Catégories
Gastroenterologie

Prise en charge conjointe gastroentérologue/généraliste de l’infection à Helicobacter pylori au Centre Hospitalier d’Annecy à l’aide de la fiche de recommandations du GEFH (Groupe d’Etude Français des Helicobacter). Quel est le ressenti du médecin généraliste ?

2015

A. Moënne-Loccoz, A. Montchaud, A. Hosari, S. Pestour, B. Brusset, J. Pofelski, P. Oltean, M. Baconnier, E. Maillard, P. Capony, J. Jund, F. Heluwaert (1) – Service Hepato-gastro – Centre Hospitalier Annecy Genevois

Gastroentérologie –  2015-05-11 – CO –

________________________________

Introduction : La prise en charge de l’infection a H. pylori est de plus en plus assurée conjointement par le gastro-entérologue (HGE) et le médecin généraliste. Afin d’améliorer cette collaboration, le GEFH a élaboré une fiche de recommandation qui a reçu un très vif succès (17500 téléchargements/an), disponible sur le site helicobacter.fr.
Elle est largement utilisée dans notre centre hospitalier, et il nous a semblé important d’évaluer le ressenti de nos confrères généralistes sur ce mode de collaboration gastro-entérologue / généraliste qui est effectif depuis plus de 3 ans.
Matériels et Méthodes : Une enquête de pratique a été adressée via un questionnaire mail à 415
médecins généralistes de Haute Savoie entre juillet et Aout 2014. Le taux de réponses a été de 21% (n = 89). Le sexe ratio F/H était 1,5, d’un âge moyen de 38 ans, 90 % des répondants
ayant été confrontés à l’éradication d’H. pylori au cours de leur carrière. 41 médecins ne connaissaient pas la fiche (population 1) et 48 la connaissaient (population 2).
Résultats : 1. Perception du généraliste sur la fiche de recommandation du GEFH. Elle a une présentation claire et aérée pour 85% des répondants, est simple à comprendre pour 94%. Elle donne le sentiment de travailler selon les données de la science dans 87,3%. Les médecins la conserve en version papier (53%), ou sur support informatique (33%) et certains (10%) la consulte directement sur le site helicobacter.fr. Les médecins de la population 1 pensent qu’ils s’y référeront dans 89% des cas, ceux qui l’utilisent s’y reporte toujours
ou la plupart du temps dans 75% des cas, notamment pour la bonne prescription des traitements séquentiels ou de la quadrithérapie bismuthée. Ce chiffre plus bas étant en partie
expliqué par une meilleure connaissance de la prise en charge (PEC) de l’infection grâce à cette collaboration depuis plus de 3 ans.
2. Perception du généraliste sur l’implication du patient. La population 1 estime qu’avec ce type de collaboration le patient est impliqué dans sa PEC et qu’il serait plus observant
en revoyant son généraliste dans 48 et 54% des cas. Ces impressions dans la population 2 passent respectivement à 70% et 79%. Ce mode de collaboration spécialiste – généraliste
– patient permet probablement de sensibiliser le patient à sa prise en charge, 93% des médecins ayant le sentiment que le patient est content de revoir son généraliste.
3. Ressenti du généraliste utilisant cette fiche vis-à-vis de sa collaboration avec le gastro-entérologue. Le médecin généraliste n’a pas le sentiment que l’ HGE lui donne du travail
en plus (84%), ni qu’il se décharge de ses responsabilités (95,4%), ni qu’il le considère comme un incompétent (95,4%). Le partage des compétences HGE/généraliste est considéré comme facile à appliquer pour 97,7% d’entre eux et 93% souhaitent travailler selon ce protocole avec un sentiment d’être utile pour leurs patients (89% des cas) en étant au centre de la prise en charge (97%).
Conclusion : Apres avoir montré une amélioration de la prise en charge globale de l’infection H. pylori, l’utilisation de la fiche de recommandation du GEFH apparait comme un outil simple et optimal pour la collaboration HGE/généraliste. Plébiscitée par nos confrères généralistes, elle délivre des informations synthétiques et claires, améliorant leurs pratiques.
Véritable support d’une collaboration efficace pour traiter nos patients, sa diffusion et sa mise en application au sein de notre spécialité mérite d’être généralisée.

Catégories
Vie Professionnelle

Possibilité de suivre des malades atteints de MICI par Télémecine :L’avis des malades et celui des médecins

2015

O.NOUEL,P.ZAVADIL,V.QUENTIN,D.BOUTROUX,K.AZIZ (St BRIEUC)
P.SIMON (Président de la Société Française de Télémédecine-ANTEL)

Vie Professionnelle –  2015-04-18 – CO –

________________________________

La Télémecine se développe dans la prise en charge des maladies chroniques (diabète,HTA,insuffisance cardiaque,insuffisance rénale …).En Gastroenterologie ,les MICI pourraient être une indication, permettant aux malades atteints de MICI de rationaliser la fréquence des consultations,de mieux surveiller les traitements et d’assurer une meilleure prise en charge des poussées .
Un questionnaire a été soumis aux malades atteints de MICI ,vus en consultation ou en hospitalisation.
Parallèlement une enquête sur la Télémédecine a été réalisée auprès des médecins temps pleins hospitaliers (Mai 2013)
33 malades(100%) ont répondu au questionnaire (Crohn /22,RCH/10).Il s’agissait de 20 femmes et 13 hommes d’âge moyen 40 ans (extrêmes :72/20) .3 ne disposaient pas d’un ordinateur .
Parmi ceux qui disposaient d’ un ordinateur ,tous avaient Internet et le consultait quotidiennement 7 ne recherchaient pas d’information sur leur maladie ,2 participaient à des forums de malades et seulement 2 déclaraient avoir confiance dans les informations trouvées sur Internet .
25 malades acceptaient de répondre à des questionnaires ,étaient intérressés par être suivi par Internet avec une fréquence bimensuellej(15) ,mensuelle (5),ou semestrielle (5)
28 malades pensaient que la télémédecine avait de l’avenir .
25 malades nous ont communiqué leur adresse mail .
Parmi les 200 médecins interrogés ,60 ont répondus au questionnaire (30% des médecins de l’hôpital)
Sans surprise tous avaient un ordinateur ,internet et l’utilisaient pour leur travail.Tous avaient entendu parler de la télémédecine .Les résultats sont ensuite très variés certains ne suivant pas de malades personnels (DIM,urgentistes,anesthésistes,gériâtres…)
22 médecins déclaraient communiquer par mail avec leurs malades.La majorité des cliniciens communiquait par mail avec leurs correspondants hospitaliers ou libéraux
Une majorité des médecins souhaitait voire la Télémédecine se développer dans leur pratique professionnelle .
6 pensaient qu’elle leur ferait perdre du temps,5 ont peur de la télémédecine ,émettant des réserves sur la qualité de prise en charge.
L’enquête a permis d’identifier des secteurs ou la télémédecine était déjà active(télédialyse,télésurveillance des plaies et des escarres,télésuivi post opératoire de la chirurgie bariatrique,Télélecture de rétinographie des patients diabétiques et suivi des traitements du VHC)
Ces résultats préliminaires montrent que les médecins sont près a utiliser la télémédecine dans leur pratique.Toutefois les remarques de certains montrent le besoin d’une formation préalable comme le recommande le décret de Télémédecine du 19 Octobre 2010 .
Chez les malades atteints de MICI ,il existe de façon majoritaire une demande pour la mise en place d’une surveillance et d’un dialogue avec leur Médecin par téléconsultation .
Ceci devrait nous permettre d’intégrer un programme de Télésurveillance dans notre programme d’TEP chez les malades atteints de MICI .

Catégories
Gastroenterologie

Pylori hebdo

2015

Les médecins de 30 centres ANGH et A Courillon-Mallet, F.Heluwaert, B.Lesgourgues, C.Charpignon,B.Bour, S.Nahon,

Gastroentérologie –  2015-05-11 – CO –

________________________________

Une étude prospective de la prise en charge de l’infection à H.pylori a été menée en novembre 2014, pendant 3 semaines, dans 30 centres de l’ANGH.Un traitement d’éradication de première ligne a été prescrit dans 249 cas et de deuxième ou troisième ligne dans 33 cas.La sensibilité de la bactérie aux antibiotiques n’était connue que dans 5% des cas. Le traitement était indiqué du fait d’une maladie ulcéreuse active ou ancienne dans 21 % des cas , une dyspepsie dans 28% , une carence en fer inexpliquée dans 6% , un antécédent familial de cancer dans 5% et de la découverte de l’infection sur des biopsies systématiques dans 32% des cas. Les traitements prescrits étaient une quadrithérapie séquentielle de10 jours dans 52% des cas et une quadrithérapie bismuthée dans 45% des cas. Un contrôle d’éradication , a été prescrit dans 92 % des cas et il était prévu de revoir le patient dans le centre avec le résultat du test pour 49% d’entre eux. Pour les autres cas , un conseil de prise en charge en fonction du résultat du test était adressé au correspondant dans 43% des cas.
Il était aussi demandé aux centres de recenser exhaustivement les histologies gastriques reçues pendant une deuxième période de 3 semaines.Ainsi 533 biopsies gastriques H.pylori positives ont été analysées . Une métaplasie intestinale était signalée dans 71 cas (13%) touchant le fundus dans 23 cas. Une atrophie sévère était notée dans 14 cas (2.6%) avec seulement 2 cas d’atrophie fundique .Enfin une dysplasie était présente dans 9 cas. Parmi les endoscopiques participants,51% déclaraient faire des biopsies systématiques en l’absence de contrindication, 27 % au cours de plus de la moitié des endoscopies et 19% seulement en cas d’anomalie macroscopique. Les résultats des histologies H. pylori positives étaient adressées au correspondant (médecin généraliste ou autre médecin de l’hôpital) avec une recommandation de traitement dans 42% des cas , sans conseil thérapeutique dans 15 % des cas . Dans les autres cas ( 42%) il était prévu de revoir le patient dans le service.
En conclusion, la pratique de biopsies systématiques au cours des gastroscopies est majoritaire mais pas encore générale. C’est actuellement la principale circonstance de découverte de l’infection . Les lésions prénéoplasiques justifiant une surveillance endoscopique sont rares , leur fréquence est comparable aux études de cohorte occidentales. Les traitement prescrits dans les centres participants sont conformes aux recommandations actuelles mais le controle d’éradication est délégué dans la majorité des cas sans évaluation possible du résultat. Enfin, en cas d’histologie positive pour H. pylori le traitement est délégué au médecin généraliste ou à un autre service dans plus de la moitié des cas.