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Gastroenterologie

ascite infectée, dénutrition sévère et occlusion du grêle : comment évoquer la péritonite sclérosante encapsulante quand on n’est pas néphrologue ?

2009

JP Dupuychaffray(1), MP Liebaert(1), M Pujo(2), E Landragin(3), J Cancel(4). services d’Hépato-gastroentérologie(1),néphrologie(2),radiologie(3),chirurgie viscérale(4) CH ANGOULEME

Gastroentérologie –  2009-06-15 – PW –

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Un homme de 72 ans était hospitalisé en octobre 06 pour fièvre, anorexie, douleurs abdominales, vomissements et ralentissement du transit. Les antécédents se limitaient à une maladie de Wegener connue depuis 6 ans, avec une atteinte rénale de type glomérulonéphrite extracapillaire traitée par dialyse péritonéale de juillet 03 à janvier 06, et depuis par hémodialyse classique. le traitement comprenait cortancyl 15 mg et eucalcic.
l’examen clinique montrait un abdomen tendu avec matité déclive ; l’échographie confirmait une ascite dont la ponction ramenait 4l d’un liquide trouble, riche en protides: 35g, infecté par un enterococcus faecalis. le bilan biologique donnait : 10200 leucocytes, 89% neutrophiles, TP 83%, CRP 246 mg, bilan hépatique normal, urée 1,08g, créatinine 64 mg.
La tomodensitométrie montrait l’absence d’anomalie hépatique, sus-hépatique, portale ou splénique ; et la présence d’une ascite inhabituelle de distribution périphérique et des anses intestinales agglutinées au centre de l’abdomen.
Une coelioscopie exploratrice était pratiquée à J12, montrant une cavité abdominale totalement engluée dans un tissu gélatineux prenant un aspect de fausses membranes en toile d’araignée bloquant l’ensemble des viscères. les biopsies péritonéales retrouvaient des remaniements fibro-inflammatoires sans critères de malignité ; le liquide d’ascite analysé était inflammatoire avec présence de neutrophiles.
L’ensemble des données plaidait pour le diagnostic de péritonite sclérosante dans sa forme encapsulante. Le traitement associait celui de l’infection du liquide, la poursuite d’une faible posologie de cortancyl, et l’introduction de Tamoxifène 10mg/j.
l’évolution était marquée par l’installation d’une dénutrition sévère, malgré les mesures de nutrition mises en place, compliquée à six semaines d’un état de choc septique sur une volumineuse collection du flanc gauche, dans un contexte d’occlusion du grêle, entrainant le décès du patient.
La SEP, sclerosing encapsulating peritonitis, est une pathologie rare de diagnostic difficile car de présentation digestive survenant de façon différée alors que le facteur iatrogène a disparu depuis plusieurs mois. L’augmentation du nombre de patients traités par dialyse péritonéale prolongée explique vraisemblablement l’augmentation de l’incidence de cette pathologie dans les séries les plus récentes. Un diagnostic précoce a un impact majeur sur la prise en charge thérapeutique avant que ne survienne le stade de péritonite encapsulante, le gastroentérologue doit y penser devant une ascite de présentation inhabituelle dans un contexte néphrologique.

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Quand ça saigne dans le grêle et le foie, c’est urgent!

2009

Agnès Pélaquier, Bernard Nalet, Jean-Louis Bonis, Henri Osman, Jean-Luc Landais, Bernard Duvert (CH Montélimar)

Gastroentérologie –  2009-06-16 – CO –

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Mr D., 53 ans, est hospitalisé en urgence pour rectorragies sous aspirine faible dose, ayant débuté cinq jours auparavant. Il a plusieurs co-morbidités : infarctus du myocarde à l’âge de 42 ans, diabète insulino-requérant suite à une spléno-pancréatectomie pour pancréatite chronique calcifiante (éthylique) après échec d’une lithotritie pour lithiase du Wirsung avec sténose canalaire et thrombose de la veine splénique, tabagisme actif sevré.
A l’interrogatoire, il n’y a pas de prise d’AINS, mais une asthénie depuis deux mois sans douleur abdominale ni modification du transit, il n’y a pas d’antécédent de néoplasie colique dans la famille. Son traitement comporte outre l’aspirine, une statine et un B-bloquant.
A l’examen clinique d’entrée, il existe une hépatomégalie isolée, l’hémodynamique est stable.
Le taux d’hémoglobine est à 6,6 g/dl (normocytaire), il y a une thrombopénie à
115 G/L et une cholestase (GGT 3N ;PAL 1,5 N). Il est transfusé.
Il n’y a pas de lésion susceptible d’avoir saigné à la gastroscopie ni à l’iléo-coloscopie.
Le lendemain de la coloscopie surviennent des rectorragies massives avec instabilité hémodynamique et malaise. Sur le scanner abdominal injecté en urgence, la dernière anse iléale épaissie est à l’origine d’un saignement actif, de nombreux nodules hépatiques prennent fortement le contraste, signe d’une hémorragie active.
Lors de la laparotomie, il y a une lésion hémorragique de la dernière anse iléale à dix centimètres de la valvule et un foie d’allure secondaire que le chirurgien compare curieusement à une « éponge ». Il fait une colectomie droite avec anastomose iléo-transverse.
Dans l’attente des résultats histologiques, au vu du scanner que nous vous montrons et devant les antécédents de ce patient, quels diagnostics suggérez vous ? Pièces jointes.

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Hémorragies digestives basses aiguës Étude prospective du NGHD, en collaboration avec l’ANGH

2009

M.I. Cremers, J. Pedrosa, L. Glória, I. Rosa, B. Arroja, C. Cardoso, R Ramos et le NGHD

Gastroentérologie –  2009-07-07 – CO –

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But
Décrire les caractéristiques épidémiologiques actuelles des hémorragies digestives basses aiguës (HDBA) ainsi que les pratiques professionnelles, la morbidité et la mortalité hospitalière, au Portugal.

Patients et Méthodes
Du 14 avril 2008 au 15 avril 2009, dans 13 centres du NGHD, les patients ayant une HDBA ont été inclus dans cette étude, qui nous a été proposée para l’ANGH, après adaptation (traduction) et autorisation des Autorités de Santé et du Comité d’Étique de chaque Hôpital participant. De multiples données cliniques, biologiques et endoscopiques ont été recueillies jusqu’à la sortie, dans une base de données électronique.

Résultats
364 patients ont été inclus durant cette année d’étude, 188 hommes et 176 femmes, âgés de 72,4 ± 14,4 ans. Le mode de révélation de l’hémorragie était des rectorragies dans 95,7% ou un méléna isolé dans 4,3% des cas, accompagnés de malaise (pression artérielle systolique (PAS) < 100 mm Hg ou perte de connaissance) dans 28,4%. L’hémorragie était communautaire dans 86,5% des cas. A la prise en charge hospitalière, la PAS était de 119 ± 24 mm Hg, le fréquence cardiaque (FC) de 83,6±16,4 /min. L’hémoglobinémie était de 11,2 ± g/dl. Il existait un antécédent d’hémorragie (HD) dans 10,6% des cas. Avant l’HDBA, 54.2% des patients prenaient un médicament susceptible de favoriser une HD (AINS 15,4%, aspirine et/ou d’antiagrégants en mono ou bithérapie 37,1%, AVK 6,2% héparine ou HBPM 3,5%). La première endoscopie basse (fibrossigmoidoscopie 61,3 %, coloscopie totale 38,7%) était estimée contributive dans 78,3% des cas permettant alors la localisation du site hémorragique (84,3%), le diagnostic de la cause (97,9%) et la réalisation d’un geste d’hémostase (18,1%). Une deuxième endoscopie basse était réalisée dans 28,9% des cas. La cause de l’hémorragie était attribuée à : colite ischémique dans 81 cas, diverticules dans 72 cas, tumeurs coliques dans 46 cas, polypes dans 18 cas, escarres de polypectomie dans 14 cas, colite infectieuse dans 13 cas, angiodysplasies coliques dans 16 cas et une autre lésion dans 64 cas. Une transfusion de 2,6 ± 1,6 culots a été réalisée dans 35,1% des patients. Une récidive hémorragique est survenue chez 21 (5,7%) patients. La morbidité hors récidive hémorragique était de 11,8 %.Vingt neuf patients ont bénéficié d’un geste chirurgical. La mortalité hospitalière était de 2,2%. Les facteurs prédictifs de décès étaient liés à la sévérité de l’hémorragie (transfusion p<0,003, hémoglobine <10 g/dl p=0,05), au fait d’être hospitalisés au moment de l’hémorragie p=0,023 et au traitement par héparine p=0,056. En comparaison des résultats de l’étude de l’ANGH, il y a quelques différences, les principales étant la méthodologie de l’étude pour recueillir les données et l’étiologie la plus fréquente de l’hémorragie.

Conclusion
Au cours des HDBA, une prise médicamenteuse favorisante est notée dans plus de la moitié des cas. Leur cause peut être identifiée dès la première endoscopie dans près de 78,3% des cas. Les colites ischémiques représentent l’étiologie la plus fréquente.

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La précarité socio-économique influence-t-elle l’observance au traitement au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : résultats de l’enquête ISSEO

2009

Dr Stéphane Nahon
Association François Aupetit

Gastroentérologie –  2009-07-07 – CO –

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Présentation du sujet et but de l’étude

L’identification de la précarité socio-économique est un enjeu primordial dans la prise en charge des maladies chroniques. Parmi les facteurs qui permettent une rémission prolongée des ces maladies, l’observance au traitement est un des plus important. Au cours des maladies inflammatoires de l’intestin, l’influence de la précarité socio-économique sur l’observance au traitement n’a pas été évaluée.

Méthodologie
Un questionnaire anonyme a été envoyé par courrier aux adhérents de l’AFA (Association François Aupetit), les non-adhérents à l’AFA pouvaient télécharger le questionnaire sur le site de l’AFA. Ce questionnaire prenait en compte les caractéristiques clinico-biologique de la maladie. L’observance au traitement était réalisé au moyen d’une échelle visuelle analogique et par une évaluation semi-quantitative. La précarité socio-économique était évaluée par le score EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé; http://www.cetaf.asso.fr). Enfin, un questionnaire permettait d’évaluer l’anxio-dépression des patients (questionnaire de Beck).
Résultats (fin de saisie des données pour la mi-Juillet) : échantillon attendu de 1000 patients.

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Pertinence clinique de la prescription de la nutrition parentérale (NP) dans un hôpital général

2009

Faiza Khemissa-Akouz(1), Isabelle Heran-Michel (2), Delphine Grau(2), Lydie Grando(2), Sofiane Dahmouni(1), Stephane Ollivier(1), Evelyne Duplissy(2), André-Jean Remy(1), Bernard Heran(1).
(1) service d’hépato-gastroentérologie et de cancérologie digestive
(2) service pharmacie
hôpital Saint-Jean, Perpignan.

Gastroentérologie –  2009-07-07 – CO –

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L’intérêt porté à la dénutrition hospitalière soulève des questions sur le bon usage de la nutrition artificielle. La NP présente un risque iatrogène technique, septique et métabolique important et doit être mise en place uniquement lorsque la nutrition entérale (NE) est impossible, insuffisante ou mal tolérée. Cette étude a pour but d’évaluer si la prescription de la NP est justifiée et si l’administration de la NP est adéquate par rapport aux besoins nutritionnels des patients.

Matériels et méthodes : une étude rétrospective a été menée sur une période de 3 mois consécutifs chez 54 adultes (30 hommes et 14 femmes), d’âge moyen 63,5 +/- 15 hospitalisés dans des services de médecine et de réanimation et chez qui une NP a été prescrite. Le groupe de travail (médecins et pharmaciens) a établi une grille de recueil de données comportant le référentiel des indications validées de NP, retenues comme critères de pertinence (ESPEN Guidelines Clin Nutr 2006 ; 25 :177-360). Un guide de bonnes pratiques a été diffusé par le Comité de Liaison Alimentation et Nutrition dans tous les services hospitaliers pour l’aide à la prescription. La NP a été considérée comme justifiée seulement en cas de contre-indication à la NE. L’administration de la NP a été considérée comme adéquate lorsque les besoins nutritionnels des patients étaient couverts par une NP complétée en vitamines et oligo-éléments et fournissant 110% de la formule d’HARRIS et Benedict pour l’énergie. Le type de nutrition (périphérique ou centrale) était spécifié pour chaque patient ainsi que sa durée.
Résultats : la NP était considérée comme justifiée dans 70 % des cas. En revanche elle n’était pas adaptée aux besoins des malades chez 50 % des patients soit du fait que les paramètres anthropométriques n’étaient pas notés dans le dossier (25% des cas) soit le plus souvent les apports étaient insuffisants par rapport aux besoins théoriques. L’apport des vitamines et les oligoéléments n’est pas systématique et n’est présent que dans 25% des cas.
La voie nutritionnelle était considérée comme inadéquate dans 27 % des cas, la voie périphérique ayant été utilisée pour des durées de nutrition ou trop courtes (moyenne de 4 jours) ou largement supérieures à 14 jours.

Conclusions : la nutrition parentérale est le plus souvent proposée dans de bonnes indications. Cependant, sa prescription ne respecte pas forcément ni les règles fondamentales répondant aux besoins caloriques réels des patients qui restent le plus souvent sous alimentés, ni aux règles d’utilisation des différentes voies proposées. Davantage d’enseignements auprès des équipes médicales et des évaluations des pratiques de prescription en matière de NP devraient être préconisées afin de réduire les risques des complications et les coûts de traitement.

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Adénocarcinome colique et adénopathies envahies : un cancer peut en cacher un autre ! à propos d’un cas de lymphome sous Adalimumab*

2009

Vincent Gilles (1), Faiza Khemissa-Akouz (1), André-Jean Remy (1), Stéphane Ollivier (1), Sofiane Dahmouni(1), Claire Scotto (2), Bernard Heran (1).
(1) Service d’Hépatogastroentérologie et de Cancérologie Digestive
(2) Service de Rhumatologie
Centre Hospitalier de Perpignan

Gastroentérologie –  2009-07-08 – CO –

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Plusieurs désordres lymphoprolifératifs apparus chez les patients traités par immunosuppresseurs ont été ces dernières années sujet à controverse. Nous rapportons le cas ici d’une femme présentant une polyarthrite rhumatoide traitée par méthotrexate et adalimumab et chez qui a été découvert une néoplasie colique et un lymphome lymphocytique.

Une femme née en 1938 était suivie par le service de rhumatologie pour polyarthrite rhumatoïde évoluant depuis 20 ans traitée par différentes lignées thérapeutiques : sels d’or, salazopyrine, et Methotrextate à la dose de 7,5 mg par semaine introduit en avril 2002. Une corticothérapie était toujours maintenue à doses modulées. En Mars 2005, du fait des persistances des symptômes inflammatoires, la décision était prise de débuter un traitement par anti-TNF alpha de type Adalimumab « Humira » à la dose de 40 mg toutes les 2 semaines. Un très bon contrôle clinique et biologique état alors obtenu.
En 2008, dans le cadre d’une campagne de dépistage par Hemocult II, une coloscopie découvrait une tumeur colique gauche adénocarcinomateuse. La tomodensitométrie ne montrait pas de métastases à distance mais plusieurs adénopathies rétropéritonéales et mésentériques. Une geste chirurgical était alors décidé et une hémicolectomie gauche était réalisée accompagnée de curage pré et interaorticocave. La pièce de résection confirmait la nature adénocarcinomateuse moyennement différenciée de la tumeur de type lieberkuhnien de stade PT3N0M0 (0 ganglion envahi sur 24). En revanche le curage ganglionnaire pré et inter-aorticocave montrait la prolifération d’éléments lymphoïdes de petite taille avec en immunohistochimie une positivité pour le CD 20 et le CD 5 mais une négativité pour CD23, CD 10 et la cycline D1 permettait de diagnostiquer un lymphome lymphocytique B. Si les tests biologiques (hémogramme, tests hépatiques, LDH, béta2 microglobuline, Coombs, sérologie des hépatites et VIH) étaient normaux, la biopsie ostéo-médullaire montrait une infiltration lymphomateuse et le TEP TDM au 18 FDG rapportait une hyperfixation ganglionnaire rétropéritonéale et coeliomésentérique. Le diagnostic de lymphome indolent était retenu ne justifiant qu’une surveillance clinique, biologique et radiologique simple.

Ce cas illustre le problème de relations possibles entre les traitements immunosuppresseurs et l’apparition de lymphomes. Le risque oncogénique de tels traitements a été souligné depuis longtemps mais son importance réelle reste sujette à discussion. Dans notre discussion nous nous attacherons d’abord à analyser la relation entre la polyarthrite et les néoplasies en général et ensuite à discuter de l’influence des traitements immunosuppresseurs et plus particulièrement des anti -TNF alpha sur l’apparition des hémolymphopathies.

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Une coloscopie et des ratés (dératé)!

2009

PIERRE-NICOLAS M.,PEYRE D., RANZ-KRIKKEN I., ANDRIANAIVO D., PAYEN JL.

Gastroentérologie –  2009-05-26 – PW –

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La rupture splénique après coloscopie est une complication grave mais rare décrite la première fois en 1974.

Nous rapportons le cas d’une femme agée de 89 ans qui au décours d’une coloscopie avec polypectomie a présenté une douleur de l’hypocondre gauche et un syndrome de bas débit avec convulsions. Le bilan biologique révélait une anémie aigue et une hyperleucocytose modérée. Un scanner a montré un volumineux hématome sous-capsulaire splénique avec rupture intra-péritonéale et hémopéritoine massif. Une splénectomie d’hémostase par laparotomie a été réalisée avec des suites opératoires simples.

La rupture de rate est une complication exceptionnelle de la coloscopie.
Deux articles, en 1991 et 1994, colligeant 36000 coloscopies ne relate qu’un cas de rupture splénique.
Le tableau clinique associe :
– une douleur de l’hypochondre gauche irradiant à l’épaule homo latérale (90%)
– une anémie aiguë (68%)
– une hyperleucocytose (87%)

Le diagnostic est fait dans les 24 premières heures dans 67% des cas. Le mécanisme exact de la rupture de rate lors d’une coloscopie reste inconnu, mais plusieurs hypothèses sont discutées :
– le traumatisme direct
– la traction excessive sur les ligaments spléno-coliques lors du passage de l’angle gauche ou de manœuvres de débouclage
– l’accolement anormal de la rate et du colon, le plus souvent en relation avec adhérences post opératoires qui limitent sa mobilité
Des facteurs favorisant la rupture splénique sont avancés :
– une splénomégalie ou une pathologie splénique sous jacente, une pancréatite ou une maladie inflammatoire du colon
– la réalisation d’un geste endoluminal (biopsie ou polypectomie) ou des manœuvres externes de compression abdominale
– un traitement anticoagulant
Il semblerait au contraire que la position en décubitus latéral gauche diminue le risque de lésion splénique.

Le traitement peut être soit radical (splénectomie), soit conservateur.
Sur 27 cas colligés en 2007, 19 ont bénéficié d’une splénectomie.
Elle semble être indiquée en cas :
– d’âge avancé
– de patient hémodynamiquement instable
– de pathologie splénique antérieure sous-jacente
– d’atteinte du hile splénique
Le traitement conservateur peut être envisagé en cas de rupture sous capsulaire sans atteinte du hile splénique.

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Déploiement et évaluation prospective sur huit mois du dispositif d’annonce du cancer dans un service d’hépato-gastro-entérologie.

2008

R. FAROUX, JB. PRAUD, J. DIMET, JP. LAFARGUE, G. MEDINGER, M. SCHNEE – CHD La Roche sur Yon 85000

Gastroentérologie –  2008-05-20 –  –

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Buts :
Décrire le déploiement du dispositif d’annonce tel qu’il a pu être mis en place dans le service de gastro-entrologie du CHD de La Roche sur Yon, quantifier la proportion de patients ayant pu en profiter et effectuer une évaluation prospective.
Matériel et méthodes :
Evaluation prospective sur une période de huit mois concernant 62 cas consécutifs, à partir des quatre populations protagonistes (médecin référent de l’annonce, infirmières, patients et médecin traitant) et effectuée par l’intermédiaire de quatre questionnaires distincts reliés entre eux par un numéro d’anonymisation. Analyse de la conformité au cahier des charges de la mesure 40 du plan cancer.
Résultats :
Description de l’organisation choisie. La consultation d’annonce diagnostique est possiblement couplée à la proposition thérapeutique (PPS) et se déroule en présence d’une infirmière coordonnatrice.
Une seconde consultation impliquant cette infirmière est pratiquée à distance afin de reformuler les éléments de la première consultation, d‘évaluer les besoins, de mettre en place soins de support et explications pratiques sur le projet de soins.
Sur 113 nouveaux cas de cancers vus consécutivement, 67,2 % ont eu un temps d’annonce spécifique et 55 % ont eu accès au dispositif d’annonce complet. Parmi les 37 patients qui n’ont pas eu accès à ce dispositif d’annonce, 30% étaient porteurs d’une maladie très avancée ayant entraîné le décès pendant l’hospitalisation et 46% n’ont pas eu de dispositif d’annonce complet par choix du médecin référent ou difficultés d’organisation.
Une importante participation des quatre populations pour remplir les questionnaires (95% pour les médecins référents, 81% pour les médecins traitants, 98% pour les IDE et 78% pour les patients) a contribué à la pertinence de l’évaluation.
La durée moyenne entre le diagnostic de certitude et la consultation était de 21 jours (extrêmes 0 à 120 jours), 72% des patients ont trouvé ce délai rapide. Dans 76% la consultation était postérieure à la RCP d’environ 11 jours.
85% des consultations se déroulaient sur les trois premiers jours de la semaine, en début d’après midi pour 62% et le temps moyen dévolu à cette consultation était de 45 mn.
81% des patients étaient accompagnés par un proche.
La relation triangulaire instaurée lors de la première consultation n’a pas perturbé les patients et le sentiment de complémentarité entre médecins et infirmières a été réciproque.
Les patients ont à 85% jugé positif ou très positif ce dispositif et ont apprécié l’espace de temps accordé, la clarté des informations, la complémentarité médecin-IDE, l’accès aux soins de support, la familiarisation avec le service.
Les médecins traitants ont fait l’objet d’une attention particulière dans la communication des informations ; Ils ont été informés du contenu de la consultation dans 95% des cas dont 50% en temps réel. Ils ont trouvé à 74 % que ce dispositif leur apportait une aide appréciable.
Conclusion :
Malgré le temps nécessaire important par patient, le dispositif d’annonce, une fois installé, est jugé satisfaisant par les patients, les praticiens hospitaliers, les infirmières et les médecins traitants. L’amélioration des pratiques nécessite une organisation rigoureuse.

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Hémorragie digestive, la salade montalbanaise !

2008

Jean-Louis Payen, Max Pierre Nicolas, Florian Busato,
Miguel Carreiro, Patrick Lheureux.
Pôle médico-chirurgical viscéral, secteur médical de l’hôpital de Montauban BP 765 82013 Montauban Cedex.

Gastroentérologie –  2008-05-20 –  –

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M. T. Bernard, âgé de 56 ans s’est présentée aux urgences de l’hôpital de Montauban une nuit de mars 2007 pour des rectorragies abondantes.

Dans ses antécédents on notait un diabète non insulino-dépendant évoluant depuis quelques années, la notion d’un épisode de méléna en 1996, dont l’exploration avait mis en évidence de rares diverticules du colon et une hernie hiatale par glissement.

Son histoire avait débuté dans la nuit avec l’apparition de violentes douleurs abdominales épigastriques, puis étaient survenue des selles noires suivies des rectorragies.
L’interrogatoire permettait d’éliminer la prise de gastro-toxique, mais le patient nous apprenait qu’il avait mangé, la veille au soir, un énorme saladier de salades mélangées.
Le bilan biologique retrouvait une anémie, normochrome, normocytaire à 7g/dL, une légère élévation de l’urée sanguine.
Après les manœuvres de réanimation habituelles, nous pratiquions en urgence et sans anesthésie, d’abord une gastroscopie, qui ne retrouvait pas de sang dans les cavités explorées, seul un diverticule d’allure banal dans la région papillaire était constaté, puis une coloscopie de réalisation difficile compte tenu du méléna très frais qui tapissait la muqueuse, elle ne permettait pas de localiser le saignement.
Le malade fut transféré en réanimation où 6 culots globulaires furent transfusés afin de stabiliser son taux d’hématocrite à 25 % ; là, nous pratiquâmes de nouveau, après une bonne préparation par PEG : une gastroscopie et une coloscopie, aucune lésion n’était retrouvée en dehors de quelques diverticules du colon gauche déjà connus et sans signe d’hémorragie récente.
L’hémorragie étant tarie, nous demandions alors la réalisation d’un entéro-scanner, cet examen d’imagerie mis en évidence de très nombreux diverticules du jéjunum et de l’iléon. Les suites furent simples et la patient pu retourner rapidement à son domicile.
Nous proposions alors de conclure à une hémorragie digestive liée à des diverticules de l’intestin grêle, probablement favorisée par le repas très atypique de la veille ; nous suggérions que le premier épisode de 1996 était de la même origine.

Ce cas clinique permettra de faire le point sur une cause exceptionnelle d’hémorragie digestive, notamment sur les examens diagnostiques à envisager (entero-scanner, vidéocapsule, artériographie …), sur la conduite à tenir thérapeutique avec l’éclairage des données de la littérature sur le sujet.

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FAISABILITE ET APPORT DIAGNOSTIC DU COLOSCANNER A L’EAU DANS LE BILAN D’UNE HEMORRAGIE DIGESTIVE BASSE EXTERIORISEE OU NON CHEZ LA PERSONNE AGEE SOUS ANTICOAGULANT OU ANTIAGREAGANT

2008

Nahon S, Lequoy M, Caugant H, Poupardin C, Jouannaud V, Cimbalista M, Lesgourgues B

Gastroentérologie –  2008-05-29 –  –

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Présentation du sujet : la réalisation d’une coloscopie n’est pas toujours aisée chez la personne âgée présentant une cardiopathie nécessitant un traitement antiagrégant ou anticoagulant. En effet, l’anesthésie, la préparation pour la coloscopie et l’arrêt du traitement peuvent compromettre le pronostic cardiaque. But de l’étude : évaluer la faisabilité et l’apport diagnostic du coloscanner à l’eau en première ligne dans le bilan d’un saignement digestif extériorisé ou non chez la personne ^qgée. Méthode : de juin 2007 à juin 2008, nous avons réalisé un coloscanner à l’eau en première ligne pour une anémie ferriprive (x=), une rectorragie (y=), un hemoccult positif (z=) chez N patients (H/F, âge moyen) ayant une cardiopathie. Le coloscanner a été réalisé après une préparation la veille par 2 sachets d’XPREP dilué dans 1 verre d’eau et 1 lavement la veille et le jour du scanner. Une opacification rétrograde du colon par de l’eau était réalisée. Une endoscopie œsogastroduodénale était effectuée avant le scanner pour éliminer une lésion du tractus digestif supérieur. Résultats : les résultats seront présentés après analyse statistique complète.