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Endoscopie

The safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic

2022

Margarida Gonçalves, Andreia Guimarães, Tânia Carvalho, Pedro Antunes, Sofia Mendes, João Soares, Bruno Arroja, Ana Rebelo, Raquel Gonçalves

Endoscopie –  2022-05-01 – CO –

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Introduction: The COVID-19 pandemic drastically changed the daily routine of all healthcare systems worldwide and endoscopy units were no exception. Endoscopic exams were considered to have a high risk of transmission, and therefore the safety of endoscopy units and the consequent need for pre-endoscopy SARS-CoV-2 screening were questioned early on. The aim of our study was to assess the safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic, as well as the effectiveness/necessity for SARS-CoV-2 screening prior to endoscopies.
Material e methods: This is a retrospective and single-center study carried out in a Portuguese Tertiary Hospital. All patients who underwent endoscopic procedures between 1st September of 2020 and 28th February 2021 were included. The pre-endoscopy screening consisted of a specific questionnaire or a RT-PCR test for SARS-CoV-2 (nasal and oropharyngeal swab). Data were obtained through patient’s clinical records and the Trace COVID platform.
Results: A total of 2166 patients were included. Patients had a mean age of 61.8 years and were predominantly male (56.2%, n=1218). Eighty-one (3.7%) patients had previous SARS-CoV-2 infection, with a median difference of 74 days (IQ 40,5:160,5) between infection and endoscopy. Most patients (70.2%, n=1521) underwent PCR screening for SARS-CoV-2 up to 72 hours before the procedure, with the remaining patients (29.8%, n=645) answering a questionnaire of symptoms and risk contacts up to 3 days before endoscopy. Of the patients who underwent RT-PCR screening for SARS-CoV-2, 21 (1.4%) tested positive, and all were asymptomatic at the time of the screening. The evaluation for SARS-CoV-2 infection up to 14 days after the endoscopic exams, identified 9 positive patients (0.42%) for SARS-CoV-2. The median difference in days between endoscopy and the diagnosis of infection was 10 days.
Discussion/Conclusion: Pre-endoscopy screening with RT-PCR test for SARS-CoV-2 identified a very small number of patients with COVID-19 infection as well as patients with COVID-19 infection in the following 14 days. Therefore, the risk of infection in endoscopy units is negligible if screening of symptoms and risk contacts is applied and individual protective equipment is used.

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Gastroenterologie

cas clinique « Hépatite aiguë » après biothérapie pour RCH

2022

Roua Kallel, Hannene Habbassi, René-Louis Vitte

Gastroentérologie –  2022-05-06 – CC –

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Il s’agit d’un homme de 53 ans sans antécédents particuliers en dehors d’une RCH évoluant depuis 2013. Sa maladie a été traitée par 5ASA puis Betnesol en 2016 suivi d’une augmentation des transaminases (ALT 1,6N, AST 1,1N) spontanément régressive avec bilan étiologique négatif (VHB, VHC, Cholangio-IRM). Poussée modérée en avril 2018 avec une extension lésionnelle pancolique et abcès de la marge anale. Une mise à plat de l’abcès et d’une fistule latérale gauche a été réalisée en urgence avant corticothérapie et immunosuppression par AZATHIOPRINE qui a été poursuivi pendant un an. Introduction d’un traitement par ADALIMUMAB en avril 2019 en raison d’une efficacité incomplète. Apparition d’une dermatose psoraisiforme persistante malgré des soins actifs, et d’une sacro-iliite bilatérale motivant un switch GOLIMUMAB le 15/04/20 (Transaminases, GGT et PAL normales en février 2020). Efficacité initiale sur la plan digestif et rhumatologique avant échappement thérapeutique colique à 3 mois : 7 à 8 émissions quotidiennes avec saignement. Explorations biologiques : CRP=5mg/l, TR golimumab bas, pas d’AC anti golimumab. Endoscopie : atteinte du recto-sigmoïde avec signes d’activité (UCEIS=4). Décision de swap USTEKINUMAB avec première perfusion le 03/08/2021 de 520 mg puis injection sous cutanée de 90 mg le 02/10/2021. Tests hépatiques (AST, ALT, GGT, PAL) normaux en mars et juillet 2021. Survenue d’une une ascension progressive des transaminases à partir du 30/08 (ALT 1,6N, AST 1,1N) avec un maximum le 9/11 (AST 6N, ALT 13N), sans cholestase et sans aucun symptôme hépato-biliaire.
Quel est votre diagnostic ? Quelle conduite proposer ?

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Hepatologie

Repérage et prise en charge du trouble de l’usage de l’alcool par des médecins d’un hôpital général public : il faut diffuser les recommandations de l’AFEF !

2022

Auteurs : M. Medmoun (1), G. Fantognon (1), H. Zougmore (1), B. Affeltranger (1), P. Pulwermacher (1), R. Smadhi (1), D. Belloula (1), G. Pulwermacher (1), T. Lemagoarou (2), C. Barrault (3), JF.D. Cadranel (1)
(1) Service d’Hépatogastroentérologie, Nutrition, Alcoologie, GHPSO Creil
(2) DIM, GHPSO Creil
(3) Service d’Hépatogastroentérologie, d’Addictologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil

Hépatologie –  2022-05-03 – CO –

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Introduction : Le trouble de l’usage d’alcool (TUA) représente une des principales causes d’hospitalisation avec un coût sanitaire et financier important. Le repérage précoce avec intervention brève recommandé en soins de 1ere ligne a montré son efficacité, toutefois il existe peu de données sur ce sujet à l’hôpital. Le but de cette étude était d’évaluer les pratiques des médecins hospitaliers (MH) sur le repérage et la prise en charge (PEC) des patients (pts) ayant un TUA.
Matériels et méthodes : Etude prospective monocentrique utilisant un questionnaire en ligne. Le questionnaire, anonyme, explorant les connaissances et les pratiques comportait 27 items. Il était adressé à l’ensemble des MH cliniciens juniors et seniors exerçant dans les unités MCO d’un hôpital général sur une période d’un mois avec une relance.
Résultats : 238 MH ont été sollicités par courriel. Parmi eux, 88 ont répondu (âge moyen 42 ans, 48 % de femmes) et 77 (32%) questionnaires étaient exploitables. Les spécialités les plus représentées étaient : Urgences, Gériatrie, Médecine Polyvalente, Cardiologie, Hépato-gastroentérologie. Concernant le repérage, 57,9 % des MH interrogeaient systématiquement leurs pts sur leur consommation d’alcool quand 5,5 % n’abordaient jamais la question. Ils évaluaient leur score d’auto-efficacité pour repérer le TUA à 4,48/10, permettant à 46 % des MH d’identifier un TUA chez 21,1% de leurs patients. Toutefois, seuls 28,6 % des MH connaissaient un questionnaire de repérage du TUA (DETA, l’AUDIT et FACE) et parmi eux 86,9 % n’en faisaient rarement ou jamais usage. Passée l’étape du repérage, 72,8 % des MH disaient ne pas savoir quoi proposer face à un TUA. Les obstacles identifiés étaient : le manque de formation en addictologie (80 % des MH rapportaient n’en avoir jamais bénéficié), la minimisation des consommations par les pts et le faible taux de réussite thérapeutique. D’ailleurs, en présence d’une alcoolémie positive, 38,3 % des MH ne proposaient une PEC addictologique qu’en présence de signes de dépendance ou de complications somatiques. En effet, 66,2 % des MH ignoraient l’existence d’une équipe mobile d’alcoologie au sein de leur hôpital, 72.4 % ne connaissaient aucun C.S.A.P.A de leur région et 49,4 % n’avaient jamais adressé de patients à un addictologue. Ils se disaient également largement intéressés (88,3%) par une formation sur l’offre de soins alcoologique.
Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent la difficulté des MH exerçant en hôpital général pour repérer et prendre en charge les TUA chez leurs pts. Les fortes recommandations émises récemment par l’AFEF (G1+) insistent sur une évaluation systématique de la consommation d’alcool, sur l’utilisation du questionnaire AUDIT – C pour repérer le TUA et l’implémentation de la pratique de l’intervention brève. Des formations à destination des MH doivent donc être mises en place. A la suite de cette enquête, une étude concernant l’usage de l’AUDIT – C en repérage de routine va être débutée dans notre l’hôpital.

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Hepatologie

Modalités pratiques de la ponction d’ascite ambulatoire en centre hospitalier non universitaire Enquête ANGH – CREGG

2022

JF.D Cadranel (1), H.T. Zougmore (1), M. Medmoun (1), JR. Ngele Efole (1), R. Smadhi (1), G. Fantognon (1), M. Laville (1), L.Costes (2), A. Baron (3), G. Macaigne (4), JJ. Meurisse (5), X. Causse (6), I. Rosa (2), JA. Seyrig (7), C. Locher (8), A. Remy (9), G. Barjonet (10), J. Henrion (11), M. Schnee (12), A. Landrau (13), F. Leclercq (1), T. Lemagaorou (1)

(1) GHPSO Creil, (2) CHIC Créteil, (3) CH Corbeil, (4) CH Jossigny, (5) CH Bourg en Bresse, (6) CH Orléans, (7) CH Pontivy, (8) CH Meaux, (9) CH Perpignan, (10) CH Montelimar, (11) Jolimont, Belgique, (12) CH La Roche sur Yon, (13) CH Dreux, ANGH, CREGG

Hépatologie –  2022-05-03 – CO –

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Introduction – but de l’étude :
De nombreuses questions notamment organisationnelles se posent aux équipes paramédicales et aux praticiens concernant les ponctions d’ascite thérapeutiques réalisées en ambulatoire.
Le but de cette étude de pratique ANGH / CREGG adressée aux responsables de structure ou équivalents et/ou responsables d’hôpitaux de jour membres de l’ANGH ou pas et aux médecins exerçant en milieu libéral, était de répondre à un certain nombre de questions concernant l’organisation médicale et paramédicale des ponctions d’ascite ambulatoire.
L’étude a débuté fin novembre 2021 et est actuellement en cours.

Méthodes :
Un questionnaire Google forms a été envoyé à l’ensemble des responsables de structures et/ou responsables d’hôpitaux de jour de l’ANGH de tous les hôpitaux généraux membres ou non de l’ANGH et des membres du CREGG.
Etaient analysés les données démographiques, âge, sexe, le type d’exercice, hôpital général, activité libérale ou mixte, la région d’exercice, la spécialité prédominante hépatologie ou gastroentérologie ; le statut, chef de service, chef de structure, responsable d’hôpital de jour, de semaine, la participation à des sociétés savantes ANGH, CREGG, SNFGE, AFEF. Etaient posées des questions d’organisations générales : structure réalisant la ponction d’ascite ambulatoire dans votre hôpital : le service, l’hôpital de jour multidisciplinaire, l’hôpital de jour du service, l’hôpital de semaine du service, l’hôpital de semaine multidisciplinaire.
Qui pratique la ponction d’ascite thérapeutique ? infirmière, externe, interne ou équivalent, assistant, PH, chef de service, tous. Y avait-il une limite maximale de litres à évacuer lors d’une ponction d’ascite ? Quelle quantité ? A l’issue de la ponction, qui retire l’aiguille de ponction ? Le médecin qui a réalisé la ponction d’ascite, un autre médecin du service, une infirmière.
En cas de ponction d’ascite programmée en ambulatoire, pratiquez-vous une ponction d’ascite exploratrice ? jamais, toujours, parfois et selon quels critères. Utilisation des bandelettes ou pas.
Quel est le point de ponction d’ascite. Utilisez-vous un repérage échographique en cas de ponction d’ascite difficile.
L’utilisation en cas de ponction d’ascite difficile d’un repérage échographique.
Utilisez-vous une anesthésie locale : patch Emla, Xylocaïne, Bicarbonate ou autre.
Existe-t-il dans le service un protocole d’administration de l’albumine.
Y-a-t-il des modalités de surveillance paramédicale de la ponction d’ascite et quel temps moyen passe l’équipe paramédicale ? 30 minutes, 1 heures ou plus.
Le patient sort-il avec un rendez-vous pour la prochaine ponction d’ascite ? Est-il évalué pour un autre type de traitement en cas d’ascite chronique et lequel.

Résultats :
Au 1er avril 2022, 48 réponses ont été obtenues, il s’agissait de 70,2 % d’hommes, 29,8 % de femmes. 95,8 % des praticiens exerçaient en CHG.
Tous les répondants étaient membre de l’ANGH ou travaillaient dans des hôpitaux généraux, à ce jour pas de réponse des membres du CREGG.
La spécialité prédominante était la gastroentérologie pour 50,2 % des répondants, 37,5 % l’hépatologie, 8,3 % une autre spécialité.
Concernant le statut, 71,5 % étaient chef de service ou chef de structure et 24 % responsables d’hôpital de jour.
La majorité des ponctions d’ascite ambulatoire était réalisée en hôpital de jour multidisciplinaire pour 70,8 % des répondants (34), en secteur d’hospitalisation classique pour 12 d’entre eux (25 %), en hôpital de jour du service pour 10 (20,8 %).
60,4 % des répondants avaient une limite maximale de liquide de ponction d’ascite, le maximum étant de 18 litres.
La ponction d’ascite était retirée dans 12,5 % (6) par celui qui a réalisé la ponction d’ascite, dans 12,5 % (6) par un des médecins indifféremment et dans 87,5 % (42) par une infirmière du service.
Une ponction exploratrice était utilisée toujours dans 43,8 % des cas et parfois dans 52,1 % des cas.
La bandelette utilisée était majoritairement une bandelette multistix (85,6 % pour 6 répondeurs).
Le point classique de ponction classique était utilisé par 77,8 % des répondants. 19,8 % utilisaient le trajet en baïonnette pour éviter des fuites d’ascite.
Une aiguille courte de longueur 4 cm était utilisée par 29,8 % des cas et dans 31,9 % une aiguille longue.
54,3 % des répondants laissaient l’aiguille en place et 45,7 % ne la laissaient pas en place.
En cas d’utilisation d’un cathlon, le cathlon était laissé en place dans 78,5 % des cas.
En cas de volumineux œdème de la paroi, 83 % des répondants utilisaient une aiguille longue de 7 cm, diamètre interne 1 mm.
95,8 % des répondants (48 réponses) utilisaient un repérage échographie en cas de ponction difficile.
72,5 % n’utilisaient pas d’anesthésie locale avant ponction et 37,5 % utilisaient une anesthésie. Dans ces cas-là, il s’agissait (21 réponses) dans 28,6 % de patch Emla et dans 61,9 % de Xylocaïne bicarbonate.
La majorité des répondants n’utilisaient pas de kit de ponction (70,8 %).
89,6 % des ponctions étaient réalisées par gravité et 5 % par aspiration au vide mural.
95,8 % des répondants avaient un protocole d’administration de l’albumine, écrit dans 69,6 %.
La perfusion d’albumine était majoritairement débutée pendant la ponction et poursuivie pendant la ponction dans 83,3 % des cas et après la ponction dans 14,5 % des cas.
55,3 % des répondants avaient un protocole de surveillance paramédicale de la ponction d’ascite.
Le temps moyen pour lequel une IDE était mobilisée était de moins de 30 minutes dans 25 % des cas, entre 30 minutes et une heure dans 37,5 % des cas et de 1 heure ou plus dans 23 %.
Les patients sortaient un rendez-vous de prochaine ponction d’ascite dans 89,1 % des cas.
44 % des patients revenaient avec un bilan sanguin.
80 % des patients sortaient en général sans autre exploration.

Commentaires :
Dans cette étude ANGH / CREGG qui se poursuit et qui fera l’objet d’une soumission aux prochaines JHFOD, 48 réponses ont été obtenues à ce jour. Tous les médecins répondants étaient membres de l’ANGH ou exerçaient en hôpital général (la relance est faite auprès des médecins du CREGG et auprès de certains CHG).
Il est intéressant de mettre en exergue ces résultats avec la présentation à l’ANGH d’Avignon publiée dans le numéro spécial de Hépatogastro Oncologie Digestive (volume 28, 7 page 30) présentée par Dominique Humbert relatant la prise en charge des ponctions ambulatoires par les IDE du centre hospitalier Paul Brousse. Dans notre enquête, la ponction d’ascite n’était jamais posée par une IDE mais en revanche elle était presque toujours retirée par une IDE.
Il est à noter également que les modalités sont relativement homogènes en ce qui concerne la perfusion d’albumine et que cette activité prend un temps important aux infirmières.
L’anesthésie est assez souvent réalisée, pour la plupart des répondants, il n’y a pas de limite vraie de liquide de ponction d’ascite.
Beaucoup de services ont des protocoles écrits.
Nous remercions l’ensemble des répondants à cette étude qui se poursuit.

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Hepatologie

Une hépatite virale pas si virale que ça…

2022

Eugénie Chevalier, Bénédicte LAMBARE , Aurore BARON

Hépatologie –  2022-05-08 – CC –

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Madame M., 36 ans, consulte une première fois en aout 2021 pour l’apparition de douleurs abdominales à type de pesanteur de l’hypochondre droit, une asthénie, des céphalées, et une fébricule à 38°.
Dans ses antécédents, on note une boulimie pendant son adolescence, puis une obésité à l’âge adulte, compliquée d’un diabète gestationnel. Elle pèse actuellement 73 kg, et mesure 162cm. Elle ne prend aucun traitement.
La biologie réalisée est la suivante : ASAT 1204 U/L, ALAT 2234 U/L, GGT 21 U/L, PAL 60 U/L, TP 86%.
Le bilan étiologique de cette hépatite aigue avait comporté une échographie doppler hépatique sans anomalie morphologique, un bilan immun négatif et des sérologies virales négatives (VHA, VHB, VHC, VHE, CMV) hormi une sérologie EBV positive (IgG et IgM).
Après cet épisode d’hépatite virale aiguë, le bilan hépatique se normalise.

Mais en décembre 2021, la patiente revient en consultation pour un tableau clinique similaire.

Dans ce contexte, quelles précisions demandez-vous à Madame M. ? Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ?

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Hepatologie

Un cas clinique qui casse des briques !

2022

Nadia Darwane, Isabelle Rosa, Mathias Vidon, Anne Wampach

Hépatologie –  2022-05-02 – CC –

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Mme M-A, 52 ans, se présente à votre consultation fin Août 2021 adressée par son médecin traitant, pour ictère avec prurit.

Elle n’a pas d’antécédents médicaux-chirurgicaux, a 2 enfants en bonne santé, ne fume pas, ne consomme pas d’alcool.

Début Août 2021, dans les suites d’une infection à COVID-19, elle a présenté un ictère avec prurit, sans lésion cutanée, associé à une perte de poids de 4 kg, pour lequel elle a consulté son médecin traitant. Il n’existe pas de prise de médicaments, pas de consommation de drogues, elle n’a jamais voyagé en dehors de la France hormis pour aller au Portugal.
Le bilan biologique réalisé le 04/08/2021 montrait : GB 6,8 G/L CRP 1 mg/l Hb 12,1 g/dl ASAT 3N ALAT 5N PAL 2N GGT N bilirubine totale 30 µmol/l.
Le bilan biologique réalisé le 28/08/2021 montrait : GB 6,9 G/L CRP < 0,6 mg/l Hb 12 g/dl ASAT 40 UI/L ALAT 34 UI/L PAL 4N GGT 1,5N bilirubine totale 277 µmol/l dont 246 de bilirubine conjuguée TP 69%. Sérologies VIH, VHB, VHC, VHA, VHE négatives, sérologies EBV CMV profil immunisé. Elle vous ramène également les résultats d’une échographie abdominale réalisée en ville le 17/08/2021 : foie régulier non dysmorphique, pas d’ascite, pas de dilatation des voies biliaires intra ni extra hépatiques, vésiculaire biliaire alithiasique. L’examen clinique en consultation ne retrouve qu’un ictère cutanéo-muqueux avec d’importantes lésions de grattage. Elle pèse 43 kg contre 47 kg fin Juillet 2021, pour une taille de 1m61. Intrigué par cette patiente, vous poursuivez l’enquête diagnostique avec d’autres examens complémentaires : un bilan d’auto-immunité qui s’avère être normal, et une IRM des voies biliaires également normale. Parallèlement à ce bilan, le tableau clinique et biologique de la patiente commence à s’améliorer spontanément… Que vous inspire ce tableau clinique ? Comment avanceriez-vous pour confirmer ou infirmer vos hypothèses diagnostiques ? Suite au prochain épisode !

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Gastroenterologie

Impact d’une activité physique régulière sur la qualité de vie des patients suivis sur une MICI

2022

Marine Jeay, Gilles Macaigne, Frédéric Heluwaert, Florence Skinazi, Emmanuel Cuillerier …. ,Anne Buisson, Alain Olympie, Pierre Lahmek, Stéphane Nahon

Gastroentérologie –  2022-05-06 – CO –

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Introduction : Le bénéfice d’une activité physique (AP) régulière et adaptée (APA) est démontré au cours des maladies chroniques et peut faire l’objet d’une prescription médicale. Cependant l’APA est peu connue de nos patients. L’objectif de cette enquête était de décrire les facteurs associés à la pratique d’une AP dans une cohorte de patients suivis pour une MICI, ainsi que son impact sur leur qualité de vie.
Patients et Méthodes : Un questionnaire explorant l’activité physique et ses conséquences sur la MICI et la qualité de vie a été proposé aux patients suivis pour une MICI via les réseaux sociaux de l’Association François Aupetit et en consultation dans des centres hospitaliers. Les réponses étaient renseignées sur internet de façon anonyme par les patients entre juin et octobre 2021. L’intensité de l’AP était évaluée par le score IPAQ (légère, modérée et intense), la fatigue par le score FACIT (plus le score est élevé moins la fatigue est importante) et l’anxiété-dépression par le score HAD. Nous avons étudié en analyse multivariée les facteurs associés à une activité modérée à intense sur : la MICI, la qualité de vie mais aussi les bénéfices en relation avec l’AP et les freins à sa pratique.
Résultats : 538 patients dont 382 femmes (71%), âgés en moyenne de 37,7 ±11,2 ans ont répondu à cette enquête ; 298 (55%) étaient suivis pour une maladie de Crohn, 187 (35%) se considéraient en poussée. 350 (65%) étaient traités par biothérapie. 145 (27%) avaient une atteinte articulaire associée.
En analyse univariée, la pratique d’une AP modérée ou intense était associée à un score FACIT plus élevé (p<0,001), un score de dépression plus bas (p<0,001), et la sensation d’être en bonne santé (p<0,001). Un tabagisme actif d’au moins 5 paquets-années (PA) était associé à une AP légère (p<0,01). Ni les symptômes de la MICI, ni une atteinte articulaire n’étaient associés à une AP légère. De même, un traitement par biothérapie ou un antécédent de chirurgie digestive n’influaient pas l’AP. En analyse multivariée, le fait de se considérer en bonne santé (OR 1,86 ; IC95% [1,10 ; 3,15] ; p=0,022), une fatigue moins importante (OR 1,02 ; IC95% [1,004 ; 1,044] ; p=0,019) et un niveau d’études supérieures (OR 1,93 ; IC95% [1,24 ; 3,00] ; p=0,004) étaient associées significativement à une AP modérée à intense. Après une séance d’AP, les trois principaux paramètres rapportés comme étant améliorés étaient l’état émotionnel (81%), le sommeil (68%), et la fatigue (54%). Une diminution des douleurs abdominales et articulaires était signalée chez respectivement 31% et 29% des patients et 37% d’entre eux estimaient que leur transit était amélioré. Parmi les facteurs pouvant limiter la pratique d’une AP, les principaux identifiés étaient : la fatigue chez respectivement 76% des patients en poussée et 47% en rémission, les douleurs abdominales et la diarrhée chez 64% des patients en poussée. 38% des patients en poussée estimaient que le manque d’accès aux sanitaires limitait leur AP. Un manque de motivation était un frein chez 54% des patients en poussée et 33% des patients en rémission. Enfin, le manque de moyen financier était identifié chez 20% des patients. 84% des patients n’avaient jamais entendu parler de l’APA et 60% d’entre eux se disaient favorables à un accompagnement dans un programme d’APA notamment en groupe. Conclusion : Dans cette large enquête, la pratique d’une AP modérée à intense chez les patients suivis pour une MICI était associée à un score de dépression plus bas et une fatigue moins importante qu’en cas d’AP légère. Par ailleurs, les patients ayant une AP régulière ressentaient une amélioration de leur état de santé. Certains facteurs en limitent la pratique : le manque de motivation, la nécessité de conseils adaptés : ceux-ci pouvant être remédiés par la mise en place de programmes d’APA. L’APA apparaît donc comme un outil à associer aux thérapies médicamenteuses dans la prise en charge des MICI.

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Gastroenterologie

C’est l’histoire d’une maladie diffuse du tube digestif rare

2022

Miron de l’Espinay Ombline, Macaigne Gilles, Harnois Florence. CH de Marne la Vallée. Service de Gastro-Entérologie

Gastroentérologie –  2022-05-08 – CC –

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Nous rapportons le cas d’une femme de 32 ans, non alcoolo-tabagique, sans terrain allergique connu, qui consulte aux urgences en janvier 2022 pour des troubles digestifs évoluant depuis 2 semaines associant des douleurs abdominales, une diarrhée aqueuse d’apparition progressive invalidante, un syndrome dyspeptique avec dysphagie. L’examen clinique est sans particularité en dehors d’une sensibilité abdominale diffuse à la palpation. Le bilan biologique initial montre une hyperleucocytose sans syndrome inflammatoire.

Quel(s) diagnostic(s) pouvez-vous évoquer à ce stade ?

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Gastroenterologie

Heureuse sera la chute..!

2022

Marion OLIVARI, Sabine TEDJINI, Sylvain MERLE, Frédéric HELUWAERT.
CH Annecy Genvevois

Gastroentérologie –  2022-05-08 – CC –

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Nous sommes amenés à prendre en charge par le biais des Urgences en janvier 2021 , une patiente de 42 ans, sans antécédent particulier. Elle présente depuis 3 jours, un tableau très brutal de diarrhée sanglante avec 40 selles/j sans fièvre avec des douleurs hypogastriques. L’interrogatoire ne révèle ni prise d’AINS, ni voyage, ni consommation de volaille peu cuite récemment. Suite à une intolérance initiale à la prise d’azithromycine, elle est mise sous SMECTA par son médecin traitant. Aux urgences, état d’asthénie intense, un abdomen sensible se défendant dans l’hypogastre, une tachycardie. Syndrome inflammatoire marqué avec Hb à 150 g/l, une hyperleucocytose à 31.1 G/l, plaquettes normales à 216, TP 80%, créatinine à 65 µmol/l, CRP à 125, protéine normale à 66 g. Le scanner réalisé rapidement décrit une pancolite avec un épanchement intra péritonéal, l’hypothèse d’une colite infectieuse sévère étant majeure et devant une panne de l’automate de PCR , une coprologie des selles est réalisée, mais la patiente est rapidement mise sous ROCEPHINE FLAGYL devant l’intolérance orale. L’évolution clinique initiale n’est pas favorable malgré les antalgiques et l’antibiothérapie. Devant l’aggravation à J2, une rectosigmoïdoscopie est réalisée pour éliminer une colite aiguë grave pouvant éventuellement révéler une rectocolite hémorragique. Cet examen ne révèle pas de lésions rectosigmoïdiennes mais met en évidence une colite sévère dont l’aspect endoscopique était plus évocateur d’une atteinte infectieuse.
A l’issue de la rectosigmoïdoscopie, vous réceptionnez le bilan biologique prélevé le matin…apparition d’une insuffisance rénale à 250 µmol, d’une thrombopénie à 50 G/l et d’une chute de l’Hb a 110 g/L…
Que se passe t’il ?

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Vie Professionnelle

Comment financer sa formation médicale continue : trucs et astuces

2022

AJ REMY, Centre Hospitalier de Perpignan

Vie Professionnelle –  2022-04-22 – CO –

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La formation médicale continue est une obligation règlementaire pour les médecins à travers la validation des actions de DPC (développement professionnel continu). Au 1er janvier 2032, elle sera une condition obligatoire au début et à la poursuite de l’exercice d’une profession médicale. L’ordonnance du 19 juillet 2021 a créé une procédure de certification pour 7 professions de santé « indépendante de tout lien d’intérêt permettant, à échéances régulières au cours de la vie professionnelle, de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l’actualisation et le niveau des connaissances », avec une périodicité de 6 ans. Le rôle de contrôle et de gestion est attribué aux Ordres professionnels, aux CNP et à l’agence nationale du DPC. Pour les professionnels diplômés avant 2023, la certification s’appliquera à partir du 1er janvier 2032, mais à partir de 2029 pour ceux diplômés après le 1er janvier 2023. Dans l’intervalle, l’obligation de DPC triennal persiste pour tous. Cet abstract se propose de passer en revue tous les modes de financement possibles actuellement et leurs avantages et inconvénients respectifs.
Pour les praticiens hospitaliers à activité libérale, les dépenses liées à la formation (frais d’inscription, déplacements, hôtellerie et restauration) sont entièrement déductibles des revenus de cette activité. C’est la solution la plus simple en termes d’organisation et d’autonomie.
Le financement de la formation et des actions labélisés DPC via l’industrie pharmaceutique reste possible, particulièrement dans les congrès où coexistent des sessions scientifiques et des sessions DPC. Aucune avance d’argent n’est nécessaire ; il faut juste anticiper de s’inscrire aux sessions DPC via son compte personnel DPC et ensuite récupérer les justificatifs. L’inconvénient est de bien anticiper, la convention et le détail des prestations devant être validés au minimum 2 mois avant la formation. De plus, certains laboratoires limitent le nombre de congrès et formations pris en charge par médecin et par année civile.
Les crédits MERRI attribués à chaque service hospitalier en fonction d’un algorithme obscur via les publications et les participations aux études cliniques sont une autre source de financement possible, surtout pour des congrès internationaux. La demande doit inclure le budget prévisionnel complet, être validé par le chef de service, le chef de pôle, la direction des affaires financières et la direction des affaires médicales. L’avance des frais est très souvent la règle. Ceci est possible sous réserve que la politique de l’établissement permettre une utilisation directe des ces crédits MERRI par chaque service, ce qui n’est pas toujours le cas !
L’ANFH (association nationale de formation hospitalière) prend en charge les formations et les diplômes universitaires mais avec des seuils financiers très limités, notamment pour la restauration et le logement : 17,5 euros par repas et 70 (régions) à 110 (Paris) euros par nuit d’hôtel. Pour le transport, ça reste toujours le bon vieux billet SNCF 2ème classe, même si un billet en 1ère classe avec réservation anticipée ou un billet d’avion low cost est moins cher ! Il n’y pas de limite cependant pour les frais d’inscription. Le circuit est quasi le même que pour les crédits MERRI : autorisations chef de pôle/ chef de service / Direction des Affaires Médicales, avance des frais et remboursement sur justificatif dans un délai de 2 mois (expérience personnelle).
Concernant le DPC, pour chaque profession ou spécialité, les conseils nationaux professionnels proposent un parcours pluriannuel de développement professionnel continu qui constitue pour chaque professionnel une recommandation afin de satisfaire à son obligation triennale de développement professionnel continu. Pour satisfaire à cette obligation, le professionnel de santé doit justifier de son engagement dans le parcours de DPC défini par le Conseil National Professionnel compétent ou justifier au cours d’une période de trois ans, soit de son engagement dans une démarche d’accréditation ; soit de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions de formation, d’évaluation et d’amélioration des pratiques et de gestion des risques. La démarche doit comporter au moins deux de ces trois types d’actions et au moins une action s’inscrivant dans le cadre des orientations prioritaires prévues à l’article L. 4021-2. Il peut faire valoir les formations universitaires qu’il aura suivies. Chaque professionnel choisit les actions auxquelles il s’inscrit. Les établissements de santé, en lien avec l’ANFH, participent au financement et gèrent le DPC des personnels médicaux qu’ils emploient. Tous les professionnels de santé doivent justifier, sur une période de trois ans, de leur obligation de DPC auprès du conseil de l’ordre dont ils dépendent. Ces formations font l’objet d’une prise en compte dans le plan de formation / DPC médical validé par la CME de l’établissement. Une fois ces actions de DPC validées, il faudra les saisir sur le serveur ad hoc ANDPC, très peu pratique selon les (rares) utilisateurs, au contraire de celui des pharmaciens où l’obligation triennale de DPC peut être saisie en moins de 10 minutes.
En conclusion, plusieurs modes de financement de la formation médicale continue coexistent, que ce soit pour des actions étiquetées DPC ou non. A chacun de choisir le mode de financement et la voie correspondants à ses objectifs.