Catégories
Endoscopie

Pseudolipomatose colique : à propos de 2 cas.

2015

G. Barjonet, F. Marois, J. Richard*, A. Pélaquier, G . D’Abrigeon, JL. Brunin, D. Abboud, H. Osman
Sce de Gastroentérologie Centre Hospitalier Quartier Beausseret 26200 MONTELIMAR ; *Laboratoire d’anatomo-pathologie 31, bld Gal de Gaulle – B.P 32 – 26201 MONTELIMAR Cédex
georges.barjonet@ch-montelimar.fr

Endoscopie –  2015-05-04 – CC –

________________________________

« La pseudolipomatose colique est une entité rare et bénigne, mal connue des gastroentérologues et dont la pathogénie reste débattue »
Cette phrase est un plagiat de l’introduction du principal article anglo-francophone sur le sujet, de l’équipe d’Amiens (M Brevet et col, GCB vol 30, n°1, janv 2006, pp 9-13). Son contenu reste d’actualité.
Le but de cette communication est d’offrir une une présentation iconographique endoscopique et anatomo-pathologique qui permette à tout endoscopiste de reconnaitre immédiatement cette entité et d’orienter la conduite à tenir (et la rédaction du bon de demande d’analyse anatomo-pathologique).

Le premier patient est un homme de 57 ans qui bénéficie en sept 2014 d’une coloscopie en raison d’un ATCD familial de CCR chez le père à 58 ans + polypes dans la fratrie. ATCD personnel de résection d’un adénome de l’angle droit en 2009 : Contrôle. Colon bien préparé (Moviprep fractionné ; Boston à 8), examen facile, considéré comme normal (ablation à la pince d’un micropolype hyperplasique du rectum, au retrait) jusqu’au dessus du bas fond caecal. On y voit un aspect d’enduit blanc crémeux en très discret relief sur la muqueuse… qui semble s’étendre pendant l’examen ( !?). Aspect similaire à une CPM, mais en couche adhérente, qui ne part pas au frottement de la pince ; photos, biopsies.
Après réception des résultats anatomo-pathologiques, le dossier est présenté au staff du service : aucun des 6 autres médecins de l’équipe n’en avait jamais vu, même si l’entité « leur disait quelque chose ».

3 mois plus tard, un 2e opérateur réalise une coloscopie à un homme de 49 ans préparé au Moviprep, Boston à 9 (rectorragies qui s’avèreront d’origine hémorroïdaire) : visualisation au franchissement de l’angle droit, d’un aspect « de muqueuse nacrée de tout le côlon droit, ne partant pas au lavage à la pompe ». Photos, biopsies.

Les endoscopes avaient été lavés et désinfectés en Soluscope, sans anomalie sur la traçabilité du rinçage ni d’odeur suspecte à l’usage. Aucun des deux patients n’aura de suite particulière.

Catégories
Hepatologie

La cirrhose est un facteur indépendant de mortalité en cas d’endocardite bactérienne: résultats d’une étude multicentrique cas-témoins à partir de 202 observations.

2015

J.-F. Cadranel – Angh (1), I. Ollivier-Hourmand (2), C. Bureau (3), S. Zerkly (1), T. Thévenot (4), A. Garioud (5), P. Cacoub (5), G. Macaigne (6), L. Alric (3), V. Jouannaud (7), H. Lison (1), C. Chagneau-Derrode (8), E.-A. Pariente (9),
A. Pélaquier (10), M. Bourlière (11), X. Causse (12), J.-B. Nousbaum (13), J. Dumortier (14), A. Louvet (15), I. Rosa-Hézode (16), N. Ganne-Carrié (17),
J. Gournay (18), T. Antonini (19), L. Spahr (20), T. Dao (2)

(1) Creil; (2) Caen; (3) Toulouse; (4) Besançon; (5) Paris; (6) Lagny-sur-Marne; (7) Montfermeil; (8) Poitiers; (9) Pau; (10) Montélimar; (11) Marseille; (12) Orléans; (13) Brest; (14) Lyon; (15) Lille; (16) Créteil; (17) Bondy; (18) Nantes; (19) Villejuif; (20) Genève, SUISSE.

Hépatologie –  2015-04-28 – CO –

________________________________

Introduction
Une étude récente non contrôlée a montré que l’endocardite bactérienne (EB) était une complication grave chez les patients (pts) cirrhotiques (C) [1]. Le but de cette étude multicentrique cas-témoins était de comparer les caractéristiques cliniques et d’analyser les facteurs associés à la mortalité de l’EB chez des pts C par rapport à des témoins (T) appariés.

Patients et Méthodes
Les observations de toutes les EB vues entre 2000 et 2013 chez des pts C par 23 services d’Hépato-Gastroentérologie ont été répertoriées. Chaque patient C a été apparié à un patient T pour l’âge, le sexe et l’existence d’un diabète. Les caractéristiques cliniques, bactériologiques, thérapeutiques et la mortalité de l’EB ont été colligées. Les résultats sont exprimes en m±sd. Les facteurs associés à la mortalité ont été étudies en analyse univariée et multivariée (régression logistique).

Résultats
101 cas d’EB chez des pts C et 101 EB chez des pts T ont été analysés. C : 63,3 [42-87] ans ; T : 65 [46-93] ans ; 145 H (72%). La cirrhose était alcoolique : 78 (67,2%), virale : 17 (14,6%), métabolique : 14 (12%). Lors du diagnostic d’EB, 79,6% des pts C et 87,9% des pts T étaient fébriles. 82,2% des pts C et 66,6% des pts T avaient un souffle cardiaque. Le score de Child-Pugh était : A : 8,8% pts, B : 42,9% pts, C : 48,4% pts. Chez les pts cirrhotiques, la bilirubinémie totale était à 67,8μmol/l±77,7 (>100 μmol/l : 18% pts), le TP à 52,7%±18,1 (TP<40% : 29% pts), l'albuminémie à 25g/l±5,9 et la créatininémie à 123,5μmol/l±103,6 (109,8μmol/l+/-66,3 chez pts T). Les hémocultures étaient positives chez 181 pts (92%). 39 pts C (40,2%) et 52 pts T (53,6%) avaient une cardiopathie préexistant à l'EB. Au moment du diagnostic d'EB, 43 pts C (47,7%) et 31 pts T (34,0%) avaient une insuffisance cardiaque. Un sepsis sévère ou un choc septique était noté chez 33 pts C (33,3%) et 23 pts T (23,0%). La porte d'entrée de l'endocardite était digestive-cutanée-urinaire chez 41 pts C et 21 pts T. Les autres portes d'entrée avaient une fréquence similaire. La valve aortique était atteinte chez 68,4% des pts C et 47,7% des pts T ; une atteinte bivalvulaire était notée respectivement chez 23,4% et 10,3% des pts C et T. Les germes isolés (staphylocoque n=67: C=33, T=34; streptocoque n=92: C=48, T = 44) étaient comparables de même que les antibiotiques utilisés et la durée du traitement : pts C : 40,6j±28 et pts T : 39,2j±22,5. 26 pts C (27,1%) et 44 pts T (44,9%) ont eu une chirurgie cardiaque. 56 (62,2%) des pts C et 25 (27,8%) des pts T sont décédés. En analyse univariée sur l'ensemble de la population, le décès était lié à l'existence d'une cirrhose OR 4,4 [2,1-9,1] (p<0,0001), à la créatininémie (p = 0,003), à un sepsis sévère ou un choc OR 2,3 [1,1-5] (p<0,02) et à un TP<40% OR 6,3 [2,2 -18,8] (p<0,0001). Chez les pts C, la mortalité était liée à un TP<40% OR 6,75 [1,6-32,7] (p = 0,002), à la créatininémie (p<0,03) et à l'existence d'une ascite OR 7,4 [1,7-34,2] (p = 0,001). La mortalité en analyse multivariée était liée dans la population globale à l'existence d'une cirrhose OR 2,35 [1,04- 5,36] (p = 0,04) et d'un TP<40% OR 7,52 [2,41-29,26] (p<0,001) et dans la population C à un TP<40% OR 23,3 [3,1-574] (p = 0,01) et à l'existence d'une ascite OR 7,6 [1,34-59] (p = 0,03).

Conclusion
L'EB est très sévère chez les patients cirrhotiques qui ont moins souvent accès à la chirurgie cardiaque. La cirrhose est un facteur indépendant de mortalité avec un risque de décès 2,35 fois plus élevé chez les patients ayant une EB. En cas de cirrhose, les facteurs prédictifs de décès sont un TP<40% qui multiplie le risque de décès par 23,3 et l'existence d'une ascite qui le multiplie par 7,6.

Références
1) Cadranel JF, et al. Présentation clinique et pronostic des endocardites bactériennes chez les patients atteints de cirrhose : Résultats d'une série multicentrique de 78 observations. CO 131 – JFHOD 2014.

Catégories
Endoscopie

Cas clinique vidéo: Une étrange rencontre lors d’une vidéo-capsule du grêle

2015

Laurent Costes, Marie-Laure Dizambourg, Thierry Lons, Isabelle Rosa, Hervé Hagège
Centre d’endoscopie digestive, CHI Créteil, 40 avenue de Verdun, 94000 Créteil

Endoscopie –  2015-05-08 – CC –

________________________________

Une patiente de 42 ans sans antécédent particulier présente une anémie par carence martiale (Hb=9,1 g/dL, VGM=70, ferritine=4,2) associée à des douleurs abdominales depuis 2 ans. Il existe une perte de poids de 5 Kg, une asthénie importante et des épisodes de vomissements. Le reste de bilan biologique est normal. Il n’y a pas de cause gynécologique à l’anémie ni de saignement extériorisé. L’endoscopie oeso-gastro-duodénale avec des biopsies étagées est normale ainsi que la coloscopie. Une vidéocapsule de l’intestin grêle est donc réalisée.