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Gastroenterologie

De l’intérêt du renouvellement du bilan virologique dans les poussées de MICI avec hyperthermie persistante.

2024

Première auteure: Nawel CHOURAQUI (interne d’hépato-gastro-entérologie rattachée à l’université de Lille).
Personnes impliquées dans la prise en charge de la patiente: Norman DUCATEZ (infectiologue CHV) , Laurie FAVIER (hépato-gastro-entérologue CHV).
Derniers auteurs: Ambroise LALIEU (hépato-gastro-entérologue CHV et Arnaud BORUCHOWISZ (hépato-gastro-entérologue et chef de service, CHV).


Gastroentérologie – 11/05/2024 – Cas clinique

Résumé:
Nous rapporterons ici le cas d’une patiente de 16 ans, Mme T., admise dans notre service de gastro-entérologie pour diarrhée fébrile. L’histoire clinique commence en février 2023 avec l’apparition de douleurs abdominales paroxystiques avant l’émission de selles. Le transit est accéléré avec 3 à 4 selles liquides par jour, sanglantes mais non glaireuses. En 11 mois, la patiente perd 19 kg, passant de 65kg à 46kg. A partir du 10 janvier 2024, Mme T. présente une hyperthermie à 39°C, en plateau, la poussant à consulter aux urgences.
Le bilan biologique des urgences (14/01/2024), met en évidence un syndrome inflammatoire biologique avec une CRP à 142 mg/L sans hyperleucocytose et une anémie microcytaire hypochrome avec une hémoglobinémie à 10,8g/dL.
Cliniquement, la patiente est stable sur le plan hémodynamique, cachectique, et présente une pâleur cutanéo-muqueuse. La palpation abdominale est douloureuse en région péri-ombilicale et hypogastrique. L’examen proctologique retrouve une marisque bipolaire non inflammatoire, ainsi que quatre fissures latéralisées profondes.
Le scanner abdominopelvien avec injection de produit de contraste réalisé aux urgences met en évidence un épaississement pariétal circonférentiel de la dernière anse iléale sur 10 cm de longueur. La graisse péritonéale est infiltrée, associée à un épanchement liquidien pelvien de faible abondance.
A l’arrivée dans le service, le bilan infectieux montre :
– Coproculture et recherche de toxines clostridium difficile du 14/01 négatives.
– PCR Grippe, COVID et VRS du 14/01 négatives, radiographie thoracique sans foyer de pneumopathie ni épanchement pleural.
– Hémocultures aérobies et anaérobies du 14/01, 15/01, 16/01, et 24/01 toutes stériles.
– ECBU du 14/01 retrouvant une leucocyturie stérile.
– Sérologies virales du 16/01 : VHB négative et non vaccinée, Ac antiVHC négatifs , IgM EBV négatif, IgG EBV douteux, IgG VZV positives, IgM et IgG négatives pour le CMV
Une antibiothérapie probabiliste est introduite le 14/01/2024 par CEFTRIAXONE + ORNIDAZOLE pour une durée de 7 jours.
Dans l’hypothèse d’une MICI, les examens suivants sont réalisés :
– Une coloscopie et une EOGD (19/01/24) : ulcérations inflammatoires du duodénum, iléon ulcéré (avec certaines lésions supra-centimétriques) et atteinte inflammatoire pancolique. Des biopsies sont réalisées dont nous communiquerons les résultats plus tard.
– IRM pelvienne (24/01/24) : Trajet fistuleux simple intersphinctérien avec un orifice primaire sur le rayon de 6 heures et un trajet ascendant postérieur médian, borgne. Le trajet fistuleux apparait en hypersignal T2 et diffusion, en faveur du caractère inflammatoire. Absence d’abcès. A noter un épanchement intrapéritonéal pelvien de moyenne abondance.
– Calprotectine fécale du 16/01 augmentée à 1304 µg/g (seuil de positivité : 150 µg/g de selles.)
– ASCA IgA 9.4 UA/ml, igG 15.7 UA/ ml le 16/01, ANCA négatifs
Devant des critères de gravité faisant suspecter une colite aigue grave, et après un bilan infectieux négatif, une corticothérapie est introduite le 19/01. En effet, on retrouve quatre des cinq critères permettant d’évoquer le diagnostic selon le GETAID (hyperthermie à 40 °C, tachycardie FC 115 bpm, hémoglobine à 10,1g/L, CRP 55 mg/L), ainsi que 4 à 6 selles sanglantes par 24H
Malgré une évolution favorable sur le plan digestif après 5 jours de corticothérapie avec diminution du nombre de selles, disparition du sang et des douleurs abdominales, il persiste une hyperthermie > 38,5°C, conduisant à un nouveau bilan infectiologique.
Quelle est la conduite à proposer ? Quelle(s) est(sont) votre(vos) hypothèse(s) diagnostique(s) ?

Bibliographie initiale:
> Recommandations ECCO 2021 (Kucharzyk et al J CColitis 2022 )
> Prévention, diagnostic et prise en charge des infections au cours des maladies inflammatoires de l’intestin (recommandations ECCO 2021)

Commentaires à ne pas faire apparaître dans l’abstract, à destination du jury de l’ANGH:
La colite à CMV constitue une complication et un facteur d’aggravation possible d’une poussée de MICI, mais aussi un diagnostic différentiel à évoquer en cas de poussée inaugurale. Il s’agit alors le plus souvent d’une réactivation virale sous traitement immunosuppresseur qui aggrave alors le pronostic initial de la MICI (risque de mégacôlon toxique et d’augmentation du taux de poussées de la maladie). Dans de rares cas, il peut s’agir d’une primo-infection à CMV, dont le diagnostic est difficile et la prise en charge peu codifiée. Notre cas clinique en est un exemple.

L’évolution du cas clinique est la suivante:
Biologiquement, un syndrome mononucléosique apparait dès le 24/01 (J4 de corticothérapie), date à laquelle une PCR CMV sanguine revient positive à 5 log. Dans le même temps, les résultats des biopsies coliques réalisées initialement nous reviennent retrouvant des signes de colite aiguë avec signes d’infection à CMV associés à quelques marqueurs de chronicité.
On diagnostique donc une primo-infection à CMV avec inclusion virale colique. L’évolution clinique et biologique a été favorable après une semaine de traitement par GANCICLOVIR (poursuivi pour 3 semaines). Nous détaillerons dans la présentation la prise en charge, le suivi ainsi que le bilan des complications de la primo-infection à CMV.
Le cas clinique rappelle l’importance du bilan infectieux au cours d’une colite aiguë évoquant une poussée inaugurale de MICI et l’intérêt de renouveler la recherche d’une infection à CMV en cas d’évolution défavorable (ici hyperthermie) sous corticoïdes.

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Vie Professionnelle

SUIVI POST POLYPECTOMIE COLIQUE : SOMMES NOUS EUROPÉENS, FRANÇAIS OU GAULOIS ?

2024

S.BELLON. T.ANDRIANTSENO. A.RAOTO. JP.ARPURT.
Service Hépato Gastro entérologie du C H AVIGNON


Vie Professionnelle – 12/05/2024 – Communication orale

INTRODUCTION . En 2021, la SFED et la SNFGE annoncent une « mini révolution » dans les recommandations pour le suivi après polypectomie colique.
Elles définissent 3 situations présentant des niveaux de risque différents : faible / intermédiaire / élevés. La nouveauté tient essentiellement au fait que les patients à faible risque se verront proposer une « consultation de prévention » à 5 ans qui permettra de pouvoir discuter de remplacer le suivi endoscopique par le dépistage classique (par exemple le test FIT en 2024).
1 an plus tôt, l’ESGE avait émis ses recommandations sur le même thème. Ces dernières sont plus simples et plus « radicales ». Il n’y a que 2 niveaux de risque : faible (associant risques faible et intermédiaire des reco françaises) et élevé. Les risques faibles arrêtent la surveillance endoscopique !!!!!! Et passent au dépistage classique…

J’applique un « mélange » de ces recommandations depuis 3 ans ce qui a notablement fait diminuer mes indications de coloscopie de dépistage….
En discutant avec mes collègues hospitaliers et libéraux je me suis rendu compte que l’application de ces recommandations était très variable et que chacun faisait un peu « comme il veut ».
Je souhaitais donc rediscuter de ces recommandations, avec comme point de départ : un questionnaire de pratiques très simple adressé à mes collègues.

RÉSULTATS . A ce jour 31 questionnaires sont revenus…
Les tendances sont les suivantes :
Pour les faibles risques : 20% seulement suivent les reco. 80 % des praticiens proposent systématiquement une coloscopie de contrôle sans passer par la consultation de prévention.
Pour les risques intermédiaires : 50% suivent les reco.30 % proposent un intervalle trop rapproché, 20% un intervalle trop éloigné.
Pour les hauts risques, 90% suivent les reco. 10% ont proposé un intervalle trop long.

La consultation de prévention
54 % n’en font jamais !
Sur les praticiens qui en font, 50 % disent surtout proposer le FIT, 30% surtout la coloscopie et 20% faire « moitié-moitié ».

DISCUSSION .
Le cahier des charges pour appliquer les recommandations (françaises ou européennes) est précis.
• Proposer une coloscopie de haute qualité selon les critères de la SFED (90% de Boston>= 7, colo complètes >90 % et TDA> 25 % en dépistage/45 quand FIT)
• La résection du polype doit être complète.
• La taille des polypes doit être évaluée de façon standardisée. Pendant la coloscopie par la pince ou l’anse ( bientôt l’IA ?). En anapath par application d’un protocole.

En 2013, une étude d’évaluation du suivi des recommandations de l’époque avait montré que moins de 50% des gastro entérologues les appliquaient correctement !! En 2024, en France, sur des données très réduites, les chiffres ne sont pas vraiment meilleurs.
Quelles raisons peut-on évoquer ?
Pour le praticien :
• La complexité. Les 3 catégories françaises et les règles qui vont avec sont effectivement moins simples à retenir que leurs homologues européennes !
• le sentiment de « dangerosité » pour le patient et la peur risque du cancer d’intervalle. Très probablement. Il faut cependant avoir en mémoire qu’après une coloscopie, les patients de faible risque ont un risque de survenue et de mortalité par cancer inférieur à la population générale !!!
• Le flou autour de cette consultation de prévention. En effet, le choix pour la poursuite du dépistage est laissé à la libre appréciation du praticien. Il n’est pas donné de règle pour choisir. Après appel , ni la médicale de France ni le conseil de l’ordre, à ce jour, n’ont retrouvé de praticien mis en cause pour avoir réalisé une coloscopie « en trop » ( à la place d’un suivi par FIT). Mais les 2 organismes précisent quand même que seul l’expert désigné dans une affaire pouvait juger de ce qui était opposable….
• Des raisons économiques ?
Pour le patient
• La réticence . Elle est par expérience très forte et il faut être convaincu soi-même de la pertinence de ces reco. Il faut insister sur le fait qu’elles ont été établies quel que soit le motif, dont bien sûr les ATCD personnels ou familiaux. Il faut parfois aussi rappeler les risques : perforation 0,5 /°°,mortalité 0,03 /°°

CONCLUSIONS : Les reco françaises et européennes qui existent depuis 3 ans , sont censées améliorer le suivi post polypectomie en ne gardant que les coloscopies utiles. Sont-elles vraiment appliquées ? Sur un petit effectif, ce suivi est « hétérogène » et les gastroentérologues questionnés se comportent plus en gaulois qu’en Français et à fortiori qu’en européens .
Leur application plus précise passe à mon avis par une meilleure connaissance de l’argumentaire qui à permis de les établir.
Elles nécessitent par ailleurs un cahier des charges élevé.

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Gastroenterologie

Un tableau bruyant de rectite pseudo-tumorale

2024

Céline Moufarrej (1), Laurence Thomas-Marques (1), Olivia Senard (2), Dorian Dikov (3), Jacquot Rakotobe (4), Emilien Brousset (1), Kim Charro (1) Mathilde Petiet (1), Christophe Locher (1)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux
(2) Service de Maladies Infectieuses et Tropicales GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service d’Imagerie Médicale GHEF site de Meaux


Gastroentérologie – 14/05/2024 – Cas clinique

En novembre 2023, un patient âgé de 35 ans consulte en proctologie pour des proctalgies avec rectorragies depuis 1 mois.
Parmi ses antécédents, on retient : 3 pneumothorax avec talcage pulmonaire droit, une syphilis cutanée en 2021 traitée. Il consomme de l’alcool de façon festive, fume 15 cigarettes par jour ainsi que du cannabis
A l’examen clinique, on perçoit au toucher rectal une lésion circonférentielle dure débutant en sus-anal et remontant sur 6cm environ. L’anuscopie est impossible en raison des douleurs. La rectosigmoidoscopie (Photo 1) met en évidence une lésion ulcéro-bourgeonnante, occupant les ¾ de la circonférence, débutant en sus-anal et remontant sur 5cm environ. Des biopsies sont réalisées. Le bilan biologique standard est normal.
Devant la suspicion de tumeur, un scanner thoraco-abdomino-pelvien et une IRM rectale ont été réalisés (Photo 2 et 3).
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Les résultats histologiques et la suite de la prise en charge seront détaillés lors du congrès

Le diagnostique final est celui d’une lympho-granulomatose vénérienne à Chlamydia Trachomatis

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Gastroenterologie

Un tableau bruyant de rectite pseudo-tumorale

2024

Céline Moufarrej (1), Laurence Thomas-Marques (1), Olivia Senard (2), Dorian Dikov (3), Jacquot Rakotobe (4), Emilien Brousset (1), Kim Charro (1) Mathilde Petiet (1), Christophe Locher (1)
(1) Service de Gastro entérologie GHEF site de Meaux
(2) Service de maladie Infectieuse GHEF site de Marne la Vallée
(3) Service d’Anatomopathologie GHEF site de Marne la Vallée
(4) Service de Radiologie GHEF site de Meaux


Gastroentérologie – 15/05/2024 – Cas clinique

En novembre 2023, un patient âgé de 35 ans consulte en proctologie pour des proctalgies avec rectorragies depuis 1 mois.
Parmi ses antécédents, on retient : 3 pneumothorax avec talcage pulmonaire droit, une syphilis cutanée en 2021 traitée. Il consomme de l’alcool de façon festive, fume 15 cigarettes par jour ainsi que du cannabis
A l’examen clinique, on perçoit au toucher rectal une lésion circonférentielle dure débutant en sus-anal et remontant sur 6cm environ. L’anuscopie est impossible en raison des douleurs. La rectosigmoidoscopie (Photo 1) met en évidence une lésion ulcéro-bourgeonnante, occupant les ¾ de la circonférence, débutant en sus-anal et remontant sur 5cm environ. Des biopsies sont réalisées. Le bilan biologique standard est normal.
Les biopsies anatomo-pathologiques en regard retrouvent une rectite granulomateuse sans agent pathogène identifiable ni malignité
Devant la suspicion de tumeur, un scanner thoraco-abdomino-pelvien et une IRM rectale ont été réalisés (Photo 2 et 3).
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Les résultats histologiques et la suite de la prise en charge seront détaillés lors du congrès

Le diagnostique final est celui d’une lympho-granulomatose vénérienne à Chlamydia Trachomatis

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Gastroenterologie

Gastrite granulomateuse isolée: un cas pas si simple !

2024

Flavie Soumagne, Eddy Fares, Gilles Macaigne, Stéphane Nahon

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Cas clinique

Mr S, 42 ans, originaire du Cap Cert, est pris en charge en 2022 pour des vomissements chroniques quotidiens dans un contexte d’AEG et d’amaigrissements de 10 kg.
Une EOGD montre une muqueuse œdématiée et purpurique
Les biopsies montrent la présence gastrite atrophique et de granulomes épithélioïdes sans HP.
Un bilan étiologique complet est réalisé et est négatif.
Un traitement par corticoides est initié avec succès mais on observe une corti codépendance

Nous discutons dans ce cas clinique le bilan étiologique d’une gastrite granulomateuse et du traitement des formes idiopathiques.

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Hepatologie

Dépistage hors les murs de l’hépatite C par les pairs: 1ère expérience française

2024

AJ REMY, H BOUCHKIRA, J HERVET, A HAPPIETTE, S DJAZOULI, N ARIZA

Hépatologie – 16/05/2024 – Communication orale

Etat des lieux : En 2016, l’OMS s’est fixé l’objectif d’éliminer l’hépatite C d’ici 2030. Depuis 2016, les directives du ministère de la Santé et les recommandations de l’association française d’hépatologie étaient de traiter tous les usagers de drogues, quel que soit le niveau de fibrose avec des agents antiviraux directs (AAD). Néanmoins, l’accès au dépistage, aux soins et au traitement du VHC chez les toxicomanes et les sans-abri restait faible en France. L’équipe mobile hépatites (EMH) du Centre Hospitalier de Perpignan a été créée en 2013 et a déjà guéri près de 1000 patients atteints du VHC dans une approche de proximité personnalisée. L’EMH utilise des TROD, la mesure de la charge virale en temps réel par le système GENEXPERT, le FIBROSCAN et la prescription infirmière des AAD. Malgré tout, il persiste des usagers de drogues non détectés et / ou non traités. Depuis 2022, nous avons mis en évidence une augmentation des patients re-contaminés par le VHC (27 % du total des patients traités par notre équipe en 2022). Le projet pilote de test TO TREAT du VHC a été mis en œuvre par l’EMH de 2019 à 2021 dans le cadre de l’article 51. Dans son évaluation nationale et européenne (projet OPTIMIZE), il a montré ses limites sur la gestion des usagers de drogues qui fréquentent les services de santé et/ou les structures sociales et associatives, à haut seuil mais aussi à bas seuil. Le recours à un pair pour encourager et dépister l’hépatite C augmente le nombre de personnes testées et traitées, réduit le nombre de nouvelles infections et de recontaminations, comme l’ont démontré des expériences étrangères, notamment anglaise et irlandaise. La structure de notre population cible au sein de notre zone d’action nous a amené à proposer un projet de recrutement de personnes pairs, ex-usagers de drogue actifs mais connaissant l’environnement et les codes d’accès à ces populations. Le choix de pairs différents permet de couvrir des zones sociales et géographiques différentes. Ce soutien du dépistage par les pairs n’est pas usuel en France malgré le succès du projet ICONES à Montpellier qui a démontré l’intérêt de faire appel à des patients pairs rémunérés pour augmenter le taux de dépistage des populations vulnérables très éloignées du soin. Objectifs : mettre en place un dépistage par TROD par des pairs formés afin d’aboutir à une élimination VHC dans les populations vulnérables particulièrement éloignées du soin. Déroulé de l’action : Après formation aux TROD sur 2 jours comme exigé par la réglementation en vigueur, des pairs ont été déployés sur des zones socialement et géographiquement distinctes. Ils réalisent dans la rue ou dans les lieux de consommation de drogues des TRODs VHC chez des personnes jamais dépistées. Tous les patients dépistés ont reçu une brochure d’information et ont donné leur consentement pour participer à l’étude. Les pairs patients ont été rémunérés en fonction du nombre de tests effectués, peu importe le résultat du test de dépistage du VHC. Nous avons prévu de dépister 450 usagers de drogues. Les patients dépistés positifs sont orientés par le pair vers les infirmiers, le médiateur et l’assistante sociale de l’Equipe Mobile Hépatites pour une prise en charge spécifique et adaptée. Résultats : 4 sessions de formation aux TROD ont été organisées sur Perpignan et Narbonne; 30 usagers avaient accepté le principe de participer au projet, mais seulement 12 d’entre eux sont venus suivre la formation. Au 1er mai, 70 tests ont été effectués, dont 11 positifs (16%). Six charges virales C ont été réalisées Un patient avait une charge virale C positive et était en situation de recontamination par usage de drogues. Des résultats plus détaillés seront présentés lors du congrès. Conclusions : Le dépistage du VHC par les pairs est un outil simple et efficace qui améliore le parcours de soins et augmente le nombre de patients guéris du VHC, qui n’ont jamais participé au processus de soins sans ce dépistage par les pairs. Aucun inconvénient n’est mis en évidence après 2 mois d’action.
Liens d’intérêts : étude ayant reçu un financement de GILEAD Sciences

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Gastroenterologie

Colites microscopiques traitées par immunosuppresseur ou biothérapie : à propos de 7 cas et revue de la littérature.

2024

Gilles Macaigne (Montfermeil), Frédéric Helluwaert (Annecy), Eddy Fares (Montfermeil),, Laetitia Olive (Perpignan), Denis Houtin (L’Isle sur Sorgues).

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Communication orale

Le budésonide, seule molécule ayant fait preuve de son efficacité dans le traitement des colites microscopiques, est actuellement le traitement de première intention avec un taux de rémission clinique variant de 73 à 100 %. Malgré la bonne efficacité du traitement d’induction, le taux de rechute à six mois est élevé, variant de 46% à 88%, 20% des malades avec colites microsocpiques développant une budésonido-dépendance supérieure ou égale à 6 mg par jour.
En cas de budésonido-dépendance, budésonido-résistance ou d’intolérance, un traitement de seconde intention peut être envisagé, par immunosuppresseur ou biothérapie.
Nous rapportons 7 cas de malades avec colite microscopique traités par immunosuppresseur ou biothérapie.
Une revue de la littérature actualisée regroupant les données publiées sur ces thérapeutiques est présentée.

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Gastroenterologie

Spagulax impax : lisez bien la notice !

2024

Sarra Ben Jemmia (1), D.Lippai (1), C Amouroux (1), B Tissot (1), MCO Ortiz (1), C Soriano (1),
O Farah (1), AJ Remy (1), F Khemissa Akouz (1)
(1) Centre hospitalier de Perpignan


Gastroentérologie – 16/05/2024 – Cas clinique

L’obstruction oesophagienne suite à l’ingestion de Spagulax (enveloppe de psyllium) est une complication relativement rare mais potentiellement grave. Le psyllium est couramment utilisé comme laxatif pour traiter la constipation. Cependant, s’il n’est pas pris correctement, il est susceptible de s’impacter dans le tube digestif. Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté une impaction oesophagienne d’un bezoard après injection de psyllium.
Un homme de 80 ans ayant comme antécédents une BPCO, une hypertension artérielle et des troubles anxio-depressifs est admis aux urgences dans un tableau d’épigastralgies intenses avec une dysphagie d’aggravation progressive depuis quelques jours jusqu’à devenir aphagique. Il a eu un épisode de vomissement contenant une masse gélatineuse mais la symptomatologie persistait. A l’interrogatoire le patient rapporte que devant une constipation récente, il prenait depuis une semaine du Spagulax mais qu’il le diluait dans une petite quantité d’eau. L’examen aux urgences retrouve un patient eupnéique, apyrétique, TA 148/80mmHg, FC 76bpm. L’ abdomen est non distendu, souple et indolore à la palpation, les bruits hydro-aériques sont faiblement perçus. A la biologie nous avons noté un syndrome inflammatoire biologique (hyperleucocytose à 15840, CRP 13mg/L). Le reste du bilan biologique est sans particularités. Un scanner TAP est réalisé aux urgences constatant une importante stase oesophagienne sans obstacle sous-jacent visible. La FOGD retrouve des aliments d’aspect gélatineux impactés dans l’œsophage empêchant la progression vers l’estomac. L’extraction des morceaux est réalisée à l’aide d’une anse à filet. Une fois l’œsophage vidé, le passage dans l’estomac était facile sans sténose mais avec une muqueuse érythémateuse et ulcérée sur toute la hauteur de l’oesophage. Un traitement par IPP a été entrepris et la reprise alimentaire a été autorisée progressivement. Le patient n’a pas reconsulté pour la gastrocopie de contrôle à 8 semaines.
Discussion :
L’impaction œsophagienne après ingestion de psyllium est une complication rare rapportée dans quelques cas dans la littérature mais dont les conséquences peuvent être graves. Le psyllium, utilisé pour traiter la constipation, peut gonfler considérablement au contact de l’eau. S’il est pris sans suffisamment de liquide, il peut former un bezoard qui entrainera paradoxalement une obstruction œsophagienne ou même une occlusion intestinale aigüe.
Pour prévenir une l’impaction oesophagienne de psyllium, il est crucial de Prendre le psyllium avec une quantité suffisante d’eau (au moins 250 ml par dose), d’éviter de le prendre juste avant de se coucher et d’être vigilant en cas d’antécédents de dysphagie ou de sténose œsophagienne. Chez notre patiente il n’y avait pas d’antécédents de dysphagie.
Conclusion :
Bien que le Spagulax soit généralement sûr et efficace dans le traitement de la constipation, son mésusage peut être à l’origine d’une obstruction oesophagienne soulignant l’important d’une utilisation appropriée

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Vie Professionnelle

Enquête de pratique sur la dissection sous muqueuse dans les centres ANGH

2024

Laurent Costes, Mathias Vidon, Isabelle Rosa, Armand Garioud

Vie Professionnelle – 16/05/2024 – Communication orale

Les indications de la dissection sous muqueuse augmentent, la technique se perfectionne. L’objectif de cette enquête est de faire un état des lieux dans les centres ANGH sur la diffusion de cette technique et sur la formation des praticiens.
L’enquête « flash » a lieu pendant le congrès de l’ANGH de septembre 2023. Cinquante huit médecins ont répondu. Neuf médecins pratiquent des dissections (rectum, colon, œsophage et estomac). Tous les médecins ont eu une formation sur l’animal et ont vu un expert réaliser des dissections avant de commencer. La formation de la SFED (Masterclass) n’a pu être réalisée que par 2 médecins (15%). La formation a été considérée comme facile pour 6 médecins (46%). Six médecins (46%) considèrent que leur formation respect le curriculum proposé par la SFED et l’ESGE.
La technique de dissection sous-muqueuse est encore peu développée dans les centres ANGH en raison de difficultés de formation et de recrutement de patients.

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Gastroenterologie

ETUDE CAPABLES: Etude ancillaire de vraie vie sur la prise en charge des pancréatites aigues biliaires chez les patientes enceintes en France.

2024

Moryoussef (Poissy), D Grasset (Vannes), AJ Remy (Perpignan), S Bellon (Avignon), P Mayer (Strasbourg), M Vidon(Creteil), A Drouet d’Aubigny (Quimper), C Lemaitre (Le Havre), C Locher (Meaux), M Medmoun (Creil), F Skinazi (St Denis), V Quentin (St Brieuc), MP Ripault Landi (Narbonne), M Kaassis (Cholet), C Yzet (Amiens), J Lollivier (Valenciennes), G Allard (Aix), F Ehrard (Lorient), R Gerard (Lille), A Siala (Marne La Vallée), F Goutorbe (Bayonne), A Cante (Chambery), O Zaharia (Dunquerke), J Albouys (Limoges), F Helluwaert (Annecy), E Siegel (Mulhouse), T Grainville (Rennes), C D’Engremont (La Tronche), N Etchepare (Valence), C Levi (Corbeil), A Martin (Bicetre), A Pauwels (Gonesse), W Al Rafei (Montelimar), O Daboussi (Chartres), A Culetto (Toulouse), A Becq (H Mondor), A Garioud (Villeneuve Saint Georges), R Lupinacci (Boulogne), E Perez (Paris), R Staniuga (Dreux), D Cuen (St-Malo), A Caldiero (Paris), C Charpig non (Paris), L Caillo (Nimes), E Gelsi (Nice), S Peschard (Meulan), C Joseph-Reinette (Argenteuil), I Touze(Lens), E Abou-Ali (Paris), M Carlon (Grasse), M Jeune (Macon), Q Laurent Badr (Reims), J Boundou (Mantes), P Andrau, N Reboux (Brest), Y Lebaleur (Paris), C Subtil(Bordeaux), R Benamouzig (Avicennes), V Rebours(Beaujon) et G.Macaigne (Montfermeil).

Gastroentérologie – 16/05/2024 – Communication orale

Introduction:
Il existe un pic d’évenements biliaires chez les patientes pendant la grossesse (et en post-partum immédiat) lié aux modifications hormonales mais aussi aux contraintes mécaniques. La prise en charge des pancréatites aigues biliaires ( PAB) de la femme enceinte reste complexe surtout à l’heure de la cholecystectomie pendant l’hospitalisation.
Matériel et Méthodes:
Au sein de la Cohorte CAPABLES
(1173 patients ont été inclus) on retrouvait 55 patientes en post partum. Nous présenterons les caractéristiques initiales ainsi de ces patientes avec PAB, leur niveau de sévérité ainsi que leur taux d’événement biliaire selon le type d’alimentation.