Catégories
Gastroenterologie

Algorithme de prise en charge dans les 24 premières heures d’un patient adulte admis aux urgences d’un CHG pour hémorragie digestive.

2017

Quentin Thiebault (3), Thomas Mesnier (1), Sylvie Calvat (2), Laurent Delaire (1), Christophe Cracco (2), Jean-Pierre Dupuychaffray (3). Service des urgences (1), Service de réanimation et Unité de surveillance continue (2), Service d’hépato-gastroentérologie (3). Centre Hospitalier Angoulême.

Gastroentérologie –  2017-05-02 – CO –

________________________________

L’hémorragie digestive, haute ou basse, est un motif fréquent d’admission au service des urgences. La prise en charge initiale n’est pas toujours simple pour que le patient soit surveillé et traité au bon endroit et au bon moment en particulier si le service d’hépato-gastroentérologie ne dispose pas d’un secteur de soins intensifs.
Cette difficulté partagée a fait l’objet d’un travail collectif entre urgentistes, réanimateurs, et gastroentérologues, prenant en compte les scores pronostiques et les recommandations éditées par les sociétés savantes des trois disciplines, qui a permis l’écriture d’un protocole de soins validé et enregistré au niveau institutionnel.
Un algorithme fondé sur des critères cliniques et biologiques simples permet l’orientation initiale des patients vers quatre types de prise en charge : ambulatoire (externe), hospitalisation en hépato-gastroentérologie, hospitalisation dans l’unité de surveillance continue, hospitalisation directe en réanimation.
Cette harmonisation dans le traitement initial des situations cliniques identifiées a permis de faciliter les échanges inter spécialités lors de l’admission au SAU d’une hémorragie digestive.
Une évaluation de cet algorithme d’orientation initiale des patients est en cours, les résultats seront communiqués lors du Congrès.

Catégories
Endoscopie

Ascite et immunodépression.

2017

Raef Abdallah, Luis Ferreira, Michèle Pouteau, Florence Skinazi
Service de gastroentérologie, service de réanimation médicale Hôpital DELAFONTAINE 93200 Saint Denis

Endoscopie –  2017-04-14 – CC –

________________________________

Une patiente de 60 ans ancienne aide-soignante est hospitalisée au CH de Saint Denis en janvier 2017 pour altération de l’état général, douleurs abdominales et diarrhée évoluant depuis 2 semaines. La patiente est traitée pour une bronchite chronique post tabagique et a l’habitude de boire du Ricard quotidiennement.
A l’entrée, elle est apyrétique, l’abdomen est tendu et mat.
Biologiquement, il existe un syndrome inflammatoire avec une hyper leucocytose à 30 000/mm3, une CRP 200 mg/l et une anémie à 10 g/dl normochrome normocytaire. Le bilan hépatique est perturbé avec une cholestase (bilirubine T/C 60/42, GGT/PAL 299/179 UI/L). Une ponction d’ascite est réalisée : liquide pauvre en protides non infecté. Les sérologies virales sont négatives, les anticorps anti tissus sont négatifs.
Le scanner abdominal retrouve un foie dysmorphique et homogène, avec une circulation veineuse collatérale importante, une ascite assez peu abondante. La gastroscopie retrouve des varices oesophagiennes de grade 1.
Une cirrhose alcoolique est suspectée.
L’état clinique de la patiente se dégrade ensuite rapidement: apparition d’un état septique avec une infection du liquide d’ascite (ILA) à Enteroccocus avium; les urines et les hémocultures périphériques sont positives à Entérococcus faecalis. Une antibiothérapie adaptée est prescrite.
Malgré cela, l’état clinique continue de s’aggraver:
– hémorragie digestive et melena: la gastroscopie retrouve des traces de sang noir dans l’estomac, les VO ne saignent pas,
– récidive d’une ILA à Entérobacter sakazakii
– SDRA,: le LBA est positif à staph coagulase négatif et aspergillus fumigatus. L’antigénémie aspergllaire est positive. Un traitement adapté est prescrit
– déglobulisation à 5g /dl. La gastroscopie retrouve des filaments déposés sur la muqueuse gastrique et de multiples lésions arrondies en relief difficilement décollables.

Quels prélèvements auriez vous faits?
Quel est votre diagnostic?

Catégories
Hepatologie

OBADE :Observatoire national des patients traités par Baclofene (Liorésal®) pour Alcoolo-DEpendance dans les services d’hépato-gastroentérologie de l’ANGH – données intermédiaires

2017

Camille Barrault (1), Hortensia Lison (2), Christophe Locher (3), Florence Skinazi (4), Valérie Bourcier (5), Xavier Causse (6), Thierry Thevenot (7), Béziers (8), Charlotte Costentin (9), Vincent Quentin (10), Céline Jouan (1), Jérôme Barré (1), Jean-François Cadranel (2), Camille Jung (1).

Hépatologie –  2017-05-04 – CO –

________________________________

Rationnel
Le baclofène (BAC) est un agoniste du récepteur GABA-B utilisé dans le traitement de l’alcoolo-dépendance pour diminuer la consommation déclarée d’alcool (CDA).Il fait l’objet d’une recommandation temporaire d’utilisation dans cette indication accordée par l’ANSM en mars 2014. Ce traitement est actuellement utilisé par de nombreux addictologues sans que les modalités de prescription soient clairement définies (population, posologie…). Le but de cette étude est de faire un état des lieux des pratiques actuelles en hépato-gastroentérologie, en particulier chez les patients ayant une maladie alcoolique du foie.

But
L’objectif principal de notre observatoire est d’évaluer les modalités de prescription du baclofène pour alcoolo-dépendance dans les services d’hépato-gastroentérologie d’hôpitaux généraux affiliés à l’ANGH. Les objectifs secondaires sont d’évaluer la tolérance du baclofène, la CDA, les marqueurs biologiques du mésusage d’alcool ainsi que les marqueurs de la fonction hépato-cellulaire chez les patients cirrhotiques.

Patients et Méthodes
Les données à l’inclusion et tous les 3 mois pendant 12 mois ont été recueillies de façon rétrospective pour les patients traités depuis juin 2012 et de façon prospective pour ceux traités à partir de septembre 2014. les donnés recueillies étaient psycho-sociales, addictologiques, hépatologiques et biologiques.

Résultats et Conclusion
Entre mars 2015 et décembre 2016, 210 patients consécutifs dans 10 services d’hépato-gastroentérologie ont reçu du baclofène pour alcoolo-dépendance. Les caractéristiques de la population traitée et les données de suivi intermédiaires (3 ou 6 mois) seront présentées au congrès de l’ANGH.

Catégories
Endoscopie

Impact de l’endoscopiste et du pathologiste sur la détection et la caractérisation des lésions festonnées dépistées par le programme de dépistage organisé du cancer colorectal

2017

B Denis, I Gendre, JP Ghnassia, P Perrin, ADECA Alsace.

Endoscopie –  2017-04-07 – CO –

________________________________

20 à 30% des cancers colorectaux (CCR) se développeraient à partir de lésions festonnées, au 1er rang desquelles les adénomes/polypes sessiles festonnés (A/PSF). Ces lésions, difficiles à détecter en endoscopie, sont sous-diagnostiquées par les pathologistes. Selon les séries, elles représentent 1 à 15% des polypes colorectaux et leur prévalence varie de 1 à 22%. Elle est > 8% dans les séries rapportées par des binômes endoscopiste expert + pathologiste expert. Le but de ce travail était d’évaluer l’impact de l’endoscopiste et du pathologiste sur la détection et la caractérisation des lésions festonnées dépistées par le programme de dépistage organisé (DO) du CCR.
Méthodes : Evaluation des coloscopies et polypes colorectaux réséqués de janvier 2011 à juin 2016 dans le programme de DO du CCR de la région Alsace. Seuls les endoscopistes ayant réalisé >= 50 coloscopies et les pathologistes ayant analysé >= 100 polypes étaient évalués.
Résultats : 11 738 patients bénéficiaient d’une coloscopie et 14 590 polypes étaient réséqués. 1480 coloscopies et 697 polypes étaient exclus de l’étude. Au total, 11 841 polypes réséqués chez 10 258 patients par 109 endoscopistes étaient inclus, analysés par 38 pathologistes. Il s’agissait de 8769 (74%) adénomes et 2563 (22%) lésions festonnées. Ces dernières se répartissaient en 2349 (92%) polypes hyperplasiques, 209 (8%) A/PSF, dont 131 (63%) avec dysplasie de bas grade et 1 avec foyer d’adénocarcinome, et 5 (0,2%) adénomes festonnés traditionnels (AFT), dont 3 (60%) avec dysplasie de bas grade. La terminologie employée par les pathologistes pour désigner ces lésions festonnées était très variable : plus d’une dizaine de formulations différentes étaient employées. La précision « sessile » ou « traditionnel » manquait dans 140 cas (65%). Les 209 A/PSF étaient réséqués chez 156 patients (hommes 67%). Leur taille variait de 2 à 25 mm. 105 (50%) étaient situés dans le colon proximal. 33 (16%) A/PSF recto-sigmoïdiens <= 5 mm étaient probablement plutôt des polypes hyperplasiques. La prévalence globale des A/PSF était de 1,5%, significativement plus élevée chez l’homme (1,8%) que chez la femme (1,2%) (p = 0,01). Elle augmentait significativement avec l’âge (1,2% chez 50-59 ans, 1,6% chez 60-69 ans, et 2,0% chez 70-74 ans) (p = 0,05) et variait de 0 à 20% selon l’endoscopiste et de 0 à 9,1% selon le pathologiste. Elle augmentait significativement avec le temps, de 0,7% en 2011-12 à 1,1 % en 2013-14 et 2,5 % en 2015-16 (p = 50 coloscopies, le taux de détection des A/PSF (TDA/PSF) variait de 0 à 7,8% (idem dans le colon proximal). Le TDA/PSF dans le colon proximal augmentait significativement avec le temps, de 0,2% en 2011-12 à 0,6 % en 2013-14 et 1,5 % en 2015-16 (p = 100 polypes le TDA/PSF variait de 0 à 9,4% (0 à 7,5% dans le colon proximal). 16 (24%) endoscopistes n’avaient détecté aucun A/PSF [23 (34%) aucun dans le colon proximal] et 3 (13%) pathologistes n’en avaient jamais diagnostiqué [6 (25%) aucun dans le colon proximal]. 23 (11%) polypes >= 1cm du colon proximal qualifiés d’hyperplasiques par le pathologiste étaient probablement d’authentiques A/PSF. En incluant ces polypes hyperplasiques >= 1cm du colon proximal dans la définition des A/PSF, le TDA/PSF dans le colon proximal passait de 0,8 à 1,1% pour les 68 endoscopistes (0 à 7,8% selon l’endoscopiste) et de 1,6 à 2% pour les 24 pathologistes (0 à 7,5% selon le pathologiste). La corrélation entre taux de détection des adénomes (TDA) et TDA/PSF était médiocre (R = 0,3)
Conclusion : La prévalence des A/PSF dans notre programme de DO du CCR est évaluée à 1,5%, à la limite inférieure de la fourchette rapportée dans la littérature. Il existe d’énormes variations du TDA/PSF, à la fois liées à l’endoscopiste et au pathologiste, sources d’inégalités dans le programme français de DO du CCR. Un tiers des endoscopistes et un quart des pathologistes n’en détectent jamais dans le colon proximal. Les progrès significatifs observés avec le temps sont encourageants, mais insuffisants. Ce constat est inquiétant eu égard à l’importance croissante attribuée à la voie festonnée dans la carcinogénèse colorectale.

Catégories
Gastroenterologie

Une cause inhabituelle de diarrhée

2017

Clémence Horaist, Mehdi Belhassan, Mathilde Petiet, Vincent Jouannaud, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2017-05-06 – CC –

________________________________

Patiente de 81 ans hospitalisée en urgence pour la prise en charge d’une diarrhée aigue non glairo sanglante et douleurs abdominales depuis 48h.
Dans ses antécédents sont retrouvés : un syndrome dépressif traité depuis 10 ans par fluoxétine à la dose de 20 mg par jour, un lymphome folliculaire diagnostiqué en 2006 traité par plusieurs lignes de chimiothérapie et depuis janvier 2017 par idelalisib (Zydelig) à la dose 150 mg matin et soir.
A l’arrivée dans le service, la patiente est apyrétique, pouls et tension normaux et poids sans modification récente du poids. L’abdomen est sensible dans son ensemble à la palpation sans défense. A l’interrogatoire : on ne trouve pas de voyage récent, pas de notion de repas à risque, pas de contage, pas de nouvelle prise médicamenteuse.
Au bilan biologique : Hb 14,2g/dl ; lymphocytes 0,4 G/L ; TP 88% ; ASAT 5.5N ; ALAT 7N ;GGT et PAL normales, ionogramme sanguin normal, créatininémie normale, albumine 25 g/L et CRP normale. Une TDM abdomino pelvienne avec injection de produit de contraste réalisé montre un épaississement de la paroi du colon (prédominant au niveau du sigmoïde) sans complication, associé à une thrombose de la veine ovarienne droite. Le bilan infectieux (coprocultures, recherche de clostridium difficile toxinogène, examen parasitologique des selles, sérologies des hépatite A, B, C et E, recherche de CMV) est négatif.
La rectosigmoidoscopie montre des ulcérations millimétriques multiples de la muqueuse rectosigmoidienne avec des intervalles de muqueuse saine. Les biopsies concluent à une colite sub-aiguë chronique avec perte de la mucosécrétion, érosions superficielles et apoptose focale.

Quelle est votre hypothèse diagnostique ?
Quelle est votre conduite à tenir ?

Catégories
Gastroenterologie

Une cause rare de diarrhée chronique diagnostiquée en région parisienne.

2017

Lanhan Nguyen (1), Coline Delalandre (1), Mathieu Yver (2), Dorian Dikov (2), Marie Trompette (1), Gilles Macaigne (1)
(1) Service de Gastro-Entérologie, (2) Service d’anatomo-pathologie. Centre Hospitalier de Marne la Vallée.

Gastroentérologie –  2017-04-27 – CC –

________________________________

Une femme de 40 ans, d’origine pakistanaise, consulte pour une diarrhée évoluant depuis 7 ans, faite de 10 à 15 selles liquides quotidiennes non glairo-sanglantes, dont 3 nocturnes, associée à une perte de 20 kgs sans altération de l’état général. Il n’y a pas de douleur abdominale, ni de fièvre, ni de manifestation extra-digestive. L’examen clinique est normal. Elle ne présente pas d’antécédent personnel ni familial particulier. La diarrhée aurait débuté au retour d’un séjour familial de quelques semaines au Pakistan, sans autre cas familial signalé.
Le bilan biologique initial est en faveur d’un syndrome de malabsorption associant anémie ferriprive, hypocholestérolémie, hypo-protidémie à 58 g/L et hypo-albuminémie à 31 g/L. Il n’y a pas d’hyperéosinophilie, de dysthyroïdie, de syndrome inflammatoire. La sérologie VIH, les coprocultures et examen parasitologique des selles sont négatifs. Le reste du bilan est normal en dehors d’une hypogammaglobuliémie à 6,6 g/L avec diminution des IgG.
La colo-iléoscopie terminale, les biopsies recto-coliques étagées et iléales, la gastroscopie et les biopsies gastriques sont normales. Les biopsies duodénales montrent une atrophie villositaire totale avec hypertrophie des cryptes, infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire du chorion, hyperlymphocytose intra épithéliale à 70 pour 100 cellules épithéliales, sans parasite retrouvé. La recherche d’IgA anti-transglutaminase est négative, sans déficit en IgA.
L’entéro-IRM réalisée en ville est normale. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien retrouve un épaississement pariétal minime et non spécifique de la totalité de l’intestin grêle avec adénopathies centimétriques mésentériques d’allure inflammatoire.
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Diagnostic, traitement et évolution au congrès…

Catégories
Gastroenterologie

Douleurs abdominales de cause inhabituelle

2017

Charlotte Mouliade, Clémence Horaist, Mehdi Belhassan, Vincent Jouannaud, Stéphane Nahon
Groupe Hospitalier Intercommunal Le Raincy-Montfermeil

Gastroentérologie –  2017-05-09 – CC –

________________________________

Un patient de 34 ans consulte aux urgences le 01/02/2017 pour éruption cutanée d’allure purpurique. Il n’a pas d’antécédent, ne prend aucun traitement et n’a pas voyagé récemment. Il déclare une consommation occasionnelle de cocaïne.
Le 18/01/2017 : apparition d’une fièvre à 38.5° isolée. Le lendemain : lésions érythémato-papuleuses non prurigineuses au niveau des mains et des pieds s’étendant progressivement sur le tronc. Amélioration spontanée de l’éruption pendant quelques jours. Le 22/01, apparition d’une nouvelle éruption associée à une toux et une odynophagie. Le 01/02, consultation aux urgences pour persistance des lésions cutanées avec apparition de douleurs d’allure inflammatoire des articulations inter-phalangiennes proximales des deuxième et troisième doigts de la main droite. Par ailleurs, apparition de douleurs épigastriques intenses majorées par la prise alimentaire associés à des vomissements. Pas de point d’appel infectieux, pas d’altération de l’état général.
Au bilan biologique : GB 9.9 G/L, Hb 12, 9 g/dL, Plaquettes 534 G/L, CRP 52 mg/L, créatinine 78 µmol/L, bilan hépatique normal, lipase normale.
La TDM abdomino-pelvienne montre un épaississement et une prise de contraste du jéjunum proximal sur 10cm, associés à une infiltration du mésentère et la présence de ganglions mésentériques et d’un épanchement pelvien. Les vaisseaux sont perméables.

Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ?
Quel traitement proposez-vous ?

Catégories
Hepatologie

Foie et rein: les liaisons dangereuses

2017

Héloïse Giudicelli, Florence Skinazi, Hélène Labadie

Hépatologie –  2017-04-20 – CC –

________________________________

Un patient de 28 ans d’origine sénégalaise et revenant récemment d’un voyage dans son pays est hospitalisé au centre hospitalier de Saint Denis en septembre 2016 pour une diarrhée fébrile et une ascite. Ce patient a comme principal antécédent un nephropblastome droit rompu à l’occasion d’une chute et opéré en 1993 d’une néphrectomie droite suivie d’une radio-chimiothérapie pendant 1 an par Oncovin et Adriamycine.
Cliniquement la température est à 38°6, la palpation de l’abdomen retrouve une hépatosplénomégalie, une ascite modérée non ponctionnable, il n’y pas d’ictère, pas d’encéphalopathie hépatique. Biologiquement, les plaquettes sont à 69000/mm3, l’hémoglobine à 10.4 g/dl normocytaire, le TP à 65%, le facteur V et le bilan hépatique sont normaux, les sérologies virales sont négatives, la sérologie bilharziose est négative. La gastroscopie retrouve des varices oesophagiennes de grade 2 et des varices sous cardiales. Le scanner abdominal montre un foie dysmorphique avec une grosse veine portale droite se propageant dans le foie gauche et des stigmates d’hypertension portale. La PBH transjugulaire retrouve une alternance de travées hépatocytaires atrophiques et régénératives avec un aspect nodulaire sans fibrose significative.
Le diagnostic retenu est celui de maladie vasculaire du foie de type HNR secondaire à la chimiothérapie. La discussion s’appuiera sur les principales conséquences hépatiques des chimiothérapies (anomalies vasculaires de la microcirculation, stéatose et stéatohépatite, nécrose, fibrose ) et sur les principales drogues responsables.

Catégories
Hepatologie

APPROVIE 3: y a t-il une vie après la SVR ?

2017

REMY ANDRE-JEAN, MERLET STEPHANE, ORTIZ MARIA DEL CARMEN
Centre Hospitalier de Perpignan

Hépatologie –  2017-05-10 – CO –

________________________________

Le premier objectif du traitement de l’hépatite C est d’obtenir une réponse virologique prolongée, ce qui est assuré avec les nouveaux AAD chez plus de 95% des patients. L’ANGH a acquis une expérience reconnue dans les cohortes de patients traités en « vraie vie ». Environ 2000 patients ont été inclus par les centres de l’ANGH au 31 décembre 2015 dans les cohortes APROVVIE 1 et 2. L’efficacité des traitements est identique aux résultats des essais cliniques. Le défi suivant est de connaître le devenir de ces patients une fois la guérison obtenue ; comment évoluent ces patients dans les 5 ans suivant la fin de leur traitement ?
En 2017, les premiers patients traités par inhibiteurs de protéase de 1ère génération sont à 5 ans de fin de traitement et les premiers patients traités par AAD à 3 ans. Quel est et quel sera leur devenir ? C’est à cette question que veut répondre APROVVIE 3 « Suivi pendant 5 ans des cohortes APROVVIE 1 et 2 ». L’objectif est d’assurer un suivi annuel des 2 cohortes APROVVIE 1 et 2 sur les 5 ans suivant la fin du traitement antiviral (inhibiteurs de protéase de 1ère génération et AAD) soit 1500 patients environ. Les données recueillies seront de SVR, mortalité, CHC, manifestations d’HTP et autres complications de la cirrhose / maladies extra hépatiques, devenir de l’asthénie et des manifestations extra-hépatiques. Seront présentés à Angoulème les résultats chez les 300 premiers patients.

Catégories
Hepatologie

Description de la population incluse dans l’étude de surveillance des porteurs inactifs de l’antigène HBs (PIBAC).

2017

Marone D (1), Causse X (1), Potier P (1), Labadie H (1), Macaigne G (1), Cadranel JF (1), Salloum H (1), Henrion J (1), Renou C (1), Zanditenas D (1), Hommel S (1), Ollivier-Hourmand I (3), Arpurt JP (1), Bresson-Hadni S (2), Fontanges T (2), Schnee M (1), Boyer N (2), Bettan L (1), Cosconea-Cioaca S (1), Heluwaert F (1), Castelnau C (2), Rosa I (1), Beorchia S (2), Hanslik B (2), Bonny C (2), Roque-Afonso AM (4), pour l’ANGH (1), le CREGG (2), le CHU de Caen (3), le CHU Paul Brousse (4).

Hépatologie –  2017-04-21 – CO –

________________________________

En 2012, les recommandations de l’EASL ont considéré comme porteurs inactifs du VHB les patients porteurs d’AgHBs, d’anticorps anti-HBc et anti-HBe, sans surinfection virale, sans signe d’hépatopathie évoluée, dont les transaminases ALT étaient constamment normales et la charge virale < 20000 UI/ml (surveillance tous les 3 ou 4 mois pendant au minimum 1 an), alors que le seuil de charge virale retenu dans les précédentes recommandations (2009) était de 2000 UI/ml. La quantification de l’AgHBs semble aussi pouvoir aider à identifier les porteurs inactifs du VHB (< 1000 UI/ml pour le génotype D, < 100 UI/ml pour les génotypes B et C). Plus récemment, un Ag HBcr (core-related) 20000 UI/ml, n = 3 ; charge virale indétectable et AgHBs non quantifiable, n = 10 ; pas de charge virale renseignée à l’inclusion, n = 43. La population étudiée est donc de 496 patients, 455 en consultation hospitalière (91,7%), 41 en consultation libérale (8,3%).
On compte 52% de femmes, 48% d’hommes (sex ratio 0,91), d’un âge moyen de 42 ans + 12 (extrêmes 19-79).
Les inclus étaient originaires d’Afrique sub-saharienne (46 %), d’Asie du sud-est (13%), de France métropolitaine (13%), du Maghreb (11%), d’Europe occidentale ou d’Amérique du nord (8 %), d’Europe de l’est (3%), des territoires français d’outre-mer (3%), du Moyen Orient (2%) ou d’ailleurs (1%), ce qui est très proche des données de l’INVS sur les patients infectés par le VHB et vivant en France métropolitaine.
Ces patients déclaraient une consommation quotidienne moyenne d’alcool : nulle (89%), 30 g (2%) ; de tabac : nulle (90%), 20 g (1%) ; de cannabis : nulle (99%), occasionnelle (0,4%), quotidienne (0,6%).
2,9% des inclus avaient un IMC < 18,5 (maigreur), 43,1% un poids normal (IMC entre 18,5 et 24,9), 36,8% un surpoids (IMC entre 25 et 29,9), 12,8% une obésité de classe 1 (IMC entre 30 et 34,9), 3,6% une obésité de classe 2 (IMC entre 35 et 39,9), 0,8% une obésité de classe 3 (IMC de 40 et +), ce qui est comparable aux données d’OBEPI 2012.
La charge virale B à l’inclusion chez les 496 patients analysables était: indétectable chez 10,3% ; quantifiable et 2000 et < 20000 UI/ml chez 18,1%.
La quantification de l’AgHBs était < 100 UI/ml pour 17,3% de ces patients, entre 100 et 999 UI/ml pour 23,9% d’entre eux et de 1000 UI/ml ou+ chez 58,9%.
Le génotype a pu être cherché chez 425 patients, il n’était pas réalisable chez 112 d’entre eux du fait d’une trop faible charge virale. Les 313 génotypes identifiés se répartissaient entre le A (27,2%), le B (6,7%), le C (5,1%), le D (25,2%), le E (35,5%) et le F (0,3%).
L’AgHBs quantitatif et la charge virale B quantitative n’apparaissaient pas corrélés (R2 0,07, p 0,26). Aucune différence de charge virale n’était constatée en fonction du génotype viral.

Conclusion : nous avons inclus près de 700 porteurs inactifs de l’AgHBs, l’étude des 496 dossiers suffisamment renseignés à ce jour montre une population relativement jeune, comparable à la population nationale pour le sex ratio et l’IMC. Nos patients sont en revanche majoritairement originaires d’Afrique, infectés principalement par les génotypes E, A, D, avec une antigénémie élevée. L’existence d’une fraction significative de patients à charge virale élevée (18,1%) donnera un intérêt particulier à leur surveillance dans les 5 ans à venir.