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Hepatologie

Epidémiologie clinique de l’hépatite virale delta (VHD) en France : résultats de l’observatoire de l’hépatite Delta des pôles de références et de l’ANGH.

2011

P. Renard (1), C. Castelneau (2), N. Ganne (3), J. Gournay (4), S. Pol (5), J.D. Grange (6), C. Eugène (7), J. Denis ((1) Hôpital V Dupouy Argenteuil, (2) Hôpital Beaujon Clichy, (3) Hôpital Jean Verdier Bondy, (4) CHU Nantes, (5) Hôpital Cochin Paris, (6) Hôpital Tenon Paris, (7) Hôpital de Poissy, (8) Hôpital Sud Francilien Evry.8) , P ; Marcellin (2) pour la Fédération des Pôles de Référence pour les Hépatites et L’ANGH.

Hépatologie –  2011-05-13 – CO –

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L’hépatite virale Delta (VHD) est une affection compliquant l’hépatite chronique virale B. Elle est peu fréquente. Nous avons voulu connaître par une étude observationelle son épidémiologie. De 2006 à 2008, les services d’hépatologie volontaires de la fédération des poles de références des hépatites et de l’ANGH ont recensé tous les malades porteurs du VHD vus en consultations ou en hospitalisation. Les données épidémiologioques, cliniques biologiques histopathologiques virologiques et thérapeutiques étaient recueillies.
Résultats : 188 malades provenant de 22 centres ont été inclus. 111 (59%) malades provenaient de 4 hôpitaux. 67% des malades étaient des hommes, 35% caucasiens et 56% d’origine Africaine. L’âge moyen était de 34±9 ans, l’IMC moyen était de 23.2±3.9kg/m², 22% des malades déclaraient consommer + de 30 g d’alcool par jour. L’origine retenue : endémique ou familiale 57%, toxicomanie 26%, post transfusionelle 7%, sexuelle 3%, inconnue 7%. Biologiquement, les ALAT étaient à 2.0± 1.9*N, l’IgM VHD + chez 67.9% des 128 malades chez qui elle a été recherchée. L’ARN VHD recherché chez 153 malades était positif chez 114 (74.5%), la charge VHD était à 5.4±1.5log. 118 (62%) avaient un HBVDNA non détectable, 38% un HBVDNA positif à 4.0± 1.3log, 21 : 11.6% avaient un AgHBe +. 44 malades sur 164 testés (26.8%) étaient HCV +, 21 sur 170 testés (12.3%) étaient HIV+ dont 8 sur 164 (5%) étaient co-infectés VHC + VIH. L’histologie était disponibles pour 141 patients : 49 (34.8%) étaient F4 âge moyen 42.8±8.4 ans, 29 (20.5%) F3, 44 (31.2%) F2, 19 (13.5%) F0 ou F1 ; l’activité à 2.05±0.79 en Metavir. Enfin 5 (2.6%) malades étaient porteur d’1 CHC âge moyen 51.8 ans (39-70). 115 patients avaient reçu ou recevaient un traitement : 22 (19%) par Interferon standard, 85 (74%) par Interferon pégylé (IFNPEG) et 8 (7%) par analogues. Une réponse virologique ou biochimique était observée dans 44% des cas en fin de traitement. L’absence IgM VHD était associée à la réponse en fin de traitement 84% vs 45% (p=0.01). Les malades F3, F4 répondaient moins que ceux F1, F2 40% vs 60% (NS). Le taux d’ARN, le sexe, l’âge, la co-infection VHC ou VIH les taux d’ALAT ou d’HBVDNA ou le score histologique d’activité n’influençaient pas la réponse en fin de traitement. 22(19.1%) des malades traités gardaient un ARNVHD – 6 mois après la fin du traitement (SVR) dont 15 sur 50 (30%) qui avaient étés traités par IFNPEG.
En conclusion : dans cette large série d’hépatite chronique Delta française, cette maladie apparaît peu fréquente, sévère 35% de cirrhose, chez des malades jeunes âge moyen 42.8 ans. Un traitement est le plus souvent proposé : L’IFNPEG entraîne une SVR dans 30% des cas. L’ARNVHD était négatif chez 44% des malades en fin de traitement.

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Endoscopie

Traitement endoscopique du diverticule de Zenker : a propos de 6 cas

2011

JP Arpurt, S Bellon, S Bramli, B Coulibaly. Centre Hospitalier d’Avignon

Endoscopie –  2011-05-18 – PW –

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Le traitement endoscopique du diverticule de Zenker se développe dans les unités d’endoscopie digestive. Nous rapportons notre expérience de 6 cas ( 2 femmes , 4 hommes ; age moyen 79 ans) réalisée en 18 mois. Tous les patients sont symptomatiques. Nous précisons les modalités techniques et les résultats à au moins 3 mois. Notre discussion portera sur la revue de la littérature.

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Gastroenterologie

Cas clinique : une masse abdominale inhabituelle.

2011

Mehdi Kaassis, Marie Charles, Lucie Pattarin, Julien Baudon, You-Heng Lam, Philippe Masson, Mustapha El Nasser, Jean-Jaques Auger, Cécile Lebrun.
Hépato Gastro Entérologie, Pneumologie, Chirurgie viscérale, Anatomopathologie, Bactériologie, Centre Hospitalier, Cholet.

Gastroentérologie –  2011-04-29 – CO –

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Une patiente âgée de 66 ans était hospitalisée en décembre 2009 pour douleurs abdominales.
Les antécédents étaient marqués par une obésité morbide (IMC 50), une hypertension artérielle, une cholécystectomie, un syndrome anxieux.
La patiente était hospitalisée douleurs épigatriques et diarrhées fluctuantes, sans autre point d’appel. L’examen clinique était sans particularité, la patiente apyrétique.
Biologiquement, la NFS retrouvait une thrombopénie à 120 000, corrigée ultérieurement, avec une lymphopénie à 600. La CRP était à 30 mg/l. Le bilan hépatique montrait une cholestase anictérique avec cytolyse modérée (ALAT 1.6 N, gamma GT 4N, Ph alcalines 1.5 N). Le TP était à 100%. Les sérologies VIH, virales B et C étaient négatives, tout comme le bilan auto immun hépatique. La TSH, le ionogramme, le bilan lipidique, l’électrophorèse des protides étaient normaux. La coproculture et la parasitologie des selles ne montaient pas de germes entéropathogènes.
La fibroscopie était normale, les biopsies gastriques et duodénales étant sans particularités. L’iléo coloscopie avec biopsies étagées était normale. Le myélogramme était sans particularité. Le scanner montrait un foie stéatosique et une masse rétrogastrique de 9 cm environ, au contact du pancréas en regard du tronc caeliaque avec quelques micro calcifications, et associée à des adénopathies caeliques et du hile hépatique de 14 mm. Le scanner thoracique était normal. La ponction sous échoendoscopie retrouvait un tissu lymphoïde sans signes de lymphome. Les marqueurs ACE, CA 19.9 étaient normaux.
Une laparotomie était décidée, retrouvant une masse de l’arrière cavité des épiploons adhérente à la face antérieure au pancréas et au tronc caeliaque, non réséquable. L’étude anatomopathologique ne montrait pas de cellules malignes. Une biopsie hépatique était réalisée.

Quelles sont vos hypothèses ?

Les biopsies de la masse montraient un tissu remanié par de nombreux granulomes épithélioides giganto cellulaire, sans nécrose caséeuse. La PBH montait des lésions de stéatohépatite sans fibrose avec granulomes épithéliaux giganto cellulaires.

Quelles ont vos hypothèses ?

L’IDR était positive, tout comme le Quantiferon. La fibroscopie bronchique était normale, la recherche de BK par broncho aspiration négative. Les cultures au niveau des biopsies de la masse montraient la présence de mycobactérium tuberculosis, sensible aux antibiotiques. L’interrogatoire retrouvait la notion d’une tuberculose chez sa sœur à l’âge de 17 ans pour laquelle celle-ci avait été en sanatorium. Un traitement par MYAMBUTOL et RIFATER était institué. Le scanner de réévaluation à 3 mois montrait une diminution de la masse à 6 cm, on notait une diminution des douleurs abdominales. Après avis au centre de référence des Mycobactéries, il était proposé de prolonger le traitement à 12 mois par RIFINAH et de surveiller, une chirurgie était préconisée en cas de complication. Après 1 an de traitement, la masse était mesurée en TDM à 6 cm, sans modification. Il persistait des douleurs abdominales mal systématisées. La CRP était normale, les transaminases normalisées. Le traitement anti tuberculeux était arrêté. Une surveillance était préconisée. Une chirurgie était récusée compte tenu des co morbidités.

Notre observation est celle d’une tuberculose abdominale rétrogastrique pseudo tumorale, sans atteinte pulmonaire associée. Cette présentation est l’occasion de refaire le point sur les manifestations digestives extra pulmonaires de la tuberculose, affection restant d’actualité et pouvant peut être trompeuse dans sa présentation.

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Endoscopie

Evaluation du rendement des coloscopies du programme national de dépistage du cancer colorectal par Hemoccult : validation multicentrique de nouveaux indicateurs et de leurs seuils.

2011

Bernard DENIS, Erik André SAULEAU, Patrick DELASALLE, Yvon FOLL, Jean François BRETAGNE, Catherine EXBRAYAT, Nassime TOUILLON, Denis CONSTANTINI, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN
ADECA Alsace, APREMAS 06, ADEC 29, ADECI 35, ODLC 38, ADEMAS 71, ADMC 91

Endoscopie –  2011-05-13 – CO –

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Le rendement de la coloscopie varie selon des critères liés au patient et à l’examen. Une importante variation de rendement inter-endoscopiste a été observée en Ille-et-Vilaine et en Alsace au sein du programme national de dépistage organisé (DO) du cancer colorectal (CCR) par Hemoccult. Dans un précédent travail, nous avons montré que le décompte des polypes pouvait remplacer celui des adénomes pour évaluer le rendement des coloscopies et avons proposé d’utiliser le nombre moyen de polypes (NMP) par coloscopie pour définir les endoscopistes «forts détecteurs » avec un seuil à 0.8. Par ailleurs nous avons montré une importante variation inter-endoscopiste de la proportion d’adénomes parmi les polypes (PAP) et avons proposé une fourchette de PAP de 60 à 80 %.
Le but de ce travail était (1) de confirmer à grande échelle la bonne corrélation entre indicateurs dénombrant polypes et adénomes et (2) de proposer des seuils pour les indicateurs retenus qui puissent être utilisés en routine dans une démarche d’amélioration continue de la qualité des coloscopies au sein du DO du CCR par Hemoccult.
Méthodes : Comparaison de 5 indicateurs évaluant les coloscopies réalisées pour Hemoccult positif dans le cadre du DO du CCR au sein de 8 départements pilotes de 2002 à 2011 : taux de détection des adénomes (TDA) et des polypes (TDP), nombre moyen d’adénomes (NMA) et de polypes (NMP) par coloscopie et PAP.
Résultats : Les résultats de cette étude seront présentés à Saint-Malo.

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Hepatologie

Atrophie hépatique progressive : un scénario dramatique, mal connu et pourtant prévisible de l’hépatite alcoolique aiguë (HAA) abstinente.

2011

Jean Henrion, Pierre Deltenre, Stéphane De Maeght.
Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital de Jolimont, Haine-Saint-Paul, Belgique

Hépatologie –  2011-05-19 – CO –

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L’histoire naturelle de la HAA est mieux connue grâce aux travaux de l’équipe lilloise. La mortalité à six semaines est de l’ordre de 25 % et est prédite par le score de Lille (1). La survie à cinq ans est de l’ordre de 30 % et dépend de l’abstinence (2). A propos de cinq observations, nous rapportons un scénario particulier de l’histoire naturelle de la HAA abstinente. Il s’agit d’une évolution mal connue, non décrite et pourtant prévisible.

Description du scénario : La phase I est un épisode typique de HAA sévère avec une fonction discriminante de Maddrey supérieure à 32. Il s’agissait dans les cinq cas d’un premier épisode d’ictère et d’une première hospitalisation pour maladie hépatique. Dans trois cas, l’arrêt de l’alcool fût immédiat et dans deux cas, il est survenu après 11 et 13 mois. La phase II est celle de « l’embellie heureuse », l’abstinence est complète, la biologie hépatique est normale, l’ictère et l’ascite ont disparu et les diurétiques sont arrêtés. La durée de cette phase fût de 1 à 17 ans (moyenne 7.5 ans). Un malade est toujours à cette phase évolutive. La phase III correspond à l’émergence de l’ascite. Rapidement, l’ascite devient non contrôlable. A cette phase, l’imagerie radiologique est typique, montrant un foie atrophique, très dysmorphique, baignant dans l’ascite. La biologie hépatique (bil, alb, INR) reste normale. Le Child moyen était de 7 et le MELD moyen était de 8.9. La phase IV correspond à la dégradation rapide avec survenue de complications comme l’ascite non contrôlable, la rupture de VO, l’infection et l’encéphalopathie hépatique nécessitant des hospitalisations répétées et justifiant la proposition de transplantation hépatique. A ce stade, cependant, le MELD est toujours bas, à une valeur moyenne de 10.3, hypothéquant la possibilité de transplantation. Deux malades ont pu être transplantés à l’époque du Child. Un malade est décédé en liste d’attente faute d’un MELD suffisamment élevé. Un dernier malade a été listé dès l’apparition de l’ascite avec un MELD de 8.5 dans l’espoir d’une greffe de donneur vivant.

Conclusions :

1°) Ce scénario de l’histoire naturelle de la HAA est mal connu. Cette méconnaissance s’explique par la survie médiocre de la HAA sévère à long terme et par la difficulté d’un suivi prolongé.

2°) Le mécanisme de l’atrophie hépatique pourrait être l’extinction parenchymateuse décrite par Wanless (3).

3°) Cette évolution est prévisible et donc, d’un point de vue pratique, elle implique une surveillance régulière et prolongée de la HAA sévère abstinente, la prévention de l’apparition de l’ascite et la proposition précoce pour transplantation hépatique.

4°) L’allocation d’un greffon en fonction du MELD « pure et dure » comme c’est le cas en Belgique, est catastrophique pour ces malades.

(1) Mathurin, Gut 2010 ; (2) Louvet, Hepatology 2010 (Abstract) ; (3) Wanless, Hepatology 1995.

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Vie Professionnelle

Est-il possible de rentabiliser le FibroscanR dans un CHG ? L’expérience du CHG de Montauban.

2011

JL Payen, V Mascarell, M Pierre Nicolas, J Cabrière.
CHG de Montauban, pôle médico-chirurgical, BP 765 – 82013 Montauban cedex.

Vie Professionnelle –  2011-04-30 – PW –

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le FibroscanR (élastographie impulsionnelle ultrasonore) a été validé par l’HAS pour l’évaluation des hépatites chroniques virales C non traitées, sans co-morbidité chez l’adulte, et des hépatites chroniques virales C non traitées avec co-infection par le VIH chez l’adulte, et ce en combinaison avec les marqueurs sanguins non-invasifs de fibrose. Or, actuellement ces méthodes alternatives à la ponction biopsie du foie ne sont pas remboursées par la caisse primaire d’assurance-maladie. Afin de s’équiper, les hôpitaux peuvent louer ou acheter le FibroscanR ; certains soutenus par l’industrie pharmaceutique ont bénéficié d’une mise à disposition de l’appareil ce qui pose le problème de l’indépendance des praticiens. Ces différentes techniques représentent certes une évolution épistémologique mais leur accès pose actuellement des questions d’ordre éthique(1).

Le but de notre travail a été d’évaluer le seuil de rentabilité du FibroscanR afin de permettre aux centres hospitaliers généraux de s’équiper de façon indépendante.

Méthodes : le FibroscanR a été loué à la société Echosens 18 000 €/an avec un contrat de maintenance et la formation des utilisateurs. L’évaluation s’est faite sur deux années : 2009 et 2010 sachant que la location a débuté en juillet 2009. L’acte a été facturé par notre institution au coût d’une échographie abdominale soit 54 €. Les patients étaient recrutés à partir de la file active du pôle médical de l’hôpital de Montauban et d’un réseau de soins fédérant trois départements : le Lot, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne. Les actes étaient réalisés par un praticien au cours de ses consultations ou par une infirmière.

Résultats :
Année Nombre d’actes Recettes correspondantes
2009 (six mois) 199 10 829,70 €
2010 (douze mois) 321 17 350,20 €

Répartition géographique selon les départements en %
Département 09 12 31 32 46 47 81 82
% 0,3 2,0 2,8 0,6 9,6 0,3 2,7 81,2

Conclusion : si on considère uniquement le coût de la location du FibroscanR, il est possible pour un centre hospitalier général d’équilibrer les recettes et les dépenses inhérentes à son utilisation. Cela nécessite toutefois de pratiquer au moins 333 examens par an, justifiant donc soit d’une importante file active propre au centre, soit d’un bon réseau pour assurer le recrutement des patients.

1) Fibrotest: epistemological evolution and ethical breakthrough. Payen JL, Combis JM. Gastroenterol Clin Biol. 2004 May;28(5):460-1.

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Hepatologie

Chute isolée du facteur V sous IMUREL

2011

Séverine Hommel (1), Magali Picon (1), Serge Erlinger (1), François Cessot (1), Didier Mathieu (1)
(1) Centre hospitalier du Pays d’Aix, Service de Gastroentérologie et Hépatologie du Dr PICON, Avenue des Tamaris, 13090 Aix en Provence

Hépatologie –  2011-05-13 – CO –

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Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 53 ans, suivi pour une rectocolite hémorragique (RCH) s’étendant jusqu’à l’angle colique droit, diagnostiquée en 1990 avec une poussée corticodépendante en 12/2009 ayant justifié l’introduction d’IMUREL à la dose de 2.5 mg/kg (175 mg).
Ce patient a comme principaux antécédents: une thalassémie mineure, un tabagisme sevré à 20 PA (EFR normales), un éthylisme sevré, une cholécystectomie, un antécédent de cancer gastrique chez son père (FOGD normale, HP-) et de cancer colorectal chez sa mère (coloscopies/2 ans normales).
Sous IMUREL, un sevrage en corticoides est obtenu ainsi qu’une rémission clinique et une cicatrisation endoscopique (aspect macroscopique + biopsies). Un suivi régulier biologique sous IMUREL est instauré de manière mensuelle puis trimestrielle avec des controles sans particularité.
Fin janvier 2011, est introduit un traitement par PENTASA 2g en prévention du cancer colorectal (compte tenu du terrain et de ses antécédents familiaux). Quinze jours après cette introduction, un bilan biologique est effectué, retrouvant une chute du TP à 37% associée à une anémie à 9.6g/dl (HB à 11g habituellement) et à une lymphopénie à 851/mm3. Le reste de l’hémogramme et le bilan hépatique sont normaux. Le bilan est complété en urgence par le dosage des facteurs de la coagulation (FII, V, VII, IX et X) revenant normaux sauf le facteur V (FV) abaissé à 34%. Sur le plan clinique, aucun flapping n’est constaté. Les sérologies virales sont négatives (VHA, VHE, VHB et VHC), les sérologies EBV, CMV et herpès sont en faveur d’une immunisation ancienne.
Le dosage de la Méthyl 6 Mercaptopurine et des 6TGN revient très élevé. L’échographie abdominale est normale.
Tous les traitements sont arrêtés. A J3, on constate une remontée du FV à 50% puis à 78% à J15 avec parallèlement un retour à un taux d’hémoglobine habituel et une correction de la lymphopénie. Un dosage d’anticorps anti nucléaire, anti facteur V et d’ACC, anti cardiolipine et phospholipides ainsi que de B2GP1 à la recherche d’un syndrome des antiphospholipides (SAPL) est réalisé, revenant négatif. L’activité de la TPMT est normale. Un traitement par PENTASA 2g par jour en entretien est réintroduit avec surveillance clinique et biologique rapprochée.
Le diagnostic retenu est celui de chute isolée du facteur V liée à la toxicité de l’IMUREL, probablement du fait de l’intéraction avec le PENTASA.
Une telle chute du FV sous IMUREL a été rapportée dans la littérature, 5 cas dans les MICI (Poupeney S et al, Inflamm Bowel Dis 2008 Jul; 14(7): 1024-5) mais également dans les maladies autoimmunes, le SAPL, sous traitemet (CIFLOX), dont le mécanisme exact reste inconnu. Des cas de réintroduction de l’IMUREL ont été publiés (dans une LLC) se soldant par de nouvelles chutes du FV. Au regard de cette expérience clinique, une surveillance du TP sous IMUREL semble pertinente.

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Gastroenterologie

Forte incitation au sevrage tabagique lors des sevrages d’alcool: indication et résultats a propos de 50 patients.

2011

Anne RENTO, Philippe GUICHENEZ, Audrey WEBER, Therese BABEAU, Olivier DUHAMEL.
unité d’addictologie, service des maladies de l’appareil digestif 34525 BEZIERS

Gastroentérologie –  2011-05-05 – PW –

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Tous les malades admis pour cure de sevrage d’alcool ont une consultation préalable lors de laquelle leur est expliquée « l »obligation » d’un sevrage tabagique associé. Nous décrivons les moyens explicatifs pour obtenir l’acceptation, l’attitude du personnel soignant et des patients, les résultats immédiats et à moyen terme.
Nous concluons en faveur d’une telle attitude sous réserve d’une formation du personnel et de l’aide des tabaccologues.

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Hepatologie

Elastométrie impulsionnelle ultrasonore hépatique (Fibroscan®) au cours de l’amylose hépatique : résultats d’une cohorte multicentrique de 22 cas

2011

M Lahmiri * (1,3), A Cypierre* (2), JF Cadranel (3), E Nguyen-Khac (4), L Alric (5), L Bettan (6), J Denis (7), A Jaccard (2), V Loustaud-Ratti (2) et ANGH (1-CHU de Rabat, 2-CHU de Limoges, 3-CHG de Creil, 4-CHU d’Amiens, 5-CHU de Toulouse, 6-CHG de Villeneuve Saint Georges, 7-Centre Hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Evry)

Hépatologie –  2011-05-24 – CO –

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Introduction :
L’élastomètrie (E) impulsionnelle, (Fibroscan®) est une méthode physique mesurant la dureté du foie utilisée pour l’évaluation non invasive de la fibrose. Validée par la HAS pour l’évaluation de la fibrose hépatique chez les patients atteints d’hépatite chronique C sans comorbidité et non traités.
L’élastométrie hépatique (E) peut être élevée dans d’autres situations comme la cytolyse hépatique aigue, le foie cardiaque et la cholestase. Au cours de l’amylose avec atteinte hépatique, le foie est dur sans corrélation avec la fibrose. Le but de ce travail était de rapporter les résultats des valeurs d’E au cours de l’amylose hépatique.
Patients et méthodes :
Vingt trois patients ayant une amylose suivis dans 6 centres ont été étudiés. Tous ont eu une évaluation de leur E selon les recommandations du fabriquant avec réalisation d’au moins 10 mesures ; seuls les résultats ayant un écart à la médiane (IQR) 60% sont interprétables. Les résultats sont exprimés en médiane et extrêmes.
Résultats
Huit femmes et 15 hommes d’âge médian 66 ans (44-84 ans) ont été étudiés. Quinze (68,1%) avaient une atteinte cardiaque (AC), 9 une atteinte rénale (41%), 22 (100%) une atteinte hépatique : hépatomégalie n=16 (69,5%) ; cholestase anictérique n=20 (90 %), cholestase ictérique n=1 (4,5%), phosphatases alcalines : 1,1-11 fois la limite supérieure de la normale (LSN) n=19(82,6%), cytolyse ≥1,2LSN n=7 (30,4%). La valeur médiane d’E des 23 patients était : 27,4Kpa (8,4-75 KPa), l’IQR : à 11 ,6 (0-130) ; le TDR était 100% (45-100%). Le TDR était identique qu’il y ait ou non une atteinte cardiaque. Chez les patients avec AC (n=15) la valeur médiane d’E était de 34,3 KPa (8,4 – 75) ; l’ IQR était > 30% chez 6 patients (45%) (résultats non valides). Les patients avec atteinte hépatique sans AC avaient des valeurs d’E plus élevés que ceux avec AC :75Kpa ( 16, 30 -75 KPa) vs 34,3 KPa (8,4 – 75) (p<0.07) ; l’ IQR de ces patients était à 4.5(0-19) et le TDR de 100 %. Huit patients ont bénéficié d’une ponction biopsie hépatique par voie transjugulaire, la valeur d’E dans ce sous groupe était de 75 (10,3 -75) , IQR : 0 (0-11,6) ;4 n’avaient pas d’AC (médiane 75 ; IQR 0 ), 3 avaient une atteinte cardiaque (médiane 14 ; IQR ininterprétable) ), des dépôts amyloïdes ont été trouvés sur 7 biopsies, un malade avait une cirrhose et un autre une hypertension portale non cirrhotique.
Conclusion :
Ces résultats suggèrent que l’E au cours de l’amylose hépatique sans atteinte cardiaque est très élevée (75KPa ; IQR : 0). Ces valeurs sont probablement en rapport avec la dureté du foie non altérée par la stase hépatique liée à l’atteinte cardiaque. Lorsque il existe une atteinte cardiaque associé à l’atteinte hépatique les valeurs d’E sont ininterprétables du fait d’un IQR trop élevé.

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Hepatologie

Evaluation des recommandations pour la pratique clinique de la ponction biopsie hépatique. Résultats d’une étude multicentrique.

2011

Jean-François Cadranel (1), Jean-Baptiste Nousbaum (2), Bertrand Hanslik (3), et groupe multicentrique ANGH (4), AFEF (5), CREGG (6).
Hôpitaux de (1) Creil, (2) Brest, (3), cabinet d’hépato-gastroentérologie, Montpellier.
ANGH Montfermeil, AFEF Nancy, CREGG Montpellier.

Hépatologie –  2011-05-09 – CO –

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Les indications de la ponction biopsie hépatique (PBH) ont été modifiées depuis l’avènement des tests non invasifs d’évaluation de la fibrose hépatique (Fibrotest® , Fibromètre®, Fibroscan® etc…). Cependant, la PBH reste l’examen de référence pour le diagnostic de nombreuses hépatopathies. Des recommandations pour la pratique clinique (RPC) françaises ont été éditées en 2002 pour la réalisation de la biopsie hépatique1.

Buts de l’étude 1) Evaluer le nombre de PBH réalisées en France pour atteinte parenchymateuse diffuse en 2009 b) Evaluer les retombées des RPC sur le mode de réalisation des PBH particulier l’utilisation de l’échographie avec repérage précédant le geste ou avec guidage en temps réel ; 3) comparer les indications des PBH en 2009 par rapport celles lors de la précédente enquête en 19972 .

Patients et Méthodes : Une fiche de recueil de données était adressée à l’ensemble des hépato-gastroentérologues (HGE) libéraux, des hôpitaux généraux (CHG) et des hôpitaux universitaires CHU ou participant au service public (PSPH) une seule fiche par centre ou cabinet était remplie. Les informations recueillies sur une fiche préétablie comportaient : le nombre de biopsies pour atteinte parenchymateuse diffuse, les indications, le mode de réalisation, les complications éventuelles.

Résultats : 131centres (89 en 1997) ont répondu à l’enquête (19 HGE libéraux, 77 CHG, 35 CHU ou PSPH). 8741 PBH (médiane 20, extrêmes 0-803) (16000 en 1997) ont été réalisées, 11 centres n’ont fait aucune PBH dont 6784 par voie transpariétale (77,6 % vs 91%), 1926 par voie transveineuse (22,4 % vs 9 % en 1997 lors de la précédente enquête). La PBH était réalisée en ambulatoire dans 48 ,6 % des cas (vs 27 % en 1997), par un HGE dans 64,8 %, par un radiologue ou un chirurgien dans respectivement 33,4 ou 1,8 %. Un repérage échographique était systématiquement réalisé dans 90 centres (89,7%), dont 34 (35,9 %) avec guidage (vs 56 et 22% en 1997).Les indications étaient : une hépatite chronique C (mono-infection ou dans le cadre d’une co-infection VIH) dans 24,6 % des cas (vs 54,1 % en 1997), une hépatite B ± delta dans 15 % (vs 5,8 %), une stéatopathie dans 8,9 % des cas (non précisé en 1997), une hépatopathie alcoolique dans 18,3 % des cas (vs 11,1 %). La PBH était réalisée pour discordance entre les tests non invasifs de fibrose (sanguins ou élastomètrie) dans 6,3 % des cas. Quatre-vingt quinze complications sévères (1,13%) ont été dénombrées : malaise vagal (n=35), hématome (n=23), hémopéritoine (n=15) dont un décès (0,01 %) lors d’une biopsie transveineuse, pneumothorax (n=4), cholepéritoine (n= 2), autres (n=15). Les complications sévères étaient moins fréquentes après PBH guidées en temps réel qu’après repérage précédant la PBH (p<0.001).

Commentaires et conclusions :
Les résultats de cette étude représentative des pratiques françaises révèlent plusieurs tendances importantes : 1)diminution notable du nombre total de PBH pour maladies parenchymateuses diffuses, augmentation relative du nombre de PBH par voie transjugulaire, avec en conséquence une augmentation relative du nombre de biopsies réalisées par des radiologues ou des chirurgiens, 3) augmentation importante du nombre de biopsies avec aide échographique et importante du nombre de biopsies en hospitalisation ambulatoire en accord avec les RCP de 2002.4) Il existe une modification des indications : diminution du nombre de biopsies pour hépatite C très vraisemblablement en rapport avec l’utilisation des techniques non invasives, augmentation importante pour l’hépatite B et pour stéatopathie. Malgré la diminution importante de biopsies, il persiste encore de façon non exceptionnelle des complications parfois sévères et sont diminuées par le guidage en temps réel.

1Nousbaum JB et al. Gastroenterolo Clin Biol 2002 ;
2Cadranel JF et al. Hepatology 2000 ; 32 : 477-81