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Gastroenterologie

Heureuse sera la chute..!

2022

Marion OLIVARI, Sabine TEDJINI, Sylvain MERLE, Frédéric HELUWAERT.
CH Annecy Genvevois

Gastroentérologie –  2022-05-08 – CC –

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Nous sommes amenés à prendre en charge par le biais des Urgences en janvier 2021 , une patiente de 42 ans, sans antécédent particulier. Elle présente depuis 3 jours, un tableau très brutal de diarrhée sanglante avec 40 selles/j sans fièvre avec des douleurs hypogastriques. L’interrogatoire ne révèle ni prise d’AINS, ni voyage, ni consommation de volaille peu cuite récemment. Suite à une intolérance initiale à la prise d’azithromycine, elle est mise sous SMECTA par son médecin traitant. Aux urgences, état d’asthénie intense, un abdomen sensible se défendant dans l’hypogastre, une tachycardie. Syndrome inflammatoire marqué avec Hb à 150 g/l, une hyperleucocytose à 31.1 G/l, plaquettes normales à 216, TP 80%, créatinine à 65 µmol/l, CRP à 125, protéine normale à 66 g. Le scanner réalisé rapidement décrit une pancolite avec un épanchement intra péritonéal, l’hypothèse d’une colite infectieuse sévère étant majeure et devant une panne de l’automate de PCR , une coprologie des selles est réalisée, mais la patiente est rapidement mise sous ROCEPHINE FLAGYL devant l’intolérance orale. L’évolution clinique initiale n’est pas favorable malgré les antalgiques et l’antibiothérapie. Devant l’aggravation à J2, une rectosigmoïdoscopie est réalisée pour éliminer une colite aiguë grave pouvant éventuellement révéler une rectocolite hémorragique. Cet examen ne révèle pas de lésions rectosigmoïdiennes mais met en évidence une colite sévère dont l’aspect endoscopique était plus évocateur d’une atteinte infectieuse.
A l’issue de la rectosigmoïdoscopie, vous réceptionnez le bilan biologique prélevé le matin…apparition d’une insuffisance rénale à 250 µmol, d’une thrombopénie à 50 G/l et d’une chute de l’Hb a 110 g/L…
Que se passe t’il ?

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Vie Professionnelle

Comment financer sa formation médicale continue : trucs et astuces

2022

AJ REMY, Centre Hospitalier de Perpignan

Vie Professionnelle –  2022-04-22 – CO –

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La formation médicale continue est une obligation règlementaire pour les médecins à travers la validation des actions de DPC (développement professionnel continu). Au 1er janvier 2032, elle sera une condition obligatoire au début et à la poursuite de l’exercice d’une profession médicale. L’ordonnance du 19 juillet 2021 a créé une procédure de certification pour 7 professions de santé « indépendante de tout lien d’intérêt permettant, à échéances régulières au cours de la vie professionnelle, de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l’actualisation et le niveau des connaissances », avec une périodicité de 6 ans. Le rôle de contrôle et de gestion est attribué aux Ordres professionnels, aux CNP et à l’agence nationale du DPC. Pour les professionnels diplômés avant 2023, la certification s’appliquera à partir du 1er janvier 2032, mais à partir de 2029 pour ceux diplômés après le 1er janvier 2023. Dans l’intervalle, l’obligation de DPC triennal persiste pour tous. Cet abstract se propose de passer en revue tous les modes de financement possibles actuellement et leurs avantages et inconvénients respectifs.
Pour les praticiens hospitaliers à activité libérale, les dépenses liées à la formation (frais d’inscription, déplacements, hôtellerie et restauration) sont entièrement déductibles des revenus de cette activité. C’est la solution la plus simple en termes d’organisation et d’autonomie.
Le financement de la formation et des actions labélisés DPC via l’industrie pharmaceutique reste possible, particulièrement dans les congrès où coexistent des sessions scientifiques et des sessions DPC. Aucune avance d’argent n’est nécessaire ; il faut juste anticiper de s’inscrire aux sessions DPC via son compte personnel DPC et ensuite récupérer les justificatifs. L’inconvénient est de bien anticiper, la convention et le détail des prestations devant être validés au minimum 2 mois avant la formation. De plus, certains laboratoires limitent le nombre de congrès et formations pris en charge par médecin et par année civile.
Les crédits MERRI attribués à chaque service hospitalier en fonction d’un algorithme obscur via les publications et les participations aux études cliniques sont une autre source de financement possible, surtout pour des congrès internationaux. La demande doit inclure le budget prévisionnel complet, être validé par le chef de service, le chef de pôle, la direction des affaires financières et la direction des affaires médicales. L’avance des frais est très souvent la règle. Ceci est possible sous réserve que la politique de l’établissement permettre une utilisation directe des ces crédits MERRI par chaque service, ce qui n’est pas toujours le cas !
L’ANFH (association nationale de formation hospitalière) prend en charge les formations et les diplômes universitaires mais avec des seuils financiers très limités, notamment pour la restauration et le logement : 17,5 euros par repas et 70 (régions) à 110 (Paris) euros par nuit d’hôtel. Pour le transport, ça reste toujours le bon vieux billet SNCF 2ème classe, même si un billet en 1ère classe avec réservation anticipée ou un billet d’avion low cost est moins cher ! Il n’y pas de limite cependant pour les frais d’inscription. Le circuit est quasi le même que pour les crédits MERRI : autorisations chef de pôle/ chef de service / Direction des Affaires Médicales, avance des frais et remboursement sur justificatif dans un délai de 2 mois (expérience personnelle).
Concernant le DPC, pour chaque profession ou spécialité, les conseils nationaux professionnels proposent un parcours pluriannuel de développement professionnel continu qui constitue pour chaque professionnel une recommandation afin de satisfaire à son obligation triennale de développement professionnel continu. Pour satisfaire à cette obligation, le professionnel de santé doit justifier de son engagement dans le parcours de DPC défini par le Conseil National Professionnel compétent ou justifier au cours d’une période de trois ans, soit de son engagement dans une démarche d’accréditation ; soit de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions de formation, d’évaluation et d’amélioration des pratiques et de gestion des risques. La démarche doit comporter au moins deux de ces trois types d’actions et au moins une action s’inscrivant dans le cadre des orientations prioritaires prévues à l’article L. 4021-2. Il peut faire valoir les formations universitaires qu’il aura suivies. Chaque professionnel choisit les actions auxquelles il s’inscrit. Les établissements de santé, en lien avec l’ANFH, participent au financement et gèrent le DPC des personnels médicaux qu’ils emploient. Tous les professionnels de santé doivent justifier, sur une période de trois ans, de leur obligation de DPC auprès du conseil de l’ordre dont ils dépendent. Ces formations font l’objet d’une prise en compte dans le plan de formation / DPC médical validé par la CME de l’établissement. Une fois ces actions de DPC validées, il faudra les saisir sur le serveur ad hoc ANDPC, très peu pratique selon les (rares) utilisateurs, au contraire de celui des pharmaciens où l’obligation triennale de DPC peut être saisie en moins de 10 minutes.
En conclusion, plusieurs modes de financement de la formation médicale continue coexistent, que ce soit pour des actions étiquetées DPC ou non. A chacun de choisir le mode de financement et la voie correspondants à ses objectifs.

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Endoscopie

Une coloscopie pas compliquée qui se complique

2022

Valérie Rossi Carlos Teyssedou- CH du Haut Anjou
Chateau Gontier

Endoscopie –  2022-03-28 – CC –

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survenue d’une rupture de rate 24h après une coloscopie sans difficultés

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Hepatologie

Hépatite B Delta : Evaluation des connaissances et des pratiques des Hépato-gastroentérologues exerçant en milieu non universitaire

2022

JF.D Cadranel (1), H.T. Zougmore (1), JR. Ngele Efole (1), B. Hanslik (2), X. Causse (3), H.Hagege (4), M. Schnee (5), C. Mokhtari (1), D. Ouzan (6), T. Fontanges (7), T. Thevenot (8), T. Delacour (1), M. Medmoun (1), R. Smadhi (1), G. Fantognon (1), AJ. Rémy, G. Macaigne, P. Halfon (9), D. Roulot (10), V. Loustaud-Ratti (11), T. Lemagoarou (12).
Sservice d’Hépatogastroentérologie de : (1) Creil, (2) Cabinet de gastroentérologie Montpellier, (3) Orléans, (4) CHI Créteil, (5) La Roche sur Yon, (6) St Laurent du Var, (7) Bourgoin Jallieu, (8) Besançon, (9), Alphabio Marseille (10), Bobigny, (11) Limoges, (12) DIM Creil.
ANGH, CREGG

Hépatologie –  2022-04-05 – CO –

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Introduction : L’hépatite B-Delta (BD) est peu fréquente ou sous-estimée en France. Elle est probablement peu prise en charge dans les centres hospitaliers généraux comme en atteste la publication récente de l’étude Deltavir (R. Roulot et al, J Hepatol 2020). Ainsi, on ne dispose pas de données émanant des hépatogastroentérologues (HG) exerçant en centre hospitalier non universitaire et/ou exerçant en milieu libéral sur les modalités diagnostiques et la prise en charge thérapeutique de l’hépatite BD en France. Le but de cette étude menée sous l’égide de l’ANGH et du CREGG était d’évaluer les connaissances et les pratiques concernant le diagnostic et le traitement de l’hépatite BD chez les HG exerçant en milieu non universitaire.

Patients et méthodes : Un questionnaire Google form, évalué avec l’aide de deux experts internationaux sur l’hépatite BD (D. Roulot et V. Loustaud-Ratti) a été envoyé aux HG (H : hépatologues, G : gastroentérologues) non universitaires ou libéraux séniors (S) ou juniors (J) de début mai à fin septembre 2021 avec multiples relances par voie de mail et/ou de courriers personnalisés. Etaient évalués : l’âge, le genre, l’expérience de l’opérateur, le type d’activité (hospitalière, libéral ou mixte), la spécialité prédominante (Hépatologie ou Gastroentérologie), les modalités du dépistage de l’hépatite BD en fonction du statut antigène HBs, l’utilisation des marqueurs virologiques, l’évaluation de la fibrose hépatique, les indications et les modalités du traitement (Interféron Pégylé, Bulevirtide ou association), les critères d’évaluation du traitement, biochimique, réponse virologique (RV) et RV prolongée (RVP), l’évaluation de la fibrose après traitement et les modalités du dépistage du carcinome hépato-cellulaire étaient également évaluées. Les comparaisons entre groupes ont été testées par test T de Welsh et par le test du Qui2 au seuil de sécurité de 5 %.

Résultats : 130 HG (H 58,1 %) d’âge 45 ans (13,4), 42 % de femmes ayant une activité hospitalière pure (76 %), libérale (13 %) ou mixte (11 %), gastroentérologues (25 %), hépatologues (22 %), ont répondu à cette enquête. La majorité des répondants (R) (94 %) ne participaient ni à l’observatoire national et à des protocoles thérapeutiques. Seuls 8 hépatologues participaient : hépatologues versus gastroentérologues (P = 0,01). Le nombre moyen de patients suivis était de 2 (minimum 0, maximum 30), 7 en moyenne pour les hépatologues, 1 en moyenne pour les gastroentérologues (P = 0,002). La recherche d’une infection delta chez tous les patients antigènes HBs était réalisée par 89 % des répondants (78 % des juniors et 84 % des séniors, P = 0,009). La recherche de l’infection BD chez les patients antigènes HBe positifs était au total de 78 % (72 % versus 91 %, P = 0,016), chez tout patient porteur d’un antigène HBs avec anti HBe (J 67 %, S 92 %, P = 0,002), chez tout patient infecté par le VIH (J 84 %, S 95 %, P = 0,064).
En cas d’hépatite aiguë antigène positif : J 72 % et S 80 % recherchaient une infection BD (NS). La recherche de l’ARN du virus Delta pour affirmer la réplication virale était utilisée par 96 % des répondants. Concernant l’évaluation de la fibrose, le Fibrotest® n’était jamais utilisé par 47 % des R, le Fibromètre® jamais par 55 % des R, le FIB-4 et l’APRI n’étaient jamais utilisés, le delta fibrosis score adapté à l’hépatite Delta était utilisé par 13 % des répondants.
L’évaluation de la fibrose se faisait essentiellement par Fibroscan® dans 77 % des cas et la ponction biopsie du foie dans 81 % des cas.
Un traitement était proposé chez les patients > F2 dans 49 % des cas quel que soit le niveau de transaminases et chez tous les patients par 39 % des répondants. Les répondants proposaient un traitement par Interféron pégylé dans 48 % des cas, Bulevirtide dans 43 % des cas.
La moitié des répondants référaient leurs patients à un autre collègue de CHG ou de CHU, principalement les G (90 %), contre seulement 19 % des H (p< 0,001). Parmi les critères d’efficacité du traitement, une diminution ou normalisation des transaminases était retenue par 84 % des répondants. 60 % des répondants définissaient la RV par une annulation ou une diminution de 2 log de la réplication virale et une RVP par une disparition de l’ARN après 12 mois (45 %) ou 24 mois (17 %) avec activité des transaminases normales. 80 % des répondants évaluaient la diminution de la fibrose après traitement. 98 % des répondants dépistaient le CHC en cas de cirrhose, 96 % en cas de F3 et 58 % en cas de F2, sans différence entre H et G. Discussion : Le nombre de répondants à cette enquête est faible malgré le nombre de relances, témoignant de la rareté de la maladie ou de sa méconnaissance en milieu non universitaire, les G réfèrent souvent leurs pts à un autre collègue, la recherche de l’infection BD n’est pas systématiquement réalisée, l’élastométrie et la biopsie hépatique sont les plus souvent utilisées pour évaluer la fibrose. Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent un certain degré de méconnaissance de l’hépatite BD par les HG non universitaires ; les modalités du diagnostic et la nécessité du dépistage systématique d’une infection BD chez tout les patients antigène HBs doivent être rappelées par les sociétés savantes. Dans les suites de ce travail, nous avons initié un travail entre les services d’hépatogastroentérologie du CHU d’Amiens et du GHPSO de Creil – Senlis, et les unités de virologie de ces deux centres avec dépistage systématique de la sérologie delta chez tout patient antigène HBs positif couplé à un bilan hépatique et à l’évaluation du score FIB-4 que nous espérons pouvoir vous présenter l’an prochain aux JFHOD et à l’ANGH. Remerciements : Madame Christelle LEGRAND et tous les participants à cette étude et tous les participants à cette étude qui seront listés sur une diapositive en cas d’acceptation du résumé à l’ANGH

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Endoscopie

Varice au sein d’un diverticule de la face interne du deuxième duodénum.

2022

Mohamed BEJAOUI, Raluka POP, Mourad REMITA, Ana PIGUI et Mohamed RAMDANI.

Endoscopie –  2022-05-08 – CC –

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Patient âgé de 34 ans avec comme seul antécédent pathologique un diabète insulino-requérant suivi depuis 2016 à l’étranger pour hépatopathie chronique actuellement compensée d’origine indéterminée. Elle s’est déclarée par une hémorragie digestive par ruptures variqueuse œsophagienne. Il a bénéficié d’un total de six séances de ligatures élastiques ainsi que d’un traitement médical par par des bêtabloquants non cardio-séléctifs en prophylaxie secondaire.
La gastroscopie faite dans le cadre du contrôle de l’éradication des varices œsophagiennes met en évidence de façon fortuite une varice au sein d’un diverticule de la face interne du deuxième duodénum (extrait vidéo).

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Hepatologie

VULNAPSY-C, étude des facteurs de vulnérabilité psychologique liés aux réinfections par le virus de l’hépatite C : résultats préliminaires

2022

AJ REMY (1), J HERVET (1), J DELMONTE (2)
(1) Centre Hospitalier de Perpignan
(2) Laboratoire LPS, Université d’Aix-Marseille

Hépatologie –  2022-04-22 – CO –

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Rationnel : dans le monde, la prévalence des réinfections au virus de l’hépatite C reste extrêmement élevée chez les usagers de drogue, jusqu’à 10.5/100 personnes par an. La littérature internationale suggère que l’intervalle de test pour la virémie récurrente du VHC (par exemple, toutes les 24 semaines ou 12 semaines) peut jouer un rôle dans le taux de réinfection notamment dans les populations à risque élevé de comportements à risque (échange de seringue). A notre connaissance aucune recherche n’a évalué les facteurs de vulnérabilité psychologique (cognitifs, émotionnels et traits de personnalité) majorant les risques de réinfections dans ces populations. La mise en évidence de ces facteurs de vulnérabilités pourrait conduire à maximiser l’efficacité de groupes de prévention de la rechute par la détection des populations les plus à risque. Objectifs : proposer aux patients différents questionnaires et échelles permettant l’évaluation des processus cognitifs, émotionnels et des traits de personnalité. Le nombre de réinfections au VHC a été également quantifié par quantification de la charge virale C. Notre objectif secondaire a été d’évaluer sur le nombre de réinfections l’influence du niveau de connaissance des patients concernant les facteurs de risques de contamination ainsi que le niveau de croyances reliées à la santé. Matériel et Méthodes : auto-administration d’un document comprenant le score de précarité EPICES, des tests cognitifs, un questionnaire d’impulsivité (UPPS), un questionnaire de personnalité BIG 5), un questionnaire du niveau de connaissance des facteurs de risque de contamination et un questionnaire des croyances reliées à la santé. La méthodologie choisie a été de proposer l’étude à tous les patients, hommes et femmes, (primo infectés et réinfectés), soit lors de la phase diagnostique initiale, soit de la phase de surveillance post traitement, pendant laquelle les recommandations sont de réaliser un dosage annuel de la charge virale C. Une approche multisite (CSAPA, CAARUD, prison, squats) a été utilisée pour maximiser le recrutement. Le temps de remplissage a été estimé entre 30 et 45 minutes. Le recueil des données médicosociales personnes a été effectué parallèlement par un infirmier de notre équipe.
Résultats : 30 malades guéris sans réinfection et 16 malades réinfectés par le HCV par usage de drogues après guérison ont rempli le questionnaire ; 85% d’hommes, âge moyen 34 ans. Les patients réinfectés sont plus jeunes, de niveau éducatif plus bas, plus souvent sans domicile fixe et ayant des antécédents de maladies psychiatriques que les patients sans réinfection. Les autres facteurs favorisant la réinfection seront présentés lors du congrès. Chez les patients réinfectés, les résultats étaient les suivants : Plus le patient pense qu’il est responsable de sa maladie plus il est impulsif (dimension urgence impulsivité émotionnelle). Plus le patient à conscience des conséquences de sa maladie plus il est impulsif (dimension urgence impulsivité émotionnelle). Plus le patient est impulsif (score total + dimension urgence impulsivité émotionnelle), plus il présente un score élevé de névrosisme (trait de personnalité négativiste). Moins le patient exprime le trait de personnalité « conscience », plus il présente un manque de persévération de ses comportements (impulsivité cognitive). Plus le patient exprime le trait de personnalité « ouverture », plus il met en place des comportements impulsifs type recherche de sensations.
Plus le patient participe aux ateliers réduction des risques, plus il se sent responsable de sa maladie, plus il a conscience des conséquences de sa maladie et plus il a de pensées magiques concernant sa contamination (exemple item : « le simple fait de voir quelqu’un de malade est suffisant pour me rendre malade aussi »). Il n’y avait pas de corrélation avec le score de précarité EPICES. Les résultats concernant les patients primo-contaminés seront détaillés lors du congrès. Conclusion : il existe des facteurs de vulnérabilité psychologique et sociale favorisant la réinfection HCV par usage de drogues. Des actions ciblées sur les patients les plus à risque sont indispensables pour contribuer à l’élimination du VHC en France.

Références
1. Akiyama, M.C.; Charles, M.; Lizcano, J.; Cherutich, P.K. & Ann, E. (2018). Hepatitis, C. Prevalence, Estimated Incidence, Risk Behaviors, and Genotypic Distribution among People Who Inject Drugs in Kenya. Available online: https://ssrn.com/abstract=3220107 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.3220107.
2. Gountas, I.; Sypsa, V.; Blach, S.; Razavi, H. & Hatzakis, A., (2018). HCV elimination among people who inject drugs. Modelling pre- and post–WHO elimination era. PLoS ONE, 13, e0202109.
3. Muller, A.; Vlahov, D.; Akiyama, M.J. & Kurth A., (2020). Hepatitis C Reinfection in People Who Inject Drugs in Resource-Limited Countries: A Systematic Review and Analysis. Int. J. Environ. Res. Public Health. 9;17(14):4951. doi: 10.3390/ijerph17144951
4. Rossi, C.; Butt, Z.A.; Wong, S.; Buxton, J.; Islam, N.; Yu, A.; Darvishian, M.; Gilbert, M.; Wong, J.; (2018). BC Hepatitis Testers Cohort Team. Hepatitis C virus reinfection after successful treatment with direct-acting antiviral therapy in a large population-based cohort. J. Hepatol. 2018, 69, 1007–1014.
5. Remy AJ, Bouchkira H, Hervet J, Happiette A, Wenger H. Mobile Hepatitis Team: a new pathway of HCV outreach care, since screening to treatment. Gut and Gastroenterology 2019, 2: 1-6.

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Endoscopie

Évaluation du niveau d’information des patients avant endoscopie : une étude pilote

2022

FREDERICK MORYOUSSEF,JULIE DASSONVILLE,RENE LOUIS VITTE

Endoscopie –  2022-04-28 – CO –

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Introduction :
Une grande partie des conflits et critiques ne sont pas liées à un défaut de prise en charge mais plutôt à un défaut de communication. De façon approximative, le facteur « manque d’information-communication » ressort dans un près de 40% des situations de médiations sur notre hôpital. Or, l’endoscopie est une spécialité à risque avec des procédures parfois longues, complexes et à risque de complication. Nous avons donc souhaité évaluer sur notre niveau d’information au patient et surtout leur degré de compréhension.

Méthodes :
Nous avons monté un travail observationnel prospectif de recueil de données via un questionnaire sur tous les malades consécutifs venant en HDJ pour endoscopie sur notre site.

Résultats :
Nous avons recueilli 72 questionnaires-patients entre septembre 2021 et mars 2022. Les examens réalisés se répartissaient entre gastroscopie, coloscopie, écho-endoscopie et des cholangio-pancréatographies rétrogrades endoscopiques (CPRE). Les principaux prescripteurs étaient le gastro-entérologue (79%) et le chirurgien digestif (11%) vus en consultation dans 86% des cas. 90% des patients avaient signé un consentement avec prise en connaissance des fiches information de la SFED dans seulement 77 % des situations ce qui était compatible avec un score de 25 % de patients non informés des complications éventuelles de leur examen (hémorragie et perforation). 70% des patients étaient informés des signes devant faire consulter (douleurs, hémorragie…).

Discussion :
Ce travail limité à une courte période dans un seul centre suggère cependant que la signature du consentement est le plus souvent obtenue (elle est nécessaire à la programmation) mais que celle-ci n’est pas toujours accompagnée d’explications orales et écrites sur les risques et la conduite à tenir en cas de complications.

Conclusion :
Un effort de pédagogie et d’explication par les médecins prescripteurs doit être fait afin d’informer nos patients de façon optimale.

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Hepatologie

Quand un abcès hépatique en cache un autre

2022

Clément DUPRE, Agathe BOUNHIOL, Christelle NGUEMO, Julia ROUX, Céline SOMSOUK, Anne-Laure DESGABRIEL, Dany RIZK, Pauline CARAUX-PAZ, Armand GARIOUD.

Hépatologie –  2022-05-06 – CC –

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Madame Ourdia A., une patiente de 80 ans est adressée aux Urgences médicales le 22/12/2021 pour l’exploration d’une douleur basi-thoracique et lombaire droite avec notion de fièvre – non objectivée – depuis 5 jours. A l’examen clinique, le principal signe associé est un œil droit rouge et douloureux avec baisse d’acuité visuelle depuis 3 jours. Elle a pour seul antécédent une cholécystectomie et ne prend aucun traitement habituel. Le bilan biologique initial objective un syndrome inflammatoire avec des leucocytes à 23,9 G/l, des polynucléaires neutrophiles à 20,3 G/l et une CRP à 215 mg/l. Le bilan hépatique est légèrement perturbé avec une cytolyse et une cholestase inférieures à 2 fois la normale. La bilirubinémie est normale. La bandelette urinaire objective une croix de protéines et de nitrites sans leucocytes. La patiente est vue par l’ophtalmologue qui conclut à une uvéite antérieure aiguë ; il préconise un traitement par injections sous conjonctivales de dexaméthasone. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté est réalisé à la recherche d’un foyer infectieux profond. Il met en évidence une formation pseudokystique du foie gauche multi-loculée dont l’aspect est en faveur d’un volumineux abcès hépatique de 10 cm de grand axe (cf photo). Il n’y a pas de foyer pulmonaire ou d’épanchement pleural associé. Une antibiothérapie probabiliste par métronidazole et céfotaxime est débutée après la réalisation d’un ECBU – négatif au direct – et la patiente est transférée en hépato-gastro-entérologie le 23/12 pour la suite de sa prise en charge. Le 24/12, la patiente présente une aggravation des symptômes et de l’aspect oculaire avec un oedème palpébral empêchant l’ouverture de l’œil droit. Une IRM est réalisée. Celle-ci évoque un aspect d’endophtalmie de l’œil droit (cf photo). Quelles sont vos hypothèses diagnostiques et votre prise en charge devant cette association inhabituelle d’un abcès hépatique à une endophtalmie ?
La suite du cas clinique et l’évolution de la patiente vous seront présentées lors du Congrès à Aix-en-Provence.

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Endoscopie

Traitement endoscopique réussi d’un gros calcul biliaire impacté dans le duodénum (syndrome de Bouveret) par lithotritie endoscopique au laser.

2022

T Tatagiba, G Barjonet, W Al Rafei, I Oria, H Osman, S Fayde (GHPP Montélimar)

Endoscopie –  2022-04-20 – CC –

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Nous présentons un rapport de cas d’une patiente atteint du syndrome de Bouveret avec des résultats radiologiques intéressants, deux interventions chirurgicales et un traitement par lithotripsie endoscopique réussi. Le rapport est suivi d’une revue de la littérature concernant les moyens de diagnostic et le traitement approprié de cette entité rare. Le syndrome de Bouveret fait référence à l’état d’obstruction de la sortie gastrique causée par l’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum après le passage à travers une fistule cholécystoduodénale. De nombreuses techniques endoscopiques et chirurgicales ont été décrites dans la prise en charge de ce syndrome.
Il s’agit d’un cas d’une patiente de 78 ans sans antécédents médicaux qui s’est présenté en bon état général avec des antécédents de nausées et épisodes de vomissements alimentaires et biliaires. Anorexie, d’inconfort dans l’hypochondre droit et l’épigastre et sans fièvre. Le diagnostic du syndrome de Bouveret a été posé après avoir effectué un Scanner abdominal. Le traitement chirurgical a réussi à extraire un calcul biliaire impacté par une entérototomie de la première partie du jéjunum. Récidive des symptômes après la sortie d’hospitalisation. Nouveau Scanner abdominal pose le même diagnostic d’impaction d’un gros calcul biliaire dans le duodénum. La laparotomie retrouve la présence au niveau du côlon droit d’une grosse lithiase qui fait environ 5 cm de grand axe. Le traitement chirurgical a réussi à extrait le calcul biliaire dans le côlon droit par colotomie. Après chaque intervention chirurgical la palpation du cadre duodénal ainsi que jéjunal ne trouve rien de particulier. Devant la récidive de symptômes un nouveau Scanner a confirmé la permanence d’un gros calcul dans le duodénum. Celui-ci a poussé la réalisation d’une endoscopie digestive haute puis un traitement endoscopie par lithotripsie avec sucées et extraction de tous les fragments de calculs par endoscopie dans une seule procédure.
Conclusion :
L’ablation endoscopique est la technique préférée. L’avantage de l’utilisation de la lithotripsie au laser est le ciblage précis de l’énergie sur la pierre avec un minimum de lésions tissulaires. La lithotripsie endoscopique au laser est une option de traitement sûre et réalisable pour le syndrome de Bouveret.

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Hepatologie

Fréquence de l’Antigène HBs au Bénin. Bilan de 4 campagnes de dépistage en milieu rural et urbain. Les enfants sont significativement moins souvent positifs que les adultes .

2022

O.NOUEL(2), R.AGOSSOU(1), B.BOUR(3), R KPOSSOU(1), J.SEHONOU(1),
Cotonou(1), St Brieuc(2), Le Mans(3).

Hépatologie –  2022-04-03 – CO –

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L’Hépatite B est endémique en Afrique de l’Ouest et infecte environ 10% de la population. La positivité de l’Ag HBs au Bénin est de 9,9 % chez les donneurs de sang.
Dans ce pays du Golfe de Guinée, depuis 2002, les nourrissons sont systématiquement vaccinés contre 9 maladies dont l’hépatite B à partir de 6 semaines.
Depuis 2017, l’association bretonne BASE a réalisé 4 missions et dépisté l’Ag HBs par TROD, avec l’aval du ministère Béninois de la santé.

Matériel et Méthodes :

Le réactif utilisé pour le dépistage de l’Ag Hbs était un TROD CHIL (sensibilité 99%, spécificité 99,6% ) d’un coût unitaire de 900 F CFA(1,37 Euros). Il était délivré par la pharmacie centrale des hôpitaux.
Les TROD positifs étaient contrôlés par un deuxième examen.
Lors de la première mission, il a été réalisé un dépistage systématique dans une école rurale. Chaque cas positif donnait lieu à une enquête familiale .
Lors de la deuxième mission, ont été ciblées les femmes enceintes dans 7 dispensaires. Les femmes positives étaient orientées vers un centre pratiquant la sero-vaccination .
La troisième mission a été réalisée dans une clinique de Cotonou et la quatrième dans les dispensaires de brousse et les grandes villes de PARAKOU et de COTONOU. Les malades positifs étaient orientés vers une consultation de gastro-entérologie. Ceux de moins de 60 ans et négatifs pour l’AgHBs recevaient une ordonnance pour vaccination .
Résultats :
Un total de 1427 personnes ont participé au dépistage (910 adultes, 193 femmes enceintes, 314 enfants de moins de 15 ans): 92 étaient positives (6,5%). Le contrôle systématique de l’Ag HBs s’est toujours révélé positif .La répartition était homogène sur le territoire ,aussi au nord qu’au centre et au sud .
Parmi les adultes, 86 étaient positifs (9,4%). En milieu urbain (COTONOU) ,la moitié des patients avaient déjà connaissance de cette positivité.
Parmi les femmes enceintes, le plus souvent jeunes et primipares, 16 étaient positives (8,2%).
Chez les enfants, 8 étaient positifs soit 1,5 %.
Conclusions :
Il existe une différence significative entre le taux de positivité de l’Ag Hbs des adultes (9,4%) et celui des enfants (1,5%). Ceci peut indiquer que la transmission materno-fœtale est finalement moins fréquente que prévue (charge virale faible des femmes enceintes ?)
La politique actuelle de vaccination systématique des nourrissons à la naissance (2/10/2020) devrait aboutir rapidement à une chute de la prévalence de l’Hépatite B au Bénin, à une disparition des cancers du foie et à moyen terme à une éradication de ce fléau.