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Gastroenterologie

Mise en place d’une consultation de vaccinologie dédiée aux patients MICI : évaluation et perspectives.

2023

Mehdi KAASSIS (1), Roxane COURTOIS (2), Diane SANDERINCK (2), Mylène FAUGIER (3), Lucie DUVAL (1), Camille CANDILLIER (1), Julien BAUDON (1), You Heng LAM (1).
1 : hépato gastroentérologie, CH Cholet
2 : maladies infectieuses, CH Cholet
3 : pharmacie, CH Cholet

Gastroentérologie – 04/05/2023 – Communication orale

Introduction. Les patients MICI du fait des traitements immunosuppresseurs et biothérapies, sont plus à risques d’infections. Si la mise à jour des vaccinations est recommandées, ceci n’est pas toujours fait en pratique. Pour tenter d’y remédier, nous avons mis en place au CH de Cholet une consultation dédiée de vaccinologie pour les patients MICI. Cette consultation s’inscrit dans le cadre de notre dispositif d’annonce. Le but de cette étude était d’évaluer l’internet de cette consultation en étudiant la couverture vaccinale, le ressenti des patients et les modalités de mise à jour des vaccins.

Patients et méthodes. Les consultations étaient réalisées par 2 médecins infectiologues pour sensibilisation aux risques infectieux et mise à jour des vaccins (usuels et spécifiques). Faute de conventionnement CPAM, certains vaccins référencés au livret de l’établissement n’ont pas pu être administrés lors de la consultation. Une ordonnance était remise aux patients pour effectuer la vaccination en ville (par leur médecin ou une IDE). Les patients étaient rappelés dans les 6 mois pour faire le point sur leur ressenti de la consultation et les vaccins réalisés ou non depuis.

Résultats. De févier 2021 à 2022, 20 patient(e)s MICI étaient vus en consultation, 12 avaient une maladie de Crohn et 8 une RCH. Il s’agissait de 55% d’hommes, d’âge moyen de 34 ans (extrêmes 20-70 ans). 45 % des consultations étaient faites avant institution d’un traitment immunosuppresseur ou par biothérapie, 55% des patients étaient déjà traités (anti TNF 7, Vedolizumab 3, Stelara 1).
* Concernant la couverture vaccinale : 100 % des patients étaient vaccinés contre le ROR, 90% pour le DTP mais 50 % nécessitaient un rappel DTP. 90% étaient immunisés contre la varicelle. Si 75 % avaient été vaccinés contre le l’hépatite B (avec des schémas de vaccination parfois aléatoires), seuls 50 % étaient immunisés, et 25 % ont eu un boost vaccinal en raison d’Ac anti HBs < 10. Seuls 10 % étaient vaccinés contre le pneumocoque, 35 % contre la grippe saisonnière et 75% contre la COVID.
* Pour les vaccinations post consultation. 14 patients (70%) ont eu au moins une nouvelle injection vaccinale, avec un délai moyen entre la consultation et la première injection de 40 jours (6-77 jours). 86 % des patients ont réalisé leurs vaccinations chez leur médecin traitant. Apres la consultation, 70% des patients étaient vaccinés contre le pneumocoque (contre 10 % avant) et contre l’hépatite B (contre 50% avant).
* Pour le ressenti de la consultation : 65% des personnes interrogées considéraient avoir acquis des connaissances au cours de cet entretien et 50% aurait souhaité avoir cette consultation plus tôt au cours de leur parcours de soins. 95% de notre échantillon était favorable à la vaccination, 1 patient est resté opposé à toute vaccination.

Conclusions. Dans notre expérience, une consultation dédiée de vaccinologie semble un plus pour les patients MICI, au même titre que la rencontre avec une IDE d’éducation thérapeutique, et mériterait d’être intégrée dans le dispositif d’annonce. Elle permet d’avoir un temps spécifique pour faire le point sur les risques infectieux et les vaccinations et a permis une amélioration de la couverture vaccinale des patients, en particulier contre le Pneumocoque, mais aussi contre l’hépatite B. Si la satisfaction concernant le contenu est bonne, il reste des améliorations à apporter sur la chronologie, sa réalisation (vaccinations au décours de la consultation) et sa place dans le parcours des patients, en lien avec le médecin traitant.

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Hepatologie

DEPIST C ENDO

Dépister l’hépatite C avant endoscopie en consultation externe d’hépato-gastroentérologie
André-Jean REMY, Perpignan, Serge BELLON, Avignon, Ryad SMADHI, Creil, Jacques BOTTLAENDER, Colmar, Isabelle ROSA, Créteil, Mathias VIDON, Créteil, Florent ERHARD, Lorient, Guillaume CONROY, Metz, Armand GARIOUD, Villeneuve Saint George, ANGH.

Introduction :

Le dépistage systématique de l’hépatite C par sérologie une fois dans la vie est recommandée par l’AFEF mais non validé par l’HAS. Un dépistage centré sur les sujets âgés de plus de 40 ans semblerait plus pertinent, la prévalence de l’hépatite C augmentant avec l’âge. Matériels et méthodes :  L’objectif de cette étude visait à évaluer la faisabilité (nombre de sérologies proposées) et l’acceptabilité (nombre de sérologies réalisées) du dépistage VHC avant une endoscopie chez les personnes âgées de 40 ans et plus reçus en consultation de gastroentérologie dans des hôpitaux non universitaires et si la prévalence après 40 ans est supérieure à celle de la population générale (0.86%).

Résultats :

Au 1er juin 2023, 490 patients ont été inclus dans 8 hôpitaux différents répartis dans 6 régions métropolitaines ; 97,4% des patients ont accepté la prescription de la sérologie VHC et 97,6% des sérologies prescrites ont été réalisées ; 55,5% d’hommes et 44,4% de femmes, d’âge moyen 58 ans (extrêmes 40-90). Le taux de positivité de la sérologie VHC était de 6% (29 patients). Aucune sérologie VHC antérieure n’était connue. Les expositions à risque liées à une sérologie VHC positive étaient l’usage de drogues pour 19 patients, un antécédent de transfusion dans 6 cas et l’origine d’un pays d’endémie chez 5 patients ; 90% des sérologies positives concernaient les hommes et l’âge moyen était de 65 ans (extrêmes 49-85). L’élastométrie hépatique moyenne était de 8,7 Kpa; 11 patients sur 28 testés avaient une charge virale C positive and ont été traités. Conclusion :

le dépistage systématiquement proposé de l’hépatite C après 40 ans et avant endoscopie digestive est faisable et bien accepté et permet la prise en charge d’un nombre élevé de patients

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Hepatologie

Une hépatite déformante.

2023

Aymerik Mage, Marion Jager, Florence Skinazi.
Service d’Hépatogastroentérologie
Hôpital Delafontaine 93200 Saint Denis

Hépatologie – 29/04/2023 – Cas clinique

Un patient d’origine malienne de 57 ans est hospitalisé au CH de Saint-Denis en novembre 2022 pour fièvre, céphalées, douleurs abdominales, courbatures et perte de 10 kg après avoir séjourné un mois au Mali. Il a pour seuls antécédents un accès palustre en 2021 et une arthrite septique à streptocoque.
A l’arrivée, les constantes sont normales. L’abdomen est souple et dépressible, sensible en fosse iliaque droite.
Au plan biologique, la NFS est normale, la CRP à 50 mg/L, il existe une cytolyse à 3N à l’entrée prédominant sur les ALAT, qui se majore jusqu’à 10N. Le frottis goutte épaisse et les sérologies virales A, B, C, E, VIH, CMV et EBV sont négatifs, tout comme l’ECBU et les hémocultures. La radio de thorax est normale.
Le scanner abdomino-pelvien objective une inflammation caecale sans argument pour une appendicite, et le TEP scanner révèle la présence d’adénopathies axillaires, inguinales, hilaires et cervicales, de petite taille, moyennement à fortement métabolique.
Malgré l’antibiothérapie probabiliste par C3G-Flagyl débutée aux urgences et poursuivie pendant 7 jours, les symptômes persistent avec au premier plan une fébricule à 38°C, des myalgies, des céphalées, des douleurs abdominales et une asthénie.
En parallèle, apparition d’une hyponatrémie à 130 mmol/l révélant un SIADH.
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?

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Hepatologie

Et si on greffait un foie pseudotumoral !

2023

Sabrine Hammami, Chaima Ghezal, Anne-Laure Desgabriel, Elvire Desjonquères, Aida Rebiha, Dany Rizk, Julia Roux, Céline Somsouk, Armand Garioud.
Service d’Hépato-gastroentérologie, CHI de Villeneuve-St-Georges, GHT Confluences.

Hépatologie – 07/05/2023 – Cas clinique

Monsieur S., 41 ans est hospitalisé dans le service le 13 mars 2023 via les Urgences où il s’est présenté pour douleurs abdominales chroniques et asthénie croissante depuis 3 mois. Il a un antécédent de diabète de type 2 équilibré sous régime seul et ne prend pas de médicament. Il a déjà été vu par un spécialiste en ville avant d’être perdu de vue. En janvier, il existait une cytolyse hépatique à 3N, une cholestase ictérique, un TP abaissé à 54 %, une hyperferritinémie à 1400 ng/ml avec CST à 88%. La sérologie hépatite C était négative et l’AgHBs positif avec une recherche de mutation du gène HFE hétérozygote H63D. L’IRM hépatique de février montrait un foie d’allure dysmorphique sans surcharge en fer hépatique ou splénique avec des micro-nodules hyper T1 spontané sans anomalie de prise de contraste ou en Diffusion (dysplasie ?). A l’admission, il pèse 68 kgs pour une taille de 179 cm (BMI à 21 kg/m²). Son poids de forme est de 83 kgs (- 15 kgs en 3 mois). Il est ictérique mais n’est pas encéphalopathe. La biologie montre des AST à 158 U/l, ALT à 158 U/l, GGT à 800 U/l, PAL à 202 U/l, bilirubinémie totale à 54 µmol/l à prédominance conjuguée, un TP à 31% avec FV 79%, albuminémie à 26 g/l, créatinine à 60 µmol/l, leucocytes normaux, hémoglobine à 15,2 g/dl et plaquettes à 171 G/l. Un bilan étiologique complet est refait : sérologies virales négatives pour le VIH et les hépatites A, C et E, un profil B vacciné et une immunisation ancienne contre le CMV et l’EBV. Il a une consommation rapportée d’alcool très occasionnelle, un syndrome métabolique avec hypertriglycéridémie augmentés à 2,63 g/l et HDL abaissé à 0,20 g/l et l’HbA1c est à 9,7%. La ferritinémie est à 2565 ng/ml avec CST à 90%. L’EPP montre une hypoalbuminémie à 28,5g/l, une diminution des bêta1globulines et la présence d’un important bloc bêta-gamma à 25,5g/l avec un pic IgG CL kappa 15,5% à surveiller. La recherche des auto-anticorps anti-LKM, anti-muscles lisses, anti-mitochondries, anti- sp100, anti-gp210 est négative. Il n’y a pas de déficit en alpha-1-AT et un bilan du cuivre est lancé avec cuprurie des 24h. Le fibroscan est à 66,3 kPa et l’EOGD objective un aspect pavimenteux de la muqueuse fundique sans varice œsophagienne ou gastrique. L’échographie abdominale avec Doppler hépatique montre un foie dysmorphique avec de multiples formations nodulaires hyperéchogènes centimétriques diffuses. Le tronc porte est dilaté (13mm) sans thrombose des veines sus et sous-hépatiques. Il n’y a pas de dilatation des voies biliaires ou d’ascite. Le scanner TAP retrouve un foie dysmorphique avec ces mêmes micronodules intra-hépatiques se réhaussant plutôt aux temps portal et tardif. La rate est de taille normale. Il n’y a pas de lésion secondaire thoracique mais la présence d’une lésion osseuse mixte lytique et condensante de l’aile iliaque droite. Il n’y a pas d’hyercalcémie associée. Le dosage de l’alpha-FP est à 76 ng/ml (N<8), l’ACE

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Hepatologie

Clinical outcomes after hepatitis C treatment in patients with advanced chronic liver disease

2023

Fabio Pereira Correia, Gonçalo Alexandrino, Mariana Cardoso, Joana Branco, Mariana Costa, Rita Carvalho, Alexandra Martins

Hépatologie – 23/04/2023 – Communication orale

Background and Aims: Patients with advanced chronic liver disease (ACLD) and chronic hepatitis C are at high risk of developing clinically significant portal hypertension (CSPH) and its complications. Direct-acting antivirals have radically changed the outcomes of hepatitis C treatment. However, data on the impact of cured hepatitis C on the medium-term clinical evolution of patients with ACLD has only recently emerged. We aimed to evaluate the outcomes related to hepatic decompensation, hepatocellular carcinoma (HCC) and mortality in a cohort of patients with ACLD and cured hepatitis C with sustained virological response (SVR).

Method: Prospective, single-centre study, in patients with ACLD and chronic hepatitis C with SVR, treated since February 2015 and with a minimum follow-up (FU) of 2 years. The definition of ACLD was based on liver biopsy or Baveno VII’s concepts: liver stiffness measurement (LSM) > 10 kPa and/or clinical/imaging elements of CSPH. During FU, hepatic decompensation (ascites, variceal bleeding, and hepatic encephalopathy) unrelated to HCC, development of HCC and mortality were recorded. In decompensated ACLD, the recompensation rate was also evaluated.

Results: We included 147 patients (78.2% male, mean age of 59 years-old). At baseline, 84% (123/147) had compensated ACLD (cACLD), 16% (24/147) had decompensated ACLD (dACLD) and none had suspicious liver nodules. Among patients with cACLD with baseline LSM evaluation (97/123), 65% (63/97) had a LSM > 15 kPa. The median follow-up was 52 months. During follow-up, 13% (16/123) of cACLD patients developed complications: first decompensation in 5% (6/123) and HCC in 8% (10/123). All these 16 patients had LSM > 15 kPa or clinical/imaging elements of CSPH, and the majority (14/16) had platelet count < 150 x 109. The mortality rate was 3% (4/123). In dACLD patients, we observed
clinical recompensation in 21% (5/24), HCC in 17% (4/24), with a global mortality irate of 8% (2/24).

Conclusion: In this cohort of patients with ACLD and cured hepatitis C, the medium-term clinical evolution was globally favorable, with emphasis on clinical recompensation in about 25% of dACLD patients. However, HCC remains a major concern, especially in decompensated ACLD, but also in compensated patients. Adverse events occurred only in patients with pre-treatment LSM > 15 kPa, the majority with platelets count < 150 x 109). These cut-offs, with an established role in ACLD stratification, could perhaps redefine follow-up surveillance in compensated patients. The impact of other cofactors, such as alcohol and obesity, in the development of complications, needs to be further evaluated.

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Hepatologie

Etude VACCIR : Evaluation de la couverture vaccinale contre Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite, le pneumocoque et les virus des hépatite A,B, de la grippe saisonnière, SARS-COV2 des patients atteints de cirrhose suivis dans 17 hôpitaux généraux français membres de l’ANGH (Association Nationale des Hépato-gastroentérologues des Hôpitaux généraux)

2023

Dr Aurore Baron, Jean François Cadranel et Mourad Medmoun, Jacques Arnaud Seyrig, François Xavier Laborne, Caroline Tourte, Florence Skinazi , Serge Bellon6, Isabelle Rosa, Xavier Causse, Juliette Verlynde, Caroline Lemaître, Florent Ehrard, Gilles Macaigne, Guillaume Allard, Arnaud Boruchowicz, Paul Strock, Mathilde Petiet, Frédérick Moryoussef, Stéphanie De Montigny-Lenhardt, Bénédicte Lambare.

Hépatologie – 07/05/2023 – Communication orale

Introduction : La cirrhose génère un état d’immunosuppression exposant à un surrisque d’infections bactériennes et à la survenue d’infection virale respiratoire (COVID ou grippe) plus sévères que dans la population générale responsable de décompensation de l’hépatopathie et de décès. En outre, la survenue d’infection par des virus hépatotropes (hépatite A, B) peut gravement impacter la fonction hépatique. La vaccination est un moyen simple et efficace de se prémunir de ce type de complications. La Haute Autorité de Santé et le Haut Conseil à la Vaccination recommandent en France une vaccination contre le pneumocoque, la grippe saisonnière, le SARS COV2, les hépatites virale A et B chez tous les patients avec hépatopathie. Il existe peu de donnée récentes sur la couverture vaccinale chez les patients cirrhotiques, mais les quelques données disponibles, notamment chez les patients en attente de transplantation hépatique, suggère qu’elle est faible.
Matériel et méthodes : Cette étude française, prospective, multicentrique, menée entre le 27 septembre 2021 et le 27 décembre 2022, dans 17 centres hospitaliers généraux membres de l’ANGH avait comme objectif d’estimer via un questionnaire en consultation ou hospitalisation, la couverture vaccinale de patients cirrhotiques, suivis depuis plus de six mois, contre DTpolio, la grippe, le VHA, le VHB, le pneumocoque et le SARS COV2. Les patients ayant une contre-indication vaccinale ou une immunosuppressions surajoutées non liée à leur hépatopathie étaient exclus. Les sous-groupes selon le stade de gravité de la cirrhose, la précarité sociale seront décrits et comparés. Les facteurs associés à un statut vaccinal incomplet seront analysés par un modèle de régression logistique uni et multivarié. Les cas d’infection ont été colligés selon le statut vaccinal afin d’en estimer l’efficacité.
Résultats : Sur 742 questionnaires rendus, 728 questionnaires ont été analysés comportant 70% d’homme (n=511), ayant 66.3 ans d’âge médian, une cirrhose le plus souvent éthylique (63% n=461), child A majoritairement (79% n=549), child B pour 13% (n=87) et child C pour 8% (n=56). Au moment du diagnostic de cirrhose, les taux de vaccinations contre DTP, VHA, VHB, grippe et pneumocoque étaient respectivement de : 51%, 3%, 12%, 22% et 4%. Les pourcentages de vaccinations de novo réalisées plus de six mois après le diagnostic, sont de 38% pour le DTP (n = 274), 4% pour le VHA (n= 30), 10% pour le VHB (sur la population éligible au vaccin (n=45/455) dont 50% de vaccination complète uniquement, 19% pour le pneumocoque (n=141) dont 79% de vaccination complète, 69% contre la grippe (n=503), et 94% au moins une fois contre le SARS COV2 (N=686). Les vaccins sont majoritairement prescrit par le médecin traitant (76% pour la grippe, 79% pour le DTP, 70% pour le pneumocoque et 50% pour le VHA) sauf le vaccin anti VHB. Après vaccination le contrôle sérologique de l’efficacité vaccinal est exceptionnel (3% pour le VHB et 2% pour le VHA). La principale cause de non vaccination est la non prescription sauf pour le SARSCOV2. Parmi les non vaccinés, depuis le diagnostic de cirrhose, 4 infections au VHA, 3 au VHB ont été comptabilisés responsable d’une hospitalisation. 18 cas de grippes dont 22% malgré le vaccin et 52 COVID dont 4% malgré le vaccin ont été déclarées dont une hospitalisation en réanimation. Les résultats des analyses uni et multivariées recherchant les facteurs psycho-sociaux associés aux statuts vaccinaux ne sont pas disponibles pour cette soumission et seront communiqués au congrès.
Conclusion : La couverture vaccinale des patients cirrhotiques contre le pneumocoque, le VHA et le VHB sont très insuffisantes malgré les recommandations émises en 2007 par l’HAS. La vaccination contre le SARS COV2 a été effectuée grâce à l’obligation liée au Pass Sanitaire et la vaccination anti grippale semble être la seule plutôt bien effectuée. Les vaccins sont prescrits le plus souvent par le médecin traitant. L’investissement de l’ensemble des hépato-gastro-entérologues est impérative afin de promouvoir une politique vaccinale plus efficiente car les cas d’infections ne sont pas rares et parfois sévère.

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Gastroenterologie

Une pancréatite récidivante avec atteinte aortique et pulmonaire.

2023

Morgane L’HENNAF (1), Léa TERRIEN (1), Marie DESPRETS (2), Julien BAUDON (1), Lucie DUVAL (1), Camille CANDILLIER (1) You Heng LAM (1), Mehdi KAASSIS (1).
1 Hépato Gastroentérologie
2 Médecine Interne
CH Cholet

Gastroentérologie – 04/05/2023 – Cas clinique

Un patient âgé de 74 ans est hospitalisé en novembre 2021 pour ictère.

Dans ses antécédents : cardiopathie ischémique avec stent, HTA.
Le traitement associe CLOPIDOGREL, EZETIMIBE, PERINDOPRIL, AMLODIPINE, ATORVASTATINE.

Le patient est hospitalisé pour apparition d’un ictère avec prurit, douleurs douleurs abdominales intermittentes, perte pondérale de 6 kg et découverte récente de diabète.

L’examen clinique montre un ictère sans organomégalie suspecte. L’hémodynamique est conservée.
Biologiquement : bilirubine 100 μmol de type conjugué avec cholestase et cytolyse, lipasémie 1.5xN. Ionogramme et créatinine normaux, CRP 85 mg/l, albumine 32 gr, triglycérides et calcémie normaux.

Le scanner montre une dilatation des voies biliaires avec aspect de cholangite sans obstacle lithiasique ou tumoral pancréatique visible, avec pancréatite aiguë caudale oedémateuse. L’examen retrouve également une dilatation anévrismale de l’aorte sous-rénale avec infiltration de la graisse péri-aortique et aortite, des opacités réticulo-nodulaires pulmonaires avec adénopathies médiastinales.

La bili-IRM montre une sténose effilée du 1/3 inférieur du cholédoque, l’écho-endoscopie retrouvant un aspect de cholangite de la voie biliaire principale avec aspect oedématié de la glande pancréatique sans syndrome de masse. La CPRE confirme la sténose du 1/3 inférieur du cholédoque avec dilatation en amont de la voie biliaire principale. Une sphinctérotomie et pose de prothèses biliaire sont réalisées avec cytologie biliaire.

Les biopsies pancréatiques, sous réserve de peu de matériel identifiable, retrouvent des remaniements fibrineux et inflammatoires chroniques compatibles avec une pancréatite chronique. La cytologie biliaire est non informative.
Les IgG 4 sont à 2,2 g/l (N : 0,04-0,8).

Une corticothérapie par CORTANCYL 40 mg est introduite pour 1 mois avec décroissance.

A 3 mois le patient est asymptomatique, en bon état général. Le bilan hépatique est normal. Le scanner TAP montre une régression quasi-totale des lésions de cholédocite et de la dilatation des voies biliaires, avec nette diminution des ganglions médiastinaux, des opacités pulmonaires, et des lésions d’aortite. La cholangiogaphie est normale, sans sténose, la prothèse biliaire est retirée. L’echoendoscopie montre un pancréas redevenu normal. La corticothérapie est arrêtée.

4 mois tard, le patient récidive un ictère.
La suite sera précisée au cours du congres.

Ce cas clinique est l’occasion de faire le point sur cette pathologie systémique en précisant les formes cliniques et les modalités thérapeutiques.

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Gastroenterologie

Un bezoard cocainé.

2023

Aymerik Mage, Florence Skinazi, Caroline de Kerguenec, Zakarya Kebir.
Service d’Hépatogastroentérologie Hôpital Delafontaine 93200 Saint Denis

Gastroentérologie – 29/04/2023 – Cas clinique web

Un patient de 27 ans est amené par la police aux urgences de Saint Denis (93200) le 23 décembre 2022 car il n’arrive plus à manger. 

En effet, il a avalé dix jours auparavant au Surinam 106 capsules de cocaïne bien emballées dans du plastique . Il a ensuite quitté rapidement le Surinam  en avion pour se rendre à Rotterdam. De là, il a été conduit par des amis dans un hôtel à Lille où lui a été donné un traitement laxatif dans l’espoir de récupérer le butin.

Les laxatifs sont restés sans effet. Le patient a vomi environ une dizaine de capsules  mais impossible d’évacuer le reste. 

Se sentant ballonné, anxieux, n’arrivant plus à s’alimenter ni à aller à la selle, le patient a préféré se rendre  au commissariat de son domicile. 

Il a ensuite été rapidement conduit aux urgences de l’hôpital où le gastroentérologue a été appelé.

La solution !


Le patient est anxieux mais calme, il n’a pas mangé depuis 24 heures car il vomit tout ce qu’il mange. Il ne présente pas de signe de choc.
Cliniquement, on note un empâtement épigastrique, l’abdomen est souple. Le toucher rectal est normal
On l’aura compris ce bizarre bezoard s’apparente, à y regarder de plus près, à une très « classique » occlusion haute.
Un scanner abdomino pelvien est réalisé et retrouve d’innombrables capsules dans l’estomac qui est distendu. Il n’y a pas de capsule dans le grêle ou le colon

En raison du nombre de capsules ingérées, il ne semble pas réalisable de les retirer par voie endoscopique et une extraction chirurgicale est décidée
Une gastrotomie par une courte laparotomie permet d’extraire les capsules de cocaïne qui sont soigneusement comptées
Les suites sont simples et le patient sort rapidement sous surveillance policière puis est pris en charge par la justice.

Les personnes transporteurs de drogues dites « mules » ou body packers sont maintenant bien connues. Les principaux produits concernés par l’emballage corporel sont l’héroïne, la cocaïne et le haschich. Il y a les bodypackers qui introduisent les produits dans un orifice : oreille, rectum, vagin avec des objets ovales mesurant 4 à 6 cm de longueur et ceux qui les avalent , capsules plus rondes, ce qui nécessite d’utiliser des laxatifs, des antispasmodiques pour les évacuer.
Les gastroentérologues sont concernés car souvent appelés pour réaliser des extractions endoscopiques qui sont délicates car menacées par l’ouverture d’un des sachets, d’autant plus s’il n’y a pas d’antidote connu comme pour la cocaïne. Ces corps étrangers contenant la drogue sont de mieux en mieux emballés par les trafiquants (gants en latex, préservatifs et ballons jouets, papier alu) pour éviter les risques de rupture, de surdosage mortel et auss de détection aux frontières. Mais aussi, cela entraine une inertie de leur évacuation surtout si la quantité introduite est importante.
Dans des conditions normales, le passage spontané d’un sachet rempli de drogue à travers le système digestif se produit dans les 30 h (1). Chaque paquet avalé contient en moyenne 3 à 6 g de cocaïne [ 2].  Afin de retarder le temps de transit intestinal, les body packers peuvent délibérément prendre des agents anticholinergiques pour réduire la motilité intestinale. Ils restent à jeun dans l’avion, puis, une fois arrivés à destination, des laxatifs type PEG ou des lavements intrarectaux sont utilisés pour faciliter leur évacuation.
Parfois, comme dans notre cas clinique, les paquets ne sortent pas, c’est alors un tableau d’occlusion haute sur « pseudo bezoard ». L’extraction chirurgicale est alors indiquée (3).

Bibliographie
1 Schaper A, Hofmann R, Bargain P, Desel H, Ebbecke M, Langer C. Traitement chirurgical chez les emballeurs de cocaïne et les pousseurs de corps. Int J Colorectal Dis. 2007 ; 22 :1531–1535. 

2. de Beer SA, Spiessens G, Mol W, Fa-Si-Oen PR. Chirurgie de l’emballage corporel dans la Caraïbe : une étude rétrospective de 70 patients. Monde J Surg. 2008 ; 32 : 281–285. discussion 286–287

3.Pinto A, Reginelli A, Pinto F, Sica G, Scaglione M, Berger FH, Romano L, and Brunese L. Radiological and practical aspects of body packing.  Br JRadiol 2014; 87: 20130500.

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(Vidéo : Zakarya Kebir Service d’Hépatogastroentérologie Hôpital Delafontaine 93200 Saint Denis – Tous droits réservés – Copyright 2023 – )

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Endoscopie

The safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic

2022

Margarida Gonçalves, Andreia Guimarães, Tânia Carvalho, Pedro Antunes, Sofia Mendes, João Soares, Bruno Arroja, Ana Rebelo, Raquel Gonçalves

Endoscopie –  2022-05-01 – CO –

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Introduction: The COVID-19 pandemic drastically changed the daily routine of all healthcare systems worldwide and endoscopy units were no exception. Endoscopic exams were considered to have a high risk of transmission, and therefore the safety of endoscopy units and the consequent need for pre-endoscopy SARS-CoV-2 screening were questioned early on. The aim of our study was to assess the safety of endoscopy units during the COVID-19 pandemic, as well as the effectiveness/necessity for SARS-CoV-2 screening prior to endoscopies.
Material e methods: This is a retrospective and single-center study carried out in a Portuguese Tertiary Hospital. All patients who underwent endoscopic procedures between 1st September of 2020 and 28th February 2021 were included. The pre-endoscopy screening consisted of a specific questionnaire or a RT-PCR test for SARS-CoV-2 (nasal and oropharyngeal swab). Data were obtained through patient’s clinical records and the Trace COVID platform.
Results: A total of 2166 patients were included. Patients had a mean age of 61.8 years and were predominantly male (56.2%, n=1218). Eighty-one (3.7%) patients had previous SARS-CoV-2 infection, with a median difference of 74 days (IQ 40,5:160,5) between infection and endoscopy. Most patients (70.2%, n=1521) underwent PCR screening for SARS-CoV-2 up to 72 hours before the procedure, with the remaining patients (29.8%, n=645) answering a questionnaire of symptoms and risk contacts up to 3 days before endoscopy. Of the patients who underwent RT-PCR screening for SARS-CoV-2, 21 (1.4%) tested positive, and all were asymptomatic at the time of the screening. The evaluation for SARS-CoV-2 infection up to 14 days after the endoscopic exams, identified 9 positive patients (0.42%) for SARS-CoV-2. The median difference in days between endoscopy and the diagnosis of infection was 10 days.
Discussion/Conclusion: Pre-endoscopy screening with RT-PCR test for SARS-CoV-2 identified a very small number of patients with COVID-19 infection as well as patients with COVID-19 infection in the following 14 days. Therefore, the risk of infection in endoscopy units is negligible if screening of symptoms and risk contacts is applied and individual protective equipment is used.

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Hepatologie

Une hépatite virale pas si virale que ça…

2022

Eugénie Chevalier, Bénédicte LAMBARE , Aurore BARON

Hépatologie –  2022-05-08 – CC –

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Madame M., 36 ans, consulte une première fois en aout 2021 pour l’apparition de douleurs abdominales à type de pesanteur de l’hypochondre droit, une asthénie, des céphalées, et une fébricule à 38°.
Dans ses antécédents, on note une boulimie pendant son adolescence, puis une obésité à l’âge adulte, compliquée d’un diabète gestationnel. Elle pèse actuellement 73 kg, et mesure 162cm. Elle ne prend aucun traitement.
La biologie réalisée est la suivante : ASAT 1204 U/L, ALAT 2234 U/L, GGT 21 U/L, PAL 60 U/L, TP 86%.
Le bilan étiologique de cette hépatite aigue avait comporté une échographie doppler hépatique sans anomalie morphologique, un bilan immun négatif et des sérologies virales négatives (VHA, VHB, VHC, VHE, CMV) hormi une sérologie EBV positive (IgG et IgM).
Après cet épisode d’hépatite virale aiguë, le bilan hépatique se normalise.

Mais en décembre 2021, la patiente revient en consultation pour un tableau clinique similaire.

Dans ce contexte, quelles précisions demandez-vous à Madame M. ? Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ?