traitement liées à des épisodes dépressifs majeurs.

L. Castéra, F. Zigante, A. Bastie, C. Buffet, D. Dhumeaux, P. Hardy –Incidence of Interferon Alfa-Induced Depression in Patients With Chronic Hepatitis C ; Hepatology, 2002; .35: 978-979.

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ETUDE PROSPECTIVE MULTICENTRIQUE DE L’INCIDENCE DE L’INFECTION DU LIQUIDE D’ASCITE CHEZ LES MALADES CIRRHOTIQUES : EVALUATION DE L’INTERET DIAGNOSTIQUE DE LA BANDELETTE REACTIVE MULTISTIX 8 SG®.

2005

JB Nousbaum (1); JF Cadranel (2); P Nahon (3); E Nguyen Khac (4); D Lebrec (5); T Thévenot (6); C Silvain (7); C Bureau (8); O Nouel (9); C Pilette (10); T Paupart (11); G Vanbiervliet (12); F Oberti (13); T Davion (14); V Jouannaud (2), JC Duclos-Vallée (15); PH Bernard (16); S Beaulieu (17); O Danne (18); D Thabut (19); C Chagneau-Derrode (7); V de Ledinghen (20); JC Paris (21); A Pauwels (22); JP Bronowicki (23); F Habersetzer (24); A Abergel (25); JC Audigier (26) ; T Sapey (27); JD Grangé (28);(29)Guy bellaiche, A Tran (12); Club Francophone Pour l’étude de l’HTP (7); Association Nationale des Hépato-Gastroentérologues des Hôpitaux Généraux (1) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Brest; (2) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Creil; (3) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Bondy; (4) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Amiens; (5) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Clichy; (6) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Cambrai; (7) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Poitiers; (8) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Toulouse Purpan; (9) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Saint-Brieuc; (10) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Le Mans; (11) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Dunkerque; (12) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Nice; (13) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Angers; (14) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Lens; (15) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Villejuif; (16) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Bordeaux Saint-André; (17) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Poissy; (18) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Pontoise; (19) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Paris Pitié-Salpétrière; (20) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Bordeaux Pessac; (21) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Lille; (22) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Gonesse; (23) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Nancy; (24) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Strasbourg; (25) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Clermont-Ferrand; (26) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Saint-Etienne; (27) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Chateauroux; (28) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital, Paris Tenon; (29) Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Aulnay sous Bois

Hépatologie –  2005-08-26 – COS –

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But
Le diagnostic d’infection du liquide d’ascite (ILA) chez les malades atteints de cirrhose repose sur la détection dans l’ascite d’un nombre de polynucléaires neutrophiles supérieur à 250/mm3. La prévalence de l’ILA semble très faible chez les malades ambulatoires. Il a été suggéré que le diagnostic d’ILA pourrait être simplifié par l’utilisation de bandelettes urinaires réactives (BU). Les études publiées ont été limitées à 1 ou 2 centres et ont porté sur un faible nombre de patients avec ILA.
Les buts de l’étude étaient: a) évaluer l’incidence de l’ILA dans le cadre d’une étude multicentrique prospective, chez des malades hospitalisés et ambulatoires ; b) évaluer la performance diagnostique de la bandelette Multistix 8 SG®.
Patients et Méthodes
De janvier à mai 2004, lors de chaque ponction d’ascite, 2 BU ont été testées en double insu, conjointement à l’analyse du liquide d’ascite chez des malades hospitalisés ou ambulatoires, avec ou sans symptôme évocateur d’ILA. Les cultures du liquide d’ascite étaient effectuées sur des flacons d’hémoculture aérobie et anaérobie.
Résultats
2123 fiches ont été colligées chez 1069 malades, provenant de 70 centres. 117 infections du liquide d’ascite ont été enregistrées durant la période de l’étude, dont 56 avec identification d’un germe, et 60 bactérascites. La prévalence de l’ILA était de 5,5 % dans la population globale: 9 % chez les malades hospitalisés, 1,33 % chez les malades ambulatoires, dont 0,67 % chez les malades asymptomatiques.
Lorsqu’au moins une des 2 bandelettes indiquait une croix ou plus, la sensibilité (Se), la spécificité (Sp), la valeur prédictive positive (VPP), la valeur prédictive négative (VPN), étaient respectivement de 62,4 %, 95,3 %, 44 %, 97,7 %. Lorsqu’au moins une des 2 bandelettes indiquait 2 croix ou plus, la Se, la Sp, la VPP, la VPN étaient respectivement de 43,6 %, 99,2 %, 76,1 %, 96,8 %.
Conclusion
a) cette étude confirme la prévalence très faible de l’ILA chez les malades ambulatoires ;
b) la sensibilité et la valeur prédictive positive des BU Multistix 8SG® sont médiocres, alors que la spécificité et la valeur prédictive négative sont excellentes. Une BU négative n’exclut pas le diagnostic d’ILA.

Cession des droits : Oui

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PRISE EN CHARGE DES MALADES CO-INFECTES VIH-VHC EN HOPITAL GENERAL : RESULTATS DU TRAITEMENT ANTI-VHC.

2005

Isabelle Rosa, Alice Yap, Valérie Garrait, Isabelle de Lacroix, Brigitte Elharrar, Violaine Ozenne, Gaëlle Pileire, Thierry Lons, Hervé Hagège, Michel Chousterman.
Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Médecine Interne, CHI de Créteil

Hépatologie –  2005-08-26 – COS –

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Le traitement de l’hépatite C chez les malades co-infectés VIH-VHC est devenu une priorité du fait d’une augmentation de la morbidité et de la mortalité liée à l’hépatite C chez ces malades. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats du traitement de l’hépatite C chez des malades co-infectés bénéficiant d’une prise en charge pluridisciplinaire par une double équipe d’infectiologues et d’hépatologues, au sein d’une même service, en hôpital général.
Malades et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective conduite d’octobre 2000 à mai 2005. 442 malades étaient suivis pour une infection par le VIH et 73 (16%) étaient co-infectés par le VHC. Parmi ces malades, 60 (82 %) ont eu une « prise en charge hépatologique ». Trente malades n’ont pas été traités (8 refus, 7 contre-indications psychiatriques, 8 absences d’indication hépatique (5 scores F0/F1, 3 PCR C négatives) et 7 contre-indications liées au VIH ou générale). Parmi les 30 malades traités, 23 malades ont achevé leur traitement antiviral C à la fin de l’étude et 7 sont en cours de traitement. Les caractéristiques des malades traités étaient les suivantes: hommes 54 % ; âge 44 ± 8 ans; mode de contamination des deux virus: toxicomanie intraveineuse 68 %, hétérosexuelle 18 % et transfusion 14%. 50 % des malades étaient au stade C selon la classification CDC d’Atlanta (CD4 : 515 ± 239 /mm3; charge virale VIH moyenne: 10 800 copies/ml). Les malades étaient traités par trithérapie dans 20 cas, par bithérapie dans 2 cas et 1 malade n’avait pas de traitement anti-rétroviral. Concernant l’hépatite C, les malades étaient infectés par un génotype 1, 2, 3 et 4 dans respectivement 15, 2, 3 et 3 cas. 64 % des malades avaient une charge virale C > 850 000 UI/ml. Une biopsie hépatique avait été réalisée chez 21 malades sur 23. Selon Metavir, le score moyen d’activité était de 2 et le score de fibrose moyen était de 3. Sept malades (33%) avaient une cirrhose. Les malades ont tous reçus de l’Interféron pegylé en association à la Ribavirine à des doses allant de 800 à 1200 mg par jour. La durée moyenne de traitement était de 7,8 mois.
Résultats : Une réponse virologique prolongée a été observée chez 5/23 (22 %) malades. Le traitement a dû être arrêté en raison d’une non réponse dans 7 cas et de façon prématurée dans 5 cas (4 dépressions ou décompensations d’une psychose et 1 toxidermie). Une anémie avec hémoglobinémie inférieure à 10 g/dl est survenue chez 5 malades et un traitement par érythropoïetine a été instauré chez 4 d’entre eux. Chez un malade, un traitement par facteurs de croissance a été débuté en raison d’une neutropénie <500/mm3. La perte de poids était de 3 ± 2,6 kg en moyenne. Deux malades ont eu une élévation isolée des lactates sans autre signe en faveur d’une cytopathie mitochondriale. Aucune complication liée au VIH n’est survenue en cours de traitement.
Conclusion : Parmi les malades co-infectés par le VIH-VHC suivis dans notre hôpital, 60% des malades ont pu être traités, avec un taux de réponse virologique prolongée de 22%. Vingt pour cent des malades ont arrêté leur traitement pour effet indésirable. Dans notre expérience, une prise en charge pluri-disciplinaire favorise l'accès au traitement de ces malades.

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TRAITEMENT PAR INTERFERON PEGYLE ALFA 2B ET RIBAVIRINE DE MALADES ATTEINTS D’HEPATITE CHRONIQUE C NON REPONDEURS : RESULTATS DE L’ETUDE MULTICENTRIQUE NATIONALE RIBAPEG-NR (ANGH)

2004

I Rosa, V Auray-Cartier, H Hagège, P Cassan, C Wartelle, J Denis, JP Arpurt, O Nouel, D Gargot, B Nalet, A Pariente, M Chousterman et le groupe d’étude RIBAPEG-NR.

Hépatologie –  0000-00-00 – CO –

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L’attitude thérapeutique concernant les malades atteints d’hépatite chronique C non répondeurs n’est pas codifiée et l’efficacité et les modalités de la bithérapie pegylée doivent être évaluées chez ces malades.
Le but de cette étude a été d’évaluer l’efficacité et la tolérance de deux schémas thérapeutiques associant l’interféron pegylé alfa 2b (PEG-IFN) à la ribavirine (RBV) chez des malades n’ayant pas répondu à un premier traitement par interféron standard en monothérapie ou en association avec la ribavirine.
Malades et méthodes : il s’agissait d’une étude ouverte multicentrique de phase 3, randomisée. Les malades recevaient soit : un traitement d’induction PEG-IFN 2µg/kg/semaine + RBV 800 mg/jour pendant 8 semaines puis PEG-IFN 1µg/kg/semaine + RBV 800 mg/jour pendant 40 semaines (Bras A), soit : PEG-IFN 1µg/kg/semaine + RBV 800 mg/jour pendant 48 semaines (Bras B). Les malades étaient stratifiés à l’inclusion selon le génotype (1 versus non-1), et selon le traitement antérieur (IFN versus IFN + RBV). Le traitement était stoppé si l’ARN du VHC était positif à la 24ème semaine. Le critère principal de jugement était la réponse virologique prolongée (RVP) définie par un ARN du VHC négatif 6 mois après la fin du traitement. L’analyse était réalisée en intention de traiter.
Résultats : 233 malades ont été inclus dans 53 centres hospitaliers généraux, 118 dans le bras A et 115 dans le bras B. Les malades étaient infectés par un génotype 1 dans 69% des cas et la charge virale était >800 000 UI/ml dans 71% des cas. Cinquante deux pour cent des malades avaient un score de fibrose F3-F4 selon METAVIR et 24% avaient une cirrhose constituée. Quarante deux pour cent des malades avaient été traités par de l’IFN en monothérapie et 58% avaient reçu IFN +RBV. Le poids moyen des malades était de 73 kg (de 44 à 150 kg). La réponse virologique en fin de traitement était significativement supérieure chez les malades ayant reçu un traitement d’induction (Bras A), respectivement 31% versus 19% (Bras B) (p=0,02). A S72, la RVP globale était de 15,5%. Les facteurs prédictifs de réponse étaient le génotype non 1 (26% versus 11%, p=0,002) et un traitement antérieur par IFN en monothérapie (21% versus 11%, p=0,02). En revanche, la RVP n’était pas significativement différente dans les deux groupes induction/non induction, respectivement 16% versus 15%.
Conclusion :1) Chez les malades non répondeurs, la réponse virologique en fin de traitement est significativement supérieure dans le bras induction. 2) L’efficacité supérieure du traitement par induction n’est pas maintenue à S72, la RVP globale étant de 15,5%. 3) Le bénéfice du traitement par induction pourrait être conservé par une durée d’induction plus longue ou par une durée totale de traitement supérieure à 48 semaines. 3) Une dose de RBV supérieure à celle de 800 mg/jour utilisée dans l’étude pourrait permettre d’améliorer la RVP globale.

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PNEUMOMEDIASTIN SPONTANE CHIRURGIE EN URGENCE OU TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE ?

2004

S Manfredi, O Nouel, E Briens, J Bousser.

Hépatologie –  2004-07-10 – CO –

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Le pneumomédiastin spontané est une pathologie rare, il survient généralement après des efforts à glotte fermée, chez des sujets jeunes. Si le diagnostic de pneumomédiastin est relativement aisé, le diagnostic étiologique et la prise en charge thérapeutique ne sont pas faciles : quels examens doivent être faits ? dans quel ordre ? faut il opérer en urgence ? quelle surveillance doit être réalisée ? quand peut on réalimenter le patient ?…

Deux cas de pneumomédiastin spontané ont été pris en charge récemment au CH de Saint Brieuc. Ces 2 cas sont survenus chez de jeunes patients après des efforts conséquents (effort de vomissement et effort à glotte fermée lors d’1 déménagement), 2 étiologies différentes ont pu être retenues (rupture alvéolaire et syndrome de Mallory Weiss). Dans les 2 cas la démarche diagnostique et la prise en charge thérapeutique ont été sensiblement identiques. Dans les 2 cas l’évolution a été favorable, permettant 1 ré alimentation progressive à J3.

Les examens en urgence après mise en évidence du pneumomédiastin, ont été soit 1 transit à la gastrographine suivi d’1 scanner thoraco-abdominal pour le 1er , un scanner thoraco-abdominal suivi d’1 transit à la gastrographine pour le second. Ces 2 examens ne permettaient pas de localiser la brèche responsable du pneumomédiastin, mais permettaient d’éliminer 1 lésion tumorale ou 1 malformation et d’apprécier la gravité du pneumomédiastin. Dans les 2 cas la fibroscopie gastrique en urgence a été récusée, dans la crainte d’aggraver le pneumomédiastin existant.
A distance, après amélioration de la symptomatologie et contrôle de la stabilité ou de la régression du pneumomédiastin 1 fibroscopie gastrique était réalisée permettant le diagnostic d’1 syndrome de Mallory Weiss en voie de cicatrisation.
Pour le second patient nos confrères pneumologues étaient sollicités quand à l’opportunité d’1 fibroscopie bronchique : celle ci était récusée ; l’origine bronchopulmonaire des pneumomédiastins étant la rupture d’alvéoles périphériques, inaccessibles à 1 examen endoscopique.
Les 2 patients quittaient le service après 7 à 8 j d’hospitalisation, après disparition complète de la symptomatologie, ré alimentation sans problème, contrôle de l’absence de complication infectieuse, régression du pneumomédiastin initial.
Dans les 2 cas 1 scanner thoracique à 1 mois était réalisé pour s’assurer de la complète guérison.

Ces 2 patients illustrent les 2 étiologies les plus fréquentes de pneumomédiastin spontané, habituellement d’évolution favorable, mais nécessitant en urgence une prise en charge rigoureuse afin de ne pas retarder une éventuelle chirurgie qui doit être, en cas de complication, la plus précoce possible. Dans ces 2 cas, en l’absence d’étiologie évidente lors des examens complémentaires initiaux, et en l’absence de complication pulmonaire ou infectieuse l’indication opératoire en urgence n’a pas été portée et la prise en charge a consistée en une simple surveillance et un traitement symptomatique.

La littérature sur le sujet est très abondante, avec une prise en charge variable selon les équipes, ne permettant pas de dégager une attitude consensuelle. L’analyse de cette littérature confirme la nécessité d’1 certain nombre d’examens complémentaires à réaliser en urgence : radiographie de thorax, scanner thoraco-abdominal et transit oesophagien. La plupart du temps aucune étiologie n’est retrouvée. Les examens endoscopiques (digestifs ou pulmonaires) en urgence sont proscrits. L’attitude thérapeutique est très controversée, certains auteurs préconisants une thoracotomie systématique, d’autres un traitement symptomatique systématique, et d’autres une surveillance attentive première avec intervention chirurgicale dés l’apparition de complication…

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Utilisation de l’ALVERINE dans le traitement du CHC :résultats d’une étude pilote ..

2004

O.NOUEL ,R.COMBALUZIER ,O.PIFFRE,L.HARDY,B.MORTIMER H.Y.LE FOLL ,St BRIEUC

Hépatologie –  2004-09-14 – CO –

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La prise en charge du carcinome hépato-cellulaire fait appel à de nombreuses (très !) techniques, chirurgicales, radiologiques et médicamenteuses. Un pourcentage élevé de malades ne peut bénéficier d’un traitement curatif. Pour ces malades, les thérapeutiques proposées sont actuellement décevantes (Nolvadex, Sandostatine, Elisor…). L’ALVERINE est une molécule utilisée en médecine chinoise et commercialisée en France depuis 1955 comme hépatoprotecteur . Dans le traitement palliatif du CHC elle a fait l’objet de 3 études ouvertes publiées et d’une courte étude contrôlée. Il est difficile de conclure car les effectifs sont faibles. Cette molécule, peu onéreuse, paraît dépourvue d’effets secondaires et pourrait améliorer la qualité de vie des malades et diminuer le nombre des hospitalisations. Dans une série de 46 malades au stade palliatif vus dans le service, l’ALVERINE a été administrée avant chaque repas (100ml/prise). La durée de vie, la qualité de vie et le nombre et la durée des hospitalisations ont été comparés à une série rétrospective appariée de malades dont le traitement était purement palliatif. La durée de vie était identique, cependant le nombre et la durée des hospitalisations étaient statistiquement diminuées (p<0,02). La consommation d’antalgique était diminuée et subjectivement les malades allaient mieux…. Un essai contrôlé paraît indispensable pour juger sur de grands effectifs des effets de l’ALVERINE et préciser sa place dans le traitement palliatif du CHC.

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ESSAI RANDOMISE OCTREOTIDE-RETARD VS PLACEBO POUR LE TRAITEMENT PALLIATIF DU CARCINOME HEPATOCELLULAIRE (CHC) : RESULTATS PRELIMINAIRES DE L’ESSAI CHOC FFCD-ANGH 2001-01

2004

JC. BARBARE (Compiègne), C. GIRAULT, F. BONNETAIN (FFCD).

Hépatologie –  2004-09-14 – CO –

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L’effet anti-tumoral des dérivés de la somatostatine constaté chez l’animal et au cours des tumeurs endocrines, la présence de récepteurs de la somatostatine dans des CHC, et un essai randomisé positif (Kouroumalis E et al. Gut 1998;42:442-47.) ont conduit à mener cette étude afin d’évaluer l’effet de l’octréotide-retard sur la durée de survie des malades atteints de CHC en situation palliative.
Les critères d’inclusion étaient les suivants : CHC prouvé par histologie ou selon les critères non-invasifs dits « de Barcelone », et malade non éligible pour un traitement chirurgical, par destruction percutanée ou par chimioembolisation, ou CHC récidivant après un traitement spécifique. Les critères de non-inclusion étaient les suivants : hypoglycémie, diabète mal équilibré, maladie extra-hépatique menaçant la vie, score du CLIP > 3, créatininémie > 120 µmol/L, TP < 50 %, nombre de plaquettes < 50.000 /mm3, lithiase vésiculaire symptomatique. Les malades inclus ont été répartis par randomisation centralisée en 2 groupes : toutes les 4 semaines, ceux du groupe traité ont reçu un injection IM de 30 mg de Sandostatine-LPÒ et ceux du groupe contrôle ont reçu une injection IM de placebo. Il a été fait une stratification selon le centre, le score du CLIP, l’existence ou non d’antécédent d’hémorragie digestive et/ou la présence de VO grade 2. Les malades avaient un bilan clinique et biologique toutes les 4 semaines et un scanner pour évaluation de la masse tumorale 3 et 6 mois après l’inclusion. Le critère principal de jugement était la durée de survie globale.
De juillet 2002 à octobre 2003, 272 malades ont été inclus, 137 dans le bras octréotide-retard et 135 dans le bras placebo. Soixante dix-neuf centres ont inclus des malades ; la participation de l’ANGH a représenté 67 % des centres actifs et 51 % des inclusions ; les 2 groupes de malades n’étaient pas différents pour l’âge (m = 68 [38-87] ans), le score du CLIP (0 : 6 %, 1 : 28 % ; 2-3 : 63 %), l’existence d’une cirrhose (67 %), l’étiologie de la cirrhose (alcool : 72 %), la classe de Child-Pugh (A : 51 %, B : 18 %, C : 1 %), le score OMS (0 : 27 %, 1 : 40 %, 2 : 15 %, 3 : 2 %), l’existence d’une thrombose portale (22 %) ou de métastases (18 %). Un effet indésirable considéré comme possiblement lié au traitement (hypoglycémie) n’a été observé à ce jour que chez un malade (0,7 %) ; il n’a en particulier pas été constaté de cas de cholécystite ou de complication locale du fait des injections IM.
Il vient d’être procédé à l’analyse intermédiaire prévue par le protocole ; la médiane de survie de l’ensemble des malades inclus est de 6,9 mois (5,1 – 8,1). Les résultats ont été soumis à un comité d’experts indépendants de l’étude, qui a recommandé de ne plus inclure de nouveaux malades et de continuer à suivre et traiter les malades non décédés jusqu’à la date de point finale fixée au 15 octobre 2004.
En conclusion : l’ANGH reste très active dans la recherche clinique ; le nombre de malades atteints de CHC pouvant entrer dans les essais thérapeutiques est important ; la classification du CLIP est robuste ; les injections IM d’octréotide-retard semblent bien tolérées chez ces malades ; quelque soit le résultat définitif de l’essai CHOC, il faut préparer le suivant.
Promoteur de l’étude : NOVARTIS

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Hepatologie

ENQUETE ANGH SUR LES MODALITES DES CURES DE SEVRAGE D’ALCOOL DANS LES SERVICES D’HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE (HGE) OU A ORIENTATION HGE DES HOPITAUX GENERAUX EN FRANCE.

2004

Ludovic Nardini, Olivier Duhamel, Mokhles Mastour.
34 525 Béziers

Hépatologie –  2004-09-14 – CO –

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But : Qu’en est-il de la prise en charge des malades d’alcool dans les hôpitaux de France en 2004 ?
Méthode : Un formulaire, élaboré par nos soins, a été adressé à tous les services d’HGE (ou à orientation) des hôpitaux généraux.
Les services ont été répertoriés selon les données de l’annuaire ANGH 2003 complété par le site en ligne de l’ANGH.
279 services ont été informés par courrier électronique, fax et/ou directement par téléphone. Au besoin, les services ont été recontactés.
Le formulaire renseignait sur :
· Les lits disponibles en alcoologie
· L’implication du service
· Les modalités d’admission
· Le déroulement de la cure et du bilan bio-psycho-social
· La composition de l’équipe soignante
· Le devenir du patient après la cure, l’offre locale
· L’évaluation

Résultats provisoires
Début juillet 2004, 145 services ont répondu (52%) couvrant plus de 85 % du territoire.
L’analyse des données statistiques est en cours.
98 des 145 services acceptent des malades pour sevrage d’alcool.
Ils en reçoivent plus de 9000/an.
Le nombre de malades hospitalisés par centre est très dispersé: 10 à 550/an.
La composition des équipes est diverse, certaines sont très spécialisées.
Les moyens attribués sont inégalement répartis, expliquant peut-être les difficultés d’assurer un suivi spécifique par certains centres.
Sur les 98 services, presque 1/3 de nos collègues est affilié à une société savante d’addictologie, 2/3 fait partie d’un réseau.
L’évaluation des pratiques reste embryonnaire.
Conclusion : Le rôle des services d’HGE des hôpitaux généraux est primordial dans la prise en charge nationale des malades d’alcool.
Les résultats définitifs de cette enquête permettront de valoriser, uniformiser et faire connaître nos pratiques, gage d’évaluations prospectives ultérieures.

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Hepatologie

L’INFIRMIèRE RéFéRENTE EN HÉPATOLOGIE. C’EST POSSIBLE POUR CERTAINES PATHOLOGIES. EXPéRIENCE DE L’HôPITAL DE ST BRIEUC

2004

O. NOUEL ; C. TREGUIER ; M. GAUTHERET ; M.N. GRIN ; M. DARTOIS-HOGUIN ;
M. LE BRIS ; S. MANFREDI

Hépatologie –  2004-09-14 – CO –

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Il existe une certaine inquiétude parmi les gastro-entérologues concernant la démographie future de la profession où une diminution importante des praticiens est attendue à partir de 2008. Une réponse partielle à ce problème pourrait être la délégation de tâche telle qu’elle est suggérée dans le rapport BERLAND.
L’hôpital de jour d’HGE de l’hôpital de St BRIEUC comprend 4 places et accueille par an 3600 venues. Parmi ces venues, une bonne moitié est représentée par le suivi et le traitement de l’hépatite chronique C (270 malades dans la file active), le suivi et le traitement de l’hémochromatose Homozygote (198 malades ). Ces 2 affections sont simples et stéréotypées. L’une et l’autre sont par contre fortement consommatrices d’un temps indispensable à permettre une bonne adhésion aux traitements et au suivi.
L’organisation de notre HdJ repose sur une IDE (C.T.). Cette IDE a reçu une formation spécifique sur l’hépatite C (formation interne et externe), et une formation interne sur l’Hémochromatose .
Un protocole de suivi des traitements de l’hépatite C par Bi-thérapie a été mis au point reposant sur l’éducation, la surveillance hématologique et virologique en HdJ. Dans ce protocole, l’IDE assurait 5 consultations (4 le premier mois, une au 3° mois). 32 malades ont été traités suivant ce protocole avec une très bonne adhésion aux traitements et une tolérance qui subjectivement nous a semblé meilleure. Les réductions de dose d’IFN ou de RIBA nous ont semblé moindre que ce qui est publié. Le nombre des consultations médicales évitées serait de 160. L’étude des RVP chez ces malades sera intéressante.
Pour les surcharges en Fer, le travail de L’IDE référente a consisté en la réalisation des saignées, à s’assurer de leur tolérance clinique et biologique, à vérifier que la surveillance était bien conforme aux prescriptions initiales (surveillance des malades ayant une fibrose importante), à vérifier que l’enquête génétique était bien complète et à la rappeler aux patients, donner toutes les informations nécessaires sur la maladie et poser l’indication d’une consultation de Gastro-entérologie, certains malades n’étant pas vus durant plusieurs années. Il est impossible de chiffrer le nombre de consultations évitées.
Cette expérience (sauvage) serait à confronter à celles en cours de façon plus officielle.
Elle est actuellement « hors la loi » par rapport au décret sur les compétences des IDE.