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Gastroenterologie

COLMI : résultats préliminaires de l’observatoire prospectif multicentrique des colites microscopiques mené dans les centres ANGH.

2012

G Macaigne (1), C Locher (2), B Lesgourgues (3), L Costes (4), MP Nicolas (5), A Courillon-Mallet (6), JM Ghilain (7), G Bellaïche (8), S De Montigny Lehnardt (9), RL Vitte (10), R Faroux (11), Bénédicte Lambaré (12), F Skinazi (13), Alex Pariente (14), P Lamekh (15), Stéphane Nahon (3). Services d’hépato-gastroentérologie des centres hospitaliers de Lagny-Marne-la-Vallée (1), Meaux (2), Montfermeil (3), Créteil (4), Montauban (5), Villeneuve Saint-Georges (6), Jolimont (7), Aulnay sous bois (8), Aubagne (9), Poissy (10), La Roche sur Yon (11), Evry (12), Saint-Denis (13), Pau (14), Limeil Brévannes (15).

Gastroentérologie –  2012-05-06 – CO –

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but
Le but de ce travail national multicentrique était d’évaluer prospectivement les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, histologiques et étiologiques d’une cohorte de malades ayant une colite microscopique (CM), lymphocytaire (CL) et collagène (CC), et de les comparer à un groupe contrôle constitué de malades avec troubles fonctionnels digestifs.

Malades et méthodes
Entre septembre 2010 et décembre 2012, les malades présentant les critères d’inclusion suivants ont été inclus prospectivement dans 38 centres ANGH : transit fait d’au moins 3 selles quotidiennes avec modification de la consistance des selles, durée des troubles supérieure à 3 semaines et coloscopie endoscopiquement normale ou quasi normale. Chaque malade bénéficiait d’un bilan endoscopique (coloscopie +/- gastroscopie) au cours duquel les biopsies coliques étagées étaient réalisées et séparées en fonction du site des prélèvements (rectum, colon gauche-sigmoïde, colon transverse, colon droit). Le diagnostic de CL était retenu en cas de taux de lymphocytes intra-épithéliaux supérieur à 20% et le diagnostic de CC en cas d’épaississement collagène de la membrane basale épithéliale supérieur à 10 microns. Les critères épidémiologiques, cliniques, biologiques, histologiques et étiologiques ont été recueillis. Le groupe de malades avec CM (CC et CL) a été comparé au groupe contrôle correspondant aux malades présentant les critères d’inclusions mais n’ayant pas de CM.

Résultats
Les premiers résultats préliminaires portant sur les 22 premiers de l’étude (fin juin 2012) seront présentés à Bastia.

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Hepatologie

Porteurs asymptomatiques du VHB et immunotolérants : enquête de pratique.

2012

Xavier Causse (1), Jean-François Cadranel (1), Pascal Potier (1), Jacques Denis (1), Christophe Renou (1), Patrick Delasalle (2), Denis Ouzan (2), Thierry Fontanges (2) pour le CREGG (2) et l’ANGH (1)

Hépatologie –  2012-08-17 – CO –

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Avant communication en 2012 de l’actualisation des recommandations de pratique clinique de l’EASL pour la prise en charge de l’infection par le virus de l’hépatite B, une enquête a été proposée en 2011 aux membres de l’ANGH et/ou du CREGG pour évaluer leur adhésion aux recommandations 2009 de l’EASL concernant les porteurs asymptomatiques et les immunotolérants.
Il s’agissait d’une enquête simple, de 11 questions pour lesquelles il suffisait de cocher la ou les réponses retenues.
216 réponses ont été reçues (182 pour l’ANGH, 34 pour le CREGG) dont 215 s’avéraient exploitables, émanant de 26 collègues à activité principalement hépatologique (12 %), de 56 collègues à activité principalement gastroentérologique (26%) et de 133 collègues à activité mixte (62%).
41 d’entre eux exerçaient depuis moins de 10 ans (19 %), 80 depuis 10 à 20 ans (37 %), 94 depuis plus de 20 ans (44 %). Il s’agissait de 153 hommes (71 %) et de 62 femmes (29 %). 74 avaient moins de 45 ans (35%) et 140 plus de 45 ans (65%). Le nombre annuel de consultations du service ou du cabinet était 2000 dans 52 cas (24%), > 3000 dans 40 cas (19%), > 4000 dans 25 cas (12%), > 5000 dans 7 cas (3%), > 6000 dans 11 cas (5%).
La file active personnelle de patients Ag HBs positifs de nos collègues était 200 dans 6 cas (3%).
Les critères diagnostiques de « porteur asymptomatique de l’Ag HBs étaient assimilés dans 184 cas (86%) pour les transaminases (constamment normales), dans 166 cas (77%) pour la charge virale (constamment inférieure à 2000 UI/ml).
Le critère de positivité de l’Ag HBe pour le diagnostic du statut d’immunotolérance était méconnu par 105 médecins (49.5 %).
La question de la surveillance échographique des patients porteurs asymptomatiques et immunotolérants n’était suivie de réponses que chez 187 médecins (87 %). 16 d’entre eux (9%) estimaient cette surveillance non nécessaire, 31 (17%) réalisaient une échographie semestrielle, 140 (75 %) une surveillance annuelle et 2 (1%) une surveillance semestrielle ou annuelle.
47 médecins (22%) ne donnaient aucune réponse à la question de la surveillance biologique des patients porteurs asymptomatiques et immunotolérants. 165 (97 %) des 168 médecins répondeurs jugeaient utiles la réalisation d’un bilan biologique associant dosage alphaFP et de la charge virale de façon semestrielle (n=58, 35 %) ou annuelle (n=105, 63%).

En conclusion, les recommandations de l’EASL publiées en 2009 semblent bien assimilées pour la définition du porteur asymptomatique mais mal comprises pour celle de l’immuno-tolérant. Si la surveillance échographique et biologique de ces patients semble couramment pratiquée, la dispersion des réponses reflète l’absence de recommandation claire.

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Hepatologie

UNE HEPATITE AIGUE A FOIE NORMAL…

2012

Clémence Hollande, Isabelle Rosa, Camille Barrault, Sandrine Barge, Laurent Costes, Thierry Lons, Hervé Hagège ; Service d’hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Hépatologie –  2012-05-07 – CO –

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Une jeune femme de 18 ans consulte pour cytolyse hépatique à 7N découverte au cours d’un bilan d’exploration d’arthralgies. Les ASAT sont à 214 (N<30), les ALAT à 185 (N<35), la phosphatase alcaline est normale et la Gamma GT est à 2N, la bilirubine est normale. L’albuminémie est à 40 g/l, les plaquettes à 271 000 et le TP à 73 % avec un facteur V à 87 %.
L’échographie hépatique montre une discrète hépatomégalie homogène sans nodule ni signe d’hypertension portale. Une étiologie virale est éliminée avec sérologies de l’hépatite A, B, C, E négatives. Les sérologies CMV et EBV sont en faveur d’une infection ancienne. La ferritine est à 20 ng/ml. La patiente n’est pas en surpoids. Il n’y a pas d’argument en faveur d’une stéatopathie métabolique.
En revanche, le bilan auto-immun retrouve des anticorps anti-nucléaires totaux à 1/160ème d’aspect moucheté mais avec des anti-muscle lisse, anti-mitochondries, anti-LKM1 et anti-cytosol négatifs. Il existe une hypergammaglobulinémie avec des IgG à 24,4 g/l.
Devant l’aggravation du bilan hépatique avec une cytolyse à 500, une biopsie hépatique est réalisée. L’histologie conclut à un parenchyme hépatique normal en dehors d’un discret infiltrat inflammatoire portal.
Finalement, le bilan étiologique met en évidence des anticorps anti-transglutaminase très positifs supérieurs à 300 unités, confirmés par des anticorps anti-endomysium positifs à 1/180. Une endoscopie digestive haute a permis de réaliser des biopsies duodénales retrouvant un aspect d’atrophie villositaire subtotale.
Le diagnostic de maladie coeliaque avec manifestations hépatiques et articulaires est donc porté et le régime sans gluten a donc été débuté. Après 9 mois de régime sans gluten, il existe une amélioration lente de la cytolyse avec des ASAT à 97 et des ALAT à 85.
Les perturbations du bilan hépatique au cours d’une maladie coeliaque sont rares mais décrites, elles surviennent généralement au cours de maladies coeliaques diagnostiquées. La présentation hépatique mimant une hépatite auto-immune est plus exceptionnelle. Néanmoins, il faut savoir évoquer ce diagnostic y compris lorsqu’il existe un tableau d’hépatite auto-immune et proposer le dosage des anticorps anti transglutaminases dans le bilan étiologique avant de réaliser la biopsie.

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Hepatologie

Dépistage et prise en charge des hépatites virales B et C chez les personnes en situation de précarité en hôpital général : étude prospective chez 1812 consultants

2012

I Rosa 1, F Roudot-Thoraval 2, L Costes 1, T Lons 1, V Garrait 3, I Delacroix Szmania 3, B Staedel 4,5, B Elghozi 5,6, H Hagège 1, M Chousterman 4,6
et le Groupe PRECAVIR*
1 Service d’Hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 2 Service de Santé Publique, Hôpital Henri Mondor, 3 Service de Médecine Interne, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, 4 Réseau ville hôpital Créteil, 5 Réseau de Santé de Créteil Solidarité, 6 Unité Permanence d’Accès aux Soins de Santé et Réseaux, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, * Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil,

Hépatologie –  2012-05-07 – CO –

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En France, la prévalence de l’infection par les virus des hépatites est faible : 0,65 % pour l’hépatite B (VHB) et 0,84 % pour l’hépatite C (VHC). Chez les personnes en situation de précarité, la prévalence estimée est deux à six fois plus élevée que dans la population générale. Les migrants cumulent les obstacles à l’accès au dépistage et aux soins. Les hôpitaux généraux jouent un rôle important dans l’accueil des populations fragilisées. Depuis 2002, des permanences d’accès aux soins de santé (PASS) ont été mises en place dans certains hôpitaux pour permettre l’accès aux soins des populations en situation irrégulière ou en grande précarité.
Notre but est de décrire l’expérience d’un hôpital général dans le dépistage du VHB et du VHC chez les migrants et dans l’accès aux soins des personnes dépistées positives.
Méthode : Un dépistage des infections par le VHB, le VHC et le VIH a été proposé systématiquement à chaque nouveau consultant adulte de la PASS d’un hôpital et d’un centre de consultation associatif, situés dans la même ville, quel que soit le motif de consultation. Le prélèvement était fait au centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital. L’accès à une consultation d’hépatologie était organisé pour les personnes dépistées positives.
Résultats. – De juin 2007 à décembre 2011, un dépistage a été proposé consécutivement à 1812 personnes parmi lesquelles 93% étaient étrangères (Afrique subsaharienne : 65%, Afrique du Nord : 9%, Europe de l’Est : 4,5%, Asie : 4,5%, Amérique : 4,5%). 91% d’entre elles étaient en séjour irrégulier ou demandeurs d’asile. Le dépistage a été réalisé chez 1394 consultants. Cent trente-neuf consultants, soit 10% des personnes prélevées, avaient au moins une sérologie d’hépatite positive [IC : 8,94-14,35]. S’agissant de l’hépatite B, la prévalence globale était de 6,7% [IC95 : 5,03-9,39], (94 cas), l’âge moyen était de 31 ans et 53% étaient des hommes. Un traitement était indiqué chez 12 des 73 patients ayant bénéficié d’un bilan et il avait pu être débuté chez 6 d’entre eux. S’agissant de l’hépatite C, la prévalence globale de la positivité de la sérologie était de 3,4% [IC95 : 2,85-6,39], soit 47 cas, l’âge moyen était de 42 ans et 44% étaient des hommes. L’ARN du VHC était positif chez 20 des 40 patients testés. Un traitement avait pu être débuté chez 9 des 14 patients encore suivis. Les données actualisées concernant les traitements et leur efficacité dans cette population seront présentées au congrès.

Conclusion. – Notre programme montre la forte prévalence des hépatites virales B et C au sein des populations précaires et/ou migrantes. La proposition systématique de dépistage dès la première consultation est réalisable, bien acceptée et utile . Lorsqu’il était indiqué, le traitement avait pu être initié dans 58% des cas. Les hôpitaux généraux peuvent être un lieu privilégié d’incitation au dépistage dans cette population et faciliter l’accès au suivi et au traitement de leur hépatite. Néanmoins, le suivi des patients reste difficile dans cette population et requiert la mise en place d’un dispositif adapté.

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Endoscopie

TRAITEMENT ENDOSCOPIQUE DU DIVERTICULE DE ZENKER : a propos de 15 cas dans 2 centres hospitaliers généraux de ANGH

2012

JP ARPURT, RL VITTE, S BELLON, S BRAMLI, B COULIBALY,

Endoscopie –  2012-05-07 – CO –

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Le traitement du diverticule de Zenker est realisé de plus en plus frequemment par technique endoscopique digestive et devient une recommandation de prise en charge.
Nous rapportons une serie prospective de 15 cas realisés dans 2 CHG de ANGH ( 12 cas CH Avignon, 3 cas cas CH Poissy-St Germain). Tous les patients sont symptomatiques.
Nous presentons la technique utilisé ( film video) et les resultats avec un recul de plus de 6 mois et nous ferons une revue de la litterature sur cette approche therapeutique récente

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Gastroenterologie

IMPACT DES MEDECINES COMPLEMENTAIRES SUR LA QUALITE DE VIE DES PATIENTS AYANT UNE MALADIE INFLAMMATOIRE DE L’INTESTIN: RESULTATS DE L’ENQUETE SUMMAC

2012

S. Nahon 1, P. Lahmek 2, A. Buisson 3, A. Olympie 3, C. Poupardin, B. Lesgourgues 1, V. Abitbol 4,*
1gastroenterology, GHI Le Raincy-Montfermeil, Montfermeil, 2Hopital Emile Roux, Limeil-Brevannes, 3Association François Aupetit, 4gastroenterology, Hopital Cochin, Paris, France

Gastroentérologie –  2012-05-07 – CO –

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Introduction
Les médecines complémentaires (MCOM) sont largement utilisées au cours des MICI. Cependant, leur impact sur la qualité de vie n’a guère été évalué.
Patients et méthode
De Décembre 2011 à Mars 2012, nous avons conduit une enquête sur l’utilisation des MCOM auprès des patients atteints de MICI par l’intermédiaire du site Internet de l’Association François Aupetit (AFA) (enquête SUMMAC pour « Sur l’Utilisation dans les Mici des Médecines dites Associées ou Complémentaires »). Les patients appartenant ou non à l’association et utilisant ou non ces médecines étaient invités à répondre à un questionnaire créé à l’aide du logiciel LimeSurvey. Le questionnaire était composé de quatre parties : 1) données sociodémographiques de la MICI, 2) traitements de la MICI, 3) type de MCOM [a) naturopathie, b) thérapies physiques et/ou relaxation, c) médecines traditionnelles et homéopathie, d) produits diététiques et e) méditation et approche spirituelle], 4) données socio-économiques et small IBDQ (SIBDQ). De plus, le patient notait sur une échelle de 0 à 100 l’impact de la MCOM sur les symptômes de sa MICI et sur sa qualité de vie.
Résultats
767 (82.3%) patients ont répondu à toutes les questions du questionnaire. 503 (65.6%) utilisaient une MCOM, 172 (22.4 %) n’en avaient jamais utilisée et 92 (12%) en avaient utilisée. Les MCOM étaient basées sur la naturopathie dans 15.2% des cas, sur les thérapies physiques et/ou de relaxation dans 25.1% des cas, sur les médecines traditionnelles ou l’homéopathie dans 19.6% des cas, sur des produits diététiques dans 30.7% des cas et sur la méditation ou une approche spirituelle dans 9.1% des cas. Les utilisateurs de MCOM (comparativement aux non-utilisateurs) : avaient plus souvent une maladie de Crohn (OR=1.52, p=0.02), étaient en rémission clinique (OR=1.42, p=0.06), étaient membres de l’AFA (OR=1.95, p=0.0001), avaient un niveau d’étude supérieur (OR=1.51, p=0.02), arrêtaient plus fréquemment leur traitement (OR=9.3, p50 (OR=1.64, p=0.01). Les résultats concernant l’amélioration des symptômes de la MICI et de la qualité de vie par la MCOM sont présentés dans le tableau 1. Le gastroentérologue était informé par son patient de l’utilisation d’une MCOM dans 46% des cas.

Table 1
Amélioration des symptômes de la MICI Amélioration de la qualité de vie

Médiane (IQR) Moyenne ± SD Médiane (IQR) Moyenne ± SD
Naturopatie 50 (20-71) 47±30.3 60 (25-80) 52.8±31.6
Thérapies physiques et/ou de relaxation 60 (20-72) 49.1±30.8 70 (41-80) 60.1±29.6
médecines traditionnelles et homéopathie 60 (20-76) 50.4±32.2 68 (25-80) 54.4±31.1
Produits diététiques 63 (22-80) 53.4±32.9 65 (25-80) 55.5±32.6
Méditation et approche spirituelle 34 (0-70) 38.7±35.7 50 (0-80) 43.5±37.8
CONCLUSION:
Cette étude confirme la large utilisation des MCOM au cours des MICI. Les utilisateurs de MCOM semblent avoir une meilleure qualité de vie et ont tendance à arrêter plus fréquemment leur traitement. Tous les types de MCOM améliorent à la fois les symptômes de la MICI et la qualité de vie exceptée pour les approches spirituelles. Il paraît utile d’aborder ce thème avec nos patients afin notamment de les encouragés à poursuivre leur traitement.

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Hepatologie

ANGH HEPATO HEBDO 2012. Une semaine d’hépatologie dans les hôpitaux généraux.

2012

Condat B (Bry sur Marne), Remy AJ (Perpignan), Jouannaud V (Montfermeil),Lahmek P (Limeil Brevannes) Lesgourgues B (ANGH)

Hépatologie –  2012-05-14 – CO –

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But et contexte : L’ANGH n’a pas de connaissance des « réservoirs » de pathologie à sa disposition pour les différentes études ou observatoires à venir. L’idée de faire un recensement des grands secteurs de pathologie au niveau de l’association découle de cette constatation. Le domaine de l’Hépato-gastroentérologie étant vaste, une étude sur l’Hépatologie permet de faire un galop d’essai avant un recensement des autres pathologies digestives (MICI, cancérologie…). Il paraît difficile dans l’état actuel de nos ressources humaines et matérielles d’envisager un enregistrement au long cours d’une pathologie donnée dans l’optique d’un réseau sentinelle. Les sociétés savantes envisagent la constitution de cohortes dont la gestion risque d’être complexe. Une coupe transversale sur une semaine permet d’allier une meilleure connaissance du vivier de pathologie à une simplification du recueil de données. Comme « une semaine d’endoscopie en France », nous proposons « une semaine d’Hépatologie en France à l’Hôpital général ».
Méthode : Recueil des données dans un maximum de centre de l’ANGH du Lundi au Vendredi sur une semaine définie en dehors des périodes de congé scolaire. Chaque patient sera classé dans une des grandes classes de pathologie (cirrhoses de causes fréquentes, autres hépatopathies chroniques, hépatopathies aigües, pathologies tumorales …) avec typologie de prise en charge (diagnostic, surveillance, traitement, complications) dans trois domaines d’activité :
L’hospitalisation conventionnelle et de semaine
L’hospitalisation de jour ambulatoire endoscopie ou acte externe endoscopie
Consultations (exhaustivité de consultations d’un service)
Recueil des données sur Excel et envoi anonymisé par mail.
Résultats : ils seront présentés au congrès.
Conclusion : Nous espérons contribuer à apporter des réponses aux points suivants : (1) Connaître le réservoir de maladies hépatiques pour les futures études de l’ANGH ; (2) Participer à estimer le poids de l’Hépatologie dans les ressources médicales en France ; (3) Montrer que les hôpitaux généraux prennent en charge une bonne partie des maladies hépatiques fréquentes et graves (cirrhoses, CHC), mais aussi une bonne part des traitements des hépatites virales et des maladies plus rares (hépatites auto immunes, thromboses portales…).

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Hepatologie

L’antibioprophylaxie au cours de la cirrhose : une enquête nationale.

2012

Thierry Thevenot (1), Thibault Degand (1), Natacha Grelat (1), Laure Elkrief (2), Camille Christol (3), Richard Moreau (2), Jean Henrion (4), Jean-François Cadranel (5), Vincent Di Martino (1), Arnaud Pauwels (6), et ANGH.
(1) Service d’Hépatologie et de Soins Intensifs Digestifs, Hôpital Universitaire Jean Minjoz, Besançon, (2) Service d’Hépatologie, Hôpital Beaujon, Clichy, (3) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Purpan, Toulouse, (4) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Jolimont, Haine-Saint-Paul, Belgique, (5) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier de Creil, (6) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Centre Hospitalier de Gonesse.

Hépatologie –  2012-05-16 – CO –

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L’antibioprophylaxie dans les hémorragies digestives (HD) de la cirrhose et dans la prévention secondaire (Proph2) et primaire (Proph1) de l’infection spontanée du liquide d’ascite (ISLA) a fait l’objet de recommandations. L’impact de ces recommandations n’a jamais été évalué. Nous avons réalisé une enquête nationale de pratique dans les centres hospitaliers généraux (CHG) et universitaires (CHU).
Méthodes : Un auto-questionnaire a été envoyé à tous les praticiens de CHG et de CHU exerçant dans un service d’hépato-gastroentérologie. 389 praticiens (hommes 62%, CHG 72%, âge moyen 44 ans), soit 33,6% des praticiens sollicités, ont répondu à cette enquête.
Résultats : Une antibioprophylaxie était prescrite par 97,7% d’entre eux dans la prise en charge des HD de la cirrhose (chez >75% des patients par 82,9%). Les antibiotiques utilisés étaient : quinolones 42,8%, C3G 27,7%, amoxicilline-acide clavulanique 22,2%, autres antibiotiques 1,9%. La durée moyenne de l’antibioprophylaxie était de 6,1±1,7 jours. La prescription d’une antibioprophylaxie dans l’HD (CHU vs. CHG) était principalement motivée par la diminution du risque infectieux (94,3% vs 86,8% ; p=0,036), l’amélioration de la survie (81,1% vs 69,6%; p=0,023) et les recommandations d’une conférence de consensus (95,3% vs 78,1%; p75% des patients par 82,9% et 33,3%, respectivement). Les quinolones représentaient respectivement 99% et 97% des antibiotiques utilisés. Pour la Proph2 de l’ISLA, les praticiens des CHU étaient davantage influencés par les recommandations d’une conférence de consensus (89% vs 68%; P<0,001). La durée de la Proph2 et de la Proph1 était respectivement à vie (34% et 19% des praticiens), jusqu’à la disparition de l’ascite (67% et 70%), ou jusqu’à la transplantation (45% et 45%). Les patients concernés par la Proph1 étaient principalement ceux ayant un taux bas (75% des cas) d’une antibioprophylaxie était associée : 1) pour les HD, au nombre de patients ascitiques traités par mois (>12 vs 95% des praticiens) dans les HD de la cirrhose et dans la prévention secondaire de l’ISLA, en accord avec les recommandations des conférences de consensus. Alors que l’intérêt d’une prévention primaire de l’ISLA est discuté, près de 75% des praticiens y ont recours, principalement quand le taux de protéines dans l’ascite est <15 g/l. Les quinolones restent les antibiotiques les plus prescrits quelque soit l’indication de prophylaxie.

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Vie Professionnelle

Analyse prospective des événements porteurs de risques survenus dans le service d’Hépato-Gastroentérologie d’un Centre Hospitalier Général.

2012

Mercedes De Lustrac, Vladimir Andrieux, Emmanuel Driguez, Marie-Pierre Liebaert, J-Pierre Dupuychaffray ; Centre Hospitalier Angoulême.

Vie Professionnelle –  2012-08-11 – CO –

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Introduction :
Les événements porteurs de risque (EPR) se définissent comme étant des événements indésirables associés aux soins, à l’exclusion des événements indésirables graves (EIG). En évitant la dimension dramatique liée aux EIG, le travail sur les EPR pourrait permettre de fédérer une équipe autour d’une démarche collective d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.

Objectifs :
Evaluer la faisabilité de l’analyse et obtenir une photographie des événements non souhaités rapportés au nombre de journées d’hospitalisation
Préciser les facteurs qui ont permis de récupérer la situation et de réduire l’impact sur le patient
Evaluer le caractère évitable de l’événement et définir d’éventuelles barrières de prévention
Evaluer les résultats de l’étude en tant que site pilote, en concertation avec la Commission Risques Inter Spécialités de la HAS
Répondre aux obligations des établissements de santé et Présidents de CME d’élaborer un programme d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins intégrant les modalités de signalement des événements indésirables
Permettre de construire une démarche de DPC pour tous les professionnels de l’équipe participant à ce travail

Méthodes :
Enregistrement prospectif des EPR dans un registre conservé au PC infirmier
Etude limitée à l’unité d’hospitalisation complète du service d’Hépato-Gastroentérologie, pour une durée de N jours consécutifs
Participation volontaire des PH et des paramédicaux ; déclaration des EPR accessible à l’ensemble de l’équipe
La déclaration : principe de l’anonymat appliqué aux patients et aux professionnels, bref résumé de l’événement avec un mot sur sa détection, sa récupération, son impact sur le patient, sa prévention, et son caractère évitable ou non

Résultats :
L’étude porte sur les EPR enregistrés sur douze semaines consécutives.
La fréquence des EPR est sous-évaluée du fait d’une participation hétérogène des professionnels, et d’un nombre de déclaration fluctuant selon les phases de motivation de l’équipe.
La détection de l’événement non souhaité a été faite par un praticien (50%), ou par un membre de l’équipe paramédicale (50%), et parfois par le patient.
Les mesures prises pour récupérer le dysfonctionnement et atténué l’impact sur le patient ont été mises en œuvre par un praticien (57%), ou par une infirmière (43%).
L’événement indésirable a été, après analyse, classé évitable dans 100% des cas.
Les principales classes d’EPR étaient : défaut de transmission d’information sensible, prescription médicamenteuse retardée ou inappropriée, report d’une procédure endoscopique, risque d’infection nosocomiale.
Les principales « barrières » de prévention issues de l’analyse étaient : cohésion et stabilité de l’équipe, communication entre professionnels, planification des tâches (programmation bloc), contrôle croisé des prescriptions informatisées, sensibilisation répétée de l’équipe à la gestion des risques.

Conclusions :
La gestion des risques en équipe déclinée dans un service de soins est un objectif accessible, capable d’améliorer les conditions de prise en charge des patients, et qui a du sens en impliquant l’ensemble des professionnels pour donner à leur service un label qualité.
Le rôle des paramédicaux est essentiel dans la détection et dans la récupération des dysfonctionnements, la plupart des EPR sont évitables.
Ce travail en équipe sur les EPR devrait être prochainement facilité par la HAS par la mise à disposition de sa base de retour d’expérience et par la convergence à venir avec les programmes d’accréditation des médecins.
La HAS souhaite promouvoir ce programme de gestion des risques en équipe permettant une extension aux paramédicaux des modèles développés dans les spécialités médicales, et en faire un programme intégré de DPC privilégié.
Ainsi, chaque paramédical pourrait valider son DPC, chaque médecin pourrait à la fois être accrédité dans sa spécialité et valider son DPC.

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Hepatologie

Intérêt et tolérance du baclofene dans le traitement de l’alcoolodépendance chez des patients avec ou sans cirrhose

2012

Hortensia Lison (1), Camille Barrault (2), Marie Cordonnier (1), Isabelle Rosa (2), Emmanuelle Sarlon (1), Djamel Belloula (1), Georges Pulwermacher (1), Hervé Hagege (2), Jean-François Cadranel (1)
1- Service d’Hépatogastroentérologie et de Nutrition, Equipe alcoologie et DIM GHPSO Site de Creil
2- Service d’Hépatogastroentérologie et Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie – Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Hépatologie –  2012-08-11 – CO –

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I – Rationnel et But de l’étude
Rationnel
Le Baclofene (BAC) est un agoniste récepteur de l’acide gamma-aminobutyrique B (GABA), molécule utilisée depuis plusieurs décennies dans les contractures spastiques de la sclérose en plaque et d’élimination essentiellement rénale.
En 2007, une étude randomisée contrôlée en double aveugle utilisant le baclofene à la posologie de10mg trois fois / j (dose modérée) a été conduite chez 84 patients cirrhotiques alcoolodépendants montrant une amélioration significative en terme de craving, de rechute et d’abstinence [1].
Depuis juin 2010, nous avons utilisé au cas par cas au GHPSO et au CHIC le baclofene dans le cadre de l’alcoolo-dépendance chez des patients avec ou sans cirrhose.
En Avril (AFSSAPS) [2] puis à l’EASL 2012 [3], les possibilités d’utiliser du BAC sous condition ont été rapportés chez des malades alcoolodépendants sévère (SAD) avec ou sans cirrhose.

But de l’étude
Evaluer l’efficacité et la tolérance du baclofène chez des patients alcoolo-dépendants avec ou sans cirrhose pris en charge dans 2 services d’Hépatogastroentérologie de Centre Hospitalier Général. Rapporter lors du Congrès de l’ANGH, les résultats préliminaires de l’utilisation du BAC chez ces patients, les résultats, à la date “censurée “du 31 juillet 2012 seront rapportés à Bastia.
II – Patients et méthodes
Tous les patients, consécutifs traités par baclofène de juin 2010 à 31 mai 2012 dans les services d’hépato-gastroentérologie des CHG de Creil et de Créteil, en hospitalisation ou en consultation ont été inclus.
Une fiche d’information était remise aux patients avant le début du traitement. Le traitement était initié à la posologie progressive de 15 mg/j en 3 prises avec des paliers de 3 à 7 jours entre chaque augmentation de posologie (15 mg/j).

III- Résultats (préliminaires): Caractéristiques des malades
GHPSO Creil (site1) : 24 malades dont 2 femmes et 22 hommes d’âge médian 45 ans (35 – 63) ont été inclus, 15 d’entre eux étaient cirrhotiques (62,5%), dont six patients étaient Child-Pugh A (40%), 4 étaient B (26,6%) et 5 étaient C (33,3%).
Tous les malades avaient eu un ou plus d’épisode de delirium tremens.
Vingt et un malades sont traités actuellement. Deux patients ont dû arrêter le traitement pour des effets secondaires (sensation vertigineuse dont l’une apparue après 4heures de traitement) et un troisième patient a reçu le BAC jusqu’à son transfert en réanimation hépatologique (deux mois) en vue d’une transplantation hépatique.
CHIC (site 2) : sept hommes et 1 femme d’âge médian 55 ans (30-67) ont été traités par baclofène. Trois patients étaient cirrhotiques avec un score de Child Pugh A5 (100%).
Sept patients sont traités actuellement. Un patient non cirrhotique a arrêté très précocement le traitement pour somnolence (non objectivée).
Les résultats en termes de diminution du craving, d’abstinence, de rechute, d’arrêt du traitement et d’amélioration secondaire des fonctions hépatiques chez les malades alcoolodépendants cirrhotiques seront présentés à Bastia.

IV- Conclusion
Le baclofène semble bien toléré y compris chez les patients cirrhotiques. Ces données préliminaires encourageantes nous conduisent à proposer une étude longitudinale au sein de l’ANGH dans le traitement des patients atteints de SAD avec ou sans cirhhose.
Références
[1]. Addolorato G et al. Effectiveness and safety of baclofen for maintenance of alcohol abstinence in alcohol- dependent patients with liver cirrhosis randomised, double-blind controlled study. Lancet 2007; 370: 1915-1922.
[2] Utilisation du baclofene dans le traitement de l’alcoolo-dépendance actualisation et point d’information. AFSSAPS 25/04/2O12
[3] Addolorato G. Management of alcohol dependence in patients with alcoholic liver disease. EASL Avril 2012, 81-86.