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Endoscopie

BILAN DES PRATIQUES D’HYGIENE DANS UNE UNITE D’ENDOSCOPIE.

2003

J-L Payen (1,3), X Verdeil (2), J Bendayan (2), A Brasiles (2), M Buc (1), JP Vinel (1)
1 – Service d’hépato-gastro-entérologie CHU Purpan Toulouse,
2 – Unité d’hygiène CHU Purpan Toulouse,
3 – Service de Médecine Hôpital de Montauban (adresse actuelle).

Endoscopie –  2003-05-20 – CO –

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Le risque d’infections nosocomiales (IN) est devenu une préoccupation majeure dans les établissements de soins et notamment dans les unités d’endoscopie digestive.

L’objectif de notre étude était de s’assurer, par un audit « externe », que les pratiques d’hygiène des soignants lors des gestes techniques réalisés au sein d’une unité d’endoscopie digestive, réalisant environ 15 actes par jour, sont en conformité avec les bonnes pratiques prévues dans le cadre de la lutte contre les IN.

Méthodes : Pendant une période de 2 semaines (02/2003), 16 actes réalisés dans l’unité d’endoscopie du CHU de Toulouse-Purpan ont été observés à l’aide de grilles pré-testées, par 2 infirmières hygiénistes. Les références utilisées étaient les précautions standards (CTIN 1999), les notes du CLIN du CHU de Toulouse pour : le lavage des mains, les tenues, l’environnement du patient, celle relative aux dispositifs intra-vasculaires à émergence cutanée. 16 actes ont été observés soit 9 gastroscopies, 4 coloscopies, 1 gastro-coloscopie, 1 ponction biopsie hépatique trans-pariétale, 1 dilatation oesophagienne ; au cours de 13 anesthésies générales et 3 locales. Cela a donné lieu à 64 observations des personnels soignants soit 14 observations d’IDE, 17 d’AS et ASH, 7 d’IADE, 6 de médecins anesthésistes (MA) et 20 de médecins gastro-entérologues (MG), avec un maximum de 2 observations par personne.

Résultats :
Critères étudiés Respect de la procédure en %

Tenues 98
Chaussures spécifiques 66
Port de lunettes en cas de nécessité 2
Lavage des mains avant l’acte 53
AS-ASH, IDE, IADE, MA, MG (respectivement) 59,79,57,0,35
Lavage des mains après l’acte 51
Individualisation plateau anesthésie 100
Préparation de la salle pour l’acte 100
Sortie en cours d’acte
Ablation des protections (gants, tabliers…) 56
Lavages des mains/ablation gants 11
Certains dispositifs médicaux (pince à saturomètre, pinces à électrode) n’étaient pas systématiquement désinfectés.

Conclusions : 1) Cette démarche originale réalisée à la demande de l’unité d’endoscopie a été très bien vécue par le personnel. Elle a permis de mettre en évidence un bon respect global des pratiques d’hygiène, quelques points nécessitant toutefois des améliorations, principalement : l’hygiène des mains, le port de lunettes en cas de risque de projection de liquides biologiques, le respect des pratiques en cas de sortie inopinée de salle d’examen. 2) Des recommandations ont été émises au décours de cet audit pour mobiliser l’équipe afin de se rapprocher des pratiques idéales dans la prévention des IN. 3) Un audit est prévu dans un an pour analyser l’effet des recommandations proposées sur le comportement des soignants, et une enquête plus large sera proposée sous la responsabilité du CLIN sud-ouest.

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Hepatologie

HEPATITE C ET PRISON: LE DEPISTAGE ET LE TRAITEMENT S’AMELIORENT : RESULTATS COMPARATIFS DE 2 ENQUETES NATIONALES DE PRATIQUES 2000-2003.

2003

AJ Remy(1,2), F Khemissa (1), M Beaubois (2), S Ollivier (1), B Héran (1).
(1) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Réseau Hépatite C de Catalogne et du pays d’Oc, (2) Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires (UCSA)
Centre Hospitalier Saint-Jean, Perpignan

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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L’hépatite C est devenu un problème important en milieu carcéral, souligné par les conférences de consensus. Une première enquête nationale de pratiques, réalisée par notre équipe en 2000 avait mis en évidence un dépistage effectif dans 2/3 des établissements pénitentiaires, la réalisation de biopsies hépatiques chez un tiers des patients dépistés ou déjà connus ; cependant la mis en place d’un traitement antiviral ne concernait que moins de 4% des personnes atteintes. Objectifs : Evaluer l’évolution de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’hépatite chronique virale C dans les centres pénitentiaires (CP) français entre 2000 et 2003. Méthodologie : enquête postale sur les 172 UCSA françaises avec la même fiche d’enquête que pour l’étude de 2000.Les résultats de l’enquête 2003 sont présentés de façon comparative avec les données obtenues en 2000 (entre parenthèses, avec une * quand la comparaison atteint la significativité, p < 0,01). Résultats : 85 CP (49%) ont répondu au questionnaire en 2000 comme en 2003. La prise en charge de l’hépatite C est effective dans 97% des CP (97%). Le nombre de détenus était de 28535 (27245) avec une moyenne par CP de 391 (320), soit la moitié des détenus en France. La sérologie C est systématique à l’entrée dans 28% (35%*) des CP, systématiquement proposée dans 64% (36%*). Le total des sérologies C positives par mois était de 179 pour 58 établissements soit 3,1 (4,1) en moyenne/CP/mois (extrêmes 0-58). Le nombre de sujets connus VHC positif était de 2107 (1645) sur 62 CP, soit 24,9 (22,8) par établissement (extrêmes 0-272) et une prévalence moyenne de 7,3% (6,7%) (extrêmes 0-17%). Il existe un consultation d’hépatologie « intramuros » dans 40% des CP (42%), et une consultation de maladies infectieuses dans 17% (18%).

Le nombre de biopsies hépatiques (PBH) réalisées par an se répartissait de la façon suivante : 0 PBH, 49 (33*) CP ; moins de 12/an, 30 (30) CP ; plus de 12 / an, 6 (22*) CP (extrêmes 1-10/mois). Au total 529 PBH ont été réalisées en 2002 (545), soit 8 (6) PBH/CP/an; soit un rapport PBH sur malades connus VHC positifs de 25% (33%). Le délai moyen d’attente de la PBH est de 29 jours (35 jours) (extrêmes 3 jours – 4 mois). La PBH est réalisée en hôpital de jour dans 55% (52%) des CP. Deux cent soixante dix-huit (164*) malades ont été traités en 2002 ; mais dans 29 % (44%*) des CP, aucun malade n’est traité. La bithérapie interféron pégylé et ribavirine était très largement utilisée pour 81% des malades. Le traitement était initié en prison dans 81% des cas (77%). Le suivi thérapeutique se faisait dans 80 % des cas en prison (67%), plus souvent par le médecin spécialiste que par le médecin généraliste. Au total, 13,2% des personnes atteintes ont été traitées en 2002, contre

Conclusions : Ce travail constitue la deuxième enquête nationale de pratiques sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’hépatite C en prison en France ; elle permet d’évaluer l’évolution de cette prise en charge au quotidien dans les UCSA.. Le nombre d’UCSA participantes et de détenus concernés garantissent la représentativité de notre enquête, tant en 2000 qu’en 2003. Ceci montre également l’engagement persistant des médecins des UCSA dans la prise en charge des personnes atteintes d’hépatite C. La prévalence de l’hépatite C est stable en France en milieu carcéral. Le dépistage de l’hépatite C, systématique ou systématiquement proposé, est généralisé. Toutefois, les consultations spécialisées intra-muros restent insuffisantes. Le nombre de PBH réalisées est stable mais toujours faible. Cette non augmentation, alors que le nombre de personnes traitées augmente, pourrait être la conséquence de l’application des recommandations de la conférence de consensus 2002, limitant le recours à la PBH dans certaines situations, et qui semble particulièrement adaptée aux contraintes de la conférence de consensus.

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Gastroenterologie

Traitement à la demande par Rabéprazole (Rab) 10 mg : Une alternative au traitement continu du reflux gastro-oesophagien (RGO) peu sévère.

2003

Bruno Bour (1), Elisabeth Tocqué (2), Jean-Luc Staub (3), Olivier Nouel (4), Michel Chousterman (5), Denis Labayle (6), Bernard Nalet (7), Alexandre Pariente (8), Sylvie Bonnot-Marlier (2), ANGH
(1) CH Le Mans, (2) Laboratoires Janssen-Cilag, (3) CH Niort, (4) CH Saint Brieuc, (5) CH Intercommunal Créteil, (6) CH Evry, (7) CH Montélimar, (8) CH Pau

Gastroentérologie –  2003-05-28 – CO –

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Introduction : Le RGO clinique avec ou sans oesophagite modérée est fréquent. Dans ces cas le traitement par IPP en continu est recommandé en cas de symptômes fréquents et récidivants (1). Le Rab est un inhibiteur de la pompe à proton (IPP) d’action de début rapide et de durée prolongée n’ayant pas d’interaction médicamenteuse. Il pourrait être un candidat au traitement à la demande des symptômes de ces malades.
But : Evaluer l’efficacité du traitement à la demande par Rab 10mg dans une population de patients porteurs d’un RGO sans lésion endoscopique sévère mais altérant la qualité de vie par son caractère récidivant.
Méthodes : Des patients porteurs de symptômes typiques (pyrosis et régurgitations) de RGO sans œsophagite ou avec œsophagite érosive modérée (grades 1 ou 2 de Savary-Miller) ont été inclus dans une étude ouverte et pragmatique. Les symptômes étaient modérés à sévères (score de Likert > 2 – sur une échelle de 5) et avaient nécessité au moins 3 cures de traitement antisécrétoire efficaces dans l’année précédant l’inclusion. Après 4 semaines de traitement par Rab 10mg per os, les patients ayant répondu à ce traitement (Likert £ 2) étaient randomisés pour recevoir un traitement par Rab 10 mg en continu (TC) ou à la demande (TAD) pendant 6 mois. Le traitement à la demande consistait en une reprise de Rab devant la réapparition des mêmes symptômes et pendant les 2 jours suivant leur disparition. Les patients rechuteurs (récidive des symptômes initiaux de même intensité pendant plus de 7 jours) étaient exclus de l’étude. A la fin du 6° mois, l‘évaluation était faite sur le pourcentage de patients satisfaits (Likert £ 2).
Résultats : Sur les 176 patients inclus (hommes, 53% ; age moyen, 49 ans ; RGO sans oesophagite, 36,4% ; RGO avec œsophagite grade 1, 53,4% ; RGO avec œsophagite grade 2, 10,2%), 88,6% ont répondus aux 4 semaines de traitement par Rab. Cent cinquante deux patients ont été randomisées (TC, n=81 ; TAD, n=71).
Après 6 mois de traitement : 1-La disparition des symptômes (Likert £ 2) était discrètement plus élevée chez les patients du groupe TC vs groupe TAD: 86,4% vs 74,6% respectivement sans que cette différence soit significative (p=0,065). 2-Le score de qualité de vie (Reflux-Qual) n’était pas différent dans les 2 groupes (groupe TC :0,55 ; groupe TAD : 0,60 p=0,3957). 3-La consommation moyenne de Rab était significativement plus faible dans le groupe TAD vs groupe TC (respectivement 0,31 comprimé vs 0,96 comprimé , p<0,0001).
Un total de 15,1% de patients a été exclus de l’étude ( TC, 12,3% ; TAD, 18,3%) : 5,3% effets secondaires (TC, 6,2% ; TAD, 4,2%) et 1,3% récidives (TC, 0% ; TAD, 1,4%).
Conclusion : Le traitement à la demande avec 10mg de rabéprazole représente une alternative au traitement continu des patients ayant un RGO symptomatique peu sévère mais fréquemment récidivant.

1- Reflux gastro-oesophagien de l’adulte : diagnostic et traitement. Gastroenterol Clin Biol 1999 ;23 :56-65

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Hepatologie

HEPATITE CHRONIQUE C : CONNAISSANCES ET PRATIQUE DES INFIRMIERS LIBERAUX (enquête et formation du réseau vhc 91-77)

2003

J. DENIS, G. MACAIGNE, T. REDELSPERGER, L. TURNER, G. GATINEAU SAILLANT, B. LAMBARE, H. DOUCERON, S. HERBERT,
(Evry – Corbeil, Melun, Dourdan, Coulommiers, Meaux, Réseau VHC 91-77, D.D.A.S.S 91)

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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En 2002 le réseau VHC 91-77 a proposé aux 935 infirmiers libéraux (IDEL) d’Essonne et de Seine et Marne, 6 sessions de formation, chacune effectuée sur le même type en des lieux différents avec le support d’un diaporama commun. Un questionnaire était joint à l’invitation portant sur leurs caractéristiques professionnelles, leur expérience pratique du traitement des patients atteints d’hépatite C (HC) ainsi que sur des questions de connaissance générale concernant le VHC. A chaque session un livret représentant l’ensemble des diapositives leur était remis. Un défraiement était prévu aux participants. Un mois après chaque session, les participants ont reçu un second questionnaire reprenant les questions de connaissance générale et leur demandant leur avis sur la formation.

RESULTATS
PRATIQUE PROFESSIONNELLE :
84 IDEL se sont inscrits aux formations et 59 ont répondu au premier questionnaire. L’âge moyen était de 44,6 ans, la durée d’exercice libéral de 13,9 ans ; tous sauf un avaient été diplômés avant 1990.
Les ¾ des IDEL avaient déjà traité par IFN de 1 à 12 personnes. Le Viraféron stylo® et le Roféron® mono dose étaient jugés les plus pratiques et les mieux tolérés. L’IDEL passe de 5 à 45 minutes auprès du patient (de 5 à 15mn : 82% des cas, de 15 à 45mn : 18% des cas), apprend au patient à s’auto injecter dans 50% des cas, après de 1 à 5 injections faites par ses soins dans 61%. Les aiguilles sont constamment recueillies dans un container spécifique sécurisé (le plus souvent celui de l’IDEL) et habituellement détruit dans un circuit spécifique. Au cours des soins le patient parle de son hépatite C dans 80% des cas et l’IDEL se juge à l’aise pour répondre dans 46% des cas. Lors des soins habituels, l’IDEL ne s’enquière que rarement de l’existence d’un HC, d’une autre hépatite ou d’une infection à VIH. En cas de soins chez un patient VHC+, 60% des IDEL pensent courir un risque de contamination et 50% déclarent prendre des précautions particulières.
La quasi totalité souhaite avoir plus d’informations sur le VHC et considèrent avoir un rôle à jouer dans l’information et l’éducation des patients VHC+.

CONNAISSANCE GENERALE :
Réponses au questionnaire initial : 61% pensent que la contamination VHC peut encore se faire actuellement de façon fréquente par transfusion, 68% par voie sexuelle, 70% par échange d’objet de toilette, 47% lors de soins dentaires, 11% par l’usage des toilette publique mais aucun par simple contact physique. 47% savent qu’environ 600 000 sujets ont été contaminés en France. Moins de 20% estime autour de 80% le risque de passage à la chronicité. 46% pensent que l’HC évolue constamment vers la cirrhose et 50% vers un CHC. Le risque de passage à la chronicité et les chances de réponses au traitement sont mal connus. 98% savent que la restriction maximum d’alcool et 47% pensent qu’un régime alimentaire sont recommandés et 10% que la pratique du sport doit être modérée. La quasi totalité pense que la prévalence des hépatites C n’est pas plus élevée chez les IDEL que dans la population générale.

Réponses au deuxième questionnaire (23 réponses) : la totalité des IDEL a jugé la formation globalement ou plutôt satisfaisante et qu’elle a bien répondu à leurs interrogations ; la totalité souhaiterait une nouvelle formation sur le même mode et désirerait participer aux réunions du réseau. Néanmoins l’évaluation a posteriori montre que l’acquisition des connaissances n’atteint pas le niveau souhaité.

CONCLUSION :
Cette étude réalisée avant la généralisation de l’utilisation de l’IFN pégylé, chez des IDEL ayant pour la plupart obtenu leur diplôme avant la découverte du VHC, il apparaît que les IDEL :
-a sont impliquées dans le traitement des HC et gèrent correctement l’élimination des déchets.
-b souhaitent s’impliquer plus dans l’encadrement du patient.
-c sont demandeuses de formations spécifiques et souhaitent être impliquées dans les réseaux.
-d ont un niveau de connaissances théoriques sans doute insuffisant pour remplir ce rôle. La formation des IDEL est une mission des réseaux.

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Gastroenterologie

LES TUMEURS ENDOCRINES DIGESTIVES EN FRANCE : résultats d’un enregistrement prospectif sur 13 mois (enquête FFCD – ANGH – GERCOR)

2003

E. Mitry(1), D.Pillon(2), C.Lombard-Bohas(3)

E. Mitry(1), D.Pillon(2), C.Lombard-Bohas(3).(1)CHU Ambroise Paré Boulogne, (2)CH Bourg-en-Bresse, (3)Hôpital Edouard Herriot Lyon

Gastroentérologie –  2003-06-16 – CO –

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LES TUMEURS NEUROENDOCRINES ENFRANCE : résultats d’un enregistrement prospectif sur 13 mois (enquête FFCD – ANGH – GERCOR)

E. Mitry(1), D.Pillon(2), C.Lombard-Bohas(3)

(1) CHU Ambroise Paré Boulogne, (2) CH Bourg-en-Bresse, (3) Hôpital Edouard Herriot Lyon

But de l’étude

Enregistrement prospectif sur une période de 13 mois des patients atteints de tumeurs neuro-endocrines à localisation digestive afin d’établir un descriptif de cette population dans sa présentation clinique et dans ses modalités de prise en charge. Comparer les patients pris en charge dans les hôpitaux généraux (centres ANGH) et dans les autres structures de soin

But de l’étude

Enregistrement prospectif sur une période de 13 mois des patients atteints de tumeurs endocrines à localisation digestive afin d’établir un descriptif de cette population dans sa présentation clinique et dans ses modalités de prise en charge. Comparer les patients pris en charge dans les hôpitaux généraux (centres ANGH) et dans les autres structures de soin

Malades et méthodes

L’enregistrement prospectif des cas incidents et prévalents s’est déroulé du 01/08/01 au 01/09/02. Les variables recueillies ont été analysées globalement puis par sous-groupe (centres ANGH / autres centres).

Résultats

668 patients (H/F : 1,04), d’âge médian 56 ans (extrêmes 12-89 ans) ont été colligés. Sept centres universitaires ont inclus au moins dix patients et représentaient 62% du recrutement. 39 centres ANGH ont inclus 97 patients (de 1 à 9) soit 14,5%. Aucun des 14 patients porteur d’une Néoplasie Endocrinienne Multiple n’a été diagnostiqué dans les centres ANGH. La prise en charge initiale était plus souvent réalisée dans les centres ANGH (41%). Il n’y avait pas de différence inter-centre pour les données cliniques, morphologiques ou biologiques et les résultats portent sur l’ensemble des patients.
Les sites primitifs étaient : intestin grêle (288), pancréas (211), inconnu (77), estomac (33), bronches (24), appendice (20), rectum (12). Des métastases étaient présentes dans près de 75% des cas (pancréas : 72%, grêle : 77%). Dans 61% des cas elles étaient hépatiques. Ces métastases étaient synchrones dans 41% des tumeurs pancréatiques et dans 46% des tumeur du grêle. 42% des patients avaient un syndrome sécrétoire (grêle : 58%, pancréas : 29%). Il s’agissait d’un syndrome carcinoïde dans près de 82% des tumeurs du grêle et dans 20% des tumeurs pancréatiques. Histologiquement 81% des tumeurs étaient bien différenciées, 9,1% moyennement différenciées et 9,4% peu différenciées. Les examens morphologiques réalisés étaient : échographie abdominale (85%), TDM abdominale (79%), TDM thoracique (65%), Octréoscan (55%), échoendoscopie (34%), entéroscanner (32%), transit du grêle (6%). Initialement les patients ont été traités par chirurgie (60%), chimiothérapie (20%) ou simplement surveillés (20%). Au cours du suivi 39% des patients ont reçu une chimiothérapie, 26% de l’interféron, 14% une embolisation ou une chimioembolisation, 25% une chirurgie des métastases

Conclusion

En dépit de la réputation de rareté de cette pathologie, un nombre élevé de tumeurs endocrines digestives a été enregistré. Le nombre élevé de participants souligne l’intérêt des cliniciens pour cette pathologie et confirme les capacités de mobilisation des membres de l’ANGH. Ces données montrent qu’à coté des tumeurs de l’appendice, la prévalence des tumeurs endocrines digestives évoluées justifie la réalisation d’essais cliniques multicentriques et peut-être la poursuite de l’enregistrement.

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Hepatologie

LE TRAITEMENT DE L’HEPATITE VIRALE CHRONIQUE B APRES LA CONFERENCE DE CONSENSUS

2003

Jean-Pierre ZARSKI
Département d’Hépato-Gastroentérologie
CHU de Grenoble – BP 217 –38043 GRENOBLE CEDEX 9
Unité INSERM U 548 – Grenoble

Hépatologie –  2000-03-09 – CF –

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Le traitement de l’hépatite virale chronique B doit être entrepris en fonction du stade de la maladie et donc de bonnes connaissances physiopathologiques. On rappelle que l’hépatite virale chronique B évolue en trois phases, une phase de tolérance immunitaire où très souvent la réplication virale est importante, mais les lésions histologiques sont faibles car l’activité nécrotico-inflammatoire est modérée, une seconde phase de conflit immunologique au moment où va survenir la séroconversion antigène en anticorps anti-HBe où là, l’activité nécrotico-inflammatoire est importante et les lésions de fibrose se constituent, et enfin, une troisième phase d’arrêt total de la multiplication virale mais où souvent les lésions histologiques sont déjà constituées. A chaque phase, des phénomènes de réactivation virale peuvent survenir. Pour le traitement, il faut également distinguer les deux types d’hépatite chronique B, c’est à dire l’hépatite B à virus sauvage ou antigène HBe positif et l’hépatite B à virus mutant ou anticorps anti-HBe positif. En ce qui concerne la thérapeutique, outre l’interféron alpha recombinant pour lequel on dispose de résultats de très nombreuses études, il existe maintenant de nombreux analogues de nucléosides et de nucléotides dont l’efficacité, même modérée, a été démontrée au cours d’essais contrôlés et randomisés.

I – L’HEPATITE VIRALE CHRONIQUE B ANTIGENE HBe POSITIF ou A VIRUS SAUVAGE
1°) L’interféron alpha recombinant
De nombreux essais contrôlés et randomisés ont été publiés ainsi que des méta-analyses. Les critères de jugement ont souvent été différents. Quoi qu’il en soit, la principale méta-analyse incluant 24 essais randomisés pour un total de 1299 patients, dont 444 n’ayant pas reçu de traitement, montre les résultats suivants : une disparition de l’ADN du VHB dans 23,4 % des cas, une clairance de l’antigène HBe dans 24,3 % des cas, une normalisation des transaminases dans 26,2 % des cas, et une clairance de l’antigène HBs dans 5,6 % des cas (1). Pour l’ensemble de ces marqueurs, la différence était statistiquement significative par rapport à l’utilisation d’un placebo ou de l’absence de traitement. Une amélioration histologique était toujours mise en évidence. Le meilleur rapport coût-efficacité semble être d’utiliser l’interféron alpha sous-cutané 3 fois/semaine à la posologie de 9 – 10 MUI. A long terme, la méta-analyse effectuée seulement sur 12 essais et incluant 1975 patients suivis entre 2,1 et 8,9 ans (moyenne = 6,1 ans), montre une disparition de l’antigène HBs dans 11,4 % des cas, mais surtout une amélioration de l’histoire naturelle avec un moindre risque de décompensation de la cirrhose et du développement du carcinome hépatocellulaire. Au total, l’interféron alpha diminue la mortalité des patients. Toutefois cette molécule ne peut être réservée qu’à quelques malades ayant de bons facteurs prédictifs de réponse : essentiellement un ADN du VHB 2 N alors qu’il n’est que de 9 % lorsqu’elles sont < 2 N. La durabilité de la séroconversion anti-HBe a été essentiellement appréciée dans une étude où elle était de 83 %. Le principal problème avec la Lamivudine est la survenue de mutations dans la zone catalytique de la polymérase désignée YMDD. Le taux de mutation se situe entre 16 et 23 % après un an de traitement, 42 % après deux ans et 53 % après trois ans. L’apparition d’une résistance virale est marquée d’abord par une reprise progressive de la multiplication virale appréciée par une technique sensible (PCR quantitative) puis 2 ou 3 mois plus tard, par la remontée de l’activité sérique des aminotransférases. Les lésions histologiques restent le plus souvent stables un an après l’apparition de la résistance mais vont progressivement en s’aggravant, environ 3 ans plus tard (3). Des exacerbations graves de l’hépatopathie ont également été soulignées en particulier chez les patients ayant une maladie sévère telle une cirrhose. Les principaux facteurs prédictifs de la survenue d’une mutation sont le niveau pré-thérapeutique des aminotransférases et de l’ADN du VHB. L’association Lamivudine – Interféron peut également être utilisée. Deux essais ont été publiés dont l’un contrôlé portant sur de faibles effectifs, ne montrant pas d’amélioration de l’efficacité biologique et virologique mais par contre, l’absence d’apparition de mutant YMDD.

3°) L’ADEFOVIR DIPIVOXIL
L’Adéfovir dipivoxil (HEPSERA) appartient à une nouvelle famille de drogues antivirales, les phosphonates de nucléosides acycliques. Ces molécules monophosphorylées sont des inhibiteurs des virus à ADN. L’Adéfovir dipivoxil inhibe l’action des ADN polymérases et les transcriptases inverses par l’inhibition compétitive avec la désoxyadénosine triphosphate et par un mécanisme de terminaison de synthèse de l’ADN. Le principal essai contrôlé et randomisé ayant inclus 515 patients divisés en 3 groupes (30 mg, 10 mg ou placebo) a permis de montrer une disparition de l’ADN du VHB appréciée par une technique PCR dans 21 % des cas contre 0 dans le placebo à la posologie de 10 mg/jour et une séroconversion anti-HBe dans 12 % des cas contre 6 %. Une amélioration histologique était également observée dans 53 % des cas (4). Aucun effet indésirable n’était observé. L’Adéfovir dipivoxil entraîne une faible prévalence de mutation. Cette mutation est située dans le domaine D de la polymérase (mutation N 236 P). Sa prévalence faible est de 0 % à 1 an et de 1,6 % (2/124) à 2 ans. L’Adéfovir dipivoxil est efficace sur les mutants de résistance YMDD à la Lamivudine (5). Une étude récente, portant toutefois sur un faible effectif, a montré une efficacité en terme de diminution de la charge virale identique dans le groupe traité par Adéfovir dipivoxil seul et dans celui traité par une bithérapie Lamivudine è Adéfovir. Par ailleurs, les mutants de résistance Adéfovir sont sensibles à la Lamivudine. Un essai contrôlé récent a comparé l’association de Lamivudine et d’Adéfovir à la Lamivudine seule chez 115 patients traités pendant 104 semaines. A l’issue du traitement, aucune différence statistiquement significative n’était observée en ce qui concerne la perte de l’antigène HBe (19 % pour la bithérapie versus 20 % pour la monothérapie). Par contre, une incidence plus élevée de mutation YMDD était observée dans le groupe Lamivudine seul. Proche de l’Adéfovir, le Ténofovir qui est également un analogue nucléotidique acyclique est également efficace in vitro et in vivo sur le VHB comme cela a été démontré, en particulier chez les co-infectés.

4°) LES AUTRES ANALOGUES DE NUCLEOSIDES
Plusieurs analogues de nucléosides sont actuellement en cours d’essais thérapeutiques. On doit citer l’Entécavir, analogue de la guanosine, ayant à la fois un effet sur les premières étapes d’initiation puis d’élongation de la chaîne et qui a une forte efficacité en terme de réduction de la charge virale en comparaison à la Lamivudine. Dans un essai portant sur une durée de 24 semaines, l’Entécavir à la posologie de 0,5 mg/kilo permet une négativation de l’ADN du VHB dans 83,7 % des cas contre 57,5, chez ceux traités par Lamivudine. Toutefois, une séroconversion HBe n’est observée que chez peu de patients. L’intérêt de cette molécule est qu’elle pourrait également être efficace sur les mutants YMDD liés à la Lamivudine. L’Emtricitabine ou FTC est un analogue de la cytosine actif sur le VHB et le VIH. Un essai randomisé récent utilisant plusieurs posologies pendant une durée de 48 semaines a montré une perte de l’antigène HBe dans 40 % des cas avec une diminution de la charge virale allant de 2,59 à 2,92 log de copies/ml. Toutefois des mutations de résistance peuvent être observées allant de 6 à 12 % après un an de traitement. La Clévudine ou L-FMAU est un analogue de la pyrimidine, actif uniquement sur le VHB. On dispose pour cette molécule uniquement d’essais de phase I-II. Une réduction importante de la charge virale est observée allant, selon la posologie, de 2,48 à 2,95 log de copies/ml. Une étude ouverte, multicentrique récente ayant testé des doses de 10, 50, 100 et 200 mg pendant 28 jours, a permis de montrer une perte de l’antigène HBe chez 28 % des malades avec une séroconversion chez 19 % d’entre eux, sans effet indésirable et sans émergence de mutation. Cette molécule semble bien tolérée et ne pas entraîner de mutation de résistance. Enfin, les analogues lévogyres tels la b-L-Thymidine (L-dT) sont en cours d’essai thérapeutique et devraient faire l’objet, prochainement, de premières publications.

Au total, le traitement de l’hépatite virale chronique B antigène HBe positif doit se penser dans le contexte de la physiopathologie de la maladie et des molécules à notre disposition (6). Si le malade a de bons critères prédictifs de réponse, ce qui est rare, c’est à dire une charge virale faible, et une activité marquée, il est possible de faire un essai par l’interféron à la posologie de 9-10 MUI sous-cutanés 3 fois/semaine pendant 4 à 6 mois. En l’absence de diminution de la charge virale, après 3-4 mois de traitement, il est inutile de poursuivre. Chez les autres malades ayant une hépatite virale chronique B active, modérée à sévère (F ³ 2), il paraît logique d’utiliser en première intention la Lamivudine ou l’Adéfovir dipivoxil pour une durée de traitement qui reste à déterminer mais en tout cas jusqu’à obtention d’une séroconversion durable de l’antigène HBe. En cas d’apparition de mutation de résistance à la Lamivudine, il est logique d’entreprendre un traitement par l’Adéfovir dipivoxil avec une période de chevauchement uniquement chez les malades ayant une maladie sévère. Chez les malades ayant une hépatite virale chronique B minime, il est inutile d’entreprendre un traitement mais il faut surveiller le patient (transaminases, ADN du VHB et biopsie hépatique fréquents). L’avenir est représenté par les associations thérapeutiques utilisant peut-être un ou plusieurs antiviraux et l’interféron pégylé mais la meilleure association reste à déterminer.

II – L’HEPATITE CHRONIQUE B ANTIGENE HBe NEGATIF ou A VIRUS MUTANT
1°) L’interféron alpha recombinant
Le traitement de l’hépatite virale chronique B antigène HBe négatif ou à virus mutant a longtemps reposé sur l’interféron alpha-recombinant. Onze études ont été publiées, les malades étant traités avec une dose médiane d’interféron de 6 MUI sous-cutanés 3 fois/semaine (extrêmes 3 – 14) pour une période médiane de 6 mois (2-24). Toutefois l’étude la plus importante a été rapportée par Mannesis et Hadzyannis (7). En effet, dans cette étude, les malades ont été suivis longtemps après l’arrêt du traitement (environ 7 ans) à l’aide d’une technique sensible de détection de l’ADN du VHB (PCR Monitor Roche). A l’issue de cette période de suivi, une réponse biochimique et virologique soutenue était observée dans 18,1 % des cas. Seuls deux facteurs étaient associés à une réponse biochimique et virologique soutenue : la durée du traitement et une réponse biochimique observée dès les 4 premiers mois de traitement. De plus un retraitement permettait d’aboutir à une réponse soutenue chez 18,4 % des patients traités. Tous les patients répondeurs avaient une amélioration histologique portant sur l’activité. Enfin, 5,6 % des patients naïfs et 10,2 % des patients retraités perdaient l’antigène HBs avec, chez 16 de ces 22 patients, le développement d’anticorps anti-HBs.

2°) LA LAMIVUDINE
Les résultats de la Lamivudine ont été essentiellement rapportés dans un essai contrôlé et randomisé et quelques études non contrôlées ont également rapporté l’efficacité à long terme. Après un an de traitement, une réponse biochimique et virologique était observée dans 63 % des cas dans le groupe traité contre 6 % dans le groupe contrôle avec une amélioration histologique dans 60 % des cas (8). L’apparition d’une mutation YMDD est observée dans 27 % des cas. Lorsque l’on regarde la réponse biochimique et virologique soutenue, elle variait entre 11 et 13 % des cas. Aucun patient ne perdait l’antigène HBs. Si l’on regarde les résultats d’étude de malades suivis plus longtemps (environ 5 ans), le taux de réponse biochimique et virologique baissait de 67 à 29 % des cas après 36 mois de traitement en raison de la prévalence de la mutation YMDD qui passait de 39 % à 57 % après 36 mois.

3°) L’ADEFOVIR DIPIVOXIL
L’Adéfovir dipivoxil a essentiellement été testée au cours d’un essai contrôlé randomisé incluant 185 patients traités pendant 48 semaines (9). Dans cette étude le principal critère de jugement était toutefois l’histologie hépatique. A l’issue du traitement, l’ADN du VHB était indétectable par une méthode de PCR quantitative dans 51 % des cas contre 0 dans le groupe placebo, et 64 % des malades avaient une amélioration histologique définie par une réduction d’au moins 2 points dans le score d’activité nécrotico-inflammatoire selon Knodell. Aucune mutation dans la polymérase n’était observée et la molécule était bien tolérée.

4°) LES AUTRES ANALOGUES DE NUCLEOSIDES
On dispose uniquement de quelques essais préliminaires ayant testé l’Emtricitabine, l’Entécavir et la Clévudine. Les résultats de ces études portant sur de faibles effectifs montrent, comme pour l’hépatite virale chronique B antigène HBe positif, une réduction relativement importante de la charge virale souvent supérieure à 3 log, quelle que soit la molécule, avec, malheureusement pour l’Emtricitabine, l’apparition de mutations de résistance et pour l’Entécavir une efficacité de la molécule sur les mutants de résistance Lamivudine.

En conclusion, le traitement de l’hépatite virale chronique B antigène HBe négatif ou à virus mutant, reste mal codifié (6). Il est inutile d’envisager un traitement chez les patients ayant une hépatite minime mais une surveillance très stricte de la maladie doit être effectués à l’aide d’un contrôle régulier (tous les 3 à 4 mois) des aminotransférases et de l’ADN du VHB. En cas d’hépatite chronique B modérée à sévère, il faut entreprendre un traitement antiviral. Il paraît plus simple d’utiliser un analogue de nucléoside ou de nucléotide tel l’Adéfovir dipivoxil dont la durée du traitement reste à déterminer.

CONCLUSION
Le traitement de l’hépatite chronique B antigène HBe positif, ou antigène HBe négatif reste difficile car aucune molécule ne fait disparaître définitivement le virus. Le plus important est de traiter des malades ayant des lésions histologiques modérées à sévères avec une molécule ayant un bon niveau de tolérance et entraînant si possible peu de mutations de résistance. Le traitement actuel n’est donc, dans la majorité des cas, que suspensif, réduisant la progression de la fibrose.

REFERENCES

1. CRAXI A et al. Interferon alpha for HBe Ag positive chronic hepatitis B : synthetic review. EASL International Consensus Conference on hepatitis B. 137-53.

2. DIENSTAG JL et al. Lamivudine as initial treatment for chronic hepatitis B in the United States. N Engl J Med 1999 ; 341 : 1256-63.

3. LEUNG NW et al. Extended lamivudine treatment in patients with chronic hepatitis B enhances hepatitis Be antigen seroconversion rates : results after 3 years of therapy. Hepatology 2001 ; 33 : 1527-32.

4. MARCELLIN P et al. Adefovir dipivoxil for the treatment of hepatitis Be antigen-positive chronic hepatitis B. N Engl J Med 2003 ; 348 : 808-16.

5. PERILLO R et al. Adefovir dipivoxil for the treatment of lamivudine – resistant hepatitis B mutants. Hepatology 2000 ; 32 : 129-34.

6. LOK AS et al. Management of hepatitis B : summary of a workshop. Gastroenterology 2001 ; 120 : 1828 – 53.

7. MANESIS EK and HADZIYANNIS S. Interferon alpha treatment and retreatment of hepatitis Be antigen-negative chronic hepatitis B. Gastroenterology 2001 ; 121 : 101 – 5.

8. TASSOPOULOS NC et al. Efficacy of lamivudine in patients with hepatitis Be antigen-negative / Hepatitis B virus DNA-positive (precore mutant) chronic hepatitis B. Hepatology 1999 ; 29 : 889-96.

9. HADZIYANNIS SJ et al. Adefovir dipivoxil for the treatment of hepatitis Be antigen-negative chronic hepatitis B. N Engl J Med 2003 ; 348 : 800-7.

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Hepatologie

Incitation au sevrage tabagique lors d’un sevrage alcoolique. Mythe ou réalité ?

2003

Pierre Lahmek, Stéphane Nahon, François Agret, Jacqueline Médioni, Jean-Michel Lemeunier, Nicolas Delas.
Unité d’alcoologie, service d’hépato-gastroentérologie, CHI Du Raincy Montfermeil, 93370 Montfermeil.

Hépatologie –  2003-06-30 – CO –

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Un tabagisme est observé chez plus de 80% des patients alcoolodépendants et génère une surmortalité. La réalisation d’un sevrage alcoolique et tabagique a été recommandée par la dernière conférence de consensus sur l’accompagnement des patients alcoolodépendants, en raison de son intérêt en terme de santé publique, d’amélioration de la qualité de vie et de prévention des rechutes alcooliques. Cependant, en pratique, la mise en œuvre d’un sevrage tabagique lors d’un sevrage alcoolique reste confidentielle en raison du scepticisme des malades et des professionnels de santé vis à vis de son succès.
But : Le but de notre étude était d’évaluer l’efficacité d’une incitation au sevrage tabagique lors d’un sevrage alcoolique et d’en déterminer les facteurs prédictifs positifs.
Matériels et méthodes : Tous les patients hospitalisés dans notre unité d’alcoologie de Février 2002 à Juin 2003 ont été inclus dans l’étude. Ils ont reçu une information sur les effets délétères du tabagisme et sur les différents moyens de sevrage tabagique. Les caractéristiques sociodémographiques des patients et leurs réponses à différents auto-questionnaires permettant d’évaluer: 1) le stade de changement et la motivation au sevrage tabagique (stades Prochaska et questionnaire de motivation de Lagrue); 2) l’intensité des dépendances tabagique et alcoolique (questionnaire de Fagerström et DETA, échelle d’appétence ECCA); 3) l’intensité des signes dépressifs (questionnaire de Beck) ont été systématiquement colligées dans une base de données informatisée. L’analyse statistique univariée et multivariée par régression logistique a été effectuée à l’aide du logiciel SPSS.
Résultats : Parmi les 143 patients alcoolodépendants hospitalisés durant la période de l’étude, 123 (86%) étaient des fumeurs et ont été inclus dans l’étude. Il s’agissait de 93 (76%) hommes et de 30 (24%) femmes, d’âge moyen égal à 44,6 +/- 10 ans et dont les stades de motivation au sevrage tabagique étaient: indétermination n= 46 (37%), intention n= 72 (59%), préparation n= 5 (4%). Parmi les 123 patients inclus, 42 (34%) se sont engagés dans une démarche de sevrage tabagique pendant l’hospitalisation. Comparativement aux autres patients: 1) en analyse univariée: ces patients étaient plus âgés (âge > 44 ans 60% vs 41%, p = 0,05), avaient un niveau de dépendance à l’alcool plus faible (score DETA ≤ 3 64% vs 42%, p = 0.02) et étaient moins souvent au stade d’indétermination (24% vs 44%, p = 0,03); le sexe ratio, l’intensité de la dépendance tabagique et des signes dépressifs n’étaient pas significativement différents. 2) en analyse multivariée incluant l’ensemble des paramètres analysés: un stade de motivation d’intention ou de préparation était le seul facteur prédictif d’engagement dans un sevrage tabagique (OR = 9,2; IC [78,7;1,3]; p=0,04).
Conclusion : Dans notre étude, l’incitation des patients alcoolodépendants à une démarche de sevrage tabagique concomitant au sevrage alcoolique paraît efficace, puisque 34% d’entre eux s’y sont engagés. L’utilisation d’un questionnaire évaluant le stade de leur motivation permet de mieux sélectionner les candidats à un double sevrage alcool et tabac et ce, indépendamment de l’intensité de leur dépendance, alcoolique ou tabagique, de leur niveau de dépression et de leurs caractéristiques sociodémographiques.

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Gastroenterologie

Faut-il faire une coloscopie aux patients ayant des rectorragies d’origine canalaire ?

2003

François Agret, Stéphane Nahon, Pierre Lahmek, Bruno Lesgourgues, Jean-Michel Lemeunier, Thierry Tuszynski, Nicolas Delas. Service d’hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal Le Raincy-Montfermeil, 93370 Montfermeil.

Gastroentérologie –  2003-07-02 – CO –

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Une coloscopie est fréquemment pratiquée chez les patients ayant des rectorragies d’origine hémorroïdaire. But : Evaluer l’utilité de cette démarche diagnostique à travers notre expérience endoscopique. Patients et méthodes : depuis 1989, les caractéristiques cliniques, endoscopiques, et histologiques des patients ayant une coloscopie dans notre unité d’endoscopie digestive ont été colligées dans une base de données informatique. Nous avons sélectionné les coloscopies des patients ayant des rectorragies dont l’origine hémorroïdaire était confirmée par un examen proctologique préalable. Nous avons décrit l’ensemble des lésions identifiées lors de la coloscopie et recherché par analyses univariée puis multivariée (régression logistique) des facteurs prédictifs de ces lésions. Résultats : les résultats seront communiqués au congrès de l’ANGH à Pau.

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Gastroenterologie

Un mystère pancréatique

2003

Alex PARIENTE, Philippe BERTHELEMY, Ramuntxo AROTCARENA, Yves PARENT, Alain LIPPA, Valérie CALES, Centre Hospitalier, 64046 Pau Cedex

Gastroentérologie –  2000-03-09 – CO –

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Une femme de 86 ans, vivant seule, n’ ayant pour antécédent que 4 grossesses norrmales, une thyroidectomie pour goitre nodulaire bénin, une prothèse du genou droit et une cure de cataracte bilatérale, ayant vécu une dizaine d’ années en afrique noire, était hospitalisée en septembre 2002. Elle prenait Ogast, Carbosylane, Levothyrox et Lansoyl. Depuis 3 mois elle se plaignait de douleurs sus ombilicales vagues avec ballonnement, constipation modérée, anorexie et amaigrissement de 59 à 56 kg pour 1m48, d’ une fébricule vespérale avec sueurs. L’ état général était bon , les fonctions supérieures et l’examen clinique normaux. Biologie : Hb 11,4 g/dL, VGM 96 fL, leucocytes 13.600/uL avec 84% de neutrophiles, plaquettes 463.000, TP 76%, fonction rénale, glycémie, ionogramme, calcémie normaux, bilirubine et transaminases normales, phosphatases alcalines à 116 UI/L (N<95), gamma-GT à 82 UI/L (N<50). Albumine 25 g/L, gammaglobulines 10,8 g/L sans puic, CRP 130 mg/L. ACE et CA 19/9 normaux, chromogranine A 191 ug/L (N<98).
Gastroscopie : stase gastrique ; compression extrinsèque du genu superius et issue de liquide mucopurulent aux biopsies dont l’ examen montre un tissu de granulation et une muqueuse duodénale normale. Scanner : clichés joints.

Ponction et biopsie de la lésion d’ allure kystique située en arrière du foie gauche : liquide épais, laiteux, puriforme (culture positive à S. anginosus) ; histologie : polynucléaires altérés.
Quel est votre diagnostic ?

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Hepatologie

Hépatite aiguë sévère à la pioglitazone

2003

Ramuntxo Arotçarena, Jean-Paul. Bigué, Francine Etcharry et Alex Pariente, Centre Hospitalier, 64000 Pau

Hépatologie –  2000-03-09 – CO –

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Introduction : Les thiazolidinediones (glitazones) sont une nouvelle classe d’ antidiabétiques oraux, agonistes sélectifs des récepteurs nucléaires PPARg , réduisant l’ insulinorésistance au niveau du tissu adipeux, du muscle squelettique et du foie. Le chef de file de cette famille, la troglitazone, commercialisé en 1997 a été retiré du marché en raison de son hépatotoxicité. Deux autres glitazones, la pioglitazone et la rosiglitazone, ont été récemment commercialisées, et considérées comme moins hépatotoxiques. Nous rapportons ici un cas d’ hépatite aiguë sévère imputable à la pioglitazone.
Observation : Un homme de 42 ans était hospitalisé le 14 février 2003 pour ictère. Dans ces antécédents, une HTA depuis 1998, un accident ischémique transitoire en juillet 2001, un suspicion d’embolie pulmonaire en mai 2002, une oesophagite ulcéro-nécrotique en mai 2002 et un diabète non insulino-dépendant traité depuis 1998 par des antidiabétiques oraux. Le malade était sous glibenclamide 15 mg/j et metformine 3 g /j depuis 1998. Il avait pris par ailleurs de l’amlodipine (10 mg par jour) depuis 6 ans, remplacée par de la lercanidipine 20 mg par jour. Le 21 décembre 2002, le glibenclamide était arrêté, et remplacé par de la pioglitazone (30 mg/j). Le 27 décembre 2002, survenait une violente douleur abdominale sans fièvre ni frisson. Cette douleur s’améliorait spontanément, mais des douleurs abdominales vagues s’installaient, associées à une asthénie et une anorexie progressive. Un ictère apparaissait le 5 février 2003. Le malade prenait 6 gélules de dextropropoxyphène 30 mg-paracétamol 400mg 4 jours après l’installation de l’ictère, puis, en l’ absence d’ amélioration, était hospitalisé le 13/02/2003. L’examen clinique notait un ictère sans signe clinique d’ hépatopathie chronique, sans encéphalopathie, sans fièvre. Le bilan biologique montrait des ASAT à 2770 UI/l (N<42), des ALAT à 2403 UI/L (N<33), des phosphatases alcalines à 231 UI/l (N<95), une gamma GT à 1141UI/L (N<64), une bilirubinémie à 270 µmoles/l dont 166 de bilirubine conjuguée 166, un TP à 65%, un facteur V à 76%. L'albuminémie était à 31,2 g/l et les gamma-globulines à 7,5 g/l. La numération formule sanguine, l’ ionogramme sanguin et la fonction rénale étaient normaux. L'Ag HBs, les anticorps anti-VHC, la recherche d'ARN du VHC par PCR, les anticorps anti-nucléaires, anti-mitochondries, anti-reticulum endoplasmique étaient absents du sérum. Les anticorps anti-muscle lisse étaient postifs à 1/80 de type non anti-actine. Une échographie abdominale montrait un parenchyme hépatique d'échostructure et de morphologie normales, et des voies biliaires normales. La pioglitazone était arrêtée à l’ entrée. Les perturbations biologiques s'aggravaient jusqu'au 16/02/2003: ASAT 3467 UI/l, ALAT 2797 UI/l, bilirubine totale 297 µmoles/l, TP 57%. Le 21/02/2003 une échographie abdominale retrouvait une ascite modérée contenant 10 g de protides par litre , et 75 éléments par mm3 . L'évolution était ensuite favorable. Une biopsie hépatique était faite le 06/03/2003, après la disparition de l’ ascite. A cette date, ASAT 43 UI/l, ALAT 88 UI/l, phosphatases alcalines 76 UI/l, gamma GT 150 UI/l, bilirubine totale 74 µmoles/l, TP 78%. L’ examen histologique montrait une architecture normale, les espaces porte étaient fibreux et oedémateux avec une importante prolifération néoductulaire et un infiltrat modéré comportant à prédominance lymphocytaire, avec des neutrophiles, sans éosinophiles, et une exocyose de polynucléaires dans les canaux biliaires sans altération épithéliale. Les lésions lobulaires étaient majeures avec ballonisation et clarification des hépatocytes, gros noyaux avec gros nucléoles et inclusions glycogéniques, et nombreuses nécroses hépatocytaires entourées de microgranulomes leucocytaires, cholestase intrahépatocytaire et intracanaliculaire, stéatose minime. Il y avait des dépots de fer dans les macrophages portaux et les cellules de Kupffer. Les tests hépatiques étaient normaux un mois plus tard, à l’ exception de GGT à 2,7 fois la normale.
Discussion : Quatre cas d’ hépatite à la pioglitazone1-4 ont été rapportés, chez trois hommes et une femme de 49 à 78 ans, après 6 semaines à 7 mois de traitement, avec un profil d’ hépatite mixte, des lésions hépatocellulaires et cholangiolaires, et une évolution rapidement favorable à l’ arrêt du médicament ; dans un cas4 il s’ agissait d’ une hépatite grave, régressive sous corticothérapie. Dans les études réalisées avant la mise sur le marché, le taux d’ élévation des transaminases au dessus de 3N étaient de 0,25% (non différents du placebo), contre 3% avec la troglitazone. Le mécanisme de l’ hépatotoxicité des glitazones est inconnu : la troglitazone a une toxicité mitochondriale in vitro, et est à l’ origine de la formation d’ un epoxide quinonique ; elle possède une chaine latéral a-tocophérol dont sont dépourvues les 2 autres glitazones. Des hépatites à la rosiglitazone ont également été décrites. L’ efficacité préventive de la surveillance systématique des transaminases, qui avait réduit de moitié la fréquence des cas de toxicité sévère de la troglitazone reste à établir, et l’ intervalle de 2 mois actuellement proposé semble insuffisant.

1May LD, Lefkowitch JH, Kram MT. Mixed hepatocellular-cholestatic liver injury after pioglitazone therapy. Ann Intern Med 2002; 136:449-52
2Maeda K. Hepatocellular injury in a patient receiving pioglitazone. Ann Intern Med 2001; 135: 306
3Pinto AG, Cummings OW, Chalasani N. Severe but reversible cholestatic liver injury after pioglitazone therapy. Ann Intern Med 2002;137:857.
4Chase MP, Yarze JC. Pioglitazone-associated fulminant hepatic failure. Am J Gastroenterol 2002; 97:502-3